The Chönyid Bardo [LE BARDO DE L'EXPERIENCE DE LA REALITE ]
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(Version Marguerite La Fuente)



8. 1  
Sixième jour
8. 2  
Étant ainsi confronté à chaque stage, si faibles que soient ses rapports karmiques, le mort a dû se reconnaître dans l'un ou l'autre d'entre eux. Cependant, malgré les confrontations fréquentes faites ainsi, un être ayant de fortes tendances, manquant de l'habitude de la Sagesse et d'une pure affection pour elle, peut être tiré en arrière par le pouvoir de ses mauvaises tendances personnelles et en dépit des nombreux avertissements donnés. Le "crochet des rayons de la grâce" n'ayant pu le saisir, cet être peut errer en descendant à cause des sentiments de crainte et de terreur que lui ont causés les lumières et les rayons.
8. 3  
Alors, tous les Divins Pères-Mères des cinq Ordres (de DhyāniBouddhas) ainsi que leurs assistants luiront sur lui simultanément. Au même moment, les lueurs venant des six Lokas brilleront aussi. La confrontation se fait en appelant le mort par son nom et en disant :
8. 4  
"Ô fils noble, jusqu'à hier chacune des Divinités des cinq Ordres s'est montrée à toi l'une après l'autre et tu as été confronté avec elles, mais par l'influence de tes mauvaises tendances tu fus effrayé et terrorisé par elles et tu es demeuré dans le Bardo jusqu'ici.
8. 5  
Si tu avais reconnu les radiations des cinq Ordres de la Sagesse pour être les émanations de tes propres formes-pensées, tu aurais obtenu l'état de Bouddha dans le Sambogha-Kāya, par l'absorption en un halo d'arc-en-ciel de lumière dans l'un des cinq Ordres de Bouddhas. Mais regarde maintenant sans distraction. Les lumières des cinq Ordres, appelées les Lumières de l'Union des quatre sagesses (169), vont venir maintenant pour te recevoir. Agis de façon à les connaître.
8. 6  
Ô fils noble, en ce sixième jour, les quatre couleurs de l'état primordial des quatre éléments (eau, terre, feu, air) luiront sur toi simultanément. A ce moment, du Royaume Central de la Force projective du Germe, le Bouddha (170) Vairochana, le Divin Père-Mère et ses assistants viendront briller sur toi.
8. 7  
Du royaume de l'Est du suprême bonheur, le Bouddha VajraSattva le Divin Père-Mère avec ses assistants viendront briller sur toi.
8. 8  
Du royaume du Sud doté de Gloire, le Bouddha Ratna-Sambhava le Divin Père-Mère et ses assistants viendront briller sur toi. Du Royaume Heureux de l'Ouest (aux Lotus amoncelés, le Bouddha Amitābha le Divin Père-Mère et ses assistants viendront briller sur toi.
8. 9  
Du Royaume du Nord, des Bonnes actions parfaites, le Bouddha Amogha Siddhi le Divin Père-Mère et ses assistants viendront dans un halo de Lumière pour briller sur) (171) toi à ce moment.
8. 10  
Ô fils noble, sur un cercle extérieur entourant ces cinq paires de Dhyānī Bouddhas, les (quatre) Gardiens des Portes, ceux qui sont irrités : le Victorieux (172), le Destructeur du Seigneur de la Mort (173), le Roi au cou de cheval (174), l'Urne de Nectar (175), avec les quatre Gardiennes des Portes : la Porteuse d'aiguillon (176), la Porteuse du Piège (177), la Porteuse de Chaîne (178), la Porteuse de cloche (179), ainsi que le Bouddha des Devas appelé "Celui du Pouvoir Suprême" (180), le Boudhha des Asuras appelé "Forte Texture (181), le Bouddha de l'Humanité appelé "le Lion des Shākyas", le Bouddha du monde brute appelé "Le Lion inébranlable", le Bouddha des Pretas appelé "Celui à la bouche de flammes" et le Bouddha des mondes inférieurs, appelé "Le Roi de Vérité" (182) ; (ceux-là) les huit Pères-Mères gardiens des Portes, et les six Maîtres, les Victorieux, viendront aussi briller devant toi.
8. 11  
Le Père universellement bon et la Mère universellement bonne (183), les grands ancêtres de tous les Bouddhas Samanta-Bhadra (et SamantaBhadrā) le Divin Père et la Divine Mère, ces deux-là aussi t'apparaîtront brillants. Ces quarante-deux déités douées de perfection, sortant de ton cœur produites par ton pur amour, viendront briller. Reconnais-les.
