Chapitre 11
>  
265 Slokas | Page 2 / 6
(Version Sanskrit)


Afficher / Cacher
(Ⅰ)
(Ⅱ)


11. 40  
इन्द्रियाणि यशः स्वर्गं आयुः कीर्तिं प्रजाः पशून् ।
हन्त्यल्पदक्षिणो यज्ञस्तस्मान्नाल्पधनो यजेत् । । ११.४०[३९ं] । ।
- Un sacrifice où les honoraires du prêtre sont insuffisants détruit les organes des sens, la renommée, et le (bonheur au) ciel, la longévité, la réputation, la postérité, le bétail (de celui qui l'offre) ; aussi un homme de peu de fortune ne doit-il point offrir de sacrifice. (Ⅰ)
- La renommée et la réputation : suivant Kull, yaças est la réputation pendant la vie, et kïrti la réputation après la mort. (Ⅱ)
11. 41  
अग्निहोत्र्यपविध्याग्नीन्ब्राह्मणः कामकारतः ।
चान्द्रायणं चरेन्मासं वीरहत्यासमं हि तत् । । ११.४१[४०ं] । ।
- Un Brahmane entretenant l'Agnihotra, qui néglige volontairement le feu sacré, doit accomplir la pénitence lunaire durant un mois, car cette (faute) est égale au meurtre d'un fils. (Ⅰ)
- La pénitence lunaire, cf. XI, 217. — Néglige « matin et soir ». (Kull.) 43. Satatam, littér. perpétuellement, est commenté par paraloke dans l'autre monde. — Le donateur « le Soudra ». (Kull.) (Ⅱ)
11. 42  
ये शूद्रादधिगम्यार्थं अग्निहोत्रं उपासते ।
ऋत्विजस्ते हि शूद्राणां ब्रह्मवादिषु गर्हिताः । । ११.४२[४१ं] । ।
- Ceux qui après avoir reçu de l'argent d'un Soudra célèbrent un Agnihotra, sont (considérés comme) les prêtres des Soudras, et blâmés des gens instruits dans les Védas. (Ⅰ)
11. 43  
तेषां सततं अज्ञानां वृषलाग्न्युपसेविनाम् ।
पदा मस्तकं आक्रम्य दाता दुर्गाणि संतरेत् । । ११.४३[४२ं] । ।
- Mettant le pied sur la tête de ces insensés, qui honorent le feu sacré (allumé avec l'argent) d'un Soudra, le donateur (seul) traversera les infortunes (dans l'autre monde). (Ⅰ)
11. 44  
अकुर्वन्विहितं कर्म निन्दितं च समाचरन् ।
प्रसक्तश्चेन्द्रियार्थेषु प्रायश्चित्तीयते नरः । । ११.४४[४३ं] । ।
- Un homme qui néglige un acte prescrit, ou qui accomplit un (acte) blâmé, ou qui est attaché aux objets des sens, doit faire une pénitence. (Ⅰ)
11. 45  
अकामतः कृते पापे प्रायश्चित्तं विदुर्बुधाः ।
कामकारकृतेऽप्याहुरेके श्रुतिनिदर्शनात् । । ११.४५[४४ं] । ।
- Les sages prescrivent la pénitence pour les fautes commises involontairement ; (mais) quelques-uns, sur la foi des textes révélés, déclarent (la pénitence applicable) même aux (fautes) intentionnelles. (Ⅰ)
11. 46  
अकामतः कृतं पापं वेदाभ्यासेन शुध्यति ।
कामतस्तु कृतं मोहात्प्रायश्चित्तैः पृथग्विधैः । । ११.४६[४५ं] । ।
- Une faute commise involontairement est expiée par la lecture du Véda, mais (une faute) qu'un (homme) par démence commet volontairement (est expiée) par diverses sortes de pénitences. (Ⅰ)
- Par démence : « dans l'égarement de la passion ou de la haine ». (Kull.) (Ⅱ)
11. 47  
प्रायश्चित्तीयतां प्राप्य दैवात्पूर्वकृतेन वा ।
न संसर्गं व्रजेत्सद्भिः प्रायश्चित्तेऽकृते द्विजः । । ११.४७[४६ं] । ।
- Un Dvidja qui soit par fatalité, soit pour (une action) commise (dans une vie) antérieure, est obligé de faire une pénitence, ne doit avoir aucun contact avec les gens vertueux avant que sa pénitence ne soit accomplie. (Ⅰ)
