Chapitre 3
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(Ⅰ)
(Ⅱ)


3. 201  
ऋषिभ्यः पितरो जाताः पितृभ्यो देवमानवाः ।
देवेभ्यस्तु जगत्सर्वं चरं स्थाण्वनुपूर्वशः । । ३.२०१[१९१ं] । ।
- Des Sages sont issus les Mânes, des Mânes les Dieux et les Dànavas ; mais les Dieux (ont donné naissance) au monde entier, (avec j les êtres) animés et inanimés, dans l'ordre. (Ⅰ)
- Sages ou Saints, les Maharshis. — Les Dànavas, sorte des démons. (Ⅱ)
3. 202  
राजतैर्भाजनैरेषां अथो वा रजतान्वितैः ।
वार्यपि श्रद्धया दत्तं अक्षयायोपकल्पते । । ३.२०२[१९२ं] । ।
- Même de l'eau (pure), offerte avec foi à ces (Mânes), dans des vases d'argent ou ornés d'argent, est la source d'une félicité impérissable. (Ⅰ)
3. 203  
दैवकार्याद्द्विजातीनां पितृकार्यं विशिष्यते ।
दैवं हि पितृकार्यस्य पूर्वं आप्यायनं स्मृतम् । । ३.२०३[१९३ं] । ।
- Pour les Dvidjas, la cérémonie en l'honneur des Mânes est plus importante que la cérémonie en l'honneur des Dieux; car l'oblation aux Dieux qui précède l'oblation aux Mânes est déclarée un moyen propitiatoire pour celle-ci. (Ⅰ)
- Àpyâyana : littéralement « un moyen de faire prospérer ». (Ⅱ)
3. 204  
तेषां आरक्षभूतं तु पूर्वं दैवं नियोजयेत् ।
रक्सांसि विप्रलुम्पन्ति श्राद्धं आरक्षवर्जितम् । । ३.२०४[१९४ं] । ।
- On doit commencer par une offrande aux Dieux comme (moyen de) protection pour (l'oblation aux Mânes) ; car les Démons emportent le repas funéraire privé de cette protection. (Ⅰ)
- Jeu de mots étymologique sur rakshas démon et le verbe rakshati, protéger. (Ⅱ)
3. 205  
दैवाद्यन्तं तदीहेत पित्राद्यन्तं न तद्भवेत् ।
पित्राद्यन्तं त्वीहमानः क्षिप्रं नश्यति सान्वयः । । ३.२०५[१९५ं] । ।
- Il faut commencer et finir (un Srâddha) par une offrande aux Dieux, il ne faut ni commencer ni finir par l'offrande aux Mânes ; car celui qui commence et qui finit par l'offrande aux Mânes périt bientôt avec toute sa race. (Ⅰ)
3. 206  
शुचिं देशं विविक्तं च गोमयेनोपलेपयेत् ।
दक्षिनाप्रवणं चैव प्रयत्नेनोपपादयेत् । । ३.२०६[१९६ं] । ।
- Il faut enduire de fumier de vache un lieu pur et isolé, et avoir soin qu'il ait une pente vers le Sud. (Ⅰ)
- Yama, seigneur des Mânes est régent du Midi. (Ⅱ)
3. 207  
अवकाशेषु चोक्षेषु जलतीरेषु चैव हि ।
विविक्तेषु च तुष्यन्ति दत्तेन पितरः सदा । । ३.२०७[१९७ं] । ।
- Car les Mânes sont toujours satisfaits des offrandes faites en des lieux purs, sur les rives des fleuves et dans des endroits isolés. (Ⅰ)
- En des lieux purs : « des lieux tels que les forêts et autres qui sont naturellement purs ». (Kull.) (Ⅱ)
3. 208  
आसनेषूपक्ल्प्तेषु बर्हिष्मत्सु पृथक्पृथक् ।
उपस्पृष्टोदकान्सम्यग्विप्रांस्तानुपवेशयेत् । । ३.२०८[१९८ं] । ।
- Après que les Brahmanes ont fait convenablement leurs ablutions, il faut les faire asseoir séparément sur des sièges préparés, garnis d'herbe kousa. (Ⅰ)
