Chapitre 8
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(Ⅰ)
(Ⅱ)


8. 88  
ब्रूहीति ब्राह्मणं पृच्छेत्सत्यं ब्रूहीति पार्थिवम् ।
गोबीजकाञ्चनैर्वैश्यं शूद्रं सर्वैस्तु पातकैः । । ८.८८ । ।
- « Parle », doit-il dire à un Brahmane en l'interrogeant; « Dis la vérité », doit-il dire à un Kchatriya; (quanta) un Vaisya (il doit le sommer au nom de) son bétail, de ses grains, de son or, un Soudra (en rappelant) tous (les crimes) entraînant la déchéance de caste (que voici) : (Ⅰ)
- Un Vaisya, en lui disant : « Tu serais aussi coupable pour une déposition fausse que pour un vol de vache, de grains ou d'or. » (Kull.) (Ⅱ)
8. 89  
ब्रह्मघ्नो ये स्मृता लोका ये च स्त्रीबालघातिनः ।
मित्रद्रुहः कृतघ्नस्य ते ते स्युर्ब्रुवतो मृषा । । ८.८९ । ।
- « Les lieux (de tourments) assignés à l'assassin d'un Brahmane, au meurtrier d'une femme ou d'un enfant, à celui qui fait du tort à un ami, ou à un ingrat, seront ta (demeure après la mort) si tu parles faussement. » (Ⅰ)
- Je traduis te comme génitif du pronom personnel. En le prenant comme démonstratif le sens est « ces (lieux) seront (la demeure) de celui qui parle faussement ». (Ⅱ)
8. 90  
जन्मप्रभृति यत्किं चित्पुण्यं भद्र त्वया कृतम् ।
तत्ते सर्वं शुनो गच्छेद्यदि ब्रूयास्त्वं अन्यथा । । ८.९० । ।
- « Honnête homme, toutes tes bonnes actions depuis ta naissance iront aux chiens, si tu dis autre chose (que la vérité). » (Ⅰ)
8. 91  
एकोऽहं अस्मीत्यात्मानं यस्त्वं कल्याण मन्यसे ।
नित्यं स्थितस्ते हृद्येष पुण्यपापेक्षिता मुनिः । । ८.९१ । ।
- « O homme de bien! Tandis que tu penses de toi : « Je suis seul », cet (être) sage qui voit les bonnes et les mauvaises actions réside toujours en ton cœur. » (Ⅰ)
8. 92  
यमो वैवस्वतो देवो यस्तवैष हृदि स्थितः ।
तेन चेदविवादस्ते मा गङ्गां मा कुरून्गमः । । ८.९२ । ।
- « C'est le dieu Yama fils du Soleil qui réside en ton cœur ; si tu n'es pas en désaccord avec lui, tu n'as pas besoin d'aller au Gange, ni (au pays des) Kourous. » (Ⅰ)
- C'est-à-dire tu n'as pas besoin d'aller faire des pèlerinages aux lieux saints. (Ⅱ)
8. 93  
नग्नो मुण्डः कपालेन च भिक्षार्थी क्षुत्पिपासितः ।
अन्धः शत्रुकुलं गच्छेद्यः साक्ष्यं अनृतं वदेत् । । ८.९३ । ।
- « Nu et rasé, tourmenté par la faim et la soif, aveugle, il ira demander l'aumône avec une sébile à la porte de son ennemi celui qui porte un faux témoignage. » (Ⅰ)
8. 94  
अवाक्शिरास्तमस्यन्धे किल्बिषी नरकं व्रजेत् ।
यः प्रश्नं वितथं ब्रूयात्पृष्टः सन्धर्मनिश्चये । । ८.९४ । ।
- « Le malhonnête (homme) qui interrogé dans un débat judiciaire répond faussement à une question, tombe en enfer, la tête la première, dans l'obscurité et les ténèbres. » (Ⅰ)
8. 95  
अन्धो मत्स्यानिवाश्नाति स नरः कण्टकैः सह ।
यो भाषतेऽर्थवैकल्यं अप्रत्यक्षं सभां गतः । । ८.९५ । ।
