Zamyad Yesht (Chapitre 19)
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(Version Charles de Harlez)



19. 52  
Cette splendeur s'amoncelle au-dessus de la mer Vourukasha. Là, Apâm Napât, aux chevaux rapides, la saisit ; alors il s'avance, voulant saisir cette inapparente, Apâm Napât, aux chevaux rapides, disant : Je veux saisir cette majesté invisible, au fond de la mer profonde, au fond des gouffres liquides.
19. 53  
Nous honorons le maître sublime, souverain, brillant, Apâm Napât, aux chevaux rapides, mâle, favorisant celui qui l'invoque ; qui a constitué l'homme, qui l'a formé ; le Yazata des eaux dont les oreilles entendent parfaitement lorsqu'on l'honore d'un culte.
19. 54  
C'est pourquoi Ahura-Mazda dit à vous qui que vous soyez d'entre les hommes : ô pur Zoroastre, désirez vivement la splendeur invisible des Atharvans. Désirez la satisfaction brillante qui résulte des offrandes (faites) aux Atharvans ; la [275] satisfaction abondante qui provient des offrandes (faites) aux Atharvans.
19. 55  
À lui s'attachera Ashi pleine d'éclat, portant un bouclier, puissante pour (protéger) le bétail et les pâturages. À lui s'attachera la protection victorieuse pour chaque jour, et la puissance triomphante persévérant toute l'année ; favorisé par cette victoire, il vaincra les armées sanglantes ; aidé de cette protection, il vaincra tous ses ennemis.
19. 56  
Nous honorons la splendeur royale...
19. 57  
Que le Touranien criminel Franraçya chercha à saisir dans la mer Vourukasha ; il ôta ses vêtements et les jeta, cherchant à atteindre cette majesté qui appartient aux contrées aryaques (à leurs habitants) nés et à naître et spécialement au pur Zarathustra. Mais cette majesté s'en alla, cette majesté s'enfuit, cette majesté s'abattit au loin. Alors se forma ce débouché de la mer Vourukasha, qui s'appelle Huçravâo.
19. 58  
Alors, Franraçê le Touranien s'enfuit avec hâte de la mer Vourukasha, Çpitama Zarathustra, criant à la fourberie pernicieuse 41 : Ici, ici, car je n'ai pu atteindre cette majesté qui appartient aux contrées aryaques, existantes et non existantes, et spécialement au saint Zarathustra.
19. 59  
Je veux souiller à la fois tous les êtres formés et les semences grandes, bonnes et belles. Ahura-Mazda viendra à toi, créant, avec joie, ses créatures. Là-dessus, Franraçê le Touranien courut avec hâte vers la mer Vourukasha, ô saint Zarathustra !
19. 60  
Or, pour la seconde fois, s'étant déshabillé, il jeta ses vêtements, cherchant à atteindre la splendeur lumineuse qui appartient aux contrées aryaques existantes et non encore existantes et spécialement au saint Zarathustra ; et cet éclat s'échappa et cet éclat s'enfuit et cet éclat s'abattit au loin. Et alors se forma la mer appelée Vanhazdâo, débouché de la mer Vourukasha.
19. 61-62  
Et Franraçê le Touranien sortit, en courant, de la mer Vourukasha, plein de hâte, ô saint Zarathustra, criant à la fourberie pernicieuse : Ici, ici, ici, aussi bien en quelque endroit que ce soit, car je n'ai pu atteindre cette splendeur lumineuse qui appartient aux contrées aryaques, existantes et non existantes, [276] et spécialement au saint Zarathustra. Je veux souiller à la fois tous les êtres formés et les semences grandes, bonnes et belles. Ahura-
19. 63  
Pour la troisième fois il jeta ses vêtements, cherchant à atteindre l'éclat qui appartient aux contrées aryaques existantes et non encore existantes et spécialement au saint Zarathustra. Mais cette splendeur lumineuse s'échappa, elle s'enfuit, elle s'abattit au loin et alors se forma la mer appelée Awzdânu, débouché de la mer Vourukasha.
19. 64  
Or, Franraçê, le Touranien, sortit en courant de la mer Vourukasha, se hâtant, et criant à la fourberie pernicieuse : Ici, ici, malheur à elle ! je n'ai point atteint la splendeur lumineuse qui appartient aux contrées aryaques existantes et non encore existantes et au saint Zarathustra !
