Zamyad Yesht (Chapitre 19)
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(Version Charles de Harlez)



19. 0  
Khshnaothra à Ahura-Mazda... satisfaction à la montagne Ushi-Darena 39, créée par Mazda, à l'éclat pur, à la majesté royale, créée par Mazda, à la majesté inapparente, créée par Mazda, pour leur culte, leur honneur, leur satisfaction et leur gloire.
19. 1  
La première montagne qui s'éleva, ô saint Zarathustra, sur cette terre, fut le haut Haraiti. Il s'étend sur la limite de la contrée qui est au milieu des eaux, aux régions de l'aurore. [269] La deuxième fut le Zeredhô qui s'élève (au-delà) de l'Ardhômanusha, sur la limite de la région entourée d'eau, également du côté de l'aurore.
19. 2  
Après cela s'élevèrent les montagnes Ushidhâo, Ushi-Darena, Frezifya et Fraorepa ; la sixième fut Arezura ; la septième, Bumya ; la huitième, Raoidhita ; la neuvième, Mazisisvan ; la dixième, Antaredanhus ; la onzième, Erezishô ; la douzième, Vâiti-Gaeça.
19. 3  
Puis Adarana, Bayana, Iskatâ, nid de faucons, Kançôtafedhra, Vafra, les deux monts Hamankuna, les huit Vaçnô Parvata, les huit Fravânku, les quatre collines Aidhvâna.
19. 4  
Aezaka-Ishvaka, Menakha, Vâkhedhraka, Açaya, Tudhaçka, Istava, Droshisvâo, Çâirivâo, Nanhusmâo, Kakahyu, Antarekanha.
19. 5-6  
Çicindava, Ahuna, Rêmana, Ashaçtembana, Urunyôvâidhkê, Açnavâo, Ushôma, Ustaqarenâo, Cyâmaka, Vafrayâo, Vourusha, Yahmya Jataras, Adhutavâo, Çpitavarenâ, Çpentodâta, Kadrva-Açpa, Kaoiriça, Taera, Baroçrayana, Barana, et le Frâpâyô gairis, et Udrya, et Raevâo gairis, et toutes les montagnes auxquelles les hommes ont donné des noms, en raison de la proximité et de la vue.
19. 7  
Il y a donc, ô saint Zarathustra, deux mille deux cent quarante-quatre montagnes. Tout le temps que (quelqu'un) gravit des montagnes, que tout ce temps il jette en morceaux un draona, (en l'offrant) pour le prêtre, pour le guerrier, pour le cultivateur-pâtre.
19. 8  
À cause de son éclat et de sa splendeur, je veux honorer, à haute voix, la splendeur royale, puissante, créée par Mazda ; je veux honorer par des offrandes la redoutable splendeur royale, créée par Mazda ; par le Hôma uni au Myazda, au Bareçma, etc.
19. 9  
Nous honorons la redoutable splendeur royale qui possède beaucoup, à l'action dominatrice, héroïque, brillante, bienveillante, supérieure à toutes les autres créatures ;
19. 10  
Qui appartient à Ahura-Mazda, de même qu'Ahura-Mazda a créé les créatures abondant en bonté, en beauté, telles qu'on ne peut les atteindre ; abondant en développement, en éclat, [270]
19. 11  
Afin qu'elles restaurent le monde et le constituent sans vieillesse, immortel, incorruptible, sans infection, toujours vivant, toujours prospérant, possédant la puissance à son gré, pour que les morts ressuscitent et que vienne l'immortalité de l'être vivant ; qui restaure le monde de la manière désirable.
19. 12  
Ils deviendront immortels, les mondes qui ont appris les enseignements de la pureté. La Druje périra au moment où elle atteindra le juste pour le faire périr et ce sera pour la destruction de sa race centuple.
19. 13  
Yathâ Ahû Vairyô... À cause de son éclat et de sa splendeur, je veux honorer, à haute voix, la splendeur royale, puissante, créée par Mazda, je veux honorer par des offrandes la redoutble splendeur royale, créée par Mazda ; par le Hôma uni au Myazda, au Bareçma, etc.
19. 14  
Nous honorons la splendeur royale, nous honorons la redoutable splendeur royale qui possède beaucoup, à l'action dominatrice, héroïque, brillante, bienveillante, supérieure à toutes les autres créatures ;
19. 15  
Qui est celle des Amesha-Çpentas, brillants, aux yeux actifs, élevés, secourables, rapides, ahuriques, impérissables, purs ;
19. 16  
Tous sept de même esprit, de mêmes paroles, de même action, dont la pensée, la parole, l'action est toute semblable et qui ont tous un même père et maître, Ahura-Mazda le créateur ;
19. 17  
Et dont l'un voit l'âme des autres s'occupant mentalement de bonnes pensées, de bonnes paroles, de bonnes actions, pensant au Garônmâna et dont les voies sont brillantes, lorsqu'ils viennent avec empressement vers les offrandes (qui leur sont faites) ;
19. 18  
Qui sont, des créatures d'Ahura-Mazda, les constituteurs et les correcteurs, les formateurs et les directeurs, les protecteurs et les libérateurs.
