Chapitre 3
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286 Slokas | Page 3 / 6
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(Ⅰ)
(Ⅱ)


3. 89  
उच्छीर्षके श्रियै कुर्याद्भद्रकाल्यै च पादतः ।
ब्रह्मवास्तोष्पतिभ्यां तु वास्तुमध्ये बलिं हरेत् । । ३.८९[७९ं] । ।
- Au chevet (de son lit) qu'il fasse (une offrande) à Srî, au pied (de son lit) à Bhadrakâlî; au centre de sa demeure qu'il adresse une (offrande) bali à la fois à Brahmâ et au Dieu de la maison. (Ⅰ)
- Çri ou Lakshmï, épouse de Vichnou et déesse de la prospérité. — Bhadrakâlî ou Durgâ, nom de l'épouse de Çiva. — Le dieu de la maison Vâstoshpati. — B. H. entend différemment: « On doit faire (cela) au Nord-Est à Çri; au Sud-Ouest à Bhadrakâlî, mais au milieu d'une demeure brahmanique on doit faire l'offrande aux deux seigneurs ». On peut en effet couper le composé brahmavâstoshpatibhyâm. (Ⅱ)
3. 90  
विश्वेभ्यश्चैव देवेभ्यो बलिं आकाश उत्क्षिपेत् ।
दिवाचरेभ्यो भूतेभ्यो नक्तंचारिभ्य एव च । । ३.९०[८०ं] । ।
- Qu'il lance en l'air une (offrande) bali pour tous les Dieux réunis ; (qu'il en fasse une le jour) pour les Esprits qui errent le jour, et (la nuit) pour les Esprits qui errent la nuit. (Ⅰ)
3. 91  
पृष्ठवास्तुनि कुर्वीत बलिं सर्वात्मभूतये ।
पितृभ्यो बलिशेषं तु सर्वं दक्षिणतो हरेत् । । ३.९१[८१ं] । ।
- Qu'il fasse au sommet de la maison une (offrande) bali, pour la prospérité de tous les êtres, et qu'il jette tout le reste dans la direction du Sud pour les Mânes. (Ⅰ)
- La prospérité de tous les êtres : B. personnifie « à Sarvàtmabhûti ». (Ⅱ)
3. 92  
शूनां च पतितानां च श्वपचां पापरोगिणाम् ।
वयसानां कृमीणां च शनकैर्निर्वपेद्भुवि । । ३.९२[८२ं] । ।
- Il devra répandre à terre doucement (une part) pour les chiens, les hommes déchus de leur caste, les êtres vils, les gens atteints de maladies graves, les corneilles et les insectes. (Ⅰ)
- Les êtres vils : çvapac signifie littéralement cuiseur de chiens (?) et désigne une catégorie d'êtres vils assimilés aux Cândâlas. — Atteints de maladies graves, ou bien « atteints de maladies en punition de leurs péchés (papa) antérieurs ». (Ⅱ)
3. 93  
एवं यः सर्वभूतानि ब्राह्मणो नित्यं अर्चति ।
स गच्छति परं स्थानं तेजोमूर्तिः पथा र्जुना । । ३.९३[८३ं] । ।
- Le Brahmane qui honore ainsi perpétuellement tous les êtres va tout droit, revêtu d'un corps glorieux, au séjour suprême. (Ⅰ)
3. 94  
कृत्वैतद्बलिकर्मैवं अतिथिं पूर्वं आशयेत् ।
भिक्षां च भिक्षवे दद्याद्विधिवद्ब्रह्मचारिणे । । ३.९४[८४ं] । ।
- Après avoir ainsi accompli l'oblation bali, il doit donner d'abord à manger à son hôte et faire suivant la règle l'aumône à un mendiant et à un novice. (Ⅰ)
- On peut réunir les deux derniers termes « un novice mendiant ». (Ⅱ)
3. 95  
यत्पुण्यफलं आप्नोति गां दत्त्वा विधिवद्गुरोः ।
तत्पुण्यफलं आप्नोति भिक्षां दत्त्वा द्विजो गृही । । ३.९५[८५ं] । ।
- Autant le (disciple) qui offre suivant la règle une vache à son précepteur, acquiert, de mérite pour sa bonne action, autant le Dvidja maître de maison en acquiert en donnant l'aumône. (Ⅰ)
3. 96  
