Chapitre 12
>  
126 Slokas | Page 3 / 3
(Version Sanskrit)


Afficher / Cacher
(Ⅰ)
(Ⅱ)


12. 101  
यथा जातबलो वह्निर्दहत्यार्द्रानपि द्रुमान् ।
तथा दहति वेदज्ञः कर्मजं दोषं आत्मनः । । १२.१०१ । ।
- De même qu'un feu violent consume même les arbres humides, ainsi celui qui connaît le Véda efface toutes les souillures de son âme, nées de ses (mauvaises) actions. (Ⅰ)
12. 102  
वेदशास्त्रार्थतत्त्वज्ञो यत्र तत्राश्रमे वसन् ।
इहैव लोके तिष्ठन्स ब्रह्मभूयाय कल्पते । । १२.१०२ । ।
- En quelque ordre que se trouve (un homme) connaissant le véritable sens du traité du Véda, même tandis qu'il est (encore) en ce bas monde, il devient propre à l'union avec Brahme. (Ⅰ)
12. 103  
अज्ञेभ्यो ग्रन्थिनः श्रेष्ठा ग्रन्थिभ्यो धारिणो वराः ।
धारिभ्यो ज्ञानिनः श्रेष्ठा ज्ञानिभ्यो व्यवसायिनः । । १२.१०३ । ।
- Ceux qui ont lu sont supérieurs aux ignorants; ceux qui retiennent (ce qu'ils ont lu) sont plus estimables que ceux qui ont lu (mais oublié) ; ceux qui comprennent (le sens de ce qu'ils ont appris) sont supérieurs à ceux qui retiennent (sans comprendre); ceux qui mettent en pratique (ce qu'ils ont appris valent mieux) que ceux qui comprennent (mais qui ne pratiquent point). (Ⅰ)
12. 104  
तपो विद्या च विप्रस्य निःश्रेयसकरं परम् ।
तपसा किल्बिषं हन्ति विद्ययामृतं अश्नुते । । १२.१०४ । ।
- L'austérité et la science (sacrée) sont le plus excellent moyen pour un Brahmane (d'atteindre) la délivrance finale ; par l'austérité il tue le péché, par la science il obtient l'immortalité. (Ⅰ)
- La science « la connaissance de l'âme universelle ». (Kull.) (Ⅱ)
12. 105  
प्रत्यक्षं चानुमानं च शास्त्रं च विविधागमम् ।
त्रयं सुविदितं कार्यं धर्मशुद्धिं अभीप्सता । । १२.१०५ । ।
- La perception, l'induction et les traités comprenant les divers enseignements traditionnels, (voilà) trois (choses qui) doivent être bien comprises de quiconque désire la claire intelligence delà Loi. (Ⅰ)
- — Les traités Kull. explique çâstra parla Smrti. — Les enseignements traditionnels, les âgamas, les livres d'enseignement des diverses écoles. (Ⅱ)
12. 106  
आर्षं धर्मोपदेशं च वेदशास्त्राविरोधिना ।
यस्तर्केणानुसंधत्ते स धर्मं वेद नेतरः । । १२.१०६ । ।
- Celui-là seul et nul autre, connaît la loi qui, s'appuyant sur un système philosophique en harmonie avec le traité du Véda, médite (l'oeuvre) des anciens sages et les préceptes de la Loi. (Ⅰ)
- L'œuvre des anciens sages, le. Véda dont les hymnes sont attribués aux Richis. (Ⅱ)
12. 107  
नैःश्रेयसं इदं कर्म यथोदितं अशेषतः ।
मानवस्यास्य शास्त्रस्य रहस्यं उपदिश्यते । । १२.१०७ । ।
- Ainsi ont été complètement et exactement expliqués les actes qui assurent la délivrance finale ; (maintenant) on va révéler la partie secrète de ce traité de Manou. (Ⅰ)
12. 108  
अनाम्नातेषु धर्मेषु कथं स्यादिति चेद्भवेत् ।
यं शिष्टा ब्राह्मणा ब्रूयुः स धर्मः स्यादशङ्कितः । । १२.१०८ । ।
