Chapitre 9
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(Ⅰ)
(Ⅲ)


9. 89  
Mais une jeune fille, même nubile, devra rester dans la maison (paternelle) jusqu'à la mort plutôt que d'être jamais donnée à un (prétendant) dépourvu de qualités.
- कामं आ मरणात्तिष्ठेद्गृहे कन्या र्तुमत्यपि ।
न चैवैनां प्रयच्चेत्तु गुणहीनाय कर्हि चित् । । ९.८९ । ।
(Ⅲ)
9. 90  
Une jeune fille nubile devra attendre trois années (un mari) ; passé ce temps, elle pourra prendre (à son choix) un époux de même caste.
- Attendre un mari « de la main de son père ou des autres personnes dont elle dépend ». (Kull.) La jeune fille que ses parents ne marient pas a le droit au bout de trois ans de se marier par elle-même. (Ⅰ)
- त्रीणि वर्षाण्युदीक्षेत कुमार्यृतुमती सती ।
ऊर्ध्वं तु कालादेतस्माद्विन्देत सदृशं पतिम् । । ९.९० । ।
(Ⅲ)
9. 91  
Si on néglige de la marier et qu'elle se cherche elle-même un époux, elle ne commet aucun péché, ni celui qu'elle prend.
- Si on néglige : on désigne ici « son père et ses autres parents ». (Kull.) (Ⅰ)
- अदीयमाना भर्तारं अधिगच्छेद्यदि स्वयम् ।
नैनः किं चिदवाप्नोति न च यं साधिगच्छति । । ९.९१ । ।
(Ⅲ)
9. 92  
Une fille qui se choisit elle-même (un mari), ne doit emporter avec elle aucune parure (venant) de son père, de sa mère ou de ses frères ; si elle en emportait, ce serait un vol.
- अलङ्कारं नाददीत पित्र्यं कन्या स्वयंवरा ।
मातृकं भ्रातृदत्तं वा स्तेना स्याद्यदि तं हरेत् । । ९.९२ । ।
(Ⅲ)
9. 93  
Celui qui prend une jeune fille déjà nubile ne doit pas au père le prix nuptial, car ce dernier perd tous ses droits (sur sa fille) en empêchant (les effets de) sa nubilité.
- En empêchant les effets de sa nubilité, c'est-à-dire « en l'empêchant de devenir mère ». (Kull.) — Ce vers est en contradiction avec certains autres relatifs au prix nuptial. Medh. le considère comme n'étant pas de Manou. (Ⅰ)
- पित्रे न दद्याच्छुल्कं तु कन्यां ऋतुमतीं हरन् ।
स च स्वाम्यादतिक्रामेदृतूनां प्रतिरोधनात् । । ९.९३ । ।
(Ⅲ)
9. 94  
Un (homme) de trente ans peut épouser une jeune fille de douze ans qu'il aime, ou un (homme) de vingt-quatre ans une (jeune fille) de huit ans ; si (l'accomplissement de) ses devoirs devait souffrir d'un retard, (qu'il se marie) au plus tôt.
- Ses devoirs « si ses études sont terminées, pour ne pas retarder son entrée dans l'ordre des maîtres de maison ». (Kull.) D'après ce vers il semble que le mari doit avoir en moyenne deux fois ou deux fois et demie l'âge de sa femme. (Ⅰ)
- त्रिंशद्वर्षो वहेत्कन्यां हृद्यां द्वादशवार्षिकीम् ।
त्र्यष्टवर्षोऽष्टवर्षां वा धर्मे सीदति सत्वरः । । ९.९४ । ।
(Ⅲ)
9. 95  
L'époux qui prend une femme donnée par les Dieux, sans avoir pour elle d'amour, doit (pourtant) toujours l'entretenir, (si elle est) vertueuse, afin d'être agréable aux Dieux.
- Donnée par les dieux v. par Bhaga, Aryaman, Savitar, etc. ». (Kull.) ; ce sont les dieux dont on invoque les noms à la cérémonie du mariage. L'expression de donnée par les Dieux veut dire tout simplement légitimement épousée, parce que les Dieux garantissent en quelque sorte le contrat. B. entend ceci un peu différemment : « Le mari reçoit sa femme des Dieux, il ne l'épouse pas selon sa propre volonté. » (Ⅰ)
- देवदत्तां पतिर्भार्यां विन्दते नेच्छयात्मनः ।
तां साध्वीं बिभृयान्नित्यं देवानां प्रियं आचरन् । । ९.९५ । ।
(Ⅲ)
9. 96  
Les femmes ont été créées pour (mettre au monde) des enfants, les hommes pour (perpétuer) l'espèce; c'est pourquoi l'accomplissement en commun de devoirs religieux (par l'époux) avec l'épouse est prescrit dans le Véda.
