Patrimoine  Spirituel  de l'Humanité

La vocation de Muhammad


Muhammad : La vocation de Muhammad

Muhammad avait coutume de se retirer régulièrement dans une grotte, non loin de La Mecque, sur le mont Hira, pour méditer et prier. C'est là qu'il reçut la première révélation, par l'entremise de l'archange Gabriel, vers l'an 610. Après le trouble causé par les premiers messages divins, Muhammad s'y habitua peu à peu et les répéta à son entourage. Il finit par les dicter à un proche; cette transcription des révélations formera par la suite le Coran (de l'arabe qur'an, «lecture» ou «récitation»).

L'un des parents de Khadidja, réputé hanifi, c'est-à-dire adepte du monothéisme «originel» hérité d'Abraham, reconnaît en Muhammad le prophète annoncé dans les traditions de Moïse et de Jésus. Mais des années passeront avant que Muhammad ne s'engage dans la prédication. À partir de ce moment, l'annonce de la nature prophétique de sa mission et ses sermons sur la fin du monde, sur le Jugement dernier, sur l'unicité divine et sa transcendance absolue, sur la damnation des réprouvés et la rétribution des justes rencontrent le scepticisme de ses concitoyens mecquois, puis rapidement l'hostilité des factions tribales dirigeantes.

Malgré le soutien de Khadidja et de quelques proches, comme Abou Bakr, qui se convertissent à la nouvelle religion, et la protection de plusieurs membres de sa famille, notamment de son oncle Abu Talib, Muhammad est de plus en plus menacé par les membres hostiles de sa propre tribu. En 615, il avait conseillé à certains de ses compagnons de traverser la mer Rouge pour trouver refuge en Abyssinie; ils étaient conduits par Djaafar, le frère d'Ali. Quelques-uns, au contact des églises abyssines, se convertiront au Christianisme copte. La même année, en 619, sa femme Khadidja, âgée de 65 ans, et son oncle Abu Talib à près de 90 ans meurent. Muhammad se remarie avec Sauda, rentrée d'Abyssinie après la conversion de son mari, Sukran ibn Amr.

La mort de son oncle le prive de tout soutien dans le clan des Hachim; Abu Lahab, très hostile à Muhammad, succède à son frère Abu Talib. Muhammad doit s'éloigner de La Mecque, il conclut un pacte (serments d'Aqaba) avec des partisans qui l'accueillent à Yathrib, la future Médine, ville oasis du Nord. C'est la rupture de l'hégire (de l'arabe hidjra, «émigration»); l'exil volontaire de Muhammad, de La Mecque vers Médine, marque les débuts de l'ère islamique (l'hégire correspondrait au 15 juillet 622 du calendrier grégorien) et de la nouvelle communauté (oumma), unie dans la foi en un Dieu unique. La période antérieure est globalement qualifiée de «temps de la fureur» (djahiliyya).


  
  
  



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