Chapitre 10
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(Ⅰ)
(Ⅱ)


10. 51  
चण्डालश्वपचानां तु बहिर्ग्रामात्प्रतिश्रयः ।
अपपात्राश्च कर्तव्या धनं एषां श्वगर्दभम् । । १०.५१ । ।
- La demeure des Tchândâlas et des Svapatchas (doit être) en dehors du village ; ils ne doivent point posséder de vaisselle, (et n'ont pour toute) propriété (que) des chiens et des ânes. (Ⅰ)
- Posséder de vaisselle : « la vaisselle de fer et autre matière dans laquelle ils ont mangé ne doit plus être employée ». (Kull.) Cf. le vers 54 où il est dit qu'ils doivent manger dans des plats cassés. (Ⅱ)
10. 52  
वासांसि मृतचैलानि भिन्नभाण्डेषु भोजनम् ।
कार्ष्णायसं अलङ्कारः परिव्रज्या च नित्यशः । । १०.५२ । ।
- Pour vêtements qu'ils aient les habits des morts, (qu'ils prennent) leur nourriture dans des plats cassés ; (que) leurs parures (soient) en fer et (qu'ils mènent) sans cesse une vie errante. (Ⅰ)
10. 53  
न तैः समयं अन्विच्छेत्पुरुषो धर्मं आचरन् ।
व्यवहारो मिथस्तेषां विवाहः सदृशैः सह । । १०.५३ । ।
- Un homme observateur de la loi ne doit point rechercher leur commerce ; (ils ne doivent avoir) affaire qu'entre eux et ne se marier qu'avec (des femmes) de la même (caste). (Ⅰ)
- Observateur de la loi, ou bien, comme l'entend B. « un homme qui remplit un devoir religieux ». (Ⅱ)
10. 54  
अन्नं एषां पराधीनं देयं स्याद्भिन्नभाजने ।
रात्रौ न विचरेयुस्ते ग्रामेषु नगरेषु च । । १०.५४ । ।
- La nourriture que leur donnent les autres doit leur être servie dans des plats cassés ; la nuit il leur est défendu de circuler dans les villages et les villes. (Ⅰ)
- Dans des plats cassés « et par l'intermédiaire des domestiques ». (Kull.) Ce vers signifie peut-être qu'ils « ne doivent point eux-mêmes se préparer leur nourriture, mais la recevoir d'autrui ». — L'interdiction de circuler la nuit rappelle celle dont le moyen âge frappait les Juifs. (Ⅱ)
10. 55  
दिवा चरेयुः कार्यार्थं चिह्निता राजशासनैः ।
अबान्धवं शवं चैव निर्हरेयुरिति स्थितिः । । १०.५५ । ।
- Le jour ils doivent vaquer à leurs occupations, reconnaissables à des insignes (déterminés) par le roi ; ils doivent emporter les cadavres (de ceux qui meurent) sans parents : telle est la règle. (Ⅰ)
10. 56  
वध्यांश्च हन्युः सततं यथाशास्त्रं नृपाज्ञया ।
वध्यवासांसि गृह्णीयुः शय्याश्चाभरणानि च । । १०.५६ । ।
- Sur l'ordre du roi, qu'ils exécutent toujours les condamnés conformément à la loi, et qu'ils prennent (pour eux) les vêtements, la literie et les parures des suppliciés. (Ⅰ)
10. 57  
वर्णापेतं अविज्ञातं नरं कलुषयोनिजम् ।
आर्यरूपं इवानार्यं कर्मभिः स्वैर्विभावयेत् । । १०.५७ । ।
- C'est à ses actes qu'on peut reconnaître un homme exclu de sa caste, inconnu, d'origine impure, qui, quoique méprisable, a l'air d'un homme d'honneur. (Ⅰ)
- Littér., « quoique non Ârya a l'air d'un Ârya ». — Ârya est parfois synonyme de Dvidja. (Ⅱ)
10. 91  
भोजनाभ्यञ्जनाद्दानाद्यदन्यत्कुरुते तिलैः ।
कृमिभूतः श्वविष्ठायां पितृभिः सह मज्जति । । १०.९१ । ।
- S'il fait des grains de sésame autre chose qu'un aliment, un onguent, ou un don, il renaîtra sous forme de ver, et sera plongé avec ses ancêtres dans des excréments de chien. (Ⅰ)