8. 12  
Ô fils noble, ces royaumes ne sont pas venus d'un point extérieur. Ils viennent des quatre divisions de ton cœur, qui, en y comprenant le centre, fait les cinq directions. Ils sortent de ton cœur et brillent sur toi.
8. 13  
Les déités non plus ne viennent de nulle part ailleurs que de toimême ; elles existent de toute éternité dans les facultés de ta propre intelligence (184). Sache connaître en elles cette nature.
8. 14  
Ô fils noble, la taille de toutes ces divinités n'est ni grande ni petite (mais) proportionnée. (Elles ont) chacune leurs ornements, leurs couleurs, leurs attitudes, leurs trônes et leurs emblèmes.
8. 15  
Ces déités sont formées en groupes de cinq paires, chacun des cinq groupes étant entouré d'un quintuple cercle de radiations, les Bodhisattvas masculins partageant la nature du Divin Père et les Bodhisattvas féminins partageant celle de la Divine Mère. Tous ces divins conclaves viendront briller sur toi en un conclave unique et complet (185). Ils sont tes divinités tutélaires (186) personnelles. Reconnaisles pour telles.
8. 16  
Ô fils noble, des cœurs des Divins Pères-Mères des Cinq Ordres, les rayons de la Lumière des Quatre Sagesses unis, extrêmement clairs et beaux, comme des rayons de soleil filés, viendront briller sur toi et te frapper au cœur.
8. 17  
Sur cette voie de la Lumière, viendront briller de magnifiques orbes de lumière bleue émettant des rayons : la sagesse du Dharma-Dhātu (elle-même), chaque rayon apparaissant comme un bol de turquoise renversé, entouré d'orbes similaires de plus petite taille. Magnifique, éblouissant, radieux, transparent, chaque rayon rendu plus magnifique par cinq orbes plus petits, pointés tout autour de cinq étoiles de lumière de même nature ne laissant ni le centre ni les bordures sans la gloire des orbes grands et petits.
8. 18  
Du cœur de Vajra-Sattva la blanche voie de lumière de la Sagesse semblable au Miroir, blanche, transparente, magnifique et éblouissante, magnifique et terrifiante, rendue plus magnifique par des orbes entourés d'orbes plus petits de lumière transparente et radieuse, brillants chacun comme un miroir renversé, viendra briller sur toi.
8. 19  
Du cœur de Ratna-Sambhava, la voie de lumière jaune de la Sagesse de l'Egalité, avec des orbes jaunes comme des coupes d'or renversées, entourés d'orbes plus petits et ceux-là d'orbes encore plus petits, viendra briller sur toi.
8. 20  
Du cœur d'Amitābha, la transparente voie de lumière de la Sagesse Omnisciente sur laquelle des orbes comme des coupes de corail renversées émettront les rayons de la Sagesse, extrêmement brillants et éblouissants, chacun d'eux glorifié de cinq orbes de même nature, ne laissant ni le centre ni la bordure sans la glorification des orbes satellites plus petits, viendra briller sur toi.
8. 21  
Tous viendront simultanément briller sur ton cœur.
8. 22  
Ô fils noble, toutes ces radiations (187) sont celles de tes facultés intellectuelles venues pour briller sur toi. Elles ne viennent pas de l'extérieur. Ne sois pas attiré vers elles, ne sois pas faible, ne sois pas effrayé, mais établis-toi dans le mode de la "non formation de pensée" (188). Dans cet état, toutes les formes, toutes les radiations se fondront en toi et l'état de Bouddha sera obtenu.
8. 23  
La voie de lumière verte de la Sagesse des Actions parfaite ne brillera pas sur toi, car la faculté de Sagesse de ton intellect n'a pas été perfectionnée en son développement.
8. 24  
Ô fils noble, ces voies de Lumière sont appelés les Lumières des quatre Sagesses unies (d'où procède celle) qui est appelée : le Chemin Intérieur traversant Vajra Sattva (189)
8. 25  
A ce moment, tu dois te souvenir des enseignements de la confrontation que tu as reçu de ton Guru. Si tu t'es souvenu du sens de ces confrontations, tu auras reconnu toutes ces lumières qui ont brillé sur toi comme étant le reflet de ta propre lumière intérieure. Et, les ayant reconnues comme tu reconnais des amis chers, tu auras cru en elles et tu auras compris leur rencontre comme un fils comprend celle de sa Mère.