- « Celui qui devant un tribunal dit (une chose) contraire à la réalité, ou dont il n'a pas été témoin oculaire, est comme un aveugle mangeant du poisson avec les arêtes ». (Ⅰ)
- Avec les arêtes « il se promettait du plaisir et n'en retire qu'une grande peine ». (Kull.) (Ⅱ)
8. 96  
यस्य विद्वान्हि वदतः क्षेत्रज्ञो नाभिशङ्कते ।
तस्मान्न देवाः श्रेयांसं लोकेऽन्यं पुरुषं विदुः । । ८.९६ । ।
- « Les dieux ne connaissent pas en ce monde d'homme meilleur que celui dont l'âme éclairée n'éprouve aucune appréhension en témoignant. » (Ⅰ)
- Aucune appréhension : « ne se demande pas si elle dira la vérité ou un mensonge ». (Kull.) (Ⅱ)
8. 97  
यावतो बान्धवान्यस्मिन्हन्ति साक्ष्येऽनृतं वदन् ।
तावतः संख्यया तस्मिन्शृणु सौम्यानुपूर्वशः । । ८.९७ । ।
- « Ami, écoute par ordre le nombre des parents dont un faux témoin cause la perte, et dans quel cas. » (Ⅰ)
8. 51  
अर्थेऽपव्ययमानं तु करणेन विभावितम् ।
दापयेद्धनिकस्यार्थं दण्डलेशं च शक्तितः । । ८.५१ । ।
- Si un (débiteur) nie une dette, et qu'elle soit prouvée avec évidence, (le roi) l'obligera à payer la somme au créancier, plus une petite amende proportionnée à ses moyens. (Ⅰ)
8. 52  
अपह्नवेऽधमर्णस्य देहीत्युक्तस्य संसदि ।
अभियोक्ता दिशेद्देश्यं करणं वान्यदुद्दिशेत् । । ८.५२ । ।
- Si le débiteur sommé devant le tribunal de rendre, nie (la dette), le demandeur doit indiquer le lieu (où s'est fait le prêt) ou donner quelque autre preuve. (Ⅰ)
8. 53  
अदेश्यं यश्च दिशति निर्दिश्यापह्नुते च यः ।
यश्चाधरोत्तरानर्थान्विगीतान्नावबुध्यते । । ८.५३ । ।
- Celui qui désigne un lieu faux, ou qui après l'avoir désigné se rétracte, celui qui ne s'aperçoit pas que sa déclaration antérieure contredit sa déclaration subséquente, (Ⅰ)
- Un lieu faux, adeça ou bien « un lieu impossible ». Une autre leçon suivie par L. et B. porte adeçyam « un témoin qui n'est pas sur les lieux au moment du prêt ». (Kull.) (Ⅱ)
8. 54  
अपदिश्यापदेश्यं च पुनर्यस्त्वपधावति ।
सम्यक्प्रणिहितं चार्थं पृष्टः सन्नाभिनन्दति । । ८.५४ । ।
- Celui qui après avoir déclaré ce qu'il fallait déclarer, revient (sur son dire), celui qui, interrogé sur un fait dûment reconnu (par lui), ne s'en tient pas (à ce qu'il a dit), (Ⅰ)
- Dûment reconnu par lui : c'est l'interprétation de Kull. On peut aussi entendre « bien établi ». (Ⅱ)
8. 55  
असंभाष्ये साक्षिभिश्च देशे संभाषते मिथः ।
निरुच्यमानं प्रश्नं च नेच्छेद्यश्चापि निष्पतेत् । । ८.५५ । ।
- Celui qui s'entretient avec les témoins dans un lieu qui ne convient pas à cet entretien, celui qui ne veut pas (répondre) à une question posée (expressément), celui qui est contumace, (Ⅰ)
8. 56  
ब्रूहीत्युक्तश्च न ब्रूयादुक्तं च न विभावयेत् ।
न च पूर्वापरं विद्यात्तस्मादर्थात्स हीयते । । ८.५६ । ।