10. 92  
सद्यः पतति मांसेन लाक्षया लवणेन च ।
त्र्यहेण शूद्रो भवति ब्राह्मणः क्षीरविक्रयात् । । १०.९२ । ।
- (Pour avoir vendu) de la viande, de la laque, du sel, un Brahmane est déchu immédiatement (de sa caste) ; pour avoir vendu du lait, il devient Soudra au bout de trois jours. (Ⅰ)
10. 93  
इतरेषां तु पण्यानां विक्रयादिह कामतः ।
ब्राह्मणः सप्तरात्रेण वैश्यभावं नियच्छति । । १०.९३ । ।
- Mais pour avoir vendu volontairement ici-bas les autres marchandises (prohibées) un Brahmane acquiert au bout de sept jours la condition de Vaisya. (Ⅰ)
10. 94  
रसा रसैर्निमातव्या न त्वेव लवणं रसैः ।
कृतान्नं च कृतान्नेन तिला धान्येन तत्समाः । । १०.९४ । ।
- Des essences peuvent être échangées contre des essences, mais non du sel contre des essences, des aliments cuits contre des aliments cuits, et des grains de sésame contre un égal poids d'autres grains. (Ⅰ)
- Des essences, rasa, ou « liquides » ou « condiments ». (Ⅱ)
10. 95  
जीवेदेतेन राजन्यः सर्वेणाप्यनयं गतः ।
न त्वेव ज्यायंसीं वृत्तिं अभिमन्येत कर्हि चित् । । १०.९५ । ।
- Un homme de caste royale tombé dans la détresse, peut vivre par tous ces (moyens) ; mais il ne doit jamais s'arroger les occupations (de la caste) supérieure. (Ⅰ)
- De la caste supérieure, c'est-à-dire des Brahmanes. (Ⅱ)
10. 96  
यो लोभादधमो जात्या जीवेदुत्कृष्टकर्मभिः ।
तं राजा निर्धनं कृत्वा क्षिप्रं एव प्रवासयेत् । । १०.९६ । ।
- Un homme de basse caste, se livrant par cupidité aux occupations (des castes) supérieures, doit être dépouillé par le roi de ses biens et exilé sur-le-champ. (Ⅰ)
10. 58  
अनार्यता निष्ठुरता क्रूरता निष्क्रियात्मता ।
पुरुषं व्यञ्जयन्तीह लोके कलुषयोनिजम् । । १०.५८ । ।
- La bassesse, la grossièreté, la cruauté, la négligence des devoirs religieux trahissent en ce bas monde un homme d'origine impure. (Ⅰ)
10. 59  
पित्र्यं वा भजते शीलं मातुर्वोभयं एव वा ।
न कथं चन दुर्योनिः प्रकृतिं स्वां नियच्छति । । १०.५९ । ।
- Un homme de basse extraction tient son caractère de son père ou de sa mère, ou de tous les deux ; en aucun cas, il ne peut dissimuler son naturel. (Ⅰ)
10. 60  
कुले मुख्येऽपि जातस्य यस्य स्याद्योनिसंकरः ।
संश्रयत्येव तच्छीलं नरोऽल्पं अपि वा बहु । । १०.६० । ।
- Un homme même né dans une grande famille, (mais qui est issu) d'un mélange de castes, possède plus ou moins un caractère (en rapport avec) cette (origine). (Ⅰ)
10. 61  
यत्र त्वेते परिध्वंसाज्जायन्ते वर्णदूषकाः ।
राष्ट्रिकैः सह तद्राष्ट्रं क्षिप्रं एव विनश्यति । । १०.६१ । ।
- Le royaume où se produisent de ces naissances irrégulières, destructives (de la pureté) des castes, périt rapidement avec ses habitants. (Ⅰ)
10. 62  
ब्राह्मणार्थे गवार्थे वा देहत्यागोऽनुपस्कृतः ।
स्त्रीबालाभ्युपपत्तौ च बाह्यानां सिद्धिकारणम् । । १०.६२ । ।
- Le sacrifice désintéressé de la vie en faveur d'un Brahmane ou d'une vache, ou pour la défense des femmes et des enfants, assure à ces (êtres) dégradés la félicité suprême. (Ⅰ)
10. 63  
अहिंसा सत्यं अस्तेयं शौचं इन्द्रियनिग्रहः ।
एतं सामासिकं धर्मं चातुर्वर्ण्येऽब्रवीन्मनुः । । १०.६३ । ।
