Chapitre 9
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(Ⅰ)
(Ⅱ)


9. 27  
उत्पादनं अपत्यस्य जातस्य परिपालनम् ।
प्रत्यहं लोकयात्रायाः प्रत्यक्षं स्त्री निबन्धनम् । । ९.२७ । ।
- Mettre au monde des enfants, les soigner quand ils sont nés, et (surveiller) les soins domestiques dans tous leurs détails, (telles sont) évidemment les fonctions de la femme. (Ⅰ)
- Les soins domestiques « régaler les hôtes et amis, etc. ». (Kull.) — Dans tous leurs détails pratyartham : une autre leçon porte pratyaham journellement. (Ⅱ)
9. 28  
अपत्यं धर्मकार्याणि शुश्रूषा रतिरुत्तमा ।
दाराधीनस्तथा स्वर्गः पितॄणां आत्मनश्च ह । । ९.२८ । ।
- La postérité, l'accomplissement des devoirs religieux, les petits soins, la volupté suprême, (tout cela) dépend de l'épouse, ainsi que (l'entrée du) ciel pour les ancêtres et pour soi-même. (Ⅰ)
- Devoirs religieux « l'agnihotra et autres ». (Kull.) — Par volupté suprême il faut entendre ici le plaisir sexuel. — L'entrée du ciel, parce que celui qui n'a pas de fils légitime tombe en enfer. Cf. la note du v. 23 sur la légende de Mandapàla. Le mot putra fils est expliqué ailleurs par le calembour étymologique de put-trâ qui tire de l'enfer appelé put. (Ⅱ)
9. 29  
पतिं या नाभिचरति मनोवाग्देहसंयता ।
सा भर्तृलोकानाप्नोति सद्भिः साध्वीति चोच्यते । । ९.२९ । ।
- Celle qui réfrénant ses pensées, ses paroles et son corps, ne trahit pas son époux, arrive dans le même monde que lui (après la mort) et est appelée par les gens de bien une femme vertueuse. (Ⅰ)
9. 30  
व्यभिचारात्तु भर्तुः स्त्री लोके प्राप्नोति निन्द्यताम् ।
सृगालयोनिं चाप्नोति पापरोगैश्च पीड्यते । । ९.३० । ।
- Mais par son infidélité à son mari, une femme encourt le blâme en ce monde, et (après la mort) elle renaît dans le sein d'un chacal et est affligée de maladies affreuses. (Ⅰ)
- Maladies affreuses, ou comme dans plusieurs autres passages, maladies qui sont la punition d'une faute antérieure, telles que « la phtisie et la lèpre ». (Kull.) (Ⅱ)
9. 31  
पुत्रं प्रत्युदितं सद्भिः पूर्वजैश्च महर्षिभिः ।
विश्वजन्यं इमं पुण्यं उपन्यासं निबोधत । । ९.३१ । ।
- Apprenez maintenant, relativement au fils, cette sainte décision applicable à toute l'humanité, prononcée par les gens vertueux et par les grands sages, nés dès le principe. (Ⅰ)
9. 32  
भर्तरि पुत्रं विजानन्ति श्रुतिद्वैधं तु कर्तरि ।
आहुरुत्पादकं के चिदपरे क्षेत्रिणं विदुः । । ९.३२ । ।
- Ils sont d'avis que le fils (légitime) appartient au seigneur (de la femme) ; mais en ce qui concerne celui qui a engendré (un fils illégitime), il y a divergence dans les textes révélés ; les uns déclarent (que l'enfant appartient) à celui qui l'a engendré, les autres disent (qu'il est) au propriétaire du sol. (Ⅰ)
- Propriétaire du sol désigne le mari de la femme: « même s'il ne l'a pas engendré lui-même ». (Kull.) La comparaison de la femme à un champ fécondé est usuelle. — Au lieu de kartari il y a une autre leçon bhartari suivie par B. qui traduit ainsi « relativement au sens du mot seigneur, les textes révélés diffèrent ». (Ⅱ)
9. 33  
