Chapitre 7
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(Ⅰ)
(Ⅱ)


7. 37  
ब्राह्मणान्पर्युपासीत प्रातरुत्थाय पार्थिवः ।
त्रैविद्यवृद्धान्विदुषस्तिष्ठेत्तेषां च शासने । । ७.३७ । ।
- Levé de bonne heure, le prince honorera les Brahmanes versés dans la science des trois (Védas) et instruits (des règles de la politique), et il suivra leurs conseils. (Ⅰ)
- Litt. : « versés dans la triple science sacrée », c'est-à-dire « possédant la connaissance du Rg Véda, du Yajur Véda et du Sâma Véda ». (Kull.) Manou ne reconnaît pas le quatrième Véda, l'Atharva Véda. (Ⅱ)
7. 38  
वृद्धांश्च नित्यं सेवेत विप्रान्वेदविदः शुचीन् ।
वृद्धसेवी हि सततं रक्षोभिरपि पूज्यते । । ७.३८ । ।
- Qu'il honore constamment les Brahmanes âgés, instruits dans les Védas et purs ; car celui qui honore les vieillards est toujours respecté même par les Démons. (Ⅰ)
- Honorer les Brahmanes, c'est leur faire des présents. (Ⅱ)
7. 39  
तेभ्योऽधिगच्छेद्विनयं विनीतात्मापि नित्यशः ।
विनीतात्मा हि नृपतिर्न विनश्यति कर्हि चित् । । ७.३९ । ।
- Qu'il apprenne toujours d'eux la modestie, lors même qu'il serait lui-même modeste ; car un roi modeste ne périt jamais. (Ⅰ)
- Vinaya « modestie », ou peut-être « bonne conduite. » (Ⅱ)
7. 40  
बहवोऽविनयान्नष्टा राजानः सपरिच्छदाः ।
वनस्था अपि राज्यानि विनयात्प्रतिपेदिरे । । ७.४० । ।
- Le manque de modestie a perdu maint roi avec son entourage ; par la modestie de simples anachorètes ont gagné des royaumes. (Ⅰ)
- Son entourage « ses éléphants, chevaux, trésors, etc. ». (Kull.) (Ⅱ)
7. 41  
वेनो विनष्टोऽविनयान्नहुषश्चैव पार्थिवः ।
सुदाः पैजवनश्चैव सुमुखो निमिरेव च । । ७.४१ । ।
- Le manque de modestie perdit Vêna et le roi Nahoucha, et Soudas fils de Pidjavana et Soumoukha et Nimi. (Ⅰ)
- Vena fils d'Anga, descendant de Manu Svâyambhuva, devenu roi voulut interdire les sacrifices : les Sages, après d'inutiles remontrances, le tuèrent avec des brins d'herbe consacrée. Nahusha, roi de Pratishthâna voulu, se faire porter par des Brahmanes : « Comme ils allaient trop lentement à son gré, il s'oublia au point de frapper la tête sacrée d'Agastya en lui disant: « Sarpa, sarpa (avance, avance) »; le saint irrité répéta les mêmes mots, mais dans un autre sens ; dans sa bouche ils signifiaient : marche, serpent. En effet Nahusha fut changé en serpent. » (Note de L.) — Sudâs est un roi qui paraît fréquemment dans le Rig-Véda et à la cour duquel auraient vécu les Saints rivaux Vasishtha et Viçvâmitra. (Cf. Dowson. Dict. of Hindu Mythology.) — Sumukha (?). — Nimi, roi de Mithilà, était fils d'Ikshvàku et fut victime d'une malédiction du Sage Vasisbtha, qui lui ôta sa forme corporelle. — Prthu, roi de la race solaire, et descendant d'Ikshvàku ; ce nom est commun à bien des rois et il est difficile de dire auquel il est fait allusion ici. — Manu (?). — Le fils de Gâdhi Viçvâmitra, Sage célèbre, était né Kchatriya, mais par ses austérités intenses, il s'éleva à la caste des Brahmanes et devint un des Sept grands Richis. Plusieurs des légendes auxquelles il est fait allusion ici se trouvent dans les épopées indiennes. (Ⅱ)