- Le respect de la vie (des créatures), la véracité, le respect de la propriété, la pureté et la répression des sens, telle est en résumé la loi des quatre castes formulée par Manou. (Ⅰ)
10. 64  
शूद्रायां ब्राह्मणाज्जातः श्रेयसा चेत्प्रजायते ।
अश्रेयान्श्रेयसीं जातिं गच्छत्या सप्तमाद्युगात् । । १०.६४ । ।
- (Si une femme de la classe) issue d'un Brahmane et d'une Soudra enfante avec un (époux de caste) supérieure, la (classe) inférieure remonte au premier rang au bout de sept générations. (Ⅰ)
- C'est-à-dire suivant Kull. « si une femme de la classe Pâraçava (issue d'un Brahmane et d'une Soudra) épouse un Brahmane, et qu'elle ait une fille qui épouse un Brahmane, et ainsi de suite, jusqu'à la septième génération, l'enfant qui naît alors acquiert la qualité de Brahmane. » (Ⅱ)
10. 65  
शूद्रो ब्राह्मणतां एति ब्राह्मणश्चैति शूद्रताम् ।
क्षत्रियाज्जातं एवं तु विद्याद्वैश्यात्तथैव च । । १०.६५ । ।
- C'est ainsi qu'un Soudra s'élève au rang de Brahmane, et qu'un Brahmane descend au rang de Soudra ; sachez qu'il en est de même pour la postérité d'un Kchatriya et d'un Vaisya. (Ⅰ)
- C'est ainsi qu'un Soudra, c'est-à-dire la postérité d'un Soudra par une succession de mariages. Suivant Kull., pour la descendance d'un Brahmane et d'une Kchatriya, il faut trois générations pour revenir à la condition de Brahmane, ou descendre à celle de Kchatriya pur; pour la postérité d'un Brahmane et d'une Vaisya il faut cinq générations. La postérité d'un Vaisya et d'une Soudra met trois générations pour reprendre la qualité de Vaisya, ou descendre à celle de Soudra pur; pour celle d'un Kchatriya et d'une Soudra il faut cinq générations, et trois pour la postérité d'un Kchatriya et d'une Vaisya. En d'autres termes suivant que la femme est de un, deux ou trois degrés inférieure à l'époux, il faut trois, cinq ou sept générations pour revenir à la pureté primitive de la caste du mari, ou descendre tout à fait à la caste de la femme. (Ⅱ)
10. 66  
अनार्यायां समुत्पन्नो ब्राह्मणात्तु यदृच्छया ।
ब्राह्मण्यां अप्यनार्यात्तु श्रेयस्त्वं क्वेति चेद्भवेत् । । १०.६६ । ।
- (Supposez) un (enfant) issu n'importe comment d'un Brahmane et d'une (femme) de basse origine, et (un enfant issu) d'une Brâhmanî et d'un (homme) de basse origine, s'il y a (contestation) sur celui auquel appartient la supériorité : (Ⅰ)
- De basse origine. Littér. non Âryâ, une Soudra. — N’importe comment, c'est-à-dire « même en dehors du mariage ». (Kull.) (Ⅱ)
10. 67  
जातो नार्यां अनार्यायां आर्यादार्यो भवेद्गुणैः ।
जातोऽप्यनार्यादार्यायां अनार्य इति निश्चयः । । १०.६७ । ।
- Celui qui est né d'un homme honorable et d'une femme de basse origine peut par ses vertus devenir un homme honorable ; celui qui est né d'une (mère) honorable et d'un (père) de basse origine (reste un homme) de basse origine ; telle est (notre) décision. (Ⅰ)
- Honorable, littér. Ârya et non Ârya; c'est la qualité du père qui prédomine. (Ⅱ)
10. 68  
तावुभावप्यसंस्कार्याविति धर्मो व्यवस्थितः ।
वैगुण्याज्जन्मनः पूर्व उत्तरः प्रतिलोमतः । । १०.६८ । ।
- Ni l'un ni l'autre ne doit être initié, telle est la loi établie ; le premier à cause de la tache de sa naissance, le second (parce qu'il a été procréé) dans l'ordre inverse des castes. (Ⅰ)
