Chapitre 5
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(Ⅰ)
(Ⅱ)


5. 1  
श्रुत्वैतानृषयो धर्मान्स्नातकस्य यथोदितान् ।
इदं ऊचुर्महात्मानं अनलप्रभवं भृगुम् । । ५.१ । ।
- Ayant entendu cet exposé des devoirs du Brahmane sorti de noviciat, les Sages dirent au magnanime Bhrigou qui procède du feu : (Ⅰ)
- Du Brahmane sorti de noviciat, c'est-à-dire du maître de maison. (Ⅱ)
5. 22  
यज्ञार्थं ब्राह्मणैर्वध्याः प्रशस्ता मृगपक्षिणः ।
भृत्यानां चैव वृत्त्यर्थं अगस्त्यो ह्याचरत्पुरा । । ५.२२ । ।
- Les quadrupèdes et les oiseaux prescrits (comme propres à être mangés) peuvent être tués par les Brahmanes en vue du sacrifice, comme aussi pour la subsistance de ceux qui dépendent d'eux ; car Agastya (le) fit jadis. (Ⅰ)
- Agastya, fameux Richi, auteur prétendu de plusieurs hymnes du Rig Véda et héros des épopées du Mahâbhàrata et du Râmâyana. (Ⅱ)
5. 23  
बभूवुर्हि पुरोडाशा भक्ष्याणां मृगपक्षिणाम् ।
पुराणेष्वपि यज्ञेषु ब्रह्मक्षत्रसवेषु च । । ५.२३ । ।
- En effet il y avait des gâteaux sacrés (faits avec la chair) des quadrupèdes et oiseaux qu'il est permis de manger, dans les sacrifices anciens ainsi que dans les offrandes (faites par) les Brahmanes et les Kchatriyas. (Ⅰ)
5. 24  
यत्किं चित्स्नेहसंयुक्तं भक्ष्यं भोज्यं अगर्हितम् ।
तत्पर्युषितं अप्याद्यं हविःशेषं च यद्भवेत् । । ५.२४ । ।
- Tout aliment non prohibé, même datant de la veille, mêlé à de la graisse, peut être mangé, ainsi que les restes de l'offrande. (Ⅰ)
- L'offrande de beurre clarifié appelée havis. (Ⅱ)
5. 25  
चिरस्थितं अपि त्वाद्यं अस्नेहाक्तं द्विजातिभिः ।
यवगोधूमजं सर्वं पयसश्चैव विक्रिया । । ५.२५ । ।
- Tous les (mets) faits d'orge et de blé, ainsi que ceux préparés avec du lait, peuvent être mangés par les Dvidjas, même quand ils datent d'un certain temps, et sans être mélangés avec de la graisse. (Ⅰ)
5. 26  
एतदुक्तं द्विजातीनां भक्ष्याभक्ष्यं अशेषतः ।
मांसस्यातः प्रवक्ष्यामि विधिं भक्षणवर्जने । । ५.२६ । ।
- Telle est la liste complète des aliments permis ou défendus aux Dvidjas ; je vais maintenant exposer la règle concernant l'usage ou l'abstention des viandes. (Ⅰ)
5. 27  
प्रोक्षितं भक्षयेन्मांसं ब्राह्मणानां च काम्यया ।
यथाविधि नियुक्तस्तु प्राणानां एव चात्यये । । ५.२७ । ।
- On peut manger de la viande après qu'elle a été consacrée, et (pour complaire) au désir des Brahmanes, et quand on a reçu l'autorisation régulière, ou quand la vie est en danger. (Ⅰ)
- Consacrée, c'est-à-dire aspergée d'eau bénite avec récitation des prières ou mantras. — Autorisation : « Dans des cérémonies religieuses où l'usage de la viande est prescrit, telles que le çrâddha, le madhuparka. » (Kull.) — Sur le madhuparka cf. note du vers 41. (Ⅱ)
5. 2  
एवं यथोक्तं विप्राणां स्वधर्मं अनुतिष्ठताम् ।
कथं मृत्युः प्रभवति वेदशास्त्रविदां प्रभो । । ५.२ । ।