- Si l'on demande : « Dans les (cas de la) loi qui n'ont pas été mentionnés, quelle doit être (la règle de conduite) ? » (voici la réponse) : « Ce que des Brahmanes instruits décideront (aura force de) Loi sans contestation. » (Ⅰ)
12. 109  
धर्मेणाधिगतो यैस्तु वेदः सपरिबृंहणः ।
ते शिष्टा ब्राह्मणा ज्ञेयाः श्रुतिप्रत्यक्षहेतवः । । १२.१०९ । ।
- Doivent être reconnus comme instruits les Brahmanes qui ont étudié selon la Loi le Véda avec ses appendices, et qui peuvent donner des preuves sensibles du livre révélé. (Ⅰ)
- Selon la loi « en observant les prescriptions relatives aux étudiants et autres ». (Kull.) — Ses appendices « les Angas, qui sont la Mîmâmsâ, le Code des lois et les Purânas ». (Kull.) — La Mïmâmsà désigne un système philosophique ayant pour objet l'interprétation du Véda. — Ceux qui peuvent donner des preuves sensibles, « les Brahmanes qui en récitant le texte révélé, sont cause qu'il devient perceptible par les sens, qui en enseignent le véritable sens ». (Kull.) (Ⅱ)
12. 110  
दशावरा वा परिषद्यं धर्मं परिकल्पयेत् ।
त्र्यवरा वापि वृत्तस्था तं धर्मं न विचालयेत् । । १२.११० । ।
- Ce qu'une assemblée d'au moins dix, ou d'au moins trois (personnes) vertueuses aura décidé (être) la loi, que personne ne le conteste. (Ⅰ)
12. 111  
त्रैविद्यो हेतुकस्तर्की नैरुक्तो धर्मपाठकः ।
त्रयश्चाश्रमिणः पूर्वे परिषत्स्याद्दशावरा । । १२.१११ । ।
- Trois (personnes) versées (chacune dans un) des trois Védas, un logicien, un interprétateur (de la doctrine Mîmânsâ), un étymologiste, un jurisconsulte et un membre de chacun des trois premiers ordres, constituent l'assemblée d'au moins dix membres. (Ⅰ)
- Un logicien haituka, suivant Kull. « celui qui connaît le système du Nyâya qui n'est pas en contradiction avec la Çruti et la Smrti ». — Un interprétateur de la doctrine Mimâmsâ, le texte dit simplement tarkin commenté par le composé mïmâmsâtmakatarkavid. — Les trois premiers ordres, c'est-à-dire « étudiant, maître de maison, ermite ». (Ⅱ)
12. 112  
ऋग्वेदविद्यजुर्विच्च सामवेदविदेव च ।
त्र्यवरा परिषज्ज्ञेया धर्मसंशयनिर्णये । । १२.११२ । ।
- Un Rig-Védiste, un Yadjour-Védiste et un Sâma-Védiste doivent être considérés (comme constituant) l'assemblée d'au moins trois membres pour la décision des points douteux de la loi. (Ⅰ)
12. 113  
एकोऽपि वेदविद्धर्मं यं व्यवस्येद्द्विजोत्तमः ।
स विज्ञेयः परो धर्मो नाज्ञानां उदितोऽयुतैः । । १२.११३ । ।
- Ce que même un seul Brahmane instruit dans le Véda déclare (être) la loi doit être considéré comme (ayant force de) loi suprême, plutôt que la décision de milliers d'ignorants. (Ⅰ)
12. 114  
अव्रतानां अमन्त्राणां जातिमात्रोपजीविनाम् ।
सहस्रशः समेतानां परिषत्त्वं न विद्यते । । १२.११४ । ।
- (Même) des milliers (de Brahmanes) qui n'ont pas rempli leurs voeux (de noviciat), qui ne sont pas versés dans le Véda et qui vivent uniquement (du privilège) de leur caste, ne constituent pas en se réunissant une assemblée (légale). (Ⅰ)
