Chapitre 11
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(Ⅰ)
(Ⅱ)


11. 93  
सुरा वै मलं अन्नानां पाप्मा च मलं उच्यते ।
तस्माद्ब्राह्मणराजन्यौ वैश्यश्च न सुरां पिबेत् । । ११.९३[९२ं] । ।
- Ou bien pour expier (le péché) d'avoir bu de (la liqueur) sourâ, qu'il mange pendant une année, une fois chaque nuit, des grains (de riz), ou un gâteau d'huile, qu'il porte une haire, (les cheveux) nattés et un emblème (de marchand de liqueurs). (Ⅰ)
- Cette pénitence relativement plus douce est suivant l'opinion de Kull. pour le cas où l'on a bu involontairement de la liqueur. (Ⅱ)
11. 94  
गौडी पैष्टी च माध्वी च विज्ञेया त्रिविधा सुरा ।
यथैवैका तथा सर्वा न पातव्या द्विजोत्तमैः । । ११.९४[९३ं] । ।
- Car l'eau-de-vie est une corruption du grain, et le péché (aussi) est appelé une corruption ; voilà pourquoi Brahmanes, Kchatriyas, Vaisyas ne doivent point boire d'eau-de-vie. (Ⅰ)
- Mala signifie souillure, immondice, au propre et au figuré : par mala l'auteur entend, je pense, la fermentation du grain. (Ⅱ)
11. 95  
यक्षरक्षःपिशाचान्नं मद्यं मांसं सुरासवम् ।
तद्ब्राह्मणेन नात्तव्यं देवानां अश्नता हविः । । ११.९५[९४ं] । ।
- Sachez qu'il y a trois sortes d'eaux-de-vie, (l'eau-de-vie) de sucre, (l'eau-de-vie) de farine de riz, et celle qu'on tire (des fleurs de l'arbre) madhoûka ; chacune en particulier et toutes en général sont interdites aux Brahmanes. (Ⅰ)
- La première gaudî est le rhum, la deuxième paishtï est l'arak, la troisième màdhvi est tirée des fleurs de la Bassia latifolia. — Aux Brahmanes : « l'arak est défendu aux trois classes de Dvidjas, comme la plus pernicieuse de toutes ; les deux autres sont défendues seulement aux Brahmanes ». (Kull.) (Ⅱ)
11. 96  
अमेध्ये वा पतेन्मत्तो वैदिकं वाप्युदाहरेत् ।
अकार्यं अन्यत्कुर्याद्वा ब्राह्मणो मदमोहितः । । ११.९६[९५ं] । ।
- (Toutes les autres) eaux-de-vie, les viandes (prohibées, la liqueur) sourâsava, forment la nourriture des Yakchas, des Démons et des Vampires ; il doit s'en abstenir, le Brahmane qui mange les oblations consacrées aux dieux. (Ⅰ)
- Toutes les autres eaux-de-vie : « en dehors du rhum, de l'arak et de la liqueur mâdhvï, il y en a neuf sortes ». (Kull. citant Pulastya.) — Avec le surâsava cela fait donc treize sortes de liqueurs enivrantes. — Les Yakshas sont des demi-dieux de la suite de Kuvera, le gardien des richesses. (Ⅱ)
11. 97  
यस्य कायगतं ब्रह्म मद्येनाप्लाव्यते सकृत् ।
तस्य व्यपैति ब्राह्मण्यं शूद्रत्वं च स गच्छति । । ११.९७[९६ं] । ।
- Un Brahmane hébété par l'ivresse peut tomber dans une immondice, ou réciter (de travers) un (passage du) Véda, ou commettre quelque acte inconvenant. (Ⅰ)
11. 98  
एषा विचित्राभिहिता सुरापानस्य निष्कृतिः ।
अत ऊर्ध्वं प्रवक्ष्यामि सुवर्णस्तेयनिष्कृतिम् । । ११.९८[९७ं] । ।
- Si le Brahme qui réside dans son corps est une fois noyé dans l'alcool, sa qualité de Brahmane l'abandonne, et il descend au rang de Soudra. (Ⅰ)
