THEROUMÂ
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104 Verses | Page 1 / 3
(Version Jean de Pauly)


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(Ⅰ)


[126a]  
[...] « Le1 Seigneur parla à Moïse et lui dit : Ordonne aux enfants d'Israël de m'apporter une offrande; vous accepterez l'offrande de tout homme qui la présentera de bon cœur. » Rabbi Hiyâ commença à parler ainsi : «... Car2 le Seigneur a choisi Jacob pour être à lui, Israël pour être sa possession.. » Que l'amour du Saint, béni soit-il, pour les Israélites est grand ! Il voulait s'attacher à eux, et il en fit un peuple unique dans le monde, ainsi qu'il est écrit3 : « Qui, sur toute la terre, est comparable à ton peuple Israël, peuple unique? » Et c'est en raison de cet attachement que l'Écriture4 dit : « ... Car le Seigneur a choisi Jacob pour être à lui.» Et ailleurs5: [...]
- (שמות כ״ה:א׳-ב׳) וַיְדַבֵּר יְיָ' אֶל מֹשֶׁה לֵאמֹר. דַּבֵּר אֶל בְּנֵי יִשְׂרָאֵל וְיִקְחוּ לִי תְּרוּמָה מֵאֵת כָּל אִישׁ אֲשֶׁר יִדְּבֶנּוּ לִבּוֹ וְגוֹ'. רַבִּי חִיָּיא פָּתַח, (תהילים קל״ה:ד׳) כִּי יַעֲקֹב בָּחַר לוֹ יָהּ יִשְׂרָאֵל לִסְגוּלָתוֹ, כַּמָּה חֲבִיבִין יִשְׂרָאֵל קָמֵי קוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא, דְּאִתְרְעֵי בְּהוּ, וּבָעָא לְאִתְדַּבְּקָא בְּהוּ, וּלְאִתְקְשְּׁרָא עִמְּהוֹן. וְעָבִיד לְהוֹן עַמָּא יְחִידָאִי בְּעָלְמָא, דִּכְתִּיב, (שמואל ב ז׳:כ״ג) וּמִי כְעַמְּךָ כְּיִשְׂרָאֵל גּוֹי אֶחָד בָּאָרֶץ, וְאִינּוּן אִתְרְעוּ בֵּיהּ, וְאִתְקַשְּׁרָן בֵּיהּ. הֲדָא הוּא דִכְתִיב, כִּי יַעֲקֹב בָּחַר לוֹ יָהּ. וּכְתִיב (Ⅰ)
[126b]  
[...] « Et le Seigneur a choisi son peuple pour être particulièrement à lui. » Il préposa des chefs puissants6 au gouvernement des autres peuples et se réserva à lui-même le gouvernement d'Israël.
Rabbi Siméon commença à parler ainsi7 : « Qui (Mi) est celle-ci (Zoth) qui s'avance comme l'aurore, qui est belle comme la lune et éclatante comme le soleil ?» « Mi » et « Zoth » expriment le mystère de l'union de deux mondes. Nous avons déjà dit8 que « Mi » désigne le degré suprême de l'essence divine qu'on ne peut désigner autrement que par un terme d'interrogation: « Qui ? », ainsi qu'il est écrit9: « Levez les yeux en haut, et considérez Qui (Mi) a créé Cela (Éléh).» «Zoth » désigne le degré inférieur de l'essence divine concevable pour le monde d'ici-bas10. Et ces deux mondes sont unis par un lien., par un attachement indissoluble. C'est pourquoi l'Écriture11 dit : « Qui est Celle (Mi Zoth), qui s'avance comme l'aurore? etc. » Quand « Mi » s'unit à « Zoth», le premier commence d'abord par prêter au second une lueur pareille à celle de l'aurore lorsqu’elle se lève; ensuite, il lui donne une lumière semblable à celle réfléchie par la lune; et, enfin, il le fait luire d'une lumière éclatante comme celle du soleil.
L'Écriture ajoute . « Il est terrible comme une armée rangée en bataille. » Car ce n'est que par son union avec « Mi » que « Zoth » est puissant; il tire sa force d'en haut. Jacob a uni ces deux mondes; il les a unis en haut et en bas12(2), et de cette union en bas sont issues les douze tribus saintes, à l'exemple d'en haut. Jacob, qui était parfait, a pu provoquer l'amour entre les deux mondes. Mais quand les autres hommes agissent de la sorte, ils découvrent, en haut aussi bien qu'en bas, ce que la pudeur oblige de cacher; ils déterminent la rivalité entre deux mondes et en provoquent la séparation, ainsi qu'il est écrit : «Tu ne prendras point la sœur de ta femme pour la rendre sa rivale (litzror) », ce qui veut dire : Tu ne provoqueras point d’inimitié entre deux mondes. Mais, objectera-t-on, l'Écriture dit cependant13 : « Et Rachel porta envie à sa sœur. » Donc, Jacob non plus n’a pu éviter la rivalité entre les deux sœurs?
En effet, toute l'envie du monde inférieur, c'est d'égaler le monde supérieur et d'en occuper la place. Dans une autre circonstance, on a dit14: « La jalousie entre les écrivains (sopherim) contribue à augmenter la sagesse. » Mais dans notre cas il y a jalousie des écrivains (sopherim, rpo), seulement il est ici question des Sépliiroth (sphr, rpo) et non des sopherim, car il y a « sphr» et « sphr »15. Et, même parmi les Séphiroth, chacune a envie de grandir en attirant à elle la Sagesse suprême. Et malgré sa perfection, Jacob n'a pas su éviter entièrement l'envie entre les deux (1) mondes. Mais quand les autres hommes imitent l'acte de Jacob, ils déterminent la haine, provoquent la séparation et découvrent, en haut aussi bien qu'en bas, ce que la pudeur oblige de cacher. C'est dans cette théorie qu'est caché le mystère concernant l'inceste. Les hommes qui agissent ainsi découvrent ce qui doit rester caché dans la Mère et la Fille. « Mi » et « Zoth » sont parents, en raison de leur amour réciproque et de leur union; ils sont appelés « Mère et Fille ». Quiconque découvre en celles-ci ce qui doit rester caché n'aura pas de part dans le monde futur, et il n'a point de part non plus dans la foi.
Remarquez que l'Ecriture16 dit d'abord: «... Car le Seigneur (Jah) a choisi Jacob pour être à lui. » « Jah » exprime le degré suprême et le plus mystérieux de tous. Tant que le peuple de Dieu porta le nom de « Jacob », il ne connut que ce degré; mais dès qu'il prit le nom d' « Israël », il connut le degré supérieur et le degré inférieur, et fut parfait en toute chose. Rabbi Siméon dit : Une tradition nous apprend que lorsque le Saint, béni soit-il, créa le monde, il grava, dans le monde inintelligible, les lettres qui représentent les mystères de la foi ; il y grava les lettres Yod, Hé, Vav, Hé, qui résument tous les mondes d'en haut et d'en bas. Yod représente le Point central, Cause de toutes choses, qui reste caché à tous les mondes, qui est inconnu et qui restera éternellement inconnu, c'est le mystère suprême de l'Infini. De ce Point mystérieux sort un mince filet de lumière qui, bien que caché également et invisible, renferme toutes les lumières. Ce mince filet de lumière reçoit des vibrations de Celui qui ne vibre pas, du Point mystérieux, et réfléchit la lumière de Celui qui ne répand aucune lumière, le Point mystérieux17. Les vibrations qu’éprouve le mince filet forment autour de lui des ondes lumineuses; et cette lumière provoquée par les ondes constitue le « Charme du charme», c'est-à-dire que le mince filet de lumière constitue le charme du Point mystérieux et que la lumière des ondes constitue le charme du mince filet de lumière. La lumière provoquée par les ondes renferme six signes connus seulement du mince filet caché au centre de cette grande lumière. C'est ainsi que le mince filet donne naissance à un monde de lumière provoquée par les ondes, lequel monde éclaire tous les autres mondes. Ce monde est également mystérieux. Dans ce monde habitent six cent millions de légions composées d'anges supérieurs. Et quand ces Trois (Point central, .filet de lumière cachée et monde provoqué par les ondes lumineuses) sont unis, alors [...]
- (דברים לכ) כִּי חֵלֶק יְיָ' עַמּוֹ. וְיָהַב לִשְׁאַר עַמִּין שׁוּלְטָנִין רַבְרְבָן מְמָנָן עָלַיְיהוּ, וְהוּא נָטִיל לְחוּלָקֵיהּ יִשְׂרָאֵל.

רַבִּי שִׁמְעוֹן פָּתַח, (שיר השירים ו׳:י׳) מִי זֹאת הַנִּשְׁקָפָה כְּמוֹ שָׁחַר יָפָה כַלְּבָנָה בָּרָה כַּחַמָּה אֲיוּמָה כַּנִּדְגָּלוֹת. מִי זֹאת, רָזָא דִּתְרֵין עָלְמִין מִתְחַבְּרָן כַּחֲדָא, וְדָא הוּא עוֹלָם וְעוֹלָם. מִ''י: הָא (בראשית ל''א ע''א) אוֹקִימְנָא דַּרְגָּא עִלָּאָה לְעֵילָּא, שֵׁירוּתָא דְּקַיְּימָא בִּשְׁאֶלְתָּא, וְאִקְרֵי מִ''י, כְּמָה דְאַתְּ אָמֵר (ישעיהו מ׳:כ״ו) שְׂאוּ מָרוֹם עֵינֵיכֶם וּרְאוּ מִי בָרָא אֵלֶּה. זֹא''ת: דַּרְגָּא תַּתָּאָה לְתַתָּא, עָלְמָא תַּתָּאָה. וְתַרְוַויְיהוּ, תְּרֵין עָלְמִין בְּחִבּוּרָא חֲדָא, בְּקִשּׁוּרָא חֲדָא כַּחֲדָא.

הַנִּשְׁקָפָה: כַּד מִתְחַבְּרָן תַּרְוַויְיהוּ כַּחֲדָא. כְּמוֹ שָׁחַר: כַּד בַּעְיָיא שַׁחֲרוּתָא לְאַנְהָרָא וּלְבָתַר אִתְנְהִיר כְּסִיהֲרָא, כַּד (כניש) בָּטַשׁ בָּהּ נְהִירוּ דְּשִׁמְשָׁא. וּלְבָתַר כְּשִׁמְשָׁא, כַּד קַיְּימָא סִיהֲרָא בִּשְׁלִימוּ. אֲיוּמָה: תַּקִּיפָא, לְאַגָּנָא עַל כֹּלָּא. דְּהָא כְּדִין אִית לָהּ שְׁלִימוּ וּתְקִיפוּ, לְמֶעְבַּד חֵילָא.

וְנַטְלָא חֵילָא מֵעָלְמָא עִלָּאָה, עַל יְדָא דְּיַעֲקֹב שְׁלֵימָא, דְּחִבֵּר לוֹן כַּחֲדָא. חִבֵּר לוֹן כַּחֲדָא לְעֵילָּא. וְחִבֵּר לוֹן כַּחֲדָא לְתַתָּא. וּמִתַּמָּן נַפְקוּ, תְּרֵיסַר שְׁבָטִין קַדִּישִׁין, כְּגַוְונָא דִּלְעֵילָּא. יַעֲקֹב דְּהֲוָה שְׁלִים, אָעִיל רְחִימוּ בִּתְרֵין עָלְמִין, כְּמָה דְּאוֹקִימְנָא. שְׁאַר בְּנֵי נָשָׁא דְּעַבְדִין כְּדֵין מְגַלִּין עֶרְיָין לְעֵילָּא וְתַתָּא, גָּרִים דְּבָבוּ בִּתְרֵין עָלְמִין, וְגָרִים פִּרוּדָא, הֲדָא הוּא דִכְתִיב, (ויקרא י״ח:י״ח) וְאִשָּׁה אֶל אֲחוֹתָהּ לא תִּקַּח לִצְרוֹ''ר, דְּאִתְעָבֵידוּ מָארֵי דְּבָבוּ דָּא לְדָא.

וְאִי תֵּימָא (בראשית ל׳:א׳) וַתְּקַנֵּא רָחֵל בַּאֲחוֹתָהּ. הָכִי הוּא וַדַּאי דְּהָא עָלְמָא תַּתָּאָה, כָּל תִּיאוּבְתֵּהּ לָאו אִיהוּ, אֶלָּא בְּגִין לְמֶיהֱוֵי כְּגַוְונָא דְּעָלְמָא עִלָּאָה, וּלְמֵירַת דּוּכְתָּהָא. בְּדוּכְתָּא אַחֲרָא קִנְאַת סוֹפְרִים אַסְגִיאַת חָכְמְתָא, וְהָכָא קִנְאַת סוֹפְרִין, בְּגִין דְּאִית (קל''ז ע''ב) סֵפֶר וְסֵפֶר, אַסְגִּיאוּ מְשִׁיכוּ דְּחָכְמְתָא (עלאה) לְגַבַּיְיהוּ. (נ''א ועל דא יעקב אשלים כו')

וְעִם כָּל דָּא, אֲפִילּוּ יַעֲקֹב לָא אַשְׁלִים לְגַבַּיְיהוּ כַּדְקָא חֲזֵי. שְׁאַר בְּנֵי עָלְמָא, גַּרְמִין דְּבָבוּ, וְגַרְמִין פִּרוּדָא, וּמְגַלִּין עֶרְיָין דְּכֹלָּא, עֶרְיָין דְּעֵילָּא וְתַתָּא. וּבְרָזָא דָּא אִית רָזָא דְּעֶרְיָין, עֶרְיָין דְּאִימָא וּבְרָתָא, וְכֹלָּא בְּרָזָא חֲדָא. מִי זֹאת אִתְקְרוּן אֲחְתָן, בְּגִין דְּאִינּוּן בְּאַחְוָה וּבִרְחִימוּ, וּבְחִבּוּרָא דִּרְעוּתָא. וְאִקְרוּן אִמָא וּבְרָתָא. מַאן דְּגַלֵּי עֲרָיַיתְהוֹן, לֵית לֵיהּ חוּלָקָא לְעָלְמָא דְּאָתֵי, וְלֵית לֵיהּ חוּלָקָא בִּמְהֵימָנוּתָא.

תָּא חֲזֵי, כִּי יַעֲקֹב בָּחַר לוֹ יָהּ, רָזָא עִלָּאָה לְעֵילָּא. כֵּיוָן דְּאַשְׁלִים, וְאִקְרֵי יִשְׂרָאֵל, כְּדֵין לִסְגֻלָּתוֹ, נָטִיל כֹּלָּא בְּכָל סִטְרִין, וְנָטִיל לְעֵילָּא וְנָטִיל לְתַתָּא, וְאִשְׁתְּלִים בְּכֹלָּא.

אָמַר רִבִּי שִׁמְעוֹן, הָא תָּנֵינָן, דְּכַד בָּרָא קוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא עָלְמָא, גְּלִיף בִּגְלִיפוֹי דְּרָזֵי מְהֵימְנוּתָא, גּוֹ טְהִירִין בְּרָזִין עִלָּאִין, וְגָלִיף לְעֵילָּא וְגָלִיף לְתַתָּא, וְכֹלָּא בְּרָזָא חֲדָא, בְּרָזָא דְּגִלוּפֵי דִּשְׁמָא קַדִּישָׁא ידו''ד, דְּשָׁלִיט בְּאַתְווֹי עֵילָּא וְתַתָּא. וּבְרָזָא דָּא אִשְׁתַּכְלָלוּ עָלְמִין, עָלְמָא עִלָּאָה וְעָלְמָא תַּתָּאָה.

עָלְמָא עִלָּאָה אִשְׁתַּכְלַל בְּרָזָא דְּאָת י', נְקוּדָה עִלָּאָה קַדְמָאָה, דְּנָפְקָא מִגּוֹ דְּסָתִים וְגָנִיז דְּלָא יְדִיעַ, וְלָא קַיְּימָא לְמִנְדַּע, וְלָא אִתְיְידָע כְּלַל, סְלִיקוּ דְרָזָא דְּאֵין סוֹף, וּמִגּוֹ סְתִימוּ דָּא, נָהִיר נְהִירוּ חַד דָּקִיק וְסָתִים, כָּלִיל בְּגַוֵּיהּ כְּלָלָא דְּכָל נְהוֹרִין. וּבְהַהוּא נְהִירוּ סָתִים, בָּטַשׁ בֵּיהּ מַאן דְּלָא בָּטַשׁ. נָהִיר בֵּיהּ מַאן דְּלָא נָהִיר. וּכְדֵין, אַפִּיק חַד נְהִירוּ, דְּאִיהוּ עִדּוּנָא לְעִדּוּנָא, לְאִשְׁתַּעְשְׁעָא, לְאִתְגַּנְּזָא נְהִירוּ דָּקִיק, וְסָתִים בְּגוֹ הַהוּא נְהִירוּ.

וְהַהוּא נְהִירוּ דְּאִיהוּ עִדּוּנָא לְעִדּוּנָא, סָתִים, אִתְקָיָּימוּ (נ''א אתרקימו) וְאִשְׁתָּכְלָלוּ בֵּיהּ שִׁית רְשִׁימִין, דְּלָא יְדִיעָן, בַּר לְהַהוּא נְהוֹרָא דָּקִיק כַּד עָאל לְאִתְגַּנְּזָא, עִדּוּנָא בְּעִדּוּנָא נָהִיר בִּנְהִירוּ.

וְהַאי נְהִירוּ דְּנָפַק מִגּוֹ נְהִירוּ דָּקִיק אִיהוּ דְּחִילָא וְאֵמְתָּנִי וְתַקִּיפָא יְתֵירָא, וְאִתְפָּשַּׁט הַאי וְאִתְעָבִיד עָלְמָא חֲדָא, דְּנָהִיר לְכָל עָלְמִין. עָלְמָא סְתִימָא דְּלָא יְדִיעַ כְּלָל, וּבְגַוֵּיהּ דַּיְירִין שִׁית רִבּוֹא אֶלֶף, דְּאִינּוּן דַּיְירִין וְחֵילִין וּמַשְׁירְיָין עִלָּאִין.

וְכֵיוָן דְּאַפִּיק לוֹן וְאִשְׁתָּכְלָלוּ כַּחֲדָא כְּדֵין
(Ⅰ)
[127a]  
[...] l'union est parfaite. C'est le mystère de la lettre Vav qui s'unit en l'entourant au monde caché...18. Voilà pourquoi l'Écriture19 dit: « ... Car le Seigneur (Jah) a choisi Jacob pour être à lui, Israël pour être sa possession. » Tant que le peuple était « Jacob », il n'a connu que le Yod et le Hé (Jah); mais quand le Vav est sorti de Yod et de Hé, le peuple devint « Israël »20. Nul autre homme ne peut monter si haut (devenir « Israël ») que celui qui est en possession du Vav, qui est le degré inférieur, mais par lequel on arrive à faire l'union en haut d'une manière cachée, et non pas par le moyen public employé par Jacob21. Tel est le sens des paroles de l'Écriture22 : « Ve-iqhou li theroumâ », c'est-à-dire : Que seuls ceux qui possèdent le Vav m'apportent une offrande. « Qu'ils23 m'apportent une offrande. »
Rabbi Yehouda commença à parler ainsi24 : «Combien (Mâ) est grande ta bonté que tu as cachée et réservée pour ceux qui te craignent ! Tu l'as façonnée(paàlthâ) pour ceux qui espèrent en toi à la vue des enfants des hommes. » Ce verset a été déjà interprété. Mais la Lampe Sainte (Rabbi Siméon) a dit qu'il renferme aussi les mystères des deux degrés : du degré « Mi,», qui constitue le mystère du monde d'en haut, et du degré inférieur «Mâ », qui constitue le mystère du monde d'ici-bas. « Mâ», dit l'Écriture, constitue «ta grande bonté que tu as cachée et réservée pour ceux qui te craignent ». Bien que « Mâ » soit moins caché que le degré supérieur « Mi », l'Ecriture dit que Dieu l'a caché, puisque nul ne le voit, ni ne le comprend. Et on se demande toujours : Qu'est-ce que (Mâ) tu vois ? qu'est-ce que (Mâ) tu sais ? ainsi que l'Écriture25 dit : « Vous n'avez vu aucune figure. »
Comme « Mâ » est la base du monde, l'Écriture l'appelle « Grande bonté » car la base du monde est une «Grande bonté», ainsi qu'il est écrit26: « Il a comblé la maison d'Israël d'une grande bonté. » La lumière primitive est qualifiée27 de «bonne» (tob), tandis que « Mâ » est qualifiée de « Grand bien » (rab tob), parce qu’en « Mâ » se trouve l’union du Principe mâle et du Principe femelle28. L'Écriture29 se sert du terme « paàlthâ » (tu l'as fa çonnée) ; car « Mâ » est cette œuvre d'art sur le modèle de laquelle le Saint, béni soit-il, a tout façonné; c'est sur «Mâ» que sont modelés les mondes, les âmes et les esprits. C'est ce mystère qu'expriment les paroles de l'Ecriture30 : « Bereschith bara Elohim. » C'est conformément à ce mystèrè que le Tabernacle a été dressé; car il est pourvu à la fois d'une forme du monde d'en haut et d'une autre du monde d'en bas. C'est pourquoi l'Écriture31 dit: « Qu'ils m'apportent à moi (li theroumâ) » les deux degrés qui ne font qu'un32. Rabbi Siméon, Rabbi Eléazar, Rabbi Abba et Rabbi Yossé étaient un jour assis au pied d'un arbre près de la rive du lac de Génésareth. Rabbi Siméon dit : Combien est agréable cette ombre produite par l'arbre ! Elle nous met à l'abri des rayons du soleil, et il convient d'inaugurer ce lieu par l'entretien sur un sujet de la Loi. Et il commença à parler ainsi33 : « Le roi Salomon s'est fait une litière (apirÿon) de bois de Liban. » Ce verset a été déjà interprété34. « Apirÿon », le palais (le Paradis) intérieur est modelé sur le palais (le Paradis) supérieur. Le Saint, béni soit-il, l'a appelé « Jardin de l'Éden » ; car il l'a planté pour son agrément, pour s'y délecter avec les âmes des justes. Le palais supérieur est appelé « Apirsymon » (parfum) ; c'est le séjour des âmes qui n'ont pas eu de corps en ce bas monde. Ces âmes ont leurs places marquées dans ce palais supérieur où, par la contemplation, elles jouissent du bonheur suprême appelé35 « Douceur du Seigneur » (Noàm Jéhovah)36.
Le palais inférieur n'a ni Samekh ni Mem37, qui sont les symboles du palais supérieur, parce qu'il n'a pas d'autre appui38 que celui que lui prête le palais supérieur. C'est pourquoi le Samekh (o:) aussi bien que le Mem final (M) sont fermés de tous côtés39. Quelle différence entre l'un et l'autre, entre Samekh et Mem ? Samekh rond (o) désigne la Lumière suprême tant qu'elle reste cachée; elle est mystérieuse et absolument imperceptible. Mais quand elle vient ici-bas pour couvrir ses enfants et les allaiter, elle prend la forme de la lettre Mem (M), figure carrée et plus facilement perceptible qu'une figure ronde, ayant quatre côtés, comme les quatre points cardinaux du monde, mais dont l'intérieur reste quand même inaccessible. Voilà pourquoi un palais s'appelle [...]
- אִיהוּ חִבּוּרָא חֲדָא. וְאִינּוּן רָזָא דְּאָת וי''ו, דְּאִתְחַבָּר בְּהַהוּא עָלְמָא סְתִימָא, (כאן חסר) וּכְדֵין כְּתִיב, (תהלים קלה) כִּי יַעֲקֹב בָּחַר לוֹ יָהּ. כַּד נָפִיק וי''ו, וְאִשְׁתַּכְלָל מִגּוֹ יָ''הּ, כְּדֵין יִשְׂרָאֵל לִסְגֻלָּתוֹ.

שְׁאַר בְּנֵי עָלְמָא, לָא אִתְיְיהִיב לוֹן רְשׁוּ לְסַלְּקָא הָכִי, אֶלָּא לִסְגֻלָּתוֹ, אֲתָר דְּנָטִיל וְכָנִישׁ כֹּלָּא. וְדָא אִיהוּ דַּרְגָּא לְתַתָּא, וּמִגּוֹ דָּא, נַטְלִין לְעֵילָּא, בִּסְתִימוּ דִּרְעוּ, אֲבָל לָא בְּאִתְגַּלְיָא, כְּמָה דְּנָטִיל יַעֲקֹב, הֲדָא הוּא דִכְתִיב וְיִקְחוּ לִי תְּרוּמָה. (ספר הבהיר השייך כאן סימן ג'. עי' עליו לקמן דף קמ''ו ע''א) (שמות כה) וְיִקְחוּ לִי תְּרוּמָה. רַבִּי יְהוּדָה פָּתַח, (תהלים לא) מָה רַב טוּבְךָ אֲשֶׁר צָפַנְתָּ לִּירֵאֶיךָ פָּעַלְתָּ לַחוֹסִים בָּךְ נֶגֶד בְּנֵי אָדָם. הַאי קְרָא הָא אוּקְמוּהָ וְאִתְּמַר. אֲבָל רָזָא דָּא, הָא אוּקְמוּהָ בּוּצִינָא קַדִּישָׁא, גּוֹ רָזִין עִלָּאִין.

דַּרְגָּא עִלָּאָה, דְּאִיהוּ רָזָא דְּעָלְמָא עִלָּאָה, אִקְרֵי מִ''י. דַּרְגָּא תַּתָּאָה, דְּאִיהוּ רָזָא דְּעָלְמָא תַּתַּאָה, אִקְרֵי מַ''ה. וְתָנֵינָן, אַל תִּקְרֵי מַ''ה אֶלָּא מֵאָה, בְּגִין דְּכָל דַּרְגִּין עִלָּאִין בְּאַשְׁלְמוּתְהוֹן הָכָא אִינּוּן.

תּוּ אֲמַאי אִקְרֵי מַ''ה. אֶלָּא אַף עַל גַּב דִּמְשִׁיכוּ עִלָּאָה אִתְמְשַׁךְ, לָא אִתְגַּלְיָא עַד דְּאִשְׁתְּלִים הָכָא, דְּאִיהוּ אֲתָר סוֹפָא דְּכָל דַּרְגִּין, סוֹפָא דְּאַמְשָׁכוּתָא דְּכֹלָּא, וְקַיְּימָא בְּאִתְגַּלְיָא. וְאַף עַל גַּב דְּאִתְגַּלְיָא יַתִּיר מִכֹּלָּא, קַיְּימָא לִשְׁאֵלָא, מַ''ה. מַה חָמִית, מַה (בראשית ב' ע''ב) יָדַעְתְּ, כְּמָה דְאַתְּ אָמֵר (דברים ד) כִּי לא רְאִיתֶם כָּל תְּמוּנָה.

וּבְגִין כַּךְ, מָה, רַב טוּבְךָ, דָּא אִיהוּ יְסוֹדָא דְּעָלְמָא, דְּאִקְרֵי רַב טוּב. כְּמָה דְאַתְּ אָמֵר (ישעיה סג) וְרַב טוּב לְבֵית יִשְׂרָאֵל בְּגִין דְּהַאי אִיהוּ רַב טוּב. אוֹר קַדְמָאָה, אִקְרֵי טוֹב סְתָם, וְהָכָא כְּלִילָן דְּכַר וְנוּקְבָּא כַּחֲדָא. אֲשֶׁר צָפַנְתָּ, דְּהַאי אִתְגְּנִיז, כְּגַוְונָא דְּאוֹר קַדְמָאָה, דְּאִתְגְּנִיז וְאִתְטָמַּר. פָּעַלְתָּ: דְּהָכָא אִיהוּ אוּמָנוּתָא דְּכֹלָּא, אוּמָנוּתָא דְּכָל עָלְמָא, אוּמָנוּתָא דְּנִשְׁמָתִין וְרוּחִין. בְּרָזָא דָּא עָבִיד קוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא אוּמָנוּתָא דְּכָל עָלְמָא, וְרָזָא דָּא (בראשית א) בְּרֵאשִׁית בָּרָא אֱלֹהִים אֵת הַשָּׁמַיִם וְאֵת הָאָרֶץ. בְּרָזָא דָּא אִתְעָבִיד מַשְׁכְּנָא וְאִתְבְּנֵי, דְּאִיהוּ בְּדִיּוּקְנָא דְּעָלְמָא דִּלְעֵילָּא, וּבְדִיּוּקְנָא דְּעָלְמָא תַּתָּאָה, הֲדָא הוּא דִכְתִיב וְיִקְחוּ לִי תְּרוּמָה. לִי. תְּרוּמָה. תְּרֵין דַּרְגִּין, דְּאִינּוּן חַד, דְּמִתְחַבְּרָן כַּחֲדָא. (שמות כה) וְיִקְחוּ לִי תְּרוּמָה וְגוֹ'. רַבִּי שִׁמְעוֹן וְרַבִּי אֶלְעָזָר וְרִבִּי אַבָּא וְרִבִּי יוֹסִי, הֲווֹ יַתְבֵי יוֹמָא חַד, תְּחוֹת אִילָנֵי, בְּבִקְעָתָא גַּבֵּי יַמָּא דְּגִנּוֹסָר. אָמַר רַבִּי שִׁמְעוֹן, כַּמָּה יָאֶה צִלָּא דָּא, דְּחַפְיָא עֲלָן מִגּוֹ אִילָנֵי, וַאֲנָן צְרִיכִין לְאַעְטְּרָא הַאי אֲתָר בְּמִלֵּי דְּאוֹרַיְיתָא.

פָּתַח רַבִּי שִׁמְעוֹן וְאָמַר, (שיר השירים ג) אַפִּרְיוֹן עָשָׂה לוֹ הַמֶּלֶךְ שְׁלמֹה מֵעֲצֵי הַלְּבָנוֹן. הַאי קְרָא הָא אוֹקִימְנָא לֵיהּ וְאִתְּמַר, אֲבָל אַפִּרְיוֹן, דָּא הֵיכָלָא דִּלְתַתָּא, דְּאִיהוּ כְּגַוְונָא דְּהֵיכָלָא עִלָּאָה, וְקוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא קָרָא לֵיהּ גִּנְתָּא דְּעֵדֶן, דְּאִיהוּ נָטַע לֵיהּ לַהֲנָאָתֵיהּ, וְכִסּוּפָא דִּילֵיהּ לְאִשְׁתַּעְשְׁעָא בֵּיהּ גּוֹ אִינּוּן נִשְׁמָתִין דְּצַדִּיקַיָּיא, דְּתַּמָּן כֻּלְּהוּ קַיְימִין וּרְשִׁימִין בְּגַוֵּיהּ. אִינּוּן נִשְׁמָתִין דְּלֵית לוֹן גּוּפָא בְּהַאי עָלְמָא, כֻּלְּהוּ סַלְּקִין וּמִתְעַטְּרָן תַּמָּן, וְאִית לוֹן דּוּכְתִּין לְמֵחמֵי, לְאִתְעַנְּגָא גּוֹ עִנּוּגָא עִלָּאָה דְּאִקְרֵי (מקץ קצ''ז ע''ב) נֹעַם יְיָ'. וְתַמָּן אִתְמַלְּיָין מִכָּל כִּסּוּפִין דְּנַהֲרֵי דְּאֲפַרְסְמוֹנָא דַּכְיָא.

אֲפַרְסְמוֹן: דָּא הֵיכָלָא עִלָּאָה טְמִירָא גְּנִיזָא. אַפִּרְיוֹן: דָּא הֵיכָלָא דִּלְתַתָּא, דְּלֵית בֵּיהּ סְמָךְ, עַד דְּאִסְתְּמִיךְ (נ''א דאתמשך) מִגּוֹ הֵיכָלָא עִלָּאָה. וּבְגִין כַּךְ אָת סָמֶךְ אִיהוּ סָתִים בְּכָל סִטְרוֹי, כְּגַוְונָא דָּא אָת ס' (ס''א מ''ם) סְתִימָא.

מַה בֵּין הַאי לְהַאי. אֶלָּא בְּשַׁעֲתָא דְּסָתִים וְאִתְגְּנִיז בְּגַוֵּיהּ, גּוֹ (נ''א נקודה) נְהוֹרָא עִלָּאָה לְעֵילָּא, כְּדֵין אִיהִי קַיְּימָא, בְּדִיּוּקְנָא (נ''א דא) דְּאָת סָמֶךְ סָתִים בְּגַוִּיהּ, וְאִתְגְּנִיז בֵּיהּ, לְסַלְּקָא (עיין ק''פ ע''א) לְעֵילָּא. וּבְשַׁעֲתָא דְּהַדְרָא וְיָתְבָא רְבִיעָא עַל בְּנִין לְתַתָּא לְיַנְקָא לוֹן, כְּדֵין אִיהִי קַיְּימָא בְּדִיּוּקְנָא דְּאָת מ' רְבִיעָא סְתִימָא לְגוֹ אַרְבַּע סִטְרִין דְּעָלְמָא.

וְעַל דָּא, דָּא אִיהוּ
(Ⅰ)
[127b]  
[...] « Apirsymon » (aparsemon), et l'autre « Apirÿon». Les lettres Samekh et Mem présentent une valeur numérique de cent, qui répond aux cent bénédictions. Les âmes qui n'avaient point de corps ici-bas résident dans le palais « Apirsymon », et celles qui en avaient, résident dans le palais « Apirÿon », où elles exhalent les parfums des bonnes œuvres accomplies en ce bas monde. C'est pourquoi l'Ecriture40 dit : « ... Comme l'odeur du champ que le Seigneur a béni. » L'odeur du palais inférieur monte jusqu'au palais supérieur, pour que les âmes qui y séjournent en jouissent également, et les bénédictions du palais supérieur se répandent aussi dans le palais inférieur, de sorte que les deux catégories d'âmes se délectent chacune dans son palais, celle-ci en haut, celle-là en bas. L'Écriture 41 dit : « Le roi Salomon s'est fait à lui une litière (apirÿon).» On objectera peut-être : Pourquoi l'Écriture dit-elle « s'est fait à lui » ? N'est-ce pas pour faire les délices des âmes des justes que l' « Apirÿon » a été fait ? En effet, les âmes des justes s'y délectent, et les âmes des justes elles-mêmes font les délices du Saint, béni soit-il. Partout où l'Écriture se sert du terme « roi Salomon », elle désigne le Roi Maître de la paix, le Roi suprême; et quand elle emploie simplement le terme « roi », elle désigne le Roi Messie ; le premier terme désigne le Principe et le monde mâle, le second terme désigne le monde femelle42. [...]
- אֲפַרְסְמוֹן, וְדָא הוּא אַפִּרְיוֹן. וּבַאֲתָר תְּרֵין אַתְוָון ס''מ, קַיְּימָא י', בְּרָזָא דִּבְרִית, (ס''א רזא דברית דאתגניז בגוויה) דְּאִיהוּ זַמִּין לְנָטְלָא כֹּלָּא, רָזָא דְּאִינּוּן מְאָה בִּרְכָּאן, שִׁתִין וְאַרְבְּעִין. שִׁתִּין, לָקֳבֵל שִׁית סִטְרִין, דְּנַפְקֵי מֵאָת ס'. אַרְבְּעִין, לָקֳבֵל ד' סִטְרֵי עָלְמָא, וְכֹלָּא אַשְׁלִימוּ לְמֵאָה. וְאָת יוֹ''ד, אִיהוּ אַשְׁלִים לְרָזָא דְּמֵאָה, כְּגַוְונָא דִּלְעֵילָּא. וְעַל דָּא, דָּא אֲפַרְסָמוֹן, וְדָא אַפִּרְיוֹן.

אִינּוּן נַהֲרֵי נָפְקִין מֵאֲפַרְסְמוֹן דָּא, וְנִשְׁמָתִין עִלָּאִין, דְּלֵית לוֹן גּוּפָא בְּהַאי עָלְמָא, יַנְקִין מֵהַהוּא נְהִירוּ דְּנָפִיק מֵאִינּוּן נַהֲרֵי אֲפַרְסְמוֹנָא דַּכְיָא, וּמִתְעַנְּגֵי בְּעִנּוּגָא דָּא עִלָּאָה, וְנִשְׁמָתִין (ד''א ל''ג דסלקין ונחתין) דְּאִית לוֹן גּוּפָא בְּהַאי עָלְמָא, סַלְּקִין וְיַנְקִין מֵהַהוּא נְהִירוּ דְּאַפִּרְיוֹן דָּא, וְנַחְתִּין. וְאִלֵּין יַהֲבֵי וְנַטְלֵי. יַהֲבֵי רֵיחָא, מֵאִינּוּן עוֹבְדִין דְּכַשְׁרָאן, דְּמִשְׁתַּדְּלֵי בְּהוּ בְּהַאי עָלְמָא. וְנַטְלֵי מֵהַהוּא רֵיחָא דְּאִשְׁתְּאַר בֵּיהּ בְּגִנְתָּא, כְּמָה דְאַתְּ אָמֵר (בראשית כ״ז:כ״ז) כְּרֵיחַ שָׂדֶה אֲשֶׁר בֵּרַכוֹ יְיָ', רֵיחָא דְּאִשְׁתְּאַר בֵּיהּ בְּהַהוּא חַקְלָא. וְכֻלְּהוּ קַיְימֵי בְּהַהִיא גִּנְתָּא, אִלֵּין מִתְעַנְּגֵי לְעֵילָּא, וְאִלֵּין מִתְעַנְּגֵי לְתַתָּא.

עָשָׂה לוֹ הַמֶּלֶךְ שְׁלֹמֹה, עָשָׂה לוֹ, לְגַרְמֵיהּ. וְאִי תֵּימָא, הָא נִשְׁמָתִין דְּצַדִּיקַיָּא מִשְׁתַּעְשְׁעָן בֵּיהּ, וְאַתּ אַמָרְתּ עָשָׂה לוֹ. הָכִי הוּא וַדַּאי. בְּגִין דְּהַאי אַפִּרְיוֹן וְכָל אִינּוּן נִשְׁמָתִין דְּצַדִּיקַיָּא, כֻּלְּהוּ קַיְימֵי לְאִשְׁתַּעְשְׁעָא בְּהוּ קוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא. הַמֶּלֶךְ (בראשית כ''ט ע''א) שְׁלמֹה, מַלְכָּא דִּשְׁלָמָא דִּילֵיהּ, וְדָא אִיהוּ מַלְכָּא עִלָּאָה (הא אוקמוה) הַמֶּלֶךְ סְתָם, דָּא מַלְכָּא מְשִׁיחָא. דָּא עָלְמָא דִּדְכוּרָא, וְדָא עָלְמָא דְּנוּקְבָּא. מֵעֲצֵי הַלְּבָנוֹן אִינּוּן אִילָנִין נְטִיעָן, דְּעָקַר לוֹן קוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא, וְשָׁתִיל לוֹן בַּאֲתָר אַחֲרָא, וְאִלֵּין אִקְרוּן אַרְזֵי לְבָנוֹן, כְּמָה דְאַתְּ אָמֵר, (תהילים ק״ד:ט״ז) אַרְזֵי לְבָנוֹן אֲשֶׁר נָטָע. וְלָא אִתְבְּנֵי הַאי אַפִּרְיוֹן, וְלָא אִשְׁתַּכְלָל אֶלָּא בְּהוּ.