क्षेत्रभूता स्मृता नारी बीजभूतः स्मृतः पुमान् ।
क्षेत्रबीजसमायोगात्संभवः सर्वदेहिनाम् । । ९.३३ । ।
- La tradition considère la femme comme le champ et l'homme comme la semence ; la production de tous les êtres corporels (est due) à l'union du sol avec la semence. (Ⅰ)
- La tradition : smrtà signifie peut-être tout simplement « la femme est dite le champ, etc. ». (Ⅱ)
9. 34  
विशिष्टं कुत्र चिद्बीजं स्त्रीयोनिस्त्वेव कुत्र चित् ।
उभयं तु समं यत्र सा प्रसूतिः प्रशस्यते । । ९.३४ । ।
- Parfois c'est la semence qui prédomine, parfois c'est la matrice de la femme ; mais quand toutes les deux sont égales, (c'est alors) que le produit est (le plus) estimé. (Ⅰ)
9. 35  
बीजस्य चैव योन्याश्च बीजं उत्कृष्टं उच्यते ।
सर्वभूतप्रसूतिर्हि बीजलक्षणलक्षिता । । ९.३५ । ।
- De la semence et de la matrice, c'est la semence qui est déclarée plus importante : car le produit de toutes les créatures est caractérisé par les signes distinctifs de la semence. (Ⅰ)
9. 36  
यादृशं तूप्यते बीजं क्षेत्रे कालोपपादिते ।
तादृग्रोहति तत्तस्मिन्बीजं स्वैर्व्यञ्जितं गुणैः । । ९.३६ । ।
- Quelque semence qu'on jette dans un sol préparé (par le labourage) en temps (opportun), une (plante de) même (espèce) pousse en cet endroit, portant les propriétés distinctives de sa (semence). (Ⅰ)
- La comparaison manque un peu de justesse, car le terroir influe seulement sur les qualités accessoires de la plante, sans altérer l'espèce, tandis que la femelle modifie l'espèce : témoin les animaux hybrides. (Ⅱ)
9. 1  
पुरुषस्य स्त्रियाश्चैव धर्मे वर्त्मनि तिष्ठतोः ।
संयोगे विप्रयोगे च धर्मान्वक्ष्यामि शाश्वतान् । । ९.१ । ।
- Je vais maintenant exposer les lois éternelles pour l'époux et l'épouse, qui suivent le chemin du devoir, soit séparés, soit réunis. (Ⅰ)
- L'époux et l'épouse « dans une carrière exempte d'infidélité réciproque ». Kull. — Séparés, c'est-à-dire quand l'époux est absent ou mort. (Ⅱ)
9. 2  
अस्वतन्त्राः स्त्रियः कार्याः पुरुषैः स्वैर्दिवानिशम् ।
विषयेषु च सज्जन्त्यः संस्थाप्या आत्मनो वशे । । ९.२ । ।
- Nuit et jour les femmes doivent être tenues dans la dépendance par leurs (maris et autres) mâles (de la famille) ; si elles sont (trop) attachées aux objets des sens, on doit les tenir sous son autorité. (Ⅰ)
- Objets des sens « même permis ». Kull. — Àtmano vaçe : je rapporte le pronom réfléchi à celui dans la dépendance duquel se trouve la femme, Kull. au contraire le rapporte à cette dernière : « Elles doivent être mises sous leur propre contrôle, » c'est-à-dire elles doivent réprimer elles-mêmes leur penchant excessif aux objets des sens. (Ⅱ)
9. 3  
पिता रक्षति कौमारे भर्ता रक्षति यौवने ।
रक्षन्ति स्थविरे पुत्रा न स्त्री स्वातन्त्र्यं अर्हति । । ९.३ । ।
- (C'est) leur père (qui) les protège dans leur enfance, leur époux (qui les protège dans leur jeunesse, leurs fils (qui) les protègent dans leur vieillesse ; la femme ne doit jamais être indépendante. (Ⅰ)
9. 4  
कालेऽदाता पिता वाच्यो वाच्यश्चानुपयन्पतिः ।
मृते भर्तरि पुत्रस्तु वाच्यो मातुररक्षिता । । ९.४ । ।
