Chapitre 8
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(Version G. Strehly)


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(Ⅰ)
(Ⅲ)


8. 101  
« Considérant tous ces péchés (qu'on commet) en témoignant faussement, déclare promptement toute chose comme tu l'as entendue ou vue ».
- एतान्दोषानवेक्ष्य त्वं सर्वाननृतभाषणे ।
यथाश्रुतं यथादृष्टं सर्वं एवाञ्जसा वद । । ८.१०१ । ।
(Ⅲ)
8. 102  
Les Brahmanes qui gardent les troupeaux, font le commerce, exercent un métier, sont acteurs, domestiques ou usuriers, (le juge) doit les traiter comme des Soudras.
- Doit les traiter comme des Soudras : « en demandant leur témoignage il doit les interroger comme les Soudras » (Kull.); cf. v. 88. pour la formule qu'on adresse aux Soudras. (Ⅰ)
- गोरक्षकान्वाणिजिकांस्तथा कारुकुशीलवान् ।
प्रेष्यान्वार्धुषिकांश्चैव विप्रान्शूद्रवदाचरेत् । । ८.१०२ । ।
(Ⅲ)
8. 103  
Dans (certains) cas celui qui dit une chose, tout en sachant qu'il en est autrement, dans l'intérêt de la justice, ne perd pas le ciel : on appelle cela le langage des dieux.
- Dharmatas « dans l'intérêt de la justice » ou « par un motif pieux ». Kull. donne comme exemple « par pitié, etc. », cf. le vers suivant. Ce précepte est d'une application délicate. (Ⅰ)
- तद्वदन्धर्मतोऽर्थेषु जानन्नप्यन्य्था नरः ।
न स्वर्गाच्च्यवते लोकाद्दैवीं वाचं वदन्ति ताम् । । ८.१०३ । ।
(Ⅲ)
8. 104  
Si la mort d'un Soudra, d'un Vaisya, d'un Kchatriya, d'un Brahmane, doit résulter de la déclaration de la vérité, il faut dire alors un mensonge : car un tel (mensonge) est préférable à la vérité.
- Le commentaire restreint ce précepte au cas d'un « délit commis dans un moment d'égarement ». (Ⅰ)
- शूद्रविट्क्षत्रविप्राणां यत्र र्तोक्तौ भवेद्वधः ।
तत्र वक्तव्यं अनृतं तद्धि सत्याद्विशिष्यते । । ८.१०४ । ।
(Ⅲ)
8. 140  
Un prêteur d'argent pourra prélever en accroissement de son capital, l'intérêt fixé par Vasichtha (c'est-à-dire) la quatre-vingtième partie du cent par mois.
- B. fait remarquer que cette règle se retrouve dans le code de Vasishtha, II, 51. — 1,25 % par mois = 15 % par an. (Ⅰ)
- वसिष्ठविहितां वृद्धिं सृजेद्वित्तविवर्धिनीम् ।
अशीतिभागं गृह्णीयान्मासाद्वार्धुषिकः शते । । ८.१४० । ।
(Ⅲ)
8. 141  
Ou bien se souvenant des devoirs des gens vertueux, il prendra deux du cent (par mois) ; car celui qui prenddeux du cent n'est pas coupable d'usure.
- Cette règle, suivant Kull., concerne le cas où le prêteur n'a pas de gage. — N’est pas coupable d'usure, littér. « il n'est pas un pécheur pour gain illicite ». (Ⅰ)
- द्विकं शतं वा गृह्णीयात्सतां धर्मं अनुस्मरन् ।
द्विकं शतं हि गृह्णानो न भवत्यर्थकिल्बिषी । । ८.१४१ । ।
(Ⅲ)
8. 142  
Deux, trois, quatre, cinq pour cent, suivant l'ordre des castes, voilà ce qu'il peut prendre légitimement d'intérêt mensuel.
