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Les principales vertus selon François d'Assise


Saint Francis of Assisi : Les principales vertus selon François d'Assise

L'amour envers le Christ est la source de la pensée et de l'action de Saint François d'Assise. «Vivre selon le saint Évangile», tel est son mot d'ordre. Il ne fait pas de la vie religieuse la contemplation du mystère de Dieu, mais l'imitation la plus stricte de l'exemple et de la personne du Christ. Cela signifie que le message de l'Évangile est pris à la lettre et que l'interprétation allégorique de la parole de Dieu (pratiquée par l'exégèse monastique) est refusée. C'est le Christ souffrant, prenant sur lui toutes les douleurs des hommes, qui est le modèle à suivre par chacun.

Saint François d'Assise aspire à devenir semblable au Crucifié. Ce désir authentique est à l'origine de l'image répandue par la légende et la dévotion, qui présente François comme un «autre Christ». Luther, plus tard, reprochera aux Frères mineurs de faire du saint «un autre Dieu». La première règle de Saint François d'Assise est composée presque totalement de versets de l'Évangile. Sa prédication en est tissée. Elle s'accompagne aussi de spectacles, mimant la vie du Christ: François organise ainsi la première crèche à Greccio, une nuit de Noël.

Le vêtement des frères révèle leur humilité: ils portent seulement une tunique, ceinturée d'une corde, et des caleçons. Le vœu de pauvreté les rend tributaires des aumônes, qu'ils doivent partager avec les miséreux. La mendicité, cependant, n'est admise qu'en cas de nécessité. Le travail est autorisé, non pour gagner un salaire, mais pour n'être à la charge de personne. Et si un frère mendie, il donne infiniment plus qu'il ne reçoit, en appelant la bénédiction divine sur le donateur.

Le service des autres s'adresse avant tout aux plus défavorisés, à tous ceux que la société rejette. Saint François d'Assise n'embellit pas la pauvreté. Elle reste pour lui un mal, dans un monde où les rapports entre les hommes sont dominés par l'argent. Il voudrait instaurer une autre société, qui échapperait aux règles de l'achat et de la vente, et où l'économie, dans la simplicité, serait limitée à l'échange et au partage. Son horreur de la richesse engendre sa méfiance envers la science, qu'il voit liée au pouvoir, en raison, par exemple, du prix élevé des livres à son époque. Toute sa conduite condamne le monde raffiné, mais orgueilleux et rapace, dont il est issu. Il peut dire en 1219: «Le Seigneur m'a dit qu'il voulait faire de moi un autre fou dans le monde et Dieu ne veut pas nous conduire par une autre science que celle-là.»

Les figures marquantes de l'ordre


Les Fioretti, écrit anonyme du XIVe siècle, perpétuent la légende de ce saint dont l'esprit d'humilité et de pauvreté absolue a régénéré l'Église. Ainsi, le message et l'exemple de François ont attiré de fortes personnalités, très diverses, à mesure que l'ordre a évolué.

Antoine de Padoue (1195-1231), né à Lisbonne, d'une famille noble, est très impressionné pendant ses études à Coimbra par la folle et tragique aventure des missionnaires franciscains au Maroc. Il reçoit l'habit franciscain en 1220. Devenu prédicateur et théologien officiel de l'ordre, il enseigne ensuite à Bologne, Montpellier, Toulouse. Il passe ses dernières années près de Padoue, continuant à prêcher avec flamme contre l'usure et l'avarice. De son vivant déjà, il est considéré comme auteur de miracles. Il est canonisé en 1232 et fêté le 13 juin. Il est le patron des pauvres, et son culte est toujours très populaire.

Dès les premières années, des tensions s'étaient manifestées dans l'ordre entre les exigences de perfection et d'humilité de Saint François d'Assise et les besoins immédiats de l'Église. Les divisions entre «spirituels» – qui restent attachés aux idéaux franciscains – et «conventuels» – qui sont prêts à rallier l'Église – s'accentuent après la mort du saint. Bonaventure est l'homme qui réussit à faire la synthèse entre les aspirations du fondateur et les traditions les plus savantes de l'Église. Né en 1221, devenu franciscain vers 1243, il obtient ses titres universitaires à Paris. Il défend par ailleurs l'idéal religieux des ordres mendiants. Devenu ministre général de l'ordre des Franciscains, en 1257, il multiplie les ouvrages sur la vie de Saint François d'Assise et les écrits de spiritualité. Très estimé de Saint Louis, il compose pour lui un Office de la Passion. Il prêche dans les cathédrales de France et d'Italie. Nommé par Clément IV archevêque d'York, en 1265, il prend une part prépondérante dans les débats intellectuels et religieux, de 1267 à 1277. Ses œuvres constituent une somme théologique et mystique où s'unissent la pensée issue de Saint Augustin et la contemplation animée par l'esprit de saint François. Mort cardinal, en 1274, il est canonisé en 1482 et proclamé docteur de l'Église en 1588.

Au XVIe siècle, la branche des Capucins (portant le capuchon de Saint François d'Assise), qui opère un retour aux sources, devient cependant l'un des instruments les plus puissants de la lutte contre la Réforme protestante. Son influence triomphe au XVIIe siècle, dans les plus hautes sphères de la société. Ainsi, Benoît Canfield (mort en 1610) a marqué trois générations de spirituels. Catholique émigré de Grande-Bretagne, il a été considéré comme la plus grande autorité mystique de son temps. Sa Règle de perfection fut rapidement traduite dans toutes les langues européennes. Célébrant la primauté du pur amour, il a été aussi le maître du capucin Joseph de Paris, qui allait devenir conseiller de Richelieu.


  
  
  


Source : PASCHAL ROBINSON in http://www.newadvent.org/cathen/06221a.htm

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