- Fatalité daivât, c'est-à-dire « par inadvertance ». (Kull.). — Les actions commises dans une vie antérieure : certaines maladies, notamment la phtisie et la lèpre, sont considérées comme la punition d'actes commis antérieurement. (Ⅱ)
11. 48  
इह दुश्चरितैः के चित्के चित्पूर्वकृतैस्तथा ।
प्राप्नुवन्ति दुरात्मानो नरा रूपविपर्ययम् । । ११.४८[४७ं] । ।
- Il y a des méchants qui subissent une déformation corporelle (en punition) de crimes commis ici-bas, d'autres (en punition) de crimes commis (dans une vie) antérieure. (Ⅰ)
11. 49  
सुवर्णचौरः कौनख्यं सुरापः श्यावदन्तताम् ।
ब्रह्महा क्षयरोगित्वं दौश्चर्म्यं गुरुतल्पगः । । ११.४९[४८ं] । ।
- Celui qui vole l'or (d'un Brahmane) al'onychie,le buveur d'eau-de-vie a les dents noires, le meurtrier d'un Brahmane la phtisie, celui qui viole la couche d'un maître spirituel une maladie de peau. (Ⅰ)
- Une maladie de peau : suivant Kull. « le gland dépourvu de prépuce ». (Ⅱ)
11. 50  
पिशुनः पौतिनासिक्यं सूचकः पूतिवक्त्रताम् ।
धान्यचौरोऽङ्गहीनत्वं आतिरैक्यं तु मिश्रकः । । ११.५०[४९ं] । ।
- Un calomniateur a l'ozène, un dénonciateur une mauvaise haleine, un voleur de grains a un membre en moins, un falsificateur (de grains et autres marchandises) un membre en trop. (Ⅰ)
11. 51  
अन्नहर्तामयावित्वं मौक्यं वागपहारकः ।
वस्त्रापहारकः श्वैत्र्यं पङ्गुतां अश्वहारकः । । ११.५१[५०ं] । ।
- Un voleur d'aliments (a) la dyspepsie, un voleur de la (sainte) parole (est frappé de) mutisme, un voleur de vêtements (a) la lèpre blanche, un voleur de chevaux est boiteux. (Ⅰ)
- Un voleur de la sainte parole, « celui qui étudie le Véda sans en avoir reçu l'autorisation ». (Kull.) (Ⅱ)
11. 63  
सर्वाकारेष्वधीकारो महायन्त्रप्रवर्तनम् ।
हिंसौषधीनां स्त्र्याजीवोऽभिचारो मूलकर्म च । । ११.६३[६२ं] । ।
- Être un excommunié, abandonner un parent, enseigner (le Véda) pour un salaire, apprendre (le Véda) d'un précepteur salarié, vendre des articles dont la vente est prohibée, (Ⅰ)
- Excommunié, un Vrâtyâ exclu de la Sàvitrî, cf. X, 20. (Ⅱ)
11. 64  
इन्धनार्थं अशुष्काणां द्रुमाणां अवपातनम् ।
आत्मार्थं च क्रियारम्भो निन्दितान्नादनं तथा । । ११.६४[६३ं] । ।
- Surveiller toutes (sortes de) mines, exécuter les grands travaux de construction, détruire les plantes (médicinales), vivre (de la prostitution) de sa femme, (pratiquer) la sorcellerie et les incantations au moyen de racines, (Ⅰ)
11. 65  
अनाहिताग्निता स्तेयं ऋणानां अनपक्रिया ।
असच्छाष्ट्राधिगमनं कौशीलव्यस्य च क्रिया । । ११.६५[६४ं] । ।
- Abattre des arbres encore verts pour (en faire) du combustible, accomplir des cérémonies pour soi seul, manger des aliments prohibés, (Ⅰ)
- Des cérémonies pour soi seul, « cuire pour soi seul ». (Kull.) — Aliments prohibés « manger de l'ail, etc., une fois et sans intention ». (Kull.) (Ⅱ)
11. 66  
धान्यकुप्यपशुस्तेयं मद्यपस्त्रीनिषेवणम् ।
स्त्रीशूद्रविट्क्षत्रवधो नास्तिक्यं चोपपातकम् । । ११.६६[६५ं] । ।
- Ne pas entretenir le feu (sacré, commettre) un vol, ne pas payer ses dettes, lire de mauvais livres, exercer le métier de danseur et de chanteur, (Ⅰ)