भिक्षां अप्युदपात्रं वा सत्कृत्य विधिपूर्वकम् ।
वेदतत्त्वार्थविदुषे ब्राह्मणायोपपादयेत् । । ३.९६[८६ं] । ।
- Qu'il donne suivant la règle l'aumône ou un pot plein d'eau, après l'avoir orné (de fleurs et de fruits) à un Brahmane connaissant le véritable sens du Véda. (Ⅰ)
- « Phalapushpàdinâ satkrtya: l'ayant garni de fruits, fleurs, etc. ». (Kull.) Mais satkrtya pourrait aussi avoir pour complément le Brahmane « l'ayant honoré dûment ». Au reste un peu plus loin Kull. ajoute que l'offrande doit être accompagnée d'une formule de salutation. (Ⅱ)
3. 97  
नश्यन्ति हव्यकव्यानि नराणां अविजानताम् ।
भस्मीभूतेषु विप्रेषु मोहाद्दत्तानि दातृभिः । । ३.९७[८७ं] । ।
- Les offrandes aux Dieux et aux Mânes faites par des gens ignorants sont stériles, si, dans leur folie, les donateurs (en) offrent (une part) à des Brahmanes qui ne sont que des cendres. (Ⅰ)
- Brahmanes qui ne sont que des cendres : « parce qu'ils sont dépourvus de l'éclat que donne la connaissance du Véda ». (Kull.) (Ⅱ)
3. 98  
विद्यातपःसमृद्धेषु हुतं विप्रमुखाग्निषु ।
निस्तारयति दुर्गाच्च महतश्चैव किल्बिषात् । । ३.९८[८८ं] । ।
- (Mais) une oblation au feu (qui est) la bouche d'un Brahmane riche en savoir et en austérités, délivre de l'infortune, et même d'un péché grave. (Ⅰ)
- Mot à mot : « dans la bouche-feu » ; la bouche du Brahmane convié à manger l'offrande est comparée au feu dans lequel on jette l'offrande. (Ⅱ)
3. 99  
संप्राप्ताय त्वतिथये प्रदद्यादासनोदके ।
अन्नं चैव यथाशक्ति सत्कृत्य विधिपूर्वकम् । । ३.९९[८९ं] । ।
- Dès qu'un hôte arrive, il faut lui offrir un siège et de l'eau, ainsi que des aliments suivant ses moyens, après l'avoir honoré selon la règle. (Ⅰ)
- Arrive: « de son propre mouvement ». (Kull.) — Comme au vers 96 satkrtya peut signifier « ayant honoré son hôte », ou bien « ayant garni la nourriture d'ornements et autres accessoires ». (Ⅱ)
3. 100  
शिलानप्युञ्छतो नित्यं पञ्चाग्नीनपि जुह्वतः ।
सर्वं सुकृतं आदत्ते ब्राह्मणोऽनर्चितो वसन् । । ३.१००[९०ं] । ।
- Un Brahmane qui n'a pas été honoré (dans la demeure d'un maître de maison) emporte tout (le mérite) des bonnes oeuvres de celui-ci, même s'il (ne vit que) d'épis glanés et offre les cinq grands feux. (Ⅰ)
- Il ne vit que d'épis glanés. Cf. IV, 5. — Les cinq grands feux sont, outre les trois énumérés au livre II, 231 : Gârhapatya, Dakshina, Ahavanîya, l'Àvasathya et le Sabhya. (Ⅱ)
3. 101  
तृणानि भूमिरुदकं वाक्चतुर्थी च सूनृता ।
एतान्यपि सतां गेहे नोच्छिद्यन्ते कदा चन । । ३.१०१[९१ं] । ।
- Herbe, terre, eau et bonne parole, (voilà) quatre choses (qui) ne font jamais défaut dans la maison des gens de bien. (Ⅰ)
- Herbe: « A défaut d'autres aliments »; terre, « un endroit pour se reposer » et eau, « pour se laver ». (Kull.) — Ne font jamais défaut: un hôte trouve toujours cela. (Ⅱ)
3. 102  
एकरात्रं तु निवसन्नतिथिर्ब्राह्मणः स्मृतः ।
अनित्यं हि स्थितो यस्मात्तस्मादतिथिरुच्यते । । ३.१०२[९२ं] । ।
- Un Brahmane qui demeure une (seule) nuit est appelé un hôte (atithi) ; il est nommé ainsi parce qu'il ne reste pas perpétuellement (anityam-sthita). (Ⅰ)