19. 65  
Il n'atteignit point la splendeur lumineuse des contrées aryaques nées et à naître et du saint Zarathustra. A cause de son éclat, etc.
19. 66  
Nous honorons la splendeur royale, etc.
19. 67  
Qui s'attache à celui qui commande là où est la mer Kançu aux nombreux ponts, où est le mont Ushidhâo sur lequel les eaux primitives, qui s'attachent aux montagnes, viennent s'amonceler. Vers lui elle se précipite, elle lui amène des aliments, une abondance de chevaux, une prospérité brillante, une prospérité belle et heureuse, puissante, bienveillante, abondante en pâturages, noble, dorée.
19. 68  
Elle accourt vers lui, elle lui amène (ces biens), cette (prospérité) riche, brillante, favorisant les armes brillantes, abattant les nombreux obstacles.
19. 69  
Elles le secondent et la force du cheval et celle du chameau et celle de l'homme et la majesté royale. La majesté royale, ô pur Zarathustra, est pour lui (d'un tel secours) qu'en un coup il pourrait soulever et disperser les contrées anariennes.
19. 70  
Alors elles connaîtraient le dépouillement, la faim et la soif ; elles connaîtraient le froid et le deuil. Ainsi la splendeur royale est la protection des contrées aryaques, de la vache aux [277] cinq liens, ainsi elle protège les hommes purs et la loi mazdéenne. À cause de son éclat, etc.
19. 71  
Nous honorons la redoutable splendeur royale qui possède beaucoup, à l'action dominatrice, héroïque, brillante, bienveillante, supérieure à toutes les autres créatures ;
19. 72  
Qui s'attacha à Kavi Kavâta, à Kavi Aipivôhu, à Kavi Uçadhan, à Kavi Arshna, à Kavi Piçina, à Kavi Byarshâna, à Kavi Çyâvarshâna.
19. 73  
Parce que tous furent forts, prompts, tous héroïques, tous actifs, tous utiles ; tous rois hardis dans leurs entreprises.
19. 74  
Nous honorons la puissante splendeur royale...
19. 75  
Qui s'attacha à Kavi Huçrava pour (lui donner) la force bien constituée, et la victoire créée par Ahura, et la supériorité victorieuse, et la doctrine d'enseignement parfait, et la doctrine immuable, et la doctrine qui ne peut être détruite et l'écrasement des ennemis.
19. 76  
Et la force vigoureuse, et la majesté créée par Mazda, et la santé du corps, et une postérité proche et sainte, pieuse, réfléchie, brillante, à la vue perçante, délivrant de l'angoisse, riche en hommes, une postérité d'heureuse nature, pour l'autre monde, pour développer le paradis ;
19. 77  
Une puissance brillante, une longue vie, très prolongée, et tous les dons, tous les moyens de salut.
19. 78  
(Qui favorisa) Kava Huçrava, à cause de cette longue route étroite, escarpée, (lorsqu'il priait ainsi :) que je ne doive pas traverser la forêt ; parce que le (Touranien) criminel le combattait alors, monté sur ses chevaux. Que Kava Huçrava, le souverain, soit vainqueur de tous (ses ennemis), qu'il saisisse et garrotte Franraçyâna, le Touranien criminel, à la force pernicieuse ; lui, l'enfant de la fille de Çyâvarshâna, le guerrier tué par violence, et d'Aghraeratha le descendant de Naru.
19. 79  
Nous honorons la splendeur royale... [278]
19. 80  
Qui s'attacha au pur Zarathustra pour qu'il pensât selon la loi, qu'il parlât selon la loi, qu'il agît selon la loi ; parce qu'il était de toute la création corporelle le plus parfait en pureté, le plus puissant, le plus brillant en splendeur, le plus élevé en majesté, en victoire le plus triomphant.
19. 81  
Visiblement les Dévas fuirent devant lui ; visiblement il chassa leurs tromperies ; visiblement ils entraînèrent (dans leur fuite) les Janis hors des corps des hommes, et à celles-ci alors qui versaient des larmes et se lamentaient, les Dévas firent violence.
19. 82  
Or, seul, l'Ahuna Vairya, que Zarathustra le pur prononça d'une voix haute, quatre fois, et chaque fois d'une voix plus élevée, força les Dévas à se cacher sous terre, privés (désormais) de culte et d'hommages.