- Un vol : « le vol d'un objet précieux autre que l'or ». (Kull.) — Ses dettes : « les trois dettes aux Dieux, aux Mânes, aux hommes ». (Kull.) — Par mauvais livres il faut entendre « des livres en contradiction avec la Çruti et la Smrti ». (Kull.) (Ⅱ)
11. 101  
तपसापनुनुत्सुस्तु सुवर्णस्तेयजं मलम् ।
चीरवासा द्विजोऽरण्ये चरेद्ब्रह्महणो व्रतम् । । ११.१०१[१००ं] । ।
- Que le roi prenant une massue l'en frappe lui-même une fois ; le voleur est purifié par ce coup ; ou bien un Brahmane peut se purifier rien que par des austérités. (Ⅰ)
- Prenant une massue, « que le coupable porte sur son épaule », comme au v. 315 du livre VIII. — Est purifié par le coup, « qu'il meure, ou qu'il en réchappe ». (Kull.) (Ⅱ)
11. 102  
एतैर्व्रतैरपोहेत पापं स्तेयकृतं द्विजः ।
गुरुस्त्रीगमनीयं तु व्रतैरेभिरपानुदेत् । । ११.१०२[१०१ं] । ।
- Or le Dvidja qui désire effacer par des austérités la souillure contractée en volant de l'or, doit accomplir la pénitence (prescrite) pour le meurtre d'un Brahmane, vêtu de vêtements d'écorce et (habitant) dans les forêts. (Ⅰ)
- Sur la pénitence prescrite pour le meurtre d'un Brahmane, cf. XI, 73 sqq. (Ⅱ)
11. 103  
गुरुतल्प्यभिभाष्यैनस्तप्ते स्वप्यादयोमये ।
सूर्मीं ज्वलन्तीं स्वाश्लिष्येन्मृत्युना स विशुध्यति । । ११.१०३[१०२ं] । ।
- Telles sont les pénitences par lesquelles un Brahmane peut effacer le péché qu'il a commis en volant (de l'or) ; voici maintenant par quelles pénitences il peut expier le crime d'adultère avec la femme d'un gourou. (Ⅰ)
- Guru, ici au sens le plus large, le père naturel ou le père spirituel. (Ⅱ)
11. 104  
स्वयं वा शिष्णवृषणावुत्कृत्याधाय चाञ्जलौ ।
नैरृतीं दिशं आतिष्ठेदा निपातादजिह्मगः । । ११.१०४[१०३ं] । ।
- Celui qui a souillé la couche d'un gourou confessera son crime, et se couchera sur un (lit) de fer rougi, ou embrassera un tuyau (de métal) incandescent; par sa mort il sera purifié. (Ⅰ)
- Qui a souillé « en connaissance de cause » ajoute le commentaire de Kull. ; il semble d'ailleurs difficile qu'un crime de cette nature puisse être commis non intentionnellement. — L'épouse « de même caste ». — Un tuyau : suivant Kull. v l'image en fer d'une femme ». (Ⅱ)
11. 105  
खट्वाङ्गी चीरवासा वा श्मश्रुलो विजने वने ।
प्राजापत्यं चरेत्कृच्छ्रं अब्दं एकं समाहितः । । ११.१०५[१०४ं] । ।
- Ou bien il se coupera lui-même la verge et les testicules, et les portant dans le creux de ses mains, il se dirigera vers la région du Sud-Ouest, en marchant tout droit devant lui jusqu'à ce qu'il tombe (mort). (Ⅰ)
- La région du Sud-ouest : « la région du Nirrti (génie de la destruction) ». (Ⅱ)
11. 106  
चान्द्रायणं वा त्रीन्मासानभ्यस्येन्नियतेन्द्रियः ।
हविष्येण यवाग्वा वा गुरुतल्पापनुत्तये । । ११.१०६[१०५ं] । ।
- Oubien tenant une massue en forme de pied de lit, vêtu d'(habits en) écorce, la barbe longue, (habitant) dans une forêt déserte, qu'il accomplisse pendant un an, dans le recueillement, la pénitence (dite) de Pradjâpati. (Ⅰ)
- Suivant Kull. ce précepte s'applique au cas où « l'inceste est le résultat d'une méprise ». — La pénitence de dite Prajâpati est indiquée plus loin v. 212. (Ⅱ)
11. 107  