- Herbe sacrée usitée dans les cérémonies, Poa cynosuroïdes. (Ⅱ)
3. 209  
उपवेश्य तु तान्विप्रानासनेष्वजुगुप्सितान् ।
गन्धमाल्यैः सुरभिभिरर्चयेद्दैवपूर्वकम् । । ३.२०९[१९९ं] । ।
- Ayant fait asseoir ces Brahmanes irréprochables sur leurs sièges, il faut les honorer avec des guirlandes odoriférantes et des parfums, après avoir préalablement (honoré) les Dieux. (Ⅰ)
- Irréprochables : ajugupsita, littéralement « non exécré », fait allusion sans doute à ces catégories mentionnées plus haut de Brahmanes qui doivent être exclus des cérémonies. — Peut-être aussi faut-il entendre « sans les insulter », c'est-à-dire « avec respect », comme traduit L. (Ⅱ)
3. 210  
तेषां उदकं आनीय सपवित्रांस्तिलानपि ।
अग्नौ कुर्यादनुज्ञातो ब्राह्मणो ब्राह्मणैः सह । । ३.२१०[२००ं] । ।
- Après leur avoir apporté de l'eau, de l'herbe kousa et des grains de sésame, que le Brahmane autorisé par (tous les autres) Brahmanes ensemble fasse (l'oblation) dans le feu. (Ⅰ)
- On peut rapporter saha à kuryât : « qu'il fasse avec eux. » (Ⅱ)
3. 211  
अग्नेः सोमयमाभ्यां च कृत्वाप्यायनं आदितः ।
हविर्दानेन विधिवत्पश्चात्संतर्पयेत्पितॄन् । । ३.२११[२०१ं] । ।
- Ayant d'abord adressé à Agni, à Soma et à Yama, suivant les règles, une oblation (comme) moyen propitiatoire (du Srâddha) qu'il satisfasse ensuite les Mânes (par une offrande de riz). (Ⅰ)
3. 212  
अग्न्यभावे तु विप्रस्य पाणावेवोपपादयेत् ।
यो ह्यग्निः स द्विजो विप्रैर्मन्त्रदर्शिभिरुच्यते । । ३.२१२[२०२ं] । ।
- Mais s'il n'y a point de feu (sacré), qu'il mette (les oblations) dans la main d'un Brahmane ; car le feu et un Brahmane c'est tout un, disent les Brahmanes qui connaissent les livres saints. (Ⅰ)
- S'il n'y a point de feu : « parce qu'il n'est pas encore marié ou que sa femme est morte ». (Kull.) (Ⅱ)
3. 213  
अक्रोधनान्सुप्रसादान्वदन्त्येतान्पुरातनान् ।
लोकस्याप्यायने युक्तान्श्राद्धदेवान्द्विजोत्तमान् । । ३.२१३[२०३ं] । ।
- Ces Brahmanes exempts de colère, faciles à contenter, antiques, voués à la prospérité du monde, on les appelle les Dieux du sacrifice funéraire. (Ⅰ)
- Facile à contenter : suprasâdân est commenté par « prasannamukhân, au visage serein ». — Antiques : d'une race primitive. (Ⅱ)
3. 214  
अपसव्यं अग्नौ कृत्वा सर्वं आवृत्य विक्रमम् ।
अपसव्येन हस्तेन निर्वपेदुदकं भुवि । । ३.२१४[२०४ं] । ।
- Après avoir fait (l'oblation) au feu (et) tourné complètement autour (en marchant de gauche) à droite, on doit asperger d'eau la terre avec la main droite. (Ⅰ)
- Construction embarrassée. Voici ce que dit Kull.: « Ayant fait la série des rites accompagnant l'oblation au feu, tels que l'aspersion du feu et autres (formalités), en allant vers la droite. » (Ⅱ)
3. 215  
त्रींस्तु तस्माद्धविःशेषात्पिण्डान्कृत्वा समाहितः ।
औदकेनैव विधिना निर्वपेद्दक्षिणामुखः । । ३.२१५[२०५ं] । ।