- Un père qui ne donne pas (sa fille en mariage) à temps est blâmable ; blâmable est un époux qui ne voit pas (sa femme aux époques voulues) ; blâmable est un fils qui ne protège pas sa mère lorsqu'elle est devenue veuve. (Ⅰ)
- A temps veut dire, suivant Gautama cité par Kull., « avant qu'elle ait commencé à avoir ses menstruations ». — Veuve : les lois de Manou ne connaissent pas la coutume barbare de s acrifier la femme sur le bûcher du mari défunt. (Ⅱ)
9. 5  
सूक्ष्मेभ्योऽपि प्रसङ्गेभ्यः स्त्रियो रक्ष्या विशेषतः ।
द्वयोर्हि कुलयोः शोकं आवहेयुररक्षिताः । । ९.५ । ।
- Les femmes doivent être particulièrement préservées contre les mauvaises inclinations, fussent-elles sans conséquence ; car non surveillées, elles feront le chagrin de deux familles. (Ⅰ)
9. 6  
इमं हि सर्ववर्णानां पश्यन्तो धर्मं उत्तमम् ।
यतन्ते रक्षितुं भार्यां भर्तारो दुर्बला अपि । । ९.६ । ।
- Considérant que c'est là le devoir principal de (toutes) les castes, que les maris même faibles s'efforcent de garder leurs femmes. (Ⅰ)
- Même faibles « aveugles, perclus ». (Kull.) (Ⅱ)
9. 7  
स्वां प्रसूतिं चरित्रं च कुलं आत्मानं एव च ।
स्वं च धर्मं प्रयत्नेन जायां रक्षन्हि रक्षति । । ९.७ । ।
- Car en gardant soigneusement sa femme, on préserve sa postérité, les coutumes vertueuses, sa famille, soi-même et ses propres devoirs. (Ⅰ)
- Sa postérité, c'est-à-dire on assure la pureté de sa lignée, — Sa famille « les enfants légitimes seuls ont qualité pour offrir les sacrifices funéraires aux Mânes des ancêtres ». (Kull.) — Soi-même: pour la même raison. — Ses devoirs : « le mari d'une femme infidèle n'a pas le droit d'allumer le feu sacré ». (Kull.) (Ⅱ)
9. 8  
पतिर्भार्यां संप्रविश्य गर्भो भूत्वेह जायते ।
जायायास्तद्धि जायात्वं यदस्यां जायते पुनः । । ९.८ । ।
- L'époux en entrant dans sa femme, (y) devient un fœtus et renaît ici-bas ; la dénomination de jâyâ donnée à l'épouse, vient de ce que l'homme naît (Jâyate) une seconde fois en elle. (Ⅰ)
- Encore un calembour étymologique. B. fait remarquer que « cette idée est empruntée au Véda : voyez Aitareya Bràhmana, VII, 13 ». (Ⅱ)
9. 9  
यादृशं भजते हि स्त्री सुतं सूते तथाविधम् ।
तस्मात्प्रजाविशुद्ध्यर्थं स्त्रियं रक्षेत्प्रयत्नतः । । ९.९ । ।
- Tel (l'homme) qu'une femme connaît charnellement, tel l'enfant qu'elle met au monde ; c'est pourquoi (l'époux) doit soigneusement garder sa femme en vue de la pureté de sa postérité. (Ⅰ)
9. 10  
न कश्चिद्योषितः शक्तः प्रसह्य परिरक्षितुम् ।
एतैरुपाययोगैस्तु शक्यास्ताः परिरक्षितुम् । । ९.१० । ।
- Personne ne peut garder les femmes par la force; mais on peut les garder par les moyens suivants : (Ⅰ)
9. 11  
अर्थस्य संग्रहे चैनां व्यये चैव नियोजयेत् ।
शौचे धर्मेऽन्नपक्त्यां च पारिणाह्यस्य वेक्षणे । । ९.११ । ।
- Que (le mari) occupe sa (femme) à amasser ou à dépenser l'argent, à tenir propres (les objets et son propre corps), à (accomplir) ses devoirs, à cuire les aliments et à surveiller les ustensiles de ménage. (Ⅰ)
- Ses devoirs : obéissance envers le mari. (Ⅱ)
9. 12  
अरक्षिता गृहे रुद्धाः पुरुषैराप्तकारिभिः ।
आत्मानं आत्मना यास्तु रक्षेयुस्ताः सुरक्षिताः । । ९.१२ । ।
