L’éléphant
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(Version Fernand Hû)


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(Ⅳ)
(Ⅴ)


23. 320  
Les paroles injurieuses ne sauraient avoir plus de prise sur moi, que n’en a sur l’éléphant la flèche lancée par l’arc dans la mêlée. Le commun des mortels est naturellement méchant.
- ahaM naago va sangaame chaapato patitaM saraM
ativaakyaM titikkhissaM du-ssiilo hi bahu-jjano.
(Ⅴ)
23. 321  
L’éléphant dompté, on le mène au combat. L’éléphant dompté, le roi le monte. De même, parmi les hommes, le meilleur est celui qui s’est dompté, qui est insensible aux paroles injurieuses.
- dantaM nayanti samitiM dantaM raajaa'bhiruuhati
danto seTTho manussesu yo'tivaakyaM titikkhati.
(Ⅴ)
23. 322  
Supérieurs à tous, quand ils sont domptés, sont ou les mules, ou les nobles coursiers de l’Indus, ou les éléphants aux grandes défenses. Supérieur à tous aussi est l’homme qui s’est dompté lui-même.
- varam assataraa dantaa aajaaniiyaa cha sindhavaa
kuñjaraa cha mahaa-naagaa atta-danto tato varaM.
(Ⅴ)
23. 323  
À l’aide d’aucun de ces animaux, on n’arriverait à la région peu fréquentée où, lorsqu’on s’est dompté soi-même, on arrive par ce seul fait de s’être dompté.
- na hi etehi yaanehi gachchheyya agataM disaM
yathaa'ttanaa su-dantena danto dantena gachchhati.
(Ⅴ)
23. 324  
L’éléphant a pour nom Dhanapâlaka ; ses tempes ruissellent d’une humeur âcre. Il est difficile à maîtriser ; attaché, il ne mangerait pas une bouchée. C’est après la forêt aux éléphants que l’éléphant soupire.
- dhana-paalo naama kuñjaro
kaTuka-bhedano du-nnivaarayo
baddho kabaLaM na bhuñjati
sumarati naaga-vanassa kuñjaro.
(Ⅴ)
23. 325  
Lorsqu’on est grand mangeur, gras et endormi, lorsqu’on se roule de côté et d’autre, comme un gros porc nourri des restes de l’offrande, on rentre sans cesse à nouveau, insensé que l’on est, dans le sein d’une mère.
- middhii yadaa hoti maha-gghaso cha
niddaayitaa samparivatta-saayii
mahaa-varaaho va nivaapa-puTTho
puna-ppunaM gabbham upeti mando.
(Ⅴ)
23. 326  
Auparavant ma pensée vagabonde allait çà et là, où le désir, où l’amour, où le plaisir l’appelaient. Aujourd’hui je la maîtrise complètement, comme le cornac maîtrise l’éléphant en rut.
- idaM pure chittam achaari chaarikaM
yen'ichchhakaM yattha-kaamaM yathaa-sukhaM
tad ajj'ahaM niggahessaami yoniso
hatthi-ppabhinnaM viya ankusa-ggaho.
(Ⅴ)
23. 327  
Complaisez-vous dans la vigilance ; veillez sur votre pensée ! Ainsi qu’un éléphant couché dans la boue, arrachez-vous de la voie mauvaise.
- appamaada-rataa hotha sa-chittam anurakkhatha
duggaa addharath'attaanaM panke sanno va kuñjaro.
(Ⅴ)
23. 328  
Si vous rencontrez un compagnon mûri par l’expérience, un sage suivant le même chemin que vous et pratiquant la justice avec fermeté, surmontez tous les obstacles, et marchez à côté de lui, charmé et attentif.
- sache labhetha nipakaM sahaayaM
saddhiM charaM saadhu-vihaari-dhiiraM
abhibhuyya sabbaani parissayaani
chareyya ten'atta-mano satiimaa.
(Ⅴ)
23. 329  
Si vous ne rencontrez pas un compagnon mûri par l’expérience, un sage suivant le même chemin que vous et pratiquant la justice, marchez seul, comme un roi vaincu abandonnant son royaume, comme un éléphant solitaire.
- no che labhetha nipakaM sahaayaM
saddhiM charaM saadhu-vihaari-dhiiraM
raajaa va raTThaM vijitaM pahaaya
eko chare maatang'araññe va naago.
(Ⅴ)
23. 330  
Mieux vaut vivre seul ; un sot n’est point une société. Qu’on vive seul et qu’on s’abstienne du mal, avec aussi peu de désirs qu’un éléphant solitaire.
- ekassa charitaM seyyo n'atthi baale sahaayataa
eko chare na cha paapaani kayiraa
app'ossukko maatang'araññe va naago.
(Ⅴ)
23. 331  
Lorsque l’occasion s’en présente, c’est un bonheur que des compagnons ; c’est un bonheur que la joie, quelle qu’en soit la cause ; c’est un bonheur que des mérites acquis à l’article de la mort ; c’est un bonheur que le renoncement à toute douleur.
- atthamhi jaatamhi sukhaa sahaayaa
tuTThii sukhaa yaa itar'iitarena
paññaM sukhaM jiivita-sankhayamhi
sabbaso dukkhassa sukhaM pahaanaM.
(Ⅴ)
23. 332  
C’est un bonheur, en ce monde, que la maternité ; c’est un bonheur aussi que la paternité ; c’est un bonheur, en ce monde, que la condition de Çramana ; c’est un bonheur, en ce monde, que celle de Brâhmana.
- sukhaa matteyyataa loke atho pettayyataa sukhaa
sukhaa saamaññataa loke atho brahmaññataa sukhaa.
(Ⅴ)
23. 333  
C’est un bonheur que la pratique de la vertu jusqu’à la vieillesse ; c’est un bonheur qu’une foi solide ; c’est un bonheur que l’acquisition de la Science Parfaite ; c’est un bonheur que l’abstention de toute mauvaise action.
- sukhaM yaava jaraa siilaM sukhaa saddhaa patitiTThaa
sukho paññaaya paTilaabho paapaanaM akaraNaM sukhaM.
(Ⅴ)


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