8. 26  
Croyant en la nature sans changement de la Pure et Sainte Vérité, tu auras fait couler en toi le flot tranquille de Samādhi ; et, ayant plongé dans le corps de l'intelligence parfaitement évoluée, tu auras obtenu l'état de Bouddha dans le Sambogha-Kāya d'où il n'est pas de retour.
8. 27  
Ô fils noble, en même temps que les radiations de la Sagesse, les lueurs d'impure illusion des six Lokas brilleront aussi. Si tu poses cette question : Qui sont-elles ? (elles sont) : une terne lueur blanche des dévas, une terne lueur verte des asuras, une terne lueur jaune des êtres humains, une terne lueur bleue des brutes, une terne lueur rougeâtre des pretas et une terne lueur gris fumée de l'enfer (190).
8. 28  
Ces six lueurs paraîtront en bordure des six radiations de Sagesse. Par cela, ne soit pas effrayé, ni attiré par aucune d'entre elles, mais demeure dans le repos de la "non formation de pensée".
8. 29  
Si tu te laisses effrayer par les radiations de la sagesse et attirer par les impures lueurs des six Lokas, alors tu devras prendre un corps dans l'un des six Lokas et souffrir les douleurs des Sangsāras. Et tu ne seras jamais sorti de l'océan du Sangsāra et tu seras roulé ici et là par ses vagues et forcé de goûter toutes les souffrances qui s'y trouvent.
8. 30  
Ô fils noble, si tu es de ceux qui n'ont pas mérité d'entendre les paroles choisies d'un guru, tu auras peur des radiations de la Sagesse et des déités que tu verras là-bas. Ainsi effrayé, tu seras attiré vers les impurs objets sangsāriques. N'agis pas ainsi. Crois humblement en la pure et éblouissante radiation de la Sagesse. Forme ton esprit dans cette foi et pense : "Les radiations compatissantes de la Sagesse des Cinq Ordres de Bouddhas (191) sont venues vers moi par pitié. Je prendrai mon refuge en elles".
8. 31  
Ne cédant pas à l'attraction des lueurs illusoires, des six Lokas mais dirigeant tout ton esprit en concentration vers les Divins Pères et Mères des Bouddhas des Cinq Ordres, prononce ces paroles :
8. 32  
"Hélas ! au moment où j'erre dans le Sangsāra, par la puissance des cinq poisons virulents (192) ;
Sur la radieuse voie de lumière des quatre Sagesses unies ;
Puissent me conduire les cinq Conquérants Victorieux ;
Puissent les cinq Ordres des Divines Mères me suivre ;
Puisse-je être sauvé des voies des lueurs impures des six Lokas ;
Et, étant sauvé des embûches du Bardo redouté,
Puisse-je être placé dans les cinq Divins Royaumes de Pureté.
8. 33  
Par cette prière tu reconnaîtras ta propre lumière intérieure (193) et en t'y plongeant, tu atteindras en un moment l'état de Bouddha. Par la foi humble, le plus ordinaire croyant vient à se connaître lui-même et à obtenir la Libération. Même les plus humbles, par la force d'une prière pure, peuvent fermer les portes des Six Lokas et, en comprenant le sens véritable des quatre Sagesses unies, obtenir l'état de Bouddha par la voie qui traverse Vajra-Sattva (194)."
8. 34  
Ainsi, par cette confrontation détaillée, ceux qui sont destinés à la Libération seront amenés à connaître "la Vérité" et beaucoup, par là, atteindront la Libération (195).
8. 35  
Les pires parmi les mauvais, chargés lourdement de mauvais karma, n'ayant jamais observé aucune religion et certains de ceux qui auront manqué à leurs vœux, par la force des illusions karmiques empêchés de reconnaître la confrontation (avec la Vérité), s'éloigneront en descendant.