- Ayant fait trois boulettes du reste de l'offrande, on doit, avec recueillement et la face tournée vers le Sud, (les) offrir de la même manière que (les libations) d'eau. (Ⅰ)
- De la même manière que l'eau : c'est-à-dire « avec la main droite ». (Kull.) (Ⅱ)
3. 216  
न्युप्य पिण्डांस्ततस्तांस्तु प्रयतो विधिपूर्वकम् ।
तेषु दर्भेषु तं हस्तं निर्मृज्याल्लेपभागिनाम् । । ३.२१६[२०६ं] । ।
- Ces boulettes offertes suivant le rite, on doit, attentif, essuyer cette main (droite) avec (les racines) de ces brins d'herbe kousa, à l'intention des (ancêtres) qui mangent les parcelles essuyées. (Ⅰ)
- Ces ancêtres sont d'après Kull. « le grand grand-père et les autres ancêtres » en remontant, c'est-à-dire le père et l'aïeul de ce dernier. Les trois boulettes sont pour les trois premiers ascendants. (Ⅱ)
3. 217  
आचम्योदक्परावृत्य त्रिरायम्य शनैरसून् ।
षडृतूंश्च नमस्कुर्यात्पितॄनेव च मन्त्रवत् । । ३.२१७[२०७ं] । ।
- S'étant rincé la bouche, tourné vers le Nord, ayant fait lentement trois suspensions d'haleine, celui qui connaît les textes sacrés adorera les six (divinités des) saisons et les Mânes. (Ⅰ)
3. 218  
उदकं निनयेच्छेषं शनैः पिण्डान्तिके पुनः ।
अवजिघ्रेच्च तान्पिण्डान्यथान्युप्तान्समाहितः । । ३.२१८[२०८ं] । ।
- De nouveau il versera lentement l'eau qui reste près des boulettes, et recueilli, il flairera ces boulettes dans l'ordre où elles ont été placées. (Ⅰ)
3. 219  
पिण्डेभ्यस्त्वल्पिकां मात्रां समादायानुपूर्वशः ।
तानेव विप्रानासीनान्विधिवत्पूर्वं आशयेत् । । ३.२१९[२०९ं] । ।
- Prenant successivement de petites portions de ces boulettes, il les fera manger suivant la règle, à ces Brahmanes assis, avant (le repas). (Ⅰ)
3. 220  
ध्रियमाणे तु पितरि पूर्वेषां एव निर्वपेत् ।
विप्रवद्वापि तं श्राद्धे स्वकं पितरं आशयेत् । । ३.२२०[२१०ं] । ।
- Celui dont le père est encore en vie doit offrir le (repas funèbre) aux (Mânes des trois ancêtres) qui l'ont précédé ; ou bien encore il peut faire manger son père au repas funéraire comme un Brahmane. (Ⅰ)
- C'est-à-dire au grand-père, bisaïeul, etc. — Comme un Brahmane vipravat, c'est-à-dire « comme un des hôtes Brahmanes. » (Ⅱ)
3. 221  
पिता यस्य निवृत्तः स्याज्जीवेच्चापि पितामहः ।
पितुः स नाम सङ्कीर्त्य कीर्तयेत्प्रपितामहम् । । ३.२२१[२११ं] । ।
- Mais celui dont le père est mort, et dont l'aïeul (paternel) est encore en vie, doit, après avoir prononcé le nom de son père, mentionner celui de son grand grandpère. (Ⅰ)
3. 222  
पितामहो वा तच्छ्राद्धं भुञ्जीतेत्यब्रवीन्मनुः ।
कामं वा समनुज्ञातः स्वयं एव समाचरेत् । । ३.२२२[२१२ं] । ।
- Ou bien le grand-père peut prendre part au repas funèbre, a dit Manou, ou bien (son petit-fils) autorisé par lui peut de lui-même accomplir (la cérémonie) à sa volonté. (Ⅰ)