- Cette règle complète la précédente : le Brahmane paye 2 % Par mois, le Kchatriya 3 %, le Vaisya 4 %, le Soudra 5 %. (Ⅰ)
- द्विकं त्रिकं चतुष्कं च पञ्चकं च शतं समम् ।
मासस्य वृद्धिं गृह्णीयाद्वर्णानां अनुपूर्वशः । । ८.१४२ । ।
(Ⅲ)
8. 143  
Mais (s'il a reçu) un gage dont il retire un profit, il ne doit recevoir aucun intérêt pour son prêt; un tel gage (même) après un long laps de temps ne peut être engagé ni vendu.
- Un gage « un terrain, une vache, un esclave, etc. ». (Kull.) (Ⅰ)
- न त्वेवाधौ सोपकारे कौसीदीं वृद्धिं आप्नुयात् ।
न चाधेः कालसंरोधान्निसर्गोऽस्ति न विक्रयः । । ८.१४३ । ।
(Ⅲ)
8. 144  
(Un créancier) ne peut user d'un gage par force ; s'il en fait usage, il doit abandonner les intérêts (de l'argent prêté) et indemniser le (propriétaire du gage) en (en payant) le prix ; autrement il serait un voleur de gages.
- Par force, c'est-à-dire contre le gré du propriétaire; un gage « un gage à garder, tel que vêtements, ornements, etc. ». (Kull.) On conçoit en effet que l'usure d'un tel gage lui ferait perdre de sa valeur. (Ⅰ)
- न भोक्तव्यो बलादाधिर्भुञ्जानो वृद्धिं उत्सृजेत् ।
मूल्येन तोषयेच्चैनं आधिस्तेनोऽन्यथा भवेत् । । ८.१४४ । ।
(Ⅲ)
8. 145  
Ni un gage, ni un dépôt ne doivent être perdus par suite (d'un long laps de) temps ; ils peuvent être repris (par le propriétaire, même) après être restés longtemps (aux mains du dépositaire).
- आधिश्चोपनिधिश्चोभौ न कालात्ययं अर्हतः ।
अवहार्यौ भवेतां तौ दीर्घकालं अवस्थितौ । । ८.१४५ । ।
(Ⅲ)
8. 146  
Une vache à lait, un chameau, un cheval de trait et un (animal) à dresser, lorsqu'ils sont employés avec le consentement (du propriétaire), ne sont jamais perdus pour ce dernier.
- A dresser p. ex. « un taureau ». (Kull.) (Ⅰ)
- संप्रीत्या भुज्यमानानि न नश्यन्ति कदा चन ।
धेनुरुष्ट्रो वहन्नश्वो यश्च दम्यः प्रयुज्यते । । ८.१४६ । ।
(Ⅲ)
8. 105  
La meilleure expiation qu'on puisse faire du péché de ce faux témoignage, c'est d'offrir à Sarasvatî les gâteaux consacrés à la déesse de l'éloquence.
- Sarasvatî, nom d'une rivière, désigne aussi la déesse de l'éloquence et l'épouse de Brahmâ. (Ⅰ)
- वाग्गैवत्यैश्च चरुभिर्यजेरंस्ते सरस्वतीम् ।
अनृतस्यैनसस्तस्य कुर्वाणा निष्कृतिं पराम् । । ८.१०५ । ।
(Ⅲ)
8. 106  
Ou bien on peut suivant le rite répandre une oblation de beurre clarifié dans le feu en l'accompagnant des (vers) Koûchmânda ou de l'hymne à Varouna qui commence par Oud, ou des trois invocations adressées aux eaux.
- Les textes Kûshmànda se trouvent Taitt. Âran., X, 3-5, l'hymne à Varuna Rig Veda, I, 24,15. Les trois vers adressés aux eaux Rig Veda, X, 9, 1-3. (Note deB.). (Ⅰ)
- कूष्माण्डैर्वापि जुहुयाद्घृतं अग्नौ यथाविधि ।
उदित्यृचा वा वारुण्या तृचेनाब्दैवतेन वा । । ८.१०६ । ।
(Ⅲ)
8. 107  
Un homme qui sans être malade (refuse de) porter témoignage dans une (affaire) de prêt ou autre, au bout de trois quinzaines endosse la dette entière, et (de plus paye) un dixième de la somme (comme amende au roi).