8. 36  
Notes

(169) Les désignations philosophiques tibétaines (qui ne sont pas contenues dans le texte) sont : Snang-Stong (pron. : Nang-Tong), Phénomène et Vide ; Gsal-Stong (pron. : Sal-Tong), Radiation et Vide ; Bde-Stong (pron. : De-Tong), Bonheur et Vide ; Rig-Stong (pron. : Rig-Tong), Conscience et Vide. Elles correspondent aux quatre stages de Dhyānas qui s'élèvent dans le même ordre. Elles correspondent probablement aussi, mais d'une façon moins exacte, aux quatre Sagesses : Sagesse semblable au Miroir... etc. Dhyāna consiste en des états progressifs du mental : analyse (sans. : vitarka) ; réflexion (sans. : vichāra) ; affection (sans. : priti) ; bonheur (sans. : ananda) et concentration (sans. : ekāgratā). Dans le (1er stage, le méditant se demande : "Qu'est-ce que ce corps ? Est-il durable ? Est-ce qu'il doit être sauvé ?" et il décide que s'attacher à une forme corporelle impermanente, corruptible comme celle qu'il vient de reconnaître telle, est indésirable. Ayant acquis la connaissance de la nature de la forme, il analyse et réfléchit sur le toucher, le sentiment, la volition, la connaissance, le désir, et trouvant que l'esprit est la réalité apparente, il arrive à la concentration. Dans le second stage de Dhyāna, seule la réflexion est employée, autrement dit la réflexion domine le procédé mental inférieur de l'analyse. Au 3ème stage, la réflexion donne lieu à un état heureux de conscience et cet état heureux qui donne d'abord l'impression d'une sensation physique, se fond en une pure extase au 4ème stage. Au 5ème stage, la sensation d'extase bien que toujours présente, donne lieu, dans un état secondaire inconscient, à la concentration complète. (Lama K. D. S.)
(170) Jusqu'ici chacune des déités principales a été appelée : Bhagavan (le victorieux), à partir de maintenant elles sont appelées : Bouddha (l'illuminé). Le texte porte en tibétain Sangs-rgyas (pron. Sang-yay) : Sangs, éveillé (du sommeil de la stupidité), rgyas : pleinement développé (en tous attributs de perfections).
(171) La phrase contenue entre les tirets est reproduite en photographie frontispice. Folio supérieur (35) A.
(172) Texte : Rnam-par-rgyal-va (pron. : Nam-par-gyal-wa). Vi jaya, gardien de la porte de l'Est.
(173) Texte : Gshin-rje-gshed-po (pron. : Shin je-shed-po), sans. : Yamantaka, gardien de la porte du Sud. Une forme de Shiva et l'aspect irrité d'Avalokiteshvara. Sous la forme de divinité irritée, il personnifie un des dix aspects de la colère.
(174) Texte : Rta-mgrin-rgyal-po (pron. : Tam-din-gyal-po), sans. : Hayagriva, gardien de la porte de l'Ouest.
(175) Texte : Bdud-rtsi-hkhyil-va (pron. : Dü-tsi-khyil-wa), sans. : Amrita-Dhara, gardien de la porte du Nord, dont la divine fonction est de transformer toutes choses en nectar. Dans le sens tantrique de Yoga, Amrita signifie exotériquement : nectar, et ésotériquement : le vide.
(176) Texte : Chags-kyu-ma (pron. Chak-yu-ma), sans. : Ankushā, Shakti ou contrepartie féminine de Vijaya.
(177) Texte : Zhags-pa-ma (pron. : Zhag pa-ma), sans ; Pāshadhari, Shakli de Yamantaka.
(178) Texte : Lghags-sgrog-ma (pron. : Cha-dog-ma), sans. : Vajra-Shringkhala, Shakti de Hayagriva.
(179) Texte : Dril-bu-ma (pron. : Til-bu-ma), sans. : Kinkini-Dhari, Shakti de Amrita Dhara. Tous les gardiens de portes et leurs shaktis ont une signification occulte en relation avec les quatre directions du mandala auxquels ils appartiennent. Comme divinités Tantriques gardiennes de la foi ils ont le rang de Bodhisattvas. Ils symbolisent aussi les quatre méthodes paisibles employées par les êtres divins pour sauver les créatures sensibles (les hommes ayant le plus haut rang). Ce sont la compassion, l'affection, l'amour, la rigoureuse justice.
(180) Texte : Dvang-po-rgya-byin (pron. : Wang-po-gya-jin), sans. : Shata-Kratu, le Tout Puissant des cent sacrifices, un des noms d'Indra.
(181) Texte : Thag-bzang ris (pron. : Thag-zang-ree), sans. : Virāchāra ; ce nom désigne soit la force du corps soit la cotte de maille que porte ce Seigneur de l'Asura-Loka, le monde ou la guerre est la passion dominante de l'existence.
(182) Texte : Chös-kyi-rgyal-po (pron. : Chö-kyi-gyal-po), sans. : Dharma-Raja.