10. 69  
सुबीजं चैव सुक्षेत्रे जातं संपद्यते यथा ।
तथार्याज्जात आर्यायां सर्वं संस्कारं अर्हति । । १०.६९ । ।
- De même qu'une bonne semence poussant dans un bon sol réussit, ainsi le fils d'un père et d'une mère honorables est digne de (recevoir) l'initiation complète. (Ⅰ)
10. 70  
बीजं एके प्रशंसन्ति क्षेत्रं अन्ये मनीषिणः ।
बीजक्षेत्रे तथैवान्ये तत्रेयं तु व्यवस्थितिः । । १०.७० । ।
- Certains sages attribuent plus d'importance à la semence, d'autres au sol ; d'autres (en attribuent une égale) et à la semence et au sol ; mais voici à ce sujet la règle établie : (Ⅰ)
- Comparez ce passage avec ce qui est dit aux vers 33-41 du livre IX. (Ⅱ)
10. 71  
अक्षेत्रे बीजं उत्सृष्टं अन्तरैव विनश्यति ।
अबीजकं अपि क्षेत्रं केवलं स्थण्डिलं भवेत् । । १०.७१ । ।
- La semence jetée dans un mauvais sol y périt; de même un sol où l'on n'a rien planté n'est qu'une terre stérile. (Ⅰ)
10. 72  
यस्माद्बीजप्रभावेण तिर्यग्जा ऋषयोऽभवन् ।
पूजिताश्च प्रशस्ताश्च तस्माद्बीजं प्रशस्यते । । १०.७२ । ।
- Puisque par la vertu de la semence (des enfants même) nés d'animaux devinrent des sages honorés et glorifiés, (c'est) la semence (qui) est proclamée supérieure (au sol). (Ⅰ)
- Kull. cite l'exemple de Rshyaçrnga, fils de Vibhândaka, qui suivant le Mahâbhârata et le Râmàyana était né d'une daine et avait une petite corne (çrnga) au front. (Ⅱ)
10. 73  
अनार्यं आर्यकर्माणं आर्यं चानार्यकर्मिणम् ।
संप्रधार्याब्रवीद्धाता न समौ नासमाविति । । १०.७३ । ।
- Ayant considéré un homme (de caste) vile qui fait les actes d'un homme (de caste) honorable et un homme (de caste) honorable qui fait les actes d'un homme (de caste) vile, le Créateur a déclaré ceci: « Ces deux (hommes) ne sont ni égaux, ni inégaux. » (Ⅰ)
- Ils diffèrent par la caste, et se ressemblent « parce que tous deux font des actes défendus. C'est pourquoi personne ne doit faire les actes qui lui sont interdits ». (Kull.) (Ⅱ)
10. 74  
ब्राह्मणा ब्रह्मयोनिस्था ये स्वकर्मण्यवस्थिताः ।
ते सम्यगुपजीवेयुः षट्कर्माणि यथाक्रमम् । । १०.७४ । ।
- Les Brahmanes appliqués (aux moyens d'atteindre) l'union avec Brahmâ et assidus à leurs devoirs, doivent vivre (en accomplissant) exactement dans leur ordre les six actes (suivants) : (Ⅰ)
- Brahmayonisthâh, littér. « se tenant dans Brahmâ comme dans leur source ». (Ⅱ)
10. 75  
अध्यापनं अध्ययनं यजनं याजनं तथा ।
दानं प्रतिग्रहश्चैव षट्कर्माण्यग्रजन्मनः । । १०.७५ । ।
- Enseigner et étudier, sacrifier pour soi et sacrifier pour les autres, donner et recevoir, (tels sont) les six actes (prescrits) pour un (homme) de la première caste. (Ⅰ)
- Enseigner et étudier « le Véda et les Angas ». (Kull.) (Ⅱ)
10. 76  
षण्णां तु कर्मणां अस्य त्रीणि कर्माणि जीविका ।
याजनाध्यापने चैव विशुद्धाच्च प्रतिग्रहः । । १०.७६ । ।
- De ces six actes (qui) lui (sont propres), trois lui procurent sa subsistance : sacrifier pour autrui, enseigner et recevoir (des présents de gens) purs. (Ⅰ)
10. 77  
त्रयो धर्मा निवर्तन्ते ब्राह्मणात्क्षत्रियं प्रति ।
अध्यापनं याजनं च तृतीयश्च प्रतिग्रहः । । १०.७७ । ।