- « Seigneur ! Comment la mort a-t-elle prise sur les Brahmanes qui accomplissent leurs devoirs comme il a été dit, et qui connaissent les livres védiques ? » (Ⅰ)
- Vedaçàstra peut s'entendre aussi comme composé copulatif « les Védas et les Castras (traités) ». — Comment, etc. « S'il n'y a pas eu négligence des devoirs, ce qui est la cause de la brièveté de la vie. » (Kull.) (Ⅱ)
5. 3  
स तानुवाच धर्मात्मा महर्षीन्मानवो भृगुः ।
श्रूयतां येन दोषेण मृत्युर्विप्रान्जिघांसति । । ५.३ । ।
- Le vertueux Bhrigou, fils de Manou, répondit à ces grands Sages : « Écoutez pour quelles fautes la mort cherche à détruire l'existence des Brahmanes. (Ⅰ)
5. 4  
अनभ्यासेन वेदानां आचारस्य च वर्जनात् ।
आलस्यादन्नदोषाच्च मृत्युर्विप्राञ् जिघांसति । । ५.४ । ।
- (C'est) pour leur négligence à réciter le Véda, leurs infidélités à la règle de conduite, leur paresse (à remplir leurs devoirs), leurs péchés (contre l'abstinence) des aliments (défendus, que) la mort cherche à détruire les Brahmanes. (Ⅰ)
5. 5  
लशुनं गृञ्जनं चैव पलाण्डुं कवकानि च ।
अभक्ष्याणि द्विजातीनां अमेध्यप्रभवानि च । । ५.५ । ।
- L'ail, l'oignon, l'échalote, les champignons, ne doivent point être mangés par les Dvidjas, non plus que (tous les végétaux) poussant dans l'impureté. (Ⅰ)
5. 6  
लोहितान्वृक्षनिर्यासान्वृश्चनप्रभवांस्तथा ।
शेलुं गव्यं च पेयूषं प्रयत्नेन विवर्जयेत् । । ५.६ । ।
- La sève rouge des arbres, et (les sucs) provenant d'une entaille, le (fruit du) selou, le lait d'une vache qui vient de vêler, doivent être soigneusement évités. (Ⅰ)
- Çelu, Cordia myxa. (Ⅱ)
5. 7  
वृथा कृसरसंयावं पायसापूपं एव च ।
अनुपाकृतमांसानि देवान्नानि हवींषि च । । ५.७ । ।
- Un plat de riz et de grains de sésame, du samyâva, du riz au lait, un gâteau de fleur de farine, qui n'ont pas été offerts à une divinité, ainsi que des viandes non consacrées, la nourriture (destinée) aux Dieux, et les offrandes, (Ⅰ)
- Samyâva gâteau préparé avec « du beurre clarifié, du lait, du sucre, et de la farine de froment ». (Kull.) — Qui n'ont pas été offerts à une divinité, littéralement « préparés en vain ». — Viandes non consacrées « qui n'ont pas été aspergées d'eau en récitant des prières ». (Kull.) — La nourriture destinée aux Dieux appelée naivedya. (Ⅱ)
5. 8  
अनिर्दशाया गोः क्षीरं औष्ट्रं ऐकशफं तथा ।
आविकं संधिनीक्षीरं विवत्सायाश्च गोः पयः । । ५.८ । ।
- Le lait d'une vache qui a vêlé dans les dix jours qui précèdent, d'une chamelle ou d'un solipède, d'une brebis, d'une vache en chaleur ou qui a perdu son veau, (Ⅰ)
5. 9  
आरण्यानां च सर्वेषां मृगाणां माहिषं विना ।
स्त्रीक्षीरं चैव वर्ज्यानि सर्वशुक्तानि चैव हि । । ५.९ । ।
- (Celui) de toutes les bêtes sauvages, sauf le buffle, le lait de femme et tous les liquides aigris doivent être évités. (Ⅰ)
5. 10  
दधि भक्ष्यं च शुक्तेषु सर्वं च दधिसंभवम् ।
यानि चैवाभिषूयन्ते पुष्पमूलफलैः शुभैः । । ५.१० । ।