- Les femmes enfermées à la maison (même sous la surveillance) d'hommes de confiance ne sont pas gardées ; celleslà (seules) sont bien gardées qui se gardent elles-mêmes. (Ⅰ)
- Homme de confiance désigne sans doute un eunuque. (Ⅱ)
9. 13  
पानं दुर्जनसंसर्गः पत्या च विरहोऽटनम् ।
स्वप्नोऽन्यगेहवासश्च नारीसंदूषणानि षट् । । ९.१३ । ।
- La boisson, les mauvaises fréquentations, l'absence de l'époux, le vagabondage, le sommeil (à des heures indues) et le séjour dans une maison étrangère, telles sont les six (sources de) déshonneur pour une femme. (Ⅰ)
9. 14  
नैता रूपं परीक्षन्ते नासां वयसि संस्थितिः ।
सुरूपं वा विरूपं वा पुमानित्येव भुञ्जते । । ९.१४ । ।
- Les femmes ne regardent pas à la beauté, et ne tiennent aucun compte de l'âge ; beau ou laid (elles se disent) : « C'est un homme », et se donnent à lui. (Ⅰ)
- Cette conception du caractère de la femme est tout à fait orientale. La Bruyère a dit avec plus de justesse et de courtoisie : « Il y a des femmes pour qui un jardinier est un jardinier, et d'autres pour qui c'est un homme. » Peut-être faut-il limiter le jugement sévère de Manou aux femmes qui sont dans les six cas énumérés au v. 13. (Ⅱ)
9. 15  
पौंश्चल्याच्चलचित्ताच्च नैस्नेह्याच्च स्वभावतः ।
रक्षिता यत्नतोऽपीह भर्तृष्वेता विकुर्वते । । ९.१५ । ।
- Par passion pour l'homme, par mobilité d'esprit, par manque naturel d'affection, elles trahissent ici-bas leurs époux, quelque soigneusement qu'on les garde. (Ⅰ)
- Cérémonies accompagnées de prières (mantras), « telles que la cérémonie de la naissance, etc. ». (Kull.) — Exclues des prières (mantras), signifie « qu'il n'y a pour elles aucune cérémonie accompagnée de mantras ». Kull. ajoute qu'elles sont « ignorantes de la loi, étant privées (de la connaissance) de la Smrti et de la Çruti qui en sont le fondement ». Cf. livre II, 66. (Ⅱ)
9. 16  
एवं स्वभावं ज्ञात्वासां प्रजापतिनिसर्गजम् ।
परमं यत्नं आतिष्ठेत्पुरुषो रक्षणं प्रति । । ९.१६ । ।
- Donc connaissant cette disposition naturelle qu'a mise en elles le Créateur au moment de la création, l'homme doit apporter un soin extrême à les garder. (Ⅰ)
9. 17  
शय्यासनं अलङ्कारं कामं क्रोधं अनार्जवं ंःअनार्यताम्] ।
द्रोहभावं कुचर्यां च स्त्रीभ्यो मनुरकल्पयत् । । ९.१७ । ।
- (L'amour de) leur lit, (de) leur siège, (de) la toilette, la luxure, la colère, les penchants vicieux, la malice et la dépravation, (voilà les attributs que) Manou assigna aux femmes. (Ⅰ)
- L'amour de leur lit et de leur siège, c'est-à-dire la paresse. — Les penchants vicieux, littér. anàryatâ le manque de noblesse. — Manou est ici non pas l'auteur des lois, mais le créateur Manou fils de l'Etre existant par lui-même. (Ⅱ)
9. 18  
नास्ति स्त्रीणां क्रिया मन्त्रैरिति धर्मे व्यवस्थितिः ।
निरिन्द्रिया ह्यमन्त्राश्च स्त्रीभ्योऽनृतं इति स्थितिः । । ९.१८ । ।
- Pour les femmes, il n'y a point de cérémonies religieuses accompagnées de prières : telle est la loi établie. Les femmes, (êtres) incomplets et exclus des prières, (sont) le mensonge (même) : telle est la règle. (Ⅰ)
