Chapitre 2
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(Ⅰ)
(Ⅲ)


2. 90  
Les oreilles, la peau, les yeux, la langue et le nez cinquième, l'anus, les parties sexuelles, les mains, les pieds et (l'organe de) la parole dixième.
- श्रोत्रं त्वक्चक्षुषी जिह्वा नासिका चैव पञ्चमी ।
पायूपस्थं हस्तपादं वाक्चैव दशमी स्मृता । । २.९० । ।
(Ⅲ)
2. 91  
Il y en a cinq, l'oreille et ceux qui suivent (qu'on appelle) organes des sens; cinq, l'anus et ceux qui suivent, qu'on appelle organes de l'action.
- बुद्धीन्द्रियाणि पञ्चैषां श्रोत्रादीन्यनुपूर्वशः ।
कर्मेन्द्रियाणि पञ्चैषां पाय्वादीनि प्रचक्षते । । २.९१ । ।
(Ⅲ)
2. 92  
Sachez que le onzième est le sens interne (ou esprit) qui par sa qualité tient de la nature des deux (catégories énoncées); quand il est dompté, ces deux catégories de cinq sont (aussi) domptées.
- Comme le remarque B. H. « ces onze organes des sens et de l'action, en y joignant les deux principes de l'intelligence et de la conscience, constituent les treize instruments de connaissance de la doctrine Sànkhya ». (Ⅰ)
- एकादशं मनो ज्ञेयं स्वगुणेनोभयात्मकम् ।
यस्मिन्जिते जितावेतौ भवतः पञ्चकौ गणौ । । २.९२ । ।
(Ⅲ)
2. 93  
Par l'attachement des organes (aux plaisirs sensuels) il est hors de doute qu'on se met en état de péché, tandis qu'en les maîtrisant on parvient à la béatitude.
- इन्द्रियाणां प्रसङ्गेन दोषं ऋच्छत्यसंशयम् ।
संनियम्य तु तान्येव ततः सिद्धिं निगच्छति । । २.९३ । ।
(Ⅲ)
2. 94  
Le désir ne s'éteint nullement par la jouissance des objets désirés; il ne fait que croître davantage, comme le feu (sur lequel on répand) du beurre clarifié.
- न जातु कामः कामानां उपभोगेन शाम्यति ।
हविषा कृष्णवर्त्मेव भूय एवाभिवर्धते । । २.९४ । ।
(Ⅲ)
2. 95  
(Comparez) un homme qui obtiendrait toutes ces (jouissances sensuelles) et un homme qui renoncerait à toutes : le renoncement à tous les plaisirs des sens est préférable à leur satisfaction.
- यश्चैतान्प्राप्नुयात्सर्वान्यश्चैतान्केवलांस्त्यजेत् ।
प्रापणात्सर्वकामानां परित्यागो विशिष्यते । । २.९५ । ।
(Ⅲ)
2. 96  
Ces (organes) attachés à la sensualité ne sauraient être aussi bien réfrénés par le renoncement (aux plaisirs sensuels) que par la (recherche) constante de la connaissance.
- न तथैतानि शक्यन्ते संनियन्तुं असेवया ।
विषयेषु प्रजुष्टानि यथा ज्ञानेन नित्यशः । । २.९६ । ।
(Ⅲ)
2. 97  
(L'étude des) Védas, la libéralité, les sacrifices, les observances pieuses, les austérités, ne conduiront jamais à la félicité suprême celui dont le cœur est corrompu.
- वेदास्त्यागश्च यज्ञाश्च नियमाश्च तपांसि च ।
न विप्रदुष्टभावस्य सिद्धिं गच्छति कर्हि चित् । । २.९७ । ।
(Ⅲ)
2. 98  
L'homme qui entend, touche, voit, goûte ou sent, sans éprouver ni plaisir ni peine, peut être considéré comme ayant dompté ses sens.