- (En descendant) du Brahmane au Kchatriya, trois de ces actes cessent (d'être prescrits, à savoir) : enseigner, sacrifier pour autrui et en troisième (lieu) accepter (des présents). (Ⅰ)
- En d'autres termes ces trois actes sont interdits au Kchatriya. (Ⅱ)
10. 78  
वैश्यं प्रति तथैवैते निवर्तेरन्निति स्थितिः ।
न तौ प्रति हि तान्धर्मान्मनुराह प्रजापतिः । । १०.७८ । ।
- Ces mêmes (actes) cessent aussi (d'être prescrits) pour le Vaisya : telle est la règle; car le Seigneur des créatures, Manou, a dit que ces actes ne convenaient pas à ces deux (castes). (Ⅰ)
10. 79  
शस्त्रास्त्रभृत्त्वं क्षत्रस्य वणिक्पशुकृषिर्विषः ।
आजीवनार्थं धर्मस्तु दानं अध्ययनं यजिः । । १०.७९ । ।
- Les moyens de subsistance du Kchatriya sont de porter l'épée et le javelot, du Vaisya (de faire) le commerce, (de garder) les troupeaux et de labourer ; leurs devoirs religieux sont de donner (des présents), d'étudier (le Véda) et d'accomplir) les sacrifices. (Ⅰ)
10. 80  
वेदाभ्यासो ब्राह्मणस्य क्षत्रियस्य च रक्षणम् ।
वार्ताकर्मैव वैश्यस्य विशिष्टानि स्वकर्मसु । । १०.८० । ।
- Parmi leurs occupations respectives, les plus recommandables sont pour un Brahmane l'enseignement du Véda, pour un Kchatriya la protection (des peuples), pour un Vaisya le commerce. (Ⅰ)
10. 81  
अजीवंस्तु यथोक्तेन ब्राह्मणः स्वेन कर्मणा ।
जीवेत्क्षत्रियधर्मेण स ह्यस्य प्रत्यनन्तरः । । १०.८१ । ।
- Mais un Brahmane qui ne peut subsister par l'occupation susdite qui lui est propre, peut vivre suivant la loi du Kchatriya, car ce dernier est le plus rapproché de lui (dans l'ordre des castes). (Ⅰ)
10. 82  
उभाभ्यां अप्यजीवंस्तु कथं स्यादिति चेद्भवेत् ।
कृषिगोरक्षं आस्थाय जीवेद्वैश्यस्य जीविकाम् । । १०.८२ । ।
- « Au cas où il ne pourrait subsister par aucune de ces deux (occupations) que devra-t-il faire ? » Si (cette question) se pose, (voici la réponse) : « Qu'il vive de la vie d'un Vaisya, en s'adonnant à l'agriculture et au soin des troupeaux. » (Ⅰ)
10. 83  
वैश्यवृत्त्यापि जीवंस्तु ब्राह्मणः क्सत्रियोऽपि वा ।
हिंसाप्रायां पराधीनां कृषिं यत्नेन वर्जयेत् । । १०.८३ । ।
- Mais un Brahmane ou même un Kchatriya vivant des moyens d'existence d'un Vaisya doivent autant que possible éviter l'agriculture, qui cause beaucoup de mal, et dépend d'autres (créatures). (Ⅰ)
- D'autres créatures « telles que les bœufs et autres (employés à labourer) ». (Kull.) Le vers suivant explique en quoi l'agriculture cause beaucoup de mal. (Ⅱ)
10. 84  
कृषिं साध्विति मन्यन्ते सा वृत्तिः सद्विगर्हिताः ।
भूमिं भूमिशयांश्चैव हन्ति काष्ठं अयोमुखम् । । १०.८४ । ।
- (Quelques-uns) pensent que l'agriculture est chose excellente ; mais cette occupation est blâmée par les (gens) vertueux ; car (l'instrument) de bois à pointe de fer endommage la terre et les (êtres) qui vivent dans la terre. (Ⅰ)
10. 85  
इदं तु वृत्तिवैकल्यात्त्यजतो धर्मनैपुणम् ।
विट्पण्यं उद्धृतोद्धारं विक्रेयं वित्तवर्धनम् । । १०.८५ । ।
- Mais celui que l'insuffisance de ses moyens d'existence oblige à renoncer à l'accomplissement des devoirs religieux pourra, pour s'enrichir, trafiquer des marchandises (que vend un) Vaisya, en exceptant ce qui (doit être) excepté. (Ⅰ)