- Le Brahme : Brahman signifie à la fois l'Être suprême et le Véda. (Ⅱ)
11. 99  
सुवर्णस्तेयकृद्विप्रो राजानं अभिगम्य तु ।
स्वकर्म ख्यापयन्ब्रूयान्मां भवाननुशास्त्विति । । ११.९९[९८ं] । ।
- Ainsi vous ont été expliquées les diverses expiations (du crime) d'avoir bu de l'eau-de-vie; je vais maintenant dire (quelles sont) les pénitences (infligées) pour avoir volé de l'or. (Ⅰ)
- Volé de l'or « à un Brahmane ». (Kull.) Cette restriction a été faite déjà plusieurs fois. (Ⅱ)
11. 100  
गृहीत्वा मुसलं राजा सकृद्धन्यात्तु तं स्वयम् ।
वधेन शुध्यति स्तेनो ब्राह्मणस्तपसैव तु । । ११.१००[९९ं] । ।
- Un Brahmane qui a commis un vol d'or, doit se présenter au roi et confesser son méfait en disant : « Sire, punissez-moi! » (Ⅰ)
- Vers à peu près identique au v. 314, livre VIII. Seulement ici le voleur désigné est un Brahmane ; peut-être comme le remarque Kull. Manou a-t-il mis un Brahmane exempli gratia, pour désigner un homme en général, un Kchatriya ou un autre. (Ⅱ)
11. 109  
चतुर्थकालं अश्नीयादक्षारलवणं मितम् ।
गोमूत्रेणाचरेत्स्नानं द्वौ मासौ नियतेन्द्रियः । । ११.१०९[१०८ं] । ।
- Celui qui a commis un péché secondaire en tuant une vache, boira pendant un mois (de la bouillie) d'orge ; s'étant rasé et couvert de la peau de sa (victime), il habitera dans un parc à vaches. (Ⅰ)
- En tuant une vache « sans le vouloir », sans cela le péché serait mortel. (Ⅱ)
11. 110  
दिवानुगच्छेद्गास्तास्तु तिष्ठन्नूर्ध्वं रजः पिबेत् ।
शुश्रूषित्वा नमस्कृत्य रात्रौ वीरासनं वसेत् । । ११.११०[१०९ं] । ।
- Dans les deux mois (suivants), il devra, domptant ses sens, (ne) manger (qu'au) quatrième repas (des aliments) sans sel et en petite quantité, et se baigner dans l'urine de vache. (Ⅰ)
- Au quatrième repas, c'est-à-dire « une fois tous les deux jours ». — Se baigner : suivant Medh. il s'agit seulement d'un bain de pieds. (Ⅱ)
11. 148  
स्पृष्ट्व दत्त्वा च मदिरां विधिवत्प्रतिगृह्य च ।
शूद्रोच्छिष्टाश्च पीत्वापः कुशवारि पिबेत्त्र्यहम् । । ११.१४८[१४७ं] । ।
- (Celui qui) a bu de l'eau renfermée dans un vase ayant contenu de la (liqueur) sourâ ou toute autre liqueur spiritueuse, devra pendant (cinq jours et) cinq nuits boire du lait bouilli avec la plante Sankhapouchpî. (Ⅰ)
- Sankhapushpi = Andropogon aciculatum. (Ⅱ)
11. 149  
ब्राह्मणस्तु सुरापस्य गन्धं आघ्राय सोमपः ।
प्राणानप्सु त्रिरायम्य घृतं प्राश्य विशुध्यति । । ११.१४९[१४८ं] । ।
- (Celui qui) a touché, donné, ou reçu avec la formule d'usage de l'eau-de-vie, ou qui "a bu l'eau laissée par un Soudra, doit pendant trois jours boire de l'eau bouillie avec de l'herbe kousa. (Ⅰ)
- Reçu avec la formule d'usage « après avoir dit : C'est bien (merci) », (Kull.) — Le texte porte « suivant la règle ». (Ⅱ)
11. 150  
अज्ञानात्प्राश्य विण्मूत्रं सुरासंस्पृष्टं एव च ।
पुनः संस्कारं अर्हन्ति त्रयो वर्णा द्विजातयः । । ११.१५०[१४९ं] । ।