- त्रिपक्षादब्रुवन्साक्ष्यं ऋणादिषु नरोऽगदः ।
तदृणं प्राप्नुयात्सर्वं दशबन्धं च सर्वतः । । ८.१०७ । ।
(Ⅲ)
8. 108  
Le témoin auquel survient dans les sept jours qui suivent sa déposition, une maladie, un incendie ou la mort d'un parent, doit être contraint à payer la dette et une amende.
- Parce que ces événements sont considérés comme une punition céleste pour avoir faussement déposé. (Ⅰ)
- यस्य दृश्येत सप्ताहादुक्तवाक्यस्य साक्षिणः ।
रोगोऽग्निर्ज्ञातिमरणं ऋणं दाप्यो दमं च सः । । ८.१०८ । ।
(Ⅲ)
8. 109  
Dans les procès où les témoins font défaut, (le juge) ne pouvant connaître sûrement la vérité entre les deux parties adverses, devra (tâcher de) la découvrir au moyen du serment.
- असाक्षिकेषु त्वर्थेषु मिथो विवादमानयोः ।
अविन्दंस्तत्त्वतः सत्यं शपथेनापि लम्भयेत् । । ८.१०९ । ।
(Ⅲ)
8. 110  
Des serments ont été faits et par les grands sages et par les dieux pour (éclaircir certains) cas (douteux), et Vasichtha même prononça un serment devant le roi (Soudas) fils de Pidjavana.
- Sudâs, cf. VII, 41 : « Viçvâmitra ayant accusé par-devant le roi Sudâs Vasishtha d'avoir dévoré ses cent fils, celui-ci se justifia en prêtant serment ». (Kull.) (Ⅰ)
- महर्षिभिश्च देवैश्च कार्यार्थं शपथाः कृताः ।
वसिष्ठश्चापि शपथं शेपे पैजवने नृपे । । ८.११० । ।
(Ⅲ)
8. 111  
Un homme sage ne doit jamais prêter un faux serment, même dans une affaire insignifiante; car celui qui prête un faux serment se perd en ce monde et dans l'autre.
- न वृथा शपथं कुर्यात्स्वल्पेऽप्यर्थे नरो बुधः ।
वृथा हि शपथं कुर्वन्प्रेत्य चेह च नश्यति । । ८.१११ । ।
(Ⅲ)
8. 112  
(Toutefois quand il s'agit) d'affaires d'amour, de mariage, de la nourriture d'une vache, de combustible (pour le sacrifice), ou pour aider un Brahmane, il n'y a point de péché mortel à (prêter un faux) serment.
- « Celui qui a plusieurs femmes et qui dit : « Je n'en aime aucune autre, c'est toi qui est ma préférée », dans le but d'obtenir les plaisirs de l'amour ; voilà en ce qui concerne les maîtresses ; en ce qui concerne un [mariage, quand on dit : « C'est toi seule que j'épouserai. » (Kull.) Pour les autres cas la sainteté du but excuse le mensonge, la fin justifie les moyens. (Ⅰ)
- कामिनीषु विवाहेषु गवां भक्ष्ये तथेन्धने ।
ब्राह्मणाभ्युपपत्तौ च शपथे नास्ति पातकम् । । ८.११२ । ।
(Ⅲ)
8. 113  
Que le (juge) fasse jurer un Brahmane par (sa) véracité, un Kchatriya par son char et ses armes, un Vaisya par ses vaches, ses grains et son or, un Soudra (en le menaçant du châtiment) de tous les péchés graves.