- Celui qui sommé de parler ne parle pas, celui qui ne prouve pas ce qu'il a avancé, celui qui ne sait pas (ce qu'il faut dire) en premier lieu et en dernier lieu ; tous ces gens-là perdent leur procès. (Ⅰ)
- Ce qu'il faut dire, ou bien suivant Kull. « le premier (point), c'est-àdire la preuve, et le second (point), c'est-à-dire la chose à prouver ». (Ⅱ)
8. 57  
साक्षिणः सन्ति मेत्युक्त्वा दिशेत्युक्तो दिशेन्न यः ।
धर्मस्थः कारणैरेतैर्हीनं तं अपि निर्दिशेत् । । ८.५७ । ।
- Celui qui dit : « J'ai des témoins », et lorsqu'on lui répond : « Montre-les », ne peut le faire, pour les (mêmes) raisons doit être débouté par le juge. (Ⅰ)
- Pour les mêmes raisons « précédemment énoncées » (Kull.), parce que son cas rentre dans ceux qu'on vient de mentionner. (Ⅱ)
8. 58  
अभियोक्ता न चेद्ब्रूयाद्बध्यो दण्ड्यश्च धर्मतः ।
न चेत्त्रिपक्षात्प्रब्रूयाद्धर्मं प्रति पराजितः । । ८.५८ । ।
- Si le demandeur ne parle pas, il doit d'après la loi être puni de prison ou d'amende; si le (défendeur) ne répond pas dans un délai de trois quinzaines, il perd en toute justice son procès. (Ⅰ)
8. 59  
यो यावन्निह्नुवीतार्थं मिथ्या यावति वा वदेत् ।
तौ नृपेण ह्यधर्मज्ञौ दाप्यो तद्द्विगुणं दमम् । । ८.५९ । ।
- Celui qui nie faussement une dette, et celui qui la réclame (à tort), devront être condamnés tous deux par le roi, (comme) violateurs de la justice, à une amende double (delà somme en litige). (Ⅰ)
8. 60  
पृष्टोऽपव्ययमानस्तु कृतावस्थो धनैषिणा ।
त्र्यवरैः साक्षिभिर्भाव्यो नृपब्राह्मणसंनिधौ । । ८.६० । ।
- Celui qui comparaît en justice à (la requête) d'un créancier, et qui interrogé (par le juge) nie la dette, doit être convaincu au moins par trois témoins en présence du roi ou du Brahmane (délégué par lui). (Ⅰ)
8. 61  
यादृशा धनिभिः कार्या व्यवहारेषु साक्षिणः ।
तादृशान्संप्रवक्ष्यामि यथा वाच्यं ऋतं च तैः । । ८.६१ । ।
- Je vais énumérer quelles sortes de gens peuvent être cités comme témoins d'un procès par des créanciers, et comment la vérité doit être attestée par ces (témoins). (Ⅰ)
- Un procès « pour recouvrement de dettes ou autre chose ». (Kull.) On voit par là que les préceptes suivants s'appliquent à toutes sortes de témoins en général. (Ⅱ)
8. 62  
गृहिणः पुत्रिणो मौलाः क्षत्रविश्शूद्रयोनयः ।
अर्थ्युक्ताः साक्ष्यं अर्हन्ति न ये के चिदनापदि । । ८.६२ । ।
- Les maîtres de maison, les (pères) qui ont des enfants mâles, les gens du pays, (qu'ils soient) Kchatriyas, Vaisyas ou Soudras, cités par le demandeur, ont droit de témoigner, mais non d'autres quelconques, sauf en cas d'urgence. (Ⅰ)
- Les gens du pays : maula signifie aborigène, autochtone ; — les cas d'urgence sont indiqués aux v. 69 et 72. (Ⅱ)
8. 63  
आप्ताः सर्वेषु वर्णेषु कार्याः कार्येषु साक्षिणः ।
सर्वधर्मविदोऽलुब्धा विपरीतांस्तु वर्जयेत् । । ८.६३ । ।