- Il est superflu de remarquer que l'étymologie d'atithi, hôte, n'est pas celle que donne Manou : a privatif et sthâ demeurer. (Ⅱ)
3. 103  
नैकग्रामीणं अतिथिं विप्रं साङ्गतिकं तथा ।
उपस्थितं गृहे विद्याद्भार्या यत्राग्नयोऽपि वा । । ३.१०३[९३ं] । ।
- Un Brahmane qui habite le même village, ou qui vient pour passer le temps, ne doit pas être considéré comme un hôte, même quand il arrive dans une maison (dont le maître) a une épouse et (entretient) les feux sacrés. (Ⅰ)
- Qui vient pour passer le temps : Kull. commente ainsi : « qui gagne sa vie à raconter des histoires merveilleuses ou amusantes. » (Ⅱ)
3. 104  
उपासते ये गृहस्थाः परपाकं अबुद्धयः ।
तेन ते प्रेत्य पशुतां व्रजन्त्यन्नादिदायिनः । । ३.१०४[९४ं] । ।
- Les maîtres de maison assez insensés pour accepter la nourriture d'autrui, en punition de cette (faute) deviennent après leur mort les bestiaux de ceux qui leur ont donné des aliments et autres telles (choses). (Ⅰ)
3. 105  
अप्रणोद्योऽतिथिः सायं सूर्योढो गृहमेधिना ।
काले प्राप्तस्त्वकाले वा नास्यानश्नन्गृहे वसेत् । । ३.१०५[९५ं] । ।
- Le maître de maison ne doit point renvoyer le soir un hôte amené par le (coucher du) soleil ; qu'il vienne en temps opportun ou non, il ne faut pas qu'il reste dans la maison sans nourriture. (Ⅰ)
3. 106  
न वै स्वयं तदश्नीयादतिथिं यन्न भोजयेत् ।
धन्यं यशस्यं आयुष्यं स्वर्ग्यं वातिथिपूजनम् । । ३.१०६[९६ं] । ।
- Il ne doit rien manger lui-même sans en faire manger à son hôte ; le respect envers les hôtes procure la richesse, la gloire, une longue vie et le ciel. (Ⅰ)
3. 107  
आसनावसथौ शय्यां अनुव्रज्यां उपासनाम् ।
उत्तमेषूत्तमं कुर्याद्धीने हीनं समे समम् । । ३.१०७[९७ं] । ।
- Siège, chambre, lit, politesse au départ, soin à servir, (tout cela) doit être supérieur pour les (hôtes) supérieurs, modeste pour les (hôtes) humbles, égal pour les (hôtes) d'égale condition. (Ⅰ)
3. 108  
वैश्वदेवे तु निर्वृत्ते यद्यन्योऽतिथिराव्रजेत् ।
तस्याप्यन्नं यथाशक्ति प्रदद्यान्न बलिं हरेत् । । ३.१०८[९८ं] । ।
- L'offrande à tous les Dieux réunis terminée, si un nouvel hôte arrive, on lui donnera des aliments suivant ses moyens, mais sans renouveler l'offrande bali. (Ⅰ)
3. 109  
न भोजनार्थं स्वे विप्रः कुलगोत्रे निवेदयेत् ।
भोजनार्थं हि ते शंसन्वान्ताशीत्युच्यते बुधैः । । ३.१०९[९९ं] । ।
- Un Brahmane ne doit point proclamer sa famille et sa race pour (se faire donner) des aliments; celui qui fait parade de ces (choses) pour (se faire donner) des aliments est appelé par les Sages « mangeur de vomissement ». (Ⅰ)
3. 110  
न ब्राह्मणस्य त्वतिथिर्गृहे राजन्य उच्यते ।
वैश्यशूद्रौ सखा चैव ज्ञातयो गुरुरेव च । । ३.११०[१००ं] । ।
- Mais un Kchatriya (venant) dans la maison d'un Brahmane n'est pas considéré comme un hôte, non plus qu'un Vaisya, un Soudra, un ami, des parents, un précepteur. (Ⅰ)
- « Parce que le Kchatriya et les autres sont d'un rang inférieur, les amis et les parents sont la même chose que lui-même, et le précepteur est supérieur ». (Kull.) (Ⅱ)
3. 111  
यदि त्वतिथिधर्मेण क्षत्रियो गृहं आव्रजेत् ।
भुक्तवत्सु च विप्रेषु कामं तं अपि भोजयेत् । । ३.१११[१०१ं] । ।