9. 19  
तथा च श्रुतयो बह्व्यो निगीता निगमेष्वपि ।
स्वालक्षण्यपरीक्षार्थं तासां शृणुत निष्कृतीः । । ९.१९ । ।
- En effet il y a plusieurs passages dans les Védas mêmes destinés à caractériser le naturel (de la femme). Écoutez (maintenant les textes sacrés concernant) l'expiation de leurs (péchés). (Ⅰ)
- Littér. « Il y a plusieurs textes révélés (çruti) chantés dans les saintes écritures (nigama). » (Ⅱ)
9. 20  
यन्मे माता प्रलुलुभे विचरन्त्यपतिव्रता ।
तन्मे रेतः पिता वृङ्क्तां इत्यस्यैतन्निदर्शनम् । । ९.२० । ।
- « Si ma mère dévoyée et infidèle à son époux a péché, puisse mon père éloigner de moi cette semence ! » Telle est la teneur de cette formule d'expiation. (Ⅰ)
- Dévoyée, peut-être au sens propre « allant dans la maison d'un autre »_ (Kull.) — Cette semence « de l'homme adultère ». — Cette formule est mise dans la bouche « d'un fils instruit de la faute de sa mère ». (Kull.) B. fait remarquer qu'elle « se retrouve dans le Çânkhâyana Gi'hya Sûtra, III, 13 ». (Ⅱ)
9. 21  
ध्यायत्यनिष्टं यत्किं चित्पाणिग्राहस्य चेतसा ।
तस्यैष व्यभिचारस्य निह्नवः सम्यगुच्यते । । ९.२१ । ।
- Si (une femme) médite en son esprit quoi que ce soit de fâcheux pour son époux, cette (formule) est déclarée (l'expiation) parfaite de cette infidélité. (Ⅰ)
- « Cette prière est une expiation pour le fils et non pour la mère. » (Kull.) (Ⅱ)
9. 22  
यादृग्गुणेन भर्त्रा स्त्री संयुज्येत यथाविधि ।
तादृग्गुणा सा भवति समुद्रेणेव निम्नगा । । ९.२२ । ।
- Quelles que soient les qualités d'un homme à qui une femme s'unit légitimement, elle les acquiert elle-même, comme une rivière (qui se confond) dans l'Océan. (Ⅰ)
- « Quand une rivière s'unit à l'Océan, son eau devient aussi salée. » (Kull.) (Ⅱ)
9. 23  
अक्षमाला वसिष्ठेन संयुक्ताधमयोनिजा ।
शारङ्गी मन्दपालेन जगामाभ्यर्हणीयताम् । । ९.२३ । ।
- Akchamâlâ, (bien que) née dans la plus basse caste, par son union avec Vasichtha, et Sâranguî (par son union) avec Mandapàla devinrent dignes d'honneur. (Ⅰ)
- Vasishtha, célèbre sage védique auquel on attribue plusieurs hymnes, épousa une Cândâlï. — Akshamâlâ ou Arundhatï : cette dernière personnifie l'étoile du matin. — Le sage Mandapàla, suivant le Mahâbhârata, malgré sa dévotion, étant tombé en enfer, parce qu'il n'avait pas d'enfant pour l'en tirer, prit la forme de l'oiseau dit Sâranga et eut d'une femelle de cette espèce quatre enfants. — Devinrent dignes d'honneur, veut dire qu'elles obtinrent le ciel en récompense de leur dévouement à leurs époux. (Ⅱ)
9. 24  
एताश्चान्याश्च लोकेऽस्मिन्नपकृष्टप्रसूतयः ।
उत्कर्षं योषितः प्राप्ताः स्वैः स्वैर्भर्तृगुणैः शुभैः । । ९.२४ । ।
- Elles et d'autres femmes ici-bas, qui étaient de basse extraction, ont atteint un rang élevé, grâce aux belles qualités de leurs époux. (Ⅰ)
9. 25  
एषोदिता लोकयात्रा नित्यं स्त्रीपुंसयोः शुभा ।
प्रेत्येह च सुखोदर्कान्प्रजाधर्मान्निबोधत । । ९.२५ । ।
- Telle est la règle toujours pure de conduite ordinaire du mari et de la femme ; apprenez maintenant les lois relatives aux enfants, source de prospérité ici-bas et après la mort. (Ⅰ)