תּוּ מֵעֲצֵי הַלְּבָנוֹן, אִלֵּין שִׁית יוֹמִין דִּבְרֵאשִׁית דְּכָל יוֹמָא וְיוֹמָא, מְסַדֵּר בְּהַאי אַפִּרְיוֹן, סִדּוּרָא דְּאִתְחָזֵי לֵיהּ: סִדּוּרָא קַדְמָאָה. אִתְנְגִיד מִסִּטְרָא דִּימִינָא, אוֹר קַדְמָאָה דְּאִתְגְּנִיז, וְאִתְנְטִיל מִסִּטְרָא דִּימִינָא, וְעָאל בְּהַאי אַפִּרְיוֹן עַל יְדָא דִּיְסוֹדָא חַד, וְעָבִיד בֵּיהּ שִׁמּוּשָׁא. לְבָתַר אַפִּיק הַהוּא אַפִּרְיוֹן חַד דִּיּוּקְנָא כְּגַוְונָא דְּהַאי אוֹר, וְדָא הוּא רָזָא דִּכְתִּיב, (בראשית א׳:ג׳) יְהִי אוֹר וַיְהִי אוֹר. כֵּיוָן דְּאָמַר יְהִי אוֹר, אֲמַאי כְּתִיב וַיְהִי אוֹר, לָא אִצְטְרִיךְ קְרָא לְמִכְתָּב, אֶלָּא וַיְהִי כֵּן, מַהוּ וַיְהִי אוֹר. אֶלָּא, דְּהַהוּא אוֹר אַפִּיק אוֹר אַחֲרָא דְּאִתְחָזֵי לֵיהּ, וְדָא אִיהוּ יוֹמָא קַדְמָאָה, מֵאִינּוּן עֲצֵי הַלְּבָנוֹן.

סִדּוּרָא תִּנְיָינָא: אִתְנְגִיד מִסִּטְרָא דִּשְׂמָאלָא, פְּרִישׁוּ דְּמַיָּא, בִּנְגִידוּ דְּאֶשָּׁא תַּקִּיפָא, וְאִתְנְטִיל מִסִּטְרָא דִּשְׂמָאלָא, וְעָאל בְּהַאי אַפִּרְיוֹן, וְעָבִיד בֵּיהּ שִׁמּוּשָׁא, וְאַפְרִישׁ בֵּין מַיִין דְּבִסְטַר יְמִינָא, וּבֵין אִינּוּן מַיִין (דבסטר שמאלא.) לְבָתַר אַפִּיק הַהוּא אַפִּרְיוֹן, חַד דִּיּוּקְנָא, כְּגַוְונָא דִּילֵיהּ. וְדָא אִיהוּ רָזָא דִּכְתִּיב, (בראשית א׳:ז׳) בֵּין הַמַּיִם אֲשֶׁר מִתַּחַת לָרָקִיעַ וּבֵין הַמַּיִם אֲשֶׁר מֵעַל לָרָקִיעַ וַיְהִי כֵן. וְדָא אִיהוּ יוֹמָא תִּנְיָינָא מֵאִינּוּן עֲצֵי הַלְּבָנוֹן.

סִדּוּרָא תְּלִיתָאָה: אִתְנְגִיד מִסִּטְרָא דְּאֶמְצָעִיתָא, וּמִסִּטְרָא דִּימִינָא, (נ''א ומסטרא דשמאלא) חַד יוֹמָא תְּלִיתָאָה, דְּעָבִיד שְׁלָמָא בְּעָלְמָא. וּמִתַּמָּן אִתְמְשִׁיכוּ אֵיבִין לְכֹלָּא, וְדָא עָבִיד שִׁמּוּשָׁא בְּהַאי אַפִּרְיוֹן, וְאַפִּיק זִּינָא לְזִינֵיהּ. זִּינָא לְעוֹבָדִין סַגִּיאִין, זִּינָא דְּאִתְחָזֵי לֵיהּ, וְכָל דְּשָׁאִין וַעֲשָׂבִין וְאִילָנִין בְּכַמָּה חֵילִין. וְאִשְׁתְּאַר דִּיּוּקְנֵיהּ תַּמָּן, וְאַפִּיק זִּינָא הַהוּא אַפִּרְיוֹן, כְּהַהוּא גַּוְונָא מַמָּשׁ, וְדָא אִיהוּ יוֹמָא תְּלִיתָאָה, דְּאִתְכְּלִיל מִב' סִטְרִין, מֵאִינּוּן עֲצֵי הַלְּבָנוֹן.

סִדּוּרָא רְבִיעָאָה: אִתְנְגִיד וְאִתְנְהִיר נְהִירוּ דְּשִׁמְשָׁא, לְאַנְהָרָא לְהַאי אַפִּרְיוֹן, גּוֹ חָשׁוּךְ דִּילֵיהּ, וְעָאל בֵּיהּ לְאַנְהָרָא, וְלָא עָבִיד בֵּיהּ שִׁמּוּשָׁא. עַד יוֹמָא חֲמִשָׁאָה, דְּאַפִּיק הַאי אַפִּרְיוֹן הַהוּא שִׁמּוּשָׁא דִּנְהִירוּ, דְּעָאל בֵּיהּ בְּיוֹמָא רְבִיעָאָה, וְאַפִּיק הַהוּא אַפִּרְיוֹן בְּהַהוּא גַּוְונָא מַמָּשׁ דְּהַהוּא נְהִירוּ, וְדָא אִיהוּ יוֹמָא רְבִיעָאָה חַד מֵאִינּוּן עֲצֵי הַלְּבָנוֹן.

סִדּוּרָא חֲמִישָׁאָה: אִתְנְגִיד חַד מְשִׁיכוּ, דִּרְחִישׁוּ
(Ⅰ)
[128a]  
[...] Rabbi Siméon dit : Celui qui a le bonheur de reposer dans «Apirÿon » jouit de toutes les délices; il repose dans l'ombre du Saint, béni soit-il, ainsi qu'il est écrit43: « Je me suis reposée sous son ombre. » Maintenant que nous sommes assis à l'ombre d'un arbre, entretenons-nous de sujets de la Loi, pour être jugés dignes de séjourner un jour à l'ombre des arbres de l' «Apirÿon ».
Rabbi Siméon commença le premier à parler ainsi « Qu'ils44 m'apportent une offrande... Vous accepterez mon offrande de tout homme qui la présente de bon cœur. » « Qu'ils m'apportent », dit l'Écriture; car quiconque veut faire une bonne œuvre agréable au Saint, béni soit-il, ne doit pas se montrer parcimonieux, ni s'ingénier d'accomplir l’œuvre sans dépenser de l'argent; mais il convient, au contraire, de chercher l'occasion pour dépenser, chacun selon ses moyens, pour que l'œuvre à accomplir soit parfaite, ainsi qu'il est écrit45: « Que chacun offre à proportion de ce qu'il a, etc. »
Mais, objectera-t- on, l'Écriture46 dit pourtant : « Venez, achetez sans argent et sans aucun échange le vin et le lait. » Ces paroles s'appliquent à l'étude de la Loi ; pour connaître le Saint, béni soit-il, il suffit de s'appliquer à l'étude de la Loi, ce qu'on peut faire sans dépenser de l'argent. Mais il est défendu de chercher à accomplir des œuvres sans dépenses; car nulle œuvre, dont l'accomplissement ne coûte rien, n'attire sur elle l'Esprit-Saint. Dans le livre de magie qu'Asmodée remit au roi Salomon pour lui en apprendre les secrets, il est dit que l'homme qui désire se dépouiller de l'esprit impur et s'assujettir à l'autre, à l'Esprit-Saint, doit accomplir les bonnes œuvres que l'occasion lui présente et en payer le prix demandé intégralement, que ce prix soit bas ou élevé.
L'esprit impur se donne pour rien; il obsède les hommes, pour obtenir leur assentiment à résider parmi eux, et il emploie à cet effet tout son talent persuasif. Mais il en est autrement de l'Esprit-Saint; celui-ci ne se donne pas; il faut l'acheter, et à un prix bien cher; il faut en outre beaucoup d'effort; il faut purifier le cœur et l'âme pour les rendre dignes de servir de tabernacle à l'Esprit-Saint. Heureux encore si, avec tous ces efforts, nous pouvons obtenir de l'Esprit-Saint la faveur d'élire son domicile en nous ! Et quand on a obtenu cette faveur, il faut marcher sur le droit chemin et ne dévier ni à droite ni à gauche ; car, autrement, l'Esprit-Saint s'éloigne et s'en va; et, une fois parti, il est plus difficile de le faire revenir que de le faire venir là où il n'était pas encore. Voilà pourquoi l'Écriture47 dit : « Qu'ils m'apportent une offrande. » Elle ajoute : « Vous l'accepterez de tout homme qui la présente de bon cœur. » « Tout homme » désigne tous ceux qui dominent l'esprit du mal; car seuls ceux-ci méritent le nom d'hommes. Le terme : « ... Qui la présente de bon cœur » désigne [...]
- דְּמַיָּא, וְעָבִיד שִׁמּוּשָׁא לְאַפָּקָא הַהוּא נְהִירוּ, דְּסִדּוּרָא דְּיוֹמָא רְבִיעָאָה, וְעָבִיד בְּהַאי אַפִּרְיוֹן שִׁמּוּשָׁא, וְאַפִּיק זִינִין לְזִינֵיהּ, אִינּוּן דְּאִתְחָזֵי כְּהַהוּא גַּוְונָא מַמָּשׁ, וְהַאי יוֹמָא שִׁמֵּשׁ הַהוּא שִׁמּוּשָׁא, יַתִּיר מִכָּל שְׁאַר יוֹמִין. וְכֹלָּא תַּלְיָא עַד יוֹמָא שְׁתִיתָאָה, דְּאַפִּיק אַפִּרְיוֹן כָּל מַה דְּהֲוָה גָּנִיז בֵּיהּ, דִּכְתִּיב, (בראשית א) תּוֹצֵא הָאָרֶץ נֶפֶשׁ חַיָּה לְמִינָהּ וְגוֹ'. וְדָא אִיהוּ יוֹמָא חֲמִישָׁאָה, חַד מֵאִינּוּן עֲצֵי הַלְּבָנוֹן.

סִדּוּרָא שְׁתִיתָאָה: דָּא אִיהוּ יוֹמָא, דְּאַתְקִין כָּל הַאי אַפִּרְיוֹן, וְלֵית לֵיהּ תִּקּוּנָא, וְלֵית לֵיהּ תֻּקְפָּא, בַּר מֵהַאי יוֹמָא, כַּד אָתָא הַאי יוֹמָא, אִתְתָּקַּן הַאי אַפִּרְיוֹן, בְּכַמָּה רוּחִין, בְּכַמָּה נִשְׁמָתִין, בְּכַמָּה עוּלֵימָתָן שְׁפִירָן בְּחֵיזוּ. אִינּוּן דְּאִתְחָזוּן לְמֵיתָב בְּהֵיכְלָא דְּמַלְכָּא. אוּף אִיהוּ אִתְתָּקַּן בִּשְׁפִירוּ כָּל שְׁאָר יוֹמִין דַּהֲווֹ בְּקַדְמִיתָא, וְאַתְקִין לוֹן בְּתִיאוּבְתָּא חֲדָא, בִּרְעוּתָא בְּחֶדְוָה, תִּקּוּנָא דִּלְעֵילָּא וְתַתָּא.

כְּדֵין אִתְקַדָּשׁ הַאי אַפִּרְיוֹן, בְּקִדּוּשִׁין עִלָּאִין וְאִתְעַטָּר בְּעִטְרוֹי, עַד דְּסָלִיק בִּסְלִיקוּ דְּעִטְרָא דְּנַיְיחָא, וְאִקְרֵי שְׁמָא עִלָּאָה, שְׁמָא קַדִּישָׁא, דְּאִיהִי שַׁבָּת. נַיְיחָא דְּכֹלָּא, תִּיאוּבְתָּא דְּכֹלָּא, דְּבֵקוּתָא דְּכֹלָּא, דְּעֵילָּא וְתַתָּא כַּחֲדָא. וּכְדֵין כְּתִיב, (שיר השירים ג) אַפִּרְיוֹן עָשָׂה לוֹ הַמֶּלֶךְ שְׁלֹמֹה מֵעֲצֵי הַלְּבָנוֹן.

אָמַר רַבִּי שִׁמְעוֹן, מַאן דְּזָכֵי בְּהַהוּא אַפִּרְיוֹן, זָכֵי בְּכֹלָּא, זָכֵי לְמֵיתַב בְּנַיְיחָא דְּצִלָּא דְּקוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא, כְּמָה דְאַתְּ אָמֵר, (שיר השירים ב) בְּצִלּוֹ חִמַּדְתִּי וְיָשַׁבְתִּי. וְהַשְׁתָּא דְּיָתִיבְנָא בְּצִלָּא דְּנַיְיחָא דָּא, אִית לָן לְאִסְתַּכְּלָא דְּלָא יַתְבֵינָן אֶלָּא בְּצִלָּא דְּקוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא, גּוֹ הַהוּא אַפִּרְיוֹן. וְאִית לָן לְאַעֲטָרָא הַאי אֲתָר, בְּעִטְרִין עִלָאִין, עַד דְּיִתְעָרוּן אִילָנֵי דְּהַהוּא אַפִּרְיוֹן, לְמֵיתֵי עֲלָן בְּצִלָּא אַחֲרָא.

פָּתַח רַבִּי שִׁמְעוֹן בְּרֵישָׁא וְאָמַר, וְיִקְחוּ לִי תְּרוּמָה מֵאֵת כָּל אִישׁ אֲשֶׁר יִדְּבֶנּוּ לִבּוֹ תִּקְחוּ אֶת תְּרוּמָתִי. וְיִקְחוּ לִי, הַאי מַאן דְּבָעֵי לְאִשְׁתַּדְּלָא בְּמִצְוָה, וּלְאִשְׁתַּדְּלָא בֵּיהּ בְּקוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא, אִצְטְרִיךְ דְּלָא יִשְׁתָּדַּל בֵּיהּ בְּרֵיקָנַיָּיא וּבְמַגָּנָא, אֶלָּא אִצְטְרִיךְ לֵיהּ לְבַר נָשׁ לְאִשְׁתַּדְּלָא בֵּיהּ כַּדְקָא יֵאוֹת כְּפוּם חֵילֵיהּ. וְהָא אוֹקִימְנָא מִלָּה דָּא בְּכַמָּה אַתְרֵי, יֵאוֹת לְמֵיסַב בַּר נָשׁ הַהוּא אִשְׁתַּדְּלוּתָא דְּקוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא. כְּמָה דְאַתְּ אָמֵר (דברים טז) אִישׁ כְּמַתְּנַת יָדוֹ וְגוֹ'.

וְאִי תֵּימָא, הָא כְּתִיב (ישעיהו נ״ה:א׳) לְכוּ שִׁבְרוּ וֶאֱכֹלוּ וּלְכוּ שִׁבְרוּ בְּלא כֶסֶף וּבְלא מְחִיר יַיִן וְחָלָב, דְּהָא אִיהוּ בְּמַגָּנָא, (ואשתדלותה בלא כסף) וְאִיהוּ אִשְׁתַּדְלוּתָא דְּקוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא. אֶלָּא אִשְׁתַּדְּלוּתָא דְּאוֹרַיְיתָא, כָּל מַאן דְּבָעֵי זָכֵי בָּהּ. אִשְׁתַּדְּלוּתָא דְּקוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא לְמִנְדַּע לֵיהּ, כָּל מַאן דְּבָעֵי זָכֵי בֵּיהּ, בְּלָא אַגְרָא כְּלָל. אֲבָל אִשְׁתַּדְּלוּתָא דְּקוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא דְּקַיְּימָא בְּעוֹבָדָא, אָסִיר לְנַטְּלָא לֵיהּ לְמַגָּנָא וּבְרֵיקָנַיָּיא, בְּגִין דְּלָא זָכֵי בְּהַהוּא עוֹבָדָא כְּלַל, לְאַמְשָׁכָא עָלֵיהּ רוּחָא דְּקוּדְשָׁא, אֶלָּא בַּאֲגַר שְׁלִים.

בְּסִפְרָא דְּחַרְשֵׁי, דְּאוֹלִיף אַשְׁמְדָאי לִשְׁלֹמֹה מַלְכָּא, כָּל מַאן דְּבָעֵי לְאִשְׁתַּדְּלָא לְאַעְבְּרָא מִנֵּיהּ רוּחַ מִסְאֲבָא, וּלְאַכְפֵּיָיא רוּחָא אַחֲרָא. הַהוּא עוֹבְדָא דְּבָעֵי לְאִשְׁתַּדְּלָא בֵּיהּ, בָּעֵי לְמִקְנֵי לֵיהּ בַּאֲגָר שְׁלִים, בְּכָל מַה דְּיִבְעוּן מִנֵּיהּ, בֵּין זְעֵיר בֵּין רַב, בְּגִין דְּרוּחַ מִסְאֲבָא, אִיהוּ אִזְדָּמַּן תָּדִיר בְּמַגָּנָא וּבְרֵיקָנַיָּא, וְאִזְדְּבַן בְּלָא אַגְרָא, וְאָנִיס לִבְנֵי נָשָׁא לְמִשְׁרֵי עָלַיְיהוּ, וּמְפַתֵּי לוֹן לְדַיְירָא עִמְּהוֹן, בְּכַמָּה פִּתּוּיִין, בְּכַמָּה אָרְחִין, סָטֵי לוֹן לְשַׁוָּואָה דִּיּוִּרִיהּ עִמְהוֹן.

וְרוּחַ קוּדְשָׁא לָאו הָכִי, אֶלָּא בַּאֲגַר שְׁלִים, וּבְאִשְׁתַּדְּלוּתָא רַב סַגִּי, וּבְאִתְדַּכְּאוּתָא דְּגַרְמֵיהּ וּבְאִתְדַּכְּאוּתָא דְּמִשְׁכָּנֵיהּ, וּבִרְעוּתָא דְּלִבֵּיהּ וְנַפְשֵׁיהּ. וּלְוָאי דְּיָכִיל לְמִרְוַוח לֵיהּ, דִּישַׁוֵּי מָדוֹרֵיהּ עִמֵּיהּ. וְעִם כָּל דָּא דְּיָהַךְ בְּאֹרַח מֵישָׁר, דְּלָא יִסְטֵי לִימִינָא וְלִשְׂמָאלָא, וְאִי לָאו, מִיָּד אִסְתַּלָּק מִנֵּיהּ, וְאִתְרְחַק מִנֵּיהּ. וְלָא יָכִיל לְמִרְוַוח לֵיהּ כְּדִבְקַדְמֵיתָא.

וְעַל דָּא כְּתִיב, וְיִקְחוּ לִי תְּרוּמָה מֵאֵת כָּל אִישׁ, מֵהַהוּא דְּאִקְרֵי אִישׁ, דְּאִתְגָּבַּר עַל יִצְרֵיהּ. וְכָל מַאן דְּאִתְגָּבַּר עַל יִצְרֵיהּ, אִקְרֵי אִישׁ. אֲשֶׁר יִדְּבֶנּוּ לִבּוֹ, מַאי אֲשֶׁר יִדְּבֶנּוּ לִבּוֹ. אֶלָּא.
(Ⅰ)
[128b]  
[...] celui qui a le Saint, béni soit-il, dans son cœur; car Dieu réside dans le «cœur », ainsi qu'il est écrit48 : « Mon cœur t'a dit ... » Et autre part il est dit49: « Dieu de mon cœur ... » Et ailleurs50: «Un bon cœur est comme un festin continuel... » Et encore ailleurs 51 :« Et son cœur se réjouit. » Tous ces versets désignent le Saint, béni soit-il, qui réside dans le cœur. Voilà le-sens des mots : « ... Qui la présente de bon cœur. » Et comment reconnaître l'homme dans le cœur duquel réside le Saint, béni soit-il ? Quand un homme ne se contente pas de l'occasion, mais court après les bonnes œuvres et les cherche avec cœur et avec zèle, il est sûr que la Schekhina demeure dans son cœur. Et lorsque nous rencontrons un tel homme, nous sommes tenus d'en acheter l'amitié, de dépenser autant qu'il faut pour nous attacher à lui et nous instruire par son exemple.
C'est pourquoi les anciens ont dit52 : « Achète-toi un ami. » Car il faut acheter un ami digne et en payer le prix intégral, pour être jugé digne de servir de domicile à la Schekhina. Et de même qu'il faut acheter l'amitié d'un homme de bien, de même il convient à un homme de bien d'acheter, au prix le plus élevé, l'amitié du pécheur, afin de pouvoir lui ôter la souillure du péché et dompter en lui l'autre côté, l'esprit du nial. Quiconque touche une âme et la convertit, en est considéré comme le créateur. Rien ne contribue tant à la gloire du Saint, béni soit-il, que l'œuvre de convertir les pécheurs; c'est l'œuvre la plus méritoire, parce qu'elle contribue à vaincre l'autre côté et à augmenter la gloire de Dieu. C'est pourquoi l'Écriture53 dit d'Aaron « Et il a détourné plusieurs personnes du péché. » Et, dans le verset précédent : « J'ai fait avec lui une alliance de vie et de paix. »
Remarquez que celui qui tend la main à un pécheur et le décide à quitter la mauvaise voie accomplit à la fois trois choses, ce qui n'est le cas d'aucune autre œuvre : Il subjugue l'autre côté; il contribue à la gloire du Saint, béni soit-il, et il est cause que le monde arrive à la perfection en haut et en bas. C'est d'un tel homme que l'Ecriture dit : « J'ai fait avec lui une alliance de vie et de paix. » Un tel homme sera jugé digne de voir les enfants de ses enfants; il sera heureux dans ce monde et dans le monde futur; nul ange de rigueur ne pourra élever ses accusations contre lui, ni ici-bas, ni dans l'autre monde; il passera par les douze portes du paradis, sans trouver d'obstacle.
C'est enfin d'un tel homme que l'Écriture54 dit : « Sa race sera puissante sur la terre; la postérité des justes sera bénie. La gloire et les richesses sont dans sa maison, et sa justice demeure éternellement. La lumière s’est levée dans les ténèbres sur ceux qui ont la droiture du cœur.» Dans l'Idra55 supérieur, c'est-à-dire dans le monde (ou le palais) supérieur, il y a une flamme composée de trois couleurs. La flamme sort du côté sud, qui est le côté droit pour celui qui a le visage tourné vers l'Orient. Les trois couleurs de la flamme bifurquent et prennent trois directions différentes; l'une s'élève en haut, une autre descend en bas, et la troisième est tantôt visible et tantôt cachée, tant que luit le soleil.
La première qui s’élève en haut est d'une blancheur et d'une transparence supérieure aux deux autres; son éclat est tel qu'on la voit à peine dans la flamme. Celle-ci plane sur l'Idra ; et quand Israël entre dans le temple et récite la prière : «Sois béni, Dieu qui as sauvé Israël », cette flamme monte sur la tête de l'Idra et lui forme une couronne. Une voix proclame alors et dit : Heureux, ô peuple sacré, qui fais le bien devant le Saint, béni soit-il, ainsi que dit l'Écriture56: « Et je fais le bien qui te plaît. » Et au moment où les Israélites récitent la prière : « Gloire soit au Très-Haut que nous louons », le Juste qui est appelé «le Bon » s'unit à cette couleur supérieure qui forme la couronne. Toutes les « Lampes » célestes s'allument, et tous les membres de la hiérarchie céleste brûlent du désir de s'unir. Alors le Juste s'unit à la couleur supérieure; c'est l'étreinte suprême entre le Roi et sa Matrona. En ce moment de l'union suprême, nul homme ne doit proférer une parole, ni formuler un vœu quelconque. [...]
- דְּיִתְרְעֵי בֵּיהּ קוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא, כְּמָה דְאַתְּ אָמֵר (תהילים כ״ז:ח׳) לְךָ אָמַר לִבִּי. (תהילים ע״ג:כ״ו) צוּר לְבָבִי. (משלי ט״ו:ט״ו) וְטוֹב לֵב. (רות ג׳:ז׳) וַיִּיטַב לִבּוֹ. כֻּלְּהוּ בְּקוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא קָאָמַר. אוּף הָכָא אֲשֶׁר יִדְּבֶנּוּ לִבּוֹ. מִנֵּיהּ תִּקְחוּ אֶת תְּרוּמָתִי, דְּהָא תַּמָּן אִשְׁתְּכַח וְלָאו בַּאֲתָר אַחֲרָא.

וּמְנָא יַדְעֵינָן דְּהָא קוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא אִתְרְעֵי בֵּיהּ, וְשַׁוֵּי מָדוֹרֵיהּ בֵּיהּ. כַּד חֲמֵינָן דִּרְעוּתָא דְּהַהוּא בַּר נָשׁ, (בחדוה ברעותא דלבא) לְמִרְדַּף וּלְאִשְׁתַּדְּלָא אֲבַתְרֵיהּ דְּקוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא בְּלִבֵּיהּ וּבְנַפְשֵׁיהּ וּבִרְעוּתֵיהּ, וַדַּאי תַּמָּן יַדְעִינָן דְּשַׁרְיָא בֵּיהּ שְׁכִינְתָּא. כְּדֵין בָּעֵינָן לְמִקְנֵי הַהוּא בַּר נָשׁ, בְּכֶסֶף שְׁלִים, (ולאשתדלא אבתריה) לְאִתְחַבְּרָא בַּהֲדֵיהּ וּלְמֵילַף מִנֵּיהּ. וְעַל דָּא קַדְמָאֵי הַווֹ אַמְרֵי, וּקְנֵה לְךָ חָבֵר, בַּאֲגַר שְׁלִים בָּעֵי לְמִקְנֵי לֵיהּ, בְּגִין לְמִזְכֵּי בִּשְׁכִינְתָּא. עַד הָכָא בָּעֵי לְמִרְדַּף בָּתַר זַכָּאָה וּלְמִקְנֵי לֵיהּ. אוּף הָכִי, הַהוּא זַכָּאָה בָּעֵי לְמִרְדַּף בָּתַר חַיָּיבָא, וּלְמִקְנֵי לֵיהּ בַּאֲגַר שְׁלִים, בְּגִין דְּיֶעְבַּר מִנֵּיהּ הַהוּא זוּהֲמָא, וְיִתְכַּפְיָא סִטְרָא אַחֲרָא, וְיַעֲבִיד לְנַפְשֵׁיהּ, בְּגִין דְּיִתְחַשָּׁב עָלֵיהּ, כְּאִילּוּ הוּא בָּרָא לֵיהּ. וְדָא אִיהוּ שְׁבָחָא דְּיִסְתָּלַּק בֵּיהּ יְקָרָא דְּקוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא, יַתִּיר מִשְׁבָחָא אַחֲרָא, וְאִסְתַּלְּקוּתָא דָּא יַתִּיר מִכֹּלָּא. מַאי טַעֲמָא. בְּגִין דְּאִיהוּ גָּרִים לְאַכְפְּיָא סִטְרָא אַחֲרָא, וּלְאִסְתַּלְּקָא יְקָרָא דְּקוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא. וְעַל דָּא כְּתִיב בְּאַהֲרֹן, (מלאכי ב׳:ו׳) וְרַבִּים הֵשִׁיב מֵעָוֹן. וּכְתִיב (מלאכי ב׳:ה׳) בְּרִיתִי הָיְתָה אִתּוֹ.

תָּא חֲזֵי, כָּל מַאן דְּאָחִיד בְּיָדָא דְּחַיָּיבָא, (ותב לגביה) וְאִשְׁתָּדַּל בֵּיהּ, לְמִשְׁבַק אָרְחָא בִּישָׁא, אִיהוּ אִסְתַּלָּק בִּתְלַת סִלּוּקִין, מַה דְּלָא אִסְתַּלָּק הָכִי בַּר נָשׁ אַחֲרָא. גָּרִים לְאַכְפְּיָיא סִטְרָא אַחֲרָא. וְגָרִים דְּאִסְתָּלַּק קוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא בִּיקָרֵיהּ. וְגָרִים לְקַיְּימָא כָּל עָלְמָא בְּקִיּוּמֵיהּ לְעֵילָּא וְתַתָּא. וְעַל הַאי בַּר נָשׁ כְּתִיב, בְּרִיתִי הָיְתָה אִתּוֹ הַחַיִּים וְהַשָּׁלוֹם. וְזָכֵי לְמֵחמֵי בְּנִין לִבְנוֹי, וְזָכֵי בְּהַאי עָלְמָא, וְזָכֵי לְעָלְמָא דְּאָתֵי. כָּל מָארֵי דִּינִין, לָא יַכְלִין לְמֵידָן לֵיהּ, בְּהַאי עָלְמָא וּבְעָלְמָא דְּאָתֵי. עָאל בִּתְרֵיסַר תַּרְעֵי, וְלֵית מַאן דְּיִמְחֵי בִּידֵיהּ. וְעַל דָּא כְּתִיב, (תהילים קי״ב:ב׳-ג׳) גִּבּוֹר בָּאָרֶץ יִהְיֶה זַרְעוֹ דּוֹר יְשָׁרִים יְבוֹרָךְ. הוֹן וָעֹשֶׁר בְּבֵיתוֹ וְצִדְקָתוֹ עוֹמֶדֶת לָעַד. זָרַח בַּחֹשֶׁךְ אוֹר לַיְשָׁרִים וְגוֹ'.

בְּאִדָּרָא עִלָּאָה, קַיְימִין תְּלַת (סטרי) גַּוְונִין. וְאִינּוּן לָהֲטִין גּוֹ שַׁלְהוֹבָא חֲדָא, וְהַהוּא שַׁלְהוֹבָא נָפְקָא מִסִּטְרָא דְּדָרוֹם דְּאִיהוּ יְמִינָא. וְאִינּוּן גַּוְונִין מִתְפָּרְשָׁן לִתְלַת סִטְרִין. חַד סָלִיק לְעֵילָּא. וְחַד נָחִית לְתַתָּא. וְחַד דְּאִתְחָזֵי, וְגָנִיז בְּשַׁעֲתָא דְּשִׁמְשָׁא נָהִיר.

גַּוְונָא חֲדָא הַהוּא דְּסָלִיק לְעֵילָּא, נָפְקָא, וְהַהוּא גַּוְונָא אִיהוּ גּוָֹון חִוָּור, יַתִּיר מֵחִוָּורוּ אַחֲרָא. וְעָאל בְּהַהוּא שַׁלְהוֹבָא וְאִצְטְבַע זְעֵיר, וְלָא אִצְטְבַע, וְקַיְּימָא הַהוּא גּוָֹון לְעֵילָּא עַל רֵישָׁא דְּהַהוּא אִדְרָא. וּבְשַׁעֲתָא דְּיִשְׂרָאֵל עָאלִין לְבֵי כְּנִשְׁתָּא וּמְצָלִן צְלוֹתְהוֹן, כַּד מָטָאן לְגָאַל יִשְׂרָאֵל, וְסַמְכִין גְּאוּלָה לִתְּפִלָּה, כְּדֵין הַאי גּוָֹון חִוָּור, אִסְתַּלָּק עַל רֵישָׁא דְּאִדָּרָא, וְאִתְעָבִיד לֵיהּ כִּתְרָא (דקיימא).

וְכָרוֹזָא נָפִיק וְאָמַר, זַכָּאִין אַתּוּן עַמָּא קַדִּישָׁא, דְּעַבְדֵי טוֹב קָמֵיהּ דְּקוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא, וְרָזָא דָּא, (ישעיהו ל״ח:ג׳) וְהַטּוֹב בְּעֵינֶיךָ עָשִׂיתִי, (ויחי רנ''ח ע''ב) דְּסָמִיךְ גְּאוּלָה לַתְּפִלָּה. בְּגִין דְּהָא בְּהַהִיא שַׁעֲתָּא דְּמָטוּ לִתְהִלּוֹת לְאֵל עֶלְיוֹן, דְּסָלִיק הַאי גּוָֹון עַל רִישָׁא דְּהַהוּא (קכ''ז ע''ב) אִדָּרָא, אִתְּעַר הַאי צַדִּיק, לְאִתְחַבְּרָא בַּאֲתָר דְּאִצְטְרִיךְ, בִּרְחִימוּ בַּחֲבִיבוּ בְּחֶדְוָה בִּרְעוּתָא. וְכָל שַׁיְיפִין כֻּלְּהוּ, מִתְחַבְּרָן בְּתִיאוּבְתָּא חֲדָא אִלֵּין בְּאִלֵּין, עִלָּאִין בְּתַתָּאִין, וּבוּצִינִין כֻּלְּהוּ נַהֲרִין וּמִתְלַהֲטִין, וְכֻלְהוֹן קַיְימָא בְּחִבּוּרָא חֲדָא בְּהַאי צַדִּיק דְּאִקְרֵי טוֹב, כְּמָה דְאַתְּ אָמֵר (ישעיהו ג׳:י׳) אִמְרוּ צַדִּיק כִּי טוֹב, וְדָא מְחַבֵּר לְכֻלְּהוּ בְּחִבּוּרָא חֲדָא. כְּדֵין כֹּלָּא בִּלְחִישׁוּ עֵילָּא וְתַתָּא, בִּנְשִׁיקִין דִּרְעוּתָא, וְקַיְּימָא מִלָּה בְּחִבּוּרָא דִּבֵי אִדְּרָא.

כֵּיוָן דְּמָטוּ לְשִׂים שָׁלוֹם, כְּדֵין עָבִיד שִׁמּוּשָׁא הַהוּא נָהָר דְּנָפִיק מֵעֵדֶן בְּאִדָּרָא דָּא, וּכְדֵין בַּעְיָין כֹּלָּא לְנָפְקָא מִקָּמֵי מַלְכָּא, וְלָא אִצְטְרִיךְ בַּר נָשׁ, וְלָא אַחֲרָא, לְאִשְׁתַּכְּחָא תַּמָּן, וְלָא לְמִשְׁאַל שְׁאֶלְתִּין,
(Ⅰ)
[129a]  
[...] Tous doivent se prosterner face contre terre et adorer; car c'est honteux de parler là où les époux s'unissent57. A ce moment, la deuxième couleur descend en bas. Une voix retentit alors dans tous les cieux et dit : Que la paix soit en haut parmi les hommes de bon cœur! Qui, parmi les anges, peut témoigner d'un homme qui partage son repas des jours de sabbat et de fêtes avec le pauvre, et qui dépense son bien pour convertir le pécheur et sauver son âme ? Que les anges qui connaissent un tel homme viennent le proclamer; car le Roi et sa Matrona désirent le voir. Deux anges, appelés « les Yeux du Seigneur », qui parcourent le monde au vol, apparaissent alors derrière le rideau et disent : Nous attestons qu'un tel, fils d'un tel, a fait du bien aux pauvres et a converti des pécheurs, par suite de quoi il en est devenu le père58. Au même instant apparaît un chef des anges préposé à la garde des images des justes, et appelé « Jehodiam ». - C'est ainsi que nous l'apprend le mystère relatif à la combinaison des lettres pour désigner les anges attachés au Trône pour le service du Nom sacré. - Le Saint, béni soit-il, fait signe à l'ange susnommé, et celui-ci apporte l'image de l'homme en question, et la place devant le Roi et sa Matrona. Et59 je prends le ciel et la terre pour témoins que précisément en ce moment une image vient d'être présentée. Car il n'y a point de juste en ce bas monde dont l'image gravée ne se trouve entre les mains de cet ange, auquel sont également confiées les soixante-dix clefs de tous les trésors de son Maître. Alors le Roi donne à cette image toutes les bénédictions qu'il donna à Abraham lorsqu'il convertissait les pécheurs. Le Saint, béni soit-il, fait alors signe à quatre légions d'anges, qui prennent l’image et l'introduisent dans les soixantedix mondes cachés, dont nul homme n'est jugé digne, excepté celui qui a converti des pécheurs. Ah ! si les hommes savaient combien cette œuvre est sublime et combien grande en est la récompense, ils courraient après les pêcheurs pour les convertir, comme ils courent après les moyens d'existence. Certes, nourrir un pauvre procure de grandes récompenses célestes, [...]
- אֶלָּא אִצְטְרִיךְ לְמִנְפַּל עַל אַנְפִּין. מַאי טַעְמָא. בְּגִין דְּהַהִיא שַׁעֲתָּא שַׁעֲתָּא דְּשִׁמּוּשָׁא הֲוֵי, וּבָעֵי כָּל בַּר נָשׁ לְמִכְסַף מִקָּמֵי מָארֵיהּ, וּלְחַפְיָא אַנְפּוֹי בְּכִסּוּפָא סַגִּי, וּלְאַכְלְלָא נַפְשֵׁיהּ בְּהַהוּא שִׁמּוּשָׁא דְּנַפְשִׁין, דְּאִתְכְּלִיל הַהוּא אִדָּרָא מֵעֵילָּא (ר' ע''ב) וּמִתַּתָּא בְּנַפְשִׁין וְרוּחִין. כְּדֵין גּוָֹון אַחֲרָא, דְּנָחִית לְתַתָּא, קָאִים וְאָחִיד בְּשִׁפּוּלֵי דְּהַאי אִדָּרָא.

וְכָרוֹזָא נָפִיק וְקָארֵי וְאָמַר, עִלָּאִין וְתַתָּאִין אַסְהִידוּ סַהֲדוּתָא, מַאן אִיהוּ דְּעָבִיד נַפְשָׁאן וְזַכֵּי לְחַיָּיבַיָּא, הַהוּא דְעִטְרָא (ס''א דאתחזי לאעטרא ליה, בעטרא) דְּמַלְכוּתָא עַל רֵישֵׁיהּ, הַהוּא דְּאִתְחָזֵי לְעָאָלָא הַשְׁתָּא קָמֵי מַלְכָּא וּמַטְרוֹנִיתָא, דְּהָא מַלְכָּא וּמַטְרוֹנִיתָא שָׁאֲלֵי עָלֵיהּ.

כְּדֵין אִזְדָּמַן תְּרֵין סָהֲדִין, מֵאִינּוּן עֵינֵי יְיָ' דִּמְשַׁטְּטֵי בְּכָל עָלְמָא, וְקַיְימִין בָּתַר פַּרְגּוֹדָא, וְסָהֲדָן סַהֲדוּתָא דָּא, וְאַמְרֵי, הָא אֲנָן סַהֲדִין עַל פְּלַנְיָא בַּר פְּלַנְיָא. זַכָּאָה חוּלָקֵיהּ, דְּהָא אֲבוֹי יִדְכַּר בְּגִינֵיהּ לְטָב. דָּא אִיהוּ עָבִיד נַפְשָׁן לְתַתָּא, נַפְשָׁאן דְּחַיָּיבַיָּא דַּהֲווֹ מִסִּטְרָא אַחֲרָא. כְּדֵין אִתְיָקָּר קוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא בְּחֶדְוָה שְׁלֵימָתָא.

בֵּיהּ שַׁעֲתָא אִזְדָּמַן (קמ''ב ע''ב) חַד מְמָנָא, דְּאִיהוּ גִּזְבָּרָא עַל דִּיּוּקְנִין דְּצַדִּיקַיָּא, בְּרָזָא דְּשִׁמּוּשָׁא דְּאַתְוָון, דְּאִתְקְרֵי בְּרָזָא יְהוֹדִי''עָם, בְּכִתְרָא דְּשִׁמּוּשָׁא דִּשְׁמָא קַדִּישָׁא. וְרָמִיז קוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא לְהַהוּא מְמָנָא, וְאַיְיתֵי דִּיּוּקְנֵיהּ דְּהַהוּא בַּר נָשׁ דְּעָבִיד נַפְשָׁאן דְּחַיָּיבַיָּא וְקָאִים לֵיהּ קָמֵי מַלְכָּא וּמַטְרוֹנִיתָא.