7. 42  
पृथुस्तु विनयाद्राज्यं प्राप्तवान्मनुरेव च ।
कुबेरश्च धनैश्वर्यं ब्राह्मण्यं चैव गाधिजः । । ७.४२ । ।
- Au contraire par la modestie Prithou et Manou ont gagné la royauté, Koubera la souveraineté des richesses, et le fils de Gâdhi le rang de Brahmane. (Ⅰ)
7. 43  
त्रैविद्येभ्यस्त्रयीं विद्यां दण्डनीतिं च शाश्वतीम् ।
आन्वीक्षिकीं चात्मविद्यां वार्तारम्भांश्च लोकतः । । ७.४३ । ।
- De ceux qui sont versés dans les trois Védas il apprendra la triple science (du Véda) et les (principes) éternels de la politique, la logique, la connaissance de l'Âme (suprême); du peuple (il apprendra) la pratique des (diverses) professions. (Ⅰ)
- La politique : dandaniti signifie littéralement « l'application des châtiments ». — La connaissance de l'âme (suprême), ou peut-être « la connaissance de soi-même », âtman admet les deux interprétations. (Ⅱ)
7. 44  
इन्द्रियाणां जये योगं समातिष्ठेद्दिवानिशम् ।
जितेन्द्रियो हि शक्नोति वशे स्थापयितुं प्रजाः । । ७.४४ । ।
- Qu'il s'applique jour et nuit à vaincre ses sens : car (un roi) qui a vaincu ses sens peut (seul) tenir ses sujets dans l'obéissance. (Ⅰ)
7. 45  
दश कामसमुत्थानि तथाष्टौ क्रोधजानि च ।
व्यसनानि दुरन्तानि प्रयत्नेन विवर्जयेत् । । ७.४५ । ।
- Qu'il évite avec soin les dix vices produits par l'amour du plaisir, ainsi que les huit engendrés par la colère, qui (tous aboutissent à) une triste fin. (Ⅰ)
7. 46  
कामजेषु प्रसक्तो हि व्यसनेषु महीपतिः ।
वियुज्यतेऽर्थधर्माभ्यां क्रोधजेष्वात्मनैव तु । । ७.४६ । ।
- Car un roi adonné aux vices produits par l'amour du plaisir perd sa richesse et sa vertu ; (adonné aux vices) engendrés par la colère, (il perd) même l'existence. (Ⅰ)
- Il perd l'existence « parla colère de ses sujets ». (Kull.) (Ⅱ)
7. 47  
मृगयाक्षो दिवास्वप्नः परिवादः स्त्रियो मदः ।
तौर्यत्रिकं वृथाट्या च कामजो दशको गणः । । ७.४७ । ।
- Lâchasse, les dés, le sommeil de jour, la médisance, les femmes, l'ivrognerie, la danse, le chant, la musique et les voyages inutiles, telle est la catégorie des dix vices produits par l'amour du plaisir. (Ⅰ)
7. 48  
पैशुन्यं साहसं द्रोह ईर्ष्यासूयार्थदूषणम् ।
वाग्दण्डजं च पारुष्यं क्रोधजोऽपि गणोऽष्टकः । । ७.४८ । ।
- La malice, la violence, la tromperie, l'envie, la calomnie, l'usurpation de la propriété, les injures ou les voies de fait, voilà la catégorie des huit vices engendrés par la colère. (Ⅰ)
- La malice, paiçunyam, c'est suivant Kull. « l'action de divulguer les fautes ignorées ». (Ⅱ)
7. 49  
द्वयोरप्येतयोर्मूलं यं सर्वे कवयो विदुः ।
तं यत्नेन जयेल्लोभं तज्जावेतावुभौ गणौ । । ७.४९ । ।
- Qu'il s'applique â vaincre la convoitise, reconnue par tous les sages comme la racine de ces deux (classes de vices); en effet ces deux classes (de vices) en dérivent. (Ⅰ)