- Après la mort, parce que les enfants font les sacrifices funéraires aux Mânes. (Ⅱ)
9. 26  
प्रजनार्थं महाभागाः पूजार्हा गृहदीप्तयः ।
स्त्रियः श्रियश्च गेहेषु न विशेषोऽस्ति कश्चन । । ९.२६ । ।
- Entre des femmes heureuses par leur fécondité, dignes d'honneur, et qui sont (comme) un flambeau (éclairant toute) la maison, et la déesse de la fortune, il n'existe pas, dans les familles, la moindre différence. (Ⅰ)
- Calembour sur strï femme et çrî la déesse de la Fortune : cela revient à dire qu'une femme vertueuse et féconde fait la prospérité d'une maison. (Ⅱ)
9. 37  
इयं भूमिर्हि भूतानां शाश्वती योनिरुच्यते ।
न च योनिगुणान्कांश्चिद्बीजं पुष्यति पुष्टिषु । । ९.३७ । ।
- En effet cette terre est appelée l'éternelle matrice des êtres créés, et (pourtant) la semence ne développe dans ses productions aucune des qualités de la matrice. (Ⅰ)
9. 38  
भूमावप्येककेदारे कालोप्तानि कृषीवलैः ।
नानारूपाणि जायन्ते बीजानीह स्वभावतः । । ९.३८ । ।
- Ici-bas des semences de différentes sortes, semées en temps voulu par les laboureurs dans un même terrain poussent (chacune) suivant leur propre nature. (Ⅰ)
9. 74  
विधाय वृत्तिं भार्यायाः प्रवसेत्कार्यवान्नरः ।
अवृत्तिकर्शिता हि स्त्री प्रदुष्येत्स्थितिमत्यपि । । ९.७४ । ।
- Un homme que ses affaires (appellent au loin) peut partir après avoir assuré des moyens d'existence à son épouse; car une femme même honnête peut se pervertir (quand elle est) pressée par le besoin. (Ⅰ)
9. 75  
विधाय प्रोषिते वृत्तिं जीवेन्नियमं आस्थिता ।
प्रोषिते त्वविधायैव जीवेच्छिल्पैरगर्हितैः । । ९.७५ । ।
- Si (l'époux) avant de partir (lui) a assuré des moyens d'existence, elle devra vivre en observant la chasteté; s'il est parti sans rien lui assurer, qu'elle subsiste par un métier honorable. (Ⅰ)
- En observant la chasteté, « sans jamais aller dans la maison d'un autre homme ». (Kull.) — Un métier honorable « tel que filer, etc. ». (Kull.) (Ⅱ)
9. 124  
ज्येष्ठस्तु जातो ज्येष्ठायां हरेद्वृषभषोडशाः ।
ततः स्वमातृतः शेषा भजेरन्निति धारणा । । ९.१२४ । ।
- Mais le (fils) aîné, né de la femme première épousée, prendra quinze (vaches) et un taureau, les autres recevront leur part selon (le rang) de leur mère : telle est la règle. (Ⅰ)
- Le fils aîné « s'il est savant et vertueux ». (Kull.) — Recevront leur part « se partageront les vaches qui restent, suivant l'ordre dans lequel leurs mères ont été épousées ». (Kull.) (Ⅱ)
9. 125  
सदृशस्त्रीषु जातानां पुत्राणां अविशेषतः ।
न मातृतो ज्यैष्ठ्यं अस्ति जन्मतो ज्यैष्ठ्यं उच्यते । । ९.१२५ । ।
- Entre fils nés de mères égales (parla caste) et sans (aucune autre) distinction, il n'y a point de précellence due à la mère ; la primogéniture est subordonnée à (la date de) la naissance. (Ⅰ)
- Précellence due à la mère : c'est-à-dire que si les mères sont de même caste, l'ordre dans lequel elles ont été épousées est indifférent. En général les dernières épousées sont de caste inférieure. Ce vers est en contradiction avec les précédents. (Ⅱ)
9. 175  
या पत्या वा परित्यक्ता विधवा वा स्वयेच्छया ।
उत्पादयेत्पुनर्भूत्वा स पौनर्भव उच्यते । । ९.१७५ । ।