- Parmi les (liquides) aigris, on peut consommer le lait sûr, et tout ce qui a été préparé avec lui, ainsi que les (substances) extraites des fleurs, racines et fruits purs. (Ⅰ)
5. 11  
क्रव्यादाञ् शकुनान्सर्वांस्तथा ग्रामनिवासिनः ।
अनिर्दिष्टांश्चैकशफांष्टिट्टिभं च विवर्जयेत् । । ५.११ । ।
- On doit s'abstenir de tous les oiseaux de proie, des oiseaux qui vivent dans les villes, des solipèdes non permis (par le Véda), ainsi que de l'oiseau tittibha, (Ⅰ)
- Cet oiseau est le Parra jacana. (Ⅱ)
5. 12  
कलविङ्कं प्लवं हंसं चक्राह्वं ग्रामकुक्कुटम् ।
सारसं रज्जुवालं च दात्यूहं शुकसारिके । । ५.१२ । ।
- Du moineau, de la foulque, du flamant, de l'oie, du coq domestique, de la grive, du coq de bruyère, du pivert, du perroquet, de la corneille, (Ⅰ)
- Foulque : littéralement nageur » (lequel?). — Flamant, hamsa, Phoenicopterus roseus ou cygne. — L'oie : Anas casarca ou le coucou (?). — Le coq domestique : littéralement « coq de village ». — Grue : littéralement « oiseau de marais » (lequel?). Bien entendu nous ne garantissons pas l'identification de tous ces noms d'oiseaux. (Ⅱ)
5. 13  
प्रतुदाञ् जालपादांश्च कोयष्टिनखविष्किरान् ।
निमज्जतश्च मत्स्यादान्सौनं वल्लूरं एव च । । ५.१३ । ।
- Des oiseaux qui frappent avec le bec, des palmipèdes, des vanneaux, des oiseaux qui déchirent avec leurs serres, des plongeons, des oiseaux ichtyophages ; (on doit s'abstenir aussi) de viande fraîche ou de viande séchée, (Ⅰ)
- On peut réunir « plongeons » au terme suivant : « les oiseaux qui plongent pour manger le poisson ». (Ⅱ)
5. 14  
बकं चैव बलाकां च काकोलं खञ्जरीटकम् ।
मत्स्यादान्विड्वराहांश्च मत्स्यानेव च सर्वशः । । ५.१४ । ।
- Du héron, du marabout, du corbeau, du hochequeue, des (animaux) mangeurs de poissons, du porc domestique et de toute sorte de poissons. (Ⅰ)
- Animaux mangeurs de poissons : sans doute les outres et autres du même genre. (Ⅱ)
5. 15  
यो यस्य मांसं अश्नाति स तन्मांसाद उच्यते ।
मत्स्यादः सर्वमांसादस्तस्मान्मत्स्यान्विवर्जयेत् । । ५.१५ । ।
- Celui qui mange la viande (d'un animal) quelconque est dit le mangeur de cet (animal), celui qui mange du poisson est un mangeur de toute (sorte de) viande ; on doit donc s'abstenir du poisson. (Ⅰ)
5. 16  
पाठीनरोहितावाद्यौ नियुक्तौ हव्यकव्ययोः ।
राजीवान्सिंहतुण्डाश्च सशल्काश्चैव सर्वशः । । ५.१६ । ।
- Mais on peut manger le silure et le cyprin, quand ils sont employés pour une offrande aux Dieux ou aux Mânes ; (on peut) aussi (manger) du poisson rayé, du sinhatounda et du sasalca en toute circonstance. (Ⅰ)
- Poisson rayé : (lequel?); les deux autres espèces sont tout à fait inconnues. — Ce vers peut s'entendre de deux manières : ou bien les deux premières espèces sont permises seulement dans un repas en l'honneur des Dieux ou des Mânes, et les trois autres en toute occasion ; c'est le sens que j'ai adopté ; ou bien on peut, comme le fait B. H., comprendre « le pâthïna et le rohita employés dans les offrandes aux Dieux et aux Mânes, le ràjïva, le simhatunda et le saçalka aussi peuvent être mangés en en toute occasion ». (Ⅱ)