एतैर्व्रतैरपोहेयुर्महापातकिनो मलम् ।
उपपातकिनस्त्वेवं एभिर्नानाविधैर्व्रतैः । । ११.१०७[१०६ं] । ।
- Ou bien, domptant ses sens, qu'il accomplisse trois mois durant la pénitence lunaire, (se nourrissant) de (riz sauvage) propre aux oblations, et de bouillie d'orge, pour effacer (le péché qu'il a commis en souillant) la couche d'un gourou. (Ⅰ)
- Ou bien « dans le cas où l'épouse du guru n'était ni vertueuse, ni de même caste ». (Kull.) De là une pénitence plus douce. — Pénitence lunaire, cf. plus loin v. 217. (Ⅱ)
11. 108  
उपपातकसंयुक्तो गोघ्नो मासं यवान्पिबेत् ।
कृतवापो वसेद्गोष्ठे चर्मणा तेन संवृतः । । ११.१०८[१०७ं] । ।
- Telles sont les pénitences par lesquelles ceux qui ont commis des péchés mortels peuvent effacer leur souillure; quant à ceux qui ont commis des péchés secondaires, (ils se purifieront) par les diverses pénitences suivantes : (Ⅰ)
11. 67  
ब्राह्मणस्य रुजः कृत्वा घ्रातिरघ्रेयमद्ययोः ।
जैह्म्यं च मैथुनं पुंसि जातिभ्रंशकरं स्मृतम् । । ११.६७[६६ं] । ।
- Voler des grains, des métaux vils, du bétail, avoir commerce avec une femme adonnée aux liqueurs fortes, tuer une femme, un Soudra, un Vaisya, un Kchatriya, être athée: (ce sont là) les péchés secondaires. (Ⅰ)
- Tuer une femme « sans préméditation ». (Kull.) — Athée: nâstika signifie littér. « celui qui dit : Il n'y a pas (de vie future). » (Ⅱ)
11. 68  
खराश्वोष्ट्रमृगेभानां अजाविकवधस्तथा ।
संकरीकरणं ज्ञेयं मीनाहिमहिषस्य च । । ११.६८[६७ं] । ।
- Faire du mal à un Brahmane, respirer ce qui ne doit pas être respiré ou des liqueurs fortes, tricher, (commettre un acte de) pédérastie : (tous ces actes) sont considérés comme entraînant la perte de la caste. (Ⅰ)
- Faire du mal à un Brahmane « avec un bâton ou avec la main ». (Kull.) — Ce qui ne doit pas être respiré « par suite de sa mauvaise odeur, tel que l'ail, l'ordure, etc. ». (Kull.) (Ⅱ)
11. 69  
निन्दितेभ्यो धनादानं वाणिज्यं शूद्रसेवनम् ।
अपात्रीकरणं ज्ञेयं असत्यस्य च भाषणम् । । ११.६९[६८ं] । ।
- Tuer un âne, un cheval, un chameau, un daim, un éléphant, une chèvre, une brebis, ainsi qu'un poisson, un serpent, un buffle : (ces actes) doivent être considérés comme faisant (descendre le coupable au même niveau que) le mélange des castes. (Ⅰ)
11. 70  
कृमिकीटवयोहत्या मद्यानुगतभोजनम् ।
फलैधःकुसुमस्तेयं अधैर्यं च मलावहम् । । ११.७०[६९ं] । ।
- Accepter des cadeaux de gens très méprisables, (faire) le commerce, servir un Soudra et dire un mensonge : (ces actes) doivent être considérés comme rendant indigne de recevoir des présents. (Ⅰ)
- Accepter des cadeaux de gens méprisables, c'est-à-dire de ceux qui sont énumérés au livre IV, v. 84. — Indigne de recevoir des présents, où peut-être, dans un sens plus général, « indigne ». (Ⅱ)
11. 71  
एतान्येनांसि सर्वाणि यथोक्तानि पृथक्पृथक् ।
यैर्यैर्व्रतैरपोह्यन्ते तानि सम्यङ्निबोधत । । ११.७१[७०ं] । ।
- Tuer des vers, des insectes, des oiseaux, manger ce qui a été en contact avec des liqueurs fortes, voler des fruits, du bois, des fleurs, manquer de courage : (ce sont des péchés qui) causent une souillure. (Ⅰ)
11. 72  
ब्रह्महा द्वादश समाः कुटीं कृत्वा वने वसेत् ।
