La Convoitise
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26 Verses | Page 1 / 1
(Version Pali)


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(Ⅳ)
(Ⅴ)


24. 334  
manujassa pamatta-chaarino
taNhaa vaDDhati maaluvaa viyaa
so plavatii huraa huraM
phalam ichchhaM va vanasmi vaanaro.
- Chez l’homme qui ne veille pas sur sa conduite, la convoitise s’étend comme une liane. Il erre çà et là, semblable au singe courant dans la forêt après un fruit. (Ⅳ)
24. 335  
yaM esaa sahate jammii taNhaa loke visattikaa
sokaa tassa pavaDDhanti abhivaTThaM va biiraNaM.
- Celui qui est l’esclave ici-bas de cette convoitise perverse et empoisonnée, — celui-là, l’affliction croît en lui aussi rapidement que le bîrana[1] touffu. (Ⅳ)
- Bîrana ou vîrana, andropogon muricatum. (Bot.) (Ⅴ)
24. 336  
yo ch'etaM sahate jammiM taNhaM loke dur-achchayaM
sokaa tamhaa papatanti uda-bindu va pokkharaa.
- Celui qui ici-bas secoue le joug difficile à secouer de cette convoitise, l’affliction se détache peu à peu de lui, comme des gouttes d’eau tombant d’une feuille de lotus. (Ⅳ)
24. 337  
taM vo vadaami bhaddaM vo yaavant'ettha samaagataa
taNhaaya muulaM khaNatha usiir'attho va biiraNaM
maa vo naLaM va soto va maaro bhañji puna-ppunaM.
- Je vous le dis pour votre salut, à vous tous qui êtes assemblés ici : « Déracinez en vous la convoitise, comme on déracine le bîrana pour avoir l’ushîra[2] ; afin que Mâra, semblable au torrent brisant un roseau, ne recommence pas sans cesse à vous briser. (Ⅳ)
- Ushîra, racine odorante du bîrana. (Ⅴ)
24. 338  
yathaa pi muule anupaddave daLhe
chhinno pi rukkho punar eva ruuhati
evam pi taNhaa'nusaye anuuhate
nibbattatii dukkham idaM puna-ppunaM.
- De même que, tant que sa racine est intacte, un arbre plein de sève repousse, quoique coupé, toujours à nouveau, de même, tant que n’est point extirpée la tendance à la convoitise, revient toujours à nouveau cette cause de douleur. (Ⅳ)
24. 339  
yassa chha-ttiMsati sotaa manaapa-savanaa bhusaa
mahaa vahanti duddiTThiM sankappaa raaga-nissitaa.
- Celui chez lequel le désir entraînant des jouissances est un torrent aux trente-six canaux, — celui-là, habile à faire le mal, ses goûts passionnés l’emportent comme des coursiers, (Ⅳ)
24. 340  
savanti sabbadhi sotaa lataa ubbhijja tiTThati
taM cha disvaa lataM jaataM muulaM paññaaya chhindatha.
- Les courants coulent dans tous les sens ; la liane va s’étendant sans cesse. Dès que vous voyez pousser cette liane, déracinez-la à l’aide de la Science Parfaite. (Ⅳ)
24. 341  
saritaani sinehitaani cha somanassaani bhavanti jantuno
te saata-sitaa sukh'esino te ve jaati-jar'uupagaa naraa.
- Entraînantes et délicieuses sont pour l’homme les jouissances ! Lorsque, pris dans les liens du plaisir, ils courent après le bonheur, les hommes sont soumis à la naissance et à la vieillesse. (Ⅳ)
24. 342  
tasiNaaya purakkhataa pajaa parisappanti saso va bandhito
saMyojana-sanga-sattakaa dukkham upenti puna-ppunaM chiraaya.
- Poussé en avant par la convoitise, le commun des hommes court çà et là, ainsi qu’un lièvre pourchassé. Une fois liés et enchaînés par elle, ils sont plongés pour longtemps dans une douleur sans cesse renaissante. (Ⅳ)
24. 343  
tasiNaaya purakkhataa pajaa parisappanti saso va bandhito
tasmaa tasiNaM vinodaye aakankhanta viraagam attano.
- Poussé en avant par la convoitise, le commun des mortels court çà et là, comme un lièvre pourchassé. Qu’il repousse donc loin de lui la convoitise, le Bhixu qui désire pour lui-même l’absence de toute passion ! (Ⅳ)
24. 344  
yo nibbanatho van'aadhimutto vana-mutto vanam eva dhaavati
taM puggalam etha passatha mutto bandhanam eva dhaavati.
- Celui qui, après s’être, dans la forêt, affranchi de toute convoitise, se remet à courir après cette convoitise dont il s’était si bien affranchi, — cet habile homme, regardez-le : délié, il retourne à ses liens. (Ⅳ)
24. 345  
na taM daLhaM bandhanam aahu dhiiraa
yad aayasaM daarujaM babbajaM cha
saaratta-rattaa maNi-kuNDalesu
puttesu daaresu cha yaa apekkhaa.
- Ce n’est point un lien solide, disent les sages, que celui qui est en fer, en bois ou en corde. Un lien beaucoup plus solide, c’est le souci qu’on prend des boucles d’oreilles en pierres précieuses, des enfants et des femmes. (Ⅳ)
24. 346  
etaM daLhaM bandhanam aahu dhiiraa
ohaarinaM sithilaM du-ppamuñchaM
etam pi chhetvaana paribbajanti
anapekkhino kaama-sukhaM pahaaya.