19. 83  
Cette splendeur de Zarathustra, le meurtrier Touranien Franraçê chercha à l'atteindre sur tous les Karshvars. Il parcourut les sept Karshvars, le criminel Franraçê, cherchant la majesté (qui appartient) à Zarathustra ; mais cette majesté s'enfuit vers la région au-dessus des eaux. - Aussitôt, elles pénétrèrent toutes deux dans mon centre d'action, elles y vinrent, précisément comme cela était mon bon plaisir, à moi, Ahura-Mazda, et celui de la loi mazdéenne.
19. 84  
Nous honorons la splendeur royale...
19. 85  
Qui s'attacha à Kavi Vîstâçpa pour qu'il conformât à la loi ses pensées, ses paroles, ses actions ; parce qu'il proclama cette loi, frappant son ennemi, chassant les Dévas impurs,
19. 86  
Qui, marchant en avant, prépara un vaste espace à la sainteté, qui, marchant en avant, trouva un vaste espace pour la sainteté, qui fut le bras et le soutien de la loi d'Ahura, de Mazda,
19. 87  
Qui l'enleva, arrêtée, liée, publiquement, aux mains des Hunus et l'établit, assise, au milieu (des peuples), élevée, invincible, pure, nourricière du bétail et des pâturages, aimée du bétail et des pâturages.
19. 88  
Il fut vainqueur, lui Kava Vîstâçpa le vaillant, du ténébreux et impie Peshana, et du méchant adorateur des Dévas, Arjat-Açpa, et de tous les autres Qyaoniens au culte mauvais. [279]
19. 89  
Nous honorons la puissante splendeur royale...
19. 90  
Qui s'attacha à Çoshyant, le vainqueur suprême, et aux autres (Çoshyants), ses compagnons, afin qu'il renouvelât le monde, (qu'il l'établît) exempt de vieillesse et de mort, exempt de corruption et de putréfaction, toujours vivant, toujours prospérant, régi à souhait. Afin que les morts ressuscitent, et que vienne l'immortalité de l'être vivant ; il constitue le renouvellement de l'être au gré des désirs.
19. 91  
Ils deviendront immortels les mondes qui ont appris les enseignements de la sainteté. La Druje périra au moment où elle atteindra le juste pour le faire périr et ce sera pour la destruction de sa race centuple.
19. 92  
Nous honorons la redoutable splendeur royale...
19. 93  
Afin qu'Açtvat-Eretô vienne de la mer Kançu, lui le ministre d'Ahura, le fils de Vîçpataurvairi, plein de science, cause productrice de la victoire (finale), qu'honora le vaillant Thraetaona, lorsque Azhi Dahâka fut tué.
19. 94  
Qu'il honora lorsque Franraçê le Touranien, le méchant fut tué et que la vache fut tuée ; qu'honora Kava Huçrava lorsque le Touranien Franraçê fut tué ; qu'honora Kava Vîstâçpa lorsqu'il cherchait à obtenir la sainteté de l'armée, pour que celle-ci écartât la Druje du monde de la pureté.
19. 95  
Il verra des yeux de l'intelligence toutes les créatures, il frappera la Paesis d'origine mauvaise. Il regardera tout le monde corporel des yeux (producteurs) du bien-être. Il établira fermement tout le monde corporel dans un état d'immortalité.
19. 96  
(Mais voici que) les compagnons d'Açtvat-Eretô s'avancent, de cet Açtvat-Eretô vainqueur, saint de pensée, de parole et d'action, de nature sainte ; (ces compagnons) ne disent point une parole mensongère, leur langue est maîtresse d'elle-même (et sincère). Devant eux s'incline Aeshma à l'impétuosité furibonde, à l'éclat sinistre. Pour lui (Açtvat-Eretô) il frappera la Druje perverse, d'origine mauvaise, ténébreuse. Akômanô frappe (alors) ; Vohumanô le frappe ; la parole mensongère frappe ; la parole sincère la frappe. Haurvatât et Ameretât frappent, tous deux, la faim et la soif. Haurvatât et Ameretât frapperont la faim et la soif mauvaises. [280] Il s'inclinera vaincu, l'artisan des mauvaises oeuvres, Anro-Mainyus, devenu impuissant. Yathâ Ahû Vairyô. Je voue culte, louange, force et puissance à la montagne Ushi-Darena créée par Mazda, à l'éclat pur ; à la splendeur royale créée par Mazda, à la splendeur invisible. Ashem Vohû.


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