- Mais un Brahmane qui après avoir bu le soma respire l'odeur (exhalée par) un buveur de sourâ se purifie en retenant trois fois sa respiration dans l'eau et en mangeant du beurre clarifié. (Ⅰ)
- Bu le soma « dans le sacrifice du soma ». (Kull.) (Ⅱ)
11. 151  
वपनं मेखला दण्डो भैक्षचर्या व्रतानि च ।
निवर्तन्ते द्विजातीनां पुनःसंस्कारकर्मणि । । ११.१५१[१५०ं] । ।
- Les (gens) des trois castes Dvidjas qui auraient mangé par mégarde des excréments ou de l'urine, ou (une chose quelconque) ayant touché la (liqueur) sourâ devront être initiés à nouveau. (Ⅰ)
11. 152  
अभोज्यानां तु भुक्त्वान्नं स्त्रीशूद्रोच्छिष्टं एव च ।
जग्ध्वा मांसं अभक्ष्यं च सप्तरात्रं यवान्पिबेत् । । ११.१५२[१५१ं] । ।
- La tonsure, le cordon sacré, le bâton, la sollicitation des aumônes et les vœux ne font pas partie de (cette) deuxième cérémonie d'initiation des Dvidjas. (Ⅰ)
- Les vœux « d'abstinence de miel, viande, femmes et autres choses ». (Kull.) (Ⅱ)
11. 200  
षष्ठान्नकालता मासं संहिताजप एव वा ।
होमाश्च सकला नित्यं अपाङ्क्त्यानां विशोधनम् । । ११.२००[१९९ं] । ।
- Celui qui a été mordu par un chien, un chacal, un âne, un carnassier domestique, un homme, un cheval, un chameau, un sanglier, se purifie par une suspension de respiration. (Ⅰ)
- Un carnassier domestique « un chat, un ichneumon, etc. ». (Kull.) (Ⅱ)
11. 201  
उष्ट्रयानं समारुह्य खरयानं तु कामतः ।
स्नात्वा तु विप्रो दिग्वासाः प्राणायामेन शुध्यति । । ११.२०१[२००ं] । ।
- Manger (seulement) à tous les six repas pendant un mois, réciter la Sanhitâ (du Véda) et (faire) continuellement les oblations (dites) Sâkalas, (tels sont les moyens de) purification pour ceux qui sont exclus des gens honorables. (Ⅰ)
- A tous les six repas, c'est-à-dire faire un repas tous les trois jours. — Les çâkalas sont des oblations au nombre de huit, accompagnées chacune d'une prière particulière. (Ⅱ)
11. 202  
विनाद्भिरप्सु वाप्यार्तः शारीरं संनिषेव्य च ।
सचैलो बहिराप्लुत्य गां आलभ्य विशुध्यति । । ११.२०२[२०१ं] । ।
- Un Brahmane qui est monté volontairement dans une voiture (traînée par) un chameau ou par un âne, ou qui s'est baigné tout nu, est purifié par une simple suspension de respiration. (Ⅰ)
11. 203  
वेदोदितानां नित्यानां कर्मणां समतिक्रमे ।
स्नातकव्रतलोपे च प्रायश्चित्तं अभोजनम् । । ११.२०३[२०२ं] । ।
- Celui qui pressé (par le besoin) décharge son ventre, sans (avoir à proximité) de l'eau, ou qui (fait cette opération) dans l'eau, est purifié en se baignant tout habillé en dehors (du village et) en touchant une vache. (Ⅰ)
11. 204  
हुङ्कारं ब्राह्मणस्योक्त्वा त्वम्कारं च गरीयसः ।
स्नात्वानश्नन्नहः शेषं अभिवाद्य प्रसादयेत् । । ११.२०४[२०३ं] । ।
- Pour avoir négligé les cérémonies usuelles prescrites par le Véda et omis les devoirs d'un maître de maison, le jeûne est la pénitence (imposée). (Ⅰ)
- Le jeûne « pendant un jour entier ». (Kull.) — Un maître de maison littér. « un Snàtaka ». (Ⅱ)
