Patrimoine  Spirituel  de l'Humanité

Les citations Nagarjuna

35 citations | Page 1 / 2




E veil et sensible sont identiques, on n'y appréhende aucune différence.


Citation 1598  | 
Madhyamakakarika ou (Madhyamakasastra), p. 472, § 1 à 4, cité et traduit par Lilian Silburn, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.105 




L e bodhisattva se dit encore : Les profanes, sous l'action virulente de l'ignorance, attribuent à tous les dharma en particulier un caractère contraire : ils prennent ce qui est impermanent pour permanent, ce qui est douloureux pour heureux ce qui n'est pas un soi pour un soi, ce qui est vide pour réel, ce qui est inexistant pour existant, ce qui est existant pour inexistant. Ainsi ils attribuent à toutes sortes de dharma des caractères contraires.


Citation 878  | 
Mahaprajnaparamitasastra, II, p. 915-916 et 924-926, traduction É. Lamotte, dans Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.156 




D hyana et samapatti sont les dharma qui aident à ouvrir les trois portes de la ville du nirvana, ces portes étant les trois samadhi de la vacuité, du sans-signe et de la non-prise-en-considération. Par le premier qui sert d'antidote aux vues erronées on pénètre dans le nirvana. Mais si, franchissant la porte de la vacuité, on hypostasie la vacuité, celle-ci ne donne plus accès au nirvana et il faut alors emprunter la porte du samadhi exempt de signe distinctif qui sert d'antidote aux doutes et mène à l'apaisement. Si, à nouveau, on s'attache aux caractères du sans-signe en se livrant au bavardage, il faut franchir la porte du samadhi " apranihita " où l'on abandonne tout désir et tout vouloir propre, où l'on oublie jusqu'à ses vœux.. Alors, sans le moindre attachement ni à l'apaisement ni au nirvana, on accède à l'extinction. Grâce à ces trois portes de la délivrance, le mystique voit l'identité du devenir et du nirvana, parce que le nirvana est vide, sans caractères, indigne d'être pris en considération, et le samsara également.


Citation 830  | 
Mahaprajnaparamitasastra, p. 1232, cité et traduit par Lilian Silburn, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.100 




N agarjuna : " Si tout est vide, pas de production, pas de destruction. Par quelle élimination ou par quel arrêt se mettrait-on en quête du nirvana ? "

Glose de Candrakirti :

" Il existe une double extinction [nirvana] selon le petit véhicule: l'extinction comportant des résidus, propre au saint qui vit encore ici-bas, et l'extinction définitive sans résidus, atteinte à la mort. On parvient à la première en se libérant complètement des souillures et des désirs. Les résidus y sont de purs éléments affranchis de la croyance erronée en une personnalité. On compare cet extinction à une ville où les criminels ont été exécutés. Par contre, l'extinction sans résidus dans laquelle les purs éléments ont eux aussi, disparu correspond à la destruction de la ville elle-même après l'exécution des criminels. D'où cette stance sur le saint après la mort :

Le corps est anéanti, les notions sont évanouies, tous les sentiments abolis,
les tendances apaisées et la conscience effacée.
Et aussi :
Son corps en vie, le saint conserve des impressions affectives,
quand sa conscience disparaît, c'est comme une lumière qui s'éteint. "


Citation 828  | 
Madhyamakakarika ou (Madhyamakasastra), chap XXV, sqq 1 et glose de Candrakirti, cité et traduit par Lilian Silburn, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.186 




N agarjuna : " Rien d'éliminé ni d'acquis, rien de destructible ni de permanent, Rien ne disparaît ni n'apparaît, c'est ce qu'on appelle extinction. "

Glose de Candrakirti :

" Ce qui ne peut être éliminé comme l'attraction ni acquis comme le fruit du renoncement, ni détruit à la façon des agrégats, ce qui n'est pas éternel comme la plénitude et ne peut disparaître ni être créé, c'est le nirvana, la mise au repos de tout le déploiement différencié sous forme d'élaborations imaginaires. On se demande alors comment notre imagination édifie les passions qui, tant qu'elles existent, empêchent d'atteindre le nirvana.

A cela le réaliste répond : S'il est vrai que passions et agrégats n'existent plus aussitôt le nirvana atteint, ils existent pourtant avant de l'atteindre. Vous êtes sous l'emprise du démon [de l'illusion, rétorque le partisan de la vacuité], car l'être en soi ne deviendra jamais un non-être.