- Dans les procès on peut citer comme témoins des gens de toute caste, sûrs, connaissant tous leurs devoirs, exempts de cupidité ; mais il faut éviter ceux qui sont (d'un caractère) opposé. (Ⅰ)
8. 64  
नार्थसंबन्धिनो नाप्ता न सहाया न वैरिणः ।
न दृष्टदोषाः कर्तव्या न व्याध्यार्ता न दूषिताः । । ८.६४ । ।
- On ne doit prendre (comme témoins) ni ceux qui ont un intérêt dans l'affaire, ni les amis, ni les compagnons, ni les ennemis, ni ceux qui ont été surpris à mentir (dans une autre circonstance), ni ceux qui sont atteints de maladie, ni ceux qui sont souillés (de péchés mortels), (Ⅰ)
- Compagnons : ou suivant Kull. « domestiques ». — A mentir : littér. ceux qu'on a vus en faute. (Ⅱ)
8. 65  
न साक्षी नृपतिः कार्यो न कारुककुशीलवौ ।
न श्रोत्रियो न लिङ्गस्थो न सङ्गेभ्यो विनिर्गतः । । ८.६५ । ।
- Ne peuvent être pris comme témoins ni le roi, ni un artisan, ni un acteur, ni un (Brahmane) instruit, ni un étudiant, ni un (ascète) ayant renoncé aux attaches (avec le monde), (Ⅰ)
- Ni un étudiant : Kull. explique lingastha par « étudiant », mais le sens est peut-être plus général, « un ascète ». (Ⅱ)
8. 66  
नाध्यधीनो न वक्तव्यो न दस्युर्न विकर्मकृत् ।
न वृद्धो न शिशुर्नैको नान्त्यो न विकलेन्द्रियः । । ८.६६ । ।
- Ni un esclave, ni un (homme) de mauvaise réputation, ni un barbare, ni celui qui exerce un métier défendu, ni un vieillard, ni un enfant, ni un (homme seul), ni un infirme, ni un (homme) à qui il manque un sens, (Ⅰ)
- Un barbare, un Dasyu « un homme cruel, un brigand ». (Kull.) — Un homme seul : testis unus, testis nullus. (Ⅱ)
8. 67  
नार्तो न मत्तो नोन्मत्तो न क्षुत्तृष्णोपपीडितः ।
न श्रमार्तो न कामार्तो न क्रुद्धो नापि तस्करः । । ८.६७ । ।
- Ni un (homme) affligé, ni un (homme) ivre, ni un fou, ni un (homme) tourmenté par la faim et la soif, ni celui qui est accablé de fatigue, ni celui qui est en proie à l'amour, ni celui qui est en colère, ni un voleur. (Ⅰ)
8. 68  
स्त्रीणां साक्ष्यं स्त्रियः कुर्युर्द्विजानां सदृशा द्विजाः ।
शूद्राश्च सन्तः शूद्राणां अन्त्यानां अन्त्ययोनयः । । ८.६८ । ।
- Les femmes doivent témoigner pour les femmes, les Dvidjas du même rang pour les Dvidjas, les Soudras honnêtes pour les Soudras, les hommes des castes inférieures pour ceux des castes inférieures. (Ⅰ)
- Les femmes « dans les contestations entre femmes, pour recouvrement de dettes, etc. ». (Kull.) — Du même rang « de la même caste ». (Kull.) — Des castes inférieures, « les Cândàlas et autres pour les Cândâlas et autres ». (Kull.) (Ⅱ)
8. 69  
अनुभावी तु यः कश्चित्कुर्यात्साक्ष्यं विवादिनाम् ।
अन्तर्वेश्मन्यरण्ये वा शरीरस्यापि चात्यये । । ८.६९ । ।
- (Au cas où le délit a été commis) dans l'intérieur d'une habitation, ou dans une forêt, et s'il y a eu mort d'homme, quiconque a connaissance du fait peut porter témoignage entre les deux parties. (Ⅰ)