- श्रुत्वा स्पृष्ट्वा च दृष्ट्वा च भुक्त्वा घ्रात्वा च यो नरः ।
न हृष्यति ग्लायति वा स विज्ञेयो जितेन्द्रियः । । २.९८ । ।
(Ⅲ)
2. 99  
Mais quand parmi tous les organes un seul s'échappe, alors la sagesse de l'homme s'échappe, ainsi que l'eau par le trou d'une outre.
- Prajnâ « sagesse » ou suivant Kull. « tattvajnànam, connaissance de la vérité ». — Pâdât « d'une outre » (?); pàda signifie « pied » : faut-il lire pâtrât « d'un vase » ? Le commentaire du reste est précis : « rien que par un seul trou le liquide s'échappe d'un récipient à eau fait d'une peau. » Pâda désigne peut-être un des pieds de la peau de chèvre formant l'outre. (Ⅰ)
- इन्द्रियाणां तु सर्वेषां यद्येकं क्षरतीन्द्रियम् ।
तेनास्य क्षरति प्रज्ञा दृतेः पादादिवोदकम् । । २.९९ । ।
(Ⅲ)
2. 100  
Celui qui tient en bride l'ensemble de ses organes, et qui dompte son sens interne, peut atteindre tous ses désirs, sans mortifier sa chair par l'ascétisme.
- L. : « Doit vaquer à ses affaires sans macérer, etc. », me parait inexact ; artha signifie « l'objet qu'on a en vue ». 102. Il s'agit des fautes commises sans le savoir, ajûânakrtam. (Kull.) (Ⅰ)
- वशे कृत्वेन्द्रियग्रामं संयम्य च मनस्तथा ।
सर्वान्संसाधयेदर्थानक्षिण्वन्योगतस्तनुम् । । २.१०० । ।
(Ⅲ)
2. 101  
Au crépuscule du matin qu'il murmure la Sâvitrî debout jusqu'à l'apparition du soleil; à celui du soir (qu'il la murmure) assis jusqu'à ce que toutes les étoiles soient visibles.
- पूर्वां संध्यां जपांस्तिष्ठेत्सावित्रीं आर्कदर्शनात् ।
पश्चिमां तु समासीनः सम्यगृक्षविभावनात् । । २.१०१ । ।
(Ⅲ)
2. 102  
En murmurant (la Sâvitrî) debout au crépuscule du matin, il efface les péchés de la nuit : (en la murmurant) assis au crépuscule du soir, il efface la souillure contractée pendant le jour.
- पूर्वां संध्यां जपंस्तिष्ठन्नैशं एनो व्यपोहति ।
पश्चिमां तु समासीनो मलं हन्ति दिवाकृतम् । । २.१०२ । ।
(Ⅲ)
2. 103  
Celui qui ne (fait pas sa prière) debout le matin et assis le soir, doit être exclus comme un Soudra de toutes les cérémonies des Dvidjas.
- न तिष्ठति तु यः पूर्वां नोपास्ते यश्च पश्चिमाम् ।
स शूद्रवद्बहिष्कार्यः सर्वस्माद्द्विजकर्मणः । । २.१०३ । ।
(Ⅲ)
2. 104  
Observant la règle journalière (de la prière) qu'il répète même la Sâvitrî dans le voisinage d'un cours d'eau, retiré dans une forêt, domptant ses sens et recueilli.
- Même : Ce mot « api » est éclairci par le commentaire : « Quand il n'est pas en état de réciter d'autres textes védiques. » (Ⅰ)
- अपां समीपे नियतो नैत्यकं विधिं आस्थितः ।
सावित्रीं अप्यधीयीत गत्वारण्यं समाहितः । । २.१०४ । ।
(Ⅲ)
2. 105  
Pour (l'étude des) traités complémentaires du Véda, ou pour la récitation journalière, on ne doit tenir aucun compte des règles d'interruption, non plus que pour les formules (accompagnant) l'offrande au feu.
