Soyons ainsi, selon le Proverbe, “appliqués à nous connaître nous-mêmes” (Prov. 13,10): car la connaissance de soi purifie des fautes dues à l’ignorance. Néanmoins, même en le voulant vraiment, il n’est pas facile de se voir soi-même, étant donné qu’aucun effort de pensée ne peut nous rendre possible l’impossible : c’est ce que fit la nature pour les yeux du corps, qui voient tout, mais demeurent incapables de se regarder eux-mêmes; de même, l’âme explore, recherche de mille manières et suit à la trace tout ce qui est en-dehors d’elle, mais il lui est impossible de se voir elle-même. Que l’âme imite donc les yeux : à eux aussi la nature refuse la faculté de tourner sur eux-mêmes leur propre vue et de se mirer eux-mêmes; en regardant toutefois dans un miroir la forme et la configuration qu’a leur propre rondeur, ils se voient par l’intermédiaire de l’image; de même il faut que l’âme regarde sa propre image et considère comme sien ce qu'elle voit dans le caractère dont elle a reçu la ressemblance (cf. 2 Cor. 3,18; cf. Gen. 1,26; cf. Sag. 7,26). Il convient cependant de modifier un peu l'exemple pour que l’idée soit appropriée à la raison; car l’image de la forme apparaissant dans le miroir (1) est une imitation du modèle, tandis que pour le caractère de l’âme, notre idée est inverse : comme la forme de l’âme est faite à l'image de la beauté divine, lorsque l’âme regarde son modèle, alors c’est elle-même qu’elle voit avec clarté.





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