וַאֲנָא אַסְהַדְנָא עָלַי שְׁמַיָּא וְאַרְעָא דִּבְהַהִיא שַׁעֲתָא מַסְרִין לֵיהּ הַהוּא דִּיּוּקְנָא. דְּהָא לֵית לָךְ כָּל צַדִּיקָא בְּהַאי עָלְמָא, דְּלָא חָקִיק דִּיּוּקְנֵיהּ לְעֵילָּא, תְּחוֹת יְדָא דְּהַהוּא מְמָנָא. וּמַסְרִין בִּידֵיהּ ע' מַפְתְּחָן דְּכָל גִּנְזְיָא דְּמָארֵיהּ בְּהוּ. כְּדֵין מַלְכָּא בָּרִיךְ לְהַהוּא דִּיּוּקְנָא, בְּכָל בִּרְכָּאן דְּבָרִיךְ לְאַבְרָהָם, כַּד עָבֵד נַפְשָׁאן דְּחַיָּיבַיָּא.

וְקוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא רָמִיז לְד' מַשְׁרְיָין עִלָּאִין, וְנַטְלִין לְהַהוּא דִּיּוּקְנָא, וְאַזְלִין עִמֵּיהּ, וְאִיהוּ עָאל לְע' עָלְמִין גְּנִיזִין, דְּלָא זָכֵי בְּהוּ בַּר נָשׁ אַחֲרָא, בַּר אִינּוּן גְּנִיזִין לְאִינוּן דְּעַבְדֵי נַפְשֵׁיהוֹן דְּחַיָּיבַיָּא. וְאִלְמָלֵי הֲווֹ יַדְעֵי בְּנֵי נָשָׁא, כַּמָּה תּוֹעַלְתָּא וּזְכוּ (גרמי לצדיקיא) וְזַכָּאן בְּגִינַיְיהוּ כַּד זָכוּ לְהוֹן. הֲווֹ אָזְלוּ אֲבַתְרַיְיהוּ, וְרַדְפֵי לוֹן כְּמַאן דְּרָדִיף בָּתַר חַיִּין.

מִסְכְּנָא זָכֵי לִבְנֵי נָשָׁא בְּכַמָּה טָבָאן, בְּכַמָּה גְּנִיזִין עִלָּאִין, וְלָאו אִיהוּ כְּמַאן דְּזַכֵּי בְּחַיָּיבַיָּא. מַה בֵּין הַאי לְהַאי. אֶלָּא מַאן דְּאִשְׁתָּדַּל בָּתַר מִסְכְּנָא, אִיהוּ אַשְׁלִים חַיִּין לְנַפְשֵׁיהּ, וְגָרִים לֵיהּ לְאִתְקַיְּימָא, וְזָכֵי בְּגִינֵיהּ, לְכַמָּה טָבָאן לְהַהוּא עָלְמָא. וּמַאן דְּאִשְׁתָּדַּל בָּתַר חַיָּיבַיָּא, אִיהוּ אַשְׁלִים יַתִּיר. עָבִיד לְסִטְרָא אַחֲרָא דֶּאֱלהִים אֲחֵרִים דְּאִתְכַּפְיָא, וְלָא שָׁלְטָא, וְאַעְבַּר לֵיהּ מִשֻּׁלְטָנוּתֵיהּ. עָבִיד דְּאִסְתַּלָּק קוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא עַל כּוּרְסֵי יְקָרֵיהּ. עָבִיד לְהַהוּא חַיָּיבָא, נַפְשָׁא אַחֲרָא. זַכָּאָה חוּלָקֵיהּ.

גַּוְונָא אַחֲרָא, דְּאִתְחָזֵי וְלָא אִתְחָזֵי, בְּשַׁעֲתָא דְּמָטָאן יִשְׂרָאֵל לִקְדוּשָׁה דְּסִידְרָא, כְּדֵין הַאי גַּוְונָא דְּגָנִיז, וְנָפִיק, בְּגִין דְּהַאי אִיהוּ קְדוּשָׁתָא דְּקָא מְקַדְּשֵׁי יִשְׂרָאֵל יַתִּיר עַל מַלְאֲכֵי עִלָּאֵי, דְּאִינּוּן חֲבֵרִים בַּהֲדַיְיהוּ. וְהַאי גַּוְונָא נָהִיר וְאִתְחָזֵי בְּשַׁעֲתָא דְּיִשְׂרָאֵל מְקַדְּשֵׁי קְדוּשָׁתָא דָּא, (נ''א דהא מסיימי ישראל עד לא ישגחון וכו') עַד דִּמְסַיְּימֵי יִשְׂרָאֵל, בְּגִין דְּלָא יִשְׁגְּחוּן מַלְאָכִים עִלָּאִין, וְיָעְנִישׁוּ לוֹן לְעֵילָּא, וְלָא יְקַטְרְגוּן עָלַיְיהוּ.

כְּדֵין כָּרוֹזָא נָפִיק וְאָמַר, עִלָּאִין וְתַתָּאִין אָצִיתוּ, מַאן אִיהוּ גַּס רוּחָא בְּמִלֵּי דְּאוֹרַיְיתָא, מַאן אִיהוּ דְּכָל מִלּוֹי בְּגִין לְמִגְבַּהּ בְּמִלֵּי דְּאוֹרַיְיתָא בְּגִין דְּתָנֵינָן, דְּבַר נָשׁ בָּעֵי לְמֶהֱוֵי שָׁפִיל בְּהַאי עָלְמָא בְּמִלֵּי דְּאוֹרַיְיתָא, דְּהָא לֵית גְּבָהוּ בְּאוֹרַיְיתָא, אֶלָּא בְּעָלְמָא דְּאָתֵי.

בִּקְדוּשָׁתָא דָּא, בָּעֵינָן לְאִסְתַּמְּרָא, וּלְאַגְנְזָא לָהּ בֵּינָנָא, בְּגִין דְּנִתְקַדֵּשׁ גּוֹ קְדוּשָׁה בְּרֵישָׁא וּבְסוֹפָא. יַתִּיר מֵאִינּוּן קְדוּשָׁן דְּאַמְרֵי בַּהֲדָן מַלְאֲכֵי עִלָּאֵי. קְדוּשָׁה דְּאֲנָן מְקַדְּשֵׁי בִּשְׁבָחָא דְּאֲנָן מְשַׁבְּחָן לְמַלְאֲכֵי עִלָּאֵי, וּבְגִין שְׁבָחָא דָּא, שַׁבְקִין לָן לְמֵעַאל גּוֹ תַּרְעֵי עִלָּאֵי, וְעַל דָּא אֲנָן אַמְרִין קְדוּשָׁה דָּא
(Ⅰ)
[129b]  
[...] mais pas autant que convertir un pécheur; car par la première œuvre on sauve une vie périssable en ce monde, tandis que par la seconde œuvre on maîtrise l' « autre côté», les dieux étrangers, et on devient cause que le Saint, béni soit-il, monte sur son Trône de gloire; on fait au pécheur une autre âme. Heureux le sort de celui qui convertit un pécheur ! La troisième couleur apparaît et disparaît tour à tour pendant qu’Israël récite la « Sanctification »; elle est invisible pendant que les anges récitent la même prière, mais apparaît lorsque les Israélites l'entonnent; car ceux-ci sont supérieurs à leurs collègues, les anges. Et même lorsqu'elle apparaît pour Israël, elle demeure invisible aux anges, pour ne pas exciter leur jalousie et ne pas leur donner ainsi un motif de formuler en haut des griefs d'accusation contre Israël. C'est pourquoi une voix retentit au ciel et dit : Êtres d'en haut et d'en bas, faites une enquête pour savoir quels sont les hommes qui s'enorgueillissent de l'étude de la Loi.
Car l'étude doit se faire ici-bas avec humilité; et ce n'est que dans le monde futur qu'on s'enorgueillira de l'étude. On récite, le jour de sabbat, deux liturgies de sanctification60. Dans là première, on fait l'éloge des anges supérieurs, pour que, disposés favorablement, ils laissent passer la prière d'Israël par les portes d'en haut. C'est pour cette raison que la première liturgie est rédigée en langue sainte(l'hébreu61), alors que la seconde liturgie est en langue chaldaïque. Mais un tel procédé ne ressemble-t-il pas à une ruse, en flattant les anges pour qu'ils laissent passer nos prières ? Non, car les anges ont plus de sainteté que nous; et il nous est permis de nous efforcer de gagner leur amitié, afin que le Saint, béni soit-il, soit glorifié simultanément en haut et en bas.
Comme la seconde liturgie est rédigée en langue chaldaïque, il s'ensuit qu'on peut la réciter même seul, tandis que celle rédigée en langue sainte ne doit être récitée que là où dix personnes au moins sont réunies; car la Schekhina est présente à toute récitation de liturgie en langue sainte; or, la Schekhina ne doit être sanctifiée que dans des réunions d'au moins dix personnes, ainsi qu'il est écrit62: «... Afin que je sois sanctifié au milieu des enfants d'Israël. » Par les mots « enfants d'Israël », on entend la langue sainte; car les autres peuples ont d'autres langues. Mais, objectera-t-on, pourquoi la liturgie « Kadisch » ne doit-elle être récitée que dans une réunion de dix personnes, bien qu'elle soit rédigée en langue chaldaïque ? Remarquez que la récitation de cette liturgie a la vertu de briser la force du démon et de faire disparaître les obstacles qu'il met entre nous et Dieu.
C'est pour cette raison que cette liturgie est rédigée en langue chaldaïque, langue du démon, pour que la force de celui-ci soit brisée et que le nom du Saint, béni soit-il, soit glorifié. Voilà pourquoi on ne doit la réciter que dans une réunion de dix personnes. Heureux le sort du peuple saint, à qui le Saint, béni soit-il, donna la Loi sainte, afin que celle-ci le rende digne du monde futur ! Rabbi Siméon dit aux collègues: Heureux votre sort dans le monde futur ! Comme nous avons déjà commencé à tresser de nos paroles une couronne au Roi suprême, je veux continuer à parler pour vous; et le Saint, béni soit-il, vous en récompensera en ce monde, et l'haleine qui sortira de votre bouche sera considérée en haut comme des paroles articulées. Et
Rabbi Siméon commença à parler ainsi : « Voici63 les ' offrandes que vous accepterez d'eux : de l'or, de l'argent, et de l’airain. » Ce verset s'applique simultanément au côté d'en haut et au côté d’en bas, au «côté saint» et à l'« autre côté».
Remarquez que, lors de la création du monde, le Saint, béni soit-il, commença par le côté droit dont l'argent est le symbole, tandis que, pour la construction du Tabernacle, qui est également un genre de création, il commença par le côté gauche dont l'or est le symbole, parce que le Tabernacle émane du côté gauche. L'Écriture64 dit : « Le soir, le matin et à midi, je raconterai, etc. ».Ce verset fait allusion aux trois prières journalières observées par les collègues. « Le soir » désigne la lumière sans réverbération ; « le matin » désigne la lumière par réverbération ; « à midi » désigne la région où règnent les ténèbres. Le terme « midi » employé pour désigner les ténèbres est une antiphrase, ainsi que l'on désigne habituellement un homme noir par le [...]
- בְּלָשׁוֹן הַקֹּדֶשׁ, וְשַׁבְקִין לָן בִּרְחִימוּ, לְמֵיעַל תַּרְעִין דִּלְעֵילָּא, מִגּוֹ דְּאֲנָן מְשַׁבְּחִין לוֹן בְּסִדוּרָא דִּלְהוֹן. (ס''אדילן) וּבְגִין כַּךְ, אֲנָן נַטְלִין קְדוּשָׁן יַתִּיר, וְעָאלִין תַּרְעִין עִלָּאִין.

וְאִי תֵּימָא רַמָּאוּתָא הִיא. לָאו הָכִי. אֶלָּא מַלְאֲכֵי עִלָּאֵי אִינּוּן קַדִּישִׁין יַתִּיר מִינָן, וְאִינּוּן נַטְלֵי קְדוּשָׁתָא יַתִּיר, וְאִלְמָלֵא דְּאֲנָן נַטְלִין וּמַשְׁכִין עֲלָן קְדוּשָׁאן אִלֵּין, לָא נֵיכוּל לְמֶהֱוֵי חֲבֵרִים בַּהֲדַיְיהוּ, וִיקָרָא דְּקוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא לָא יִשְׁתְּלִים עֵילָּא וְתַתָּא בְּזִמְנָא חֲדָא. וְעַל דָּא אֲנָן מִשְׁתַּדְּלִין לְמֶהֱוֵי עִמְּהוֹן חֲבֵרִים, וִיסְתַּלָּק יְקָרָא דְּקוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא עֵילָּא וְתַתָּא בְּזִמְנָא חֲדָא.

קְדוּשָׁה דִּי בְּסוֹפָא, אִיהִי תַּרְגּוּם, כְּמָה דְּאוֹקִימְנָא. וְדָא אֲפִילּוּ (קל''ב ע''ב) יָחִיד יָכִיל לוֹמַר לָהּ, אִינּוּן מִלֵּי דְּתַרְגּוּם. אֲבָל מִלִּין דְּלָשׁוֹן הַקֹּדֶשׁ דִּקְדוּשָּׁה, לָאו אִינּוּן אֶלָּא בַּעֲשָׂרָה, בְּגִין דְּלָשׁוֹן הַקֹּדֶשׁ שְׁכִינְתָּא מִתְחַבְּרָא בַּהֲדֵיהּ. וּבְכָל קְדוּשָׁה דִּשְׁכִינְתָּא אַתְיָא, לָאו אִיהוּ אֶלָּא בַּעֲשָׂרָה. דִּכְתִּיב, (ויקרא כ״ב:ל״ב) וְנִקְדַּשְׁתִּי בְּתוֹךְ בְּנֵי יִשְׂרָאֵל וְגוֹ', בְּנֵי יִשְׂרָאֵל אִינּוּן לָשׁוֹן הַקֹּדֶשׁ וַדַּאי, וְלָא שְׁאָר עַמִּין דְּאִית לוֹן לִישָׁן אַחֲרָא.

וְאִי תֵּימָא, הָא קְדוּשָׁתָא דְּקַדִּישׁ, דְּאִיהוּ תַּרְגּוּם, אֲמַאי לָאו אִיהוּ בְּיָחִיד. תָּא חֲזֵי, קְדוּשָׁתָא דָּא, לָאו אִיהוּ כִּשְׁאָר קְדוּשָׁאן דְּאִינּוּן מְשַׁלְשִׁין. אֲבָל קְדוּשָׁתָא דָּא, אִיהִי סָלְקָא בְּכָל סִטְרִין, לְעֵילָּא וְתַתָּא וּבְכָל סִטְרֵי מְהֵימְנוּתָא, וְתַבְרָא מַנְעוּלִין וְגוּשְׁפַּנְקָן דְּפַרְזְלָא, וּקְלִיפִּין בִּישִׁין, (ס''א ודא איהו שבחא דאסתלק ביה יקרא דקודשא בריך הוא יתיר משבחא אחרא. ואסתלקו דא יתיר מכלא, מאי טעמא, בגין דאיהו גרים לאתרפיא סטרא אחרא ולאסתלקא) לְאִסְתַּלְּקָא יְקָרָא דְּקוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא עַל כֹּלָּא, וַאֲנָן בָּעֵינָן לְמֵימַר לָהּ בְּלִישָׁנָא דְּסִטְרָא אַחֲרָא, וּלְאָתָבָא בְּחֵילָא תַּקִּיף, אָמֵן יְהֵא שְׁמֵיהּ רַבָּא מְבָרַךְ, בְּגִין דְּיִתְבַּר חֵילָא דְּסִטְרָא אַחֲרָא, וִיסְתַּלָּק קוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא בִּיקָרֵיהּ עַל כֹּלָּא. וְכַד אִתְּבַּר בִּקְדוּשָׁתָא דָּא חֵילָא דְּסִטְרָא אַחֲרָא, קוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא אִסְתַּלָּק בִּיקָרֵיהּ, וְאַדְכַּר לִבְנוֹי, וְאַדְכַּר לִשְׁמֵיהּ. וּבְגִין דְּקוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא אִסְתַּלָּק בִּיקָרֵיהּ בִּקְדוּשָׁתָא דָּא, לָאו אִיהִי אֶלָּא בַּעֲשָׂרָה. וּבְלִישָׁנָא דָּא, עַל כָּרְחֵיהּ דְּסִטְרָא אַחֲרָא אִתְכַּפְיָא, וְאִתְתְּבָר חֵילֵיהּ, וְאִסְתַּלָּק יְקָרָא דְּקוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא, וְתָבַר מַנְעוּלִין וְגוּשְׁפַּנְקָן וְשַׁלְשְׁלָאן תַּקִּיפִין, וּקְלִיפִּין בִּישִׁין, וְאִדְכַּר קוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא לִשְׁמֵיהּ וְלִבְנוֹי. זַכָּאִין אִינּוּן עַמָּא קַדִּישָׁא דְּקוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא יָהַב לָן אוֹרַיְיתָא קַדִּישָׁא, לְמִזְכֵּי בָּהּ לְעָלְמָא דְּאָתֵי.

אָמַר רַבִּי שִׁמְעוֹן לְחַבְרַיָּיא, זַכָּאִין אַתּוּן לְעָלְמָא דְּאָתֵי, וְכֵיוָן דְּשָׁרֵינָן מִלִּין דְּכִתְרָא דְּמַלְכוּתָא עִלָּאָה אֵימָּא אֲנָא בְּגִינַיְיכוּ (נ''א בגווייכו) וְקוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא יָהִיב לְכוֹן אַגְרָא בְּהַהוּא עָלְמָא. וְהַהוּא הֲבַל דְּפוּמַיְיכוּ, יִסְתָּלַּק לְעֵילָּא, כְּאִילּוּ אַתּוּן מִתְעֲרִין מִלִּין אִלֵּין.

פָּתַח וְאָמַר (שמות כ״ה:ג׳) וְזֹאת הַתְּרוּמָה אֲשֶׁר תִּקְחוּ מֵאִתָּם זָהָב וָכֶסֶף וּנְחֹשֶׁת. הַאי קְרָא אִיהוּ לְסִטְרָא עִלָּאָה, וְאִיהוּ לְסִטְרָא תַּתָּאָה. אִיהוּ לְסִטְרָא עִלָּאָה, בְּסִטְרָא דִּקְדוּשָּׁה. וְאִיהוּ לְסִטְרָא תַּתָּאָה, בְּסִטְרָא אַחֲרָא. תָּא חֲזֵי, כַּד בָּרָא קוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא עָלְמָא, שָׁארֵי לְמִבְרֵי מִסִּטְרָא דְּכַסְפָּא, דְּאִיהוּ יְמִינָא, בְּגִין דְּהַהוּא כַּסְפָּא הֲוָה מִלְּעֵילָּא. וּבְעוֹבָדָא דְּמַשְׁכְּנָא, דְּאִיהוּ כְּגַוְונָא דִּילֵיהּ, שָׁארֵי מִסִּטְרָא דִּשְׂמָאלָא, וּלְבָתַר מִסִּטְרָא דִּימִינָא. בְּגִין דְּמַשְׁכְּנָא מִסִּטְרָא דִּשְׂמָאלָא הֲוָה, וְעַל דָּא שָׁארֵי הָכָא מִסִּטְרָא דִּשְׂמָאלָא, וְהָתָם מִסִּטְרָא דִּימִינָא, וְזֹאת הַתְּרוּמָה וְגוֹ'.

וּכְתִיב (תהילים נ״ה:י״ח) עֶרֶב וָבֹקֶר וְצָהֳרַיִם וְגוֹ', הַאי קְרָא אוּקְמוּהָ וְאִתְּמַר, אֲבָל הָכָא עִדָּן עִדָנִין הוּא דִּצְלוֹתָא דְּכָל יוֹמָא. וְחַבְרַיָּיא אִתְּעָרוּ בְּהָנֵי תְּלַת זִמְנִין. עֶרֶב, דָּא הִיא אַסְפָּקָלַרְיָאה דְּלָא נָהֲרָא. וָבֹקֶר, דָּא הִיא אַסְפָּקָלַרְיָאה דְּנָהֲרָא. וְצָהֳרַיִם, (לאו האי אתר דאקרי חשך, אלא אתר איהו דקיימא בין האי להאי, אבל זמנא דצלותא דמנחה) אֲתָר דְּאִתְקְרֵי חֹשֶׁךְ אִיהוּ, דְּאָחִיד בַּעֶרֶב, וְקַיְּימָא דָּא עִם דָּא.

וּמַה דְּאִתְּמַר צָהֳרַיִם, דְּאִיהוּ תּוּקְפָּא דְּשִׁמְשָׁא. לִישָׁנָא מַעַלְיָא נָקַט. וְהָכִי אִיהוּ אָרְחָא, לְבַר נָשׁ אוּכָם,
(Ⅰ)
[130a]  
[...] nom de «blanc»; et parfois aussi un blanc est appelé « le noir », ainsi que l'Écriture65 dit : « ... Car il prit une femme négresse66. » Et ailleurs67: « Vous êtes pour moi comme des Ethiopiens noirs. » Par le mot « soir », l'Écriture désigne la prière du soir (Maàreb), qui est facultative et qui n'a point d'heure fixe, parce que l'« autre côté » domine durant les ténèbres de la nuit. Les entrailles des sacrifices devaient être consumées sur l'autel pendant la nuit, pour servir de nourriture aux légions du démon68.
Mais, objectera-t-on peut-être, une tradition nous apprend cependant qu'en Terre Sainte (Palestine), le démon ne dominait point. Pourquoi donc avait-on besoin d'y offrir des sacrifices pour servir de nourriture aux démons ? N'a-t-on pas, au contraire, attiré le démon en Palestine en lui offrant en ce lieu de la nourriture ? Non, la fumée du sacrifice du soir destinée au démon ne s'élevait pas tout droit, comme celle des autres sacrifices ; mais elle faisait une courbe et se dirigeait vers la caverne du Nord qui est le séjour des mauvais esprits. Ayant reçu la nourriture chez eux-mêmes, ces esprits n'avaient plus besoin de quitter leur résidence, et le monde en était ainsi débarrassé. Le chef de cette caverne, appelé « Synghiria », s'avançait au moment où la fumée arrivait près de la caverne, accompagné de six millions de légions de dénions, et après avoir rassasié leur faim de la fumée, tous rentraient dans la caverne par la porte appelée « Qeri » (tortueux).
Tel est le sens mystérieux des paroles69: « Si vous agissez envers moi tortueusement (qeri) ..., j'agirai70 aussi avec vous tortueusement (qeri) », ce qui veut dire : Je laisserai sévir contre vous la colère qui sort de la porte « Qeri ». Ce sont ces esprits qui parcourent le monde au vol durant la nuit. Quand les âmes quittent les corps pendant le sommeil pour s'élever en haut, ces esprits quittent également leur séjour et les empêchent de monter ; seules les âmes des hommes saints et zélés arrivent en haut en fendant l'air et les cieux. Ces esprits font aussi aux âmes pendant le sommeil des communications mensongères ; ils apparaissent sous des formes autres que la leur propre, sous forme de femme, sourient aux hommes et les chatouillent tant qu'ils provoquent une perte séminale (qeri).
Voilà pourquoi ils portent le nom de « maîtres de qeri » ; car ils sortent de la porte « Qeri » et provoquent chez les hommes la perte séminale (qeri). Mais quand la fumée des entrailles des sacrifices consumées le soir sur l'autel arrivait jusqu'à la retraite de ces esprits, ils s'en rassasiaient et ne sortaient plus pour parcourir la Terre Sainte. Le «soir » désigne également les « Intrus » (Ereb rab), ainsi qu'il est écrit71: « Et une grande multitude (Ereb rab) sortit aussi avec eux. » Bien que facultative, la prière du soir protège contre les frayeurs de la nuit, causées d'abord par les rigueurs de l'enfer où les peines des damnés sont doublées la nuit, [...]
- קָרָאן לֵיהּ חִוָּור, וְלִישָׁנָא מַעַלְיָא נָקַט, וּלְזִמְנִין לְחִוָּור קָרָאן לֵיהּ אוּכָם, דִּכְתִּיב, (במדבר י״ב:א׳) כִּי אִשָּׁה כּוּשִׁית לָקָח (עמוס ט׳:ז׳) הֲלֹא כִבְנֵי כוּשִׁיִּים אַתֶּם לִי וְגוֹ'.

עֶרֶב דָּא, צְלוֹתָא דְּעַרְבִית. וּבְגִין דִּבְעֶרֶב דָּא אִתְעֲרָב בֵּיהּ סִטְרָא אַחֲרָא, דְּחָשִׁיךְ נְהוֹרֵיהּ, וְשָׁלְטָא בְּלֵילְיָא, שַׁוּוּ לֵיהּ רְשׁוּת, וְלֵית לֵיהּ זְמַן קָבֻעַ, (קמ''א ע''א, קס''ב ע''א) אֵמוּרִין וּפְדָרִין מִתְאַכְּלִין בְּהַאי זִמְנָא, וּמִכָּאן אִתְּזָנוּ כַּמָּה חֲבִילֵי טְהִירִין, דְּנָפְקִין וְשַׁלְטִין בְּלֵילְיָא.

וְאִי תֵּימָא, אִי הָכִי, הָא תָּנִינָן, דְּכָל אִינּוּן מָארֵי סִטְרָא אַחֲרָא דְּרוּחַ מִסְאֳבָא, לָא שַׁלְטֵי (ק''מ ע''ב) בְּאַרְעָא קַדִּישָׁא, וְהָא מִתְעָרֵי לוֹן יִשְׂרָאֵל בְּהַאי, וְאָסִיר לְאִתְּעָרָא לוֹן לְשַׁרְיָא עַל אַרְעָא קַדִּישָׁא.

אֶלָּא בְּלֵילְיָא, הַהוּא תְּנָנָא סָלִיק, וְלָא סָלִיק כְּגַוְונָא דְּקָרְבְּנָא אַחֲרָא, דְּהֲוָה סָלִיק תְּנָנָא בְּאֹרַח מֵישָׁר, וְהָכָא הֲוָה סָלִיק הַהוּא תְּנָנָא לְחָד נוּקְבָּא דְּצָפוֹן, דְּתַמָּן כָּל מָדוֹרִין דְּרוּחִין בִּישִׁין, וְכֵיוָן דְּהַהוּא תְּנָנָא סָלִיק (קמ''א ע''א, רמ''ב ע''ב) וְעָקִים אֹרַח לְהַהוּא סִטְרָא כֻּלְּהוּ הֲווֹ מִתְזָנִין וְקַיְימִין וְעָאלִין בְּדוּכְתַּיְיהוּ, וְלָא הֲווֹ נָפְקִין וְשַׁלְטִין בְּעָלְמָא.

חַד מְמָנָא קַיְּימָא לְהַהוּא סִטְרָא, עַל הַהוּא נוּקְבָּא דְּצָפוֹן, בְּכָל אִינּוּן חֲבִילֵי טְהִירִין, סַנְגִירְיָ''א שְׁמֵיהּ, וּבְשַׁעֲתָא דְּהַהוּא תְּנָנָא עָקִים אָרְחֵיהּ וְסָלִיק, הַאי מְמָנָא וְשִׁתִּין אֶלֶף רִבּוֹא מַשְׁרְיָין אַחֲרָנִין, כֻּלְּהוּ מִתְעַתְּדָן לְקַבְּלָא לֵיהּ, וּלְאַתְּזְנָא מִנֵּיהּ, וְקַיְימִין בְּהַהוּא נוּקְבָּא, וְעָאלִין בְּחַד פִּתְחָא דְּאִקְרֵי קֶרִי, וְדָא אִיהוּ רָזָא דִּכְתִּיב, (ויקרא כו) וְאִם תֵּלְכוּ עִמִּי קֶרִי וְגוֹ', וּכְתִיב, וְהָלַכְתִּי עִמָּכֶם בַּחֲמַת קֶרִי, בְּהַהוּא רוּגְזָא דְּנָפִיק מִפִּתְחָא דְּקֶרִי.

וְאִלֵּין אִינּוּן דִּמְשַׁטְּטֵי בְּלֵילְיָא, (רס''ד ע''א, רס''ז ע''א) וּבְשַׁעֲתָא דְּנִשְׁמָתִין נָפְקִין לְסַלְּקָא, לְאִתְחֲזָאָה לְעֵילָּא, אִינּוּן נָפְקִין, וּמְקַטְרְגָן לוֹן, וְלָא יַכְלִין לְסַלְּקָא וּלְאִתְחֲזָאָה לְעֵילָּא, בַּר אִינּוּן חֲסִידֵי קַדִּישִׁין עֶלְיוֹנִים, דְּאִינּוּן בַּקְעִין רְקִיעִים וַאֲוִירִים וְסַלְּקִין. וְאִלֵּין חֲבִילֵי טְהִירִין נָפְקִין, וּמוֹדִיעִין מִלִּין כְּדִיבִין לִבְנֵי נָשָׁא, וְאִתְחַזְּיָין לוֹן בְּדִיּוּקְנִין אַחֲרָנִין, וְחַיְיכָאן בְּהוּ, עַד דְּאוֹשְׁדִין זַרְעָא, וְאִקְרוּן מָארֵיהוֹן דְּקֶרִי, בְּגִין דְּאִינּוּן דְּנָפְקִין מִפִּתְחָא דְּקֶרִי, גַּרְמֵי לוֹן. וּבְשַׁעֲתָא דְּמִתְאַכְּלֵי אֵמוּרִין וּפְדָרִין, הַהוּא תְּנָנָא הֲוֵי רַוֵּי לוֹן, וְזָן לוֹן, כְּפוּם יְקָרָא דִּלְהוֹן, הָכִי מְזוֹנָא דִּלְהוֹן, מַה דְּאִתְחָזֵי לוֹן. וּבְהַאי, לָא נַפְקָן, וְלָא מְשַׁטְּטֵי בְּאַרְעָא קַדִּישָׁא.

עֶרֶב: כְּמָה דְאַתְּ אָמֵר, (שמות י״ב:ל״ח) וְגַם עֵרֶב רַב עָלָה אִתָּם, דְּכָל אִינּוּן חֲבִילֵי טְהִירִין, אִינּוּן מִתְעָרְבֵי בְּשׁוּלְטָנוּ דְּלֵילְיָא. וְעַל דָּא לָא שַׁוְיוּהָא חוֹבָא לִצְלוֹתָא דְּעַרְבִית, דְּלֵית מַאן דְּיָכִיל לְאַתְקְנָא לָהּ כְּיַעֲקֹב, דְּאִיהוּ הֲוָה מָארִי (מדכי) מַשְׁכְּנָא, וּמְתַקֵּן לֵיהּ כְּדְקָא יֵאוֹת.

וְאַף עַל גַּב דְּאִיהוּ רְשׁוּ, צְלוֹתָא דָּא אִיהוּ לְאַגָּנָא עָלָן מִגּוֹ פַּחַד בַּלֵּילוֹת, מִגּוֹ פַּחַד דְּכַמָּה סִטְרִין דְּגֵיהִנָּם, דְּהָא בְּהַהִיא שַׁעֲתָא טַרְדֵי לְחַיָּיבַיָּא בַּגֵּיהִנָּם, עַל חַד תְּרֵין מִבִּימָמָא. וּבְּגִין כָּךְ, מְקַדְּמֵי יִשְׂרָאֵל לְמֵימַר וְהוּא רַחוּם, דְּאִיהוּ בְּגִין פַּחַד דְּגֵיהִנָּם. וּבְשַׁבָּת דְּלָא אִשְׁתְּכַח פַּחַד דִּינָא דְּגֵיהִנָּם, וְלָא דִּינָא אַחֲרָא, אָסִיר לְאַתְעַרָא לֵיהּ, דְּאִתְחָזֵי דְּהָא לֵית רְשׁוּ לְשַׁבָּת לְאַעְבְּרָא דִּינָא מֵעָלְמָא.

וְפַחַד דְּקִטְרוּגָא דְּנִשְׁמָתִין, כַּד בָּעָאן לְסַלְּקָא לְעֵילָּא, לְאִתְחֲזָּאָה קָמֵי מָארֵיהוֹן. וּבְּגִין כָּךְ אֲנָן מַקְדִּימִים, שׁוֹמֵר אֶת עַמּוֹ יִשְׂרָאֵל לָעַד אָמֵן. פַּחַד דְּכַמָּה מַזִּיקִין וְקִטְרוּגִין דְּמִשְׁתַּכְּחֵי בְּלֵילְיָא, וְאִית לוֹן רְשׁוּ לְנַזְּקָא, לְמַאן דְּנָפִיק מִתְּרַע בֵּיתֵיהּ לְבַר, וּבְּגִין כָּךְ אֲנָן מַקְדִּימִים, וּשְׁמוֹר צֵאתֵנוּ וּבוֹאֵנוּ.

וְעַל כָּל דָּא, מִגּוֹ דְּחִילוּ דְּכָל דָּא, אֲנָן מַפְקִידִינָן גּוּפִין רוּחִין וְנִשְׁמָתִין, לְמַלְכוּתָא עִלָּאָה, דִּי שׁוּלְטָנוּ דְּכֹלָּא בִּידָהָא. וְעַל דָּא צְלוֹתָא דְּעַרְבִית, בְּכָל לֵילְיָא וְלֵילְיָא. הַשְׁתָּא דְּקָרְבְּנִין וּמַדְבְּחָן לָא אִשְׁתְּכָחוּ, אֲנָן עַבְדֵּינָן כָּל תִּקּוּנִין דְּאֲנָן עַבְדִין עַל רָזָא דְּנָא.

בְּפַלְגוּ לֵילְיָא, כַּד רוּחַ צָפוֹן אִתְּעַר, בָּטַשׁ בְּכָל אִינּוּן מָדוֹרִין דְּרוּחִין בִּישִׁין, וְתָבַר (חד טנרא תקיפא) (צ''ז ע''א) סִטְרָא אַחֲרָא, וְעָאל וְשָׁאט לְעֵילָּא וְתַתָּא, וְכָל אִינּוּן
(Ⅰ)
[130b]  
[...] et ensuite par les mauvais esprits autorisés à léser tous ceux qui sortent de leur maison durant la nuit. C'est pour échapper à ces frayeurs qu'on récite la liturgie : « Que le Dieu miséricordieux pardonne les péchés, etc. » Aussi cette prière n'est-elle pas récitée le vendredi soir, parce qu'alors l'enfer est en repos et la Rigueur ne domine pas. Et c'est pour être préservés des démons que, dans la prière du soir, nous disons : « ...Et garde notre sortie et notre entrée. » Nous confions au Maître suprême notre corps et notre âme. Maintenant que les sacrifices n'existent plus pour apaiser les démons, nous récitons la prière du soir. Mais, à l'heure de minuit, lorsque la brise du Nord passe sur la retraite des mauvais esprits, la force de ceux-ci est brisée, et ils se retirent dans leur caverne.
C'est à ce moment que le Saint, béni soit-il, entre dans le Jardin de l'Éden pour s'y délecter en compagnie des justes. A l'aube, la lumière de la chandelle cède la place à celle du jour; et, à partir de ce moment, c'est la puissance appelée « Matin» qui domine, tandis qu'est brisée la domination de la puissance appelée «soir ». La puissance appelée « Matin » constituait la lumière primitive; elle comble de ses bienfaits tous les mondes ; elle nourrit les êtres d'en haut et d'en bas; elle abreuve l'Éden; elle sert de gardien au monde. Les initiés connaissent le mystère suivant : Que l'homme qui veut faire un voyage se lève à l'aube et qu'il tourne ses yeux vers l'Orient; il remarquera des étoiles disposées en forme de lettres, et dont la scintillation est telle qu'elles semblent monter et descendre à l'horizon. Ce sont des étincelles des quarante-deux lettres à l'aide desquelles furent créés les cieux et la terre.
Celui qui connaît le mystère de ces lettres remarquera également six Yod, dont trois sont disposés à droite et trois à gauche, ainsi que trois Vav. Ces signes correspondent aux lettres de la bénédiction sacerdotale72. Si on fait la prière à ce moment, on peut être certain que le voyage qu'on va entreprendre sera heureux et qu'on y sera guidé par la Schekhina. Heureux le sort d'un homme qui fait sa prière à cette heure. Quand ce degré appelé « Matin » se manifeste, une colonne apparaît à l'horizon sud de l'Éden, outre la colonne qui se manifeste au milieu de l'Éden. Cette colonne projette une lumière de trois couleurs, pareilles aux nuances de la pourpre. Sur une branche sortant de cette colonne perchent trois oiseaux qui pépient des louanges. L'un chante: « Louez73 le Seigneur, vous qui êtes ses serviteurs ; louez le nom du Seigneur. » L'autre chante : « Que74 le nom du Seigneur soit béni dès maintenant, et dans tous les siècles. »
Le troisième chante : « Que75 le nom du Seigneur soit loué depuis le lever du soleil jusqu'au couchant. » Une voix retentit ensuite et dit : Rassemblez-vous, Saints supérieurs, vous qui louez votre Maître, et entonnez les hymnes du jour, pour séparer ainsi le jour de la nuit. Heureux le sort de l'homme qui se consacre, durant les heures de la nuit, à l'étude de la Loi, de sorte que l'heure matinale fixée pour la prière le trouve déjà réveillé ! Il est écrit76: « Le gardien dit: Le point du jour est venu, et la nuit aussi; si vous cherchez, cherchez avec soin : convertissez-vous et venez.» Ces paroles s'appliquent à l'exil d'Israël parmi les enfants de Seïr, c'est-à dire l'exil actuel.
Israël demande au Saint, béni soit-il : « Gardien77, que sert-t-il de la nuit? » Quand finira notre présent exil qui ressemble a la nuit? Et le Saint, béni soit-il, répond78 : « Le point du jour est venu. » Je vous ai déjà fait sortir d'Égypte; et, pour vous consacrer à mon service, je vous ai donné la Loi, afin que vous gagniez la vie éternelle. Mais vous avez abandonné ma Loi ; et c'est pourquoi je vous ai plongés dans une autre nuit semblable à la première. Tel est le sens des mots : « ... Et la nuit aussi. » Et Dieu ajouta. « Si vous cherchez, cherchez avec soin: convertissez-vous et venez. » Cherchez avec soin dans l'Écriture sainte, ainsi qu’il est écrit79: « Cherchez et lisez avec soin dans le livre du Seigneur. » Alors vous trouverez la cause de votre exil, ainsi que les moyens à employer pour votre délivrance; en lisant avec soin l'Écriture sainte, vous verrez qu'elle vous crie : « Convertissez-vous. » Et si votre conversion est sincère, je vous approcherai immédiatement de moi. Dans le verset cité, l'Écriture emploie le terme «Massa» pour exprimer l'idée de prophétie. Car il y a six80 degrés de prophétie : « Mahazeh », « Hazon », «Hezion », « Hazoth », « Dabar » et « Massa ».
Les cinq premiers degrés peuvent être comparés à la vue à travers une cloison plus ou moins transparente; quelques-uns d'entre ces degrés sont même comparables à la vue de la lumière du soleil à travers le verre. « Massa » est le nom de ce degré de prophétie où la vision, étant trouble, n'est aperçue qu'avec peine. De là son nom « Massa » qui signifie « peine », charge, ainsi qu'il est écrit81: « Pourquoi as-tu mis la charge de tout ce peuple sur moi ? » Dans ce degré de prophétie, la vision, qu'on n'aperçoit qu'à grand'peine, reste toujours très faible. L'Écriture82 dit : « Prophétie qu'on crie à moi de Seïr. » On ne nous dit pas qui prononce ces paroles : «Qu'on crie à moi de Seïr. » Est-ce le Saint, béni soit-il, qui parle, ou est-ce le prophète fidèle ? Mais assurément c'est le prophète fidèle qui dit que la voix de Celui qui constitue le mystère de la foi lui crie la prophétie de Seïr, c'est-à-dire à travers Seïr, c'est-à-dire à travers les pleurs, [...]
- חֲבִילֵי טְהִירִין עַיְילִין לְדוּכְתַיְיהוּ, וְאִתְּבַּר חֵילַיְיהוּ וְלָא שַׁלְטִין. וּכְדֵין קוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא עָאל לְאִשְׁתַּעְשְׁעָא עִם צַדִּיקַיָּא בְּגִנְתָּא דְּעֵדֶן, וְהָא אִתְּמַר.