- Leurs vœux, « qui n'ont pas rempli les vœux d'un étudiant, tels que (ceux relatifs à) la Sâvitrî et autres ». (Kull.) (Ⅱ)
12. 115  
यं वदन्ति तमोभूता मूर्खा धर्मं अतद्विदः ।
तत्पापं शतधा भूत्वा तद्वक्तॄननुगच्छति । । १२.११५ । ।
- Le péché de celui qui a été instruit par des sots, personnifications de l'Obscurité, et ignorants de la loi, retombe multiplié au centuple sur ceux qui (lui) ont exposé la (loi). (Ⅰ)
- Tamobhûta signifie littér. dont la nature est la qualité d'obscurité. (Ⅱ)
12. 116  
एतद्वोऽभिहितं सर्वं निःश्रेयसकरं परम् ।
अस्मादप्रच्युतो विप्रः प्राप्नोति परमां गतिम् । । १२.११६ । ।
- Tous les (moyens) les plus excellents pour assurer la délivrance finale vous ont été exposés ; un Brahmane qui ne s'en écarte pas obtient la condition la plus élevée. (Ⅰ)
12. 117  
एवं स भगवान्देवो लोकानां हितकाम्यया ।
धर्मस्य परमं गुह्यं ममेदं सर्वं उक्तवान् । । १२.११७ । ।
- C'est ainsi que cette auguste divinité, dans son désir (de faire) le bonheur des mondes me révéla tout ce mystère suprême de la loi (sacrée). (Ⅰ)
- C'est Bhrgu qui parle, et l'auguste divinité qui lui a révélé la loi est Manou. — Le mystère « qui doit être tenu caché aux disciples indignes ». (Kull.) (Ⅱ)
12. 118  
सर्वं आत्मनि संपश्येत्सच्चासच्च समाहितः ।
सर्वं ह्यात्मनि संपश्यन्नाधर्मे कुरुते मनः । । १२.११८ । ।
- Que (le Brahmane) recueillant son attention, voie dans son âme individuelle l'univers, le réel et le non réel; car en voyant dans son âme individuelle l'univers, il n'abandonne pas son esprit à l'iniquité. (Ⅰ)
- Atman désigne ici suivant Kull. « l'Âme suprême », et suivant Govind. « l'âme individuelle ». (Ⅱ)
12. 119  
आत्मैव देवताः सर्वाः सर्वं आत्मन्यवस्थितम् ।
आत्मा हि जनयत्येषां कर्मयोगं शरीरिणाम् । । १२.११९ । ।
- L'âme seule (est) toutes les divinités; l'univers repose sur l'âme ; car (c'est) l'âme (qui) produit l'enchaînement des actes des (êtres) corporels. (Ⅰ)
- Ici àtman suivant Govind. est l'Âme suprême. (Ⅱ)
12. 120  
खं संनिवेशयेत्खेषु चेष्टनस्पर्शनेऽनिलम् ।
पक्तिदृष्ट्योः परं तेजः स्नेहेऽपो गां च मूर्तिषु । । १२.१२० । ।
- Que (le Brahmane par la méditation) voie l'identité de l'éther avec les cavités du corps, du vent avec (les organes) du mouvement et du toucher, de la lumière suprême avec (les organes) de la digestion et de la vue, de l'eau avec les parties grasses et de la terre avec les parties charnues (de son corps); (Ⅰ)
- Voie l'identité, littér. fasse entrer samniveçayet. — L'éther, jeu de mots sur kha éther, et kha trou du corps (il y en a neuf). — Lumière tejas « du feu et du soleil ». (Kull.) — Sneha, littér. graisse. Kull. l'entend des fluides du corps. D'autres comme Medh. y voient « la cervelle et autres substances analogues ». — Les parties charnues mûrti est expliqué par çarïrapârthivabhâga « les portions terrestres du corps ». (Ⅱ)
12. 121  
मनसीन्दुं दिशः श्रोत्रे क्रान्ते विष्णुं बले हरम् ।