- Mais si un Kchatriya arrive dans la maison (d'un Brahmane) en qualité d'hôte, (le maître de la maison) peut aussi lui donner à manger à son gré, après que les Brahmanes mentionnés plus haut sont rassasiés. (Ⅰ)
- On peut construire différemment : « Si un Kchatriya arrive comme hôte dans la maison, après que les susdits Brahmanes ont mangé. » — A son gré : kâmam peut se rapporter au maître de la maison, ou à l'hôte : » autant que celui-ci le désire, à discrétion. » L'expression atithidharmena indique que l'hospitalité est un devoir strict. (Ⅱ)
3. 112  
वैश्यशूद्रावपि प्राप्तौ कुटुम्बेऽतिथिधर्मिणौ ।
भोजयेत्सह भृत्यैस्तावानृशंस्यं प्रयोजयन् । । ३.११२[१०२ं] । ।
- Même quand un Vaisya et un Soudra arrivent dans la maison en qualité d'hôtes, il peut les faire manger avec ses domestiques, en leur témoignant de la bonté. (Ⅰ)
3. 113  
इतरानपि सख्यादीन्सम्प्रीत्या गृहं आगतान् ।
प्रकृत्यान्नं यथाशक्ति भोजयेत्सह भार्यया । । ३.११३[१०३ं] । ।
- Quant aux autres (personnes) telles que ses amis, etc., venues chez lui par affection, il doit les faire manger avec sa femme, après avoir préparé suivant ses moyens les aliments. (Ⅰ)
- Prakrtya signifie peut-être comme plus haut satkrtya : « après les avoir reçus avec bonté ». (Ⅱ)
3. 126  
सत्क्रियां देशकालौ च शौचं ब्राह्मणसंपदः ।
पञ्चैतान्विस्तरो हन्ति तस्मान्नेहेत विस्तरम् । । ३.१२६[११६ं] । ।
- La nombreuse compagnie détruit ces cinq (choses, à savoir) : l'accueil honorable (fait aux hôtes, l'opportunité) de lieu et de temps, la pureté et la réunion de Brahmanes (vertueux); aussi ne doit-on pas désirer nombreuse compagnie. (Ⅰ)
- B. H. : « la prospérité des Brahmanes »; B. « la sélection de vertueux Brahmanes comme hôtes »; L. : « la faveur de recevoir des Brahmanes ». Le sens est qu'une compagnie nombreuse est forcément mélangée. (Ⅱ)
3. 127  
प्रथिता प्रेतकृत्यैषा पित्र्यं नाम विधुक्षये ।
तस्मिन्युक्तस्यैति नित्यं प्रेतकृत्यैव लौकिकी । । ३.१२७[११७ं] । ।
- La cérémonie des morts appelée le sacrifice aux Mânes, (quia lieu) au jour delà nouvelle lune est renommée; cette cérémonie des morts prescrite par la tradition procure sans cesse des prospérités à celui qui est exact à la (célébrer). (Ⅰ)
- Laukiki est expliqué par smârtikî « fondée sur la tradition, sur la smrti ». — Le verbe eti est d'une concision obscure. Suivant l'explication de Kull., « une récompense consistant en fils et petit-fils vertueux, en richesses, etc. », revient à celui qui accomplit cette cérémonie. (Ⅱ)
3. 128  
श्रोत्रियायैव देयानि हव्यकव्यानि दातृभिः ।
अर्हत्तमाय विप्राय तस्मै दत्तं महाफलम् । । ३.१२८[११८ं] । ।
- Les oblations aux Dieux et aux Mânes ne doivent être données par celui qui les offre qu'à un Brahmane instruit ; ce qu'on donne à ce Brahmane très méritant porte de grands fruits. (Ⅰ)
3. 129  
एकैकं अपि विद्वांसं दैवे पित्र्ये च भोजयेत् ।
पुष्कलं फलं आप्नोति नामन्त्रज्ञान्बहूनपि । । ३.१२९[११९ं] । ।