כַּד אָתֵי צַפְרָא, נְהוֹרָא דִּשְׁרָגָא דְּשָׁלְטָא בְּלֵילְיָא, אִתְגְּנִיז מִקָּמֵי נְהוֹרָא דִּימָמָא, כְּדֵין בֹּקֶר שַׁלְטָא, וְאִתְעֲבָּר שׁוּלְטָנוּ דְּעֶרֶב, (וכדין) הַאי בֹּקֶר, אִיהוּ בֹּקֶר דְּאוֹר קַדְמָאָה, הַאי בֹּקֶר, אַשְׁלִים טִיבוּ לְעָלְמִין כֻּלְּהוּ. מִנֵּיהּ אִתְּזָנוּ עִלָּאִין וְתַתָּאִין. הַאי אַשְׁקֵי לְגִנְתָּא. הַאי אִיהוּ נְטִירוּ דְּכָל עָלְמָא. הָכָא רָזָא לְיַדְעֵי מִדִּין, (נ''ז ע''א) מַאן דְּבָעֵי לְמֵיפַק לְאָרְחָא, יְקוּם בְּנָגְהָא, וְיִשְׁגַּח בְּאִסְתַּכְּלוּתָא לְפוּם שַׁעֲתָא, לִסְטַר (קי''ב ע''ב) מִזְרָח, וְיֶחֱמֵי כְּחֵיזוּ דְּאַתְוָון דְּבַטְשֵׁי בִּרְקִיעָא, דָּא סָלִיק וְדָא נָחִית. וְאִלֵּין אִינּוּן נְצִיצוּ דְּאַתְוָון, דְּאִתְבְּרוּן בְּהוּ שְׁמַיָּא וְאַרְעָא.

אִי אִיהוּ יָדַע בְּרָזָא דְּאִינּוּן אַתְוָון, דְּאִינּוּן רָזָא דִּשְׁמָא קַדִּישָׁא, דְּאַרְבְּעִין וּתְרֵין אַתְוָון, וְיִדְכַּר לוֹן כַּדְקָא חֲזִי, בִּרְעוּתָא דְּלִבָּא. יֶחמֵי גּוֹ נְהִירוּ דְּנָגְהָא דִּרְקִיעָא שִׁית יוֹדִי''ן, תְּלַת לִסְטַר יְמִינָא, וּתְלַת לִסְטַר שְׂמָאלָא. וּתְלַת וָוִין, דְּסַלְּקִין וְנַחְתִּין וְנַצְצֵי בִּרְקִיעָא. וְאִינּוּן אַתְוָון דְּבִרְכַּת כֹּהֲנִים, וּכְדֵין יִצְלֵי צְלוֹתֵיהּ, וְיִפּוּק לְאָרְחָא, וַדַּאי שְׁכִינְתָּא אַקְדִּימַת עִמֵּיהּ, זַכָּאָה חוּלָקֵיהּ.

כַּד אָתֵי הַאי בֹּקֶר, עַמּוּדָא חַד נָעִיץ בִּסְטַר דָּרוֹם, לְגוֹ מְתִיחוּ דִּרְקִיעָא, דְּעַל גַּבֵּי גִּנְתָּא. בַּר מֵהַהוּא עַמּוּדָא, דְּאִיהוּ (קפ''ד ע''ב) נָעִיץ בְּאֶמְצָעוּ דְּגִנְתָּא. וְעַמּוּדָא דָּא, אִיהוּ נָהִיר (ויחי רי''ט ע''א) בִּנְהִירוּ דִּתְלַת גַּוְונִין, מְרֻקָּמָא דְּאַרְגְּוָונָא. בְּהַהוּא עַמּוּדָא, קַיְּימָא עַנְפָא חֲדָא, בְּהַהוּא עַנְפָא, אִתְעֲתָּדוּ תְּלַת צִפֳּרִין, מִתְעַרִין צִפְצֻפָא לְשַׁבְּחָא.

פָּתַח חַד וְאָמַר, (תהלים קיג) הַלְלוּיָהּ הַלְלוּ עַבְדֵי יְיָ' הַלְלוּ אֶת שֵׁם יְיָ'. פָּתַח תִּנְיָינָא וְאָמַר, יְהִי שֵׁם יְיָ' מְבוֹרָךְ מֵעַתָּה וְעַד עוֹלָם. פָּתַח תְּלִיתָאָה וְאָמַר, מִמִּזְרָח שֶׁמֶשׁ עַד מְבוֹאוֹ מְהוּלָּל שֵׁם יְיָ'. כְּדֵין כָּרוֹזָא קָדִים וְקָרֵי אִתְעֲתָדוּ קַדִּישֵׁי עֶלְיוֹנִין, אִינּוּן דִּמְשַׁבְּחָן לְמָארֵיהוֹן, אִתְתָּקָּנוּ בִּשְׁבָחָא דִּימָמָא. כְּדֵין אִתְפַּרְשׁוּן יְמָמָא מִן לֵילְיָא. זַכָּאָה חוּלָקֵיהּ, מַאן דְּקָם בְּצַפְרָא, מִגּוֹ תּוּשְׁבַּחְתָּא דְּאוֹרַיְיתָא, דְּלָעֵי בְּלֵילְיָא. בְּהַהוּא זִמְנָא צְלוֹתָא דְּצַפְרָא.

כְּתִיב, (ישעיה כ''א) אָמַר שׁוֹמֵר אָתָא בֹקֶר וְגַם לָיְלָה אִם תִּבְעָיוּן בְּעָיוּ שֻׁבוּ אֵתָיוּ, הַאי קְרָא אוּקְמוּהָ לֵיהּ, עַל גָּלוּת דְּיִשְׂרָאֵל, דְּיַתְבֵי גּוֹ בְּנֵי שֵׂעִיר, וְיִשְׂרָאֵל אַמְרֵי לְקוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא, שׁוֹמֵר, מַה מִּלַּיְלָה, מַה תְּהֵא עָלַן מִן גָּלוּתָא דָּא, דְּדַמֵּי לַחֲשׁוֹכָא דְּלֵילְיָא. מַה כְּתִיב, אָמַר שׁוֹמֵר, דָּא קוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא, אָתָא בֹקֶר, כְּבָר נְהִירְנָא לְכוּ בְּגָלוּתָא דְּמִצְרַיִם, וְאַסִּיקְנָא לְכוּ וְקָרִיבִת יַתְכוֹן לְפוּלְחָנִי, וְאוֹרַיְיתָא יָהֲבִית לְכוֹן, בְּגִין דְּתִזְכּוּן לְחַיֵּי עָלְמָא. שְׁבַקְתּוּן אוֹרַיְיתִי, וְגַם לָיְלָה, אָעִילְנָא לְכוּ בְּגָלוּתָא (ס''א דבבל, ואסיקנא לכו. שבקתון אורייתי כמלקדמין, אעילנא לכו בגלותא) כְּמִלְּקַדְּמִין. אִם תִּבְעָיוּן בְּעָיוּ כְּמָה דְאַתְּ אָמֵר, (ישעיה לה) דִּרְשׁוּ מֵעַל סֵפֶר יְיָ' וּקְרָאוּ, וְתַמָּן תִּשְׁכְּחוּן בְּמַה תַּלְיָא גָּלוּתָא דִּלְכוֹן, וּגְאוּלָה דִּלְכוֹן, וְכַד תִּבְעָיוּן בָּהּ, הִיא תֵּימָא וְתַכְרִיז קָמַיְיכוּ. שׁוּבוּ אֵתָיוּ. שׁוּבוּ בִּתְשׁוּבָה שְׁלֵימָתָא, וּמִיַּד אֵתָיוּ וְאִקְרִיבוּ לְגַבָּאי. (נ''א וברזא דהאי קרא)

וּבְהַאי קְרָא כְּתִיב, מַשָּׂא דּוּמָה. וְרָזָא דָּא, בְּשִׁית דַּרְגִּין דִּנְבוּאָה (בחמשה ארחין) אִתְּמַר לִנְבִיאֵי. בְּמַחֲזֶ''ה. בַּחֲזוֹ''ן. בְּחִזָּיוֹ''ן. בְּחָזוּ''ת. בְּדָבָ''ר. בְּמַש''א. וְכֻלְּהוּ חֲמִשָּׁא כֻּלְּהוּ כְּמַאן דְּחָמֵי בָּתַר כּוֹתָלָא, הַהוּא נְהִירוּ דִּנְהוֹרָא. וּמִנְּהוֹן, כְּמַאן דְּחָמֵי נְהוֹרָא דְּשִׁמְשָׁא מִגּוֹ עֲשָׁשִׁיתָא. אֲבָל מַשָּׂא, הֲוֵי, כַּד מָטֵי הַהוּא נְהוֹרָא בְּטוֹרַח סַגִּי וְאִיטְרַח מִלּוֹי עֲלוֹי, דְּלָא יָכִיל לְאִתְגַּלְיָיא לֵיהּ, כְּמָה דְאַתְּ אָמֵר, (במדבר יא) לָשׂוּם אֶת מַשָּׂא כָּל הָעָם הַזֶּה עָלָי. וּבְּגִין כָּךְ, מַשָּׂא.

וְהָכָא מַשָּׂא דּוּמָה, טוֹרַח סַגִּיאָה, דְּלָא יָכִיל לְאִתְגַּלְיָיא וְאִיהוּ נְבוּאָה בִּלְחִישׁוּ, וְקַיְּימָא בִּלְחִישׁוּ. אֵלַי קוֹרֵא מִשֵּׂעִיר הָכָא לָא אִתְגַּלְיָא מַאן אָמַר אֵלַי קוֹרֵא מִשֵּׂעִיר. אִי קוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא, אִי נְבִיאָה מְהֵימָנָא. אֲבָל נְבוּאָה דָּא וַדַּאי קַיְּימָא בִּלְחִישׁוּ, גּוֹ רָזָא דִּמְהֵימְנוּתָא עִלָּאָה, וּמִגּוֹ רָזָא סְתִימָאָה, נְבִיאָה מְהֵימָנָא אָמַר, דִּלֵּיהּ הֲוָה קָרָא קָלָא בְּרָזָא דִּמְהֵימְנוּתָא, וְאָמַר אֵלַי קוֹרֵא מִשֵּׂעִיר.
(Ⅰ)
[131a]  
[...] ainsi qu'il est écrit83 : « Le Seigneur est venu de Sinaï; il s'est levé sur nous de Seïr.» On ne dit pas «à Seïr », mais « de Seïr », c'est-à-dire à travers Seïr; car le mystère de la foi est ainsi fait; tout y est disposé par degrés, l'un plus intérieur que l'autre; une pelure est enfermée dans l'autre; et chaque noyau renferme un autre noyau84. C'est ainsi qu'ont été expliquées les paroles de l'Écriture85: « Un tourbillon de vent venait du côté nord. » C'est le premier degré de vision. «... Et une grosse nuée. » C’est le second degré. « ... Et un feu qui l'environnait. » C'est le troisième degré. « ... Et une lumière qui éclatait tout autour. » C'est le quatrième degré. Ensuite vient le degré : «Et au milieu il y avait une espèce de lumière (Haschmal). » Et enfin vient le degré : « ... Et au milieu on voyait la ressemblance de quatre Hayoth, etc. » Ce sont les gradations de la vision.
De même le Saint, béni soit-il, se révéla à Israël par tous les degrés. D'abord86: « Le Seigneur est venu de Sinaï. » C'était la révélation la moins perceptible, le degré le plus caché. Ensuite, il se révéla d'une façon plus claire87: « ...Et il s'est levé sur nous de Seïr. » Ce degré est supérieur au précédent; c'est une pelure de moins autour du noyau. Ensuite vient un autre degré88: « Il a paru sur le mont Pharan. » Enfin vient le meilleur degré : « ... Et89 il est venu avec des millions de saints. » Bien que ce degré soit supérieur aux précédents, il n'est pourtant que le commencement des degrés supérieurs de la révélation divine. De même, dans le verset précité90: « On a crié à moi de Seïr », le prophète fait allusion au degré de sa vision, ainsi que nous venons de le dire. « Gardien, que sera-t-il de la nuit (laïlah) ? Gardien, que sera-t-il de la nuit (laïl) ? » Le « Gardien » désigne Métatron, ainsi qu'il est écrit91: « Et celui qui garde son maître, sera élevé en gloire. »
C'est le mystère de la puissance qui domine pendant la nuit92. Quelle différence y a-t-il entre « laïlah » et « laïl » ? Aucune; seulement « laïl » désigne la première moitié de la nuit pendant laquelle l'homme a besoin d'un gardien, parce que le démon domine durant ces heures, ainsi qu'il est écrit93: « Cette nuit (leïl) est une nuit de garde (schimourim).» Et c'est pour cette raison que la première moitié de la nuit porte le nom de « laïl » sans Hé final, tandis que la seconde moitié porte le nom de « laïlah » avec Hé final, parce que le démon n'y domine pas, ainsi qu'il est écrit94 : « Et la nuit (laïlah) est aussi claire que le jour. » Telle est la raison pour laquelle l'Écriture95 emploie les deux termes « lait » et « laïlah». Nous avons lu dans le livre d'Adam le passage suivant : Quelle différence y a-t-il entre le terme « va-yomer » et le terme « amar » ? Le premier terme désigne la puissance d'en haut, et le second désigne la puissance d'en bas (Métatron).
C'est pourquoi l'Écriture96 dit : « Et il dit (amar) à Moïse: Monte vers Jéhovah. » C'est Métatron qui parla ainsi à Moïse; car c'est Métatron qui est désigné par le terme « amar », ainsi qu'il est écrit97: « Le gardien dit (amar) : Le point du jour est venu, etc. » « Le98 point du jour est venu » désigne la prière du matin qui s'adresse à la puissance dominant durant le jour, laquelle est supérieure à la puissance dominant durant la nuit; la première représente le Principe mâle, et la seconde le Principe femelle. L'Écriture parle dans le verset précité du jour et de la nuit simultanément, afin de nous indiquer que les Principes maille et femelle ne forment qu'une unité, et qu'ils ne seront jamais séparés. L'Écriture99 ajoute : «Si vous cherchez, cherchez avec soin (im thibàÿoun b'aÿou). »
Le mot « thibàÿoun100» signifie : « Si vous priez...», le Saint, béni soit-il, se tournera vers vous, tel un père qui, touché de compassion, ramène son fils. Car quiconque fait sa prière le matin de bonne heure dans la synagogue est placé au degré du Juste où il s'unit à la Schekhina. Tel est le sens anagogique des paroles101: « Et ceux qui me cherchent dès le matin me trouveront », ce qui signifie : ils seront élevés à un très haut degré. De ce qui précède il résulte que même un seul homme s'unit à la Schekhina, s'il se trouve le matin de bonne heure à la synagogue. Mais, objectera-t-on, ceci ne concorde cependant pas avec la tradition102 aux termes de laquelle le Saint, béni soit-il, s'irrite si, arrivant à la synagogue, il n'y trouve pas dix personnes réunies. Donc il faut la présence de dix personnes, et non pas d'une seule! Notre cas est comparable à celui d'un roi qui mande tous les habitants de la ville et leur indique le jour et le lieu de la rencontre. Si, en arrivant, le roi trouve au moins une seule personne, il s'entretient avec elle, apprend d'elle que les autres invités vont arriver bientôt selon l'ordre du roi. Pendant [...]
- כְּמָה דְאַתְּ אָמֵר, (דברים ל״ג:ב׳) וְזָרַח מִשֵּׂעִיר לָמוֹ. וְלָא כְּתִיב וְזָרַח לְשֵׂעִיר, בְּגִין דְרָזָא דִּמְהֵימְנוּתָא הָכִי אִיהוּ, דַּרְגִּין מִגּוֹ דַּרְגִּין, אִלֵּין פְּנִימָאִין מֵאִלֵּין, קְלִיפָה גּוֹ קְלִיפָה, וּמוֹחָא גּוֹ מוֹחָא.

וְהָא אוֹקִימְנָא, דִּכְתִּיב, (יחזקאל א׳:ד׳) וְהִנֵּה רוּחַ סְעָרָה בָּאָה מִן הַצָּפוֹן, הָא דַּרְגָּא חַד. עָנָן גָּדוֹל, הָא דַּרְגָּא אַחֲרָא. וְאֵשׁ מִתְלַקַּחַת, הָא דַּרְגָּא תְּלִיתָאָה. וְנוֹגַהּ לוֹ סָבִיב, הָא דַּרְגָּא רְבִיעָאָה. וּלְבָתַר וּמִתּוֹכָהּ כְּעֵין הַחַשְׁמַל. וּלְבָתַר וּמִתּוֹכָהּ דְּמוּת אַרְבַּע חַיּוֹת הָא דַּרְגִּין גּוֹ מִּדַּרְגִּין (נ''א דרגין).

אוּף הָכָא, כַּד אִתְגַּלְּיָיא קוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא לְיִשְׂרָאֵל, לָא אִתְגַּלְּיָיא אֶלָּא מִגּוֹ דַּרְגִּין אִלֵּין. מִסִּינַי בָּא, דַּרְגָּא דְּהֲוָה טְמִירָא יַתִּיר, וּלְבָתַר אִצְטְרִיךְ לְאִתְגַּלְיָא. וְאָמַר וְזָרַח מִשֵּׂעִיר, הָא דַּרְגָּא אַחֲרָא, דְּאִיהוּ בְּאִתְגַּלְּיָיא יַתִּיר, קְלִיפָא דְּשַׁרְיָא עַל גַּב מוֹחָא. וּלְבָתַר הוֹפִיעַ מֵהַר פָּארָן, הָא דַּרְגָּא אַחֲרָא. וּלְבָתַר וְאָתָה מֵרִבְבוֹת קֹדֶשׁ, דָּא שְׁבָחָא דְּכֹלָּא, דְּאַף עַל גַּב דְּאִתְגַּלְיָיא מִכָּל אִלֵּין דַּרְגִּין, מֵהַהוּא אֲתָר דְּהוּא עִקָרָא דְּכֹלָּא, שָׁרֵי לְאִתְגַּלָּאָה מִנֵּיהּ. מֵאָן אֲתָר אִיהוּ. מֵרִבְבוֹת קֹדֶשׁ אִיהוּ, אִינּוּן דַּרְגִּין עִלָּאִין לְעֵילָּא, (לעילא) אוּף הָכָא אֵלַי קוֹרֵא מִשֵּׂעִיר, מֵהַהוּא דַּרְגָּא דְּקָאָמַרָן, דְּאִתְדָּבַּק לְעֵילָּא.

שׁוֹמֵר מַה מִּלַּיְלָה שׁוֹמֵר מַה מִלֵּיל. שׁוֹמֵר דָּא מְטַטְרוֹ''ן, (שומר ישראל) וּכְתִיב, (משלי כ״ז:י״ח) וְשוֹמֵר אֲדוֹנָיו יְכֻבָּד, וְדָא רָזָא דְּשָׁלְטָא בְּלֵילְיָא. מַה מִּלַּיְלָה שׁוֹמֵר מַה מִלֵּיל, מַה בֵּין הַאי לְהַאי. אֶלָּא, כֹּלָּא חַד, אֲבָל בְּחוּלָקָא דָּא, שָׁלְטָא סִטְרָא אַחֲרָא. וּבְחוּלָקָא דָּא, לָא שָׁלְטָא כְּלָל. לֵיל, אִצְטְרִיךְ לִנְטוּרָא, דִּכְתִּיב, (שמות י״ב:מ״ב) לֵיל (ל''ז ע''ב) שִׁמּוּרִים הוּא, וְעַל דָּא חָסֵר ה', וְדָא אִיהוּ כַּד עָאל לֵילְיָא, עַד דְּאִתְפְּלַג. מִפָּלְגוּ לֵילְיָא וּלְהָלְאָה, שָׁלְטָא לַיְלָה בְּה' דִּכְתִּיב וַיְהִי בַּחֲצִי הַלַּיְלָה. הוּא הַלַּיְלָה הַזֶּה. (תהילים קל״ט:י״ב) וְלַיְלָה כַּיּוֹם יָאִיר וְגוֹ'. וּבְגִין כָּךְ, שׁוֹמֵר מַה מִּלַּיְלָה שׁוֹמֵר מַה מִלֵּיל.

אָמַר שׁוֹמֵר. אַשְׁכַּחְנָא בְּסִפְרָא דְּאָדָם, מַה בֵּין וַיֹּאמֶר לְאָמַר. וַיֹּאמֶר לְעֵילָּא, וְאָמַר לְתַתָּא, וְאֶל מֹשֶׁה אָמַר. מַאן (קס''ד ע''א) אָמַר, אָמַר שׁוֹמֵר, דָּא מְטַטְרוֹן. אָתָא בֹּקֶר, דָּא צְלוֹתָא דְּשַׁחֲרִית דְּאִיהוּ שֻלְטָנוּ דִּימָמָא, הַהוּא דְּשָׁלִיט עַל לֵילְיָא. וְאִי תֵּימָא דְּאִיהוּ אָתֵי בִּלְחוֹדוֹי, וְאִתְפְּרַשׁ דְּכַר מִנּוּקְבָא, הָא כְּתִיב וְגַם לַיְלָה, תַּרְוַויְיהוּ כַּחֲדָא, וְלָא (ז' ע''א) מִתְפָּרְשִׁין דָּא מִן דָּא לְעָלְמִין. וְקָלָא דָּא קָרֵי בְּמִלִּין אִלֵּין, אָתָא בֹקֶר וְגַם לָיְלָה תַּרְוַויְיהוּ זְמִינִין לְגַבַּיְיכוּ.

מִכָּאן וּלְהָלְאָה אִם תִּבְעָיוּן בְּעָיוּ. אִם תִּבְעוּן בָּעוּתְכוֹן בִּצְלּוֹ קַמֵּי מַלְכָּא קַדִּישָׁא, בְּעָיוּ, צַלּוּ וּבְעוּ בָּעוּתְכוֹן, וְתוּבוּ לְגַבֵּי מָארֵיכוֹן. אֵתָיוּ, כְּמַאן דְּזַמִּין לְקַבְּלָא לִבְנוֹי, וּלְרַחֲמָא עָלַיְיהוּ. אוּף הָכִי קוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא, בֹּקֶר וְגַם לַיְלָה, קָרָא וְאָמַר אֵתָיוּ. זַכָּאָה עַמָּא קַדִּישָׁא, דְּמָארֵיהוֹן בָּעֵי עֲלוֹן, וְקָרָא לוֹן לְקָרְבָא לוֹן לְגַבֵּיהּ.

כְּדֵין עַמָּא קַדִּישָׁא, בָּעָאן לְאִתְחַבְּרָא, וּלְאַעֲלָא בְּבֵי כְּנִישְׁתָּא. וְכָל מַאן דְּאַקְדִּים בְּקַדְמִיתָא, אִתְחַבָּר בִּשְׁכִינְתָּא בְּחִבּוּרָא חֲדָא. תָּא חֲזִי, הַהוּא קַדְמָאָה דְּאִשְׁתְּכַח בְּבֵי כְּנִישְׁתָּא, (ואוריך בבי כנישתא) זַכָּאָה חוּלָקֵיהּ, דְּאִיהוּ קַיְּימָא בְּדַרְגָּא דְּצַדִּיק בַּהֲדֵי שְׁכִינְתָּא. וְדָא אִיהוּ רָזָא (משלי ח׳:י״ז) וּמְשַׁחֲרַי יִמְצָאֻנְנִי. דָּא סָלִיק בִּסְלִיקוּ עִלָּאָה. וְאִי תֵּימָא, הָא תָּנֵינָן בְּשַׁעֲתָא דְּקוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא אָתֵי לְבֵי כְּנִישְׁתָּא, וְלָא אַשְׁכַּח תַּמָּן עַשְׂרָה, מִיַּד כּוֹעֵס. וְאַתְּ אָמַרְתְּ הַהוּא חַד דְּאַקְדִּים, אִתְחַבָּר בִּשְׁכִינְתָּא, וְקַיְּימָא בְּדַרְגָּא דְּצַדִּיק.

אֶלָּא, (נש''א קנ''ו ע''א) לְמַלְכָּא דְּשָׁדַר לְכָל בְּנֵי מָתָא, דְּיִשְׁתַּכְּחוּן עִמֵּיהּ בְּיוֹם פְּלָן, בְּדוֹךְ פְּלָן. עַד דַּהֲווֹ מְזַמְּנֵי גַּרְמַיְיהוּ אִינּוּן בְּנֵי מָתָא, אַקְדִּים חַד וְאָתָא לְהַהוּא אֲתָר. בֵּין כַּךְ וּבֵין כַּךְ אָתָא מַלְכָּא, אַשְׁכַּח לְהַהוּא בַּר נָשׁ דְּאַקְדִּים תַּמָּן, אָמַר לֵיהּ, פְּלָן בְּנִי מָתָא אָן אִינּוּן. אָמַר לֵיהּ, מָארִי, אֲנָא אַקְדִּימְנָא מִנַּיְיהוּ, וְהָא אִינּוּן אָתָאן אֲבַתְרָאי לְפִקּוּדָא דְּמַלְכָּא. כְּדֵין, טָב בְּעֵינֵי מַלְכָּא, וְיָתִיב תַּמָּן בַהֲדֵיהּ, וְאִשְׁתָּעֵי עִמֵּיהּ, וְאִתְעָבִיד רְחִימָא דְּמַלְכָּא. בֵּין כַּךְ
(Ⅰ)
[131b]  
[...] cet entretien, les autres invités arrivent en effet; l'irritation du roi se trouve apaisée, et il renvoie tout le monde en paix. Mais si, à son arrivée, le roi ne trouve pas même une seule personne, il s'irrite immédiatement. Voilà pourquoi on dit que la première personne qui se trouve le matin de bonne heure à la synagogue s'attache à la Schekhina et est élevée au degré du Juste. C'est pour cette raison que l'Écriture103 dit : « Car je suis venu ; et il ne s'est point trouvé d'homme. » Il n'est pas question, dans ce verset, de dix hommes, mais d'un seul homme (isch), parce que le premier homme arrivé à la synagogue s'attache déjà à la Schekhina et s’élève au degré du Juste. Il y a même plus : quand un homme habitué à être le premier à la synagogue n'y vient pas un jour, Dieu s'informe de la cause de cette absence, ainsi que nous avons expliqué104 le verset : « Qui d'entre vous craint Dieu? et qui entend la voix de son serviteur ? » Comme105 on l'a dit précédemment, les degrés de la prophétie sont superposés ; le degré que l'on croit intérieur en a encore un autre plus intérieur, et ainsi de suite. Le gardien » dont parle l'Écriture106 désigne Métatron, qui est aussi appelé «Serviteur»; et c'est à lui que font allusion les paroles de l’Écriture107 : «... Et qui entend la voix de son serviteur. »
Car il élève chaque jour sa voix avec force pour appeler les fidèles à la synagogue. Aussi, heureux le sort de celui qui arrive le matin de bonne heure à la synagogue, afin de s'élever au degré supérieur, ainsi que nous venons de le dire. Quand le peuple est assemblé le matin à la synagogue, il doit commencer par chanter des Psaumes de David, afin de réveiller la miséricorde en haut et en bas ; c'est pour ce motif que les Lévites chantaient an Temple. Malheur à celui qui parle dans la synagogue de choses profanes, car il provoque une séparation entre le monde d'en haut et celui d'ici-bas et donne preuve de son manque de foi, puisqu'il ne craint pas de parler en la présence de Dieu, comme s'il ne croyait pas à son existence. Au moment où Israël s'assemble à la synagogue et y récite les hymnes et les liturgies, trois légions d'anges supérieurs se réunissent à leur tour. Une de ces légions est composée des anges saints qui louent le Saint, béni soit-il, durant le jour; car il y en a d'autres qui, ne le louent que durant la nuit. La seconde de ces légions est composée d'anges saints qui louent Dieu simultanément avec Israël ici- bas.
Enfin, la troisième de ces légions est composée des vierges célestes108 qui sont au service de la Matrona et qui la parent lorsqu'elle se présente devant le Roi. Cette légion est supérieure aux deux précédentes. Les anges qui composent cette légion récitent les mêmes liturgies que les Israélites ici-bas. Ainsi, les louanges qu'Israël adresse au ciel coïncident avec celles que font entendre les trois légions d'anges mentionnées. Après qu’on a récité les Psaumes de David, on récite le cantique d'actions de grâces pour le passage de la Mer Rouge109. On objectera peut-être : Pourquoi récite-t-on les Psaumes de David avant le cantique tiré du Pentateuque, alors qu'il est de règle que le Pentateuque soit toujours mis avant la loi orale, avant les livres des Prophètes et avant ceux des Hagiographes?
Mais, comme la « Communauté d'Israël » n'arrive à la perfection que par le Pentateuque, on a établi que les Psaumes de David précédassent l'extrait du Pentateuque, afin que celui-ci [...]
- וּבֵין כַּךְ, אָתוּ כָּל עַמָּא, וְאִתְפָּיַיס מַלְכָּא עִמְּהוֹן, וְשָׁדַר לוֹן לִשְׁלָם. אֲבָל אִי אִינּוּן בְּנֵי מָתָא לָא אַתְיָין, וְחַד לָא אַקְדִּים לְאִשְׁתָּעֵי קָמֵי מַלְכָּא, לְאִתְחֲזָאָה בְּגִינַיְיהוּ דְּהָא כֻּלְּהוּ אַתְיָין. מִיָּד כָּעִיס וְרָגִיז מַלְכָּא.

אוּף הָכָא, כֵּיוָן דְּחָד אַקְדִּים, וְאִשְׁתְּכַח בְּבֵי כְּנִישְׁתָּא, וּשְׁכִינְתָּא אַתְיָא וְאַשְׁכַּח לֵיהּ, כְּדֵין אִתְחֲשִׁיב כְּאִלּוּ כֻּלְּהוּ אִשְׁתְּכָחוּ תַּמָּן. דְּהָא דָּא אוֹרִיךְ לוֹן תַּמָּן. מִיַד אִתְחַבָּרַת עִמֵּיהּ שְׁכִינְתָּא, וְיַתְבֵי בְּזִוּוּגָא חַד, וְאִשְׁתְּמוֹדַע בַּהֲדֵיהּ, וְאוֹתִיב לֵיהּ בְּדַרְגָּא דְּצַדִּיק. וְאִי חַד לָא אַקְדִּים וְלָא אִשְׁתְּכַח תַּמָּן, מַה כְּתִיב, (ישעיהו נ׳:ב׳) מַדּוּעַ בָּאתִי וְאֵין אִישׁ. וְאֵין עֲשָׂרָה לָא כְּתִיב, אֶלָּא וְאֵין אִישׁ, לְאִתְחַבְּרָא בַּהֲדָאי, לְמֶהֱוֵי גַּבָּאי, כְּמָה דְאַתְּ אָמֵר אִישׁ הָאֱלֹהִים לְמֶהֱוֵי בְּדַרְגָּא דְּצַדִּיק.

וְלא עוֹד, אֶלָּא דְּאִשְׁתְּמוֹדַע בַּהֲדֵיהּ, וְשָׁאִיל עֲלוֹי, אִי יוֹמָא חַד לָא אָתֵי, כְּמָה (בלק קצ''ו ע''א) דְּאוֹקִימְנָא, דִּכְתִּיב, (ישעיהו נ׳:י׳) מִי בָכֶם יְרֵא יְיָ' שׁוֹמֵעַ בְּקוֹל עַבְדּוֹ. וְהָא אִתְּעַרְנָא בְּהַאי דִּכְתִּיב, אֵלַי קוֹרֵא מִשֵּׂעִיר, דְּהָא דַּרְגָּא בָּתַר דַּרְגָּא, דַּרְגָּא גּוֹ דַּרְגָּא, הַהוּא שׁוֹמֵר, קוֹרֵא בְּחֵילָא בְּכָל יוֹמָא וְיוֹמָא, וְדָא אִיהוּ שׁוֹמֵעַ בְּקוֹל עַבְדּוֹ, עַבְדּוֹ, דָּא מְטַטְרוֹן. וּבְגִין כָּךְ, זַכָּאָה אִיהוּ מַאן דְּאַקְדִּים לְבֵי כְּנִישְׁתָּא, לְסַלְּקָא בְּהַהוּא דַּרְגָּא עִלָּאָה דְּקַאמְרָן.

כַּד אָתֵי צַפְרָא, וְצִבּוּרָא אִשְׁתְּכָחוּ בְּבֵי כְּנִישְׁתָּא, בָּעוּ לְאִשְׁתַּכְּחָא בְּשִׁירִין וְתוּשְׁבְּחָן דְּדָוִד. וְהָא אוֹקִימְנָא, דְּסִדּוּרָא אִיהוּ לְאִתְעֲרָא רְחִימוּ לְעֵילָּא וְתַתָּא, לְאַתְקְנָא תִּקּוּנִין, וּלְאִתְעֲרָא חֶדְוָה. דְּהָא בְּגִין דָּא לֵיוָאֵי מִתְעָרֵי לְאִתְעֲרָא רְחִימוּ וְחֶדְוָה לְעֵילָּא, בְּאִינּוּן שִׁירִין וְתוּשְׁבְּחָן.

וּמַאן דְּמִשְׁתָּעֵי בְּבֵי כְּנִישְׁתָּא בְּמִלִּין דְּחוֹל, וַוי לֵיהּ, דְּאַחָזֵי פִּרוּדָא, וַוי לֵית דְּגָרַע מְהֵימְנוּתָא. וַוי לֵיהּ דְּלֵית לֵיהּ חוּלָקָא בֶּאֱלָהָא דְּיִשְׂרָאֵל. דְּאַחָזֵי דְּהָא לֵית (ליה) אֱלָהָא, וְלָא אִשְׁתְּכַח תַּמָּן, (ולית ליה חולקיה ביה) וְלָא דָּחִיל מִנֵּיהּ, וְאַנְהִיג קְלָנָא בְּתִקּוּנָא (ס''א בתקיפא) עִלָּאָה דִּלְעֵילָּא.

דְּהָא בְּשַׁעֲתָא דְּיִשְׂרָאֵל מְסַדְּרֵי בְּבֵי כְּנִישְׁתָּא, סִדּוּרָא דְּשִׁירִין וְתוּשְׁבְּחָן וְסִדּוּרָא דִּצְלוֹתָא, כְּדֵין מִתְכַּנְּשֵׁי תְּלַת מַשְׁרְיָין דְּמַלְאֲכֵי עִלָּאֵי. מַשִׁרְיָיתָא חֲדָא, אִינּוּן מַלְאָכִין קַדִּישִׁין (עילאין) דְּקָא מְשַׁבְּחָן לְקוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא בִּימָמָא, בְּגִין דְּאִית אַחֲרָנִין דְּקָא מְשַׁבְּחָן לְקוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא בְּלֵילְיָא. וְאַחֲרָנִין (ס''א ואלין) אִינּוּן דְּקָא מְשַׁבְּחָן לְקוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא, וְאַמְרִין שִׁירִין וְתוּשְׁבְּחָן בַּהֲדַיְיהוּ דְּיִשְׂרָאֵל בִּימָמָא.

מַשִׁרְיָיתָא תִּנְיָינָא, אִינּוּן מַלְאָכִין קַדִּישִׁין, דְּמִשְׁתַּכְּחֵי בְּכָל קְדוּשָׁה וּקְדוּשָׁה דְּיִשְׂרָאֵל, מְקַדְּשֵׁי לְתַתָּא. וּבְשׁוּלְטָנָא דִּלְהוֹן, כָּל אִינּוּן דְּמִתְעָרִין בְּכָל אִינּוּן רְקִיעִין, (ס''א היכלין) בְּהַהִיא צְלוֹתָא דְּיִשְׂרָאֵל (ס''א דמיושב).

מַשִׁרְיָיתָא תְּלִיתָאָה אִינּוּן (ר''ס ע''ב) עוּלֶמְתָן עִלָּאִין. דְּקָא מִתְתָּקְּנֵי עִם מַטְרוֹנִיתָא, וּמְתַקְּנֵי לָהּ לְאַעֲלָא לָהּ קָמֵי מַלְכָּא, וְאִלֵּין אִינּוּן מַשְׁרְיָין עִלָאִין עַל כֻּלְּהוּ. (ר''ס ע''ב) וְכֻלְּהוּ מִתְתַּקְּנֵי, בְּסִדּוּרָא דְּיִשְׂרָאֵל דְּמִתַתְּקְנֵי לְתַתָּא, בְּאִינּוּן שִׁירִין וְתוּשְׁבְּחָן, וּבְהַהִיא צְלוֹתָא דְּקָא מְצָלוּ יִשְׂרָאֵל. כֵּיוָן דְּאִלֵּין תְּלַת מַשְׁרְיָין מִזְדַּמְּנָן, כְּדֵין יִשְׂרָאֵל פַּתְחֵי שִׁירָתָא, וְזַמְרֵי קָמֵי מָארֵיהוֹן. וְהַהִיא מַשִּׁרְיָיתָא חֲדָא, דִּי מְמָנָא לְשַׁבְּחָא לְמָארֵיהוֹן בִּימָמָא, אִזְדַּמְּנָן עָלַיְיהוּ, וְזַמְרֵי עִמְּהוֹן כַּחֲדָא, בְּאִינּוּן שְׁבָחֵי דְּדָוִד מַלְכָּא, וְהָא אוּקִימְנָא מִלֵּי.