- Les traités complémentaires sont appelés Vedângas (membres du Véda) ; ils sont au nombre de six et traitent les matières suivantes : phonétique, métrique, grammaire, étymologie, astronomie et cérémonial religieux. — Les règles d'interruption ou de suspension de la lecture védique sont expliquées au livre IV, 101 sqq : les éclairs, le tonnerre, les météores sont des causes de suspension. (Ⅰ)
- वेदोपकरणे चैव स्वाध्याये चैव नैत्यके ।
नानुरोधोऽस्त्यनध्याये होममन्त्रेषु चैव हि । । २.१०५ । ।
(Ⅲ)
2. 106  
Il n'y a point d'interruption pour la (récitation) journalière, car elle est appelée l'oblation du Véda ; le sacrifice où le Véda sert d'offrande est méritoire (même) quand une interruption de lecture remplace l'exclamation « vachat ».
- L'oblation du Véda : Brahmasattra. B. « le perpétuel sacrifice offert à Brahman ». — La fin de ce vers est obscure. Vashat est l'exclamation qui annonce la fin du sacrifice ; cela revient à dire : « Quand la lecture est suspendue, ce qui équivaut à la fin du sacrifice. » Voici du reste les diverses interprétations des traducteurs : L. « même lorsqu'il est présenté dans un moment où la lecture des livres sacrés doit être interrompue ». B. « (même) quand (des phénomènes naturels exigeant) une cessation de l'étude du Véda prennent la place de l'exclamation Vashat ». B. H. : « le sacrifice du Véda, est méritoire avec (le mot) Vashat qui ne devrait pas être prononcé. » Le sens général me paraît être celui-ci : « Le Brahmasattra garde ses mérites indépendamment des causes accidentelles qui nécessitent l'interruption de la lecture du Véda. » (Ⅰ)
- नैत्यके नास्त्यनध्यायो ब्रह्मसत्त्रं हि तत्स्मृतम् ।
ब्रह्माहुतिहुतं पुण्यं अनध्यायवषट्कृतम् । । २.१०६ । ।
(Ⅲ)
2. 107  
Pour celui qui pur et maître de ses sens, pratique pendant un an la récitation (journalière du Véda) selon la règle, coulent toujours le lait doux, le lait aigre, le beurre clarifié et le miel.
- Coulent toujours la lait doux, etc.: c'est-à-dire « ses offrandes sont agréées par les Dieux et les Mânes, et ceux-ci lui accordent l'accomplissement de tous ?es désirs ». (Ⅰ)
- यः स्वाध्यायं अधीतेऽब्दं विधिना नियतः शुचिः ।
तस्य नित्यं क्षरत्येष पयो दधि घृतं मधु । । २.१०७ । ।
(Ⅲ)
2. 108  
Le Dvidja qui a été initié doit entretenir le feu sacré, vivre d'aumônes, dormir sur le sol, et complaire à son précepteur jusqu'à (l'accomplissement de la cérémonie du) retour à la maison.
- Cette cérémonie s'appelle Samâvartana. (Ⅰ)
- अग्नीन्धनं भैक्षचर्यां अधःशय्यां गुरोर्हितम् ।
आ समावर्तनात्कुर्यात्कृतोपनयनो द्विजः । । २.१०८ । ।
(Ⅲ)
2. 109  
Selon la loi sacrée dix (sortes de personnes) peuvent être admises à étudier (le Véda) : le fils du précepteur, un (jeune homme) docile, celui qui communique une science, celui qui observe la loi, celui qui est pur, celui qui est dévoué, celui qui est capable, celui qui fait des présents, celui qui est honnête, (enfin) un parent.
- Dévoué; âpta signifie suivant B. « une personne unie par le mariage ou l'amitié ». (Ⅰ)
- आचार्यपुत्रः शुश्रूषुर्ज्ञानदो धार्मिकः शुचिः ।
आप्तः शक्तोऽर्थदः साधुः स्वोऽध्याप्या दश धर्मतः । । २.१०९ । ।
(Ⅲ)
2. 110  
On ne doit point parler sans être interrogé, ni (répondre) à une question déplacée ; le sage, même quand il sait, doit se conduire dans le monde comme (s'il était) un simple d'esprit.
