RIEN NE SE PERD ...
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(Version Louis Ménard)



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RIEN NE SE PERD et c'est par erreur que les changements sont appelés mort et destruction
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Parlons maintenant, mon fils, de l'âme et du corps, de l'immortalité de l'âme, de la constitution du corps et de sa décomposition. Car la mort n'existe pas; le mot mortel est vide de sens, ou n'est autre chose que le mot immortel ayant perdu sa première syllabe. La mort serait la destruction, et rien ne se détruit dans le monde. Si le Monde est le second Dieu, un animai immortel, aucune partie d'un être vivant et immortel ne peut mourir. Or, tout fait partie du monde, surtout l'homme, qui est l'animal raisonnable. Le premier des êtres est l'éternel, l'incréé, le Dieu créateur de toutes choses. Le second est fait à son image ; c'est le Monde qu'il a engendré, qu'il conserve et qu'il nourrit: il a reçu l'immortalité de son père, il est donc toujours vivant: L'immortalité diffère de l'éternité ; l'éternel n'a pas été engendré par un autre ; il s'est produit lui-même, ou plutôt il se crée éternellement. Qui dit éternel dit universel. Le père est éternel par lui-même, le monde a reçu du père la vie perpétuelle et l'immortalité.
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e toute la matière qu'il avait sous sa puissance, le père fît le corps de l'univers, lui donna une forme sphérique, en fixa les attributs et le rendit immortel et éternellement matériel. Possédant la plénitude des formes, le père répandit les attributs dans la sphère et les y enferma comme dans un antre,[14] voulant orner sa création de toutes les qualités. Il entoura d'immortalité le corps de l'univers, de peur que la matière, voulant se dissoudre, ne rentrât dans le désordre qui lui est naturel. Car lorsqu'elle était incorporelle, la matière était désordonnée. Elle en conserve même ici-bas une faible trace dans la faculté d'augmentation et dans celle de diminution que les hommes nomment la mort. Ce désordre ne se produit que dans les animaux terrestres; les corps célestes gardent l'ordre unique qu'ils ont reçu du père dès le principe et qui se conserve indissoluble par la restitution de chacun d'eux. La restitution maintient les corps terrestres, leur dissolution les restitue aux corps indissolubles, c'est-à-dire immortels, et ainsi il y a privation de sensation et non destruction des corps.
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Le troisième animal est l'homme, fait à l'image du monde ; par la volonté du père, il possède, de plus que les autres animaux terrestres, l'intelligence ; il est en rapport par la sensation avec le second Dieu, par la pensée avec le premier, il perçoit l'un comme corporel, l'autre comme l'être incorporel, l'intelligence et le bien·
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TAT. Cet animal ne meurt donc pas?
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HERMÈS. Parle bien, mon fils, et comprends ce que c'est que Dieu, le monde, l'animal immortel, l'animal sujet à la dissolution. Comprends que le monde vient de Dieu et est en Dieu, que l'bomme vient du monde et est dans le monde. Le principe, la perfection et la permanence de toutes choses est Dieu.


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