11. 205  
ताडयित्वा तृणेनापि कण्ठे वाबध्य वाससा ।
विवादे वा विनिर्जित्य प्रणिपत्य प्रसादयेत् । । ११.२०५[२०४ं] । ।
- Pour avoir dit « Houm ! » à un Brahmane ou tutoyé un supérieur, on doit se baigner, jeûner le reste de la journée et apaiser (l'offensé) par un salut respectueux. (Ⅰ)
- « Hum! veut dire : Tenez-vous tranquille! » (Kull.) (Ⅱ)
11. 206  
अवगूर्य त्वब्दशतं सहस्रं अभिहत्य च ।
जिघांसया ब्राह्मणस्य नरकं प्रतिपद्यते । । ११.२०६[२०५ं] । ।
- Celui qui a frappé (un Brahmane) même avec un brin d'herbe, ou qui l'a attaché par le cou avec un vêtement, ou qui l'a vaincu dans une contestation, devra l'apaiser en se prosternant (devant lui). (Ⅰ)
11. 207  
शोणितं यावतः पांसून्संगृह्णाति महीतले ।
तावन्त्यब्दसहस्राणि तत्कर्ता नरके वसेत् । । ११.२०७[२०६ं] । ।
- Mais celui qui menace un Brahmane avec l'intention de le tuer, tombe en enfer pour cent ans; celui qui l'a frappé (effectivement), pour mille ans. (Ⅰ)
11. 111  
तिष्ठन्तीष्वनुतिष्ठेत्तु व्रजन्तीष्वप्यनुव्रजेत् ।
आसीनासु तथासीनो नियतो वीतमत्सरः । । ११.१११[११०ं] । ।
- Le jour il suivra les vaches, et debout il aspirera la poussière qu'elles soulèvent ; la nuit il les servira et les adorera, et demeurera dans (la posture dite) « la manière de s'asseoir en homme ». (Ⅰ)
- Il les adorera ou « les saluera ». — La posture vïràsana consiste « à être assis sans s'appuyer contre un mur, etc. ». (Kull.) (Ⅱ)
11. 112  
आतुरां अभिशस्तां वा चौरव्याघ्रादिभिर्भयैः ।
पतितां पङ्कलग्नं वा सर्वोपायैर्विमोचयेत् । । ११.११२[१११ं] । ।
- Maître de lui, exempt de colère, qu'il s'arrête lorsqu'elles s'arrêtent, marche derrière elles quand elles marchent, s'asseye quand elles se reposent. (Ⅰ)
11. 113  
उष्णे वर्षति शीते वा मारुते वाति वा भृशम् ।
न कुर्वीतात्मनस्त्राणं गोरकृत्वा तु शक्तितः । । ११.११३[११२ं] । ।
- (Si une vache est) malade ou menacée par un voleur, par un tigre, ou par d'autres dangers, ou tombée ou embourbée, qu'il la délivre par tous les moyens. (Ⅰ)
11. 114  
आत्मनो यदि वान्येषां गृहे क्षेत्रेऽथ वा खले ।
भक्षयन्तीं न कथयेत्पिबन्तं चैव वत्सकम् । । ११.११४[११३ं] । ।
- Qu'il fasse chaud, qu'il pleuve, qu'il fasse froid ou que le vent souffle violemment, il ne doit point s'abriter lui-même sans avoir (d'abord) abrité de son mieux la vache. (Ⅰ)
11. 115  
अनेन विधिना यस्तु गोघ्नो गां अनुगच्छति ।
स गोहत्याकृतं पापं त्रिभिर्मासैर्व्यपोहति । । ११.११५[११४ं] । ।
- S'il (voit une vache) manger (quelque chose) dans sa maison, son champ, sa grange, ou dans ceux d'autrui, ou un veau boire (du lait), qu'il ne dise (rien). (Ⅰ)
11. 116  
वृषभैकादशा गाश्च दद्यात्सुचरितव्रतः ।
अविद्यमाने सर्वस्वं वेदविद्भ्यो निवेदयेत् । । ११.११६[११५ं] । ।
- Le meurtrier d'une vache qui suit les vaches (pour les servir), selon cette règle, efface au bout de trois mois le péché qu'il avait commis. (Ⅰ)
11. 117  
एतदेव व्रतं कुर्युरुपपातकिनो द्विजाः ।