בְּהַהוּא זִמְנָא דִּמְסַיְּימֵי יִשְׂרָאֵל שְׁבָחֵי דְּאִינּוּן תּוּשְׁבְּחָן דְּדָוִד, כְּדֵין תּוּשְׁבַּחְתָּא דְּשִׁירָתָא דְּיַמָּא, כְּמָה דְּאוֹקִימְנָא. וְאִי תֵּימָא, הַאי תּוּשְׁבַּחְתָּא אֲמַאי אִיהִי בְּתִקּוּנָא בַּתְרַיְיתָא בָּתַר שְׁבָחֵי דְּדָוִד, וְהָא תּוֹרָה שֶׁבִּכְתָב, אַקְדִּימַת לְתוֹרָה שֶׁבְּעַל פֶּה, וְאַקְדִּימַת לַנְּבִיאִים, וְאַקְדִּימַת לַכְּתוּבִים, וּכְמָה דְּאַקְדִּימַת, הָכִי אִצְטְרִיךְ לְאַקְדְּמָא. (נ''א בשירתא)

אֶלָּא, מִגּוֹ דְּכְּנֶסֶת יִשְׂרָאֵל לָא אִתְתַּקְנַת אֶלָּא מִתּוֹרָה שֶׁבִּכְתָב, מִשּׁוּם הָכִי אִצְטְרִיךְ לוֹמַר לָהּ בְּשֵׁירוּתָא דְּתִקּוּנָהָא, וְהַאי תּוּשְׁבַּחְתָּא מְעַלְּיָא, מִכָּל שְׁאָר תּוּשְׁבְּחָן דְּעָלְמָא. וְאִיהִי לָא אִתְתַּקְנָת מִכֻּלְּהוּ, כְּמַה דְּאִתְתַּקְנָת
(Ⅰ)
[132a]  
[...] fût récité immédiatement avant la prière des dix-huit bénédictions. Au moment où l'on récite ici-bas le cantique relatif au passage de la Mer Rouge, la «Communauté d'Israël » reçoit cette couronne que le Saint, béni soit-il, réserva au couronnement du Roi Messie. Sur cette couronne sont gravés les noms sacrés110, dont le Saint, béni soit-il, s'était paré comme d'une couronne, le jour où Israël passa la Mer Rouge, et où toutes les armées du Pharaon furent noyées.
C'est pour cette raison qu'on doit réciter ce cantique avec recueillement. Quiconque récite ce cantique en ce monde sera jugé digne de voir le Roi Messie portant la couronne sur sa tête et l'épée suspendue à son ceinturon, et de réciter ce même cantique dans l'autre monde. La liturgie « Ischthabah » (qu'il soit loué) est récitée immédiatement après le cantique. Au moment où Israël récite cette liturgie, le Saint, béni soit-il, prend la couronne mentionnée et la pose devant lui, et la « Communauté d'Israël » se présente devant le Roi suprême. Cette liturgie contient treize termes de louange qui correspondent aux treize voies de miséricorde et aux treize parfums célestes énumérés dans le verset suivant111: « Le nard, le safran, la canne aromatique112, etc. » Il est défendu de faire une pause entre ces treize termes de louange. Lorsque quelqu'un fait une interruption durant la récitation, une flamme sort de dessous les ailes des Cheroubim et fait entendre ces paroles : Un tel a fait une pause dans sa proclamation de la grandeur du Saint, béni soit-il ; qu'il disparaisse de ce monde et qu'il ne voie jamais la Gloire du Roi sacré, ainsi qu'il est écrit113: « Et il ne verra point les grandeurs du Seigneur. » Or, ces treize termes expriment précisément les grandeurs de Dieu.
Beaucoup de phrases de la liturgie mentionnée désignent le monde d'en haut ainsi que le Roi sacré, Maître de la paix (schalom), et beaucoup d'autres désignent le monde d'ici-bas. C'est pour cette raison que certaines phrases sont composées de six mots chacune; elles désignent le monde d'en haut. Par contre, certaines autres n'en renferment que cinq ou quatre ; elles désignent le monde d'ici-bas. De même, les grandes lettres114 désignent le monde d'en haut, et les petites le monde d'ici-bas. Cette liturgie renferme en outre toutes les vingt-deux lettres de l'alphabet à l'aide desquelles on compose le Nom sacré de soixante-douze lettres qui sert de couronne au Saint, béni soit-il. Comme les vingt-deux lettres représentent la figure du char céleste, il s'ensuit qu'elles n'ont ni commencement ni fin; la première lettre de l'alphabet peut aussi figurer comme dernière, et inversement. Le procédé d' «athbasch115 » peut servir de moyen mnémonique à cette sentence. Le procédé d' «ath-basch » [...]
- מִתּוּשְׁבַּחְתָּא דָּא. וּבְגִין דָּא, אִיהִי סָמוּךְ לִצְלוֹתָא דִּמְיּוּשָׁב, כְּמָה דְּאוֹקִימְנָא.

בָּהּ שַׁעֲתָא כַּד שִׁירָתָא דְּיַמָּא אִתְּמַר, מִתְעַטְּרָא כְּנֶסֶת יִשְׂרָאֵל בְּהַהוּא כִּתְרָא, דְּזַמִּין קוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא לְאַעְטְּרָא לְמַלְכָּא מְשִׁיחָא, וְהַהוּא (ח' ע''ב) כִּתְרָא גְּלִיפָא מְחֻקָּקָא בִּשְׁמָהָן קַדִּישִׁין, כְּמָה דְּאִתְעַטָּר קוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא הַהוּא יוֹמָא דְּאַעְבָּרוּ יִשְׂרָאֵל יַת יַמָּא, וְאַטְבַּע לְכָל מַשְׁרְיָין דְּפַרְעֹה וּפָרָשׁוֹהִי. בְּגִין דָּא, בָּעֵי בַּר נָשׁ לְשַׁוָּואָה רְעוּתֵיהּ בְּהַאי שִׁירָתָא. וְכָל מַאן דְּזָכֵי לָהּ בְּהַאי עָלְמָא, (ס' ע''א) זָכֵי לְמֵחֱמֵי לְמַלְכָּא מְשִׁיחָא בְּתִקּוּנֵי הַהוּא כִּתְרָא, וּבַחֲגִירוּ דְּזַיְינֵיהּ, וְזַכֵּי לְשַׁבְּחָא הַאי שִׁירָתָא תַּמָּן, וְהָא אוּקִימְנָא מִלֵּי.

כֵּיוָן דְּמָטֵי בַּר נָשׁ לְיִשְׁתַּבַּח נָטִל קוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא הַהוּא כִּתְרָא, וְשַׁוֵּי לֵיהּ קָמֵיהּ, וּכְּנֶסֶת יִשְׂרָאֵל שְׁרִיאַת לְאִתְתַּקְנָא לְמֵיתֵי קָמֵי מַלְכָּא עִלָּאָה. וְאִצְטְרִיךְ לְאַכְלָלָא לָהּ, בְּתְלֵיסַר מְכִילָן דְּרַחֲמֵי עִלָּאֵי, דְּמִנְּהוֹן אִתְבָּרְכַת. וְאִינּוּן תְּלֵיסַר בּוּסְמִין עִלָּאִין, כְּמָה דְאַתְּ אָמֵר, (שיר השירים ד׳:י״ג-י״ד) נֵרְדְּ וְכַרְכּוֹם קָנֶה וְקִנָּמוֹן וְגוֹ', וְהָכָא אִינּוּן, שִׁיר, וּשְׁבָחָה, הַלֵּל, וְזִמְרָה, עוֹז, וּמֶמְשָׁלָה, נְצַח, גְּדוּלָה, וּגְּבוּרָה, תְּהִלָּה, וְתִפְאֶרֶת, קְדוּשָׁה. הָא תְּרֵיסָר. וּלְבָתַר לְחַבְּרָא לָהּ בַּהֲדַיְיהוּ, וְלוֹמַר וּמַלְכוּת, וַהֲווּ תְּלֵיסָר. בְּגִין דְּאִיהִי מִתְבָּרְכָא מִנַּיְיהוּ.

וְעַל דָּא אִצְטְרִיךְ, בְּשַׁעֲתָא דְּאִתְכְּלִילַת בֵּינַיְיהוּ, לְשַׁוָּואָה לִבָּא וּרְעוּתָא בְּהַאי, וְלָא לִישְׁתָּעֵי כְּלָל, דְּלָא לִפְסוֹק בֵּינַיְיהוּ. וְאִי פָּסִיק בֵּינַיְיהוּ, מִתְּחוֹת גַּדְפֵּי כְּרוּבְיָיא נָפִיק חַד שַׁלְהוֹבָא, וְקָארֵי בְּחֵילָא וְאָמַר, פְּלַנְיָא דִּי פָּסִיק גְּאוּתָא דְּקוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא, יִשְׁתְּצֵי וְיִתְפְּסַּק, דְּלָא יֶחמֵי גָּאוּתָא דְּמַלְכָּא קַדִּישָׁא, כְּמָה דְאַתְּ אָמֵר (ישעיהו כ״ו:י׳) וּבַל יִרְאֶה גֵּאוּת ה', בְּגִין דְּאִלֵּין תְּלֵיסָר אִינּוּן גֵּאוּת יְיָ' .

מִכָּאן וּלְהָלְאָה אֵל הַהוֹדָאוֹת כו', דָּא מַלְכָּא עִלָּאָה דִּשְׁלָמָא כֹּלָּא דִּילֵיהּ, בְּגִין דְּכָל הָנֵי שְׁבָחָן אִינּוּן לְגַבָּהּ דְּכְּנֶסֶת יִשְׂרָאֵל כַּד מִשְׁתַּבְּחָא בְּמַשִּׁרְיָיתָא דִּלְתַתָּא. כְּמָה דְאַתְּ אָמֵר שִׁיר הַשִּׁירִים אֲשֶׁר לִשְׁלֹמֹה, לְמַלְכָּא דִּשְׁלָמָא דִּילֵיהּ, מִתַּמָּן וּלְהָלְאָה, (ישעיהו מ״ה:ז׳) יוֹצֵר אוֹר וּבוֹרֵא חֹשֶׁךְ עוֹשֶׂה שָׁלוֹם וּבוֹרֵא אֶת הַכֹּל. וְהָא אִתְּעַרְנָא בֵּיהּ, וְאַתְּעֲרוּ חַבְרַיָּיא דְּהָנֵי אִינּוּן תִּיקּוּנִין דְּעָלְמָא עִלָּאָה. (אל אדון).

א''ל בָּרוּ''ךְ: תִּקּוּנֵי דְּעָלְמָא תַּתָּאָה, דְּאִינּוּן כ''ב אַתְוָון זְעִירִין, בְּגִין דְּאִית (בראשית ג' ע''ב) אַתְוָון רַבְרְבָן, וְאַתְוָון זְעִירִין. אַתְוָון זְעִירִין, מֵעָלְמָא תַּתָּאָה. אַתְוָון רַבְרְבָן, מֵהַהוּא עָלְמָא דְּאָתֵי.

בְּכֹלָּא אִינּוּן רַבְרְבָן, אִינּוּן רַבְרְבָן בְּגַרְמַיְיהוּ. כַּד (לא) אַתְיָין יְחִידָאִין אִינּוּן רַבְרְבָן (נ''א דכר ונוקבא פשיטן) דְּכַד לא פְּשִׁיטָן יַתִּיר, אִינּוּן אַתְיָין כָּל אָת וְאָת בִּרְתִּיכָא דְּחַזֵּי לֵיהּ, כְּגוֹן שְׁבָחָא דְּשַׁבָּת דְּאִינּוּן אַתְוָון דְּשֶׁבַח, אֵל אָדוֹן עַל כָּל הַמַּעֲשִׂים, בָּרוּךְ וּמְבוֹרָךְ בְּפִי כָּל נְשָׁמָה. אִלֵּין אַתְוָון בַּחֲמֵשׁ חֲמֵשׁ תֵּיבִין, דְּאִינּוּן חַמְשִׁין תַּרְעִין דְּעָלְמָא דְּאָתֵי.

תְּרֵין אַתְוָון אָחֲרָנִין דִּי בְּסוֹפָא: ש''ת. אִינּוּן בְּשִׁית שִׁית תֵּיבִין, דְּאִינּוּן שִׁית סִטְרִין דְּעָלְמָא דְּאָתֵי, וְנַפְקֵי מִתַּמָּן. כְּגוֹן: שֶׁבַח יִתְּנוּ לוֹ כָּל צְבָא מָרוֹם. תִּפְאֶרֶת וּגְדוּלָּה שְׂרָפִים וְאוֹפַנִּים וְחַיּוֹת הַקּוֹדֶשׁ.

אִלֵּין תְּרֵין אַתְוָון, בְּשִׁית שִׁית תְּרֵין אַתְוָון קַדְמָאֵי, בְּחָמֵשׁ חָמֵשׁ. כֻּלְּהוּ שְׁאָר אַתְוָון דִּי בְּאֶמְצָעִיתָא, כֻּלְּהוּ בְּאַרְבַּע אַרְבַּע, בְּגִין דְּאִינּוּן בְּרָזָא דִּרְתִיכָא עִלָּאָה, דְּאִינּוּן אַתְוָון קַדְמָאֵי וְאִינּוּן דִּבְסוֹפָא, אִינּוּן שְׁלִימוּ דִּכ''ב אַתְוָון, בְּגִין דְּאִית בְּהוּ כ''ב תֵּיבִין, לָקֳבֵל כ''ב אַתְוָון עִלָּאִין. אִשְׁתָּאֲרוּ תִּמְנֵיסָר אַתְוָון אַחֲרָנִין, דְּקָא סָלְקִין בִּרְתִּיכַיְיהוּ לְאַרְבַּע אַרְבַּע, לְשִׁבְעִין וּתְרֵין תֵּיבִין, דְּאִינּוּן רָזָא דִּשְׁמָא מְפֹרָשׁ, גְּלִיפָא קַדִּישָׁא דְּע''ב אַתְוָון, דְּקוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא מִתְעַטָּר בְּהוּ. וּשְׁמָא דָּא, אִיהוּ מְעַטְּרָא לִכְּנֶסֶת יִשְׂרָאֵל, וְסָלִיק בְּרָזָא דָּא, לְאִתְעַטְּרָא בְּהוּ גּוֹ שְׁלִיחוּתָא (דמאריה) דִּשְׁכִינְתָּא.

וְסִימָנִיךָ דְּאִלֵּין אַתְוָון, דְּקָא מִתְעַטְּרָן בִּשְׁבָחָא עִלָּאָה, דָּא קַדְמָאֵי וְסוֹפֵי, דְּסַלְּקִין בְּעִטְּרַיְיהוּ אִינּוּן א''ת ב''ש. אָלֶף בְּחָמֵשׁ. תָּי''ו בְּשִׁי''ת. בֵּית בְּחֲמֵשׁ. שִׁי''ן בְּשִׁית. בְּגִין כָּךְ רָזָא דְּא''ת ב''ש
(Ⅰ)
[132b]  
[...] , renferme le mystère de la couronne des trente-deux sentiers, du Nom sacré de quarante-deux lettres et de celui de soixante-douze lettres. Ce dernier Nom est le résumé du mystère dont les patriarches sont l'image : « côté droit », « côté gauche » et « milieu ». Cependant, ce Nom sacré n'est pas le plus élevé. Le plus élevé est celui composé de quarante-deux lettres, qui est le résumé du mystère dont les patriarches unis au roi David sont l'image. Ce Nom exprime la « Pensée suprême »; et c'est pourquoi la combinaison des lettres dont il se compose monte toujours et ne descend jamais116. Comme mnémonique de cette différence des deux noms mentionnés, on peut employer les deux mots «Sabbath » et jour de grand « Pardon117» (Kippour). Heureux le sort de celui qui connaît le mystère de ces Noms sacrés! Voilà pourquoi, le sabbat, on loue Dieu en l'invoquant par le nom de soixante-douze lettres, parce que c'est en ce jour que la Matrona, accompagnée de ses vierges dames d'honneur se présente devant le Roi suprême. Comme cette liturgie (El Baroukh) est également récitée par les anges, et comme elle est rédigée en hébreu, et non pas en chaldaïque, elle ne doit être récitée que par la communauté assemblée, et non pas par une seule personne. Comme mnémonique, peut servir la sentence118 aux termes de laquelle il faut réciter le Pentateuque deux fois en original et une fois en la version chaldaïque du Targoum119. C'est pour la même raison que la liturgie, destinée à sanctifier la Schekhina et toutes ses légions qui l'accompagnent auprès du Roi suprême, est récitée assis et non pas debout, parce qu'elle constitue la sanctification du monde d'en bas. [...]
- כְּלָלָא דְּכ''ב אַתְוָון, דְּאִינּוּן עֲטָּרָה דִּתְלָתִין וּתְרֵין שְׁבִילִין. (ס''א דשמא קדישא).

וְסִימָן דְּאִינּוּן אַתְוָון אָחֲרָנִין דְּסַלְּקִין בִּרְתִּיכַיְיהוּ, גַ''ר. שָׁארֵי בְּגִימֶ''ל, וְסִיֵּים בְּרֵי''שׁ, וְכֻלְּהוּ רָזָא דִּרְתִיכָא קַדִּישָׁא. א''ת ב''ש, רָזָא דִּשְׁמָא קַדִּישָׁא. ג''ר, רָזָא דִּרְתִיכָא קַדִּישָׁא, דְּסַלְּקָא לְע''ב, וְאִתְעָבִיד מִנַּיְיהוּ שְׁמָא קַדִּישָׁא, לְאִתְעַטְּרָא כְּנֶסֶת יִשְׂרָאֵל, מִגּוֹ רְתִיכָא עִלָּאָה. (דכתיב, (תהילים מ״ח:י׳-י״א) כשמך אלהים כן תהלתך)

וּבְגִין כַּךְ הַהוּא שְׁמָא דְּע''ב כְּלִילָא בְּרָזָא דַּאֲבָהָן, יְמִינָא וּשְׂמָאלָא וְאֶמְצָעִיתָא. וְאִיהִי מִתְעַטְּרָא בְּהוּ, לְמֶהוֵי שְׁמָא קַדִּישָׁא. וְלָאו שְׁמָא עִלָּאָה, כְּאִינּוּן שְׁמָהָן עִלָּאִין, דְּעָלְמָא עִלָּאָה, דְּאִתְאַחֲדָן לְעֵילָּא לְעֵילָּא. וְאַף עַל גַּב דְּהַאי שְׁמָא עִלָּאָה אִיהוּ, אֲבָל רָזָא דִּילֵיהּ, דָּוִד מַלְכָּא, דְּמִתְעַטְּרָא בַּאֲבָהָן.

שְׁמָא דְּמ''ב אַתְוָון רָזָא דִּילֵיהּ אֲבָהָן, דְּקָא (ויקרא ע''ט ע''א, ק''ח, רנ''ו ע''ב) מִתְעַטְּרָן בְּעָלְמָא עִלָּאָה. וְעָלְמָא עִלָּאָה בְּמַה דִּלְעֵילָּא. (ס''א וסלקא רזא לעילא לעילא, עד דאתעטרא באין סוף) וְעַל דָּא, סָלִיק וְלָא נָחִית, אִתְעַטָּר גּוֹ מַחֲשָׁבָה עִלָּאָה. זַכָּאָה חוּלָקָא דְּמַאן דְּיָדַע לֵיהּ, וְאִזְדְּהַר בֵּיהּ.

שְׁמָא דְּע''ב אַתְוָון, דָּוִד דְּקָא (בראשית ל''ג ע''ב, ר''ז ע''ב, רל''ד ע''ב, ויקרא ק''נ ע''ב) מִתְעַטְּרָא בַּאֲבָהָן, וְרָזָא דִּילֵיהּ סָלִיק וְנָחִית, כְּגַוְונָא דָּא מצפ''ץ, (מצפ''ץ) שְׁמָא דִּתְלֵיסַר מְכִילִין דְּרַחֲמֵי. אִינּוּן תְּרֵיסַר, רָזָא דִּרְתִּיכָא קַדִּישָׁא, דְּנָפִיק מֵחָד, דְּשַׁרְיָא עָלַיְיהוּ וּבְגִין כַּךְ (סליק ונחית, וכלהו סלקין ונחתין בר האי שמא דמ''ב דסליק ולא נחית ועל דא) שְׁמָא דְּע''ב סָלִיק וְנָחִית, סָלִיק מִסִּטְרָא דָּא, וְנָחִית מִסִּטְרָא דָּא. שְׁמָא דִּתְלֵיסַר מְכִילָן, סָלִיק מִסִּטְרָא דָּא, וְנָחִית מִסִּטְרָא דָּא, וְהַהוּא דְּנָחִית בְּגִין לְאַמְשָׁכָא טִיבוּ לְתַתָּא. וְעַל דָּא, א''ת ב''ש ג''ר ד''ק ה''ץ ו''פ ז''ע ח''ס ט''ן י''ם כ''ל. אַתְוָון קַדְמָאֵי סַלְּקִין בְּחוּשְׁבָּנָא, וְאַתְוָון אַחֲרָנִין נַחְתֵּי בְּחוּשְׁבָּנָא, בְּגִין לְאַמְשָׁכָא טִיבוּ דִּלְעֵילָּא לְתַתָּא.

שְׁמָא דְּמ''ב, אִיהוּ מִתְעַטְּרָא לִרְתִיכָא עִלָּאָה. שְׁמָא דְּע''ב, אִיהוּ מִתְעַטְּרָא לִרְתִיכָא תַּתָּאָה. זַכָּאָה חוּלָקֵיהּ מַאן דְּמִשְׁתַּדֵּל לְמִנְדַּע לְמָארֵיהּ, זַכָּאָה אִיהוּ בְּעָלְמָא דֵּין וּבְעָלְמָא דְּאָתֵי.

וּבְגִין כַּךְ, תּוּשְׁבַּחְתָּא דְּשַׁבָּת דְּקָא מְשַׁבְּחָא לְמַלְכָּא דִּשְׁלָמָא דִּילֵיהּ. מְשַׁבַּח לֵיהּ בִּשְׁמָא דְּע''ב, ובכ''ב תֵּיבִין, רָזָא דְּכ''ב אַתְוָון, בְּגִין דְּתִתְעַטֵּר בֵּיהּ לְסַלְּקָא לְעֵילָּא בְּתוּשְׁבַּחְתָּא דָּא. וְעַל דָּא, אֵל אָדוֹן, תּוּשְׁבַּחְתָּא דְּעָלְמָא דְּאָתֵי אִיהוּ, וּפְרִיחוּ (ס''א ופריכו) דִּרְתִיכָא קַדִּישָׁא עִלָּאָה, דְּמִתְעַטְּרָא לְסַלְּקָא לְעֵילָּא, וּפְרִיחוּ דִּכְנְסֶת יִשְׂרָאֵל, דְּמִתְעַטְּרָא לְסַלְּקָא גּוֹ רְתִיכָא עִלָּאָה.

א''ת ב''ש, סַלְּקִין (רס''א ע''א) וְנַחְתִּין, כְּמָה דְּאִתְּמַר. אֲמַר לֵיהּ ב''ם סַלְּקִין וְלָא נַחְתִּין, וְסִימָנִיךְ, דָּא שַׁבָּ''ת בִּלְחוֹדוֹי. וְדָא שַׁבָּ''ת וְיוֹם הַכִּפּוּרִים, דְּסַלְּקָא רָזָא לְעֵילָּא לְעֵילָּא, עַד דְּמִתְעַטְּרָא כֹּלָּא בְּאֵין סוֹף.

אֵל בָּרוּךְ, דָּא סִדּוּרָא דְּאַתְוָון זְעִירִין, וְתִקּוּנֵי כְּנֶסֶת יִשְׂרָאֵל בְּכָל יוֹמָא בִּצְלוֹתָא. וּבְגִין דְּאִינּוּן אַתְוָון זְעִירִין, לֵית (ר''ה ע''ב) רְוָוחָא בֵּינַיְיהוּ, וְאִינּוּן תִּקּוּנִי עוּלֵימָתָן דְּאַתְיָין עִם מַטְרוֹנִיתָא לְגַבֵּי מַלְכָּא עִלָּאָה.

קְדוּשָּׁא דָּא דְּקָא מְקַדְּשֵׁי מַלְאֲכֵי עִלָּאֵי, לָאו אִיהוּ בְּיָחִיד. וְהָא אוּקִימְנָא, כָּל קְדוּשָׁה דְּאִיהוּ בְּלָשׁוֹן הַקּוֹדֶשׁ, יָחִיד אָסִיר לֵיהּ לְמֵימַר. תַּרְגּוּם, לְעוֹלָם בְּיָחִיד, וְלָא בְּסַגִּיאִין, וְיָחִיד אִיהוּ תִּקּוּנָא דִּילֵיהּ וַדַּאי, וְלָא סַגִּיאִין. וְסִימָן לְרָזָא דָּא, שְׁנַיִם מִקְרָא וְאֶחָד תַּרְגּוּם. שְׁנַיִם לִישָׁנָא דְּסַגִּיאִין אִיהוּ, דְּוַדַּאי קְדוּשָׁה דְּלָשׁוֹן הַקּוֹדֶשׁ אָסִיר אִיהִי (קכ''ט) בְּיָחִיד. קְדוּשַׁת תַּרְגּוּם אָסִיר אִיהוּ בְּסַגִּיאִין, אֶלָּא בְּיָחִיד לְעוֹלָם. אֶחָד תַּרְגּוּם תָּנֵינָן, וְלָא תְּרֵין וְלָא יַתִּיר. תַּרְגּוּם אַתְיָא לְמִיעוּטָא, וְהָכִי אִצְטְרִיךְ. לָשׁוֹן הַקּוֹדֶשׁ אַתְיָא לִרְבוּיָיא, וְהָכִי אִצְטְרִיךְ. דְּמַעֲלִין בַּקּוֹדֶשׁ וְלא מוֹרִידִין. וּבְתַרְגּוּם מוֹרִידִין וְלֹא מַעֲלִין. אֶחָד תָּנִינָן, וְלָא יַתִּיר, וְלָא מַעֲלִין כְּלָל.

קְדוּשָּׁא דָּא, קְדוּשָׁתָא דְּאִתְקַדְּשַׁת שְׁכִינְתָּא, וְכָל אִינּוּן רְתִיכִין דִּילָהּ, לְאִתְתַקְּנָא לְגַבֵּי מַלְכָּא עִלָּאָה. וּבְגִין דְּאִיהִי קְדוּשַׁת עָלְמָא תַּתָּאָה, אִיהִי מְיוּשָׁב וְלָא בַּעֲמִידָה.
(Ⅰ)
[133a]  
[...] Par contre, l'autre liturgie qui constitue la sanctification du monde d'en haut est récitée debout. Voilà pourquoi l'une est récitée au milieu de la prière et par la communauté assemblée, parce qu'elle est plus sacrée et parce qu’elle est rédigée en langue sainte (hébraïque). Heureux le sort d'Israël qui, en sanctifiant le monde d'en haut, s'attache à ce même monde, ainsi qu'il est écrit120 : « Et vous vous êtes attachés au Seigneur votre Dieu, etc. » Il est écrit121: « Je sais maintenant que cet homme qui passe souvent chez nous est un homme de Dieu, un saint. »
Et L’Écriture ajoute : «Faisons lui une petite chambre, et mettons-y un petit lit, une table, un trône et un chandelier, afin que, lorsqu'il viendra nous voir, il demeure là. » Dans ce verset nous trouvons une allusion à l'ordre à suivre dans la prière. « Je sais maintenant... » signifie qu'il faut prier avec recueillement. « Un homme de Dieu, un saint... » désigne Celui qui est assis dans le monde supérieur sur son trône de gloire, Celui dont émane toute sainteté et qui sanctifie tous les mondes. «... Qui passe souvent chez nous» signifie : qui nous fait participer à la sainteté d'en haut, attendu qu'il n'y a de sainteté en haut qu'autant que celle-ci se trouve également en bas, ainsi qu'il est écrit122 : «Et je serai sanctifié parmi les enfants d'Israël. »
Puisqu'il en est ainsi. «faisons-lui une petite chambre », ce qui signifie : établissons une liturgie en l'honneur de la Schekhina appelée « Qir », ainsi qu'il est écrit123 : « Et Ézéchias tourna son visage vers le mur (qir). » L'Écriture désigne la Schekhina sous le nom de « Petit », parce qu'elle est humble, ainsi qu'il est écrit124: «Ville petite...» « Et mettons-y... », c'est-à-dire : instituons des louanges et des prières. « Un lit » désigne la prière du soir. « Une table » désigne le récit des sacrifices et des holocaustes et les cantiques de la prière du matin. « Un trône » désigne la récitation du « Schema » et les bénédictions qui le précèdent et qui le suivent. « Un chandelier » désigne la prière dite debout (amida) et la sanctification. Heureux l'homme qui récite ses prières chaque jour ! Dieu est son hôte. Il est heureux dans ce monde et dans le monde futur. Ces quatre objets mentionnés dans le verset sont les symboles des quatre parures dont la Schekhina s'orne, grâce à la « Communauté d'Israël», chaque jour, pour se présenter devant son Époux. « Le lit », c'est Jacob qui l'a préparé, de même qu'on dit que Jacob a institué la prière du soir. « La table » désigne David qui a composé des louanges ainsi qu'il est écrit125: « Tu prépares devant moi une table. » «Le trône » désigne Abraham, grâce au bien qu'il a fait et aux âmes qu'il a sauvées. Abraham est l'image de la Séphirâ Hésed, ainsi qu'il est dit126: «Et le trône se raffermit par Hésed. » « Le chandelier » désigne Isaac; car c'est lui qui a sanctifié Dieu devant l'univers, en s'offrant comme holocauste, et qui a allumé la Lampe céleste par cette sanctification. C'est pourquoi le
peuple sacré doit toujours dire les prières précitées et diriger ses pensées vers le Maître de la maison, afin qu'il soit parfait en haut et en bas. [...]
- קְדוּשָׁה אַחֲרָא דְּאַהֲדוּרֵי צְלוֹתָא, אִיהִי קְדוּשָׁתָא דְּעָלְמָא עִלָּאָה, וּבְגִין כַּךְ אִיהִי בַּעֲמִידָה, בְּגִין לְאַמְשָׁכָא לָהּ לְתַתָּא, וְכָל מִלּוֹי דְּעָלְמָא עִלָּאָה, אִיהוּ בַּעֲמִידָה וְלָא מְיוּשָׁב.

וּבְכָל הָנֵי קְדוּשְׁתֵי, יִשְׂרָאֵל מִתְקַדְּשֵׁי בְּהוּ לְתַתָּא. וְעַל דָּא יִשְׂרָאֵל מִתְקַדְּשֵׁי בִּקְדוּשָׁה דִּרְתִיכָא תַּתָּאָה מְיוּשָׁב. וּבִקְדוּשָּׁה דִּרְתִּיכָא עִלָּאָה מְעוּמָד. קְדוּשָׁה אַחֲרָא, אִיהִי (רס''א ע''ב) תּוֹסֶפֶת קְדוּשָׁה, בְּגִינֵי כַּךְ אִיהִי בָּתַר צְלוֹתָא. וּבְגִין דְּאִיהִי תּוֹסֶפֶת קְדוּשָׁה, עַל קְדוּשָׁן אַחֲרָנִין, אִיהִי לְבָתַר צְלוֹתָא. וּבְגִין דְּכָל חַד וְחַד בָּעֵי לְאַמְשָׁכָא עָלֵיהּ מֵהַהוּא תּוֹסֶפֶת, אִתְתָּקַּן לְכָל יָחִיד וְיָחִיד קְדוּשַׁת תַּרְגּוּם. וְאִי תֵּימָא הָא אִית בָּהּ קְדוּשַׁת לָשׁוֹן הַקֹּדֶשׁ. הַהוּא לַצִּבּוּר, לְאִתְקַדְּשָׁא כֻּלְּהוּ בִּכְלָל, בְּהַהוּא תּוֹסֶפֶת קְדוּשָׁה. וּבְגִין דְּיָחִיד לֵית לֵיהּ רְשׁוּת, לְאוֹמְרָהּ בְּלָשׁוֹן הַקֹּדֶשׁ, וּלְאִתְקַדְּשָׁא יְחִידָאי, אַתְקִינוּ לָהּ בְּלָשׁוֹן תַּרְגּוּם, וְאִיהוּ בְּיָחִיד, לְאִתְקַדְּשָׁא כָּל חַד וְחַד בְּהַהוּא תּוֹסֶפֶת, לְאַמְשָׁכָא עָלֵיהּ קְדוּשָׁה יַתִּיר. זַכָּאָה חוּלָקֵיהוֹן דְּיִשְׂרָאֵל, דְּקָא מִתְקַדְּשֵׁי בְּקִדּוּשֵׁי עִלָּאֵי, בְּגִין דְּאִינּוּן דְּבֵקִין לְעֵילָּא, דִּכְתִּיב, (דברים ד׳:ד׳) וְאַתֶּם הַדְּבֵקִים בַּיְיָ' אֱלהֵיכֶם חַיִּים כֻּלְכֶם הַיּוֹם.

כְּתִיב (מלכים ב ד׳:ט׳) הִנֵּה נָא יָדַעְתִּי כִּי אִישׁ אֱלהִים קָדוֹשׁ הוּא עוֹבֵר וְגוֹ', וּכְתִיב נַעֲשֶׂה נָא עֲלִיַּת קִיר קְטַנָּה וְגוֹ', בְּהַאי קְרָא אִית לָן סְמָךְ בְּעָלְמָא לְסִדּוּרָא דִּצְלוֹתָא. הִנֵּה נָא יָדַעְתִּי, דָּא אִיהוּ רְעוּתָא דְּאִצְטְרִיךְ בַּר נָשׁ לְשַׁוָּאָה בְּגַוִּיהּ בִּצְלוֹתָא. כִּי אִישׁ אֱלֹהִים קָדוֹשׁ הוּא, דָּא אִיהוּ עָלְמָא עִלָּאָה, דְּאִיהוּ יָתִיב עַל כּוּרְסֵי יְקָרֵיהּ, וְכָל קִדּוּשָׁאן נָפְקִין מִנֵּיהּ, וְאִיהוּ מְקַדֵּשׁ לְכֻלְּהוּ עָלְמִין. עוֹבֵר עָלֵינוּ תָּמִיד, מֵהַהוּא קְדוּשָׁה דְּאִיהוּ מְקַדֵּשׁ לְכָל עָלְמִין לְעֵילָּא, אִיהוּ מְקַדֵּשׁ לָן בְּהַאי עָלְמָא. דְּהָא לֵית קְדוּשָׁה לְעֵילָּא, אֶלָּא אִי אִית קְדוּשָּׁא לְתַתָּא, כְּמָה דְאַתְּ אָמֵר (ויקרא כ״ב:ל״ב) וְנִקְדַּשְׁתִּי בְּתוֹךְ בְּנֵי יִשְׂרָאֵל.

וְהוֹאִיל וְכַךְ הוּא, נַעֲשֶׂה נָא עֲלִיַּת קִיר קְטַנָּה, דָּא אִיהוּ סִדּוּרָא דְּתִקּוּנָא (ויחי רכ''ח ע''ב) דִּשְׁכִינְתָּא, דְּאִיהִי עֲלִיַּת קִיר, כְּמָה דְאַתְּ אָמֵר (ישעיהו ל״ח:ב׳) וַיַּסֵּב חִזְקִיָּהוּ פָּנָיו אֶל הַקִּיר. קְטַנָּה: בְּגִין דְּאִיהִי זְעֵירָא, כְּמָה דְאַתְּ אָמֵר (קהלת ט׳:י״ד) עִיר קְטַנָּה. וְנָשִׂים לוֹ שָׁם בְּתִקּוּנָא דָּא דְּאֲנָן מְתַקְּנִין, וּבְסִדּוּרָא דִּילָן בְּשִׁירִין וְתוּשְׁבָּחָן וּבִצְלוֹתָא, (ובתקונא דא) אֲנָן מְתַקְּנִין לְגַבֵּיהּ, לְנַיְיחָא דִּילֵיהּ. מִטָּה וְשֻׁלְחָן וְכִסֵּא וּמְנוֹרָה. אַרְבַּע אִלֵּין, כֻּלְּהוּ בִּשְׁכִינְתָּא אִינּוּן. וְאִיהִי (כלא) בְּכָל תִּקּוּנִין אִלֵּין מִתְתַּקְּנָן, לְגַבֵּי עָלְמָא עִלָּאָה בְּסִדּוּרָא דְּאֲנָן מְסַדְּרִין.

בְּסִדּוּרָא דִּצְלוֹתָא דְּעַרְבִית, וּבְתִקּוּנָא דִּילֵיהּ, הָא מִטָּה. בְּסִדּוּרָא דְּאִינּוּן קָרְבָּנִין וְעִלָּוָון, דְּאֲנָן מְסַדְּרִין בְּצַפְרָא וְאִינּוּן שִׁירִין וְתוּשְׁבְּחָן, הָא שֻׁלְחָן. וּבְהַהוּא סִדּוּרָא דִּצְלוֹתָא דִּמְיּוּשָׁב, וּבְתִקּוּנָא דִּקְרִיאַת שְׁמַע, בְּהַהוּא יִחוּדָא דְּאֲנָן מְתַקְּנִין הָא כִּסֵּא. בְּהַהוּא סִדּוּרָא דִּצְלוֹתָא דִּמְעוּמָד, וּבְאִינּוּן קְדוּשָׁאן, וְתוֹסֶפֶת קְדוּשָׁה, וּבִרְכָּאן, דְּאֲנָן מְסַדְּרִין (לה) הָא מְנוֹרָה.

זַכָּאָה אִיהוּ בַּר נָשׁ, דְּדָא שַׁוֵּי בִּרְעוּתֵיהּ, לְאַשְׁלָמָא לְגַבֵּי מָארֵיהּ בְּכָל יוֹמָא, וּלְאַתְקְנָא הַאי עֲלִיַּת קִיר קְטַנָּה, לְגַבֵּי מָארֵיהּ בְּהָנֵי תִּקּוּנִין. כְּדֵין וַדַּאי קוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא יְהֵא אוּשְׁפִּיזֵיהּ בְּכָל יוֹמָא. זַכָּאָה אִיהוּ בְּהַאי עָלְמָא, וְזַכָּאָה אִיהוּ בְּעָלְמָא דְּאָתֵי. בְּגִין דְּאִלֵּין אַרְבַּע, אִינּוּן תִּקּוּנֵי דִּשְׁכִינְתָּא, לְאִתְתַּקְנָא לְגַבֵּי בַּעְלָהּ. בְּאַרְבַּע תִּקּוּנִין אִלֵּין, אִתְתַּקְנָת בִּשְׁפִירָהָא, בְּחֶדְוָוהָא, בְּחֶזְוָוהָא, עַל יְדֵי דְּעַמָּא קַדִּישָׁא בְּכָל יוֹמָא.