भैक्षाश्यात्मविशुद्ध्यर्थं कृत्वा शवशिरो ध्वजम् । । ११.७२[७१ं] । ।
- Apprenez maintenant exactement les différentes pénitences par lesquelles on efface chacun des divers péchés qui viennent d'être énumérés. (Ⅰ)
11. 73  
लक्ष्यं शस्त्रभृतां वा स्याद्विदुषां इच्छयात्मनः ।
प्रास्येदात्मानं अग्नौ वा समिद्धे त्रिरवाक्शिराः । । ११.७३[७२ं] । ।
- Pour se purifier, le meurtrier d'un Brahmane doit bâtir une hutte dans la forêt et y habiter douze ans, vivant d'aumônes et prenant une tête de mort pour étendard; (Ⅰ)
- Suivant Kull. « cette prescription concerne un Brahmane qui a tué un autre Brahmane sans le vouloir. Pour un Kchatriya le terme est doublé, pour un Vaisya triplé, pour un Soudra quadruplé ». (Kull.) (Ⅱ)
11. 74  
यजेत वाश्वमेधेन स्वर्जिता गोसवेन वा ।
अभिजिद्विश्वजिद्भ्यां वा त्रिवृताग्निष्टुतापि वा । । ११.७४[७३ं] । ।
- Ou bien il peut de son plein gré (s'exposer) comme cible (aux traits) de guerriers instruits (de son dessein), ou se jeter trois fois la tête la première dans un feu allumé ; (Ⅰ)
- Ou bien : « si c'est un Kchatriya dépourvu de vertu qui a tué volontairement un Brahmane instruit dans les quatre Védas, et vertueux ». (Kull.) — Instruits de son dessein, c'est-à-dire qui savent qu'il veut se faire tuer exprès. On pourrait aussi comprendre « des archers habiles ». — Trois fois, c'est-à-dire « jusqu'à ce que mort s'ensuive ». (Kull.) Dans le cas où le meurtrier involontaire était doué de qualités, et sa victime dépourvue dé qualités, il pourra choisir la peine plus légère fixée au vers suivant. (Ⅱ)
11. 75  
जपन्वान्यतमं वेदं योजनानां शतं व्रजेत् ।
ब्रह्महत्यापनोदाय मितभुङ्नियतेन्द्रियः । । ११.७५[७४ं] । ।
- Ou bien il peut offrir le sacrifice du cheval (ou d'autres tels que) le Svardjit, le Gosava, l'Abhidjit, le Visvadjit, le Trivrit ou l'Agnichtout; (Ⅰ)
- « Cette prescription concerne les Dvidjas en cas de meurtre non prémédité ». (Kull.) Ces divers noms de sacrifices signifient: Svarjit = le vainqueur du ciel, Gosava =sacrifice de la vache, Abhijit = le victorieux, Viçvajit := l'omni-vainqueur, Trivrt = le triple, Agnishtut = la louange du feu. (Ⅱ)
11. 76  
सर्वस्वं वेदविदुषे ब्राह्मणायोपपादयेत् ।
धनं हि जीवनायालं गृहं वा सपरिच्छदम् । । ११.७६[७५ं] । ।
- Ou bien pour expier le meurtre d'un Brahmane, il devra marcher cent yodjanas, récitant un des Védas, mangeant peu et domptant ses sens ; (Ⅰ)
- Ou bien « en cas de meurtre non prémédité commis par un Dvidja sur un Brahmane qui n'est Brahmane que par la naissance (c'est-à-dire qui ne remplit pas ses devoirs) ». (Kull.) — 100 yojanas environ 400 kilom. (Ⅱ)
11. 77  
हविष्यभुग्वानुसरेत्प्रतिस्रोतः सरस्वतीम् ।
जपेद्वा नियताहारस्त्रिर्वै वेदस्य संहिताम् । । ११.७७[७६ं] । ।
- Ou bien il peut offrir tout son avoir à un Brahmane instruit dans les Védas, ou assez de bien pour subsister, ou une maison avec son mobilier ; (Ⅰ)
- Ou bien « au cas où le meurtrier involontaire est un riche Brahmane, et où le Brahmane tué n'était Brahmane que par la caste ». (Kull.) (Ⅱ)
11. 78  
कृतवापनो निवसेद्ग्रामान्ते गोव्रजेऽपि वा ।