- Le grand-père peut prendre part au repas funèbre : « à la place du Brahmane qui le représenterait s'il était mort ». (Kull.) — A sa volonté : c'est-à-dire suivant Vishnu, auteur d'un code de lois, cité par Kull. « son grand-père vivant l'ayant autorisé à faire à sa guise, il peut à sa volonté ou bien faire manger son grand-père, ou bien faire deux Çrâddhas à l'intention de son père et de son bisaïeul ». (Ⅱ)
3. 223  
तेषां दत्त्वा तु हस्तेषु सपवित्रं तिलोदकम् ।
तत्पिण्डाग्रं प्रयच्छेत स्वधैषां अस्त्विति ब्रुवन् । । ३.२२३[२१३ं] । ।
- Ayant versé dans les mains de ces (hôtes) de l'eau mêlée de sésame, avec un brin d'herbe kousa, il (leur) donnera le sommet de ces boulettes en disant : « Svadhâ pour eux ! » (Ⅰ)
- Svadhâ désigne la libation aux Mânes, et est une sorte d'interjection. (Ⅱ)
3. 224  
पाणिभ्यां तूपसंगृह्य स्वयं अन्नस्य वर्धितम् ।
विप्रान्तिके पितॄन्ध्यायन्शनकैरुपनिक्षिपेत् । । ३.२२४[२१४ं] । ।
- Puis ayant pris lui-même un (plat) rempli d'aliments avec ses deux mains, il le déposera doucement devant ces Brahmanes, en pensant aux Mânes. (Ⅰ)
3. 225  
उभयोर्हस्तयोर्मुक्तं यदन्नं उपनीयते ।
तद्विप्रलुम्पन्त्यसुराः सहसा दुष्टचेतसः । । ३.२२५[२१५ं] । ।
- Les aliments qu'on apporte sans les tenir entre les deux mains sont enlevés de force par les esprits malfaisants. (Ⅰ)
- Sans les tenir dans les deux mains ; c'est-à-dire avec une seule main. — Les esprits désignent ici les Asuras. 227. Bhakshya, aliment qui a besoin d'être mastiqué. (Ⅱ)
3. 226  
गुणांश्च सूपशाकाद्यान्पयो दधि घृतं मधु ।
विन्यसेत्प्रयतः पूर्वं भूमावेव समाहितः । । ३.२२६[२१६ं] । ।
- Les assaisonnements tels que bouillon, légumes et autres, lait frais ou lait suri, beurre fondu et miel, il doit les déposer avec soin par terre, étant attentif et recueilli, (Ⅰ)
3. 227  
भक्ष्यं भोज्यं च विविधं मूलानि च फलानि च ।
हृद्यानि चैव मांसानि पानानि सुरभीणि च । । ३.२२७[२१७ं] । ।
- (Ainsi que) les aliments durs et les divers mets, racines, fruits, viandes délicates, et boissons parfumées. (Ⅰ)
3. 228  
उपनीय तु तत्सर्वं शनकैः सुसमाहितः ।
परिवेषयेत प्रयतो गुणान्सर्वान्प्रचोदयन् । । ३.२२८[२१८ं] । ।
- Ayant apporté tous ces (plats) successivement, recueilli et attentif, qu'il les offre (à ses hôtes) en (leur) expliquant toutes les qualités de chacun. (Ⅰ)
3. 229  
नास्रं आपातयेज्जातु न कुप्येन्नानृतं वदेत् ।
न पादेन स्पृशेदन्नं न चैतदवधूनयेत् । । ३.२२९[२१९ं] । ।
- Il ne doit en aucun cas verser une larme, s'irriter, dire un mensonge, toucher les aliments avec le pied, ni les secouer. (Ⅰ)
3. 230  
अस्रं गमयति प्रेतान्कोपोऽरीननृतं शुनः ।
पादस्पर्शस्तु रक्षांसि दुष्कृतीनवधूननम् । । ३.२३०[२२०ं] । ।
- Une larme envoie les mets aux Fantômes, la colère (les envoie) aux ennemis, le mensonge aux chiens, le contact du pied aux Démons, une secousse aux malfaiteurs. (Ⅰ)
- Les fantômes, les Prêtas : « Une larme versée fait arriver les aliments du Çrâddha aux Prêtas, et il n'en revient aucune satisfaction aux Mânes ». (Kull.) (Ⅱ)