- Cf. v. 88. — Les péchés graves « ceux qui entraînent la déchéance ». (Ⅰ)
- सत्येन शापयेद्विप्रं क्षत्रियं वाहनायुधैः ।
गोबीजकाञ्चनैर्वैश्यं शूद्रं सर्वैस्तु पातकैः । । ८.११३ । ।
(Ⅲ)
8. 114  
Ou bien il l'obligera à prendre du feu (dans sa main) ou à plonger sous l'eau, ou même à toucher séparément la tête de chacun de ses enfants et de sa femme.
- C'est le jugement de Dieu. — Toucher séparément en sorte que l'imprécation retombera non seulement sur lui-même, mais sur la tête de ses enfants et de sa femme. (Ⅰ)
- अग्निं वाहारयेदेनं अप्सु चैनं निमज्जयेत् ।
पुत्रदारस्य वाप्येनं शिरांसि स्पर्शयेत्पृथक् । । ८.११४ । ।
(Ⅲ)
8. 115  
Celui que le feu allumé ne brûle pas, que l'eau ne fait pas surnager, auquel il n'arrive point de malheur à bref délai, doit être tenu pour justifié par son serment.
- L'épreuve de l'eau consiste à rester longtemps sous l'eau sans reparaître à la surface. (Ⅰ)
- यं इद्धो न दहत्यग्निरापो नोन्मज्जयन्ति च ।
न चार्तिं ऋच्छति क्षिप्रं स ज्ञेयः शपथे शुचिः । । ८.११५ । ।
(Ⅲ)
8. 116  
Car jadis quand Vatsa fut accusé par son frère cadet, le feu, cet espion du monde, ne (lui) brûla pas même un cheveu, en considération de sa véracité.
- « Jadis le Richi Vatsa fut accusé par son jeune frère consanguin Maitreya de n'être pas un Brahmane et d'être le fils d'une femme Soudra ; « C'est faux », dit-il, et pour justifier son serment il passa par le feu ». (Kull.) (Ⅰ)
- वत्सस्य ह्यभिशस्तस्य पुरा भ्रात्रा यवीयसा ।
नाग्निर्ददाह रोमापि सत्येन जगतः स्पशः । । ८.११६ । ।
(Ⅲ)
8. 117  
Toutes les fois qu'un faux témoignage a été donné dans un procès, (le juge) devra revenir sur l'affaire, et ce qui a été fait sera défait.
- यस्मिन्यस्मिन्विवादे तु कौटसाक्ष्यं कृतं भवेत् ।
तत्तत्कार्यं निवर्तेत कृतं चाप्यकृतं भवेत् । । ८.११७ । ।
(Ⅲ)
8. 118  
Un témoignage (donné) par cupidité, erreur, crainte, amitié, amour, colère, ignorance et enfantillage est déclaré nul.
- Enfantillage : peut-être cela signifie-t-il « parce qu'on est enfant ». le témoignage d'un enfant est nul. (Ⅰ)
- लोभान्मोहाद्भयान्मैत्रात्कामात्क्रोधात्तथैव च ।
अज्ञानाद्बालभावाच्च साक्ष्यं वितथं उच्यते । । ८.११८ । ।
(Ⅲ)
8. 119  
Je vais énumérer par ordre les diverses sortes de châtiments (à infliger) à celui qui rend un faux témoignage pour n'importe quel de ces motifs.
- एषां अन्यतमे स्थाने यः साक्ष्यं अनृतं वदेत् ।
तस्य दण्डविशेषांस्तु प्रवक्ष्याम्यनुपूर्वशः । । ८.११९ । ।
(Ⅲ)
8. 120  
(Celui qui témoigne faussement) par avarice devra payer mille panas; si c'est par erreur, (il payera) l'amende du premier degré ; si c'est par crainte, il payera deux amendes intermédiaires ; si c'est par amitié, il payera quatre fois l'amende du premier degré ;
- Cf. v. 138. L'amende du premier degré = 250 panas, l'amende intermédiaire =500 panas, l'amende du degré supérieur = 1.000. (Ⅰ)
- लोभात्सहस्रं दण्ड्यस्तु मोहात्पूर्वं तु साहसम् ।
भयाद्द्वौ मध्यमौ दण्डौ मैत्रात्पूर्वं चतुर्गुणम् । । ८.१२० । ।
(Ⅲ)
8. 121  
Si c'est par amour, (il payera) dix fois l'amende du premier degré ; si c'est par colère, trois fois l'amende intermédiaire ; si c'est par ignorance, deux cents (panas) en entier ; si c'est par enfantillage, seulement cent.