आश्रमे वृक्षमूले वा गोब्राह्मणहिते रतः । । ११.७८[७७ं] । ।
- Ou bien se nourrissant (seulement) de graines qu'on offre dans les sacrifices, qu'il suive la rivière Sarasvatî en allant contre le courant ; ou bien réduisant sa nourriture, qu'il récite trois fois la Sanhitâ du Véda. (Ⅰ)
- Samhità signifie proprement un texte arrangé d'après les règles grammaticales de la combinaison des lettres (sandhi). (Ⅱ)
11. 79  
ब्राह्मणार्थे गवार्थे वा सद्यः प्राणान्परित्यजेत् ।
मुच्यते ब्रह्महत्याया गोप्ता गोर्ब्राह्मणस्य च । । ११.७९[७८ं] । ।
- Ayant rasé (ses cheveux) qu'il habite sur la lisière du village ou dans un parc à vaches, ou dans un ermitage, ou au pied d'un arbre, mettant son plaisir à faire du bien aux Brahmanes et aux vaches. (Ⅰ)
- Suivant Kull., ce vers permet à celui qui a encouru la pénitence de douze années, au lieu de se retirer dans la forêt, d'habiter sur la lisière du village. (Ⅱ)
11. 80  
त्रिवारं प्रतिरोद्धा वा सर्वस्वं अवजित्य वा ।
विप्रस्य तन्निमित्ते वा प्राणालाभे विमुच्यते । । ११.८०[७९ं] । ।
- Qu'il sacrifie sans hésiter sa vie pour un Brahmane ou une vache, (car) le sauveur d'une vache ou d'un Brahmane est absous du meurtre d'un Brahmane. (Ⅰ)
- B. construit différemment : « celui qui sans hésitation sacrifie sa vie pour un Brahmane ou une vache est absous du meurtre d'un Brahmane, et aussi celui qui sauve la vie d'une vache ou d'un Brahmane ». (Ⅱ)
11. 81  
एवं दृढव्रतो नित्यं ब्रह्मचारी समाहितः ।
समाप्ते द्वादशे वर्षे ब्रह्महत्यां व्यपोहति । । ११.८१[८०ं] । ।
- Il est (aussi) absous, lorsqu'il combat au moins trois fois (pour défendre les biens) d'un Brahmane, ou qu'il recouvre tous les biens d'un Brahmane, ou qu'il perd la vie pour ce motif. (Ⅰ)
11. 82  
शिष्ट्वा वा भूमिदेवानां नरदेवसमागमे ।
स्वं एनोऽवभृथस्नातो हयमेधे विमुच्यते । । ११.८२[८१ं] । ।
- (Celui qui est) ainsi fidèle à son voeu (d'austérité), chaste et recueilli, au bout de douze ans a expié le meurtre d'un Brahmane. (Ⅰ)
11. 83  
धर्मस्य ब्राह्मणो मूलं अग्रं राजन्य उच्यते ।
तस्मात्समागमे तेषां एनो विख्याप्य शुध्यति । । ११.८३[८२ं] । ।
- Ou bien il est (encore) absous après avoir confessé son crime dans une assemblée des dieux de la terre et des dieux des hommes (réunis) à un sacrifice du cheval, et avoir pris (avec les Brahmanes) le bain de purification. (Ⅰ)
- Les dieux de la terre « les Brahmanes comme prêtres sacrifiants ». — Les dieux des hommes « les Kchatriyas comme organisateurs du sacrifice ». (Kull.) — Le sacrifice du cheval, l'Açvamedha. — Cette prescription s'applique au cas « d'un Brahmane vertueux qui tue sans préméditation un autre Brahmane dépourvu de mérite ». (Kull. citant l'autorité du Bhavishyapurâna.) (Ⅱ)
11. 84  
ब्रह्मणः संभवेनैव देवानां अपि दैवतम् ।
प्रमाणं चैव लोकस्य ब्रह्मात्रैव हि कारणम् । । ११.८४[८३ं] । ।
- Le Brahmane (est dit) la racine de la loi, le Kchatriya (en) est dit le sommet ; voilà pourquoi celui qui confesse sa faute devant une assemblée de telles (gens) est purifié-. (Ⅰ)
11. 85  
तेषां वेदविदो ब्रूयुस्त्रयोऽप्येनः सुनिष्कृतिम् ।