3. 231  
यद्यद्रोचेत विप्रेभ्यस्तत्तद्दद्यादमत्सरः ।
ब्रह्मोद्याश्च कथाः कुर्यात्पितॄणां एतदीप्सितम् । । ३.२३१[२२१ं] । ।
- Tout ce qui plaît aux Brahmanes, il doit le donner, libéralement, et faire des récits concernant l'Être suprême, car cela est agréable aux Mânes. (Ⅰ)
- Ou bien « raconter des histoires védiques »; Brahman =Veda. B. traduit : « proposer des énigmes tirées du Véda ». (Ⅱ)
3. 270  
दशमासांस्तु तृप्यन्ति वराहमहिषामिषैः ।
शशकूर्मयोस्तु मांसेन मासानेकादशैव तु । । ३.२७०[२६०ं] । ।
- Ils sont satisfaits dix mois avec de la chair de sanglier et de buffle, onze mois avec de la chair de lièvre et de tortue, (Ⅰ)
3. 271  
संवत्सरं तु गव्येन पयसा पायसेन च ।
वार्ध्रीणसस्य मांसेन तृप्तिर्द्वादशवार्षिकी । । ३.२७१[२६१ं] । ।
- Un an avec du lait de vache et du riz au lait; la satisfaction (que leur donne) la chair d'un bouc blanc dure douze années. (Ⅰ)
- Un bouc blanc, vârdhrînasa, appelé tripiva (qui boit par trois endroits), « parce que quand il boit l'eau d'une source, trois choses touchent le liquide : sa langue et ses deux oreilles, et ainsi il boit par trois endroits ». (Kull.) (Ⅱ)
3. 272  
कालशाकं महाशल्काः खङ्गलोहामिषं मधु ।
आनन्त्यायैव कल्प्यन्ते मुन्यन्नानि च सर्वशः । । ३.२७२[२६२ं] । ।
- L'herbe kâlasâka et le (poisson) mahâsalka, la chair de rhinocéros et celle d'une chèvre rouge, du miel et tous les aliments des ermites, leur procurent une satisfaction éternelle. (Ⅰ)
- Kâlaçâka, Ocimum sanctum. — Mahâçalka (?), poisson, crabe ou crevette. (Ⅱ)
3. 273  
यत्किं चिन्मधुना मिश्रं प्रदद्यात्तु त्रयोदशीम् ।
तदप्यक्षयं एव स्याद्वर्षासु च मघासु च । । ३.२७३[२६३ं] । ।
- N'importe quelle (substance) mêlée à du miel, offerte le treizième (jour lunaire) en (la saison des) pluies et sous la constellation Maghâ (procure) aussi (une joie) impérissable. (Ⅰ)
- Maghâ est le nom du dixième astérisme lunaire. (Ⅱ)
3. 274  
अपि नः स कुले भूयाद्यो नो दद्यात्त्रयोदशीम् ।
पायसं मधुसर्पिर्भ्यां प्राक्छाये कुञ्जरस्य च । । ३.२७४[२६४ं] । ।
- a Puisse-t-il naître dans notre lignée quelqu'un qui nous donnera du riz au lait avec du miel et du beurre clarifié, le treizième (jour lunaire) et (à l'heure) où l'ombre de l'éléphant tombe à l'Est ! » (tel est le voeu des Mânes). (Ⅰ)
- Quand l'ombre de l'éléphant tombe à l'Est, c'est-à-dire l'après-midi; l'éléphant est mis ici par synecdoque. Suivant Vishnu, cité par Kull., cette dernière condition est requise au défaut de la première ; il faudrait donc traduire : « Si ce n'est pas le treizième jour lunaire, en tout autre à l'heure où, etc. ». (Ⅱ)
3. 275  
यद्यद्ददाति विधिवत्सम्यक्श्रद्धासमन्वितः ।
तत्तत्पितॄणां भवति परत्रानन्तं अक्षयम् । । ३.२७५[२६५ं] । ।
- Tout ce qu'un homme de foi donne ponctuellement, selon la règle, devient pour les Mânes dans l'autre monde (la source d'un contentement) éternel et indestructible. (Ⅰ)