8. 70  
स्त्रियाप्यसंभावे कार्यं बालेन स्थविरेण वा ।
शिष्येण बन्धुना वापि दासेन भृतकेन वा । । ८.७० । ।
- Faute (de mieux), une femme, un enfant, un vieillard, un élève, un parent, un esclave, un serviteur peuvent porter (témoignage dans de telles circonstances). (Ⅰ)
- Dans de telles circonstances : celles qui ont été mentionnées au vers précédent. (Ⅱ)
8. 71  
बालवृद्धातुराणां च साक्ष्येषु वदतां मृषा ।
जानीयादस्थिरां वाचं उत्सिक्तमनसां तथा । । ८.७१ । ।
- Mais (comme) les enfants, les vieillards, les infirmes ainsi que (les personnes) dont l'esprit est dérangé mentent (parfois) en témoignant, on doit considérer leurs dépositions comme peu sûres. (Ⅰ)
8. 72  
साहसेषु च सर्वेषु स्तेयसंग्रहणेषु च ।
वाग्दण्डयोश्च पारुष्ये न परीक्षेत साक्षिणः । । ८.७२ । ।
- Dans tous les (cas de) violence, vol, adultère, outrages et voies de fait, il ne faut pas se montrer difficile sur les témoins. (Ⅰ)
- Violence : « incendies de maisons, etc. ». (Kull.) (Ⅱ)
8. 73  
बहुत्वं परिगृह्णीयात्साक्षिद्वैधे नराधिपः ।
समेषु तु गुणोत्कृष्टान्गुणिद्वैधे द्विजोत्तमान् । । ८.७३ । ।
- En cas de division des témoignages, le souverain doit accepter (la déposition de) la majorité ; en cas d'égalité (numérique, il s'en rapportera) à ceux qui sont distingués parleurs mérites ; s'il y a division (entre des témoins d'égal) mérite (il s'en rapportera) aux Brahmanes. (Ⅰ)
- Aux Brahmanes : c'est le sens ordinaire de dvijottama « ce qu'il y a de mieux parmi les Dvidjas ». Kull. entend par là « les plus accomplis des Dvidjas qui remplissent leurs devoirs religieux ». (Ⅱ)
8. 74  
समक्षदर्शनात्साक्ष्यं श्रवणाच्चैव सिध्यति ।
तत्र सत्यं ब्रुवन्साक्षी धर्मार्थाभ्यां न हीयते । । ८.७४ । ।
- Le témoignage fondé sur une constatation oculaire ou sur un ouï-dire est acceptable ; un témoin qui en pareil cas dit la vérité ne perd ni sa vertu ni ses biens. (Ⅰ)
- Ses biens « parce qu'il n'y a pas d'amende pour lui ». (Kull.) (Ⅱ)
8. 75  
साक्षी दृष्टश्रुतादन्यद्विब्रुवन्नार्यसंसदि ।
अवाङ्नरकं अभ्येति प्रेत्य स्वर्गाच्च हीयते । । ८.७५ । ।
- Un témoin qui dit, devant une assemblée de gens honorables, autre chose que ce qu'il a vu, est précipité en enfer après sa mort, et perd le ciel. (Ⅰ)
- Assemblée de gens honorables, littér. d'âryas. Suivant Govind. il faut entendre par là « une assemblée de Brahmanes ». (Ⅱ)
8. 76  
यत्रानिबद्धोऽपीक्षेत शृणुयाद्वापि किं चन ।
पृष्टस्तत्रापि तद्ब्रूयाद्यथादृष्टं यथाश्रुतम् । । ८.७६ । ।
- Si quelqu'un sans avoir été expressément cité (comme témoin) a vu ou entendu quelque chose, et qu'on l'interroge à ce sujet, il doit déposer conformément à ce qu'il a vu ou entendu. (Ⅰ)
8. 77  