Dans le nirvana-sans-résidus tous les éléments de l'existence ont disparu. Si dans la cessation absolue ils n'existent pas, c'est qu'ils n'ont pas la moindre réalité, tout comme la peur, surgissant à la vue d'une corde prise dans les ténèbres pour un serpent, se dissipe à la lumière d'une lampe.

Si ces éléments n'existent pas dans l'extinction, ils n'existent pas non plus dans le samsara. On nomme ce dernier "réalité contingente" parce que, sous l'emprise démoniaque du moi et du mien, les naïfs et les simples croient percevoir des choses qui n'existent pas réellement. Le samsara et sa douloureuse agitation ne cesseront donc jamais ni pour le réaliste qui affirme ni pour le nihiliste. "


Citation 827  | 
Madhyamakakarika ou (Madhyamakasastra), chap XXV, sqq 3 et glose de Candrakirti, cité et traduit par Lilian Silburn, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.187-188 




C elui qui contemple la vacuité
Est nommé extatique.


Citation 814  | 
Mahaprajnaparamitasastra, p.1220, cité et traduit par Lilian Silburn, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.98 




C omment Te louerais-je, Seigneur, Toi qui sans naissance, sans demeure, surpasses toute connaissance mondaine et dont le domaine échappe aux cheminements de la parole. Pourtant, tel que Tu es, accessible au [seul] sens d'Ainsité, avec amour je [Te] louerai, ô Maître, en recourant aux conventions mondaines. Puisque, par essence, Tu ne nais pas, en Toi, point de naissance, point d'allée ni de venue. Hommage à Toi, Seigneur, le Sans-nature-propre ! Tu n'es ni être ni non-être, ni permanent ni impermanent, ni éternel ni non éternel. Hommage à Toi, le Sans-dualité ! En Toi aucune couleur n'est perçue, ni rouge, ni vert, ni garance, ni jaune, ni noir, ni blanc. Hommage à Toi, le Sans-couleur ! Tu n'es ni grand ni petit, ni long, ni rond. Tu as atteint le but sans mesure. Hommage à Toi, le Sans-limite ! Tu n'es ni loin ni près, ni dans le ciel ni sur terre, ni dans le samsara ni dans le nirvana. Hommage à Toi, le Sans-demeure ! En aucune des choses Tu ne résides, [ainsi donc] Tu as atteint le but : le domaine absolu, et Tu as acquis la suprême profondeur. Hommage à Toi, le Profond! Par une telle louange puisses-Tu être loué! Mais as-Tu été loué ? Si toutes les choses sont vides, qui est loué et par qui ? Qui est capable de Te louer, Toi qui n'apparais ni ne disparais, Toi pour qui n'existent ni milieu ni extrémités, ni perception ni perceptible ! Il n'est pas allé, Il n'est pas venu, exempt d'aller : c'est Lui le Bien-Allé qui vient d'être loué. Grâce aux mérites acquis [par cette louange], puisse l'humanité avoir accès au séjour du Bien-Allé.


Citation 760  | 
Hymne à la Réalité absolue, Catuhstava, cité et traduit par Lilian Silburn, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.196 




P ar ma connaissance je connais la vacuité des agrégats; là connaissant, je ne fraie pas avec les inclinations. Quand je discours, il n'y a là que discours sans plus.
Je chemine en ce monde complètement nirvané.


Citation 749  | 
Madhyamakakarika ou (Madhyamakasastra), p. 474, cité et traduit par Lilian Silburn, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.105 




E n outre, le bodhisattva doit exercer la patience envers ses propres passions, mais il ne doit point en trancher les liens. Pourquoi ? Parce que, s'il tranchait ces liens, la perte serait trop grave : il tomberait au rang des arhats et ne différerait en rien d'un homme qui a perdu les sens. C'est pourquoi il arrête ses passions, ne les tranche point; en cultivant la patience, il ne suit pas ses passions.

Question. - Comment peut-il ne pas suivre ses passions, sans les avoir préalablement tranchées ?

Réponse. - Par une réflexion correcte, il parvient, tout en ayant des passions, à ne pas les suivre. Par la réflexion, il contemple le caractère vide, impermanent de toutes choses et, bien que les cinq désirs existent encore en lui subtilement, ils ne produisent plus aucun lien.


