2 Machabées
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29 Verses | Page 1 / 1
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9. 1  
Vers ce temps-là, Antiochus était honteusement revenu des contrées de la Perse.
- Eodem tempore, Antiochus inhoneste revertebatur de Perside. (Ⅳ)
9. 2  
Car, étant entré dans la ville nommée Persépolis, il avait tenté de piller le temple et d'opprimer la ville; c'est pourquoi la multitude soulevée eut recours à la force des armes et il arriva qu'Antiochus, mis en fuite par les habitants du pays, fit une retraite humiliante.
- Intraverat enim in eam quæ dicitur Persepolis, et tentavit expoliare templum, et civitatem opprimere : sed multitudine ad arma concurrente, in fugam versi sunt : et ita contigit ut Antiochus post fugam turpiter rediret. (Ⅳ)
9. 3  
Comme il était dans la région d'Ecbatane, il apprit ce qui était arrivé à Nicanor et à l'armée de Timothée.
- Et cum venisset circa Ecbatanam, recognovit quæ erga Nicanorem et Timotheum gesta sunt. (Ⅳ)
9. 4  
Transporté de fureur, il pensait à venger sur les Juifs l'injure de ceux qui l'avaient forcé de fuir; il commanda donc au conducteur de pousser son char sans s'arrêter, pour hâter le voyage. La vengeance du ciel le poursuivait, car il avait dit dans son orgueil: "Aussitôt arrivé à Jérusalem, je ferais de cette ville le tombeau des Juifs."
- Elatus autem in ira, arbitrabatur se injuriam illorum qui se fugaverant posse in Judæos retorquere : ideoque jussit agitari currum suum sine intermissione agens iter, cælesti eum judicio perurgente, eo quod ita superbe locutus est se venturum Jerosolymam, et congeriem sepulchri Judæorum eam facturum. (Ⅳ)
9. 5  
Mais le Seigneur, Dieu d'Israël, qui voit toutes choses, le frappa d'une plaie incurable et horrible à voir: A peine eut-il proféré cette parole, qu'il fut saisi par une extrême douleur d'entrailles, avec de cruelles tortures à l'intérieur.
- Sed qui universa conspicit Dominus Deus Israël, percussit eum insanabili et invisibili plaga. Ut enim finivit hunc ipsum sermonem, apprehendit eum dolor dirus viscerum, et amara internorum tormenta : (Ⅳ)
9. 6  
C'était justice, puisqu'il avait déchiré les entrailles des autres par des tourments nombreux et inouïs. Mais il ne rabattait rien de son arrogance;
- et quidem satis juste, quippe qui multis et novis cruciatibus aliorum torserat viscera, licet ille nullo modo a sua malitia cessaret. (Ⅳ)
9. 7  
toujours rempli d'orgueil, il exhalait contre les Juifs le feu de sa colère et ordonnait de hâter la marche, quand soudain il tomba du char qui roulait avec fracas, et sa chute fut si violente que tous les membres de son corps en turent meurtris.
- Super hoc autem superbia repletus, ignem spirans animo in Judæos, et præcipiens accelerari negotium, contigit illum impetu euntem de curru cadere, et gravi corporis collisione membra vexari. (Ⅳ)
9. 8  
Lui qui tout à l'heure croyait commander aux flots de la mer, dans sa jactance surhumaine, lui qui s'imaginait peser dans la balance la hauteur des montagnes, ayant été précipité par terre, il était porté dans une litière, rendant manifeste aux yeux de tous la puissance de Dieu.
- Isque qui sibi videbatur etiam fluctibus maris imperare, supra humanum modum superbia repletus, et montium altitudines in statera appendere, nunc humiliatus ad terram in gestatorio portabatur, manifestam Dei virtutem in semetipso contestans : (Ⅳ)
9. 9  
Du corps de l'impie sortaient des essaims de vers; lui vivant, ses chairs se détachaient par lambeaux avec d'atroces douleurs, et l'odeur de pourriture qui s'en exhalait incommodait toute l'armée;
- ita ut de corpore impii vermes scaturirent, ac viventis in doloribus carnes ejus effluerent, odore etiam illius et fœtore exercitus gravaretur : (Ⅳ)
9. 10  
et celui qui naguère semblait toucher aux astres du ciel, personne maintenant ne pouvait le porter, à cause de cette intolérable puanteur.
- et qui paulo ante sidera cæli contingere se arbitrabatur, eum nemo poterat propter intolerantiam fœtoris portare.\ (Ⅳ)
9. 11  
Alors, profondément blessé, il commença à revenir de ce grand orgueil et à se connaître lui-même, sous le fouet divin qui redoublait à chaque moment ses douleurs;
- Hinc igitur cœpit ex gravi superbia deductus ad agnitionem sui venire, divina admonitus plaga, per momenta singula doloribus suis augmenta capientibus. (Ⅳ)
9. 12  
et comme lui-même ne pouvait supporter son infection, il dit " Il est juste de se soumettre à Dieu et, simple mortel, ne pas s'égaler insolemment à la divinité."