5. 17  
न भक्षयेदेकचरानज्ञातांश्च मृगद्विजान् ।
भक्ष्येष्वपि समुद्दिष्टान्सर्वान्पञ्चनखांस्तथा । । ५.१७ । ।
- Qu'on ne mange pas de quadrupèdes ou d'oiseaux solitaires ou inconnus, ni d'animaux à cinq ongles, quand même ils ont été désignés parmi ceux qu'on peut manger. (Ⅰ)
- A quoi bon les avoir permis pour les défendre ensuite ? Cette restriction s'applique peut-être seulement aux « solitaires » ; quant aux inconnus, comment décider s'ils sont permis ou défendus? La traduction de L. serait très satisfaisante, si elle ne modifiait pas un peu le texte, « bien qu'ils ne soient pas au nombre de ceux qu'on ne doit pas manger »; c'est-à-dire que, en dehors des catégories prohibées précédemment, il est encore défendu de manger les animaux solitaires, inconnus, ou pourvus de cinq ongles (sauf, pour ces derniers, l'exception signalée au vers suivant). (Ⅱ)
5. 18  
श्वाविधं शल्यकं गोधां खड्गकूर्मशशांस्तथा ।
भक्ष्यान्पञ्चनखेष्वाहुरनुष्ट्रांश्चैकतोदतह् । । ५.१८ । ।
- Le porc-épic, le hérisson, l'iguane, le rhinocéros, la tortue, le lièvre, sont parmi les animaux à cinq ongles ceux qu'on déclare propres à être mangés, ainsi que les animaux n'ayant de dents qu'à une mâchoire, le chameau excepté. (Ⅰ)
- Iguane, ou suivant L. « le crocodile du Gange ». — Le rhinocéros n'a que trois ongles ; le chameau est dépourvu effectivement des incisives de la mâchoire supérieure, ce qui expliquerait l'expression « à une rangée de dents » ; mais quels sont les autres désignés ici, en dehors du chameau ? Ce trait caractéristique n'existe que chez les lamas, vigognes et alpagas, apparentés au chameau ; or, ce sont des animaux du Nouveau Continent. (Ⅱ)
5. 19  
छत्राकं विड्वराहं च लशुनं ग्रामकुक्कुटम् ।
पलाण्डुं गृञ्जनं चैव मत्या जग्ध्वा पतेद्द्विजः । । ५.१९ । ।
- Le Dvidja qui mange sciemment du champignon, du porc domestique, de l'ail, du coq domestique, des oignons, des échalotes est déchu de sa caste. (Ⅰ)
5. 20  
अमत्यैतानि षड्जग्ध्वा कृच्छ्रं सान्तपनं चरेत् ।
यतिचान्द्रायाणं वापि शेषेषूपवसेदहः । । ५.२० । ।
- Celui qui à son insu mange une de ces six (choses) devra faire (une pénitence dite) sântapana, ou la pénitence lunaire des ascètes ; pour d'autres (aliments défendus) il devra jeûner un jour. (Ⅰ)
- Pour ces pénitences cf. XI, 212, 213, 219. — Un jour et une nuit. (Ⅱ)
5. 21  
संवत्सरस्यैकं अपि चरेत्कृच्छ्रं द्विजोत्तमः ।
अज्ञातभुक्तशुद्ध्यर्थं ज्ञातस्य तु विषेशतः । । ५.२१ । ।
- Une fois l'an un Brahmane accomplira une pénitence (simple) pour se purifier des aliments (prohibés) qu'il aurait mangés sans le savoir ; pour ceux (qu'il a mangés) sciemment (il devra faire une pénitence) particulière. (Ⅰ)