- L'amende intermédiaire : littér. « l'autre ». (Ⅰ)
- कामाद्दशगुणं पूर्वं क्रोधात्तु त्रिगुणं परम् ।
अज्ञानाद्द्वे शते पूर्णे बालिश्याच्छतं एव तु । । ८.१२१ । ।
(Ⅲ)
8. 122  
Telles sont les amendes que les sages fixèrent, dit-on, pour le faux témoignage, pour la sauvegarde de la justice et la répression de l'injustice.
- एतानाहुः कौटसाक्ष्ये प्रोक्तान्दण्डान्मनीषिभिः ।
धर्मस्याव्यभिचारार्थं अधर्मनियमाय च । । ८.१२२ । ।
(Ⅲ)
8. 123  
Un roi juste doit mettre à l'amende et bannir ensuite (les hommes des) trois castes (inférieures) quand ils ont rendu un faux témoignage ; quant â un Brahmane, (il se contentera de) le bannir.
- Cf. v. 380 où il est dit qu'on ne doit jamais toucher aux biens où à la personne d'un Brahmane. (Ⅰ)
- कौटसाक्ष्यं तु कुर्वाणांस्त्रीन्वर्णान्धार्मिको नृपः ।
प्रवासयेद्दण्डयित्वा ब्राह्मणं तु विवासयेत् । । ८.१२३ । ।
(Ⅲ)
8. 124  
Manou fils de l'Être existant par lui-même a désigné dix endroits pour (y appliquer) le châtiment aux (gens des) trois (dernières) castes ; (quant au) Brahmane, il doit partir sain et sauf.
- दश स्थानानि दण्डस्य मनुः स्वयंभुवोऽब्रवीत् ।
त्रिषु वर्णेषु यानि स्युरक्षतो ब्राह्मणो व्रजेत् । । ८.१२४ । ।
(Ⅲ)
8. 125  
(Ce sont) les organes génitaux, le ventre, la langue, les deux mains, et cinquièmement les deux pieds, l'œil, le nez, les deux oreilles, les biens et le corps (entier).
- Le corps entier « la mort pour les grands crimes ». (Kull.) (Ⅰ)
- उपस्थं उदरं जिह्वा हस्तौ पादौ च पञ्चमम् ।
चक्षुर्नासा च कर्णौ च धनं देहस्तथैव च । । ८.१२५ । ।
(Ⅲ)
8. 126  
Après avoir scrupuleusement examiné le mobile, le lieu et le temps (du crime), et considéré les facultés (du coupable) et (la nature du) délit, que le roi fasse tomber le châtiment sur ceux qui le méritent.
- Les facultés « la richesse, la force physique, etc. ». (Kull.) (Ⅰ)
- अनुबन्धं परिज्ञाय देशकालौ च तत्त्वतः ।
सारापराधो चालोक्य दण्डं दण्ड्येषु पातयेत् । । ८.१२६ । ।
(Ⅲ)
8. 127  
Un châtiment injuste détruit la bonne renommée (d'un roi) en ce monde, ternit sa gloire (après sa mort), et même dans l'autre monde l'empêche d'aller au ciel ; il doit donc s'en garder.