מִטָּה אִתְיְהִיבַת לֵיהּ לְיַעֲקֹב לְאִתְתַּקְּנָא, וְעַל דָּא יַעֲקֹב אַתְקִין צְלוֹתָא דְּעַרְבִית. שֻׁלְחָן אַתְקִין דָּוִד מַלְכָּא, בְּאִינוּן שִׁירִין וְתוּשְׁבְּחָן דְּאִיהוּ אַתְקִין, כְּמָה דְאַתְּ אָמֵר (תהילים כ״ג:ה׳) תַּעֲרֹךְ לְפָנַי שֻׁלְחָן נְגֶד צוֹרְרָי. כִּסֵּא אַתְקִין אַבְרָהָם, בְּאִתְקַשְּׁרוּתָא דִּילֵיהּ, דְּעָבִיד טִיבוּ וּשְׁלִימוּ דְּנִשְׁמָתִין לְכָל בְּנֵי עָלְמָא, וְלֵית תִּקּוּנָא דְּכִסֵּא, אֶלָּא בְּחֶסֶד דְּאַבְרָהָם, כְּמָה דְאַתְּ אָמֵר (ישעיהו ט״ז:ה׳) וְהוּכַן בַּחֶסֶד כִּסֵּא. מְנוֹרָה
(Ⅰ)
[133b]  
[...] Au moment où Israël proclame l'unité de Dieu, une lumière sort du monde caché d'en haut, c'est-à-dire qu'une lumière se dégage de ce monde et vient frapper la lumière originelle, laquelle se sépare alors en soixante-dix lumières qui constituent les soixante-dix branches de l'«Arbre de Vie »127. Cet « Arbre » répand aussi des odeurs et des parfums servant à préparer la Matrona à se présenter sous le dais nuptial de son Époux. Tous les membres constituant la hiérarchie céleste s'unissent ensuite en un seul corps indivisible, animés du désir de contempler la Gloire de Dieu. L'Epoux fait alors entrer la Matrona sous le dais nuptial et s'unit à elle. Tel est le sens des paroles128 : « Écoute Israël », ce qui veut dire : prépare-toi, car l'Époux vient te recevoir. L'Écriture129 ajoute : « Jéhovah Elohénou Jéhovah est Un », ce qui signifie que tous les membres s'unissent pour ne former qu'une unité. Ces paroles désignent également les six directions.
Et c'est pour cette raison qu'après la récitation de ce verset on récite à voix basse la formule130: « Béni soit le nom glorieux de son règne en toute éternité. » Au moment de l'union de l'Époux avec sa Matrona, une voix retentit du côté sud qui fait entendre ces paroles : Réveillez-vous, légions et armées célestes; c'est le moment où se manifeste l'amour de votre Maître. Un chef supérieur du nom de « Bonal », préposé à la garde de nombreuses légions, se présente alors portant dans ses mains les quatre clefs des quatre directions du monde. Une de ces clefs porte la marque de la lettre Yod, l'autre, celle de la lettre Hé et la troisième porte la marque de la lettre Vav. Ces clefs, il les pose au pied de l' « Arbre de Vie», et là elles s'unissent et ne forment ensemble qu'une seule. Quand l'union est faite, la quatrième clef, qui est le résumé des trois autres, vient s'y joindre. Tel est le sens des mots: « Jéhovah Élohénou Jéhovah est Un. » «Jéhovah » correspond à la lettre Yod qui forme le commencement du Nom sacré. « Elohénou », c'est le mystère du Hé suprême, deuxième lettre du Nom sacré. Le deuxiéme « Jéhovah » correspond à la lettre Vav du Nom sacré qui unit les deux autres. Ainsi la lettre Vav, qui émane de la Source céleste et du Palais intérieur, hérite du Père et de la Mère131. C'est alors que la Matrona est introduite auprès de son Époux ; et les biens se répandent dans tout l'univers; car tous les membres se sont réunis au point de ne former qu'une unité. L'introduction de la Matrona a lieu secrètement; et c'est pourquoi la formule récitée à cette occasion132 doit avoir lieu à voix basse, afin qu'aucun « étranger » ne participe à cette joie céleste. Tel est le sens des paroles de l'Écriture133 : « Qu'aucun étranger ne participe à sa joie. » De même que l'union en haut s'opère dans les six directions, de même la proclamation de cette union ici-bas se fait par la récitation des formules composées de six mots, de manière que ce nombre se retrouve également [...]
- אַתְקִין יִצְחָק, דְּאַקְדִּישׁ שְׁמָא דְּקוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא לְעֵינֵיהוֹן דְּכָל עָלְמָא, וְנָהִיר נְהִירוּ דְּבוּצִינָא עִלָּאָה בְּהַהִיא קְדוּשָׁה. בְּגִינֵי כַּךְ, צְרִיכִין עַמָּא קַדִּישָׁא, לוֹמַר תָּדִיר וּלְשַׁוָּאָה רְעוּתְהוֹן, לְסַדְּרָא לְגַבֵּי עָלְמָא עִלָּאָה, דְּאִיהוּ מָארֵיהּ דְּבֵיתָא, אִישׁ הָאֱלֹהִים, מִטָּה וְשֻׁלְחָן וְכִסֵּא וּמְנוֹרָה, לְמֶהֱוֵי שְׁלִימוּ בְּכָל יוֹמָא, עֵילָּא וְתַתָּא. (ד''א כאן חסר) בְּשַׁעֲתָא דְּקָא מְיַחֲדֵי יִשְׂרָאֵל, יִחוּדָא דְרָזָא דִּשְׁמַע יִשְׂרָאֵל, בִּרְעוּתָא שְׁלִים, כְּדֵין נַפְקֵי מִגּוֹ סְתִימוּ דְּעָלְמָא עִלָּאָה, חַד נְהִירוּ, וְהַהוּא נְהִירוּ בָּטַשׁ גּוֹ בּוּצִינָא דְּקַרְדִּינוּתָא, וְאִתְפְּלַג לְע' נְהוֹרִין, וְאִינּוּן ע' נְהוֹרִין, בְּע' עַנְפִין דְּאִילָנָא דְּחַיֵּי.

כְּדֵין, הַהוּא אִילָנָא סָלִיק רֵיחִין וּבוּסְמִין, וְכָל אִילָנִי דְּגִנְתָּא דְּעֵדֶן, כֻּלְּהוּ סַלְּקִין רֵיחִין, וּמְשַׁבְּחָן לְמָארֵיהוֹן, דְּהָא כְּדֵין אִתְתַּקְּנַת מַטְרוֹנִיתָא, לְאַעֲלָא לַחוּפָּה בַּהֲדֵי בַּעְלָהּ, כָל אִינּוּן שַׁיְיפִין עִלָּאִין, כֻּלְּהוּ מִתְחַבְּרָן בְּתִיאוּבְתָּא חֲדָא, וּבִרְעוּתָא חֲדָא, לְמֶהֱוֵי חַד בְּלָא פִּרוּדָא כְּלָל. וּכְדֵין בַּעְלָהּ אִתְתָּקַּן לְגַבָּהָא לְאַעֲלָא לַחוּפָּה בְּיִחוּדָא חַד, לְאִתְיַיחֲדָא בְּמַטְרוֹנִיתָא.

וְעַל דָּא אֲנָן מִתְּעַרֵי לֵיהּ, וְאַמְרִינָן (דברים ו) שְׁמַע יִשְׂרָאֵל, אַתְקִין גַּרְמָךְ, הָא בַּעְלִיךְ יֵיתֵי לְגַבִּיךְ בְּתִקּוּנוֹי, זַמִּין לָקֳבְלָךְ. יְיָ' אֱלֹהֵינוּ יְיָ' אֶחָד, בְּיִחוּדָא חֲדָא, בִּרְעוּתָא חֲדָא, בְּלֹא פִּרוּדָא, דְּכָל אִינּוּן שַׁיְיפִין כֻּלְּהוּ אִתְעָבִידוּ חַד, וְעַיְילִין בְּחַד תִּיאוּבְתָּא.

כֵּיוָן דְּאַמְרֵי יִשְׂרָאֵל יְיָ' אֶחָד בְּאִתְעָרוּתָא דְּשִׁית סִטְרִין, כְּדֵין כָּל אִינּוּן שִׁית סִטְרִין, אִתְעָבִידוּ חַד וְעָאלִין בְּחַד תִּיאוּבְתָּא, וְרָזָא דָּא ו' חַד פְּשִׁיטוּ בִּלְחוֹדוֹי, בְּלֹא דְּבֵקוּתָא אַחֲרָא לְגַבֵּיהּ, אֶלָּא אִיהוּ בִּלְחוֹדוֹי פָּשִׁיט מִכֹּלָּא, וְאִיהוּ חַד.

בְּהַהִיא שַׁעֲתָא, מַטְרוֹנִיתָא מִתְתַּקְּנָא וּמִתְקַשְּׁטָא, וְעַיְילִין לָהּ שַׁמָּשָׁהָא בִּלְחִישׁוּ סַגִּי, לְגַבֵּי בַּעְלָהּ, וְאַמְרֵי בָּרוּךְ שֵׁם כְּבוֹד מַלְכוּתוֹ לְעוֹלָם וָעֶד. דָּא אִיהוּ בִּלְחִישׁוּ, דְּהָכִי אִצְטְרִיךְ לְאַעֲלָא לָהּ לְגַבֵּי בַּעְלָהּ. זַכָּאָה עַמָּא דְּיַדְעֵי דָּא, וּמְסַדְּרֵי סִדּוּרָא עִלָּאָה דִּמְהֵימְנוּתָא.

בְּהַהִיא שַׁעֲתָא דְּאִתְחַבְּרוּ בַּעְלָהּ וּמַטְרוֹנִיתָא כַּחֲדָא, כְּדֵין כָּרוֹזָא נָפִיק מִסִּטְרָא דְּדָרוֹם, אִתְעָרוּ חֵילִין וּמַשְׁרְיָין דְּגַלֵּי רְחִימוּתָא לְגַבֵּי מָארִיכוֹן.

כְּדֵין אִתְּעַר חַד מְמָנָא עִלָּאָה, (קכ''ז ע''א) בּוּאֵ''ל שְׁמֵיהּ, רַב מַשְׁרְיָין, וּבִידֵיהּ אַרְבַּע מַפְתְּחָן, דְּנָטִיל מְד' סִטְרֵי עָלְמָא, וְחַד מַפְתְּחָא אִתְרְשִׁים בְּאָת י', וּמַפְתְּחָא אַחֲרָא אִתְרְשִׁים בְּאָת ה'. וְחַד מַפְתְּחָא אִתְרְשִׁים בְּאָת ו'. (מפתחא אחרא אתרשים באת ה') וְאָנַח לְהוּ תְּחוֹת אִילָנָא דְּחַיֵּי. אִינּוּן תְּלַת מַפְתְּחָן, דְּאִתְרְשִׁימוּ בִּתְלַת אַתְוָון אִלֵּין, אִתְעָבִידוּ חַד. כֵּיוָן דְּאִתְעָבֵידוּ חַד, הַהוּא מַפְתְּחָא אַחֲרָא, סָלִיק וְקָאִים וְאִתְחֲבָּר בְּהַהוּא אַחֲרָא כְּלָלָא דִּתְלַת, וְכָל אִינּוּן מַשְׁרְיָין וְחַיָּילִין עַיְילִין לְאִינוּן תְּרֵין מַפְתְּחָן גּוֹ גִּנְתָּא וְכֻלְּהוּ מְיַחֲדֵי כְּגַוְונָא דִּלְתַתָּא.

יְהוָֹ''ה: דָּא רְשִׁימוּ דְּאָת י', רֵישָׁא עִלָּאָה דְּבִשְׁמָא קַדִּישָׁא. אֱלֹהֵינוּ: דָּא אִיהוּ רָזָא דִּרְשִׁימוּ דְּאָת ה' עִלָּאָה, אָת תִּנְיָינָא דְּבִשְׁמָא קַדִּישָׁא. יְדוָֹ''ד: דָּא מְשִׁיכוּ דְּאִתְמְשַׁךְ לְתַתָּא, בְּרָזָא דִּרְשִׁימוּ דְּאָת ו', דְּאִינּוּן תְּרֵין אַתְוָון אִתְמְשָׁכוּ לְמֶהֱוֵי בַּאֲתָר דָּא, וְאִיהוּ אֶחָד. כָּל הָנֵי תְּלָתָא אִינּוּן חַד, בְּיִחוּדָא חַד.

כֵּיוָן דְּכָל דָּא אִתְעָבִיד חַד בְּיִחוּדָא חַד, וְאִשְׁתְּאַר כֹּלָּא בְּרָזָא דְּאָת ו' שְׁלִים, מֵרֵישָׁא דְּמַבּוּעָא, וּמֵהֵיכָלָא פְּנִימָאָה, וְיָרִית לְאַבָּא וְאִימָּא, כְּדֵין עַיְילִין לְמַטְרוֹנִיתָא בַּהֲדֵיהּ, דְּהָא הַשְׁתָּא אִיהוּ שְׁלִים בְּכָל טִיבוּ עִלָּאָה, וְיָכִיל לְאַתְזְנָא לָהּ, וּלְמֵיהַב לָהּ מְזוֹנָא וְסִפּוּקָא כַּדְקָא יֵאוֹת. וְכָל אִינּוּן שַׁיְיפִין דִּילֵיהּ כֻּלְּהוּ חַד. כְּדֵין עַיְילִין לָהּ לְגַבֵּיהּ, בִּלְחִישׁוּ. אֲמַאי בִּלְחִישׁוּ. בְּגִין דְּלָא יִתְעָרַב זָר בְּהַהִיא חֶדְוָה, כְּמָה דְאַתְּ אָמֵר (משלי י״ד:י׳) וּבְשִׂמְחָתוֹ לא יִתְעָרַב זָר.

כֵּיוָן דְּאִיהוּ אִתְיָחַד לְעֵילָּא בְּשִׁית סִטְרִין. אוּף הָכִי אִיהִי אִתְיַחֲדַת לְתַתָּא בְּשִׁית סִטְרִין אָחֲרָנִין. בְּגִין לְמֶהוֵי
(Ⅰ)
[134a]  
[...] en haut et en bas, ainsi qu'il est écrit134 : « Jéhovah sera Un, et son Nom sera Un. » C'est pour cette raison que le verset : « Écoute, Israël », aussi bien que la formule : « Béni soit le nom glorieux, etc. » sont composés de six mots. Le mot « vaed » est l'équivalent du mot « ehad » (un), puisque, à l'aide de certaines combinaisons, les lettres composant l'un peuvent se transformer en celles composant l'autre. Les lettres exprimant le Principe mâle135 ne sont point susceptibles de transformation, tandis que celles exprimant le Principe femelle peuvent, à l'aide de certaines combinaisons, être changées contre d'autres; et c'est en cela qu'on reconnaît la supériorité du Principe mâle sur le Principe femelle.
Et pour quelle raison l'Écriture s'exprime-t-elle parfois obscurément en changeant les lettres d'un mot contre d'autres ? C'est pour éviter le « mauvais œil », c'est-à-dire pour éviter la jalousie du démon et pour l'empêcher de saisir le sens mystérieux de certains passages de l’Ecriture. C'est pour la même raison que la proclamation de l'union de l'Époux avec sa Matrona se fait à voix basse, afin que l' « autre côté » ne s'en aperçoive pas. Mais dans les temps futurs où le démon disparaîtra de ce monde, les mystères ne seront plus nécessaires; ce qu'on fait maintenant en cachette sera fait ouvertement, et les mystères cachés sous les paroles obscures de l'Écriture apparaîtront aux yeux de tout le monde. Tel est le sens des paroles de l'Écriture136: « En ce jour-là, Jéhovah sera Un et son nom sera Un. »
Aussi, actuellement, la Matrona n'est introduite sous le dais nuptial que pour contempler pendant un instant la gloire du Roi. Tandis que, dans les temps futurs, l'union sera constante et parfaite, ainsi qu'il est écrit137: « Sortez et voyez, filles de Sion, le roi Salomon. » Comme la joie se répand dans le monde céleste pendant le temps que la Matrona se tient près de son Epoux, on a établi de réciter à cet instant les passages de l'Écriture138 : « Et tu aimeras le Seigneur ton Dieu, etc. », et139: «Si tu écoutes la voix, etc. » Lorsque Jacob s'apprêtait à bénir ses enfants, il appréhendait d'avoir mis au monde un enfant indigne. Mais quand il se fut convaincu que l' « autre côté » n'avait pas eu de prise sur son lit nuptial, il s'écria : « Béni soit le nom glorieux de son règne en toute éternité. » Remarquez que Jacob et ses fils étaient l'image de la Matrona. Il voulait révéler à ses fils la fin du monde. Nous entendons par «Fin du monde» la « Fin du côté droit»; c'est la fin à partir de laquelle va commencer le règne sacré qui constitue le mystère de la foi, le mystère du règne sacré. Car il y a une autre « Fin »140 désignée sous le nom de « Fin des jours»; [...]
- אֶחָד לְעֵילָּא, וְאֶחָד לְתַתָּא, כְּמָה דְאַתְּ אָמֵר (זכריה י״ד:ט׳) יִהְיֶה יְיָ' אֶחָד וּשְׁמוֹ אֶחָד. אֶחָד לְעֵילָּא בְּשִׁית סִטְרִין, דִּכְתִּיב, (דברים ו׳:ד׳) שְׁמַע יִשְׂרָאֵל יְיָ' אֱלהֵינוּ יְיָ' אֶחָד. הָא שִׁית תֵּיבִין, לָקֳבֵל שִׁית סִטְרִין. אֶחָד לְתַתָּא בְּשִׁית סִטְרִין, (הדא הוא דכתיב) בָּרוּךְ שֵׁם כְּבוֹד מַלְכוּתוֹ לְעוֹלָם וָעֶד, הָא שִׁית סִטְרִין אָחֲרָנִין בְּשִׁית תֵּיבִין. יְיָ' אֶחָד לְעֵילָּא, וּשְׁמוֹ אֶחָד לְתַתָּא.

וְאִי תֵּימָא, הָא כְּתִיב אֶחָד לְעֵילָּא, וּלְתַתָּא לָא כְּתִיב אֶחָד. וָעֶד הוּא אֶחָד, בְּחִלּוּפֵי אַתְוָון. אַתְוָון דִּדְכוּרָא לָא מִתְחַלְּפֵי, אַתְוָון דְּנוּקְבָּא מִתְחַלְּפֵי, דְּהָא שְׁבָחָא דִּדְכוּרָא עַל נוּקְבָּא. וּבְגִין דְּלָא תִּשְׁלוֹט עַיִן הָרָע, אֲנָן מְחַלְּפֵי אַתְוָון, דְּלָא אַמְרֵינָן אֶחָד בְּאִתְגַּלְיָיא. וּבְזִמְנָא דְּאָתֵי, דְּיִתְעֲבָר עַיִן הָרָע מֵעָלְמָא, וְלָא תִּשְׁלוֹט, (בהדה) כְּדֵין יִתְקְרֵי אֶחָד בְּאִתְגַּלְיָיא. בְּגִין דְּהַשְׁתָּא דְּהַהוּא סִטְרָא אַחֲרָא אִתְדָּבַּק בַּהֲדָהּ, לָאו אִיהִי אֶחָד, אֶלָּא דַּאֲנָן מְיַחֲדִין לָהּ בִּלְחִישׁוּ, בְּרָזָא דְּאַתְוָון אָחֲרָנִין, וְאַמְרִי וָעֶד.

אֲבָל בְּזִמְנָא דְּאָתֵי, דְּיִתְפְּרַשׁ הַהוּא סִטְרָא מִינָהּ, וְיִתְעֲבָר מֵעָלְמָא, כְּדֵין יִתְקְרֵי אֶחָד וַדַּאי, דְּלָא יְהֵא בַּהֲדָהּ שׁוּתָּפוּ וּדְבִיקוּ אַחֲרָא, כְּמָה דְאַתְּ אָמֵר (זכריה י״ד:ט׳) בַּיּוֹם הַהוּא יִהְיֶה יְיָ' אֶחָד וּשְׁמוֹ אֶחָד, בְּאִתְגַּלְיָא בְּהֶדְיָא, וְלָא בִּלְחִישׁוּ, וְלָא בְּרָזָא.

וְעַל דָּא, אֲנָן מְיַחֲדִין לָהּ מֵהַהוּא סִטְרָא אַחֲרָא, כְּמַאן דְּזַמִּין לְאַחֲרָא לְמֶיהֱוֵי סָהִיד דִּילֵיהּ. בְּגִין דְּדָא אִיהוּ סָהִיד דִּילָן, וְסִטְרָא אַחֲרָא לָאו אִיהוּ סָהֲדָא לְגַבָּן. וּכְדֵין אִיהִי אִתְפְּרִישַׁת מֵהַהוּא סִטְרָא. כֵּיוָן דְּאָתַת, אֲנָן מַעֲלִין לָהּ לַחוּפָּה לְגַבֵּי בַּעְלָהּ, מַלְכָּא עִלָּאָה, בְּכָל רְעוּתָא וְכַוָּונָא דְּלִבָּא, וְעַל דָּא אִיהוּ אֶחָד.

בְּשַׁעֲתָא דְּאִיהִי אָתַת בְּעוּלֵימְתָהָא, וּבָעָאת לְאִתְפָּרְשָׁא מִסִּטְרָא אַחֲרָא, לָא אָתַת, אֶלָּא כְּמַאן דְּאִזְדַּמְּנַת לְמֵחמֵי בִּיקָרָא דְּמַלְכָּא וְלָא יַתִּיר, וְהָכִי מַכְרִיזֵי דְּיִזְדַּמְּנוּן לְמֵחמֵי בִּיקָרָא דְּמַלְכָּא. כְּמָה דְאַתְּ אָמֵר (שיר השירים ג׳:י״א) צְאֶנָה וּרְאֶינָה בְּנוֹת צִיּוֹן בַּמֶּלֶךְ שְׁלֹמֹה, פּוּקוּ לְמֵחמֵי בִּיקָרָא דְּמַלְכָּא, כְּדֵין סִטְרָא אַחֲרָא לָא נִיחָא לֵיהּ לְמֵחֱמֵי, וְאִתְפְּרַשׁ מִינָהּ. כֵּיוָן דְּאָתַת. כָּל אִינּוּן שַׁמָּשָׁהָא, עַיְילִין לָהּ לַחוּפָּה בַּהֲדֵי מַלְכָּא עִלָּאָה, בִּלְחִישׁוּ בְּרָזָא. דְּאִלְמָלֵא לָאו הָכִי, לָא יִתְפְּרַשׁ מִינָהּ הַהוּא סִטְרָא אַחֲרָא וְיִתְעַרֶב חֶדְוָותָא. אֲבָל בְּזִמְנָא דְּאָתֵי, דְּיִתְפְּרַשׁ מִינָהּ הַהִיא סִטְרָא אַחֲרָא, כְּדֵין בַּיּוֹם הַהוּא יִהְיֶה יְיָ' אֶחָד וּשְׁמוֹ אֶחָד.

כֵּיוָן דְּעָאלָת לַחוּפָּה, וְאִיהִי בַּהֲדֵי מַלְכָּא. עִלָּאָה, כְּדֵין אֲנָן מִתְעָרֵי חֶדְוָה דִּימִינָא וּשְׂמָאלָא, כְּמָה דְאַתְּ אָמֵר (דברים ו׳:ה׳) וְאָהַבְתָּ אֶת יְיָ' אֱלֹהֶיךָ בְּכָל לְבָבְךָ וְגוֹ'. וְהָיָה אִם שָׁמוֹעַ וְגוֹ'. בְּלָא דְּחִילוּ כְּלָל, דְּהָא סִטְרָא אַחֲרָא לָא יִתְקָרַב תַּמָּן, וְלֵית לֵיהּ רְשׁוּ.

כַּלָּה, כָּל זִמְנָא דְּבָעָאן לְאַעֲלָא לָהּ לְגַבֵּי מַלְכָּא, לְחֶדְוָה דְּשִׁמּוּשָׁא, אִצְטְרִיךְ בִּלְחִישׁוּ בְּרָזָא, בְּגִין דְּלָא יִשְׁתְּכַח בְּרַגְלֵי (בר נש דגלי) צַעֲדָהָא, רֶמֶז דְּסִטְרָא בִּישָׁא, וְלָא יִתְדָּבַק בַּהֲדָהּ, וְלָא יִשְׁתְּכְּחוּן בְּבָנֵי, רֶמֶז פִּסוּל כְּלַל.

וְהָכִי אָמַר יַעֲקֹב לִבְנוֹי, שֶׁמָּא חַס וְשָׁלוֹם אֵירַע פִּסוּל (בזרעאי) בְּעַרְסִי, כְּדֵין אִינּוּן אָמְרוּ, כְּמָה דְּלֵית בְּלִבָּךְ אֶלָּא אֶחָד, כַּךְ וְכוּ' לֵית לָן דְּבִיקוּ בְּסִטְרָא אַחֲרָא כְּלָל, דְּהָא פְּרִישָׁא הֲוָה מֵעַרְסָךְ, וַאֲנָן בְּיִחוּדָא לְגַבֵּי מַלְכָּא עִלָּאָה, וְלֵית לָן דְּבִיקוּ כְּלָל בְּסִטְרָא אַחֲרָא, דְּהָא בִּפְרִישׁוּ מִסִּטְרָא אַחֲרָא (נ''א הוינן ברעו) הֲוָה רְעוּתָא וּמַחֲשַׁבְתָּא דִּילָן.

כֵּיוָן דְּיָדַע דְּסִטְרָא אַחֲרָא לָא אִתְדָּבַּק תַּמָּן כְּלָל כְּדֵין עָאלַת אִתְּתָא, לְגַבֵּי בַּעְלָהּ בִּלְחִישׁוּ, בְּרָזָא דְּיִחוּדָא דְּשִׁית סִטְרִין. פָּתַח וְאָמַר, בָּרוּךְ שֵׁם כְּבוֹד מַלְכוּתוֹ לְעוֹלָם וָעֶד דְּהָא אִיהִי בְּרָזָא דְּאֶחָד, בְּעוּלֵימְתָהָא, בְּלָא עִרְבּוּבָא כְּלָל וְלָא שׁוּתָּפוּ דְּסִטְרָא אַחֲרָא.

וְתָא חֲזִי, בְּהַהִיא שַׁעֲתָא, יַעֲקֹב וּבְנוֹי הֲווֹ בְּדִיּוּקְנָא עִלָּאָה לְתַתָּא בַּהֲדֵי שְׁכִינְתָּא. יַעֲקֹב הֲוָה בְּרָזָא דְּשִׁית סִטְרִין דְּעָלְמָא עִלָּאָה, בְּרָזָא חַד. בְּנוֹי הֲווֹ בְּדִיּוּקְנָא דְּשִׁית סִטְרִין דְּעָלְמָא תַּתָּאָה. וְאִיהוּ בָּעָא לְגַלָּאָה לוֹן הַהוּא קֵץ, כְּמָה דְּאוֹקִימְנָא, דְּאִית קֵץ וְאִית קֵץ, אִית (קכ''א ע''א) קֵץ הַיָּמִין, וְאִית קֵץ הַיָּמִים. קֵץ הַיָּמִין: דָּא מַלְכוּת קַדִּישָׁא רָזָא דִּמְהֵימְנוּתָא רָזָא דְּמַלְכוּ דִּשְׁמַיָּא. קֵץ
(Ⅰ)
[134b]  
[...] c'est la fin du règne coupable qui constitue le mystère de l' « autre côté appelé « Fin de toute chair ». Lorsque Jacob vit que la Schekhina s'était séparée de lui141, il comprit qu'il ne devait pas révéler à ses fils le mystère de la fin. Pour convaincre Jacob de leur foi, ses enfants lui dirent : De même que, dans ton cœur, il n'y a qu'un seul Dieu (car tu as pénétré le mystère du monde suprême), de même dans notre cœur il n'y a qu'un seul Dieu. Le cœur de Jacob correspond au mystère du monde suprême, le cœur de ses enfants correspond au mystère d'ici-bas. C’est pourquoi nous devons unir dans le mot « ehad » le monde d'en haut au monde d'en bas. Heureux le sort de l'homme qui sait conformer sa prière ici-bas à l'union qui s'opère dans le monde d'en haut! Rab Hammenouna le Vieillard dit : Le mystère de l'union céleste sera un jour révélé à tout le monde et chacun le proclamera sans crainte devant l'Ancien des temps. Ensuit ceux qui sont jugés dignes d'apporter l'offrande dont ite il commença à parler ainsi : « Qu'ils 142 m'apportent des offrandes. » L'Ecriture ne dit pas « Qu'ils apportent... », mais . « Qu'ils m'apportent... »; car l'Écriture veut nous indiquer que le monde d'en haut et celui d'en bas ne forment qu'un seul monde indivisible.
L’Écriture ajoute : « Vous accepterez mes offrandes de tout homme qui les offre de bon cœur. » Que signifie : « ... De tout homme» ? L'Écriture désigne les initiés. Heureux le sort des justes qui savent appliquer tous leurs actes ici-bas aux actions célestes, afin d'attirer les bénédictions d'en haut dans ce bas monde. « Tout homme » désigne le « Juste » appelé « Tout »; car le « Juste » est toujours présent auprès de la Matrona, tel un mari qui aime son épouse. L'offrande dont parle l'Écriture désigne l'union de la Matrona. D'ordinaire l'homme qui veut prendre femme va la chercher et ne lui laisse point de repos jusqu'à ce qu'elle ait consenti à s'unir à lui ; mais le Saint, béni soit-il, n'agit pas de cette façon; il veut que la « Communauté d'Israël » vienne à lui. Heureux le sort d'Israël, et heureux le sort de t parle l'Ecriture! « Voici143 les offrandes que vous accepterez d'eux... »
On objectera : pourquoi l'Écriture dit-elle « d'eux », au lieu de « de lui»144? Mais elle indique les deux noms sacrés. Rab Yebba le Vieillard dit en outre : Le mot « meitain » (d'eux) équivaut à « meèth m » (du Mem)145, car la lettre Mem est l'image du monde suprême, région où demeure le Juste; car il émane de là, et de là vient la nourriture qui rassasie tous les mondes. Le mystère de cette parole est connu des initiés; heureux leur sort! Bien que la nourriture céleste soit à la disposition des initiés, ceux-ci ne peuvent la prendre qu'avec l'autorisation de l'Époux, et avec son consentement. C'est en faisant la volonté de Dieu qu'on est autorisé à prendre de la manne céleste. Tel est le sens des paroles : « Vous prendrez mes offrandes.» C'est en récitant les prières quotidiennes qu'on est autorisé à jouir de la nourriture céleste.
D'après une autre interprétation, le mot « d'eux » désigne les six directions du monde d'en haut. Ces deux interprétations reviennent au même. Dans l'énumération des objets recevables comme offrande, l'Ecriture indique l'or, l'argent, l'airain, l'hyacinthe, la pourpre, l'écarlate, le lin, etc. L'or désigne le premier jour de l'An, jour de rigueur, ainsi qu'il est écrit146: « L'or est apporté du Nord. » L'argent désigne le jour du Grand pardon où les péchés d'Israël sont remis (blanchis), ainsi. qu'il est écrit147: « Quand même vos péchés seraient rouges comme la pourpre, ils deviendront blancs comme la neige. » Et ailleurs148 :« Car en ce jour il vous pardonnera, afin que vous soyez purifiés. » L'airain désigne les jours de la fête du Tabernacle; il est également l'image des peuples païens désignés sous le nom de « Montagne d'airain ». De là vient que les peuples païens vont de jour en jour diminuant149. L'hyacinthe désigne la fête de Pâques renfermant le mystère de la foi.
Voilà pourquoi cette fête ne pouvait être célébrée avant l'extermination des premiers-nés d'Égypte. C'est également pour cette raison que toutes les couleurs vues en songe sont un indice favorable, excepté celle de l'hyacinthe. La potirpre désigne la Pentecôte, fête de la Loi composée de deux côtés, de celui de droite et de celui de gauche, ainsi qu'il est écrit150: « Il porte en sa main droite la loi de feu. » Enfin, le mot « lin » désigne le quinze du mois d'Ab, où les filles d'Israël avaient coutume de sortir avec des robes de soie151. Les objets énumérés ensuite dans l’Ecriture, tels que les poils de chèvres, les peaux de mouton, etc., désignent les dix jours d'intervalle entre le premier de l'An et le Grand pardon. C'est durant ces jours, ainsi que pendant toutes les fêtes précitées, que nous prenons les offrandes de Dieu. De même que l'union d'en haut s'accomplit par le mot « Un »152, de même l'union du monde céleste avec celui d'en bas s'opère par le mot «Un». De cette façon il n'y a qu'unité en haut et en bas. Le Saint, béni soit-il, est « Un » et il ne s'assoit sur son trône glorieux qu'autant que son unité est proclamée ici-bas. Tel est le mystère caché dans les mots : «Jéhovah est un et son Nom est un. » Le mystère du Sabbat est identique au mystère caché dans le mot [...]
- הַיָּמִים: דָּא רָזָא דְּמַלְכוּ חַיָּיבָא רָזָא דְּסִטְרָא אַחֲרָא דְּאִקְרֵי קֵץ כָּל בָּשָׂר. וְהָא אוּקִימְנָא.

כֵּיוָן דְּחָמָא דְּאִסְתַּלָּקַת שְׁכִינְתָּא מִנֵּיהּ וְכוּ'. אִינּוּן אָמְרוּ כְּמָּה דְּלֵית בְּלִבָּךְ אֶלָּא אֶחָד, דְּאַנְתְּ בְּרָזָא דְּעָלְמָא עִלָּאָה, וְאִיהוּ אֶחָד. אוּף אֲנָן, דְּאֲנָן בְּרָזָא דְּעָלְמָא תַּתָּאָה, אִיהוּ אֶחָד. וְעַל דָּא אַדְכְּרוּ תְּרֵי לְבָבוֹת, רָזָא דְּעָלְמָא עִלָּאָה, דְּאִיהוּ לִבָּא דְּיַעֲקֹב, וְרָזָא דְּעָלְמָא תַּתָּאָה, דְּאִיהוּ לִבָּא דִּבְנוֹי, כְּדֵין אָעִיל לָהּ בִּלְחִישׁוּ.

וְכְמָה דְּאִינּוּן אִתְיַיחֲדוּ רָזָא דְּעָלְמָא עִלָּאָה בְּאֶחָד, וְרָזָא דְּעָלְמָא תַּתָּאָה בְּאֶחָד. אוּף הָכִי אֲנָן צְרִיכִין לְיַחֲדָא עָלְמָא עִלָּאָה בְּאֶחָד, וּלְיַחֲדָא עָלְמָא תַּתָּאָה בְּרָזָא דְּאֶחָד. דָּא בְּשִׁית סִטְרִין, וְדָא בְּשִׁית סִטְרִין. וּבְגִין כַּךְ, שִׁית תֵּיבִין הָכָא, בְּרָזָא דְּשִׁית סִטְרִין. וְשִׁית תֵּיבִין הָכָא, בְּרָזָא דְּשִׁית סִטְרִין, (זכריה יד) יְיָ' אֶחָד וּשְׁמוֹ אֶחָד. זַכָּאָה עַדְבֵיהּ וְחוּלָקֵיהּ מַאן דְּיִשְׁוֵי רְעוּתֵיהּ לְהַאי, בְּעָלְמָא דֵּין, וּבְעָלְמָא דְּאָתֵי.

רַב הַמְנוּנָא סָבָא אָמַר הָכִי, דָּא אִתְעָרוּתָא דְּיִחוּדָא שַׁפִּיר אִיהוּ, דְרָזָא דִּבְרִירָא דְּמִלְתָּא הָא אוֹקִימְנָא. וּמִלִּין אִלֵּין זְמִינִין לְאִתְעַתְּדָא קָמֵי עַתִּיק יוֹמִין, בְּלֹא כִּסּוּפָא כְּלַל.

רעיא מהימנא

פִּקּוּדָא לִלְמוֹד תּוֹרָה בְּכָל יוֹמָא, דְּאִיהִי רָזָא דִּמְהֵימְנוּתָא עִלָּאָה, לְמִנְדַּע אָרְחֵיהּ דְּקוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא. דְּכָל מַאן דְּאִשְׁתָּדַּל בְּאוֹרַיְיתָא, זָכֵי בְּהַאי עָלְמָא, וְזָכֵי בְּעָלְמָא דְּאָתֵי, וְאִשְׁתְּזִיב מִכָּל קִטְרוּגִין בִּישִׁין. בְגִין דְּאוֹרַיְיתָא רָזָא דִּמְהֵימְנוּתָא אִיהִי, דְּמַאן דְּאִתְעַסָּק בָּהּ, אִתְעַסַּק בִּמְהֵימָנוּתָא עִלָּאָה, קוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא אַשְׁרֵי שְׁכִינְתֵּיהּ בְּגַוִּיהּ דְּלָא תַּעְדֵּי מִנֵּיהּ.

מַאן דְּיָדַע מִלָּה דְּאוֹרַיְיתָא, אִצְטְרִיךְ לְמִרְדַּף אֲבַתְרֵיהּ, וּלְאוֹלְפָא הַאי מִלָּה מִנֵּיהּ, לְקַיְּימָא רָזָא דִּכְתִּיב, מֵאֵת כָּל אִישׁ אֲשֶׁר יִדְּבֶנּוּ לִבּוֹ תִּקְחוּ אֶת תְּרוּמָתִי. אוֹרַיְיתָא אִילָנָא דְּחַיֵּי אִיהוּ, לְמֵיהַב חַיִּין לְכֹלָּא. מַאן דְּאִתְתָּקַּף בְּאוֹרַיְיתָא, אִתְתָּקַּף בְּאִילָנָא דְּחַיֵּי, כְּמָה דְאַתְּ אָמֵר (משלי ג׳:י״ח) עֵץ חַיִּים הִיא לַמַּחֲזִיקִים בָּהּ.

וְכַמָּה רָזִין עִלָּאִין אוֹקִימְנָא בְּמַאן דְּאִשְׁתָּדַּל בְּאוֹרַיְיתָא, דְּזַכֵּי לְאִתְקַשְּׁרָא בְּאוֹרַיְיתָא דִּלְעֵילָּא. בְּהַאי עָלְמָא לָא שָׁכִיךְ, וְלָא שָׁכִיךְ בְּעָלְמָא דְּאָתֵי, וַאֲפִילּוּ בְּקִבְרָא שִׁפְוָותֵיהּ מְרַחֲשָׁן אוֹרַיְיתָא, כְּמָה דְאַתְּ אָמֵר (שיר השירים ז׳:י׳) דּוֹבֵב שִׂפְתֵי יְשֵׁנִים. עֲד כָּאן.

וְהָיָה כְּעֵץ שָׁתוּל וכו' עַד כְּאִילוּ קִיֵּים וְהָגִיתָ בּוֹ יוֹמָם וָלַיְלָה, וּמִכָּאן תֵלֵךְ ויקרא רס''ג ע''א שֵׁמַע יִשְׂרָאֵל.

פָּתַח וְאָמַר (שמות כ״ה:ב׳) וְיִקְחוּ לִי תְּרוּמָה, הָכָא אִיהוּ יִחוּדָא בִּכְלָלָא חֲדָא. עֵילָּא וְתַתָּא. וְיִקְחוּ תְּרוּמָה לָא כְּתִיב, אֶלָּא וְיִקְחוּ לִי תְּרוּמָה, עֵילָּא וְתַתָּא בִּכְלָלָא חֲדָא, בְּלא פִּרוּדָא כְּלָל.