- नापृष्टः कस्य चिद्ब्रूयान्न चान्यायेन पृच्छतः ।
जानन्नपि हि मेधावी जडवल्लोक आचरेत् । । २.११० । ।
(Ⅲ)
2. 111  
De deux personnes dont l'une répond d'une manière illégale, et l'autre interroge d'une manière illégale, l'une mourra ou encourra l'inimitié (de l'autre).
- L'une : c'est-à-dire celle qui a manqué à la loi, et dans le cas où les deux ont manqué à la loi, toutes deux seront punies. — L'inimitié de l'autre : ou peut-être plus généralement « l'inimitié parmi les hommes ». (Ⅰ)
- अधर्मेण च यः प्राह यश्चाधर्मेण पृच्छति ।
तयोरन्यतरः प्रैति विद्वेषं वाधिगच्छति । । २.१११ । ।
(Ⅲ)
2. 112  
Là où l'on ne trouve ni vertu, ni richesse, ni l'obéissance requise, on ne doit point semer la science (sacrée) non plus que le bon grain dans une terre stérile.
- धर्मार्थौ यत्र न स्यातां शुश्रूषा वापि तद्विधा ।
तत्र विद्या न वप्तव्या शुभं बीजं इवोषरे । । २.११२ । ।
(Ⅲ)
2. 113  
Qu'un interprète du Véda meure avec sa science, plutôt que de la semer sur un sol stérile, (fût-il) même dans une extrême détresse.
- विद्ययैव समं कामं मर्तव्यं ब्रह्मवादिना ।
आपद्यपि हि घोरायां न त्वेनां इरिणे वपेत् । । २.११३ । ।
(Ⅲ)
2. 114  
La Science sacrée alla trouver un Brahmane et lui dit: « Je suis ton trésor, garde-moi, ne me donne pas à un détracteur; de la sorte je serai toute-puissante.
- विद्या ब्राह्मणं एत्याह शेवधिस्तेऽस्मि रक्ष माम् ।
असूयकाय मां मादास्तथा स्यां वीर्यवत्तमा । । २.११४ । ।
(Ⅲ)
2. 115  
» Si tu connais un disciple pur et maître de ses sens, enseigne-moi à ce Brahmane, comme à un gardien vigilant de (ce) trésor. »
- On peut prendre brahmacàrin « disciple » comme un adjectif = chaste. (Ⅰ)
- यं एव तु शुचिं विद्यान्नियतब्रह्मचारिणम् ।
तस्मै मां ब्रूहि विप्राय निधिपायाप्रमादिने । । २.११५ । ।
(Ⅲ)
2. 116  
Mais celui qui acquiert sans permission le Véda de quelqu'un qui le récite, est coupable de vol du Véda, et sera précipité en enfer.
- L'enfer : le naraka un des trente-six enfers énumérés par Manou. (Ⅰ)
- ब्रह्म यस्त्वननुज्ञातं अधीयानादवाप्नुयात् ।
स ब्रह्मस्तेयसंयुक्तो नरकं प्रतिपद्यते । । २.११६ । ।
(Ⅲ)
2. 117  
On doit d'abord saluer celui dont on reçoit la science des choses du mon de, du Véda ou de l'Être suprême.
- Àdhyâtmikam est suivant Kull. « brahmajfiânam, la connaissance de Brahme, de l'Etre suprême. — On : c'est-à-dire le novice, l'étudiant. (Ⅰ)
- लौकिकं वैदिकं वापि तथाध्यात्मिकं एव वा ।
आददीत यतो ज्ञानं तं पूर्वं अभिवादयेत् । । २.११७ । ।
(Ⅲ)
2. 118  
Un Brahmane maître de ses passions, ne sût-il que la Sâvitrî, est supérieur à celui qui possédant les trois Védas n'est pas maître de ses passions, qui mange de tout et trafique de tout.