- La pénitence simple est appelée Krcchra. (Ⅱ)
5. 28  
प्राणस्यान्नं इदं सर्वं प्रजापतिरकल्पयत् ।
स्थावरं जङ्गमं चैव सर्वं प्राणस्य भोजनम् । । ५.२८ । ।
- Le Seigneur des créatures a créé tout cet (univers) pour (être) le soutien de l'existence ; tout ce qui est inanimé et animé est le soutien de l'existence. (Ⅰ)
5. 29  
चराणां अन्नं अचरा दंष्ट्रिणां अप्यदंष्ट्रिणः ।
अहस्ताश्च सहस्तानां शूराणां चैव भीरवः । । ५.२९ । ।
- Les (êtres) inanimés servent de nourriture aux (êtres) animés, les (animaux) dépourvus de crocs à ceux qui en sont pourvus, les (animaux) sans mains à ceux qui en ont, les (créatures) timides à celles qui ont du courage. (Ⅰ)
- De crocs : les crocs sont le signe caractéristique des carnassiers. (Ⅱ)
5. 30  
नात्ता दुष्यत्यदन्नाद्यान्प्राणिनोऽहन्यहन्यपि ।
धात्रैव सृष्टा ह्याद्याश्च प्राणिनोऽत्तार एव च । । ५.३० । ।
- Celui qui même chaque jour mange les animaux dont la viande est permise ne commet point de fautes ; car le Créateur a fait aussi bien les créatures destinées à être mangées que ceux qui les mangent. (Ⅰ)
- Dont la viande est permise : littéralement : « mangeables, âdya ». — Peut-être le sens est-il « destinés à être sa nourriture. » (Ⅱ)
5. 31  
यज्ञाय जग्धिर्मांसस्येत्येष दैवो विधिः स्मृतः ।
अतोऽन्यथा प्रवृत्तिस्तु राक्षसो विधिरुच्यते । । ५.३१ । ।
- « Manger de la viande (seulement) au sacrifice », cette règle est déclarée celle des Dieux ; c'est pourquoi l'usage (de la viande) en toute autre circonstance est appelé la coutume des Démons. (Ⅰ)
5. 32  
क्रीत्वा स्वयं वाप्युत्पाद्य परोपकृतं एव वा ।
देवान्पितॄंश्चार्चयित्वा खादन्मांसं न दुष्यति । । ५.३२ । ।
- Celui qui mange de la viande après avoir honoré les Dieux et les Mânes, ne commet aucun péché, soit qu'il l'ait achetée, ou qu'il ait tué lui-même (l'animal), ou qu'elle lui ait été donnée par un autre. (Ⅰ)
- Honorer les Dieux, c'est leur offrir une part des aliments. — Qu'il ait tué lui-même : le terme utpâdya est vague. D'autres entendent par là « qu'il a obtenue lui-même » ou « qu'il a élevée lui-même ». (Ⅱ)
5. 33  
नाद्यादविधिना मांसं विधिज्ञोऽनापदि द्विजः ।
जग्ध्वा ह्यविधिना मांसं प्रेतस्तैरद्यतेऽवशः । । ५.३३ । ।
- Un Dvidja connaissant la Loi, à moins de nécessité absolue, ne doit pas manger de viande contrairement à la règle ; car s'il en mange contre la règle, il sera après sa mort dévoré sans merci par les (animaux qu'il a mangés). (Ⅰ)
- Sans merci : littéralement : « malgré lui ». (Ⅱ)
5. 34  
न तादृशं भवत्येनो मृगहन्तुर्धनार्थिनः ।
यादृशं भवति प्रेत्य वृथामांसानि खादतः । । ५.३४ । ।
- Le crime d'avoir tué des bêtes sauvages en vue d'un profit est (considéré comme) moins grave dans l'autre vie, que celui d'avoir mangé de la viande sans un motif religieux. (Ⅰ)