एकोऽलुब्धस्तु साक्षी स्याद्बह्व्यः शुच्योऽपि न स्त्रियः ।
स्त्रीबुद्धेरस्थिरत्वात्तु दोषैश्चान्येऽपि ये वृताः । । ८.७७ । ।
- Un homme (tout seul), qui est exempt de convoitise, peut (dans certains cas) être (admis) comme témoin, mais non plusieurs femmes, même honnêtes, à cause de l'inconstance de l'esprit féminin, non plus que d'autres hommes souillés de péchés. (Ⅰ)
- Un homme tout seul : restriction à la règle du v. 66. (Ⅱ)
8. 78  
स्वभावेनैव यद्ब्रूयुस्तद्ग्राह्यं व्यावहारिकम् ।
अतो यदन्यद्विब्रूयुर्धर्मार्थं तदपार्थकम् । । ८.७८ । ।
- Ce que (les témoins) déclarent de leur propre mouvement doit être admis comme intéressant le procès ; mais s'ils déclarent toute autre chose, cette (déclaration) est sans valeur pour la justice. (Ⅰ)
- De leur propre mouvement « sans être influencés par la crainte, etc. ». (Kull.) (Ⅱ)
8. 79  
सभान्तः साक्षिणः प्राप्तानर्थिप्रत्यर्थिसंनिधौ ।
प्राड्विवाकोऽनुयुञ्जीत विधिनानेन सान्त्वयन् । । ८.७९ । ।
- Les témoins étant réunis dans la salle du tribunal, en présence du demandeur et du défendeur, le juge doit d'abord les interroger en leur parlant amicalement en ces termes : (Ⅰ)
8. 80  
यद्द्वयोरनयोर्वेत्थ कार्येऽस्मिंश्चेष्टितं मिथः ।
तद्ब्रूत सर्वं सत्येन युष्माकं ह्यत्र साक्षिता । । ८.८० । ।
- « Tout ce que vous savez avoir été fait de part et d'autre par les deux (parties) en cette affaire, dites-le avec vérité; car vous êtes ici pour témoigner. » (Ⅰ)
8. 81  
सत्यं साक्ष्ये ब्रुवन्साक्षी लोकानाप्नोति पुष्कलान् ।
इह चानुत्तमां कीर्तिं वागेषा ब्रह्मपूजिता । । ८.८१ । ।
- « Un témoin qui dit la vérité en déposant, obtient (dans l'autre vie) les régions fortunées, et ici-bas la plus haute renommée ; un tel témoignage est honoré de Brahmâ (lui-même). » (Ⅰ)
8. 82  
साक्ष्येऽनृतं वदन्पाशैर्बध्यते वारुणैर्भृशम् ।
विवशः शतं आजातीस्तस्मात्साक्ष्यं वदेदृतम् । । ८.८२ । ।
- (> Celui qui porte un faux témoignage est enchaîné fortement par les liens de Varouna, contre sa volonté, pendant cent existences ; il faut donc dire la vérité en témoignant. » (Ⅰ)
- Les liens de Varouna signifie « des nœuds de serpent ou bien l'hydropisie ». (Kull.) On sait que l'hydropisie est une maladie spécialement attribuée à Varuna. Varuna, l'Ouranos des Grecs, est une personnification du Ciel qui embrasse tout. (Ⅱ)
8. 83  
सत्येन पूयते साक्षी धर्मः सत्येन वर्धते ।
तस्मात्सत्यं हि वक्तव्यं सर्ववर्णेषु साक्षिभिः । । ८.८३ । ।
- « Par la vérité un témoin est purifié ; par la vérité la justice prospère ; c'est pourquoi la vérité doit être dite par les témoins de toutes les castes. » (Ⅰ)
8. 84  
आत्मैव ह्यात्मनः साक्षी गतिरात्मा तथात्मनः ।
मावमंस्थाः स्वं आत्मानं नृणां साक्षिणं उत्तमम् । । ८.८४ । ।