- « La règle pour allumer le feu (sacré) est commune à l'époux et à l'épouse. » (Kull.) (Ⅰ)
- प्रजनार्थं स्त्रियः सृष्टाः संतानार्थं च मानवः ।
तस्मात्साधारणो धर्मः श्रुतौ पत्न्या सहोदितः । । ९.९६ । ।
(Ⅲ)
9. 97  
Si celui qui donne le prix (nuptial) pour (obtenir) une jeune fille meurt après l'avoir donné, celle-ci épousera le frère (de son futur), si elle y consent.
- Meurt « avant que le mariage ait été consommé ». (Kull.) (Ⅰ)
- कन्यायां दत्तशुल्कायां म्रियेत यदि शुल्कदः ।
देवराय प्रदातव्या यदि कन्यानुमन्यते । । ९.९७ । ।
(Ⅲ)
9. 98  
Même un Soudra ne doit pas accepter le prix nuptial en donnant sa fille (en mariage); car celui qui accepte ce prix fait une vente déguisée de sa fille.
- Ce vers condamne formellement la vente des filles, tandis que le précédent l'autorise : il y a là une contradiction manifeste. (Ⅰ)
- आददीत न शूद्रोऽपि शुल्कं दुहितरं ददन् ।
शुल्कं हि गृह्णन्कुरुते छन्नं दुहितृविक्रयम् । । ९.९८ । ।
(Ⅲ)
9. 99  
Ni les gens vertueux (des temps) anciens, ni ceux (des temps) modernes, n'ont certes jamais fait ceci de donner (une fille) à quelqu'un après l'avoir promise à un autre.
- एतत्तु न परे चक्रुर्नापरे जातु साधवः ।
यदन्यस्य प्रतिज्ञाय पुनरन्यस्य दीयते । । ९.९९ । ।
(Ⅲ)
9. 100  
Certes, nous n'avons jamais ouï dire même dans les créations antérieures (qu'un homme de bien) ait fait une vente déguisée de sa fille pour une somme appelée prix nuptial.
- नानुशुश्रुम जात्वेतत्पूर्वेष्वपि हि जन्मसु ।
शुल्कसंज्ञेन मूल्येन छन्नं दुहितृविक्रयम् । । ९.१०० । ।
(Ⅲ)
9. 101  
« Que la fidélité réciproque dure jusqu'à la mort », voilà en somme ce qui doit être considéré comme la loi suprême pour le mari et la femme.
- अन्योन्यस्याव्यभिचारो भवेदामरणान्तिकः ।
एष धर्मः समासेन ज्ञेयः स्त्रीपुंसयोः परः । । ९.१०१ । ।
(Ⅲ)
9. 102  
Et ainsi un mari et une femme, unis parla cérémonie (du mariage) doivent constamment s'efforcer de ne pas être désunis (et) de ne pas violer la fidélité mutuelle.
- तथा नित्यं यतेयातां स्त्रीपुंसौ तु कृतक्रियौ ।
यथा नाभिचरेतां तौ वियुक्तावितरेतरम् । । ९.१०२ । ।
(Ⅲ)
9. 103  
Ainsi vous a été déclarée la loi concernant mari et femme, (loi) fondée sur l'affection, et (les moyens) d'obtenir la postérité en cas de détresse; apprenez maintenant (les règles) de partage du patrimoine.
- एष स्त्रीपुंसयोरुक्तो धर्मो वो रतिसंहितः ।
आपद्यपत्यप्राप्तिश्च दायधर्मं निबोधत । । ९.१०३ । ।
(Ⅲ)
9. 104  
Après la mort d'un père et d'une mère, que les frères réunis se partagent l'héritage paternel, car ils n'y ont aucun droit du vivant (de leurs parents).