वाच्यग्निं मित्रं उत्सर्गे प्रजने च प्रजापतिम् । । १२.१२१ । ।
- De la lune avec l'esprit, des régions célestes avec (l'organe) de l'ouïe, de Vichnou avec (les organes) de la locomotion, d'Indra avec la force, du feu avec (l'organe) de la parole, de Mitra avec les (organes) excrétoires et du Seigneur des créatures avec (les organes) de la génération. (Ⅰ)
- L'esprit le manas, le sens interne. — Les régions célestes diçah au nombre de huit représentant les points cardinaux et présidées par huit divinités. — Indra est appelé ici Hara. — Le feu, Agni. — Je soupçonne un calembour sur Mitra et mûtra urine. — Prajâpati est rapproché en sa qualité de créateur des organes de la génération. (Ⅱ)
12. 122  
प्रशासितारं सर्वेषां अणीयांसं अणोरपि ।
रुक्माभं स्वप्नधीगम्यं विद्यात्तं पुरुषं परम् । । १२.१२२ । ।
- Qu'il reconnaisse le Mâle suprême comme le souverain de toutes (choses), plus subtil que le subtil même, brillant comme l'or, accessible à l'intelligence (seulement quand elle est comme) endormie (dans la contemplation). (Ⅰ)
- Endormie, « l'œil et les autres sens extérieurs suspendant leurs fonctions », la contemplation est une sorte de sommeil. — Sur le Mâle, le Purusha qui n'est autre que Brahme, cf. liv. I, v. 11. (Ⅱ)
12. 123  
एतं एके वदन्त्यग्निं मनुं अन्ये प्रजापतिम् ।
इन्द्रं एके परे प्राणं अपरे ब्रह्म शाश्वतम् । । १२.१२३ । ।
- Les uns l'appellent Agni, les autres Manou seigneur des créatures, d'autres Indra, d'autres le souffle vital, d'autres l'éternel Brahme. (Ⅰ)
12. 124  
एष सर्वाणि भूतानि पञ्चभिर्व्याप्य मूर्तिभिः ।
जन्मवृद्धिक्षयैर्नित्यं संसारयति चक्रवत् । । १२.१२४ । ।
- Pénétrant toutes les créatures par le moyen des cinq éléments (constitutifs), il leur fait accomplir un cycle perpétuel de transmigrations par la naissance, l'accroissement et la destruction. (Ⅰ)
- Des cinq éléments « les enveloppant avec des corps formés des cinq grands éléments tels que la terre, etc. » (Kull.) — Un cycle littér. « comme une roue de voiture. » (Ⅱ)
12. 125  
एवं यः सर्वभूतेषु पश्यत्यात्मानं आत्मना ।
स सर्वसमतां एत्य ब्रह्माभ्येति परं पदम् । । १२.१२५ । ।
- Ainsi celui qui par (le moyen de son) âme (individuelle) reconnaît l'âme (universelle) dans tous les êtres, devient animé des mêmes sentiments envers tous et s'absorbe en Brahme, (ce qui est) la condition suprême. (Ⅰ)
12. 126  
इत्येतन्मानवं शास्त्रं भृगुप्रोक्तं पठन्द्विजः ।
भवत्याचारवान्नित्यं यथेष्टां प्राप्नुयाद्गतिम् । । १२.१२६ । ।
- Un Dvidja qui récite ce Traité de Manou révélé par Bhrigou, aura toujours une conduite vertueuse et atteindra la condition qu'il souhaite. (Ⅰ)
- Le vers commence par « le mot iti qui marque la fin du discours de Bhrgu. » (Kull.) Le dernier vers n'est donc pas dans la bouche du narrateur des lois de Manou. — La condition qu'il souhaite, c'est « le paradis, la délivrance finale ». (Kull.) (Ⅱ)


Page: << 3