अवकीर्णिवर्ज्यं शुद्ध्यर्थं चान्द्रायणं अथापि वा । । ११.११७[११६ं] । ।
- Sa pénitence complètement accomplie, il donnera un taureau et dix vaches, ou s'il ne (les) possède pas, il offrira tout ce qu'il possède à des (Brahmanes) instruits dans les Védas. (Ⅰ)
11. 118  
अवकीर्णी तु काणेन गर्दभेन चतुष्पथे ।
पाकयज्ञविधानेन यजेत निरृतिं निशि । । ११.११८[११७ं] । ।
- Les Dvidjas ayant commis des péchés secondaires, sauf (l'étudiant) qui a rompu son voeu de chasteté, peuvent pour se purifier accomplir la même pénitence, ou bien encore la pénitence lunaire. (Ⅰ)
11. 119  
हुत्वाग्नौ विधिवद्धोमानन्ततश्च समेत्यृचा ।
वातेन्द्रगुरुवह्नीनां जुहुयात्सर्पिषाहुतीः । । ११.११९[११८ं] । ।
- Quant à (l'étudiant) qui a rompu son voeu de chasteté, qu'il sacrifie la nuit, dans un carrefour, un âne borgne à Nirriti, suivant le rite des sacrifices domestiques. (Ⅰ)
- Un âne borgne : ou « noir » suivant une autre leçon krshnena au lieu de kânena. — Les sacrifices domestiques pàkayajna. (Ⅱ)
11. 120  
कामतो रेतसः सेकं व्रतस्थस्य द्विजन्मनः ।
अतिक्रमं व्रतस्याहुर्धर्मज्ञा ब्रह्मवादिनः । । ११.१२०[११९ं] । ।
- Après avoir suivant la règle répandu les oblations dans le feu, il fera à la fin (du sacrifice) des offrandes de beurre clarifié au Vent, à Indra, au précepteur (des Dieux Brihaspati) et à Agni, en récitant le verset du Rig : « Puissent les Marouts verser ensemble !... » (Ⅰ)
- Au précepteur des dieux, le texte dit seulement le guru. — Agni est désigné ici sous son appellation de vahni le véhicule des offrandes. — Le verset en question, comme le remarque B., se retrouve Taittirîya-Àranyaka, II, 18,4. Le texte ne donne que les deux premières syllabes complétées par Kull. samâsincantu màruta iti. (Ⅱ)
11. 121  
मारुतं पुरुहूतं च गुरुं पावकं एव च ।
चतुरो व्रतिनोऽभ्येति ब्राह्मं तेजोऽवकीर्णिनः । । ११.१२१[१२०ं] । ।
- Ceux qui sont instruits des Védas, et qui connaissent la Loi, disent qu'une émission volontaire de sperme de la part d'un Dvidja soumis au voeu (du noviciat est) une violation du voeu (de chasteté). (Ⅰ)
11. 122  
एतस्मिन्नेनसि प्राप्ते वसित्वा गर्दभाजिनम् ।
सप्तागारांश्चरेद्भैक्षं स्वकर्म परिकीर्तयन् । । ११.१२२[१२१ं] । ।
- Tout l'éclat (que communique le) Véda (est perdu) pour le novice qui rompt son voeu, (et) passe dans ces quatre (divinités), les Marouts, Indra, Brihaspati et Agni. (Ⅰ)
- Indra est ici nommé Puruhûta. — Brhaspati est désigné sous le nom de guru comme plus haut, et Agni sous celui de Pàvaka le purificateur. (Ⅱ)
11. 123  
तेभ्यो लब्धेन भैक्षेण वर्तयन्नेककालिकम् ।
उपस्पृशंस्त्रिषवणं त्वब्देन स विशुध्यति । । ११.१२३[१२२ं] । ।
- S'il a commis ce péché, qu'il aille revêtu de la peau d'un âne mendier à la porte de sept maisons, en confessant son action. (Ⅰ)
- D'un âne « qu'il a sacrifié » comme il est dit au vers 119. (Ⅱ)
11. 124  
जातिभ्रंशकरं कर्म कृत्वान्यतमं इच्छया ।