3. 276  
कृष्णपक्षे दशम्यादौ वर्जयित्वा चतुर्दशीम् ।
श्राद्धे प्रशस्तास्तिथयो यथैता न तथेतराः । । ३.२७६[२६६ं] । ।
- Dans la quinzaine noire, les jours à partir du dixième, le quatorzième excepté, sont recommandés pour un sacrifice funéraire, mais il n'en est pas de même des autres. (Ⅰ)
3. 232  
स्वाध्यायं श्रावयेत्पित्र्ये धर्मशास्त्राणि चैव हि ।
आख्यानानीतिहासांश्च पुराणानि खिलानि च । । ३.२३२[२२२ं] । ।
- Dans un (sacrifice) aux Mânes, on doit faire entendre (à ses hôtes) la lecture du Véda, les livres de lois, les légendes, les épopées, les (récits des) Pourânas et les (textes apocryphes appelés) Khilas. (Ⅰ)
- « Les livres de lois tels que le Code de Manou et les autres; — les épopées telles que le Mahâbhârata; — les légendes telles que le Sauparna, le Maitrâvâruna; — les Khilas tels que leÇrîsùkta, le Çivasankalpa, etc. ». (Kull.) — Les Purânas sont des recueils en vers des anciennes légendes, au nombre de dix-huit, attribués au sage Vyâsa (1000-1200 avant Jésus-Christ (?). Vyâsa est un nom qui signifie compilateur. (Ⅱ)
3. 233  
हर्षयेद्ब्राह्मणांस्तुष्टो भोजयेच्च शनैःशनैः ।
अन्नाद्येनासकृच्चैतान्गुणैश्च परिचोदयेत् । । ३.२३३[२२३ं] । ।
- Content lui-même, qu'il charme (ses hôtes) Brahmanes, qu'il leur fasse manger successivement (de chaque chose) et qu'il les engage à plusieurs reprises (en leur présentant) le riz et autres (mets dont il proclamera) les qualités. (Ⅰ)
- Guna signifie peut-être ici non pas qualité, mais comme au vers 226, « les assaisonnements ». (Ⅱ)
3. 234  
व्रतस्थं अपि दौहित्रं श्राद्धे यत्नेन भोजयेत् ।
कुतपं चासनं दद्यात्तिलैश्च विकिरेन्महीम् । । ३.२३४[२२४ं] । ।
- Qu'il ait soin, à un repas funéraire, de convier le fils de sa fille, fût-il en son noviciat, qu'il mette sur le siège une couverture (en poil de chèvre du Népal) et qu'il répande à terre des grains de sésame. (Ⅰ)
- B. entend qu'il faut mettre cette couverture sur le siège de chaque hôte. B. H. « qu'il donne (à son hôte) une couverture pour siège. » (Ⅱ)
3. 235  
त्रीणि श्राद्धे पवित्राणि दौहित्रः कुतपस्तिलाः ।
त्रीणि चात्र प्रशंसन्ति शौचं अक्रोधं अत्वराम् । । ३.२३५[२२५ं] । ।
- Trois (choses) purifient dans-un repas funèbre, le fils de la fille, la couverture et les grains de sésame ; trois (choses) y sont recommandées, la pureté, l'absence de colère et de précipitation. (Ⅰ)
3. 236  
अत्युष्णं सर्वं अन्नं स्याद्भुञ्जीरंस्ते च वाग्यताः ।
न च द्विजातयो ब्रूयुर्दात्रा पृष्टा हविर्गुणान् । । ३.२३६[२२६ं] । ।
- Tous les aliments doivent être très chauds, et on doit les manger en silence; les Brahmanes (même) interrogés (à ce sujet) par celui qui donne (le repas) ne doivent point déclarer les qualités des mets. (Ⅰ)
3. 237  
यावदुष्मा भवत्यन्नं यावदश्नन्ति वाग्यताः ।
पितरस्तावदश्नन्ति यावन्नोक्ता हविर्गुणाः । । ३.२३७[२२७ं] । ।