- Qui mange de tout : c'est-à-dire qui ne s'abstient pas des aliments prohibés. (Ⅰ)
- सावित्रीमात्रसारोऽपि वरं विप्रः सुयन्त्रितः ।
नायन्त्रितस्त्रिवेदोऽपि सर्वाशी सर्वविक्रयी । । २.११८ । ।
(Ⅲ)
2. 119  
On ne doit point s'asseoir sur une couche ou sur un siège occupé par un supérieur, et quand on est installé sur une couche ou sur un siège, on doit se lever (à l'approche d'un supérieur) et le saluer.
- Un supérieur désigne ici surtout un guru ou maître spirituel : la première partie du vers peut être entendue différemment : « On ne doit point s'asseoir sur une couche ou un siège à l'approche d'un supérieur ». (Ⅰ)
- शय्यासनेऽध्याचरिते श्रेयसा न समाविशेत् ।
शय्यासनस्थश्चैवैनं प्रत्युत्थायाभिवादयेत् । । २.११९ । ।
(Ⅲ)
2. 131  
Une tante maternelle, la femme d'un oncle maternel, une belle-mère, et une tante paternelle doivent être honorées comme la femme d'un maître spirituel ; elles lui sont égales.
- मातृश्वसा मातुलानी श्वश्रूरथ पितृश्वसा ।
संपूज्या गुरुपत्नीवत्समास्ता गुरुभार्यया । । २.१३१ । ।
(Ⅲ)
2. 132  
Chaque jour on doit se prosterner aux pieds de la femme d'un frère, si elle est de la même caste; quant aux femmes des (autres) parents par le sang ou par alliance, c'est (seulement) au retour d'un voyage qu'on doit embrasser (leurs pieds).
- Jfiâti et sambandba, parenté par le sang et parenté par alliance; ou bien, suivant Kull., « parents du côté du père et parents du côté de la mère ». (Ⅰ)
- भ्रातुर्भार्योपसंग्राह्या सवर्णाहन्यहन्यपि ।
विप्रोष्य तूपसंग्राह्या ज्ञातिसंबन्धियोषितः । । २.१३२ । ।
(Ⅲ)
2. 133  
Envers la sœur de son père ou de sa mère, envers sa sœur aînée, on doit se comporter comme envers une mère : (cependant) une mère est plus vénérable qu'elles.
- पितुर्भगिन्यां मातुश्च ज्यायस्यां च स्वसर्यपि ।
मातृवद्वृत्तिं आतिष्ठेन्माता ताभ्यो गरीयसी । । २.१३३ । ।
(Ⅲ)
2. 134  
L'égalité entre concitoyens, est (limitée par mie différence d'âge) de dix ans ; entre artistes, de cinq ans ; entre Brahmanes instruits, de trois ; entre-parents par le sang (elle est limitée) par une très petite (différence d'âge).
- Cela veut dire que deux concitoyens sont considérés comme égaux pourvu qu'il n'y ait pas plus de dix ans de différence d'âge entre eux. — Brahmane instruit, çrotriya ; on verra plus loin la valeur exacte de ce terme. (Ⅰ)
- दशाब्दाख्यं पौरसख्यं पञ्चाब्दाख्यं कलाभृताम् ।
त्र्यब्दपूर्वं श्रोत्रियाणां स्वल्पेनापि स्वयोनिषु । । २.१३४ । ।
(Ⅲ)
2. 135  
Sachez qu'un Brahmane de dix ans et un Kchatriya de cent ans sont (l'un par rapport à l'autre comme) un père et un fils ; seulement de ces deux, c'est le Brahmane qui est le père.
- ब्राह्मणं दशवर्षं तु शतवर्षं तु भूमिपम् ।
पितापुत्रौ विजानीयाद्ब्राह्मणस्तु तयोः पिता । । २.१३५ । ।
(Ⅲ)
2. 136  
La richesse, la parenté, l'âge, les actes (religieux) et la science sacrée, voilà les cinq choses qui commandent le respect; chacune d'elles, (en commençant par) la dernière, est plus vénérable (que celle qui précède).