- En vue d'un profit, fait allusion au chasseur de profession. 37. Sans un motif, c'est-à-dire « sans destination aux divinités et autres ». (Kull.) (Ⅱ)
5. 35  
नियुक्तस्तु यथान्यायं यो मांसं नात्ति मानवः ।
स प्रेत्य पशुतां याति संभवानेकविंशतिम् । । ५.३५ । ।
- Au contraire l'homme prié conformément au rite, qui refuse de manger de la viande (dans une cérémonie religieuse) devient après sa mort un animal pendant vingt et une existences successives. (Ⅰ)
5. 36  
असंस्कृतान्पशून्मन्त्रैर्नाद्याद्विप्रः कदा चन ।
मन्त्रैस्तु संस्कृतानद्याच्छाश्वतं विधिं आस्थितः । । ५.३६ । ।
- Un Brahmane ne doit jamais manger (la chair) d'animaux non consacrés par les prières ; mais qu'il mange en se conformant à la règle éternelle (la viande) consacrée par les prières. (Ⅰ)
5. 37  
कुर्याद्घृतपशुं सङ्गे कुर्यात्पिष्टपशुं तथा ।
न त्वेव तु वृथा हन्तुं पशुं इच्छेत्कदा चन । । ५.३७ । ।
- S'il a envie (de viande), qu'il fabrique un animal avec de la graisse ou de la fleur de farine ; mais qu'il ne désire jamais tuer un animal sans un motif (religieux). (Ⅰ)
5. 38  
यावन्ति पशुरोमाणि तावत्कृत्वो ह मारणम् ।
वृथापशुघ्नः प्राप्नोति प्रेत्य जन्मनि जन्मनि । । ५.३८ । ।
- Autant il y a de poils sur la bête, autant de fois celui qui l'a tuée sans motif endurera une mort violente dans ses existences successives après la mort. (Ⅰ)
5. 39  
यज्ञार्थं पशवः सृष्टाः स्वयं एव स्वयंभुवा ।
यज्ञोऽस्य भूत्यै सर्वस्य तस्माद्यज्ञे वधोऽवधः । । ५.३९ । ।
- C'est l'Être existant par lui-même qui a créé les animaux en vue du sacrifice ; le sacrifice (est institué) pour la prospérité de tout cet (univers) ; c'est pourquoi le meurtre (commis) pour le sacrifice n'est pas un meurtre. (Ⅰ)
5. 40  
ओषध्यः पशवो वृक्षास्तिर्यञ्चः पक्षिणस्तथा ।
यज्ञार्थं निधनं प्राप्ताः प्राप्नुवन्त्युत्सृतीः पुनः । । ५.४० । ।
- Les plantes, le bétail, les arbres, les animaux, les oiseaux égorgés en vue du sacrifice renaissent dans des existences supérieures. (Ⅰ)
- Parmi les animaux Kull. mentionne « les tortues et autres ». (Ⅱ)
5. 41  
मधुपर्के च यज्ञे च पितृदैवतकर्मणि ।
अत्रैव पशवो हिंस्या नान्यत्रेत्यब्रवीन्मनुः । । ५.४१ । ।
- Lorsque (l'on offre à un hôte) la mixture de miel, (qu'on fait) un sacrifice ou une offrande aux Mânes et aux Dieux, alors seulement on doit égorger des animaux, et non dans aucune autre occasion : ainsi l'a proclamé Manou. (Ⅰ)
- Le madhuparka est un plat que l'on offre à un hôte, et qui est fait d'un mélange de lait suri avec du miel et du beurre. (Ⅱ)
5. 77  
निर्दशं ज्ञातिमरणं श्रुत्वा पुत्रस्य जन्म च ।
सवासा जलं आप्लुत्य शुद्धो भवति मानवः । । ५.७७[७६ं] । ।
- Un homme qui apprend après le délai de dix jours la mort d'un parent (Sapinda) ou la naissance d'un fils, se purifie en se baignant dans l'eau avec ses vêtements. (Ⅰ)
5. 78  
बाले देशान्तरस्थे च पृथक्पिण्डे च संस्थिते ।
सवासा जलं आप्लुत्य सद्य एव विशुध्यति । । ५.७८[७७ं] । ।