- Se partagent l'héritage paternel « si le frère aîné renonce à son droit d'aînesse ». (Kull.)—Du vivant de leurs parents « le père, s'il le veut, peut faire le partage entre ses fils ». (Kull.) (Ⅰ)
- ऊर्ध्वं पितुश्च मातुश्च समेत्य भ्रातरः समम् ।
भजेरन्पैतृकं रिक्थं अनीशास्ते हि जीवतोः । । ९.१०४ । ।
(Ⅲ)
9. 105  
(Ou bien) l'aîné seul doit recueillir la succession paternelle en entier (et) les autres doivent vivre dans sa dépendance, 'comme (ils vivaient auparavant) dans celle du père.
- ज्येष्ठ एव तु गृह्णीयात्पित्र्यं धनं अशेषतः ।
शेषास्तं उपजीवेयुर्यथैव पितरं तथा । । ९.१०५ । ।
(Ⅲ)
9. 106  
Aussitôt après la naissance d'un premier-né, un homme devient père d'un fils, et (il est) libéré de sa dette envers les Mânes ; cet aîné mérite donc la totalité du patrimoine.
- Aussitôt après la naissance « même avant la cérémonie de l'initiation ». (Kull.) — Sa dette envers les Mânes: on a déjà vu que le ciel est fermé aux ancêtres pour qui l'on n'accomplit pas le çrâddha : la naissance d'un fils assure donc la perpétuité du sacrifice funéraire. (Ⅰ)
- ज्येष्ठेन जातमात्रेण पुत्री भवति मानवः ।
पितॄणां अनृणश्चैव स तस्मात्सर्वं अर्हति । । ९.१०६ । ।
(Ⅲ)
9. 107  
Ce fils seul, par lequel il paye sa dette et obtient l'immortalité est l'enfant du devoir ; les autres sont les enfants de l'amour.
- L'enfant du devoir, c'est-à-dire celui qui a été engendré en vue de l'accomplissement des devoirs pieux. (Ⅰ)
- यस्मिन्नृणं संनयति येन चानन्त्यं अश्नुते ।
स एव धर्मजः पुत्रः कामजानितरान्विदुः । । ९.१०७ । ।
(Ⅲ)
9. 108  
Un fils aîné doit protéger ses plus jeunes frères comme un père ses enfants, et ceux-ci, suivant la loi, doivent se comporter vis-à-vis de l'aîné comme des fils (envers un père).
- « S'il n'y a pas eu de partage des biens, l'aîné doit fournir aux plus jeunes la nourriture et les vêtements comme le ferait un père. » (Kull.) (Ⅰ)
- पितेव पालयेत्पूत्रान्ज्येष्ठो भ्रातॄण् यवीयसः ।
पुत्रवच्चापि वर्तेरन्ज्येष्ठे भ्रातरि धर्मतः । । ९.१०८ । ।
(Ⅲ)
9. 109  
L'aîné fait prospérer la famille ou au contraire la ruine; l'aîné est le plus respectable ici-bas; l'aîné ne doit pas être traité sans égard par les gens de bien.
- « Lorsqu'il n'y a pas eu de partage fait, l'aîné, suivant qu'il est vertueux ou non, fait prospérer la famille ou la ruine. » (Kull.) (Ⅰ)
- ज्येष्ठः कुलं वर्धयति विनाशयति वा पुनः ।
ज्येष्ठः पूज्यतमो लोके ज्येष्ठः सद्भिरगर्हितः । । ९.१०९ । ।
(Ⅲ)
9. 110  
Si l'aîné se conduit comme un frère aîné (doit le faire), qu'il soit (honoré) à l'égal d'un père et d'une mère ; s'il n'a pas la conduite d'un frère aîné, il doit (néanmoins) être respecté comme un parent.
- Comme un parent « comme un oncle maternel, etc. ». (Kull.) (Ⅰ)
- यो ज्येष्ठो ज्येष्ठवृत्तिः स्यान्मातेव स पितेव सः ।
अज्येष्ठवृत्तिर्यस्तु स्यात्स संपूज्यस्तु बन्धुवत् । । ९.११० । ।
(Ⅲ)
9. 111  
Qu'ils vivent ainsi ensemble ou séparément, s'ils désirent (remplir séparément) les devoirs religieux ; car les devoirs religieux se multiplient par la séparation ; par conséquent les cérémonies séparées sont conformes à la loi.