चरेत्सांतपनं कृच्छ्रं प्राजापत्यं अनिच्छया । । ११.१२४[१२३ं] । ।
- Des aumônes recueillies en celles-ci faisant un seul (repas) par jour, et se rinçant la bouche aux trois moments (principaux) de la journée, il est purifié au bout d'un an. (Ⅰ)
- Se rinçant la bouche ou « se baignant ». — Les trois moments, savanas, sont le matin, midi et le soir. (Ⅱ)
11. 125  
संकरापात्रकृत्यासु मासं शोधनं ऐन्दवम् ।
मलिनीकरणीयेषु तप्तः स्याद्यावकैस्त्र्यहम् । । ११.१२५[१२४ं] । ।
- Pour avoir commis volontairement un des actes qui entraînent la déchéance de caste, que (le coupable) accomplisse la pénitence Sântapana, et (si l'acte a été) involontaire, celle (dite) de Pradjâpati. (Ⅰ)
- Sâmtapana, pénitence décrite plus loin au v. 213. (Ⅱ)
11. 126  
तुरीयो ब्रह्महत्यायाः क्षत्रियस्य वधे स्मृतः ।
वैश्येऽष्टमांशो वृत्तस्थे शूद्रे ज्ञेयस्तु षोडशः । । ११.१२६[१२५ं] । ।
- Pour les actes qui vous ravalent à une caste mêlée, ou vous rendent indigne de recevoir des présents, (on devra accomplir) la pénitence lunaire pendant un mois ; pour ceux qui entraînent une souillure, on devra pendant trois jours s'échauder avec de la bouillie d'orge (brûlante). (Ⅰ)
- Cf. v. 68, 69, 70. — Indigne de recevoir des présents ou peut-être simplement comme plus haut « indigne ». (Ⅱ)
11. 127  
अकामतस्तु राजन्यं विनिपात्य द्विजोत्तमः ।
वृषभैकसहस्रा गा दद्यात्सुचरितव्रतः । । ११.१२७[१२६ं] । ।
- Le quart (de la pénitence fixée) pour le meurtre d'un Brahmane est prescrit (comme expiation) du meurtre d'un Kchatriya, le huitième si c'est un Vaisya (qui a été tué), le seizième si c'est un vertueux Soudra. (Ⅰ)
- Il s'agit ici du meurtre volontaire d'un Kchatriya. L'épithète de vertueux retombe aussi sur le Kchatriya et le Vaisya. (Ⅱ)
11. 128  
त्र्यब्दं चरेद्वा नियतो जटी ब्रह्महणो व्रतम् ।
वसन्दूरतरे ग्रामाद्वृक्षमूलनिकेतनः । । ११.१२८[१२७ं] । ।
- Un Brahmane qui a tué involontairement un Kchatriya devra pour se purifier donner mille vaches et un taureau ; (Ⅰ)
- Donner mille vaches « à des Brahmanes ». (Kull.) (Ⅱ)
11. 129  
एतदेव चरेदब्दं प्रायश्चित्तं द्विजोत्तमः ।
प्रमाप्य वैश्यं वृत्तस्थं दद्याच्चैकशतं गवाम् । । ११.१२९[१२८ं] । ।
- Ou bien qu'il accomplisse pendant trois ans la pénitence imposée au meurtrier d'un Brahmane, maîtrisant ses sens, les cheveux nattés, demeurant loin du village et habitant au pied d'un arbre. (Ⅰ)
11. 130  
एतदेव व्रतं कृत्स्नं षण्मासाञ् शूद्रहा चरेत् ।
वृषभैकादशा वापि दद्याद्विप्राय गाः सिताः । । ११.१३०[१२९ं] । ।
- Un Brahmane qui a tué un vertueux Vaisya devra accomplir la même pénitence durant un an et donner cent vaches. (Ⅰ)
- Qui a tué: il s'agit d'un meurtre involontaire. (Ⅱ)
11. 131  
मार्जारनकुलौ हत्वा चाषं मण्डूकं एव च ।
श्वगोधोलूककाकांश्च शूद्रहत्याव्रतं चरेत् । । ११.१३१[१३०ं] । ।
- Le meurtrier d'un Soudra devra accomplir intégralement cette pénitence pendant six mois, ou bien encore il pourra donner un taureau et dix vaches blanches à un Brahmane. (Ⅰ)
