Yesht XXII (Chapitre 22)
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(Version Charles de Harlez)



22. 1  
Zarathustra demanda à Ahura-Mazda : Ahura-Mazda, esprit très-saint, créateur des biens visibles, Etre pur ! Lorsqu'un juste vient à mourir, où son âme séjourne-t-elle cette nuit même ?
22. 2  
Alors Ahura-Mazda lui dit : Elle se pose près de la tête, récitant le Gâthâ Ustavaiti, répétant le souhait de salut : Salut à celui, salut à tout (homme) à qui veut le donner Ahura-Mazda qui gouverne à son gré. Pendant cette nuit, l'âme goûte autant de joie que tout ce qu'en (éprouve) le monde vivant.
22. 3  
Pendant la deuxième nuit, où séjourne son âme ?
22. 4  
Ahura-Mazda répondit : Elle se pose près de la tête, etc. (V § 2).
22. 5  
Pendant la troisième nuit, où séjourne son âme ?
22. 6  
Ahura-Mazda répondit : Elle se pose près de la tête, etc. (V § 2).
22. 7  
Lorsque la troisième nuit est écoulée et que la lumière commence à poindre, l'âme de l'homme juste arrive au milieu de plantes. Il lui arrive un parfum apporté (des plantes).
22. 8  
Un souffle qui le lui apporte vient à elle de la région méridionale des régions méridionales, (un souffle) parfumé, plus parfumé que tous les autres vents. L'âme de l'homme juste [293] aspire ce souffle par le nez. D'où souffle ce vent le plus parfumé que j'aie jamais aspiré de mes narines ?
22. 9  
De ce parfum vient s'avançant vers lui sa propre nature sous la foi-me d'une jeune fille, belle, brillante, aux bras vermeils, forte, majestueuse, à la taille belle, élancée et droite, au corps admirable, noble, de race illustre, de l'âge de quinze ans, plus brillante de corps que les plus brillantes créatures.
22. 10  
Or, l'âme du juste, lui adressant la parole, lui demande qui es-tu, toi, la plus belle des jeunes filles que j'aie jamais vu ?
22. 11  
Alors sa propre nature lui répond. Je suis, ô jeune homme, tes bonnes pensées, tes bonnes paroles et tes bonnes actions, la nature même de ton propre corps. Qui t'a faite de cette grandeur, de cette excellence, de cette beauté, avec une odeur si parfumée, ainsi triomphante, dominant tes ennemis, telle que tu te présentes à moi ?
22. 12  
C'est toi, ô jeune homme, qui m'a faite ainsi (formée de) ton bon penser, (de) ton bon parler, (de) ton bon agir, la nature de ton propre corps avec cette grandeur, cette excellence, cette odeur parfumée, cette force victorieuse triomphant des ennemis.
22. 13  
Lorsque, là-bas, tu remarquais quelqu'un pratiquant les feux de la magie, se rendant coupable de séduction ou repoussant violemment les demandes, ou faisant des abattis d'arbres, tu t'inclinais récitant les Gâthâs à haute voix, honorant les eaux pures et le feu d'Ahura-Mazda, et cherchant à satisfaire (par des offrandes ou de bons services) l'homme fidèle, venu de près ou de loin. Ainsi tu m'as rendue, moi aimable déjà, plus aimable encore ; belle, plus belle encore ; désirable, plus désirable encore ; (j'étais) assise sur un siège élevé, tu m'as fait asseoir sur un siège plus élevé encore par ces bonnes pensées, par ces paroles saintes, par ces bonnes oeuvres.
22. 14  
Ainsi les hommes après cela m'honoreront, moi, Ahura-Mazda, honoré depuis longtemps déjà, consulté (par ceux qui cherchent la vérité).
22. 15  
L'âme du juste fait un premier pas et (le) pose dans le Humata ; elle fait un second pas et le pose dans le Hûkhta ; elle fait un troisième pas et le pose dans le Huvarsta ; elle fait un quatrième pas, l'âme du juste, et le pose au lieu des lumières sans commencement. [294]
22. 16  
Un juste, mort auparavant, l'interrogeant, lui dit : comment, ô juste, es-tu mort ? comment, ô juste, es-tu venu des habitations où (vivent) les troupeaux, du lieu des unions prolifiques, du monde corporel, au monde spirituel ; du monde périssable au monde impérissable ? Comment le bonheur t'est-il advenu pour toujours ?