Citation 746  | 
Mahaprajnaparamitasastra, II, p. 908-910, traduction É. Lamotte, dans Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.154 




E n outre, par la force du savoir, il saurait trancher ses entraves; mais dans l'intérêt des êtres, il préfère demeurer longtemps dans le monde [et conserver ses passions] ; cependant, il sait que ces entraves sont des ennemis, et c'est pourquoi, tout en les supportant, il ne les suit pas. Le bodhisattva enchaîne ces passions ennemies et, sans leur permettre de se débrider, il pratique la vertu. Quand on tient un ennemi que, pour une raison ou une autre, on ne veut pas tuer, on l'enferme solidement quelque part et on vaque à ses propres affaires.
En outre, le bodhisattva qui connaît bien le caractère des dharma ne tient pas les entraves pour mauvaises et ne tient pas les qualités pour bonnes; c'est pourquoi il ne hait pas les entraves et n'affectionne pas les qualités. Par la force de ce savoir il exerce la patience.


Citation 744  | 
Mahaprajnaparamitasastra, II, p. 908-910, traduction É. Lamotte, dans Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.155 




H ommage à Toi, Incomparable, à Toi qui sais qu'il n'y a pas de nature propre, Toi dont l'ardeur se dépense pour le bien de ce monde égaré par les visions qui l'abusent. En vérité, Tu ne vois rien de ton oeil d'Éveillé ; et sans pareille, ô Seigneur, est ta vision qui perçoit ce qui est.
Au regard de l'ultime vérité, ici-bas point de sujet qui connaisse, point d'objet à connaître.

Ah! Tu es, Toi, l'Eveillé qui connaît l'essence suprêmement difficile à connaître! Tu ne produis aucune des choses, Tu n'en détruis aucune. A Toi, pour la seule vue de [leur] égalité, la dignité incomparable !
Tu n'as pas eu à repousser le devenir pour atteindre l'extinction. Puisque, Seigneur, Tu ne considères pas le samsara, tienne est la paix!
Tu sais et de l'impureté et de la purification la saveur unique. Puisqu'il n'y a pas de différenciation dans le domaine absolu, Tu demeures de toutes parts immaculé! Aucune syllabe Tu n'as proféré, Omniprésent, et pourtant la pluie de la Doctrine les a pleinement rassasiés, tous ceux qui attendaient Ta parole. Tu ne t'attaches ni aux agrégats ni aux éléments ni aux sphères sensorielles, Toi, Conscience comparable à l'infinité spatiale, qui ne repose sur rien.

Pour Toi, Seigneur, [jamais] d'aucune façon la notion d'être ne se déploie, et pourtant Tu n'es que surabondante compassion pour les êtres dans l'infortune et la douloureuse agitation. Ô Tout-Puissant! Ton intelligence ne s'attache pas aux innombrables pensées dualisantes : plaisir et douleur, soi et non-soi, permanent et impermanent. Ta certitude : les choses ne vont ni ne viennent et nulle part ne s'assemblent en agrégats. Ainsi donc Tu es celui qui connaît la Réalité ultime. Partout Tu es présent et nulle part Tu n'apparais, Toi qui restes inconcevable quant au corps et aux attributs de la naissance, ô grand Silencieux! Semblable à l'écho, sans unité ni multiplicité, sans changement ni destruction, tel Tu perçois le monde, ô Toi, l'Irréprochable ! Ni permanent ni impermanent, sans signe distinctif ni objet signifié, c'est ainsi que tu perçois le devenir tels un rêve, une magie, ô Puissant ! Toutes les inclinaisons impures qui ont pour racine les imprégnations du passé ont étés subjuguées par Toi, Immaculé, Et de la nature même des inclinaisons, tu as extrait l'ambroisie immortelle.


Citation 724  | 
Hymne à l'Incomparable, sqq. 1 à 51, Catuhstava, cité et traduit par Lilian Silburn, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.198 à 200 




C onsidérés comme vides, les sept membres de I'Eveil ou ailes de illumination [bodhipaksa] prennent un sens plus profond que le Véhicule des Anciens. En voici une brève énumération :