- Le meurtrier « involontaire » comme au vers précédent. (Ⅱ)
11. 132  
पयः पिबेत्त्रिरात्रं वा योजनं वाध्वनो व्रजेत् ।
उपस्पृशेत्स्रवन्त्यां वा सूक्तं वाब्दैवतं जपेत् । । ११.१३२[१३१ं] । ।
- Pour le meurtre d'un chat, d'un ichneumon, d'un geai bleu, d'une grenouille, d'un chien, d'un lézard, d'une chouette, d'une corneille, qu'il accomplisse la (même) pénitence que pour le meurtre d'un Soudra; (Ⅰ)
- Ici au contraire il s'agit du meurtre volontaire d'un de ces animaux. — Cette pénitence est la pénitence lunaire. (Ⅱ)
11. 133  
अभ्रिं कार्ष्णायसीं दद्यात्सर्पं हत्वा द्विजोत्तमः ।
पलालभारकं षण्ढे सैसकं चैकमाषकम् । । ११.१३३[१३२ं] । ।
- Ou bien qu'il boive trois jours du lait, ou qu'il fasse un chemin d'un yodjana, ou bien qu'il se baigne dans un fleuve, ou bien qu'il récite l'hymne adressé à la divinité des eaux. (Ⅰ)
- Ou bien « si le meurtre n'a pas été prémédité ». (Kull.) — Trois jours : le texte dit « trois nuits ». — Yojana = environ 4 kilomètres. — Suivant Kull. cette alternative est pour le cas où le pénitent est empêché par la faiblesse de son estomac de boire du lait; de même s'il ne peut accomplir la pénitence du yojana, il aura le choix de la suivante. — Qu'il se baigne « trois nuits consécutives ». (Kull.) — Cette prière, remarque B., se trouve Rig-Véda, X, 9. (Ⅱ)
11. 134  
घृतकुम्भं वराहे तु तिलद्रोणं तु तित्तिरौ ।
शुके द्विहायनं वत्सं क्रौञ्चं हत्वा त्रिहायनम् । । ११.१३४[१३३ं] । ।
- Pour avoir tué un serpent, un Brahmane donnera une bêche en fer, pour (avoir tué) un eunuque une charge de paille et un mâchaka de plomb ; (Ⅰ)
- Donnera « à un autre Brahmane ». (Kull.) (Ⅱ)
11. 135  
हत्वा हंसं बलाकां च बकं बर्हिणं एव च ।
वानरं श्येनभासौ च स्पर्शयेद्ब्राह्मणाय गाम् । । ११.१३५[१३४ं] । ।
- Un pot de beurre clarifié pour (avoir tué) un sanglier ; une mesure de grains de sésame pour une perdrix; un veau de deux ans pour un perroquet ; un (veau) de trois ans pour un courlis. (Ⅰ)
- Une mesure un drona. (Ⅱ)
11. 136  
वासो दद्याद्धयं हत्वा पञ्च नीलान्वृषान्गजम् ।
अजमेषावनड्वाहं खरं हत्वैकहायनम् । । ११.१३६[१३५ं] । ।
- Pour avoir tué un flamant, une grue, un héron, un paon, un singe, un vautour, un épervier, qu'il donne une vache à un Brahmane. (Ⅰ)
11. 137  
क्रव्यादांस्तु मृगान्हत्वा धेनुं दद्यात्पयस्विनीम् ।
अक्रव्यादान्वत्सतरीं उष्ट्रं हत्वा तु कृष्णलम् । । ११.१३७[१३६ं] । ।
- Pour avoir tué un cheval, il donnera un vêtement; pour un éléphant, cinq taureaux noirs ; pour une chèvre ou un bélier, un boeuf de trait; pour un âne, un (veau) d'un an. (Ⅰ)
- Tous ces dons doivent être entendus comme expiation du meurtre commis et non comme indemnité au propriétaire des animaux; voilà pourquoi le récipient est toujours un Brahmane. (Ⅱ)


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