22. 17  
Alors Ahura-Mazda reprit : Ne demande rien à cet homme que tu interroges, à lui qui est venu en cet (endroit du) chemin redoutable, horrible, avancé, à savoir, à la séparation du corps et de l'intelligence.
22. 18  
Des aliments qu'on lui apporte ce qui est d'huile printanière est ce qui convient le mieux, après la mort, au jeune homme dont les pensées, les paroles, les actions, la règle de conduite ont été saintes. C'est l'aliment (qui convient) après la mort à la jeune fille qui a eu en plus grand nombre des pensées, des paroles, et des actions saintes, toujours bien dirigées, soumises à son chef, (constamment) pures.
22. 19  
Zarathustra demanda à Ahura-Mazda : Ahura-Mazda, esprit très-saint... être pur.
22. 20  
Lorsqu'un méchant vient à mourir, où séjourne son âme, cette nuit même ?
22. 21  
Ahura-Mazda répondit : Elle court, ô saint Zarathustra, autour de la tête, disant à haute voix cette strophe des Gâthâs : Vers quelle terre me dirigerai-je, où fuirai-je ? Cette nuit même cette âme subit autant de douleur que le monde vivant tout entier...
22. 22  
Où se tient-elle la deuxième nuit ? Ahura-Mazda répondit : Elle court, ô saint Zarathustra, autour de la tête, disant à haute voix cette strophe des Gâthâs : Vers quelle terre me dirigerai-je, où fuirai-je ? Cette nuit même cette âme subit autant de douleur que le monde vivant tout entier...
22. 23  
Où se tient-elle la troisième nuit ? Ahura-Mazda répondit : Elle court, ô saint Zarathustra, autour de la tête, disant à haute voix cette strophe des Gâthâs : Vers quelle terre me dirigerai-je, où fuirai-je ? Cette nuit même cette âme subit autant de douleur que le monde vivant tout entier...
22. 24  
Lorsque la troisième nuit est écoulée et que la lumière paraît, l'âme du méchant arrive dans (des lieux) d'horreur, et une odeur infecte arrive portée (jusqu'à lui). Le vent qui l'apporte [295] souffle de la région occidentale, des contrées occidentales, répandant une odeur fétide, plus fétide que tout autre vent.
22. 25  
Alors l'âme du méchant aspire ce souffle par le nez : D'où souffle ce vent d'odeur fétide que j'aspire par mes narines, le plus fétide que j'aie jamais aspiré ? (La partie qui correspond aux § 26-32 est perdue.)
22. 33  
L'âme du méchant fait le quatrième pas et s'arrête dans les ténèbres sans commencement.
22. 34  
Alors un méchant, mort avant lui, l'interrogeant, lui dit : Comment es-tu mort, ô méchant, comment es-tu venu des demeures pourvues de bestiaux, des lieux des unions prolifiques, du monde corporel au monde spirituel, du monde périssable au monde qui ne finit jamais ? Comment ce malheur t'est-il arrivé pour jamais ?
22. 35  
Anro-Mainyus s'écria alors : Ne demandez rien à cet homme que vous interrogez, lui qui est venu à cette voie redoutable, horrible, avancée à la séparation du corps et de l'âme.
22. 36  
Des aliments qu'on lui apporte ce qui est de poison ou mélangé de poison, c'est ce qui convient après la mort, au jeune homme dont les pensées, les paroles, les actions, les tendances ont été mauvaises. C'est la nourriture qui convient après la mort à la fille de mauvaise vie, dont les pensées, les paroles, les actions ont été en plus grand nombre mauvaises, à la fille mal gouvernée, indépendante de tout chef.
22. 37  
Nous honorons le Fravashi de l'homme pur ; qui a nom Açmô-ganvâo ; puis nous honorons en fidèle pour leur prospérité (ceux) des autres justes. Nous honorons l'intelligence d'Ahura pour l'intelligence de la loi sainte. Nous honorons l'esprit d'Ahura pour retenir la loi sainte ; nous honorons la langue d'Ahura pour la promulgation de la loi sainte. Nous honorons cette montagne Ushidâ, Ushi-Darena et le jour et la nuit, avec des Zaothras offerts au sacrifice.


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