1. Ne pas penser à quoi que ce soit, c'est la vigilance.
2. Ne rien trouver dans les divers dharma., bons, mauvais, indifférent, c'est là leur discernement.
3. Réduire en pièces les caractères de tous les mondes, c'est l'énergie.
4. Ne s'attacher ni au bonheur ni au chagrin ni à la joie vis-à-vis tendances fabricatrices, c'est mettre sa joie dans la véritable sapience.
5. Eliminer la tension corporelle puis la tension mentale, ensuite les caractères des choses et obtenir ainsi un bien-être qui remplit corps et conscience, voilà ce que l'on nomme détente.
6. Savoir que tous les dharma sont toujours recueillis et non tantôt distraits, tantôt recueillis, voilà le membre de l'Éveil nommé samadhi.
7. Ne prendre aucun dharma pour support, ne pas le voir ni s'y attacher, c'est la conscience d'équanimité où le Bodhisattva rejette tout examen sur la douleur, le vide, l'impermanence, tous ces vains déploiements du discours. C'est en un tel apaisement que consiste le véritable caractère des choses. Avec joie, détente et équanimité les sept membres de l'Éveil ont atteint leur perfection.


Citation 628  | 
Mahaprajnaparamitasastra (traité de la Grande Vertu de Sagesse (recueil de textes traitant de la prajnaparamita : perfection de la sapience)), Bouddhisme Mahayana (Grand Véhicules), p. 1200-1203, cité et traduit par Lilian Silburn, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.101 




O btenir la noble et vraie sagesse, détruire le poison de l'ignorance, connaître le Vrai caractère des dharma, acquérir la sagesse de l'Impermanence, de la Douleur, du Vide, et du Non-moi, [puis] rejeter sans s'y attacher, enfin, pouvoir supporter une telle doctrine : voilà ce qu'on appelle patience relative à la Loi.


Citation 612  | 
Mahaprajnaparamitasastra, II, p. 915-916 et 924-926, traduction É. Lamotte, dans Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.156 




L a Loi du Bouddha est très profonde, pure et subtile; elle s'est exprimée dans d'innombrables prédications de tous genres. Y adhérer de tout son esprit, sans hésitation ni repentir, constitue la patience relative à la Loi. Comme le Bouddha l'a dit, les dharma, quoique vides, ne sont ni tranchés ni détruits. Nés d'une série de causes et de conditions, ils ne sont pas éternels. Bien que les dharma soient impersonnels, on n'échappe pas au péché ni au mérite. La pensée ne dure qu'un instant; les dharma matériels, les sens, l'intelligence périssent sans arrêt; sans atteindre le moment postérieur, ils naissent et périssent toujours à nouveau; toutefois on n'échappe pas aux actes qui sont causes et conditions d'innombrables existences. Bien que les agrégats, les éléments et les bases de la connaissance [qui composent les êtres] soient vides et impersonnels, les êtres errent dans les cinq destinées et subissent la transmigration.


Citation 584  | 
Mahaprajnaparamitasastra, II, p. 915-916 et 924-926, traduction É. Lamotte, dans Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.156 




L e dhyana renferme un merveilleux bonheur intime, mais les êtres y renoncent pour rechercher les bonheurs extérieurs. Ils sont pareils au riche aveugle qui, ne connaissant pas et ne voyant pas les nombreux trésors qu'il possède, s'en va mendier sa nourriture; ceux qui savent ont pitié d'un homme qui, disposant personnellement d'objets si merveilleux, ne peut en connaître l'existence et va mendier près d'autrui. De même les êtres possèdent en eux-mêmes, dans leur esprit, les multiples bonheurs des dhyana et des samapatti; mais, incapables de les actualiser, ils retournent chercher les bonheurs extérieurs.


Citation 523  | 
Mahaprajnaparamitasastra, II, p. 1044 sqq, traduction É. Lamotte, dans Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.158 




E veil et sensible sont identiques,
on n'y appréhende aucune différence.


Citation 417  | 
Madhyamakakarika ou (Madhyamakasastra), p. 472, § 1 à 4, cité et traduit par Lilian Silburn, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.105 




L e nirvana opère par extinction, le nirvana ne peut être saisi...
Tous les dharma par nature sont semblables et identiques au nirvana.
Le savent les êtres qui excellent à l'issue et se vouent à l'Éveil du Bouddha.


Citation 416  | 
Madhyamakakarika ou (Madhyamakasastra), p. 472, § 5 et 6, cité et traduit par Lilian Silburn, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.105 




L e samsara - océan de l'existence - se réduit à un flot d'imaginations
Où les esprits puérils se noient.
Comme un peintre que terrifie l'effroyable monstre qu'il est en train de peindre, le vulgaire est épouvanté par le samsara.
Comme un être stupide tombe dans le bourbier qu'il a lui-même préparé,
Les êtres plongent dans le bourbier des imaginations sans consistance
Qu'ils ont eux-mêmes préparé et ne peuvent le traverser.
Au contraire, ceux qui perçoivent le monde comme vide et dépourvu de commencement, De milieu et de fin voient qu'il n'y a ni samsara ni nirvana, mais quelque chose d'indicible, Sans souillure, sans changement et qui resplendit au commencement, au milieu et à la fin.