- Lorsqu'un enfant (qui n'a pas fait sa dentition) ou qu'un parent Samânodaka meurt en pays étranger, on se purifie instantanément, rien qu'en se baignant avec ses vêtements. (Ⅰ)
5. 42  
एष्वर्थेषु पशून्हिंसन्वेदतत्त्वार्थविद्द्विजः ।
आत्मानं च पशुं चैव गमयत्युत्तमं गतिम् । । ५.४२ । ।
- Un Dvidja connaissant le véritable sens du Véda, qui égorge un animal pour cette fin, fait entrer l'animal et luimême dans la félicité suprême. (Ⅰ)
5. 43  
गृहे गुरावरण्ये वा निवसन्नात्मवान्द्विजः ।
नावेदविहितां हिंसां आपद्यपि समाचरेत् । । ५.४३ । ।
- Qu'il habite dans sa (propre) maison ou chez son maître spirituel, ou dans la forêt, un Dvidja d'un caractère généreux ne doit pas, même en cas de détresse, commettre aucune violence (sur un être animé) qui ne soit autorisée par le Véda. (Ⅰ)
5. 44  
या वेदविहिता हिंसा नियतास्मिंश्चराचरे ।
अहिंसां एव तां विद्याद्वेदाद्धर्मो हि निर्बभौ । । ५.४४ । ।
- Sachez que le mal (fait) aux êtres animés et inanimés, (dans les cas) autorisés et prescrits par le Véda, n'est pas proprement du mal, car c'est du Véda que découle la Loi morale. (Ⅰ)
- Niyatà peut être rapporté à carâcare, « le mal commis sur les êtres animés et inanimés », et alors il faut supprimer un des deux termes « autorisé et prescrit ». — Car c'est du Véda que découle la loi morale, c'est-à-dire une chose n'est juste ou injuste qu'autant que le Véda la proclame telle ; donc le mal prescrit par le Véda n'est pas du mal. (Ⅱ)
5. 45  
योऽहिंसकानि भूतानि हिनस्त्यात्मसुखेच्छया ।
स जीवांश्च मृतश्चैव न क्व चित्सुखं एधते । । ५.४५ । ।
- Celui qui fait du mal à des créatures inoffensives pour son plaisir, ne prospère ni pendant sa vie, ni après sa mort. (Ⅰ)
5. 46  
यो बन्धनवधक्लेशान्प्राणिनां न चिकीर्षति ।
स सर्वस्य हितप्रेप्सुः सुखं अत्यन्तं अश्नुते । । ५.४६ । ।
- Celui qui ne cherche pas à faire souffrir aux créatures la captivité ou la mort, (et) désire le bien de tous les (êtres), obtient la félicité suprême. (Ⅰ)
- On peut comprendre le composé bandhanavadhakleça de deux manières : « la peine des liens et de la mort » ou bien « les liens, la mort et les peines ». (Ⅱ)
5. 47  
यद्ध्यायति यत्कुरुते रतिं बध्नाति यत्र च ।
तदवाप्नोत्ययत्नेन यो हिनस्ति न किं चन । । ५.४७ । ।
- Celui qui ne fait de mal à aucun (être), réussit sans difficulté dans toutes les choses qu'il projette, qu'il entreprend, et auxquelles il attache son plaisir. (Ⅰ)
- Au lieu de rati, plaisir, certaines éditions ont dhrti : « il attache sa pensée ». (Ⅱ)
5. 48  
नाकृत्वा प्राणिनां हिंसां मांसं उत्पद्यते क्व चित् ।
न च प्राणिवधः स्वर्ग्यस्तस्मान्मांसं विवर्जयेत् । । ५.४८ । ।
- On ne peut se procurer de viande autrement qu'en faisant violence aux êtres animés, et le meurtre des animaux, empêche d'obtenir le ciel; on doit donc s'abstenir de viande. (Ⅰ)


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