19. 19  
Ce sont eux qui restaurent le monde, le rendant immortel, sans vieillesse, incorruptible, sans infection, toujours vivant, toujours prospérant, possédant la puissance à son gré, pour que les morts ressuscitent et que vienne l'immortalité de l'être vivant, qui restaure le monde à souhait. [271]
19. 20  
Ils deviendront immortels, les mondes qui ont appris les enseignements de la pureté. La Druje périra au moment où elle atteindra le juste pour le faire périr et ce sera pour la destruction de sa race centuple.
19. 21  
Nous honorons la redoutable splendeur royale qui possède beaucoup, à l'action dominatrice, héroïque, brillante, bienveillante, supérieure à toutes les autres créatures ;
19. 22  
Qui appartient aux Yazatas célestes et terrestres, nés et à naître, qui développent (le monde) et le font prospérer.
19. 23  
Ce sont eux qui restaurent le monde, le rendant immortel, sans vieillesse, incorruptible, sans infection, toujours vivant, toujours prospérant, possédant la puissance à son gré, pour que les morts ressuscitent et que vienne l'immortalité de l'être vivant, qui restaure le monde à souhait.
19. 25  
Nous honorons la redoutable splendeur royale qui possède beaucoup, à l'action dominatrice, héroïque, brillante, bienveillante, supérieure à toutes les autres créatures ; nous louons la splendeur royale.
19. 26  
Qui s'attacha, et longtemps, à Hoshyanha le Paradhâta, lorsqu'il régnait en cette terre aux sept Karshvars, sur les Dévas et sur les hommes, sur les Yâtus et les Pairikas, sur les Kavis, les Çâthras et les Karapans, et qui tua les deux tiers des Dévas pervers mazaniens et varéniens. À cause de son éclat, etc.
19. 27  
Nous honorons la redoutable splendeur royale...
19. 28  
Qui s'attacha à Takhma Urupa, le vigilant ; lorsque sur cette terre aux sept Karshvars, il régnait sur les Dévas et sur les hommes, sur les Yâtus et les Pairikas, sur les Kavis et les Çâthras, sur les Karapans ;
19. 29  
Et qu'il abattit les Dévas et les hommes, les Yâtus et les Pairikas, et qu'il monta Anro-Mainyus, soumis à ses volontés, transformé en cheval, pendant trente ans (le conduisant) aux deux extrémités de la terre. [272]
19. 30  
Nous honorons la redoutable splendeur royale...
19. 31  
Qui s'attacha pendant longtemps à Yima le brillant, chef de bonnes réunions, lorsqu'il régnait, en cette terre aux sept Karshvars, sur les Dévas et les hommes, sur les Yâtus et les Pairikas, sur les Kavis, les Çâthras et les Karapans ;
19. 32  
Qui arracha aux Dévas, toutes deux, l'abondance et la prospérité, la plénitude des biens et les troupeaux, la nourriture et la louange ; par la puissance de qui les deux (espèces de) nourriture que l'on prend (devinrent) impérissables, les hommes et le bétail devinrent immortels ; les eaux et les plantes, exemptes de dessèchement.
19. 33  
Par sa puissance il n'y eut (plus) ni froid, ni chaleur ardente, ni vieillesse, ni mort, ni envie créée par les Dévas, à cause de l'absence de mensonge ; avant qu'il eût conçu dans son désir cette parole mensongère, fausse,
19. 34  
Car dès qu'il eut conçu dans son désir cette parole mensongère, fausse, la majesté s'enfuit, visible, sous la forme d'un oiseau. Lorsque Yima le brillant, le chef (des peuples) ne vit plus la majesté, il se livra tout chagrin à de mauvaises pensées ; bouleversé, il se tint étendu à terre.
19. 35  
La première fois que la splendeur s'éloigna, qu'elle s'éloigna de Yima, le brillant fils de Vîvanhat, elle s'en alla sous la forme de l'oiseau Varâghna.
19. 36  
Mithra aux vastes campagnes, aux oreilles douées d'une bonne ouïe, aux mille regards, la saisit. Nous honorons Mithra le chef de toutes les contrées, qu'Ahura-Mazda a constitué le plus majestueux de tous les Yazatas célestes.
19. 37  
La deuxième fois que la splendeur s'éloigna, cet éclat (qui s'éloigna) de Yima le brillant, fils de Vîvanhat, elle s'en alla sous la forme de l'oiseau Varâghna ; le fils du clan héroïque, du clan Athwyen, Thraetaona, la saisit parce que, parmi les vainqueurs humains, il était le plus victorieux, hormis Zarathustra.