מֵאֵת כָּל אִישׁ אֲשֶׁר יִדְּבֶנּוּ לִבּוֹ תִּקְחוּ אֶת תְּרוּמָתִי. הַאי קְרָא, הָכִי אִצְטְרִיךְ לֵיהּ לְמֵימַר, כָּל אִישׁ אֲשֶׁר יִדְּבֶנּוּ לִבּוֹ, (ס''א יקח את תרומתי) מַאי מֵאֵת כָּל אִישׁ. אֶלָּא רָזָא הָכָא לְאִינוּן מָרֵי מִדִין. זַכָּאִין אִינּוּן צַדִּיקַיָּא, דְּיַדְעֵי לְשַׁוָּאָה רְעוּתָא דְּלִבְּהוֹן לְגַבֵּי מַלְכָּא עִלָּאָה קַדִישָׁא, וְכָל רְעוּתָא דְּלִבְּהוֹן לָאו אִיהוּ לְגַבֵּי עָלְמָא דָּא, וּבְכִסּוּפָא בַּטְלָּה דִּילֵיהּ. אֶלָּא יַדְעֵי וּמִשְׁתַּדְּלֵי לְשַׁוָּאָה רְעוּתְהוֹן וּלְאִתְדַּבְּקָא לְעֵילָּא, בְּגִין לְאַמְשָׁכָא רְעוּתָא (דלהון) דְּמָארֵיהוֹן לְגַבַּיְיהוּ מֵעֵילָּא לְתַתָּא. וּמַאן אֲתָר נַטְלֵי הַהוּא רְעוּתָא דְּמָארֵיהוֹן לְאַמְשָׁכָא לֵיהּ לְגַבַּיְיהוּ. נַטְלִין מֵאֲתָר חַד עִלָּאָה קַדִישָׁא, דְּמִנֵּיהּ נָפְקִין כָּל רְעוּתִין קַדִּישִׁין. וּמַאן אִיהוּ. כָּל אִישׁ. דָּא (מ''ב ע''ב) צַדִּיק, דְּאִתְקְרֵי כֹּל, כְּמָה דְאַתְּ אָמֵר (קהלת ה׳:ח׳) וְיִתְרוֹן אֶרֶץ בַּכֹּל הִיא. (תהילים קי״ט:קכ״ח) עַל כֵּן כָּל פִּקּוּדֵי כֹל יִשָּׁרְתִּי. אִישׁ: כְּמָה דְאַתְּ אָמֵר (בראשית ו׳:ט׳) אִישׁ צַדִיק. דָּא אִיהוּ צַדִיק, (ס''א כל איש) מָארֵיהּ דְּבֵיתָא, דִּרְעוּתֵיהּ תָּדִיר לְגַבֵּי מַטְרוֹנִיתָא, כְּבַעְלָהּ דְּרָחִים לְאִתְתֵיהּ תָּדִיר. יִדְּבֶנּוּ לִבּוֹ אִיהוּ רָחִים לָהּ. וְלִבּוֹ דְּאִיהִי מַטְרוֹנִיתָא דִּילֵיהּ, יִדְּבֶנּוּ לְאִתְדַּבְּקָא בֵּיהּ.

וְאַף עַל גַּב דִּרְחִימוּ סַגִי דָּא בְּדָא, דְּלָא (בראשית ז' ע''א) מִתְפָּרְשָׁן לְעָלְמִין, מֵהַהוּא כָּל אִישׁ, מָארֵיהּ בֵּיתָא, מָארִיהּ דְּמַטְרוֹנִיתָא, מִנֵּיהּ תִּקְחוּ אֶת תְּרוּמָתִי. אָרְחֵיהּ דְּעָלְמָא, מַאן
(Ⅰ)
[135a]  
[...] [texte absent] [...]
- דְּבָעֵי לְנַסְּבָא אִתְּתֵיהּ דְּבַּר נָשׁ מִנֵּיהּ אִיהוּ קַפִּיד וְלָא שָׁבִיק לָהּ. אֲבָל קוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא לָאו הָכִי, כְּתִיב וְזֹאת הַתְּרוּמָה, זוֹ כְּנֶסֶת יִשְׂרָאֵל, אַף עַל גַּב דְּכָל רְחִימוּ דִּילָהּ לְגַבֵּיהּ, וּרְחִימוּ דִּילֵיהּ לְגַבָהּ. מִנֵּיהּ נַטְלִין לָהּ לְאַשְׁרָאָה בֵּינַיְיהוּ, מֵהַהוּא אֲתָר עִלָּאָה, דְּכָל רְחִימוּ דְּאִתְּתָא וּבַעֲלָהּ שַׁרְיָא. מִתַּמָּן תִּקְּחוּ אֶת תְּרוּמָתִי, זַכָּאָה חוּלָקֵיהוֹן דְּיִשְׂרָאֵל, וְזַכָּאִין כֻּלְּהוּ דְּזָכוּ לְהַאי. (שמות כ״ה:ג׳) וְזֹאת הַתְּרוּמָה אֲשֶׁר תִּקְחוּ מֵאִתָּם. וְאִי תֵּימָא, אִי הָכִי, אֲשֶׁר תִּקְחוּ מֵאִתּוֹ מִבָּעֵי לֵיהּ מַאי מֵאִתָּם. מֵאֵת תְּרֵין שְׁמָהָן (נ''א דרגין) אִלֵּין.

תּוּ רַב יֵיבָא סָבָא אָמַר, מֵאִתָּם: מֵאָת ם', דְּאִיהוּ רָזָא דְּעָלְמָא עִלָּאָה. אֲתָר מָדוֹרֵיהּ דְּהַאי צַדִּיק, דְּאִיהוּ אִתְעַטָּר מֵאָת ס', וּמִתַּמָּן נָטִיל (קכ''ז ע''א) חַיִּין, לְאַתְזְנָא לְעָלְמִין כֻּלְּהוּ. וְכֹלָּא מִלָּה חֲדָא, רָזָא לְחַכִּימִין אִתְיְהִיבַת, זַכָּאָה חוּלָקֵיהוֹן.

דְּאַף עַל גַּב דְּאִינּוּן נַטְלִין לָהּ, (הכא) לָא יַכְלִין לְנַטְּלָא לָהּ, אֶלָּא בִּרְשׁוּ דְּבַעְלָהּ, וּבִרְעוּ דִּילֵיהּ, וּלְמֶעְבַּד פּוּלְחָנָא דִּרְחִימוּ לְגַבֵּיהּ, וּכְדֵין בִּרְחִימוּ דִּילֵיהּ תִּקְחוּ אֶת תְּרוּמָתִי. וְכָל דָּא, בְּאִינּוּן פּוּלְחָנֵי דִּצְלוֹתָא, וְתִקּוּנָא וְסִדּוּרָא דְּיִשְׂרָאֵל מְסַדְרִין בְּכָל יוֹמָא. דָּבָר אַחֵר מֵאִתָּם, מִכְּלָלָא דְּשִׁית סִטְרִין עִלָּאִין וְכֹלָּא חַד. (ד''א) מֵאִתָּם, מֵאִינּוּן זִמְנֵי וְשַׁבָתֵּי, וְכֹלָּא רָזָא חֲדָא. זָהָב וָכֶסֶף וּנְחֹשֶׁת וּתְכֵלֶת וְאַרְגָמָן וְתוֹלַעַת שָׁנִי. זָהָב, בְּרָזָא דְּיוֹמָא דְּרֹאשׁ הַשָּׁנָה, דְּאִיהוּ יוֹמָא דְּזָהָב, יוֹמָא דְּדִינָא, וְשָׁלְטָא הַהוּא סִטְרָא, כְּמָה דְאַתְּ אָמֵר (איוב ל״ז:כ״ב) מִצָּפוֹן זָהָב יֶאֱתֶה. וָכֶסֶף, דָּא יוֹם הַכִּפּוּרִים, דְּמִתְלַבְּנָן חוֹבֵיהוֹן דְּיִשְׂרָאֵל כְּתַלְגָּא, כְּמָה דְאַתְּ אָמֵר (ישעיהו א׳:י״ח) אִם יִהְיוּ חֲטָאֵיכֶם כַּשָּׁנִים כַּשֶּׁלֶג יַלְבִּינוּ. וּכְתִיב (ויקרא ט״ז:ל׳) כִּי בַיּוֹם הַזֶּה יְכַפֵּר עֲלֵיכֶם לְטַהֵר אֶתְכֶם.

וּנְחֹשֶׁת. יוֹמֵי דְּקָרְבְּנִין דְּחָג, דְּאִינּוּן רְתִיכֵי דְּעַמִּין עוֹבְדֵי כּוֹכָבִים וּמַזָּלוֹת, וְאִינּוּן אִקְרוּן רָזָא דְּהָרֵי נְחֹשֶׁת, וּבְגִין כַּךְ מִתְמַעֲטִין בְּכָל יוֹמָא וְאַזְלִין. וּתְכֵלֶת, דָּא פֶּסַח, שׁוּלְטָנוּ דְּרָזָא דִּמְהֵימְנוּתָא, רָזָא דְּגַוְונָא תִּכְלָא, וּבְגִין דְּהִיא תִּכְלָא, לָא שַׁלְטָא עַד דְּשֵׁצִיאַת וְקַטִּילַת כָּל בּוּכְרֵי דְּמִצְרָאֵי, כְּמָה דְאַתְּ אָמֵר (שמות י״ב:כ״ג) וְעָבַר יְיָ' לִנְגֹּף אֶת מִצְרַיִם. בְּגִין כָּךְ, כָּל (קל''ט ע''א) גַּוְונִין טָבִין בְּחֶלְמָא, בַּר מִן תִּכְלָא.

וְאַרְגָמָן, דָּא שְׁבוּעוֹת, רָזָא דְּאַרְגְוָונָא, דְּתוֹרָה שֶׁבִּכְתָב דְּאִתְיְהִיבַת בֵּיהּ, כְּלִילָא מִתְּרֵין סִטְרִין, מִימִינָא וּמִשְּׂמָאלָא, כְּמָה דְאַתְּ אָמֵר (דברים לג) מִימִינוֹ אֵשׁ דָּת לָמוֹ, וְדָא אִיהוּ אַרְגָמָן. וְתוֹלַעַת שָׁנִי, דָּא אִיהוּ ט''ו בְּאָב, דִּבְנוֹת יִשְׂרָאֵל הֲווֹ נַפְקֵי בְּמָאנֵי מִלַּת, כְּמָה דְאַתְּ אָמֵר (איכה ד׳:ה׳) הָאֱמֻנִים עֲלֵי תוֹלָע.

עַד הָכָא, שִׁית סִטְרִין, מִכָּאן וּלְהָלְאָה רָזָא דְּי' יְמֵי תְּשׁוּבָה. וְשֵׁ''שׁ, וְעִזִּים, וְעוֹרוֹת אֵילִם מְאָדָּמִים. וְעוֹרוֹת תְּחָשִׁים. וַעֲצֵי שִׁטִּים. וְשֶׁמֶן לַמָּאֹר. וּבְשָׂמִים לְשֶׁמֶן הַמִּשְׁחָה וּלִקְטוֹרֶת הַסַּמִּים. וְאַבְנֵי שׁוֹהַם. וְאַבְנִי מִלּוּאִים. עַד הָכָא תִּשְׁעָה, לָקֳבֵל תִּשְׁעָה יוֹמִין וְיוֹם הַכִּפּוּרִים אַשְׁלִים לַעֲשָׂרָה. וּמִכָּל אִלֵּין, אֲנָן נַטְלִין תְּרוּמַת יְיָ', בְּכָל זִמְנָא וְזִמְנָא, בְּגִין לְאַשְׁרָאָה עֲלָן. בְּרֹאשׁ הַשָּׁנָה אֲנָן נַטְלִין תְּרוּמַת יְיָ', וְאִיהוּ רָזָא דְּרֹאשׁ הַשָּׁנָה, דְּאַתְיָא מִסִּטְרָא דְּזָהָב. בְּיוֹם הַכִּפּוּרִים אֲנָן נַטְלִין לָהּ, וְאִיהִי יוֹם הַכִּפּוּרִים (אמור ק''ב) דְּיָרְתָא בְּרַתָּא לְאִימָּא. בַּסֻּכּוֹת אֲנָן נַטְלִין לָהּ, וְאִיהִי סוּכָּה סוֹכֶכֶת וְאַגִינַת עֲלָן, וּכְתִיב (במדבר כ״ט:ל״ה) בַּיּוֹם הַשְּׁמִינִי עֲצֶרֶת תִּהְיֶה לָכֶם וְדָא אִיהִי תְּרוּמַת יְיָ'.

בַּפֶסַח אוּף הָכִי אֲנָן נַטְלִין לָהּ, וְאִיהִי פֶּסַח. וְהָא אוֹקִימְנָא, רָזָא דְּגָוֶון דִּנְהוֹרָא תִּכְלָא. בְּשָׁבוּעוֹת אֲנָן נַטְלִין לָהּ, וְאִיהִי שְׁתֵּי הַלֶּחֶם. וּכְתִיב (שמות כ׳:א׳) וַיְדַבֵּר אֱלהִים אֵת כָּל הַדְּבָרִים הָאֵלֶּה לֵאמֹר, וַאֲנָן נַטְלִין מִתּוֹרָה שֶׁבִּכְתָב, תּוֹרָה שֶׁבְּעַל פֶּה. ט''ו בְּאָב, אִיהוּ קַיְּימָא בְּחֶדְוָה, עַל בְּנוֹת יִשְׂרָאֵל. כָּל שְׁאָר יוֹמִין, אִינּוּן לְתִקּוּנָא דִּילָהּ. וְעַל דָּא אֲשֶׁר תִּקְחוּ מֵאִתָּם כְּתִיב.

כְּגַוְונָא דְּאִינּוּן מִתְיַיחֲדִין לְעֵילָּא בְּאֶחָד, אוּף הָכִי אִיהִי, אִתְיַחֲדַת לְתַתָּא בְּרָזָא דְּאֶחָד, לְמֶהוֵי עִמְּהוֹן לְעֵילָּא חַד לָקֳבֵל חַד, קוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא אֶחָד לְעֵילָּא, לָא יָתִיב עַל כּוּרְסְיָיא דִּיקָרֵיהּ, עַד דְּאִיהִי אִתְעֲבִידַת בְּרָזָא דְּאֶחָד כְּגַוְונָא דִּילֵיהּ, לְמֶהֱוֵי אֶחָד בְּאֶחָד. וְהָא (קל''ד ע''א) אוֹקִימְנָא רָזָא דַּיְיָ' אֶחָד וּשְׁמוֹ אֶחָד.

רָזָא דְּשַׁבָּת, אִיהִי שַׁבָּת, דְּאִתְאַחֲדָא בְּרָזָא
(Ⅰ)
[135b]  
[...] « Un ». La prière de la veille du Sabbat exprime l'unité du Trône glorieux et sacré sur lequel vient s’asseoir le Roi sacré et suprême. Dès que le Sabbat commence, l'union s'opère; tous les démons disparaissent, et seule la lumière sacrée forme une couronne pour le Roi sacré; tous .les mauvais esprits, ainsi que tous les maîtres de la rigueur, prennent la fuite, et nulle autre puissance en dehors de celle de Dieu ne se trouve dans aucun monde. Tous les hommes sont pourvus à ce moment d'âmes nouvelles; et c'est pourquoi on doit réciter avec gaîté de cœur la formule suivante: « Louez le Seigneur béni. » Il est défendu au peuple saint de commencer cette prière par une phrase rappelant la rigueur, telle que la phrase : « Et lui qui est miséricordieux, veuille pardonner les péchés, etc. », attendu que cette phrase rappelle les rigueurs, alors qu'en ce jour les maîtres de la rigueur disparaissent complètement. Celui qui réveille la rigueur ici-bas la réveille également en haut, et le couronnement ne peut pas s'accomplir en haut. Et le peuple sacré, Israël, doit proclamer la fête ici-bas pour qu'elle soit aussi proclamée en haut. Et c'est quand Israël, le jour du Sabbat, bénit Dieu, qu'il fait jaillir les bénédictions de la source de vie, source intarissable. Sabbat est également l'image de l'éternité. « Béni soit... » (baroukh) désigne la Source suprême d'où émanent toutes les bénédictions. « Jéhovah » désigne le centre (milieu)153 des directions célestes. « Qui est béni... » (hamevorakh) désigne la source du Puits qui abreuve tout. « A jamais... » (leolam vaed) désigne le monde inférieur qui a besoin d'être béni. C'est pourquoi il faut que tout le monde récite cette bénédiction la veille du Sabbat avec une grande joie et commence la prière par cette formule. Dès que commence la sanctification du Sabbat ici-bas, une voix retentit dans tous les cieux, qui fait entendre ces paroles : Heureux votre sort, peuple saint, qui sanctifiez le Sabbat en bas; car, par suite de cette sanctification, de nombreuses légions [...]
- דְּאֶחָ''ד, לְמִשְׁרֵי עֲלָהּ רָזָא דְּאֶחָד. צְלוֹתָא דְּמַעֲלֵי שַׁבְּתָא, דְּהָא אִתְאַחֲדַת כּוּרְסְיָיא יַקִּירָא קַדִּישָׁא, בְּרָזָא דְּאֶחָ''ד, וְאִתְתַּקָּנַת לְמִשְׁרֵי עֲלָהּ מַלְכָּא קַדִּישָׁא עִלָּאָה.

כַּד עַיֵיל שַׁבְּתָא, אִיהִי אִתְיַחֲדַת וְאִתְפַּרְשַׁת מִסִּטְרָא אַחֲרָא, וְכָל דִּינִין מִתְעַבְּרִין מִינָהּ, וְאִיהִי אִשְׁתְּאָרַת בְּיִחוּדָא דִּנְהִירוּ קַדִּישָׁא, וְאִתְעַטְּרַת בְּכַמָּה עִטְרִין לְגַבֵּי מַלְכָּא קַדִּישָׁא, וְכָל שׁוּלְטָנִי רוּגְזִין וּמָארֵי דְּדִינָא כֻּלְּהוּ עַרְקִין, (נ''א ואתעברו מינה) וְלֵית שׁוּלְטָנוּ אַחֲרָא בְּכֻלְּהוּ עָלְמִין. וְאַנְפָּהָא נְהִירִין בִּנְהִירוּ עִלָּאָה, וְאִתְעַטְּרַת לְתַתָּא בְּעַמָּא קַדִּישָׁא, וְכֻלְּהוּ מִתְעַטְּרִן בְּנִשְׁמָתִין חַדְתִּין. כְּדֵין שֵׁירוּתָא דִּצְלוֹתָא, לְבָרְכָא לָהּ בְּחֶדְוָה, בִּנְהִירוּ דְּאַנְפִּין, וְלוֹמַר בָּרְכוּ אֶת יְיָ' הַמְבוֹרָךְ. אֶת יְיָ' דַּיְיקָא, בְּגִין לְמִפְתַּח לְגַבָּהּ בִּבְרָכָה. וְאָסִיר לְעַמָּא קַדִישָׁא לְמִפְתַּח לְגַבָּהּ בִּפְסוּקָא דְּדִינָא, כְּגוֹן וְהוּא רַחוּם וְגוֹ', בְּגִין דְּהָא אִתְפַּרְשַׁת מֵרָזָא דְּסִטְרָא אַחֲרָא, וְכָל מָארֵי דְּדִינִין אִתְפָּרְשׁוּ וְאִתְעַבְּרוּ מִינָהּ. וּמַאן דְּאִתְּעַר הַאי לְתַתָּא, גָּרִים לְאַתְעֲרָא הָכִי לְעֵילָּא. וְכֻרְסְיָיא קַדִישָׁא לָא יָכְלָא לְאִתְעַטְּרָא בַּעֲטָרָא דִּקְדוּשָּׁה, דְּכָל זִמְנָא דְּמִתְעָרֵי לְתַתָּא אִינּוּן מָארֵיהוֹן דְּדִינָא, דַּהֲווֹ מִתְעַבְּרִן וַהֲווּ אַזְלֵי כֻּלְּהוּ לְאִתְטַמְּרָא גּוֹ נוּקְבָּא דְּעַפְרָא דִּתְהוֹמָא רַבָּא, כֻּלְּהוּ תַּיְיבִין לְאַשְׁרָאָה בְּדוּכְתַיְיהוּ וְאִתְרָחֲקַת (ואתדחקת) בְּהוּ אֲתָר קַדִישָׁא דְּבָעָאת נַיְיחָא.

וְלָא תֵּימָא דְּדָא אִיהוּ בִּלְחוֹדוֹי, אֶלָּא לֵית אִתְעָרוּתָא לְעֵילָּא לְאַתְעֲרָא, עַד דְּיִשְׂרָאֵל מִתְעָרֵי לְתַתָּא, כְּמָה דְּאוּקִימְנָא, דִּכְתִּיב, (תהילים פ״א:ד׳) בַּכֶּסֶה לְיוֹם חַגֵּנוּ. לְיוֹם חַג לָא כְּתִיב, אֶלָּא לְיוֹם חַגֵּנוּ. וְעַל דָּא אָסִיר לְעַמָּא קַדִישָׁא, דְּקָא מִתְעַטְּרִן בְּעִטְרִין קַדִּישִׁין דְּנִשְׁמָתִין, בְּגִין לְאַתְעֲרָא נַיְיחָא, דְּאִינּוּן יִתְעָרוּן דִּינָא, אֶלָּא כֻּלְּהוּ בִּרְעוּ וּרְחִימוּ סַגִי, דְּיִתְעָרוּן בִּרְכָּאן עֵילָּא וְתַתָּא כַּחֲדָא.

בָּרְכוּ אֶת יְיָ'. אֶת דַּיְיקָא. כִּדְקָאמְרָן, דָּא (בראשית ה' ע''ב) שַׁבָּת דְּמַעֲלֵי שַׁבַּתָּא. בָּרוּךְ יְיָ' הַמְבוֹרָךְ, דָּא אַפִּיקוּ דְּבִרְכָאן מִמְּקוֹרָא דְּחַיֵּי, וַאֲתָר דְּנָפִיק מִנֵּיהּ כָּל שַׁקְיוּ, לְאַשְׁקָאָה לְכֹלָּא. וּבְגִין דְּאִיהוּ מְקוֹרָא בְּרָזָא דְּאָת קַיְּימָא, קָרֵינָן לֵיהּ הַמְבוֹרָךְ, אִיהוּ מַבּוּעָא דְּבֵירָא. כֵּיוָן דְּמָטוּ תַּמָּן, הָא וַדַּאי בֵּירָא אִתְמַלְּיָא, דְּלָא פַּסְקִין מֵימוֹי לְעָלְמִין.

וְעַל דָּא לָא אַמְרֵינָן, בָּרוּךְ אֶת יְיָ' הַמְבוֹרָךְ, אֶלָּא בָּרוּךְ יְיָ', דְּאִלְמָלֵא לָא מָטֵי הָתָם נְבִיעוּ מִמְּקוֹרָא עִלָּאָה, לָא אִתְמַלְּיָא בֵּירָא כְּלָל, וְעַל דָּא הַמְבוֹרָךְ, אֲמַאי אִיהוּ הַמְבוֹרָךְ. בְּגִין דְּאִיהוּ אַשְׁלִים וְאַשְׁקֵי לְעוֹלָם וָעֶד. עוֹלָם וָעֶד דָּא אִיהוּ שַׁבָּת דְּמַעֲלֵי שַׁבַּתָּא, וַאֲנָן תַּקְעִין בִּרְכָּאן בְּאֲתָר דְּאִקְרֵי מְבוֹרָךְ. וְכֵיוָן דְּמָטָאן הָתָם, כֻּלְּהוּ לְעוֹלָם וָעֶד, וְדָא אִיהוּ בָּרוּךְ יְיָ' הַמְבוֹרָךְ. עַד הָכָא, מָטוּן בִּרְכָּאן מֵעָלְמָא עִלָּאָה, וְכֻלְּהוּ לְעוֹלָם וָעֶד, לְאִתְבָרְכָא וּלְאִתְשָׁקָאָה, וּלְמֶהוֵי שְׁלִים כְּדְקָא יֵאוֹת, מַלְיָא מִכָל סִטְרִין.

בָּרוּךָ: דָּא (קס''ב ע''א, עקב רע''א ע''א) מְקוֹרָא עִלָּאָה, דְּכָל בִּרְכָּן נָפְקִין מִנֵּיהּ. וְכַד סִיהֲרָא אִשְׁתְּלִים, קָרֵינָן לָהּ הָכִי לְגַבֵי תַּתָּאֵי, אֲבָל בָּרוּךְ מְקוֹרָא עִלָּאָה כִּדְקַאמְרָן. יְיָ': דָּא אֶמְצָעִי דְּכָל סִטְרִין עִלָּאִין. הַמְבוֹרָךְ: דָּא שְׁלָמָא דְּבֵיתָא, מַבּוּעָא דְּבֵירָא, לְאַשְׁלָמָא וּלְאַשְׁקָאָה כֹּלָּא. לְעוֹלָם וָעֶד: דָּא עָלְמָא תַּתָּאָה, דְּאִצְטְרִיךְ לְאִתְבָּרְכָא. וּמִשְׁחָא וּרְבוּ דְּבָרוּךְ יְיָ' וְהַמְבוֹרָךְ, כֹּלָּא אִיהוּ לְעוֹלָם וָעֶד. (מבורך כמה דאת אמר (בראשית מט) בן פורת) וְעַל דָּא, בְּרָכָה דָּא, אִצְטְרִיכוּ כָּל עַמָּא לְבָרְכָא, וּבְמַעֲלֵי שַׁבַּתָּא, בִּרְעוּ דְּלִבָא, וּבְחֶדְוָה בָּעוּ לְמִשְׁרֵי בְּשֵׁרוּתָא בִּבְרָכָה דָּא, לְאִתְבָּרְכָא הַאי שַׁבָּת דְּמַעֲלֵי שַׁבַּתָּא, (ליליא) מֵעַמָּא קַדִישָׁא כְּדְקָא יֵאוֹת. בְּהַאי בְּרָכָה. (ס''א ברכו) כַּד שָׁרָאן יִשְׂרָאֵל לְבָרְכָא, קָלָא אָזְלָא בְּכֻלְּהוּ רְקִיעִין, דְּמִתְקַדְּשֵׁי בִּקְדוּשָּׁא דְּמַעֲלֵי שַׁבַּתָּא. זַכָּאִין אַתּוּן עַמָּא קַדִישָׁא, דְּאַתּוּן מְבָרְכֵי וּמְקַדְּשֵׁי לְתַתָּא, בְּגִין דְּיִתְבָּרְכוּן וְיִתְקַדְּשׁוּן לְעֵילָּא, כַּמָּה מַשְׁרְיָין
(Ⅰ)
[136a]  
[...] célestes et sacrées sont bénies et sanctifiées. Heureux le sort de ceux qui y participent et dans ce monde et dans le monde futur! Ainsi qu'il a été déjà dit, Israël ne prononce ces bénédictions que pourvu d'âmes nouvelles et sacrées. Heureux le peuple jugé digne en ce monde de disposer des moyens propres à acquérir le monde futur ! C'est pour cette raison que les sages ont choisi la nuit de la veille du Sabbat pour l'union avec leurs épouses ; ce sont les âmes nouvelles dont ils sont pourvus à cette époque qui les ont déterminée à fixer cette heure. Partout où il y a divergence d'opinion entre les sages, elle n’est qu'apparente, et quelle que soit la différence entre les avis formulés, ils reviennent au même.
Ce mystère est connu des sages. A minuit, le Saint, béni soit-il, pénètre dans le Jardin d'en haut. Durant les jours de la semaine, le Saint, béni soit-il, pénètre dans le Jardin de l'Éden d'en bas pour se délecter avec les justes qui y séjournent. Mais, au jour du Sabbat, le Saint, béni soit-il, pénètre à minuit dans le Jardin d'en haut, source de tous biens. Si les âmes des justes séjournent pendant les jours non fériés dans le Jardin d'en bas, elles s'élèvent, le Sabbat, dans le Jardin d'en haut. Ce sont des légions d'anges sacrés préposés à la garde du Jardin d'en bas, qui, à la veille du Sabbat, font remonter les âmes du Jardin d'en bas dans celui d'en haut; elles les font remonter sur le firmament étendu au-dessus du Jardin d'où elles peuvent contempler les légions célestes qui entourent le Trône glorieux du Roi. Et quand ces esprits montent, d'autres esprits sacrés descendent, pour servir de couronnes au peuple saint. Ainsi les uns montent et les autres descendent. Mais, objectera-t-on, se peut-il que le Paradis d'en bas reste vide pendant le jour du Sabbat, puisque les âmes qui le peuplent remontent en ce jour dans celui d'en haut? Il n'en est rien; il y a toujours des âmes qui montent et d'autres qui descendent; car le Paradis ne doit jamais rester vide d’âmes, de même que la table sainte ne devait jamais être dépourvue de pain de proposition. Mais, objectera-t-on encore, puisque toutes les âmes, même celles remontées plus haut, reviennent de temps à autre dans le Paradis d'en bas, comnient celui-ci peut-il les contenir toutes? Le Paradis s’étend à l’instar de la peau du cerf . Pourtant il y a des âmes qui, une fois remontées en haut, ne redescendent jamais plus dans le Paradis d'en bas. A la veille du Sabbat, le mouvement des âmes est indescriptible; c'est par légions qu'elles montent et descendent, et toutes sont remplies d e joie. Ce mouvement dure jusqu'à l'instant où une voix retentit faisant entendre ces paroles: Sanctifiez, sanctifiez! A ce moment, tout rentre dans le silence; les damnés de l'enfer trouvent du repos, et toutes les âmes reçoivent des couronnes. Heureux le peuple qui partage ce bonheur! A minuit, les âmes supplémentaires accompagnent les âmes habituelles dans le Paradis supérieur où elles hument les parfums du Jardin et où elles voient des choses merveilleuses. Après cette promenade, l'âme habituelle est reconduite dans le corps qu'elle anime. Au réveil, les sages [...]
- עִלָּאִין קַדִּישִׁין, זַכָּאִין אִינּוּן בְּהַאי עָלְמָא, וְזַכָּאִין אִינּוּן בְּעָלְמָא דְּאָתֵי, וְלָא מְבָרְכֵי יִשְׂרָאֵל בְּרָכָה דָּא, עַד דְּמִתְעַטְּרָן בְּעִטְרִין דְּנִשְׁמָתִין קַדִּישִׁין כִּדְקַאמְרָן. זַכָּאָה עַמָּא דְּזַכֵּי לוֹן בְּעָלְמָא דֵּין, לְמִזְכֵּי לוֹן לְעָלְמָא דְּאָתֵי.

בְּהַאי לֵילְיָא שִׁמּוּשָׁא דְּחַכִּימִין, בְּאִלֵּין נִשְׁמָתִין קַדִּישִׁין דְּמִתְעַטְּרָן בְּהוּ, וְאַף עַל גַּב דְּהָא אוֹקִימְנָא וְכֹלָּא חַד. וּבְכָל אֲתָר דְּתִשְׁכַּח לְחַכִּימִין בְּהַאי מִלָּה, בְּסִטְרָא דָּא, וּלְזִמְנִין בְּסִטְרָא דָּא, כֹּלָּא אִיהוּ חַד. וְהָנֵי מִילֵּי הָא אוֹקִימְנָא, אֲבָל בְּזִמְנָא דָּא, דְּמִתְעַטְּרָן כֻּלְּהוּ בְּנִשְׁמָתִין וְרוּחִין חַדְתִּין יְתֵירִין קַדִּישִׁין, כְּדֵין אִיהִי זִמְנָא דְּשִׁמּוּשָׁא דִּלְהוֹן, בְּגִין דְּלִיהֱוֵי נְגִידוּ לְהַהוּא שִׁמּוּשָׁא, בִּנְגִידוּ דִּקְדוּשָׁה, בְּנַיְיחָא עִלָּאָה, וְיִפְקוּן בְּנַיְיהוּ קַדִישִׁין כַּדְקָא חֲזִי.

רָזָא דָּא לְחַכִּימִין אִתְיְיהִיבַת. בְּשַׁעֲתָּא דְּאִתְפְּלִיג לֵילְיָא, בְּלֵילְיָא דָּא, קוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא בָּעֵי לְאַעֲלָא בְּגִנְתָּא דִּלְעֵילָּא. וְרָזָא דָּא, בְּיוֹמֵי (ויקרא מ''ט ע''ב) דְּחוֹל קוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא עָאל בְּגִנְתָּא דְּעֵדֶן דִּלְתַתָּא, לְאִשְׁתַּעְשְׁעָא עִם צַדִיקַיָּא דְּשָׁרָאן תַּמָּן, וּבְשַׁבָּת, בְּהַהוּא לֵילְיָא דְּשַׁבְּתָא, קוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא עָאל בְּגִנְתָּא דִּלְעֵילָּא, בְּרָזָא דִּמְקוֹרָא עִלָּאָה.

בְּגִין דִּבְיוֹמֵי דְּחוֹל, כָּל נִשְׁמָתִין דְּצַדִיקַיָּא כֻּלְּהוּ, בְּגִנְתָּא דִּי בְּאַרְעָא שַׁרְיָין. וְכַד אִתְקַדָּשׁ יוֹמָא בְּמַעֲלֵי שַׁבַּתָּא, כָּל אִינּוּן מַשְׁרְיָין דְּמַלְאָכִין קַדִּישִׁין דִּי מְמָנָן גּוֹ גִּנְתָּא דִּלְתַתָּא, כֻּלְּהוּ סַלְּקִין לְהָנֵי נִשְׁמָתִין, דְּשַׁרְיָין גּוֹ גִּנְתָּא דִּלְתַתָּא, לְעַאֲלָא לְגַבֵּי הַהוּא רְקִיעָא דְּקַיְּימָא עַל גִּנְתָּא, וּמִתַּמָּן אִזְדַּמְנוּ רְתִיכִין קַדִישִׁין, דְּסַחֲרָאן כּוּרְסֵי יְקָרָא דְּמַלְכָּא, וְסַלְּקִין לוֹן לְכָל אִינּוּן נִשְׁמָתִין, בְּגִנְתָּא דִּלְעֵילָּא.

כֵּיוָן דְּאִלֵּין רוּחִין סַלְּקִין, כְּדֵין רוּחִין (צ''ח ע''ב, שלח קע''ג ע''א) אָחֲרָנִין קַדִּישִׁין, נַחְתִּין, לְאִתְעַטְּרָא בְּהוּ עַמָּא קַדִּישָׁא. אִלֵּין סַלְּקִין, וְאִלֵּין נַחְתִּין.

וְאִי תֵּימָא, הָא גִּנְתָּא דִּבְאַרְעָא, בְּיוֹמָא דְּשַׁבְּתָא יָתְבָא בְּרֵיקָנַיָּיא בְּלָא נִשְׁמָתִין דְּצַדִּיקַיָּא. לָאו הָכִי. אֶלָּא נִשְׁמָתִין אַזְלִין, וְנִשְׁמָתִין אַתְיָין. נִשְׁמָתִין סַלְּקִין, וְנִשְׁמָתִין נַחְתִּין. נִשְׁמָתִין אַזְלִין מִגּוֹ גִּנְתָּא, וְנִשְׁמָתִין אַתְיָין לְגוֹ גִּנְתָּא. כָּל אִינּוּן נִשְׁמָתִין דְּצַדִּיקַיָּיא, דְּמִתְלַבְּנָן בְּיוֹמֵי דְּחוֹל, וְעַד לָא עָאלוּ לְגוֹ גִּנְתָּא, בְּשַׁעֲתָא דְּאִלֵּין נָפְקִין, אִלֵּין עָאלִין וְגִנְתָּא לָא (רנ''ג ע''א) אִשְׁתְּאַר בְּרֵיקַנְיָּא. בְּרָזָא דְּלֶחֶם הַפָּנִים בְּיוֹם הִלָּקְחוֹ.

וְאִי תֵּימָא, כַּד אָהַדְרוּ בְּיוֹמֵי דְּחוֹל. בְּמָה (נ''א כמה) אִתְמַשְּׁכָן דּוּכְתֵּי לְאָרְכָּא וּפוּתְיָא וְרוּמָא, בְּגִנְתָּא, וְלָא אִתְיְדַע. כְּגַוְונָא דְּרָזָא דְּאֶרֶץ הַצְּבִי, דְּהֲוָה אִתְמְשַּׁךְ לְכָל סִטְרִין וְלָא אִתְיְדַע. כְּגַוְונָא דִּצְבִי, דְּכָל מַה דְּאִתְרַבֵּי, מַשְׁכֵּיהּ אִתְרַבֵּי לְכָל סְטָר, וְלָא אִתְיְידָע. וְאִית כְּמָה נִשְׁמָתִין, דְּכֵיוָן דְּסַלְּקִין, תּוּ לָא נַחְתִּין.

נִשְׁמָתִין סַלְּקִין, וְנִשְׁמָתִין נַחְתִּין, לְאִתְעַטְּרָא בְּהוּ עַמָּא קַדִּישָׁא. וּבְמַעֲלֵי שַׁבַּתָּא, גִּלְגּוּלָא דְּנִשְׁמָתִין אִיהוּ, אִלֵּין אַזְלִין, וְאִלֵּין אַתְיָין, אִלֵּין סַלְּקִין וְאִלֵּין נַחְתִּין. מַאן חָמֵי כַּמָּה רְתִיכִין קַדִּישִׁין, דִּי מְשַׁטְּטֵי לְכָאן וּלְכָאן. כֻּלְּהוּ בְּחֶדְוָה, כֻּלְּהוּ בִּרְעוּ, בְּאִלֵּין נִשְׁמָתִין לְאַעְטְּרָא לְעַמָּא קַדִּישָׁא, לְאַעְטְּרָא לְכַמָּה צַדִּיקַיָּיא, גִּנְתָּא דְּעֵדֶן לְתַתָּא, עַד שַׁעֲתָא דְּכָרוֹזָא קָאִים, וְקָארֵי מְקוּדָשׁ מְקוּדָשׁ. כְּדֵין נַיְיחָא שְׁכִיחַ, וּשְׁכִיכוּ לְכֹלָּא. וְחַיָּיבֵי גֵּיהִנָּם כֻּלְּהוּ מִשְׁתַּכְכֵי בְּדוּכְתַּיְיהוּ, וְאִית לוֹן נַיְיחָא. וְנִשְׁמָתִין כֻּלְּהוּ מִתְעַטְּרָן, אִלֵּין לְעֵילָּא וְאִלֵּין לְתַתָּא. זַכָּאָה עַמָּא, דְּחוּלָקָא דָּא לְהוֹן.