- Aussi longtemps que les aliments restent chauds et que l'on mange en silence, sans proclamer la qualité des mets, les Mânes prennent leur part (du repas). (Ⅰ)
3. 238  
यद्वेष्टितशिरा भुङ्क्ते यद्भुङ्क्ते दक्षिणामुखः ।
सोपानत्कश्च यद्भुङ्क्ते तद्वै रक्षांसि भुञ्जते । । ३.२३८[२२८ं] । ।
- Ce que l'on mange la tête couverte, ce que l'on mange la face tournée vers le Sud, ce que l'on mange avec des sandales (aux pieds), ce sont les Démons qui le dévorent. (Ⅰ)
3. 239  
चाण्डालश्च वराहश्च कुक्कुटः श्वा तथैव च ।
रजस्वला च षण्ढश्च नेक्षेरन्नश्नतो द्विजान् । । ३.२३९[२२९ं] । ।
- Il ne faut pas qu'un homme de caste méprisée, un porc, un coq, un chien, une femme qui a ses règles, un eunuque voient manger les Brahmanes. (Ⅰ)
- Un homme de caste méprisée veut dire ici un Cândâla, issu d'un Soudra et d'une Bràhmanî. — Un porc : Kull. explique varàha par « un porc de village », c'est-à-dire domestique, opposé à sanglier, sens ordinaire de varàha. (Ⅱ)
3. 240  
होमे प्रदाने भोज्ये च यदेभिरभिवीक्ष्यते ।
दैवे हविषि पित्र्ये वा तद्गच्छत्ययथातथम् । । ३.२४०[२३०ं] । ।
- Tout ce qui est vu par eux durant une oblation au feu, une (distribution de) présents, un repas (donné à des Brahmanes), un sacrifice aux Dieux ou aux Mânes, est sans profit. (Ⅰ)
- Présents : « tels que vache, or, etc. ». (Kull.) (Ⅱ)
3. 241  
घ्राणेन सूकरो हन्ति पक्षवातेन कुक्कुटः ।
श्वा तु दृष्टिनिपातेन स्पर्शेणावरवर्णजः । । ३.२४१[२३१ं] । ।
- Le porc détruit (les effets de la cérémonie) par son flair, le coq par le vent de ses ailes, le chien par son regard, un homme de caste méprisée par son attouchement. (Ⅰ)
- Par son flair : « en respirant le parfum des mets ». (Kull.) 245. Morts avant l'initiation. D'après Kull. asamskrtapramîtânâm signifie « pour lesquels la cérémonie de la crémation n'a pas été faite » Cf. V, 69, où il est dit que les enfants morts avant l'initiation ne doivent pas être brûlés. — Kulayoshitâm « des femmes de leur caste » ou bien des « femmes de leur famille » (B. H.), ou bien « de.nobles femmes ». (B.) Ces interprétations et d'autres sont fournies par les commentateurs. (Ⅱ)
3. 242  
खञ्जो वा यदि वा काणो दातुः प्रेष्योऽपि वा भवेत् ।
हीनातिरिक्तगात्रो वा तं अप्यपनयेत्पुनः । । ३.२४२[२३२ं] । ।
- Un boiteux, un borgne, un homme mutilé ou celui qui a un membre de trop, quand même il serait le serviteur de celui qui offre (le repas funéraire), doit être éloigné de là. (Ⅰ)
3. 243  
ब्राह्मणं भिक्षुकं वापि भोजनार्थं उपस्थितम् ।
ब्राह्मणैरभ्यनुज्ञातः शक्तितः प्रतिपूजयेत् । । ३.२४३[२३३ं] । ।
- Si un Brahmane ou un moine mendiant vient quêter sa nourriture, (le maître du repas) pourra lui faire honneur, suivant ses moyens, avec la permission de (ses hôtes) Brahmanes. (Ⅰ)


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