- Si une (femme) abandonnée de son époux ou veuve, se remarie de son plein gré, (le fils) qu'elle enfante est appelé fils d'une femme remariée. (Ⅰ)
9. 176  
सा चेदक्षतयोनिः स्याद्गतप्रत्यागतापि वा ।
पौनर्भवेन भर्त्रा सा पुनः संस्कारं अर्हति । । ९.१७६ । ।
- Si elle est (encore) vierge (quand elle se remarie), ou si elle revient (à son époux) qu'elle a quitté (jeune pour en suivre un autre), elle devra accomplir à nouveau la cérémonie (nuptiale) avec son second mari (ou avec le premier qu'elle reprend). (Ⅰ)
9. 177  
मातापितृविहीनो यस्त्यक्तो वा स्यादकारणात् ।
आत्मानं अर्पयेद्यस्मै स्वयंदत्तस्तु स स्मृतः । । ९.१७७ । ।
- L'orphelin de père et de mère ou (l'enfant) abandonné sans motif (par ses parents), qui se donne de plein gré à quelqu'un, s'appelle (un fils) donné de lui-même. (Ⅰ)
- Sans motif « par aversion ». (Kull.) (Ⅱ)
9. 178  
यं ब्राह्मणस्तु शूद्रायां कामादुत्पादयेत्सुतम् ।
स पारयन्नेव शवस्तस्मात्पारशवः स्मृतः । । ९.१७८ । ।
- Le fils qu'un Brahmane engendre par luxure dans une Soudra, (bien que) vivant, est un cadavre, d'où son nom de cadavre vivant. (Ⅰ)
- Étymologie par calembour de pâraçava que Manou dérive de pârayan vivant et çava cadavre. B. H., traduit « est un cadavre pour sauver son père de l'enfer ». — Dans une Soudra « épousée par lui ». (Kull.) (Ⅱ)
9. 179  
दास्यां वा दासदास्यां वा यः शूद्रस्य सुतो भवेत् ।
सोऽनुज्ञातो हरेदंशं इति धर्मो व्यवस्थितः । । ९.१७९ । ।
- Si un Soudra a un fils d'une esclave, ou de la femme esclave de son esclave, (ce fils) peut prendre une part (de l'héritage), avec l'autorisation (de son père) : telle est la règle établie. (Ⅰ)
9. 180  
क्षेत्रजादीन्सुतानेतानेकादश यथोदितान् ।
पुत्रप्रतिनिधीनाहुः क्रियालोपान्मनीषिणः । । ९.१८० । ।
- Ces onze fils qu'on vient d'énumérer en commençant par le fils de l'épouse, les Sages les reconnaissent pour les substituts du fils (légitime, destinés à empêcher) qu'il y ait interruption dans les cérémonies (funèbres). (Ⅰ)
- Ces onze fils énumérés aux v. 159-160. — Substituts : c'est-à-dire chacun dans l'ordre destiné à remplacer le précédent, si celui-ci fait défaut, dans la célébration des çràddhas. (Ⅱ)
9. 230  
स्त्रीबालोन्मत्तवृद्धानां दरिद्राणां च रोगिणाम् ।
शिफाविदलरज्ज्वाद्यैर्विदध्यान्नृपतिर्दमम् । । ९.२३० । ।
- Aux femmes, aux enfants, aux fous, aux vieillards, aux pauvres et aux infirmes, le roi (fera) infliger le châtiment avec une verge, un jonc, une corde et autres tels (instruments). (Ⅰ)
9. 231  
ये नियुक्तास्तु कार्येषु हन्युः कार्याणि कार्यिणाम् ।
धनोष्मणा पच्यमानास्तान्निःस्वान्कारयेन्नृपः । । ९.२३१ । ।
- Ceux qui étant préposés à (l'administration des) affaires ruinent les affaires des plaideurs, (parce qu'ils) se chauffent au feu de l'argent, que le roi confisque leurs (biens). (Ⅰ)
- Se chauffent au feu de l'argent veut dire métaphoriquement qu'ils se laissent corrompre à prix d'argent. Il semble difficile d'admettre l'interprétation de L. « enflammés de l'orgueil de la richesse ». (Ⅱ)


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