Citation 412  | 
Mayanavimsika, st. 9,10,15, cité et traduit par Lilian Silburn, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.175 




N agarjuna : Le Bouddha, qui est-il durant son existence ? Existe-t-il ou n'existe-t-il pas ? C'est inconcevable. Ou bien est-il à la fois existant et inexistant ou ni l'un ni l'autre ?
Inconcevable à nouveau ! C'est pourquoi : Il n'y a pas la moindre distinction entre nirvana et samsara. Il n'y a pas la moindre distinction entre samsara et nirvana.
La limite du nirvana est la limite même du samsara. Entre les deux, on ne trouve pas la plus subtile dissemblance. On ne peut imaginer le Bienheureux existant ici-bas, ni non plus l'imaginer comme existant sous forme de complètement éteint, ainsi il n'y a pas la moindre différence entre le monde ordinaire et l'absolu. Le monde ordinaire étant l'absolu même, on ne peut donc lui assigner ni commencement ni fin.


Citation 411  | 
Madhyamakakarika ou (Madhyamakasastra), chap XXV, sqq 18 à 20, cité et traduit par Lilian Silburn, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.192 




L e bodhisattva connaît distinctement ces portes de samadhi, il sait comment entrer en samadhi, demeurer en samadhi et sortir du samadhi. Il ne s'attache pas au samadhi, ne le savoure pas et ne s'y appuie pas... Il joue en maître avec toutes les extases et tous les recueillements.


Citation 279  | 
Mahaprajnaparamitasastra, p. 1197-1198, cité et traduit par Lilian Silburn, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.100 




O Kasyapa, ceux qui s'emparent de la vacuité, prennent refuge dans la vacuité, ceux-là, je les déclare perdus, pervertis. Certes Kasyapa, mieux vaut une vue de la personnalité aussi haute que le mont Sumeru qu'une vue de la vacuité chez celui qui s'attache au non-être. Pour quelle raison? C'est que, Kasyapa, la vacuité sert à échapper à tous les points de vue, par contre celui qui a pour point de vue cette vacuité je le déclare inguérissable.


Citation 270  | 
Ratnakutesutra, cité dans le Madhyamakakarika ou (Madhyamakasastra), p. 248, cité et traduit par Lilian Silburn, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.177 




I l connaît la misère des êtres, il sait que la corbeille de la loi, qui est issue des causes et conditions, peut aussi être atteinte par tous les êtres, mais que ceux-ci, plongés dans les ténèbres de l'erreur, ne la demandent pas et ne la recherchent pas. C'est pourquoi il rit de tout son corps.

Tous les êtres de cet univers cherchent toujours le bonheur, mais trouvent toujours le malheur; leur pensée s'attache à l'atman, mais en réalité il n'y a pas d'atman. Les êtres craignent toujours le malheur, mais sont toujours malheureux ; ils sont comme l'aveugle qui, en cherchant le bon chemin, s'en écarte et tombe dans le fossé. Après toutes ces considérations, le Bouddha rit de tout son corps.

C'est pour une raison grave qu'il rit de tout son corps. Quelle est donc cette grave raison ? Le Bouddha va prêcher la prajnaparamita [perfection de sapience] et d'innombrables êtres continueront la lignée du Bouddha : voilà la grave raison.

… Enfin le rire a toutes espèces de causes : on rit de joie ou de colère ou par timidité; on rit au spectacle de choses étranges ou ridicules; on rit devant des usages étrangers ou des difficultés extraordinaires. Ici, il s'agit d'une difficulté absolument extraordinaire. Les dharma sont non-nés, non-détruits, absolument vides, imprononçables, innommables, indicibles, inexprimables; cependant il faut leur donner un nom et leur appliquer des phonèmes quand on en parle aux êtres pour les amener à la délivrance : c'est là une difficulté énorme. Supposons un foyer long de cent yojana : qu'un homme portant des herbes sèches entre dans ce foyer et le traverse sans en laisser brûler un seul brin, ce serait là un exploit. De plus, il est très difficile pour le Bouddha de prendre ces herbes que sont les quatre-vingt mille rubriques de la loi et d'enter avec elles dans le véritable caractère des dharma sans en laisser brûler par le feu de l'attachement et de traverser ce feu tout droit sans arrêt. Voilà pourquoi le Bouddha rit, et c'est à cause de ces difficultés de tout genre que le Bouddha rit de tout son corps.


