De deux aveugles, l'un est né avec cette infirmité, l'autre a connu la lumière mais a perdu la vue dans un accident malencontreux. Le sort ne les fait pas souffrir de la même manière. Celui qui sait ce qui lui fait défaut souffre de se voir dépossédé de la vue ; l'autre qui n'a jamais connu jusqu'à présent pareil bienfait, passera sa vie sans s'affliger ; comme il a toujours vécu dans l'obscurité, il ne s'imaginera pas être privé d'un bien. Le premier aspirera passionnément par tous les moyens à retrouver le bienfait de la lumière pour obtenir ce dont il se sait privé cruellement. Le second vivra dans la nuit, jusqu'à sa vieillesse, et, faute d'avoir connu la lumière, considère son état comme un bien. Il en est de même de celui qui a compris quels sont les véritables biens, en même temps que sa misère - il se considèrera malheureux et sera dans la tristesse, parce qu'actuellement il a perdu ce bien. Ce ne sont pas les larmes que le Verbe appelle bienheureuses mais la connaissance du bien et la douceur de se savoir privé de ce qu'on cherche.





Attention:
Vous ne pouvez envoyer cette citation qu'à une seule adresse.
Pour l'envoyer à plusieurs personnes, vous devez d'abord envoyer la citation à vous-même et la renvoyer depuis votre boite email. Merci.