19. 38  
Ce fut lui qui tua le serpent Dahâka, à trois gueules, à trois têtes, à six yeux, à mille membres, la très puissante Druje dévique, mal terrible pour ce monde, cette Druje méchante et très forte qu'Anro-Mainyus créa contre ce monde corporel pour tuer le monde de la pureté. [273]
19. 39  
Lorsque la splendeur s'éloigna pour la troisième fois, la majesté (fuyant) de Yima le brillant, elle s'en alla sous la forme de l'oiseau Varâghna ; alors Kereçâçpa (à l'âme virile) la saisit parce qu'il était, par son intrépidité virile, le plus fort des hommes redoutables, autres que Zarathustra.
19. 40  
Parce que la redoutable intrépidité virile s'était attachée à lui. Nous louons l'intrépidité virile, aux jambes droites, sans sommeil, à la marche rapide, veillant toujours, qui s'attacha à Kereçâçpa ;
19. 41  
Qui tua le serpent Çruvara, qui dévorait les chevaux et les hommes, venimeux, verdâtre, sur le dos duquel coulait un poison verdâtre de l'épaisseur d'un pouce, sur le dos duquel Kereçâçpa cuisit un breuvage vers l'heure de midi. Le monstre meurtrier brûla et se souleva, il sauta loin du vase ; répandit l'eau bouillante et Kereçâçpa à l'âme virile recula épouvanté ;
19. 42  
Qui tua le Gandarewa au talon doré qui s'élançait, la bouche ouverte, pour donner la mort au monde corporel appartenant à la pureté ; qui tua les neuf Hunus 40, qui infestaient les chemins, les fils de Nivika et ceux de Dâstayâni ; qui tua Hitâçpa à la mèche d'or, et Varshva fils de Dânaya et Pitaona, le guerroyeur ;
19. 43  
Qui tua Arezoshaman à l'intrépidité virile, prompt, ardent, vif, actif, se courbant, vigilant, ne fondant pas en avant (sur l'ennemi), se plaisant à la guerre, lequel apprit à enlever le bois d'Apastana, sorti du combat ;
19. 44  
Qui tua Çnâvidhaka, qui abattait les sabots et les cornes et faisait périr le bétail. Ce dernier réfléchissait ainsi : je suis enfant et non adulte ; si je deviens adulte, je ferai de la terre une roue et du ciel un char ;
19. 45  
J'emmènerai Çpenta-Mainyus du brillant Garônmâna ; je tirerai Anro-Mainyus de l'affreux enfer ; ils s'attelleront à mon char, l'esprit vivifiant et le destructeur, s'il ne me tue pas, le vaillant Kereçâçpa. Or le vaillant Kereçâçpa le frappa jusqu'à ce que la vie s'en allât, jusqu'à ce que la vie se séparât (de lui).
19. 46  
Nous honorons la redoutable splendeur royale...
19. 47  
Pour laquelle luttèrent Çpenta-Mainyus et Anro ; pour [274] cette majesté inapparente. Chacun des deux lança (pour l'atteindre) ses ministres les plus agiles. Çpenta-Mainyus dépêcha le sien, et Vohumanô, et Asha Vahista, et le feu fils d'Ahura-Mazda. Anro-Mainyus dépêcha son ministre et Akôman, le mauvais esprit, et Aeshma, à la course furibonde, et Azhi Dahâka, et Çpityura qui scia Yima.
19. 48  
Alors s'avança le feu, fils d'Ahura-Mazda, pensant ainsi je veux saisir cet éclat invisible. Mais alors accourut à sa poursuite Azhi, le serpent aux trois gueules, à la méchante nature, cherchant à l'engloutir.
19. 49  
"Fais-la paraître, Atar, fils d'Ahura ; si tu détiens cette (lumière) invisible, je t'étoufferai afin que tu ne puisses plus illuminer la terre créée par Ahura et protéger la pureté des mondes." Alors Atar ouvrit les mains sous l'impulsion de l'amour de la vie ; car Azhi était effrayant.
19. 50  
Alors Azhi aux trois gueules, à la nature perverse, se précipita en avant, pensant ainsi : Je saisirai cette splendeur invisible ; alors Atar se remit derrière Azhi, parlant ainsi :
19. 51  
Allons, vite, fais-la paraître, Azhi aux trois gueules ; si tu la détiens cette (splendeur) invisible, je m'élèverai en toi par l'orifice postérieur, je m'allumerai dans ta bouche, de manière que tu ne puisses plus, à l'avenir, infester la terre créée par Mazda, ni détruire la pureté des mondes. Alors Azhi ouvrit les mains, poussé par l'amour de la vie, car Atar était effrayant.


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