- Rien qu'en invitant un seul homme instruit (à la cérémonie) en l'honneur des Dieux, (et à celle) en l'honneur des Mânes, on obtient une belle récompense, plutôt (qu'en nourrissant) même un grand nombre (de personnes) qui ne connaissent point le Véda. (Ⅰ)
3. 130  
दूरादेव परीक्षेत ब्राह्मणं वेदपारगम् ।
तीर्थं तद्धव्यकव्यानां प्रदाने सोऽतिथिः स्मृतः । । ३.१३०[१२०ं] । ।
- On doit s'enquérir même (sur les ascendants) reculés d'un Brahmane qui a achevé l'étude du Véda ; un tel homme est un digne réceptacle des offrandes aux Dieux et aux Mânes ; c'est (vraiment) un hôte. (Ⅰ)
- Suivant Kull. « il faut examiner la pureté de lignage du père, du grand-père, etc. ». — C'est là vraiment un hôte : « parce qu'il fait obtenir de grandes récompenses ». (Kull.) (Ⅱ)
3. 131  
सहस्रं हि सहस्राणां अनृचां यत्र भुञ्जते ।
एकस्तान्मन्त्रवित्प्रीतः सर्वानर्हति धर्मतः । । ३.१३१[१२१ं] । ।
- Quand même un millier d'hommes ignorants des livres saints prendraient part (à un repas funéraire), un seul homme instruit dans le Véda, (s'il est) satisfait (de l'accueil qu'on lui a fait) les vaut tous, suivant la loi. (Ⅰ)
- Littéralement « qui ne possèdent pas les rcas », c'est-à-dire les hymnes sacrés. — Dharmatah, « suivant la loi », ou bien « dharma utpàdanena, par la production du mérite spirituel ». (Kull.) (Ⅱ)
3. 132  
ज्ञानोत्कृष्टाय देयानि कव्यानि च हवींषि च ।
न हि हस्तावसृग्दिग्धौ रुधिरेणैव शुध्यतः । । ३.१३२[१२२ं] । ।
- Les offrandes aux Dieux et aux Mânes doivent être données à une personne distinguée par son savoir ; car les mains souillées de sang ne se purifient pas dans le sang. (Ⅰ)
- Les offrandes, c'est-à-dire la nourriture consacrée. — Cette comparaison veut dire, suivant Kull.: « les mains souillées de sang ne se lavent pas dans le sang, mais bien dans l'eau pure ; ainsi la faute encourue, en donnant à manger à un sot, n'est pas effacée en donnant à manger à un autre sot, mais à un homme instruit ». (Ⅱ)
3. 133  
यावतो ग्रसते ग्रासान्हव्यकव्येष्वमन्त्रवित् ।
तावतो ग्रसते प्रेतो दीप्तशूलर्ष्ट्ययोगुडान् । । ३.१३३[१२३ं] । ।
- Autant un ignorant du Véda avale de bouchées dans un sacrifice aux Dieux ou aux Mânes, autant (celui qui donne le repas) avalera après sa mort de javelots, d'épieux et de balles de fer incandescents. (Ⅰ)
3. 134  
ज्ञाननिष्ठा द्विजाः के चित्तपोनिष्ठास्तथापरे ।
तपःस्वाध्यायनिष्ठाश्च कर्मनिष्ठास्तथापरे । । ३.१३४[१२४ं] । ।
- Certains Brahmanes se consacrent à l'étude, d'autres aux austérités, d'autres aux austérités et à la lecture du Véda, d'autres aux oeuvres pies. (Ⅰ)
- Aux œuvres pies : c'est-à-dire à l'accomplissement des rites sacrés. (Ⅱ)
3. 135  
ज्ञाननिष्ठेषु कव्यानि प्रतिष्ठाप्यानि यत्नतः ।
हव्यानि तु यथान्यायं सर्वेष्वेव चतुर्ष्वपि । । ३.१३५[१२५ं] । ।
- Les offrandes aux Mânes doivent être soigneusement données à ceux qui se consacrent à l'étude; mais les offrandes aux Dieux (peuvent être données) comme il convient aux (personnesdes) quatre (catégories) qu'on vient de mentionner. (Ⅰ)
- Yathânyàyam : « conformément à la raison (de la loi sacrée) ». (B.) (Ⅱ)
3. 136  
अश्रोत्रियः पिता यस्य पुत्रः स्याद्वेदपारगः ।
अश्रोत्रियो वा पुत्रः स्यात्पिता स्याद्वेदपारगः । । ३.१३६[१२६ं] । ।