सा तेषां पावनाय स्यात्पवित्रा विदुषां हि वाक् । । ११.८५[८४ं] । ।
- En vertu de son origine même le Brahmane est une divinité même pour les dieux, et il est une autorité pour (les hommes en) ce monde ; car le Véda même est le fondement de cette (autorité). (Ⅰ)
11. 86  
अतोऽन्यतमं आस्थाय विधिं विप्रः समाहितः ।
ब्रह्महत्याकृतं पापं व्यपोहत्यात्मवत्तया । । ११.८६[८५ं] । ।
- Que trois seulement de ces (Brahmanes) instruits dans les Védas proclament l'expiation pour les fautes, cela (suffit) à purifier les (pécheurs) ; car la parole des hommes instruits (sert de) purification. (Ⅰ)
11. 87  
हत्वा गर्भं अविज्ञातं एतदेव व्रतं चरेत् ।
राजन्यवैश्यौ चेजानावात्रेयीं एव च स्त्रियम् । । ११.८७[८६ं] । ।
- Un Brahmane qui pratique dans le recueillement l'une quelconque de ces règles (de purification) est absous du crime qu'il a commis en tuant un Brahmane, par l'empire (qu'il prend) sur lui-même. (Ⅰ)
11. 88  
उक्त्वा चैवानृतं साक्ष्ये प्रतिरुध्य गुरुं तथा ।
अपहृत्य च निःक्षेपं कृत्वा च स्त्रीसुहृद्वधम् । । ११.८८[८७ं] । ।
- Pour avoir détruit le foetus (d'un Brahmane dont le sexe était) inconnu, ou un Kchatriya, ou un Vaisya en train de sacrifier, ou une femme ayant ses règles, qu'il accomplisse la même pénitence. (Ⅰ)
11. 89  
इयं विशुद्धिरुदिता प्रमाप्याकामतो द्विजम् ।
कामतो ब्राह्मणवधे निष्कृतिर्न विधीयते । । ११.८९[८८ं] । ।
- De même pour avoir donné un faux témoignage, pour avoir injurié son précepteur, volé un dépôt, causé la mort d'une femme ou d'un ami. (Ⅰ)
- Un faux témoignage « dans un procès à propos d'or ou de terrain ». (Kull.) — La femme « d'un Brahmane qui entretient le feu sacré ». (Kull.) (Ⅱ)
11. 90  
सुरां पीत्वा द्विजो मोहादग्निवर्णां सुरां पिबेत् ।
तया स काये निर्दग्धे मुच्यते किल्बिषात्ततः । । ११.९०[८९ं] । ।
- Telle est l'expiation imposée pour le meurtre involontaire d'un Brahmane ; pour le meurtre volontaire d'un Brahmane, il n'y a point de pénitence prescrite. (Ⅰ)
- Il n'y a point de pénitence prescrite, c'est-à-dire le crime est trop grand pour pouvoir être expié par une pénitence. Pourtant Kull. interprète ainsi ce précepte : « Cette purification (celle de douze années indiquée au v. 73) doit être doublée. » (Ⅱ)
11. 91  
गोमूत्रं अग्निवर्णं वा पिबेदुदकं एव वा ।
पयो घृतं वा मरणाद्गोशकृद्रसं एव वा । । ११.९१[९०ं] । ।
- Un Dvidja qui a eu la démence de boire de la (liqueur) sourâ, devra boire (cette même) liqueur bouillante; quand son corps est échaudé par ce (breuvage) il est absous de son péché ; (Ⅰ)
- De boire « volontairement ». (Kull.) La contradiction entre mohât « par égarement » du texte, et l'explication du commentaire « volontairement », n'est qu'apparente ; « par égarement » ne veut pas dire ici « inconsciemment », mais « par passion » : la passion égare sans cesser d'être volontaire. (Ⅱ)
11. 92  
कणान्वा भक्षयेदब्दं पिण्याकं वा सकृन्निशि ।
सुरापानापनुत्त्यर्थं वालवासा जटी ध्वजी । । ११.९२[९१ं] । ।
- Ou bien qu'il boive de l'urine de vache bouillante, ou de l'eau, ou du lait, ou du beurre clarifié, ou du purin (à la même température) jusqu'à ce que mort (s'ensuive) ; (Ⅰ)


Page: << 2
11