(183) Texte : Küntu-bzang-mo (pron. Küntu-bzang-mo), sans. : Samanta-Bhadrā. L'école tantrique donne une shakti à toutes les déités et même à la déité suprême. Quelques très rares déités sont représentées sans shakti, et pourtant, dans le cas de Manjushri par exemple, la Prajna-Paramitā (souvent appelée la Mère) qu'il tient dans sa main est peut-être un symbole de shakti. Ceci est apparemment une doctrine de dualisme universel. En dernière analyse toutes les paires opposées ayant une source unique dans le vide du Dharma-Kāya, le dualisme apparent devient monisme.
(184) Suivant l'ésotérisme du Bouddhisme du Nord et dans le sens impliqué par les philosophies mystiques de l'Égypte et la Grèce ancienne, l'homme est le microcosme du macrocosme.
(185) Texte : dkyil-hkhor (pron. : kyil-khor), sans. : mandala, conclave de déités.
(186) Les divinités tutélaires ne sont aussi, en dernière analyse, que les visions de la personne qui croit en elles. Les Devatās ne sont que les symboles des diverses choses rencontrées sur le Sentier. Les impulsions qui aident et leurs résultats. Si on doute de la divinité de ces déités on doit dire que la Dākini n'est qu'un souvenir du corps et se souvenir que les déités constituent le sentier. (Voir Tantric Texts, par A. Avalon, Londres, (1919), chap. VII, p. (41)
(187) Chacune de ces radiations mystiques symbolise la qualité particulière de Bodhi ou Sagesse du Bouddha quand elle luit. Le texte tibétain est ici d'une ferveur et d'une poésie telle, que pour rendre la beauté de la langue originale, le traducteur a essayé plusieurs versions et celle-ci est le résultat de ces diverses recherches.
(188) Ceci est atteint dans le Samādhi-Yoga. Cet état considéré comme l'état primordial de l'esprit est illustré par la comparaison suivante : aussi longtemps qu'un homme reste passivement immobile à la surface de l'eau, il flotte et est porté par le courant ; mais s'il essaie de saisir un objet fixé dans l'eau, l'équilibre et la tranquillité de son mouvement naturel sont rompus. Ainsi la formation d'une pensée arrête le courant naturel de l'esprit.
(189) Dans l'état transcendantal du Bouddha, sur le Sentier intérieur ou Sentier secret en Vajra-Sattva, se fondent en union absolue toutes les divinité paisibles, et irritées du plus grand mandala décrit dans le texte. Elles sont 110 en tout 42 du centre du coeur, 10 du centre de la gorge, et 58 du centre du cerveau
(190) Il y a suivant les manuscrits des différences inconciliables entre les couleurs assignées aux voies de lumières. La version imprimée donne : blanc - deva ; rouge - asura ; bleu - monde humain ; vert - monde brute ; jaune - preta et gris fumée - enfer. Les corrections nécessaires ont été faites dans cette traduction.
(191) Texte : Bde-var-gshegs-pa (pron. : De-war-sheg-pa), sans. : Sugata, "Ceux qui sont entrés dans le bonheur et ont atteint le Nirvāna : les Bouddhas".
(192) Les cinq poisons virulents qui comme les drogues, asservissent et lient l'humanité aux souffrances de l'existence dans les six Lokas, sont : la luxure, la haine, la stupidité, l'orgueil ou l'égoïsme, la jalousie.
(193) Texte : rang (personnelle) et snang (lumière), "lumière intérieure". Les pensées ou idées apparaissent dans la radiation du principe conscient. L'état de Bardo, comme nous l'avons indiqué, est une sorte de rêve après la mort qui suit l'état éveillé ou vivant, et tout le but de l'enseignement du Bardo Thödol est d'éveiller le dormeur à la Réalité, à un état de conscience supra terrestre, à l'annihilation des liens de l'existence sangsārique, à l'état de Bouddha parfaitement illuminé.
(194) Vajra-Sattva, comme divinité symbolique reflet d'Akshobhya, est "visualisé" dans les rituels occultes tibétains comme intérieurement vide. Tel que, il représente le Vide, et beaucoup de traités le concernant contiennent là-dessus de nombreux commentaires ésotériques. Au travers de VajraSattva se trouve un chemin de Libération, car il est la forme corporelle des 110 divinités du grand mandala. Pour suivre ce chemin, le néophite doit être dirigé par le Hiérophante.
(195) Cette Vérité est qu'il n'y a aucune réalité derrière les phénomènes du Bardo autre que celle des illusions entassées dans son propre esprit par les apports des expériences sangsāriques. Savoir reconnaître cela, c'est gagner automatiquement la Libération.


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Chapitre 8
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