- « Car l'Âme elle-même est le témoin de l'Âme, et l'Âme est le refuge de l'Âme ; ne méprise donc pas ton Âme, ce témoin par excellence des hommes. » (Ⅰ)
8. 85  
मन्यन्ते वै पापकृतो न कश्चित्पश्यतीति नः ।
तांस्तु देवाः प्रपश्यन्ति स्वस्यैवान्तरपूरुषः । । ८.८५ । ।
- « Les méchants en effet se disent : « Personne ne nous voit » ; mais les dieux les voient et leur conscience aussi. » (Ⅰ)
- Leur conscience : littér. « l'homme, le mâle (purusha), l'esprit qui est en eux ». Ce purusha est quelque chose comme le démon socratique. (Ⅱ)
8. 86  
द्यौर्भूमिरापो हृदयं चन्द्रार्काग्नियमानिलाः ।
रात्रिः संध्ये च धर्मश्च वृत्तज्ञाः सर्वदेहिनाम् । । ८.८६ । ।
- « Le ciel, la terre, les eaux, le cœur (humain), la lune, le soleil, le feu, Yama, le vent, la nuit, les deux crépuscules et la justice connaissent la conduite de tous les êtres corporels. » (Ⅰ)
- Le cœur humain : c'est-à-dire le purusha du vers précédent. Je considère les v. 80-86 comme faisant partie de l'allocution du juge aux témoins. Mais il est possible que le v. 80 seul soit dans la bouche du juge. — Yama est le juge des morts, le Minos hindou. (Ⅱ)
8. 87  
देवब्राह्मणसांनिध्ये साक्ष्यं पृच्छेदृतं द्विजान् ।
उदङ्मुखान्प्राङ्मुखान्वा पूर्वाह्णे वै शुचिः शुचीन् । । ८.८७ । ।
- Le matin, en présence des (images des) dieux et des Brahmanes, (le juge) étant purifié doit demander aux Dvidjas (également) purifiés de témoigner la vérité, le visage tourné vers le Nord ou l'Est. (Ⅰ)
8. 98  
पञ्च पश्वनृते हन्ति दश हन्ति गवानृते ।
शतं अश्वानृते हन्ति सहस्रं पुरुषानृते । । ८.९८ । ।
- « Par un mensonge à propos de petit bétail il en perd cinq, par un mensonge à propos de vaches il en perd dix, par un mensonge à propos de chevaux il en perd cent, par un mensonge à propos de personnes il en perd mille. » (Ⅰ)
- Il en perd cinq est expliqué de deux manières : « il les envoie en enfer » ou bien « il se rend aussi coupable que pour le meurtre de cinq parents ». (Kull.) — A propos de personnes : c'est-à-dire « d'esclaves ». (Kull.) (Ⅱ)
8. 99  
हन्ति जातानजातांश्च हिरण्यार्थेऽनृतं वदन् ।
सर्वं भूम्यनृते हन्ति मा स्म भूम्यनृतं वदीः । । ८.९९ । ।
- « Par un mensonge à propos d'or, il perd ceux qui sont nés et à naître, par un mensonge à propos de terre il perd toutes les choses ; ne dis donc pas de mensonge à propos de terre. » (Ⅰ)
8. 100  
अप्सु भूमिवदित्याहुः स्त्रीणां भोगे च मैथुने ।
अब्जेषु चैव रत्नेषु सर्वेष्वश्ममयेषु च । । ८.१०० । ।
- « On dit qu'un (mensonge) à propos de l'eau (d'un étang ou d'un puits), des plaisirs charnels avec les femmes, des pierres précieuses soit produites par l'eau, soit de nature minérale, est équivalent à (celui qui concerne) la terre. » (Ⅰ)
- Les pierres précieuses, les perles ou les diamants. (Ⅱ)


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