7. 56  
तैः सार्धं चिन्तयेन्नित्यं सामान्यं संधिविग्रहम् ।
स्थानं समुदयं गुप्तिं लब्धप्रशमनानि च । । ७.५६ । ।
- Qu'il examine continuellement avec eux les (questions) ordinaires de paix et de guerre, l'état (du royaume), les revenus, la protection (de sa personne et de ses sujets) et la consolidation (du bien) acquis. (Ⅰ)
- Ordinaires, sâmânyam, ou peut-être, comme le traduit L., « qui doivent être discutées en commun ». On peut aussi faire de ce mot un adverbe « en commun. » — L'état du royaume : sthàna signifie suivant Kull. « l'armée, le trésor, la capitale et le royaume ». — La consolidation du bien acquis. B. a adopté une autre interprétation, « la sanctification de ses gains (par des dons pieux) ». (Ⅱ)
7. 57  
तेषां स्वं स्वं अभिप्रायं उपलभ्य पृथक्पृथक् ।
समस्तानां च कार्येषु विदध्याद्धितं आत्मनः । । ७.५७ । ।
- Après avoir consulté l'opinion de chacun d'eux isolément, et celle d'eux tous réunis, qu'il fasse ce qui est avantageux â ses affaires. (Ⅰ)
7. 58  
सर्वेषां तु विशिष्टेन ब्राह्मणेन विपश्चिता ।
मन्त्रयेत्परमं मन्त्रं राजा षाड्गुण्यसंयुतम् । । ७.५८ । ।
- Quant aux questions les plus importantes concernant les six articles (principaux de la politique), il doit les traiter avec un Brahmane instruit, le plus éminent de tous ces (conseillers). (Ⅰ)
- Les six articles principaux (cf. v. 160) sont « alliance, guerre, marche, campement, division des forces, recherche d'une protection », ou bien ceux qui sont énumérés au v. 56 « paix, guerre, état du royaume, revenus, protection de sa personne et de ses sujets, et consolidation du bien acquis ». (Ⅱ)
7. 59  
नित्यं तस्मिन्समाश्वस्तः सर्वकार्याणि निःक्षिपेत् ।
तेन सार्धं विनिश्चित्य ततः कर्म समारभेत् । । ७.५९ । ।
- Plein de confiance(en celui-ci), il doit toujours le charger de toutes les affaires ; après avoir délibéré avec lui, il doit exécuter les entreprises. (Ⅰ)
7. 60  
अन्यानपि प्रकुर्वीत शुचीन्प्राज्ञानवस्थितान् ।
सम्यगर्थसमाहर्तॄनमात्यान्सुपरीक्षितान् । । ७.६० । ।
- Il doit aussi désigner d'autres ministres intègres, experts, fermes, bons collecteurs d'impôts, éprouvés. (Ⅰ)
7. 61  
निर्वर्तेतास्य यावद्भिरितिकर्तव्यता नृभिः ।
तावतोऽतन्द्रितान्दक्षान्प्रकुर्वीत विचक्षणान् । । ७.६१ । ।
- Autant l'exécution de ses affaires requiert de personnes, autant il doit en désigner qui soient infatigables, habiles et expérimentées. (Ⅰ)
7. 62  
तेषां अर्थे नियुञ्जीत शूरान्दक्षान्कुलोद्गतान् ।
शुचीनाकरकर्मान्ते भीरूनन्तर्निवेशने । । ७.६२ । ।
- Parmi ces (gens) il doit préposer ceux qui sont braves, habiles, bien nés et intègres aux finances et à l'exploitation des mines ; (quant à) ceux qui sont timides, (il doit les employer) dans l'intérieur de son palais. (Ⅰ)