- Celui « le Brahmane ou le Kchatriya ». (Kull.) (Ⅱ)
10. 86  
सर्वान्रसानपोहेत कृतान्नं च तिलैः सह ।
अश्मनो लवणं चैव पशवो ये च मानुषाः । । १०.८६ । ।
- Qu'il évite (de vendre) toute espèce de condiments, des aliments cuits ainsi que du sésame, des pierres, du sel, du bétail et des (êtres) humains, (Ⅰ)
- Ou bien « du riz cuit (mêlé) avec des grains de sésame ». — « Le sel est mentionné à part pour marquer la gravité du péché ». (Kull.) (Ⅱ)
10. 87  
सर्वं च तान्तवं रक्तं शाणक्षौमाविकानि च ।
अपि चेत्स्युररक्तानि फलमूले तथौषधीः । । १०.८७ । ।
- Toute espèce d'étoffes teintes, (des tissus de) chanvre, lin, laine, même non teints, fruits, racines, plantes (médicinales), (Ⅰ)
- Teintes (rakta), plus spécialement peut-être rouges, le rouge étant la couleur par excellence. En espagnol Colorado signifie rouge. (Ⅱ)
10. 88  
अपः शस्त्रं विषं मांसं सोमं गन्धांश्च सर्वशः ।
क्षीरं क्षौद्रं दधि घृतं तैलं मधु गुडं कुशान् । । १०.८८ । ।
- Eau, armes, poison, viande, soma, parfums de toutes sortes, lait (frais), miel, lait suri, beurre clarifié, huile de sésame, cire, sucre, herbe kousa, (Ⅰ)
- Cire, littér., miel, niadhu. (Ⅱ)
10. 89  
आरण्यांश्च पशून्सर्वान्दंष्ट्रिणश्च वयांसि च ।
मद्यं नीलिं च लाक्षां च सर्वांश्चैकशफांस्तथा । । १०.८९ । ।
- Toutes les bêtes des forêts, (animaux) pourvus de crocs, oiseaux, liqueurs spiritueuses, indigo, laque, ainsi que tous les solipèdes. (Ⅰ)
10. 90  
कामं उत्पाद्य कृष्यां तु स्वयं एव कृषीवलः ।
विक्रीणीत तिलाञ् शूद्रान्धर्मार्थं अचिरस्थितान् । । १०.९० । ।
- Mais celui qui vit d'agriculture, peut à son gré vendre des grains de sésame purs (de tout mélange) en vue de (l'accomplissement) des devoirs (religieux, pourvu qu'il) les ait fait pousser lui-même par sa culture, et qu'ils n'aient pas séjourné longtemps. (Ⅰ)
10. 97  
वरं स्वधर्मो विगुणो न पारक्यः स्वनुष्ठितः ।
परधर्मेण जीवन्हि सद्यः पतति जातितः । । १०.९७ । ।
- Mieux vaut (accomplir) incomplètement ses propres fonctions que bien remplir celles d'autrui, car celui qui vit selon la loi d'une autre caste déchoit immédiatement de la sienne. (Ⅰ)
10. 98  
वैश्योऽजीवन्स्वधर्मेण शूद्रवृत्त्यापि वर्तयेत् ।
अनाचरन्नकार्याणि निवर्तेत च शक्तिमान् । । १०.९८ । ।
- Un Vaisya qui ne peut vivre de ses propres fonctions peut au besoin subsister des occupations d'un Soudra, en évitant les actes prohibés, et il doit renoncer (à celles-ci) dès qu'il le peut. (Ⅰ)
10. 99  
अशक्नुवंस्तु शुश्रूषां शूद्रः कर्तुं द्विजन्मनाम् ।
पुत्रदारात्ययं प्राप्तो जीवेत्कारुककर्मभिः । । १०.९९ । ।
- Mais un Soudra incapable de trouver du service auprès des Dvidjas et menacé (de voir) ses enfants et sa femme mourir (de faim), peut vivre des travaux manuels. (Ⅰ)
10. 100  
यैः कर्मभिः प्रचरितैः शुश्रूष्यन्ते द्विजातयः ।
तानि कारुककर्माणि शिल्पानि विविधानि च । । १०.१०० । ।
- (Qu'il pratique) les métiers manuels et les divers arts dont l'accomplissement rend (le plus de) services auxDvidjas. (Ⅰ)
- Métiers « charpentiers, etc. » ; arts « peintre, etc. ». (Kull.) (Ⅱ)


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