- Se multiplient par la séparation, parce que « chacun accomplit pour son compte les cinq grands sacrifices et autres rites ». (Kull.) Dharma signifie â la fois « devoir religieux » et « les mérites spirituels que l'on acquiert par l'accomplissement des devoirs religieux ». (Ⅰ)
- एवं सह वसेयुर्वा पृथग्वा धर्मकाम्यया ।
पृथग्विवर्धते धर्मस्तस्माद्धर्म्या पृथक्क्रिया । । ९.१११ । ।
(Ⅲ)
9. 112  
L'aîné (a droit à) un préciput égal au vingtième (du patrimoine) avec ce qu'il y a de meilleur dans tous les biens, le puîné à moitié de cela, le cadet au quart.
- La part supplémentaire du puîné est de un quarantième, celle du cadet de un quatre-vingtième ; le reste de l'héritage est partagé également. Cf. v. 116. (Ⅰ)
- ज्येष्ठस्य विंश उद्धारः सर्वद्रव्याच्च यद्वरम् ।
ततोऽर्धं मध्यमस्य स्यात्तुरीयं तु यवीयसः । । ९.११२ । ।
(Ⅲ)
9. 113  
Que l'aîné et le plus jeune prennent (leur part) selon qu'il a été dit; les autres (frères) entre l'aîné et le plus jeune auront (chacun) une part intermédiaire.
- Une part intermédiaire « chacun recevra un quarantième ». (Kull.) Tous les frères entre l'aîné et le cadet sont traités sur le même pied. (Ⅰ)
- ज्येष्ठश्चैव कनिष्ठश्च संहरेतां यथोदितम् ।
येऽन्ये ज्येष्ठकनिष्ठाभ्यां तेषां स्यान्मध्यमं धनम् । । ९.११३ । ।
(Ⅲ)
9. 114  
Parmi les biens de toute sorte, l'aîné prendra le meilleur, ainsi que tout ce qui a une valeur particulière, et sur dix (têtes de bétail), il obtiendra la plus belle.
- Tout ce qui a une valeur particulière désigne un objet isolé, qu'on ne peut répartir entre les cohéritiers, « un vêtement ou une parure, » dit Medh. — La plus belle : Kull. fait une restriction, « si l'aîné a de bonnes qualités, que les autres n'ont pas ». (Ⅰ)
- सर्वेषां धनजातानां आददीताग्र्यं अग्रजः ।
यच्च सातिशयं किं चिद्दशतश्चाप्नुयाद्वरम् । । ९.११४ । ।
(Ⅲ)
9. 115  
(Parmi des frères) qui excellent (également) dans leurs occupations, il ne sera point (prélevé) de préciput sur dix (têtes de bétail en faveur de l'aîné) ; on lui donnera seulement une bagatelle comme marque d'honneur.
- Dans leurs occupations, « la récitation du Véda ». (Kull.) (Ⅰ)
- उद्धारो न दशस्वस्ति संपन्नानां स्वकर्मसु ।
यत्किं चिदेव देयं तु ज्यायसे मानवर्धनम् । । ९.११५ । ।
(Ⅲ)
9. 116  
Si l'on prélève ainsi un préciput (pour l'aîné), on doit faire des parts égales (avec le reste) ; mais au cas où l'on ne fait aucun prélèvement, voici quelle doit être la répartition entre les (frères) :
- एवं समुद्धृतोद्धारे समानंशान्प्रकल्पयेत् ।
उद्धारेऽनुद्धृते त्वेषां इयं स्यादंशकल्पना । । ९.११६ । ।
(Ⅲ)
9. 117  
L'aîné prendra une part en plus (de la sienne), le puîné une part et demie, les plus jeunes chacun une part; telle est la règle établie.
- Soit 55 à partager entre quatre frères ; l'aîné aura 20, le puîné 15, les deux plus jeunes chacun 10. (Ⅰ)
- एकाधिकं हरेज्ज्येष्ठः पुत्रोऽध्यर्धं ततोऽनुजः ।
अंशं अंशं यवीयांस इति धर्मो व्यवस्थितः । । ९.११७ । ।
(Ⅲ)
9. 118  
Quant aux filles, leurs frères doivent individuellement leur donner (quelque chose) sur leur lot, chacun un quart de leur part; ceux qui s'y refuseraient seraient déchus (de leur caste).
- Suivant le commentaire de Kull. les frères doivent donner une dot à leurs sœurs non mariées, et de la même caste qu'eux, c'est-à-dire nées de la même mère, au cas où le père a eu plusieurs femmes de castes différentes. (Ⅰ)
- स्वेभ्योऽंशेभ्यस्तु कन्याभ्यः प्रदद्युर्भ्रातरः पृथक् ।
स्वात्स्वादंशाच्चतुर्भागं पतिताः स्युरदित्सवः । । ९.११८ । ।
(Ⅲ)
9. 119  
On ne doit jamais partager une seule chèvre, une seule brebis, ou un animal solipède unique; (s'il reste) une chèvre ou une brebis en surplus (après le partage), elle est dévolue à l'aîné.
- « On ne doit ni compenser la différence en donnant un autre objet de même valeur, ni vendre l'animal pour en partager ensuite le prix. » (Kull.) (Ⅰ)
- अजाविकं सैकशफं न जातु विषमं भजेत् ।
अजाविकं तु विषमं ज्येष्ठस्यैव विधीयते । । ९.११९ । ।
(Ⅲ)
9. 120  
Si un plus jeune frère engendre un fils dans la femme de son aîné, le partage doit être fait également entre eux; telle est la règle établie.
- Un plus jeune frère « ayant reçu l'autorisation (niyoga) ». (Kull.) — Entre eux « entre le fils ainsi né (kshetraja) et l'oncle qui est son père naturel, et cet (enfant) n'a pas droit au préciput qu'aurait eu le père (c'est-à-dire le frère aine) ». (Kull.) (Ⅰ)
- यवीयाञ् ज्येष्ठभार्यायां पुत्रं उत्पादयेद्यदि ।
समस्तत्र विभागः स्यादिति धर्मो व्यवस्थितः । । ९.१२० । ।
(Ⅲ)
9. 121  
Le représentant (qui est le fils engendré par le plus jeune frère) ne peut prendre, suivant la loi, la place de l'héritier principal (qui est le frère aîné, au point de vue du préciput) ; l'héritier principal est (devenu) père par la procréation (d'un fils par le plus jeune frère) ; c'est pourquoi, conformément à loi (précitée), on doit donner (à ce fils) une part (égale à celle de son oncle, et rien de plus).
- C'est-à-dire que cet enfant n'a aucun droit au préciput qu'aurait eu son père légal (le frère aîné), parce qu'il n'est le fils de ce dernier que par autorisation (niyoga). J'ai suivi pour ce vers obscur le commentaire de Kull. (Ⅰ)
- उपसर्जनं प्रधानस्य धर्मतो नोपपद्यते ।
पिता प्रधानं प्रजने तस्माद्धर्मेण तं भजेत् । । ९.१२१ । ।
(Ⅲ)
9. 122  
S'il y a un doute sur la manière de faire le partage, quand le cadet est né de la femme première épousée, et l'aîné de la seconde (femme),
- La primogéniture est-elle déterminée par l'antériorité de la naissance de l'enfant, ou par le fait d'être né de la première femme ? (Ⅰ)
- पुत्रः कनिष्ठो ज्येष्ठायां कनिष्ठायां च पूर्वजः ।
कथं तत्र विभागः स्यादिति चेत्संशयो भवेत् । । ९.१२२ । ।
(Ⅲ)
9. 123  
Le (fils) né de la première (femme) prendra pour préciput un taureau (excellent) ; puis les autres taureaux de moindre valeur (seront) pour ses (frères) inférieurs par (l'ordre dans lequel ont été épousées) leurs mères.
- Pùrvaja ici n'est pas l'aîné, mais comme le définit Kull., « celui qui est né de la première femme ». (Ⅰ)
- एकं वृषभं उद्धारं संहरेत स पूर्वजः ।
ततोऽपरे ज्येष्ठवृषास्तदूनानां स्वमातृतः । । ९.१२३ । ।
(Ⅲ)
9. 126  
(Les Sages) déclarent que l'invocation (à Indra contenue) dans (les prières dites) Soubrahmanyâ (est le privilège) du premier-né, et entre deux jumeaux (engendrés en même temps) dans des matrices, la primogéniture est reconnue (dépendre de l'ordre) de leur naissance.
- Dans des matrices : faut-il entendre des matrices différentes ? Et alors jumeaux signifierait deux enfants dont la conception a été faite à la même époque, mais appartenant à deux femmes différentes. (Ⅰ)
- जन्मज्येष्ठेन चाह्वानं सुब्रह्मण्यास्वपि स्मृतम् ।
यमयोश्चैव गर्भेषु जन्मतो ज्येष्ठता स्मृता । । ९.१२६ । ।
(Ⅲ)
9. 127  
Celui qui est sans fils peut par le rite suivant charger sa fille de lui en donner un, (en disant) : « Que l'enfant qui naîtra d'elle fasse à mon intention les offrandes aux Mânes'. »
- Peut « faire sa fille putrikâ, en disant, au moment de la donner en mariage, et avec le consentement de son gendre : Que l'enfant qui naîtra d'elle, etc. ». (Kull.) (Ⅰ)
- अपुत्रोऽनेन विधिना सुतां कुर्वीत पुत्रिकाम् ।
यदपत्यं भवेदस्यां तन्मम स्यात्स्वधाकरम् । । ९.१२७ । ।
(Ⅲ)
9. 128  
Conformément à cette règle Dakcha lui-même, le Seigneur des créatures, chargea jadis (ses filles) de lui donner des fils pour accroître sa race.
- Daksha un des Prajâpatis avait 24, 50 ou 60 filles : son histoire est racontée dans le Mahàbhàrata et les Purânas. (Ⅰ)
- अनेन तु विधानेन पुरा चक्रेऽथ पुत्रिकाः ।
विवृद्ध्यर्थं स्ववंशस्य स्वयं दक्षः प्रजापतिः । । ९.१२८ । ।
(Ⅲ)
9. 129  
Il en donna dix à Dharma, treize à Kasyapa, vingt-sept au roi Soma, les traitant avec honneur dans la joie de son âme.
- Dharma la justice personnifiée. — Kaçyapa, sage védique, fils de Marici: de cet hymen naquirent les dieux, les démons, les oiseaux, les serpents et tous les êtres vivants. — Soma, le dieu Lunus : les vingt-sept épouses de Soma président aux vingt-sept astérismes lunaires. (Ⅰ)
- ददौ स दश धर्माय कश्यपाय त्रयोदश ।
सोमाय राज्ञे सत्कृत्य प्रीतात्मा सप्तविंशतिम् । । ९.१२९ । ।
(Ⅲ)
9. 130  
Un fils est un (autre) soi-même, une fille commissionnée est l'égale d'un fils ; lorsqu'il existe une telle (fille qui est un autre) soi-même, quel autre pourrait prétendre à l'héritage ?
- Commissionnée, une putrikà, cf. v. 127. (Ⅰ)
- यथैवात्मा तथा पुत्रः पुत्रेण दुहिता समा ।
तस्यां आत्मनि तिष्ठन्त्यां कथं अन्यो धनं हरेत् । । ९.१३० । ।
(Ⅲ)
9. 131  
Quel que soit le douaire de la mère, il doit être la part de la fille (non mariée); et le fils de la fille (commissionnée) hérite de tous les biens de (son aïeul maternel mort) sans enfants.
- Non mariée : d'après Gautama cité par Kull., c'est le sens '.de kumàrï (Ⅰ)
- मातुस्तु यौतकं यत्स्यात्कुमारीभाग एव सः ।
दौहित्र एव च हरेदपुत्रस्याखिलं धनम् । । ९.१३१ । ।
(Ⅲ)
9. 132  
Que le fils d'une fille (commissionnée) prenne donc tout l'avoir du (grand-)père (maternel) mort sans enfant, et que lui seul offre deux gâteaux funéraires, (l'un) à son propre père, (l'autre) à son aïeul maternel.
- B. comprend différemment la première partie de ce vers : « Le fils de la fille putrikà doit (aussi) prendre l'avoir de son (propre) père, qui ne laisse pas (d'autre) enfant. » — Ainsi le fils de la putrikà hérite en partie double de son aïeul maternel et de son propre père (s'il est fils unique) : voilà pourquoi il offre les deux gâteaux funéraires. (Ⅰ)
- दौहित्रो ह्यखिलं रिक्थं अपुत्रस्य पितुर्हरेत् ।
स एव दद्याद्द्वौ पिण्डौ पित्रे मातामहाय च । । ९.१३२ । ।
(Ⅲ)
9. 133  
Entre le fils d'un fils et le fils d'une fille (commissionnée) il n'y a point de différence ici-bas suivant la loi ; car le père (de l'un) et la mère (de l'autre) sont sortis du corps du même (homme).
- Kull. interprète différemment : « Il n'y a point de différence au point de vue des affaires mondaines (loke), ni des devoirs religieux (dharmatah). » (Ⅰ)
- पौत्रदौहित्रयोर्लोके न विशेषोऽस्ति धर्मतः ।
तयोर्हि मातापितरौ संभूतौ तस्य देहतः । । ९.१३३ । ।
(Ⅲ)
9. 134  
Mais si après qu'une (fille) a été chargée de donner un fils, il naît (au père de celle-ci) un fils, le partage en ce cas doit être égal, car une femme n'a pas de droit d'aînesse.
- Le partage doit être égal, « il n'y a pas de préciput à donner au fils de la putrikà ». (Kull.) (Ⅰ)
- पुत्रिकायां कृतायां तु यदि पुत्रोऽनुजायते ।
समस्तत्र विभागः स्याज्ज्येष्ठता नास्ति हि स्त्रियाः । । ९.१३४ । ।
(Ⅲ)
9. 135  
Mais si une fille commissionnée meurt n'importe comment sans (laisser de) fils, le mari de la fille commissionnée peut sans hésiter prendre son bien.
- Le père ne peut hériter de sa fille putrikà. — Son bien désigne ici ce qu'on lui a donné de son vivant. (Ⅰ)
- अपुत्रायां मृतायां तु पुत्रिकायां कथं चन ।
धनं तत्पुत्रिकाभर्ता हरेतैवाविचारयन् । । ९.१३५ । ।
(Ⅲ)
9. 136  
(Si) une (fille) ayant reçu ou non commission, enfante un fils d'un (époux) de même (caste), l'aïeul maternel devient par (la naissance de) cet (enfant) possesseur d'un petit-fils; ce dernier doit offrir le gâteau funèbre et hériter de la fortune.
- Suivant Kull. krtâ et akrtâ signifient, le premier « que la jeune fille a été faite putrikà au moment du mariage, avec le consentement du futur » (cf. v. 127), et le second que « la destination de la fille a été faite mentalement » et non en termes exprès. (Ⅰ)
- अकृता वा कृता वापि यं विन्देत्सदृशात्सुतम् ।
पौत्री मातामहस्तेन दद्यात्पिण्डं हरेद्धनम् । । ९.१३६ । ।
(Ⅲ)
9. 137  
Par un fils on conquiert les mondes, par un petit-fils on obtient l'immortalité ; mais par le fils de ce petit-fils on obtient le monde du soleil.
- Les mondes, c'est-à-dire le ciel. (Ⅰ)
- पुत्रेण लोकाञ् जयति पौत्रेणानन्त्यं अश्नुते ।
अथ पुत्रस्य पौत्रेण ब्रध्नस्याप्नोति विष्टपम् । । ९.१३७ । ।
(Ⅲ)
9. 138  
Parce qu'un fils délivre (trâ) son père de l'enfer appelé Pout, il a été nommé Pouttra (sauveur de l'enfer) par Brahmâ lui-même.
- Ce calembour étymologique sur le mot putra fils n'a bien entendu aucune valeur. — Brahmâ Svayambhû, l'être existant par lui-même. (Ⅰ)
- पुंनाम्नो नरकाद्यस्मात्त्रायते पितरं सुतः ।
तस्मात्पुत्र इति प्रोक्तः स्वयं एव स्वयंभुवा । । ९.१३८ । ।
(Ⅲ)
9. 139  
Entre le fils d'un fils et le fils d'une fille commissionnée, il n'y a pas de différence ici-bas ; car même le fils d'une fille sauve (son aïeul maternel) dans l'autre monde comme (le ferait) le fils d'un fils.
- पौत्रदौहित्रयोर्लोके विशेषो नोपपद्यते ।
दौहित्रोऽपि ह्यमुत्रैनं संतारयति पौत्रवत् । । ९.१३९ । ।
(Ⅲ)
9. 140  
Que le fils d'une fille commissionnée offre le premier gâteau funéraire à sa mère, le second au père de celle-ci, le troisième au père du père (de sa mère).
- मातुः प्रथमतः पिण्डं निर्वपेत्पुत्रिकासुतः ।
द्वितीयं तु पितुस्तस्यास्तृतीयं तत्पितुः पितुः । । ९.१४० । ।
(Ⅲ)


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