- अधर्मदण्डनं लोके यशोघ्नं कीर्तिनाशनम् ।
अस्वर्ग्यं च परत्रापि तस्मात्तत्परिवर्जयेत् । । ८.१२७ । ।
(Ⅲ)
8. 128  
Un roi qui punit ceux qui ne méritent pas de punition, et qui ne punit pas ceux qui en méritent, se couvre de déshonneur et tombe en enfer (après sa mort).
- अदण्ड्यान्दण्डयन्राजा दण्ड्यांश्चैवाप्यदण्डयन् ।
अयशो महदाप्नोति नरकं चैव गच्छति । । ८.१२८ । ।
(Ⅲ)
8. 129  
Qu'il punisse d'abord par de (simples) paroles, ensuite par des reproches (plus sévères), en troisième lieu par une amende, enfin par une peine corporelle.
- वाग्दण्डं प्रथमं कुर्याद्धिग्दण्डं तदनन्तरम् ।
तृतीयं धनदण्डं तु वधदण्डं अतः परम् । । ८.१२९ । ।
(Ⅲ)
8. 130  
Si la peine corporelle est insuffisante à réprimer les (coupables), qu'il emploie contre eux même tous les quatre modes de punition ensemble.
- वधेनापि यदा त्वेतान्निग्रहीतुं न शक्नुयात् ।
तदैषु सर्वं अप्येतत्प्रयुञ्जीत चतुष्टयम् । । ८.१३० । ।
(Ⅲ)
8. 131  
Les dénominations usitées sur terre, en vue des transactions entre les hommes, pour (désigner certaines quantités de) cuivre, argent et or, je vais les énumérer sans exception.
- लोकसंव्यवहारार्थं याः संज्ञाः प्रथिता भुवि ।
ताम्ररूप्यसुवर्णानां ताः प्रवक्ष्याम्यशेषतः । । ८.१३१ । ।
(Ⅲ)
8. 132  
La particule ténue que l'on voit dans un rayon de soleil pénétrant à travers le grillage (d'une fenêtre) est la plus petite unité de poids et s'appelle un atome flottant.
- Atome flottant ou plus exactement atome tremblant, trasarenu. (Ⅰ)
- जालान्तरगते भानौ यत्सूक्ष्मं दृश्यते रजः ।
प्रथमं तत्प्रमाणानां त्रसरेणुं प्रचक्षते । । ८.१३२ । ।
(Ⅲ)
8. 133  
Sachez que huit atomes flottants (équivalent) en poids à une lente, trois de celles-ci à un grain de moutarde noire, trois de ceux-ci à un grain de moutarde blanche.
- त्रसरेणवोऽष्टौ विज्ञेया लिक्षैका परिमाणतः ।
ता राजसर्षपस्तिस्रस्ते त्रयो गौरसर्षपः । । ८.१३३ । ।
(Ⅲ)
8. 134  
Six grains de moutarde blanche font un grain d'orge moyen, trois grains d'orge moyens font un krichnala, cinq krichnalas font un mâcha, seize mâchas font un souvarna.
- Krshnala baie noire de l’Abrus precatorius. « Le kyshnala ou raktikà (par corruption ratti) est encore usité par les joaillers et les orfèvres et correspond à 0,122 grammes ou 1,875 grains. » (Note de B.) — Mâsha = fève. (Ⅰ)
- सर्षपाः षड्यवो मध्यस्त्रियवं त्वेककृष्णलम् ।
पञ्चकृष्णलको माषस्ते सुवर्णस्तु षोडश । । ८.१३४ । ।
(Ⅲ)
8. 135  
Quatre souvarnas font un pala, dix palas font un dharana ; deux krichnalas pesés ensemble doivent être considérés comme un mâchaka d'argent.
- पलं सुवर्णाश्चत्वारः पलानि धरणं दश ।
द्वे कृष्णले समधृते विज्ञेयो रौप्यमाषकः । । ८.१३५ । ।
(Ⅲ)
8. 136  
Seize de ceux-ci (font) un dharana ou un pourâna d'argent ; mais sachez qu'un karcha de cuivre est un pana ou un kârchâpana.