- Aux finances, littéralement « au gain, aux revenus. » On peut aussi construire autrement la phrase « il doit employer les braves, les habiles et les bien nés aux revenus, les intègres aux mines, les timides dans l'intérieur de son palais », ce qui ferait trois catégories au lieu de deux. Cette dernière prescription est ainsi justifiée par le commentaire de Kull. : « parce que des gens courageux, voyant fréquemment le roi seul ou entouré de ses femmes, pourraient le tuer à l'instigation de ses ennemis. » (Ⅱ)
7. 63  
दूतं चैव प्रकुर्वीत सर्वशास्त्रविशारदम् ।
इङ्गिताकारचेष्टज्ञं शुचिं दक्षं कुलोद्गतम् । । ७.६३ । ।
- Qu'il désigne aussi un ambassadeur versé dans toutes les sciences, comprenant les signes, le maintien et les gestes, intègre, habile et bien né. (Ⅰ)
- Toutes les sciences : littéralement « tous les castras ou traités spéciaux ». (Ⅱ)
7. 64  
अनुरक्तः शुचिर्दक्षः स्मृतिमान्देशकालवित् ।
वपुष्मान्वीतभीर्वाग्मी दूतो राज्ञः प्रशस्यते । । ७.६४ । ।
- On fait cas de l'ambassadeur d'un roi (quand il est) dévoué, intègre, habile, doué d'une bonne mémoire, connaissant le temps et le lieu (opportuns), beau, brave et éloquent. (Ⅰ)
- Dévoué : anurakta est ici pris avec la valeur active : pourtant Kull. l'entend autrement : « aimé du peuple ». (Ⅱ)
7. 65  
अमात्ये दण्ड आयत्तो दण्डे वैनयिकी क्रिया ।
नृपतौ कोशराष्ट्रे च दूते संधिविपर्ययौ । । ७.६५ । ।
- L'armée dépend du général, le maintien de l'ordre (dépend) de l'armée, les trésors et le royaume (dépendent) du roi, la paix et son contraire (la guerre) de l'ambassadeur. (Ⅰ)
- Du général : littéralement « du ministre »; mais Kull. donne « senâpati ». — L. traduit : « Le bon ordre dépend de la juste application des peines » ; en effet le sens ordinaire de danda est « châtiment. » Mais ce mot est expliqué par Kull. « la puissance consistant en éléphants, chevaux, chars, fantassins, etc. ». (Ⅱ)
7. 66  
दूत एव हि संधत्ते भिनत्त्येव च संहतान् ।
दूतस्तत्कुरुते कर्म भिद्यन्ते येन मानवः । । ७.६६ । ।
- Car l'ambassadeur seul rapproche (les adversaires) et divise les alliés ; l'ambassadeur négocie les affaires d'où résulte la désunion ou l'union. (Ⅰ)
7. 67  
स विद्यादस्य कृत्येषु निर्गूढेङ्गितचेष्टितैः ।
आकारं इङ्गितं चेष्टां भृत्येषु च चिकीर्षितम् । । ७.६७ । ।
- Dans les négociations il doit deviner le maintien, les gestes et les actes (du souverain étranger) par les gestes et les actes de ses (émissaires) secrets, et (pénétrer) ses intentions par les serviteurs (de celui-ci). (Ⅰ)
7. 68  
बुद्ध्वा च सर्वं तत्त्वेन परराजचिकीर्षितम् ।
तथा प्रयत्नं आतिष्ठेद्यथात्मानं न पीडयेत् । । ७.६८ । ।
- Informé exactement (par son ambassadeur) des intentions du souverain étranger, (le roi) devra prendre ses mesures pour qu'il ne puisse lui faire aucun mal. (Ⅰ)
7. 69  
जाङ्गलं सस्यसंपन्नं आर्यप्रायं अनाविलम् ।
रम्यं आनतसामन्तं स्वाजीव्यं देशं आवसेत् । । ७.६९ । ।
- Il devra habiter un pays sec, fertile en productions, peuplé surtout d'Âryas, salubre, agréable, (entouré) de voisins pacifiques, et où la vie soit plantureuse. (Ⅰ)