- C’est un lien solide, disent les sages, que celui qui, quoique lâche, retient et est difficile à délier. Lorsqu’on l’a brisé, on embrasse la vie religieuse, sans se soucier de rien désormais et sans plus songer à l’amour et au plaisir. (Ⅳ)
24. 347  
ye raaga-ratt'aanupatanti sotaM
sayankataM makkaTako va jaalaM
etam pi chhetvaana vajanti dhiiraa
anapekkhino sabba-dukkhaM pahaaya.
- Ceux qui se laissent aller à la passion suivent un courant auquel ils ont eux-mêmes donné naissance, comme l’araignée tisse son propre filet. Les sages, eux, après l’avoir rompu (ce courant), embrassent la vie religieuse, sans se soucier de rien désormais, et sans plus songer à l’amour ni au plaisir. (Ⅳ)
24. 348  
muñcha pure muñcha pachchhato
majjhe muñcha bhavassa paaraguu
sabbattha vimutta-maanaso
na punaM jaati-jaraM upehisi.
- Affranchis-toi de ce qui est devant, de ce qui est derrière, de ce qui est au milieu, et dirige-toi vers l’autre rive. L’esprit une fois affranchi de tout, tu ne seras plus soumis à la naissance et à la vieillesse. (Ⅳ)
24. 349  
vitakka-mathitassa jantuno tibba-raagassa subh'aanupassino
bhiyyo taNhaa pavaDDhati esa kho daLhaM karoti bandhanaM.
- Quand un homme dévoré de soucis, livré aux passions violentes, ne recherche que son plaisir, la convoitise grandit en lui. Et c’est lui-même qui resserre ses liens. (Ⅳ)
24. 350  
vitakk'uupasame cha yo rato
asubhaM bhaavayate sadaa sato
esa kho byanti kaahiti
esa chhechchhati maara-bandhanaM.
- Celui qui se complait dans l’absence de tout souci, qui, s’instruisant sans cesse, ne pense qu’à la douleur, — celui-là, certes, éloignera de lui, brisera même les liens de Mâra. (Ⅳ)
24. 351  
niTThan-gato asantaasii viita-taNho anangaNo
achchhindi bhava-sallaani antimo'yaM samussayo.
- Quand arrivé au but, exempt désormais de crainte, de convoitise et de péché, on a coupé les épines de l’existence, cette renaissance-ci est la dernière. (Ⅳ)
24. 352  
viita-taNho anaadaano nirutti-pada-kovido
akkharaanaM sannipaataM jaññaa pubb'aaparaani cha
sa ve antima-saariiro mahaa-pañño mahaa-puriso ti vuchchati.
- Celui qui, exempt de convoitise, détaché de tout, connaissant les mots et leur explication, distinguant dans l’assemblage des syllabes celles qui précèdent de celles qui suivent, est arrivé à sa dernière incarnation, — celui-là, on l’appelle « le grand Savant, le grand Homme. » (Ⅳ)
24. 353  
sabb'aabhibhuu sabba-vuduu'ham asmi
sabbesu dhammesu anuupalitto
sabbañ-jaho taNha-kkhaye vimutto
sayaM abhiññaaya kam uddiseyyaM.
- « J’ai triomphé de tout, je sais tout. Tous mes éléments constitutifs sont exempts de souillure. Je me suis débarrassé de tout. Je me suis affranchi, en détruisant en moi la convoitise. La science que j’ai acquise, à qui la communiquerais-je bien ? » (Ⅳ)
24. 354  
sabba-daanaM dhamma-daanaM jinaati
sabba-rasaM dhamma-rasaM jinaati
sabba-ratiM dhamma-ratiM jinaati
taNha-kkhayo sabba-dukkhaM jinaati.
- Sur tout don l’emporte le don de la Loi ; sur toute saveur, la saveur de la Loi ; sur toute jouissance, la jouissance de la Loi ; sur tout bonheur, la destruction de la convoitise. (Ⅳ)
24. 355  
hananti bhogaa dummedhaM no cha paara-gavesino
bhoga-taNhaaya dummedho hanti aññe'va attaanaM.
- Les jouissances tuent l’insensé qui ne cherche point à atteindre l’autre rive. Par le désir des jouissances, l’insensé se tue lui-même, comme s’il était son propre ennemi. (Ⅳ)
24. 356  
tiNa-dosaani khettaani raaga-dosaa ayaM pajaa
tasmaa hi viita-raagesu dinnaM hoti maha-pphalaM.
- La mauvaise herbe est une plaie pour les champs, comme la passion pour le commun des mortels. Aussi tout don fait à ceux qui sont exempts de passion produit-il des fruits nombreux. (Ⅳ)
24. 357  
tiNa-dosaani khettaani dosa-dosaa ayaM pajaa
tasmaa hi viita-dosesu dinnaM hoti maha-pphalaM.
- La mauvaise herbe est une plaie pour les champs, comme la haine pour le commun des mortels. Aussi tout don fait à ceux qui sont exempts de haine produit-il des fruits nombreux. (Ⅳ)
24. 358  
tiNa-dosaani khettaani moha-dosaa ayaM pajaa
tasmaa hi viita-mohesu dinnaM hoti maha-pphalaM.
- La mauvaise herbe est une plaie pour les champs, comme la convoitise pour le commun des mortels. Aussi tout don fait à ceux qui sont exempts de convoitise produit-il des fruits nombreux. (Ⅳ)
24. 359  
tiNa-dosaani khettaani ichchhaa-dosaa ayaM pajaa
tasmaa hi vigat-ichchhesu dinnaM hoti maha-pphalaM.
- La mauvaise herbe est une plaie pour les champs, comme l’agitation de l’esprit pour le commun des mortels. Aussi tout don fait à ceux qui sont exempts d’agitation produit-il des fruits nombreux. (Ⅳ)


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