- वित्तं बन्धुर्वयः कर्म विद्या भवति पञ्चमी ।
एतानि मान्यस्थानानि गरीयो यद्यदुत्तरम् । । २.१३६ । ।
(Ⅲ)
2. 137  
L'homme des trois (premières) castes qui est le mieux pourvu de ces cinq choses en quantité et en degré, mérite d'y être honoré; et même un Soudra entré dans la dixième (décade de son âge).
- Y : (atra) c'est-à-dire « parmi ces castes. » (Ⅰ)
- पञ्चानां त्रिषु वर्णेषु भूयांसि गुणवन्ति च ।
यत्र स्युः सोऽत्र मानार्हः शूद्रोऽपि दशमीं गतः । । २.१३७ । ।
(Ⅲ)
2. 138  
Il faut céder le pas à une personne en voiture, à un nonagénaire, à un malade, à un homme chargé d'un fardeau, à une femme, à un Brahmane qui a terminé ses études, à un prince, à un marié.
- Nonagénaire : mot à mot celui qui est dans la dixième décade. — Un Brahmane qui a terminé ses études : un Snâtaka, celui qui a pris le bain final. — Un prince : râjan est peut-être un simple synonyme de kchatriya. (Ⅰ)
- चक्रिणो दशमीस्थस्य रोगिणो भारिणः स्त्रियाः ।
स्नातकस्य च राज्ञश्च पन्था देयो वरस्य च । । २.१३८ । ।
(Ⅲ)
2. 139  
Parmi (toutes) ces (personnes), quand elles sont réunies en même temps, (c'est) le Brahmane ayant terminé ses études, et le prince (qui) doivent être honorés (de préférence) ; de ces deux derniers, (c'est) le Brahmane (qui) a droit à être honoré par le roi.
- Honorés : c'est-à-dire qu'on doit leur céder le pas. L. entend la fin du vers autrement : « le Brahmane doit être traité avec plus de respect que le kchatriya. » (Ⅰ)
- तेषां तु समावेतानां मान्यौ स्नातकपार्थिवौ ।
राजस्नातकयोश्चैव स्नातको नृपमानभाक् । । २.१३९ । ।
(Ⅲ)
2. 178  
D'onguents, de collyre pour les yeux, de porter des souliers et une ombrelle, de désirs sensuels, de colère, cle cupidité, de danser, de chanter ou de jouer d'un instrument,
- अभ्यङ्गं अञ्जनं चाक्ष्णोरुपानच्छत्रधारणम् ।
कामं क्रोधं च लोभं च नर्तनं गीतवादनम् । । २.१७८ । ।
(Ⅲ)
2. 179  
Du jeu, des querelles, de la calomnie et du mensonge, de regarder ou de toucher une femme, ou de frapper le prochain.
- द्यूतं च जनवादं च परिवादं तथानृतम् ।
स्त्रीणां च प्रेक्षणालम्भं उपघातं परस्य च । । २.१७९ । ।
(Ⅲ)
2. 180  
Qu'il couche toujours seul, qu'il ne répande jamais (volontairement) sa semence; car celui qui volontairement répand sa semence, rompt son vœu.
- एकः शयीत सर्वत्र न रेतः स्कन्दयेत्क्व चित् ।
कामाद्धि स्कन्दयन्रेतो हिनस्ति व्रतं आत्मनः । । २.१८० । ।
(Ⅲ)
2. 181  
Le Dvidja novice qui a répandu involontairement sa semence en songe, doit se baigner, adorer le soleil, et répéter trois fois la formule : « Revienne à moi, etc. »
- « Punar mâm etu indriyam : revienne à moi ma force. » (TaittirïyaAranyaka, I, 30.) (Ⅰ)
- स्वप्ने सिक्त्वा ब्रह्मचारी द्विजः शुक्रं अकामतः ।
स्नात्वार्कं अर्चयित्वा त्रिः पुनर्मां इत्यृचं जपेत् । । २.१८१ । ।
(Ⅲ)
2. 182  
Qu'il apporte un pot d'eau, des fleurs, du fumier de vache, de l'argile, de l'herbe kousa autant qu'il en faut (à son précepteur), et qu'il aille chaque jour demander l'aumône.