7. 70  
धन्वदुर्गं महीदुर्गं अब्दुर्गं वार्क्षं एव वा ।
नृदुर्गं गिरिदुर्गं वा समाश्रित्य वसेत्पुरम् । । ७.७० । ।
- Qu'il s'établisse dans une ville dont l'accès est défendu soit par un désert, soit par de la terre, soit par de l'eau, soit par des bois, soit par des soldats, soit par des montagnes. (Ⅰ)
- Un désert « d'une étendue de cinq yojanas ». — Par de la terre « un mur de pierres ou de briques ». (Kull.) (Ⅱ)
7. 71  
सर्वेण तु प्रयत्नेन गिरिदुर्गं समाश्रयेत् ।
एषां हि बाहुगुण्येन गिरिदुर्गं विशिष्यते । । ७.७१ । ।
- Qu'il tâche autant que possible d'occuper une (ville) protégée par des montagnes ; en effet parmi toutes les (autres places) une (ville) protégée par des montagnes l'emporte par de nombreux avantages. (Ⅰ)
7. 72  
त्रिण्याद्यान्याश्रितास्त्वेषां मृगगर्ताश्रयाप्चराः ।
त्रीण्युत्तराणि क्रमशः प्लवंगमनरामराः । । ७.७२ । ।
- Parmi ces (diverses sortes de places), les trois premières sont occupées par les bêtes (sauvages), les rats, les animaux aquatiques, les trois dernières dans l'ordre par les singes, les hommes, les Dieux. (Ⅰ)
- C'est-à-dire « les déserts servent d'abri aux bêtes sauvages, la terre aux rats, l'eau aux animaux aquatiques, les bois aux singes, etc. » (Ⅱ)
7. 73  
यथा दुर्गाश्रितानेतान्नोपहिंसन्ति शत्रवः ।
तथारयो न हिंसन्ति नृपं दुर्गसमाश्रितम् । । ७.७३ । ।
- De même que ces (êtres) réfugiés dans leurs repaires sont à l'abri de leurs ennemis, ainsi les ennemis d'un roi ne peuvent lui faire de mal quand il est abrité dans sa forteresse. (Ⅰ)
7. 74  
एकः शतं योधयति प्राकारस्थो धनुर्धरः ।
शतं दशसहस्राणि तस्माद्दुर्गं विधीयते । । ७.७४ । ।
- Un seul archer placé sur un rempart tient tête à cent (assiégeants) ; cent (archers tiennent tête) à dix mille ; c'est pourquoi l'on recommande (d'avoir) des forteresses. (Ⅰ)
7. 75  
तत्स्यादायुधसंपन्नं धनधान्येन वाहनैः ।
ब्राह्मणैः शिल्पिभिर्यन्त्रैर्यवसेनोदकेन च । । ७.७५ । ।
- La (forteresse) doit être pourvue d'armes, d'argent, de grains, de bêtes de somme, de Brahmanes, d'artisans, d'engins, de fourrage et d'eau. (Ⅰ)
7. 76  
तस्य मध्ये सुपर्याप्तं कारयेद्गृहं आत्मनः ।
गुप्तं सर्वर्तुकं शुभ्रं जलवृक्षसमन्वितम् । । ७.७६ । ।
- Au milieu de cette (place, le roi) doit se bâtir pour lui-même un palais très spacieux, protégé, propre à toutes les saisons, resplendissant, pourvu d'eau et d'arbres. (Ⅰ)
- Protégé « par des fossés, des murs, etc. ». (Kull.) — Resplendissant « de chaux ». (Ⅱ)
7. 77  
तदध्यास्योद्वहेद्भार्यां सवर्णां लक्षणान्विताम् ।
कुले महति संभूतां हृद्यां रूपगुणान्वीताम् । । ७.७७ । ।
- Logé dans ce (palais), qu'il épouse une femme de même caste, ayant (sur son corps) les marques propices, issue d'une grande famille, charmante, unissant la beauté et les vertus. (Ⅰ)
7. 78  
पुरोहितं च कुर्वीत वृणुयादेव च र्त्विजः ।
तेऽस्य गृह्याणि कर्माणि कुर्युर्वैतानिकानि च । । ७.७८ । ।