- (Supposez) un fils ayant étudié le Véda jusqu'au bout, et dont le père est ignorant, ou un fils ignorant dont le père a étudié le Véda jusqu'au bout : (Ⅰ)
- Vedapâraga signifie, suivant le commentaire, qui a étudié les Védas et les Angas. (Ⅱ)
3. 137  
ज्यायांसं अनयोर्विद्याद्यस्य स्याच्छ्रोत्रियः पिता ।
मन्त्रसंपूजनार्थं तु सत्कारं इतरोऽर्हति । । ३.१३७[१२७ं] । ।
- De ces deux (personnages) on doit considérer comme le plus vénérable celui dont le père est instruit (dans le Véda) ; mais l'autre mérite d'être honoré à cause du respect dû aux livres saints. (Ⅰ)
3. 138  
न श्राद्धे भोजयेन्मित्रं धनैः कार्योऽस्य संग्रहः ।
नारिं न मित्रं यं विद्यात्तं श्राद्धे भोजयेद्द्विजम् । । ३.१३८[१२८ं] । ।
- A un sacrifice funéraire on ne doit point traiter un ami ; on peut gagner son affection par (d'autres) présents ; on doit à un sacrifice funéraire convier un Brahmane qu'on ne considère ni comme ennemi ni comme ami. (Ⅰ)
3. 139  
यस्य मित्रप्रधानानि श्राद्धानि च हवींषि च ।
तस्य प्रेत्य फलं नास्ति श्राद्धेषु च हविःषु च । । ३.१३९[१२९ं] । ।
- Celui dont les offrandes aux Dieux et aux Mânes ont pour objet les amis ne recueille après la mort aucun fruit de ses offrandes aux Dieux et aux Mânes. (Ⅰ)
- Ont pour objets les amis : c'est-à-dire celui qui invite à une cérémonie en l'honneur des Dieux ou des Mânes des gens pour s'en faire par là des amis. Cf. le vers suivant. (Ⅱ)
3. 140  
यः संगतानि कुरुते मोहाच्छ्राद्धेन मानवः ।
स स्वर्गाच्च्यवते लोकाच्छ्राद्धमित्रो द्विजाधमः । । ३.१४०[१३०ं] । ।
- L'homme qui dans sa démence contracte des amitiés au moyen d'un repas funéraire, méprisable entre tous les Dvidjas, perd le ciel, comme ayant acquis un ami par le moyen d'un sacrifice funèbre. (Ⅰ)
- Çrâddhamitra : L. « voué au sacrifice par intérêt seulement ». Il me semble plus naturel de faire de ce mot un composé possessif. (Ⅱ)
3. 141  
संभोजानि साभिहिता पैशाची दक्षिणा द्विजैः ।
इहैवास्ते तु सा लोके गौरन्धेवैकवेश्मनि । । ३.१४१[१३१ं] । ।
- Cette offrande (consistant dans) un festin en commun (avec des amis) est appelée par les Brahmanes (l'oblation) aux démons; elle reste en ce monde comme une vache aveugle dans une étable. (Ⅰ)
- B. fait dépendre dvijaih de dakshinâ et non d'abhihità : « l'offrande (de nourriture) par des Dvidjas ». — Le texte porte « dans une seule étable », mais je ne pense pas qu'il faille attacher un sens à eka. — Reste en ce monde, c'est-à-dire ne produit pas de fruit dans l'autre. (Ⅱ)
3. 142  
यथेरिणे बीजं उप्त्वा न वप्ता लभते फलम् ।
तथानृचे हविर्दत्त्वा न दाता लभते फलम् । । ३.१४२[१३२ं] । ।
- De même qu'en semant sur un sol stérile le laboureur ne récolte aucun produit, ainsi en offrant les aliments du sacrifice à des gens ignorants des livres saints, le donateur ne retire aucun fruit. (Ⅰ)
3. 143  
दातॄन्प्रतिग्रहीतॄंश्च कुरुते फलभागिनः ।
विदुषे दक्षिणां दत्त्वा विधिवत्प्रेत्य चेह च । । ३.१४३[१३३ं] । ।
- Mais un présent fait suivant la loi à un homme instruit assure à celui qui le donne et à celui qui le reçoit la jouissance d'une récompense en ce monde et dans l'autre. (Ⅰ)