Citation 180  | 
Mahaprajnaparamitasastra, p. 439-442, cité et traduit par Lilian Silburn, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.281 




L e bodhisattva " se fonde sur la non-existence du péché et de son contraire", et cela constitue la vertu de moralité.
Question. - Si la moralité consiste à éviter le mal et à pratiquer le bien, pourquoi parler de la non-existence du péché a de son contraire ?
Réponse. - Parler de leur non-existence n'est pas vue fausse ni conception grossière ; si on pénètre à fond le caractère du dharma et qu'on pratique le samadhi du vide, on voit par l'œil de la sagesse [prajna] que le péché n'existe pas. Si le péché n'existe pas, son contraire, l'absence de péché, n'existe pas non plus.
[ ... ]
Enfin, l'homme qui déteste le péché et s'attache à son contraire éprouve du mépris et de l'orgueil quand il voit quelqu'un transgresser les défenses ; il éprouve de l'affection et du respect quand il voit un honnête homme observer les défenses
Une telle moralité est une cause génératrice de péché. Par conséquent nous disons qu'il faut remplir la vertu de moralité en se fondant sur la non-existence du péché et de son contraire.


Citation 176  | 
Mahaprajnaparamitasastra (traité de la Grande Vertu de Sagesse (recueil de textes traitant de la prajnaparamita : perfection de la sapience)), II, p. 861, 864, traduction É. Lamotte, dans Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.153 




L 'Éveil est illustré par le sensible [rûpa] et le sensible par l'Éveil.
Par une parole inadéquate on enseigne le suprême Éveil.
Par la parole sont enseignés le suprême sensible et le profond par essence.
Eveil et sensible sont identiques, on n'y appréhende aucune différence.
Si le nirvana profond est révélé par la parole,
En réalité ni le nirvana ni la parole,
Ni les deux à la fois ne sont saisis.
Ainsi le nirvana se révèle en de vides dharma.


Citation 168  | 
Madhyamakakarika ou (Madhyamakasastra), p. 472, § 1 à 4, cité et traduit par Lilian Silburn, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.105 




L es moines apparitionnels s'enquirent: Que faut-il épuiser pour parvenir à l'extinction complète ?
- C'est l'attraction, l'aversion, l'erreur qu'il faut épuiser. - Mais les Révérends les possèdent-ils vraiment ?
- Nous ne les percevons pas en nous, ni à l'intérieur ni à l'extérieur ni entre les deux [et pourtant] ils ne peuvent surgir sans que nous les imaginions.
- Dès lors, que les Révérends ne les imaginent ni ne les forgent. S'ils ne les imaginent ni ne les forgent, ils n'auront ni attraction ni aversion et celui qui n'est ni attiré ni repoussé est dit "apaisé". Bonne conduite, samadhi, sapience, délivrance ne relèvent ni de la transmigration ni du nirvana. Ce ne sont là que dharma servant à suggérer l'extinction. Mais ces dharma sont vides, privés de nature réelle.
Ô Révérends, renoncez donc à tout, y compris à la notion d'un complet nirvana... Ne produisez pas de notions à l'occasion de notions car celui qui s'appesantit sur une notion en tant que notion contracte la servitude de la notion.
Ô Révérends, plongez en ce ravissement où prennent fin notions et impressions. Nous déclarons qu'un moine plongé en un tel ravissement a atteint ce qu'il y a de plus haut...


Citation 161  | 
Ratnavali, p 47-49, cité et traduit par Lilian Silburn, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.184 



Page:  1 |2





Suivez les citations du Jour sur


Livres sacrés des Religions du Monde
Le Dhammapada
Le sutra du Diamand et le sutra du Coeur
La sainte Bible
Corpus Hermetica
La Bhagavad Gita
Les Upanishads (extraits)
Les Lois de Manu
Le saint Coran
L'Avesta
Ecrits de Bahá’u’lláh
Le Livre des morts Tibétain
Sepher Ha Zohar



L'essentiel des Écritures sacrées


Dieu aime tous les êtres du monde




Citations par livres sacrés




Citations par auteurs




Citations par courants de pensée




Citations par thèmes




Recherche de citations par mots-clefs
:

: