Patrimoine  Spirituel  de l'Humanité

Les temps difficiles


Wang Yangming : Les temps difficiles

Sans moyens Wang Yang Ming n’en continua pas moins ses activités mandarinales. Cette situation difficile tant sur un plan matériel que moral renforça sa volonté et en 1508, il eut une illumination où il eut une la vision globale d’une unité fondamentale entre la pensée et l’action unissant la terre, le ciel et les dix mille êtres.
Après une année de réflexion il décida de transmettre cette doctrine de l’unité du savoir et de l’action dans la " pureté du cœur " (Xinxue). Il réunit plusieurs disciples avec l’aide de l’académicien Jo Shui (1466 1560) et décida alors de clarifier et de répandre ce qu’il considérait comme la véritable doctrine de Konzi (Confucius) ce qui lui valut à cette doctrine la dénomination de " néo-confucianisme idéaliste " dont il devine, naturellement, le chef de file.

En 1510, l’eunuque Liu étant décédé Wang Yang Ming fut réhabilité et nommé magistrat instructeur à Lu ling dans le Jiangsu (Kiangsi).
Il reprit alors une carrière mandarinale officielle qui le mena à Nanjing (Nankin) puis à Beijing (Pékin) où il devint le " Maître Supérieur des Cérémonies d’Etat ". C’est lors d’un de ses voyages de retour sur ses terres de Yue que furent rédigées, par l’un de ses disciples Hsu Ai (1487 1517), les " Instructions pour la vie pratique ".
Pendant deux années de séjour à Nanjing (Nankin) sa réputation ne cessa de grandir et il compta parmi ses disciples plusieurs de ses supérieurs hiérarchiques.

Par la suite il rédigea lui-même les " Questions sur la Grande Etude " (Daxue Wen) qui demeure son texte majeur. Wang Yang Ming proposait une nouvelle lecture du texte de Kongi (Confucius), dépoussiéré des formules toutes faites et proposa de revenir aux anciennes versions du texte classique... ce qui ne fut pas du goût de tout le monde.
C’est à cette époque qu’il commença à critiquer ouvertement la " boutique de Confucius " (Kongzi Dianzhu) qui servait à cautionner le pouvoir des corrompus. Il est à signaler que cette expression imagée fut reprise par les étudiants de la Place Tian Amen en 1989... preuve que l’enseignement de Wang n’a pas été perdu pour tout le monde.

Comme Wang Yang Ming devenait probablement gênant, on lui proposa, en 1517, un nouveau poste aux confins du Guangxi (Kiangsi) et du Guangdong (Kwantung) où sévissaient des hordes armées. Il réorganisa les forces armées et mit en place des milices paysannes après avoir recruté les experts locaux de l’art du combat... en cinq mois la situation était redevenue normale.
Non content de cela il décida de réhabiliter les anciens bandits et de les transformer en " nouveaux citoyens " en leur confiant la sécurité de la province... Cette réussite lui valut des félicitations de l’empereur lui-même.
Pour le remercier il prit son fils adoptif à sa charge en tant qu’officier lui allouant les revenus de cent familles et un titre héréditaire.

Wang Yang Ming le pacificateur-réformateur sans peur et sans reproche
Wang Yang Ming institua la première convention communautaire instituant l’autonomie administrative de ces provinces ce qui le rendit très populaire dans tout le sud de la Chine.
Cette fameuse convention est toujours en usage actuellement et plus que jamais revendiquée par les provinces de la Chine du Sud.

Par la suite, Wang Yang Ming fut mandaté pour rétablir la paix dans les provinces du Fujian (Fukien) et du Jiangxi (Kiangsi) où il parvint à capturer le Prince Ning, le neveu de l’empereur, qui était entré en rébellion. Cela valut à Wang Yang Ming de nouveaux honneurs et il fut nommé gouverneur du Jiangxi... où il mit en œuvre de nouvelle réformes qui, à leur tour, finirent par porter ombrage à d’importants personnages particulièrement corrompus.


  
  
  



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