- Qu'il désigne un prêtre de la maison et choisisse des prêtres officiants, chargés d'accomplir pour lui les cérémonies domestiques et celles qui se font avec les trois feux sacrés. (Ⅰ)
- Le prêtre de la maison s'appelle purohita, le prêtre officiant rtvij. (Ⅱ)
7. 79  
यजेत राजा क्रतुभिर्विविधैराप्तदक्षिणैः ।
धर्मार्थं चैव विप्रेभ्यो दद्याद्भोगान्धनानि च । । ७.७९ । ।
- Un roi doit offrir divers sacrifices accompagnés d'abondants présents et en vue d'acquérir des mérites, il doit donner aux Brahmanes jouissances et richesses. (Ⅰ)
- En vue d'acquérir des mérites : dharmârtham peut s'entendre aussi « pour remplir son devoir » ou bien « pour la vertu ». — Jouissances « des femmes, des maisons, des couches, etc. ». — Des richesses « de l'or, des vêtements, etc. ». (Kull.) (Ⅱ)
7. 80  
सांवत्सरिकं आप्तैश्च राष्ट्रादाहारयेद्बलिम् ।
स्याच्चाम्नायपरो लोके वर्तेत पितृवन्नृषु । । ७.८० । ।
- Il doit faire percevoir dans son royaume le tribut annuel par des (personnes) de confiance ; il doit être (dans ses rapports) avec le monde toujours observateur de la loi, et se conduire comme un père envers ses sujets. (Ⅰ)
- Dans ses rapports avec le monde, ou tout simplement « dans le monde ». (Ⅱ)
7. 81  
अध्यक्षान्विविधान्कुर्यात्तत्र तत्र विपश्चितः ।
तेऽस्य सर्वाण्यवेक्षेरन्नृणां कार्याणि कुर्वताम् । । ७.८१ । ।
- Qu'il désigne divers inspecteurs intelligents pour tel ou tel service, chargés de surveiller tous les actes des hommes qui font ses affaires. (Ⅰ)
7. 82  
आवृत्तानां गुरुकुलाद्विप्राणां पूजको भवेत् ।
नृपाणां अक्षयो ह्येष निधिर्ब्राह्मोऽभिधीयते । । ७.८२ । ।
- Qu'il honore (par des présents) les Brahmanes revenus de la maison de leur précepteur ; car ce (qu'il donne) aux Brahmanes est déclaré le trésor impérissable d'un roi. (Ⅰ)
- Revenus de la maison de leur précepteur, c'est-à-dire ayant terminé leur noviciat « après avoir étudié le Véda ». (Kull.) (Ⅱ)
7. 83  
न तं स्तेना न चामित्रा हरन्ति न च नश्यति ।
तस्माद्राज्ञा निधातव्यो ब्राह्मणेष्वक्षयो निधिः । । ७.८३ । ।
- Ni voleurs, ni ennemis ne le peuvent ravir, et il ne se perd point ; c'est pourquoi (ce) trésor impérissable doit être déposé par le roi chez les Brahmanes. (Ⅰ)
7. 84  
न स्कन्दते न व्यथते न विनश्यति कर्हि चित् ।
वरिष्ठं अग्निहोत्रेभ्यो ब्राह्मणस्य मुखे हुतम् । । ७.८४ । ।
- L'offrande mise en la bouche d'un Brahmane n'est ni répandue, ni desséchée, ni perdue ; elle est supérieure à l'oblation au feu. (Ⅰ)
7. 85  
समं अब्राह्मणे दानं द्विगुणं ब्राह्मणब्रुवे ।
प्राधीते शतसाहस्रं अनन्तं वेदपारगे । । ७.८५ । ।
- Le don (fait) à quelqu'un qui n'est pas Brahmane (procure une récompense) égale (au don; fait) à un (homme) qui se dit Brahmane, (une récompense) double ; à un (Brahmane) instruit (une récompense) cent mille fois plus grande ; à celui qui a appris en entier le Véda (une récompense) infinie. (Ⅰ)
- Égale au don, ou bien « une récompense ordinaire. » (Ⅱ)
7. 86  
पात्रस्य हि विशेषेण श्रद्दधानतयैव च ।