3. 144  
कामं श्राद्धेऽर्चयेन्मित्रं नाभिरूपं अपि त्वरिम् ।
द्विषता हि हविर्भुक्तं भवति प्रेत्य निष्फलम् । । ३.१४४[१३४ं] । ।
- (A défaut d'un Brahmane instruit), on peut à son gré, dans un sacrifice funéraire, honorer un ami (vertueux) plutôt qu'un ennemi même instruit ; car l'offrande mangée par un ennemi reste sans fruit après la mort. (Ⅰ)
3. 145  
यत्नेन भोजयेच्छ्राद्धे बह्वृचं वेदपारगम् ।
शाखान्तगं अथाध्वर्युं छन्दोगं तु समाप्तिकम् । । ३.१४५[१३५ं] । ।
- A un sacrifice funéraire on doit avoir grand soin de convier un (Brahmane) ayant étudié complètement le Véda et connaissant bien le Rig-Véda, ou un (Brahmane) versé dans le Yadjour-Véda (et) qui a été jusqu'au bout de (cette) branche (du Véda), ou un (Brahmane) instruit dans le SâmaVéda qui le possède en entier. (Ⅰ)
- B. restreint Vedapâraga au Rig-Véda « un adhèrent du Rig-Véda qui a étudié une entière (recension de ce) Véda ». — Versé dans le Yadjour-Véda : un adhvaryu. — Il y a un quatrième Véda, l'Atharva-Véda, d'origine plus récente que les trois autres, et que Manou ne connaît pas. (Ⅱ)
3. 146  
एषां अन्यतमो यस्य भुञ्जीत श्राद्धं अर्चितः ।
पितॄणां तस्य तृप्तिः स्याच्छाश्वती साप्तपौरुषी । । ३.१४६[१३६ं] । ।
- Si l'un de ces (trois) mange à un sacrifice funéraire après avoir été (convenablement) honoré, les ancêtres (de celui qui offre le repas) jusqu'au septième ascendant reçoivent une satisfaction durable. (Ⅰ)
3. 147  
एष वै प्रथमः कल्पः प्रदाने हव्यकव्ययोः ।
अनुकल्पस्त्वयं ज्ञेयः सदा सद्भिरनुष्ठितः । । ३.१४७[१३७ं] । ।
- Telle est la règle fondamentale pour l'accomplissement des sacrifices aux Dieux et aux Mânes ; apprenez la règle secondaire (que voici), toujours observée par les gens vertueux. (Ⅰ)
3. 148  
मातामहं मातुलं च स्वस्रीयं श्वशुरं गुरुम् ।
दौहित्रं विट्पतिं बन्धुं ऋत्विग्याज्यौ च भोजयेत् । । ३.१४८[१३८ं] । ।
- On peut convier (à un repas funèbre, à défaut d'un Brahmane instruit), son aïeul maternel, son oncle maternel, le fils de sa soeur, son beau-père, son précepteur, le fils de sa fille, son gendre, un parent, un prêtre officiant, ou une personne pour qui on offre un sacrifice. (Ⅰ)
- Yàjya « une personne pour qui on offre le sacrifice » signifierait, selon d'autres, « celui qui accomplit le sacrifice ». (Ⅱ)
3. 149  
न ब्राह्मणं परीक्षेत दैवे कर्मणि धर्मवित् ।
पित्र्ये कर्मणि तु प्राप्ते परीक्षेत प्रयत्नतः । । ३.१४९[१३९ं] । ।
- Celui qui connaît la loi n'a pas besoin d'examiner un Brahmane (pour le convier) à la cérémonie en l'honneur des Dieux ; mais pour celle en l'honneur des Mânes, il doit l'examiner scrupuleusement. (Ⅰ)
- Examiner un Brahmane : au sujet de la pureté de sa famille (cf. v. 130), ou peut-être au point de vue personnel. (Ⅱ)
3. 150  
ये स्तेनपतितक्लीबा ये च नास्तिकवृत्तयः ।
तान्हव्यकव्ययोर्विप्राननर्हान्मनुरब्रवीत् । । ३.१५०[१४०ं] । ।
- Manou a déclaré indignes des offrandes aux Dieux et aux Mânes les Brahmanes voleurs, exclus de leur caste, eunuques ou athées. (Ⅰ)


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