- Et cum nec ipse jam fœtorem suum ferre posset, ita ait : Justum est subditum esse Deo, et mortalem non paria Deo sentire. (Ⅳ)
9. 13  
Mais ce scélérat priait le Souverain Maître qui ne devait plus avoir pitié de lui,
- Orabat autem hic scelestus Dominum, a quo non esset misericordiam consecuturus. (Ⅳ)
9. 14  
promettant de déclarer libre la ville sainte, vers laquelle il se hâtait pour l'égaler au sol et en faire le tombeau de ses habitants;
- Et civitatem, ad quam festinans veniebat ut eam ad solum deduceret ac sepulchrum congestorum faceret, nunc optat liberam reddere : (Ⅳ)
9. 15  
de rendre semblables aux Athéniens tous les Juifs, qu'il ne jugeait pas dignes de la sépulture, les destinant, eux et leurs enfants, à servir de pâture aux oiseaux de proie et aux bêtes féroces;
- et Judæos, quos nec sepultura quidem se dignos habiturum, sed avibus ac feris diripiendos traditurum, et cum parvulis exterminaturum dixerat, æquales nunc Atheniensibus facturum pollicetur : (Ⅳ)
9. 16  
d'orner des plus belles offrandes le temple saint qu'il avait jadis dépouillé, de lui rendre et au delà tous ses ustensiles sacrés et de subvenir de ses propres revenus aux frais des sacrifices,
- templum etiam sanctum, quod prius expoliaverat, optimis donis ornaturum, et sancta vasa multiplicaturum, et pertinentes ad sacrificia sumptus de redditibus suis præstaturum : (Ⅳ)
9. 17  
et en outre de devenir lui-même Juif, et de parcourir tous les lieux habités en y proclamant la puissance de Dieu.
- super hæc, et Judæum se futurum, et omnem locum terræ perambulaturum, et prædicaturum Dei potestatem. (Ⅳ)
9. 18  
Mais ses souffrances ne se calmèrent pas, car le juste jugement de Dieu était venu sur lui; c'est alors que, voyant son état désespéré, il écrivit aux Juifs la lettre ci-dessous transcrite, ayant la forme d'une supplication, et conçue en ces termes:
- Sed non cessantibus doloribus (supervenerat enim in eum justum Dei judicium), desperans scripsit ad Judæos in modum deprecationis epistolam hæc continentem : (Ⅳ)
9. 19  
"Aux Juifs, ses excellents citoyens, le roi et général Antiochus: Salut, santé et bonheur parfaits!
- Optimis civibus Judæis plurimam salutem, et bene valere, et esse felices, rex et principes Antiochus. (Ⅳ)
9. 20  
Si vous vous portez bien, ainsi que vos enfants, si vos affaires vont selon vos désirs, j'en rends à Dieu les plus grandes gloires, mettant mon espoir dans le ciel.
- Si bene valetis, et filii vestri, et ex sententia vobis cuncta sunt, maximas agimus gratias. (Ⅳ)
9. 21  
Pour moi, je suis étendu sur un lit, sans force, me rappelant avec amour les marques d'honneur et de bienveillance que j'ai reçues de vous. A mon retour des contrées de la Perse, étant tombé dans une maladie cruelle, j'ai jugé nécessaire de m'occuper du bien-être de tous.
- Et ego in infirmitate constitutus, vestri autem memor benigne reversus de Persidis locis, et infirmitate gravi apprehensus, necessarium duxi pro communi utilitate curam habere : (Ⅳ)
9. 22  
Ce n'est pas que je désespère de moi; j'ai au contraire une grande confiance de guérir de cette maladie.
- non desperans memetipsum, sed spem multam habens effugiendi infirmitatem. (Ⅳ)
9. 23  
Mais considérant que mon père, quand il porta ses armes dans les hautes provinces, désigna son futur successeur,
- Respiciens autem quod et pater meus, quibus temporibus in locis superioribus ducebat exercitum, ostendit qui post se susciperet principatum : (Ⅳ)
9. 24  
afin que, en cas d'un malheur inattendu ou de bruits fâcheux, ceux du royaume, sachant à qui les affaires étaient remises, ne fussent pas troublés;
- ut si quid contrarium accideret, aut difficile nuntiaretur, scientes hi qui in regionibus erant, cui esset rerum summa derelicta, non turbarentur. (Ⅳ)
9. 25  
songeant en outre que les monarques limitrophes et des princes voisins de mes États épient les circonstances et attendent ce qui arrivera, j'ai désigné pour roi mon fils Antiochus que, plus d'une fois, lorsque j'ai parcouru mes provinces supérieures, j'ai confié à la plupart d'entre vous en vous le recommandant, et je lui ai écrit la lettre transcrite ci-dessous.
- Ad hæc, considerans de proximo potentes quosque et vicinos temporibus insidiantes, et eventum exspectantes, designavi filium meum Antiochum regem, quem sæpe recurrens in superiora regna multis vestrum commendabam : et scripsi ad eum quæ subjecta sunt. (Ⅳ)
9. 26  
Je vous demande donc et vous prie de vous souvenir de mes bienfaits, tant généraux que particuliers, et de conserver chacun la bienveillance que vous avez pour moi et pour mon fils.
- Ora itaque vos, et peto memores beneficiorum publice et privatim, ut unusquisque conservet fidem ad me et ad filium meum. (Ⅳ)
9. 27  
Car je suis persuadé que, plein de douceur et d'humanité, il réalisera mes intentions et se montrera condescendant à votre égard.
- Confido enim eum modeste et humane acturum, et sequentem propositum meum, et communem vobis fore. (Ⅳ)
9. 28  
Ainsi ce meurtrier, ce blasphémateur en proie à d'horribles souffrances, comme il en avait fait endurer aux autres, mourut sur la terre étrangère, dans les montagnes, d'une mort misérable.
- Igitur homicida et blasphemus pessime percussus, et ut ipse alios tractaverat, peregre in montibus miserabili obitu vita functus est. (Ⅳ)
9. 29  
Philippe, son compagnon d'enfance, faisait transporter son corps; mais craignant le jeune Antiochus, il se retira en Égypte, auprès de Ptolémée Philométor.
- Transferebat autem corpus Philippus collactaneus ejus : qui, metuens filium Antiochi, ad Ptolemæum Philometorem in Ægyptum abiit. (Ⅳ)


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Chapitre 9
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