- « Un karsha est le quart d'un pala. » (Kull.) (Ⅰ)
- ते षोडश स्याद्धरणं पुराणश्चैव राजतः ।
कार्षापणस्तु विज्ञेयस्ताम्रिकः कार्षिकः पणः । । ८.१३६ । ।
(Ⅲ)
8. 137  
Dix dharanas (d'argent) doivent être considérés comme un satamâna d'argent ; le poids de quatre souvarnas s'appelle un nichka.
- धरणानि दश ज्ञेयः शतमानस्तु राजतः ।
चतुःसौवर्णिको निष्को विज्ञेयस्तु प्रमाणतः । । ८.१३७ । ।
(Ⅲ)
8. 138  
Deux cent cinquante panas sont déclarés l'amende du premier (degré), cinq (cents) sont considérés comme (l'amende) intermédiaire, mille comme (l'amende) du plus haut (degré).
- पणानां द्वे शते सार्धे प्रथमः साहसः स्मृतः ।
मध्यमः पञ्च विज्ञेयः सहस्रं त्वेव चोत्तमः । । ८.१३८ । ।
(Ⅲ)
8. 139  
Quand la dette a été reconnue (par le débiteur) il doit payer cinq pour cent (d'amende) ; s'il nie (la dette il payera) le double : tel est le précepte de Manou.
- Cette amende lui est infligée pour avoir obligé son créancier à le faire comparaître en justice. — S'il nie la dette et que le demandeur la prouve. (Ⅰ)
- ऋणे देये प्रतिज्ञाते पञ्चकं शतं अर्हति ।
अपह्नवे तद्द्विगुणं तन्मनोरनुशासनम् । । ८.१३९ । ।
(Ⅲ)
8. 147  
Mais quel que soit (le bien) dont le propriétaire voit jouir sous ses yeux d'autres (personnes), pendant dix ans, sans protester, il n'a plus le droit de le reprendre.
- यत्किं चिद्दशवर्षाणि संनिधौ प्रेक्षते धनी ।
भुज्यमानं परैस्तूष्णीं न स तल्लब्धुं अर्हति । । ८.१४७ । ।
(Ⅲ)
8. 148  
S'il n'est ni simple d'esprit, ni mineur et (qu'il laisse d'autres personnes) jouir sous ses yeux (de son bien, ce bien) est perdu (pour lui) légalement : l'usufruitier a droit de le (garder).
- अजडश्चेदपोगण्डो विषये चास्य भुज्यते ।
भग्नं तद्व्यवहारेण भोक्ता तद्द्रव्यं अर्हति । । ८.१४८ । ।
(Ⅲ)
8. 149  
Un gage, une limite, un bien de mineurs, un dépôt (ouvert) et un dépôt (scellé), des femmes, le bien du roi, le bien d'un Brahmane instruit, ne sont pas perdus par le fait (qu'un autre) en a joui.
- आधिः सीमा बालधनं निक्षेपोपनिधिः स्त्रियः ।
राजस्वं श्रोत्रियस्वं च न भोगेन प्रणश्यति । । ८.१४९ । ।
(Ⅲ)
8. 150  
L'insensé qui dispose d'un gage sans la permission du propriétaire devra faire remise de la moitié des intérêts, en dédommagement de l'usage (qu'il a fait du gage).
- Il y a ici contradiction avec le vers 144, à moins qu'on n'admette cette distinction subtile que, dans le cas du vers 144, le créancier a usé du gage au su du propriétaire et malgré sa défense, tandis que dans ce dernier cas il en use en cachette et sans lui avoir demandé au préalable son autorisation. (Ⅰ)
- यः स्वामिनाननुज्ञातं आधिं भूङ्क्तेऽविचक्षणः ।
तेनार्धवृद्धिर्मोक्तव्या तस्य भोगस्य निष्कृतिः । । ८.१५० । ।
(Ⅲ)


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