- उदकुम्भं सुमनसो गोशकृन्मृत्तिकाकुशान् ।
आहरेद्यावदर्थानि भैक्षं चाहरहश्चरेत् । । २.१८२ । ।
(Ⅲ)
2. 183  
Le novice, étant pur, ira chaque jour demander l'aumône dans les maisons des gens qui ne négligent pas les sacrifices védiques et qui sont renommés pour (la manière dont ils remplissent) leurs devoirs.
- वेदयज्ञैरहीनानां प्रशस्तानां स्वकर्मसु ।
ब्रह्मचार्याहरेद्भैक्षं गृहेभ्यः प्रयतोऽन्वहम् । । २.१८३ । ।
(Ⅲ)
2. 140  
Le Brahmane qui, après avoir initié un disciple, lui enseigne le Véda ainsi que la règle du sacrifice et la doctrine ésotérique, est appelé son précepteur.
- La règle du sacrifice, kalpa — la doctrine ésotérique, c'est-à-dire les Upanishads. L'objet de ces traités est d'établir le sens mystique du texte védique ; ils discutent aussi certaines questions de métaphysique, telles que l'origine de l'univers, la nature de la divinité et de l'âme. (Ⅰ)
- उपनीय तु यः शिष्यं वेदं अध्यापयेद्द्विजः ।
सकल्पं सरहस्यं च तं आचार्यं प्रचक्षते । । २.१४० । ।
(Ⅲ)
2. 141  
Mais celui qui pour gagner sa vie enseigne seulement une portion du Véda, ou les parties accessoires du Véda, est appelé le sous-précepteur.
- Les parties accessoires sont les Vedâùgas — le sous-précepteur upàdhyâya, et au vers précédent, le précepteur àcârya. (Ⅰ)
- एकदेशं तु वेदस्य वेदाङ्गान्यपि वा पुनः ।
योऽध्यापयति वृत्त्यर्थं उपाध्यायः स उच्यते । । २.१४१ । ।
(Ⅲ)
2. 142  
Le Brahmane qui accomplit suivant la règle la cérémonie de la conception et les autres, et qui donne (à l'enfant) la (première) nourriture, est appelé le maître spirituel.
- Cette cérémonie s'appelle Garbhàdhâna ou Nisheka. — Nourriture : spécialement le riz. (Ⅰ)
- निषेकादीनि कर्माणि यः करोति यथाविधि ।
संभावयति चान्नेन स विप्रो गुरुरुच्यते । । २.१४२ । ।
(Ⅲ)
2. 143  
Celui qui ayant été choisi accomplit (pour un autre) l'entretien du feu (sacré), les oblations domestiques et l'Agnichtoma et autres sacrifices, est appelé son prêtre officiant.
- L'Agnyâdheya est l'acte d'allumer le feu sacré — les pâkayajnas, mot à mot « les sacrifices de cuisson ». — Agnishtoma signifie louange d'Agni. (Ⅰ)
- अग्न्याधेयं पाकयज्ञानग्निष्टोमादिकान्मखान् ।
यः करोति वृतो यस्य स तस्य र्त्विगिहोच्यते । । २.१४३ । ।
(Ⅲ)
2. 144  
Celui qui remplit véritablement les deux oreilles (d'un élève) avec le Véda, doit être considéré (par lui) comme un père et comme une mère; (l'élève) ne doit jamais l'offenser.
- य आवृणोत्यवितथं ब्रह्मणा श्रवणावुभौ ।
स माता स पिता ज्ञेयस्तं न द्रुह्येत्कदा चन । । २.१४४ । ।
(Ⅲ)


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