अल्पं वा बहु वा प्रेत्य दानस्य फलं अश्नुते । । ७.८६ । ।
- Car selon les qualités du récipient et la foi (du donateur), le don (procure) après la mort une récompense petite ou grande. (Ⅰ)
- Il y a ici un vers interpolé, rejeté par Kull., dont le sens est : « Un objet donné avec foi, suivant la règle de lieu et de temps, à un récipient (digne, est) ce qui mène le devoir à la perfection. » (Ⅱ)
7. 87  
देशकालविधानेन द्रव्यं श्रद्धासमन्वितम् ।
पात्रे प्रदीयते यत्तु तद्धर्मस्य प्रसाधनम् । । ७.८७ं । ।
- Provoqué par (un adversaire) égal, supérieur ou inférieur (en force), un roi protecteur de ses sujets ne doit pas refuser le combat, se souvenant des devoirs d'un Kchatriya. (Ⅰ)
7. 88  
समोत्तमाधमै राजा त्वाहूतः पालयन्प्रजाः ।
न निवर्तेत संग्रामात्क्षात्रं धर्मं अनुस्मरन् । । ७.८७[८८ं] । ।
- Ne pas lâcher pied en une bataille, protéger ses sujets, obéir aux Brahmanes, c'est pour un roi le meilleur moyen de prospérer. (Ⅰ)
7. 89  
संग्रामेष्वनिवर्तित्वं प्रजानां चैव पालनम् ।
शुश्रूषा ब्राह्मणानां च राज्ञां श्रेयस्करं परम् । । ७.८८[८९ं] । ।
- Des rois qui désireux de se tuer l'un l'autre dans une bataille combattent avec toute leur énergie, sans tourner le dos, vont au ciel. (Ⅰ)
7. 90  
आहवेषु मिथोऽन्योन्यं जिघांसन्तो महीक्षितः ।
युध्यमानाः परं शक्त्या स्वर्गं यान्त्यपराङ्मुखाः । । ७.८९[९०ं] । ।
- (Un roi) dans un combat ne doit point tuer ses ennemis avec des armes cachées, ni avec des flèches empennées ou empoisonnées, ni avec des traits enflammés. (Ⅰ)
- Suivant Kull. des armes cachées sont des armes qui « extérieurement sont faites en bois ou autre matière analogue, et qui renferment des épées effilées cachées à l'intérieur ». Cette description conviendrait à nos cannes à épées. (Ⅱ)
7. 91  
न कूटैरायुधैर्हन्याद्युध्यमानो रणे रिपून् ।
न कर्णिभिर्नापि दिग्धैर्नाग्निज्वलिततेजनैः । । ७.९०[९१ं] । ।
- Qu'il ne frappe point un ennemi à pied (quand luimême est sur un char), ni un eunuque, ni un suppliant, ni celui dont les cheveux sont épars, ni un (homme) assis, ni celui qui dit : « Je suis ton (prisonnier), » (Ⅰ)
- Un ennemi à pied: j'ai suivi l'interprétation de Kull. Mais le sens littéral de sthalârûdha est plutôt « monté sur une éminence (pour s'y réfugier) ». — Suppliant, mot à mot « ayant les mains jointes ». — Dont les cheveux sont épars, c'est-à-dire « un fugitif ». — Un eunuque ou simplement « un lâche, un efféminé ». (Ⅱ)
7. 92  
न च हन्यात्स्थलारूढं न क्लीबं न कृताञ्जलिम् ।
न मुक्तकेशं नासीनं न तवास्मीति वादिनम् । । ७.९१[९२ं] । ।
- Ni un (homme) endormi, ni celui qui a quitté sa cuirasse, qui est nu, qui est sans armes, qui n'a point pris part au combat, qui est (simple) spectateur, ou qui est (déjà) aux prises avec un autre (adversaire), (Ⅰ)
- On peut réunir en un seul terme « celui qui est spectateur sans prendre part au combat ». (Ⅱ)


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