בְּפַלְגוּת לֵילְיָא דְּמַעֲלֵי שַׁבַּתָּא, דְּחַכִּימִין מִתְעֲרִין לְשִׁמּוּשָׁא דִּלְהוֹן, הַהוּא רוּחָא עִלָּאָה, דְּמִתְעַטְּרָן בֵּיהּ, כַּד יוֹמָא אִתְקַדָּשׁ, בְּשַׁעֲתָא דְּאִינּוּן נַיְימֵי בְּעַרְסַיְיהוּ, וְנִשְׁמָתִין אַחֲרָנִין דִּלְהוֹן, בָּעָאן לְסַלְּקָא לְמֵחמֵי בִּיקָרָא דְּמַלְכָּא, כְּדֵין הַהוּא רוּחַ עִלָּאָה דְּנָחִית בְּמַעֲלֵי שַׁבַּתָּא, נָטִיל הַהִיא נִשְׁמְתָא, וְסַלְּקִין לְעֵילָּא, וְאִתְסַחְיָא נִשְׁמְתָא אַחֲרָא בְּבוּסְמִין דְּגִנְתָּא דְּעֵדֶן, וְתַמָּן חָמֵי מַה דְּחָמֵי. וְכַד נַחְתָּא לְאַשְׁרָאָה בְּדוּכְתָּהָא בְּפַלְגּוּת לֵילְיָא, הַהִיא נִשְׁמְתָא תָּבַאת לְדוּכְתָּהָא. וּבָעֵי לְאִינוּן
(Ⅰ)
[136b]  
[...] doivent réciter un verset qui fait allusion à l'âme supplémentaire tel que le verset suivant154 : « L'esprit du Seigneur s'est reposé sur moi, parce que le Seigneur m'a rempli de son onction; il m'a envoyé pour annoncer sa parole à ceux qui sont doux, pour guérir ceux qui ont le cœur brisé », ou bien le verset suivant155 : « Lorsque les animaux allaient, les roues allaient aussi; lorsqu'ils demeuraient, elles demeuraient ; lorsqu'ils s'élevaient de terre, elles s'élevaient aussi avec eux et les suivaient, parce que l'esprit de vie était dans les roues. » Lorsque Rab Hammenouna le Vieillard sortait du bain la veille du Sabbat, il avait coutume de s'arrêter un instant, de lever ses yeux et de se réjouir en affirmant avoir contemplé la joie des anges supérieurs qui montaient et descendaient; il affirmait en outre avoir vu, à chaque veille de Sabbat, un homme assis dans la région des âmes. Heureux le sort de celui qui peut pénétrer les mystères de son Maître! La joie augmente dans les régions célestes à l'aube du jour du Sabbat; et c'est pourquoi l’Ecriture156 dit : « Les cieux racontent la gloire de Dieu, etc. » « Les cieux » désignent les cieux sur lesquels est gravé le Nom sacré. En disant qu'ils racontent la gloire de Dieu (mesaprim), l' Écriture entend que les astres et les corps célestes sont disposés de façon a révéler les mystères célestes et à constituer le livre d'en haut. Par le mot « firmament», l’Ecriture désigne la Source céleste qui sort de la T'ête du Roi et qui parcourt tous les mondes. L’Ecriture ajoute157: « Un jour le raconte à l'autre », ce qui signifie qu’un degré éclaire l'autre. Le mot « omer » (dit) désigne le Père, la Mère et le Fils aîné; l'Aleph désigne le Père; l'Aleph uni à la lettre Mem désigne la Mère (Em, Ma), et le Resch désigne le premier-né (rma, parler, Verbe). Quand ces trois sont unis ensemble, ils constituent le mot « omer »; c'est alors que les lumières du Père, de la Mère et du Fils aîné s'unissent ensemble et éclairent le monde pendant le jour du Sabbat. Les signes des corps célestes sont les images des formes d'en haut; [...]
- חַכִּימִין לוֹמַר, חַד פְּסוּקָא דְּאִתְעָרוּתָא, דְּהַהוּא רוּחָא עִלָּאָה קַדִּישָׁא דְּעָטְרָא דְּשַׁבַּתָּא, כְּגוֹן, (ישעיה סא) רוּחַ יְיָ' אֱלהִים עָלָי יַעַן מָשַׁח יְיָ', אוֹתִי לְבַשֵּׂר עֲנָוִים וְגוֹ'. (יחזקאל א) בְּלֶכְתָּם יֵלֵכוּ וּבְעָמְדָם יַעֲמֹדוּ וּבְהִנָּשְׂאָם מֵעַל הָאָרֶץ וְגוֹ', אֶל אֲשֶׁר יִהְיֶה שָׁם הָרוּחַ לָלֶכֶת יֵלֵכוּ וְגוֹ'. בְּגִין דְּמִתְעַטְּרָן בְּהַהוּא רוּחָא, בְּאִתְעָרוּתָא דִּלְהוֹן בְּחֶדְוָה דְּשִׁמּוּשָׁא, וִיְהֵא נְגִידוּ דְּהַהוּא רוּחַ עִלָּאָה דְּשַׁבַּתָּא, בְּהַהוּא שִׁמּוּשָׁא דְּמִצְוָה.

רַב הַמְנוּנָא סָבָא, כַּד הֲוָה (כ''ד ע''א) סָלִיק מִנָּהֲרָא בְּמַעֲלֵי שַׁבַּתָּא, הֲוָה יָתִיב רִגְעָא חֲדָא, וְזָקִיף עֵינוֹי, וַהֲוָה חַדֵּי, וַהֲוָה אָמַר, דְּהֲוָה יָתִיב, לְמֵחֱמֵי חֶדְוָה דְּמַלְאֲכֵי עִלָּאֵי. אִלֵּין סַלְּקִין, וְאִלֵּין נַחְתִּין. וּבְכָל מַעֲלֵי שַׁבַּתָּא, יָתִיב בַּר נָשׁ בָּעוֹלָם הַנְּשָׁמוֹת. זַכָּאָה אִיהוּ מַאן דְּיָדַע בְּרָזִין דְּמָארֵיהּ.

כַּד נָהִיר יְמָמָא בְּיוֹמָא דְּשַׁבַּתָּא, סְלִיקוּ דְּחֶדְוָה סָלִיק (בראשית ח' ע''א) בְּכֻלְּהוּ עָלְמִין, בְּנַיְיחָא בְּחֶדְוָה. כְּדֵין (תהלים יט) הַשָּׁמַיִם מְסַפְּרִים כְּבוֹד אֵל וּמַעֲשֵׂי יָדָיו מַגִּיד הָרָקִיעַ. מַאן שָׁמַיִם. אִלֵּין שָׁמַיִם, דִּשְׁמָא עִלָּאָה אִתְחָזֵי בְּהוּ, דִּשְׁמָא קַדִּישָׁא אִתְרְשִׁים בְּהוּ.

מְסַפְּרִים, מַאי מְסַפְּרִים, אִי תֵּימָא כְּמַאן דְּמִשְׁתָּעֵי סִפּוּר דְּבָרִים. לָאו הָכִי. אֶלָּא דְּנָהֲרִין וּנְצִיצִין בִּנְצִיצוּ דִּנְהוֹרָא עִלָּאָה, וְסַלְּקִין בִּשְׁמָא, דְּכָלִיל בִּנְהִירוּ דִּשְׁלִימוּ עִלָּאָה.

וּמַאן אִיהוּ סִפּוּר. דְּנַצְּצֵי בִּנְהִירוּ דִּשְׁלִימוּ דְּסֵפֶר עִלָּאָה. וּבְגִין כַּךְ, סַלְּקִין בִּשְׁמָא שְׁלִים, וְנַהֲרִין בִּנְהִירוּ שְׁלִים, וְנַצְצֵי בִּנְצִיצוּ שְׁלִים. אִינְהוּ מְנַצְצֵי וְנַהֲרֵי בְּגַרְמַיְיהוּ, מִגּוֹ נְהִירוּ דִּנְצִיצוּ דְּסֵפֶר עִלָּאָה, וְנַצְצֵי וְנַהֲרֵי לְכָל סְטָר וּסְטָר (נ''א לכל כבוד וכבוד) דְּמִתְדַּבְּקָן בֵּיהּ, דְּהָא מִנַּיְיהוּ, מֵהַהוּא סְפִירוּ וּנְהִירוּ, נָהִיר כָּל עִזְקָא וְעִזְקָא, וְנָצִיץ בִּנְצִיצוּ, בְּגִין דִּבְּהַאי יוֹמָא מִתְעַטְּרָן שָׁמַיִם, וְסַלְּקִין בִּשְׁמָא קַדִּישָׁא, יַתִּיר מִשְּׁאָר יוֹמִין.

וּמַעֲשֵׂה יָדָיו, הַהוּא טַלָּא עִלָּאָה, דְּנָהִיר מִכָּל סִטְרִין גְּנִיזִין, דְּאִיהוּ מַעֲשֵׂה יָדָיו, וְתִקּוּנָא דִּילֵיהּ, דְּמִתַּתְקְנָא בְּיוֹמָא דָּא מִכָּל שְׁאָר יוֹמִין.

מַגִּיד הָרָקִיעַ. מַאי מַגִּיד. מָשִׁיךְ וְנָגִיד לְתַתָּא, מֵרֵישָׁא דְּמַלְכָּא, מַלְיָא מִכָּל סִטְרוֹי. הָרָקִיעַ, הַהוּא רָקִיעַ, דְּאִיהוּ מַבּוּעָא דְּבֵירָא. וְדָא אִיהוּ הַהוּא נָהָר דְּנָפִיק מֵעֵדֶן, וְדָא אִיהוּ דְּנָגִיד וּמָשִׁיךְ לְתַתָּא, נְגִידוּ דְּטַלָּא עִלָּאָה, דְּנָהִיר וְנָצִיץ בִּנְצִיצוּ מִכָּל סִטְרִין. וְדָא רָקִיעַ אַנְגִּיד לֵיהּ בִּמְשִׁיכוּ דִּרְחִימוּ וְתִיאוּבְתָּא, לְאַשְׁקָאָה שַׁקְיוּ דְּחֶדְוָה, לְמַעֲלֵי שַׁבַּתָּא. וְכַד נָגִיד וּמָשִׁיךְ הַהוּא טַלָּא דִּבְדוֹלְחָא, כֹּלָּא (נגיד) מַלְיָא וּשְׁלִים בְּאָתְווֹי קַדִּישִׁין, בְּכָל אִינּוּן שְׁבִילִין קַדִּישִׁין. כֵּיוָן דְּכֹלָּא אִתְחַבָּר בֵּיהּ, אִתְעָבִיד בֵּיהּ אָרְחָא לְאַשְׁקָאָה וּלְבָרְכָא לְתַתָּא.

יוֹם לְיוֹם: יוֹמָא לְיוֹמָא, וְעִזְקָא לְעִזְקָא. הַשְׁתָּא מִשְׁתָּעֵי קְרָא בְּאֹרַח פְּרָט, הֵיךְ שָׁמַיִם מְסַפְּרִים וּמְתַקְּנִין בִּסְפִירוּ וּבִנְצִיצוּ עִלָּאָה לְהַאי כָּבוֹד, וְהֵיךְ נָגִיד וּמָשִׁיךְ הַהוּא רְקִיעָא, נְגִידוּ דְּטַלָּא עִלָּאָה. וְאָמַר, יוֹם לְיוֹם יַבִּיעַ אֹמֶר. יוֹמָא לְיוֹמָא, וְדַרְגָּא לְדַרְגָּא, יְחַוֶּה (ס''א אוחז) לְאִתְכַּלְּלָא דָּא בְּדָא, וּלְאִתְנָהֲרָא דָּא מִן דָּא, מֵהַהוּא סְפִירוּ דִּמְנַצְּצֵי וּמְנַהֲרֵי שָׁמַיִם, לְהַאי כָּבוֹד. יַבִּיעַ: כְּמָה דְאַתְּ אָמֵר מַבָּע אִתְעָבִיד וְגוֹ'. אוֹחוּ לְאַנְהֲרָא דָּא מִן דָּא, וּלְאִתְנַצְּצָא דָּא מִן דָּא, מֵהַהוּא סְפִירוּ וּנְצִיצוּ.

אֹמֶ''ר: כְּלָלָא דְּאַתְוָון וּשְׁבִילִין דְּנָפְקִין מֵאַבָּא וְאִימָּא, וְהַהוּא רֵישָׁא דְּנָפִיק מִנַּיְיהוּ, דְּאִיהוּ בְּרָא בּוּכְרָא, אָלֶף: אַבָּא. וְכַד אִיהוּ סָלִיק וְנָחִית, אִתְחַבְּרַת מ' בַּהֲדֵי א', וְאִיהוּ אֵם. ר': רֵישָׁא (קע''ח ע''ב) בּוּכְרָא. כַּד מִתְחַבְּרָן אַתְוָון כֻּלְּהוּ, אֹמֶר. דָּא נְהִירוּ דְּאַבָּא וְאִימָּא וּבְרָא בּוּכְרָא, וְנָהֲרִין דָּא בְּדָא בְּחִבּוּרָא חֲדָא. שַׁלְטָא בְּיוֹמָא דְּשַׁבַּתָּא. וְעַל דָּא כֹּלָּא אִתְכְּלִיל דָּא בְּדָא, בְּגִין לְמֶהוֵי חַד. וּבְגִין כַּךְ אוֹחוּ דָּא בְּדָא, הַהוּא אֹמֶר שְׁלִיטוּ עִלָּאָה, לְמֶהֱוֵי כֹּלָּא חַד.

וְכַד כָּל הַאי אִתְנְגִיד וְאִתְמְשַׁךְ לְהַאי רָקִיעַ, כְּדֵין אִיהוּ אַשְׁקֵי וְאַנְהִיר לְתַתָּא, לְהַאי כְּבוֹד אֵל, לְמֶעְבַּד תּוֹלָדִין בְּדִיּוּקְנָא דְּאִינּוּן
(Ⅰ)
[137a]  
[...] et c'est pourquoi l'Écriture158 dit : « Un jour dit cette vérité (omer) à un autre jour, et une nuit en donne la connaissance à une autre nuit. » Les anges qui entourent le Trône d'en haut sont appelés « Jours »; et ceux qui entourent le trône d'ici-bas sont appelés « Nuits ». Quant au mot « yehavê, », il est l'équivalent de « yehayê », car le Yod se transforme en Vav.
Remarquez que l'Ecriture159 dit : « Et Adam donna à sa femme le nom d'Eve, parce qu'elle était la mère de tous les vivants. » Or, d'après ce raisonnement, il aurait dû l'appeler « Hayâ », et non pas « Havâ» (Eve). Mais le Yod se transforme en Vav. « La connaissance » c'est le mystère du ciel (du monde céleste). De même qu'au ciel il y a six (Vav) directions, de même sur la terre. Car tout ce qui est ici-bas est contenu dans le monde suprême appelé « Omer» (Verbe). Mais « Omer », ce mystère suprême, est différent des autres; il n'est pas exprimé par la voix, ainsi que le dit plus loin le verset : « Point de discours, point de paroles; leur voix ne se fait pas entendre », mais « sur la terre leur rayon s'étend ». Tous les hommes, ici-bas, s'occupent des mystères de la foi ; ils arrivent à connaître les degrés qui furent révélés, les degrés inférieurs. « Jusqu’à l'extrémité de l'univers, leur parole...»
D'un bout de l'univers à l'autre, les sages s'occupent des degrés cachés, bien qu'ils n'arrivent pas à les pénétrer. On arrive à les connaître grâce «au soleil qui fixe sa tente dans les cieux »; il éclaire tous les degrés célestes et envoie ses rayons ici-bas; et c'est pourquoi la foi est manifeste pour tous. Pour celui qui atteint ce degré, c'est comme s'il avait tout pénétré; car le soleil est la source de toutes les lumières. « Jour » désigne également le Principe mâle, alors que « Nuit» désigne le Principe femelle. L'Ecriture160 compare en outre la gloire de Dieu à un époux qui sort de sa chambre nuptiale; car le désir du monde d'en haut pour celui d'en bas est aussi grand que celui de l'époux pour l'épouse. La «chambre nuptiale» désigne le Paradis. L'Ecriture161 ajoute: « Il en sort plein d'ardeur pour courir comme un géant sur le chemin »; car, du moment que la rigueur disparaît, les obstacles sont écartés du chemin. Les paroles162 : « Il part de l'extrémité du ciel et il arrive jusqu'à l'autre extrémité » désignent le monde d'en haut et celui d'en bas; car, de même qu'il y a des lumières en haut, il y a des lumières qui se répandent ici-bas [...]
- שָׁמַיִם, דְּנָהֲרִין לְהַהוּא כְּבוֹד אֵל. (ודא הוא דכתיב)

וְלַיְלָה לְלַיְלָה יְחַוֶּה דָּעַת, רְתִיכִין דִּילָהּ (דא לדא) דְּאִינּוּן גּוּפָא דְּכֻרְסְיָיא, וְכֻלְּהוּ אִקְרוּן לֵילוֹת, כְּמָה דְאַתְּ אָמֵר (תהילים ט״ז:ז׳) אַף לֵילוֹת יִסְּרוּנִי כִלְיוֹתָי. רְתִיכָא עִלָּאָה, אִתְקְרֵי יָמִים, יוֹם לְיוֹם. רְתִיכָא תַּתַּאָה, אִקְרֵי לֵילוֹת, לַיְלָה לְלַיְלָה.

יְחַוֶּה. דָּעַת, יְחַוֶּה: יְחַיֶּה. יְחַיֶּה תּוֹלָדִין, דְּאִינּוּן (נ''א באינון) שָׁמַיִם. וְאִי תֵּימָא, יְחַוֶּה לָאו יְחַיֶּה. תָּא חֲזֵי, כְּתִיב (בראשית ג׳:כ׳) וַיִּקְרָא הָאָדָם שֵׁם אִשְׁתּוֹ חַוָּה, כִּי הִיא הָיְתָה אֵם כָּל חַי. חַוָּה וְחַיָּה בְּמִלָּה חֲדָא סַלְּקִין. וְעַל דְּאִסְתָּלַּק (נ''א דא אסתלק) י', וְעָיִיל ו', דְּאִיהוּ כְּדְקָא יֵאוֹת, דְּהָא ו' אִיהוּ חַיִּין וַדַּאי, וְעַל דָּא חַוָּה וְחַיָּה, י' (ס''א זעירא נטילא) נָטְלָא חַיִּין מִן ו'. אוּף הָכָא, יְחַוֶּה, יְחַיֶּה.

דָּעַת: דָּא אִיהוּ רָזָא דְּשָׁמַיִם. מַה שָׁמַיִם שִׁית סִטְרִין, אוּף הָכָא שִׁית סִטְרִין, בְּאִינּוּן תּוֹלָדִין דְּקָא יְחַיֶּה כְּגַוְונָא דִּילֵיהּ, וְעַל דָּא יוֹם לְיוֹם אִתְכְּלִיל בְּדַרְגָּא עִלָּאָה אֹמֶ''ר. וְלַיְלָה לְלַיְלָה בְּרָזָא דִּדְכוּרָא, דְּקָא נָהִיר לָהּ דְּאִיהוּ שְׁמֵיהּ (נ''א שמים') דָּעַת.

וּבְגִין דְּהַאי אֹמֶר רָזָא עִלָּאָה אִיהוּ, וְלָא כִּשְׁאָר אֲמִירָן, אַהְדָּר קְרָא עָלֵיהּ וְאָמַר, אֵין אֹמֶר וְאֵין דְּבָרִים, כִּשְׁאָר אֲמִירָן דְּעָלְמָא. אֶלָּא הַאי אֹמֶר, רָזָא עִלָּאָה אִיהוּ, בְּדַרְגִּין עִלָּאִין, דְּלֵית תַּמָּן אֲמִירָן וּדְבָרִים, וְלָא אִשְׁתְּמָעוּ, כִּשְׁאַר דַּרְגִּין דְּאִינּוּן רָזָא דִּמְהֵימְנוּתָא, דְּאִינּוּן קָלָא דְּמִשְׁתְּמַע, אֲבָל הָנֵי לָא (בראשית נ') אִשְׁתְּמָעוּ לְעָלְמִין, וְהַיְינוּ דִּכְתִּיב בְּלִי נִשְׁמַע קוֹלָם.

אֲבָל בְּכָל הָאָרֶץ יָצָא קַוָּם, אַף עַל גַּב דְּאִינּוּן טְמִירִין עִלָּאִין, דְּלָא אִתְיְידָעוּ לְעָלְמִין, נְגִידוּ וּמְשִׁיכוּ דִּלְהוֹן, אִתְמְשַׁךְ וְאִתְנְגִיד לְתַתָּא. וּבְגִין הַהוּא מְשִׁיכוּ, אִית לָן מְהֵימְנוּתָא שְׁלֵימָתָא, בְּהַאי עָלְמָא, וְכָל בְּנִי עָלְמָא מִשְׁתָּעוּ רָזָא דִּמְהֵימְנוּתָא דְּקוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא, בְּאִינּוּן דַּרְגִּין, כְּאִילּוּ אִתְגַּלְּיָין, וְלָא הֲווֹ טְמִירִין וּגְנִיזִין, וְהַיְינוּ וּבִקְצֵה תֵבֵל מִלֵּיהֶם, מֵרֵישָׁא דְּעָלְמָא, עַד סַיְיפֵי עָלְמָא מִשְׁתָּעָאן אִינּוּן חַכִּימֵי לִבָּא, בְּאִינּוּן דַּרְגִּין גְּנִיזִין, אַף עַל גַּב דְּלָא אִתְיְידָעוּ. אֲבָל בְּמָה אִשְׁתְּמוֹדְעָן, בְּגִין דְּלַשֶּׁמֶשׁ שָׂם אֹהֶל בָּהֶם, בְּגִין שִׁמְשָׁא קַדִּישָׁא, דְּאִיהוּ מַשְׁכְּנָא מֵאִינּוּן דַּרְגִּין עִלָּאִין קַדִּישִׁין, וְאִיהוּ נְהוֹרָא, דְּנָטִיל כָּל נְהוֹרִין גְּנִיזִין, וְהַהוּא מְשִׁיכוּ דִּלְהוֹן, וּבְגִינֵיהּ אִתְחָזֵי מְהֵימְנוּתָא בְּכָל עָלְמָא.

מַאן דְּנָטִיל לְשִׁמְשָׁא, כְּמַאן דְּנָטִיל לְכֻלְּהוּ דַּרְגִּין. בְּגִין דְּשִׁמְשָׁא אִיהוּ אֹהֶל דְּאִתְכְּלִיל בְּהוֹן, וְנָטִיל כֹּלָּא, וְאִיהוּ נָהִיר לְכָל אִינּוּן גְּוָונֵי נְהוֹרִין לְתַתָּא. וְעַל דָּא וְהוּא כְּחָתָן יוֹצֵא מֵחֻפָּתוֹ, בִּנְהִירוּ וּנְצִיצוּ דְּכָל נְהוֹרִין גְּנִיזִין, דְּכֻלְּהוּ בְּתִיאוּבְתָּא בִּרְעוּתָא שְׁלִים, יָהֲבֵי לֵיהּ רְעוּתַיְיהוּ וּנְהִירוּ דִּלְהוֹן, כְּמָה דִּלְחָתָן אִית רְעוּ וְתִיאוּבְתָּא דְּכַלָּה (נ''א דכלהו) לְמֵיהַב לָהּ נְבִזְבְּזָן וּמַתְּנָן. וְעַל דָּא וְהוּא כְּחָתָן יוֹצֵא מֵחֻפָּתוֹ.

מַאן חֻפָּתוֹ. דָּא עֵדֶן. וְרָזָא דָּא, (בראשית ב׳:י׳) וְנָהָר יוֹצֵא מֵעֵדֶן. עֵדֶן, דָּא אִיהוּ חוּפָּא דְּחַפְיָא עַל כֹּלָּא. יָשִׂישׂ כַּגִבּוֹר. יָשִׂישׂ, מִסִּטְרָא דְּאוֹר קַדְמָאָה דְּלָא אִשְׁתְּכַח בֵּיהּ דִּינָא כְּלָל. כְּגִבּוֹר, מִסִּטְרָא דִּגְבוּרָה, וְאַף עַל גַּב דִּגְבוּרָה אִיהִי דִּינָא שְׁלִים, כְּגִבּוֹר כְּתִיב, וְלָא גִּבּוֹר, בְּגִין דְּאַמְתִּיק דִּינָא בְּחֶסֶד, וְנָטִיל כֹּלָּא כַּחֲדָא, בְּתִיאוּבְתָּא וּרְעוּתָא שְׁלִים. וְכָל דָּא, לָרוּץ אֹרַח. כְּמָה דְאַתְּ אָמֵר (ישעיהו מ״ג:ט״ז) הַנּוֹתֵן בַּיָּם דָּרֶךְ לְאַשְׁקָאָה וּלְאַשְׁלְמָא נְהִירוּ דְּסִיהֲרָא בְּכָל סִטְרִין, (רט''ו ע''א) וּלְמִפְתַּח בָּהּ אֹרַח לְאַנְהָרָא לְתַתָּא.

מִקְצֵה הַשָּׁמַיִם מוֹצָאוֹ, מִסַּיְיפֵי אִלֵּין שָׁמַיִם עִלָּאִין דְּקָאָמַרָן, אִיהוּ אַפִּיק, בְּגִין דִּבְסִיּוּמָא דְּגוּפָא, אִיהוּ אַפִּיק, וּבְהַהוּא אֲתָר אִשְׁתְּמוֹדַע בֵּין דְּכַר לְנוּקְבָּא. וְדָא הוּא דִּכְתִּיב, (דברים ד׳:ל״ב) וּלְמִקְצֵה הַשָּׁמַיִם וְעַד קְצֵה הַשָּׁמָיִם. קְצֵה הַשָּׁמַיִם דָּא (ר' ע''א) עָלְמָא עִלָּאָה. וּלְמִקְצֵה הַשָּׁמַיִם, דָּא (מלכא ד) שְׁלָמָא דִּילֵיהּ. כְּמָה דְּהַאי נָטִיל כָּל נְהוֹרִין, וְכֻלְּהוּ בֵּיהּ, אוּף הָכִי הַאי, נָטִיל כָּל נְהוֹרִין, וְכֻלְּהוּ בֵּיהּ, וְאִיהוּ נָפִיק מִקְּצֵה הַשָּׁמַיִם.

וּתְקוּפָתוֹ: דְּסָחֲרָא (ס''א דסיהרא) בְּכָל אִינּוּן סִטְרִין (נ''א ספירן) קַדִּישִׁין, דְּאִתְחָזוּן
(Ⅰ)
[137b]  
[...] et devant lesquelles nul ne peut se cacher. Quand la lumière est parfaite ici-bas, la lune reflète la lumière du soleil, à l'instar de la Mère d'en haut dont la lumière nous arrive par cinquante portes; et c'est pourquoi l'Écriture163 dit : « La loi du Seigneur est parfaite », ce qui veut dire: elle reflète la lumière d'en haut dont le nombre cinq est l'image. C'est pour cette raison que tous les versets qui suivent ce passage de l'Écriture sont composés de cinq mots. Dans ce passage, le mot Jéhovah se trouve répété six fois; allusion aux six directions célestes. Le jour du Sabbat, la lune est pleine; c'est pourquoi, en ce jour, il y a plus de lumières que les autres jours. En faisant allusion au grand éclat qui règne le jour du Sabbat, David a dit : « Et les cieux brillent comme le saphir (mesaprim). »
Cette grande lumière règne en haut et en bas, grâce au nom suprême (Jéhovah). Dans ce psaume, on parle des cieux; car ce sont eux qui sont éclairés d'abord, et c'est d'eux que la lumière se répand sur le reste. Après ce psaume, nous récitons celui qui commence par les mots164 : « Réjouissez-vous, justes, en Dieu. » Il fait allusion au fleuve qui sort de l'Éden et qui reçoit les rayons d'en haut et qui est la source de toute vie. Le jour du Sabbat, le soleil éclaire d'une manière parfaite. Après, nous récitons le «Psaume165 à David lorsqu'il changea sa raison ». Ce psaume fait allusion à la lune qui se sépare du « mauvais côté » et s'unit au soleil. C'est pourquoi ce psaume est alphabétique; car il contient l'union de la lune et du soleil, de la Matrona et de son Époux . C'est à cette union que fait allusion le psaume récité ensuite166: « Prière de Moise, homme de Dieu. » Le psaume qui commence par les mots: « Chantez au Seigneur un nouveau cantique» est récité le jour du Sabbat, bien que les collègues aient dit167 que ce cantique avait été entonné par [...]
- לְאִתְנָהֲרָא וּלְאִתְשָׁקָאָה וּלְנַצְּצָא מִנֵּיהּ. וְאֵין נִסְתָּר, לֵית מַאן דְּאִתְחַפְיָא מֵהַהוּא נְהִירוּ, דְּהָא לְכֻלְּהוּ אַנְהִיר בִּכְלָלָא חֲדָא, לְכָל חַד וְחַד כְּמָה דְּאִתְחָזֵי לֵיהּ.

וְכַד כֻּלְּהוּ אִשְׁתְּלִימוּ וְאִתְנְהִירוּ מִגּוֹ שִׁמְשָׁא, כְּדֵין סִיהֲרָא מִתְעַטְּרָא בְּגַוְונָא דְּאִימָּא עִלָּאָה, שְׁלֵימָא בְּנ' תַּרְעִין, וְדָא אִיהוּ דִּכְתִּיב תּוֹרַת יְיָ' תְּמִימָה, דְּהָא כְּדֵין אִיהִי (שלימא) תְּמִימָה, מִכָּל סִטְרִין, בְּרָזָא דַּחֲמֵשׁ דַּרְגִּין, כְּגַוְונָא דְּאִימָא עִלָּאָה, דְּאִינּוּן חֲמֵשׁ רָזָא דְּחַמְשִׁין.

וּבְגִינֵי כַּךְ, אִיהִי אַתְיָא בַּחֲמֵשׁ חֲמֵשׁ תֵּיבִין, בְּגִין לְאַשְׁלְמָא לְרָזָא דְּחַמְשִׁין. תּוֹרַת יְיָ' תְּמִימָה מְשִׁיבַת נָפֶשׁ, הָא חֲמֵשׁ. עֵדוּת יְיָ' נְאֱמָנָה מַחְכִּימַת פֶּתִי, הָא חֲמֵשׁ. פִּקּוּדֵי יְיָ' יְשָׁרִים מְשַׂמְּחֵי לֵב, הָא חֲמֵשׁ. מִצְוַת יְיָ' בָּרָה מְאִירַת עֵינַיִם, הָא חֲמֵשׁ. יִרְאַת יְיָ' טְהוֹרָה עוֹמֶדֶת לָעַד, הָא חֲמֵשׁ. מִשְׁפְּטֵי יְיָ' אֱמֶת צָדְקוּ יַחְדָּיו, הָא חֲמֵשׁ. וְכֻלְּהוּ אַתְיָין בַּחֲמֵשׁ חֲמֵשׁ, לְאִתְכַּלְּלָא כְּגַוְונָא דְּאִימָּא עִלָּאָה.

וְעַל דָּא, יְהוָֹ''ה יְהוָֹ''ה שִׁית זִמְנִין, לָקֳבֵל שִׁית סִטְרִין עִלָּאִין, דְּאִינּוּן רָזָא דִּשְׁמָא עִלָּאָה, (נ''א דשמיא עלאין) וְעַל דָּא, סִיהֲרָא אִתְמַלְּיָא וְאִשְׁתְּלִים בְּסִדּוּרָא עִלָּאָה כְּדְקָא יֵאוֹת, וְדָא אִיהוּ בְּיוֹמָא דְּשַׁבַּתָּא, דְּכֹלָּא אִשְׁתְּלִים כְּדְקָא יֵאוֹת, בְּרָזָא דְּשַׁבַּתָּא עֵילָּא וְתַתָּא. וְעַל דָּא בְּיוֹמָא דָּא, אִתּוֹסָף נְהִירוּ בְּכֹלָּא, כִּדְקַאמְרָן. שָׁמַיִם נַטְלֵי מִמְּקוֹרָא דְּחַיֵּי בְּקַדְמִיתָא, וְאִינּוּן מְנַהֲרֵי וּמְתַקְּנֵי לִכְבוֹד עִלָּאָה, מֵרָזָא (בראשית ל''ה ע''ב) דְּסֵפֶר עִלָּאָה, אַבָּא דְּכֹלָּא. וּמֵרָזָא דְּסֵפֶר, אִימָּא עִלָּאָה. וְאִיהוּ, מֵרָזָא דְּסִפּוּר. וּבְגִין כַּךְ, מְסַפְּרִים, כִּדְקַאמְרָן. בְּרָזָא דִּתְלַת שְׁמָהָן אִלֵּין, דְּשַׁלְטִין בְּיוֹמָא דְּשַׁבַּתָּא, עַל כָּל שְׁאַר יוֹמִין.

וּבְגִינֵי כַּךְ תּוּשְׁבַּחְתָּא דָּא, קָאָמַר דָּוִד בְּרוּחַ קֻדְשָׁא, עַל נְהִירוּ וּנְצִיצוּ וְשׁוּלְטָנוּ (נ''א ושלימו) דְּיוֹמָא דְּשַׁבַּתָּא עַל כָּל שְׁאַר יוֹמִין (ס''א ותקונא דיליה דאתתקנת ביומא דא מכל שאר יומין) בְּגִין רָזָא דִּשְׁמָא עִלָּאָה, דְּקָא נָהִיר בִּנְהִירוּ, וְנָצִיץ בִּנְצִיצוּ, וְאִשְׁתְּלִים בִּשְׁלִימוּ עֵילָּא וְתַתָּא. וּכְדֵין תּוֹרַת יְיָ' תְּמִימָה, שַׁבָּת דְּמַעֲלֵי שַׁבַּתָּא, (ס''א רזא דשמור כבוד לילה דהא היא תורת ה' תמימה תורה שבעל פה משה קבל תורה מסיני והא אתערו על תורה שבעל פה דאילו תורה שבכתב הא כתיב ויצו משרז את הלויים וגו' לקוח את ספר התורה. ודא לליואי אתחזי להאי דאחיד בשמשא ומלכא דאתייא מיניה משה נהיר לישראל מ' שנין שמשא ביומוי ותורת ה' דא מעלי שבתא) בְּרָזָא חֲדָא כִּדְקַאמְרָן.

וְאַתְקִינוּ (ס''א אנשי כנסת הגדולה) חַבְרַיָּיא שֵׁירוּתָא דְּתוּשְׁבַּחְתֵּי, מֵאִינּוּן תּוּשְׁבַּחְתָן דְּדָוִד, מֵרָזָא דָּא הַשָּׁמַיִם, דְּאִיהוּ נָטִיל בְּרִישָׁא, וְנָהִיר לְכָל שְׁאָר. וּלְבָתַר הַהוּא נָהָר דְּנָפִיק מֵעֵדֶן, וְדָא אִיהוּ רָזָא, (תהילים ל״ג:א׳) רַנְּנוּ צַדִּיקִים בַּיְיָ' בְּגִין דְּהַאי נָהָר כָּנִישׁ וְנָטִיל כֹּלָּא מֵרָזָא דְּשָׁמַיִם, בְּרָזָא עִלָּאָה, וּמְקוֹרָא דְּחַיֵּי, כֹּלָּא כְּדְקָא יֵאוֹת בְּיוֹמָא דָּא. וְשִׁמְשָׁא אַתְקִין לְאַנְהֲרָא כְּדְקָא יֵאוֹת, בְּיוֹמָא דָּא.

וּלְבָתַר סִיהֲרָא דְּקָא מִתְפָּרְשַׁת מִסִּטְרָא אַחֲרָא בְּיוֹמָא דָּא, בְּגִין לְאִתְנָהֲרָא מִן שִׁמְשָׁא, וְדָא אִיהוּ לְדָוִד בְּשַׁנּוֹתוֹ אֶת טַעְמוֹ וְגוֹ'. וּלְבָתַר דְּאִתְפָּרְשַׁת מִנֵּיהּ, הָא אִתְחַבְּרָת בְּשִׁמְשָׁא. וְתוּשְׁבַּחְתָּא דָּא בְּכ''ב אַתְוָון, דְּאָעִיל בָּהּ שִׁמְשָׁא בְּסִיהֲרָא. וְתוּשְׁבַּחְתָּא דָּא, פְּרִישׁוּ דְּסִיהֲרָא מִסִּטְרָא אַחֲרָא, וְתוּשְׁבַּחְתָּא דְּכ''ב אַתְוָון בִּנְהִירוּ דְּשִׁמְשָׁא. וּלְבָתַר אִתְחַבְּרוּתָא וּסְלִיקוּ דְּמַטְרוֹנִיתָא עִם בַּעְלָהּ. וְדָא אִיהוּ (תהילים צ׳:א׳) תְּפִלָּה לְמֹשֶׁה אִישׁ הָאֱלֹהִים. אִתְחַבְּרוּתָא וְאִתְדַּבְּקוּתָא דְּאִתְּתָא בְּבַעְלָהּ, לְפָרְשָׂא יְמִינָא וּשְׂמָאלָא לְקַבְּלָא לָהּ, וּלְמֶהֱוֵי כַּחֲדָא בְּחִבּוּרָא חֲדָא. (למהוי חד ברזא חד. וכל אלין שמים מספרים לון ומתקנין לון. מכאן ולהלאה תושבחן אחרנין דחדוה ותיאובתא שלימתא. אבל הני אינון תקונא שלימתא עלאה ברזא דשמא קדישא כדקא יאות ותושבחן אלין אתקינו בתקונא דשבת דאיהו סליק ואתעטר בעטרוי כדקא יאות וסלקין ברזא דשמא קדישא למהר חד ברזא דכבוד אל דשמים מספרים ליה וזהרין ליה כדקאמרן)

וְדָא אִיהוּ (תהלים צח) מִזְמוֹר שִׁירוּ לַיְיָ' שִׁיר חָדָשׁ. תּוּשְׁבַּחְתָּא דָּא הָא (בראשית קכ''ג ע''ב) אוֹקִימְנָא. אֲבָל אַף עַל גַּב דְּאִתְּעַרְנָא בֵּיהּ, אַתְּעֲרוּ דְּחַבְרַיָּיא דְּקָא אִתְּעֲרוּ, שַׁפִּיר אִיהוּ, דְּהַנְהוּ
(Ⅰ)
[138a]  
[...] les vaches traînant le char sur lequel on avait placé l'Arche de l'Alliance, ainsi qu'il est écrit168: « Et les vaches, ayant commencé d'aller, marchèrent tout droit et avançaient toujours d'un même pas en meuglant. » Ces paroles signifient qu'au moment où les Hayoth élevaient le trône en haut, ils entonnaient ce cantique. Mais, objectera-t-on, pourquoi l'Ecriture l’appelle-t-elle « nouveau cantique», puisqu'il a été déjà entonné précédemment ? De même qu'on dit «nouvelle lune » toutes les fois que cet astre est éclairé par le soleil, de même l'Écriture désigne par le terme de « nouveau cantique » le psaume qui vient d'être récité de nouveau. « Sa main droite l'aide et le bras de sa sainteté... » La droite et la gauche sont prêtes à recevoir l'Arche sainte qui monte à « Beth Schamesch » (maison du soleil). Le Sabbat, le trône monte en haut; c'est pourquoi ce psaume est récité ce jour-là par le peuple saint. On récite en outre, le jour du Sabbat, le psaume qui commence par les mots169 : « Louange pour servir de cantique à David au jour du Sabbat.»
Cette louange avait été chantée par Adam au moment où il fut chassé du Jardin de l'Éden, le Sabbat l'a alors protégé et il ne fut chassé qu’à l'expiration du jour saint. Ce psaume est l'image des louanges que le monde d'ici-bas chante en l'honneur du monde d'en haut. Le monde d'en haut est un Sabbat éternel du Roi de la paix. Le Sabbat est composé de plusieurs degrés; il y a un Sabbat mâle et un Sabbat femelle, un Sabbat jour et un Sabbat nuit. La liturgie qui commence par les mots : « L'âme de tout être vivant... » renferme des mots de vérité, ainsi que les collègues l'ont déjà fait remarquer. Mais nous allons encore faire remarquer que, comme les âmes sont les émanations de Celui qui vit éternellement, elles sont autorisées à bénir et à arroser le monde ici-bas de leurs bénédictions. Telle est la signification de la liturgie : « L'âme de tout ce qui vit... », c'est-à-dire que l'âme qui émane de Celui qui vit éternellement « bénira ton nom », ce qui signifie qu'elle est autorisée à bénir le monde ici-bas appelé « Nom ». Les âmes supérieures bénissent les âmes inférieures, et celles-ci transmettent les bénédictions composées de quarante-cinq mots170 au monde d'en bas. Quarante-cinq est la valeur numérique du nom « Mâ» qui désigne le monde d'en bas, ainsi que nous l'avons expliqué au sujet du mystère de «Mâ » et de « Mi ». C'est pour cette raison qu on récite cette liturgie dont la première partie est composée de quarante-cinq mots, équivalent de la valeur numérique de «Mâ », et dont la seconde partie se compose de cinquante mots, équivalent de la valeur numérique de «Mi ». [...]
- פָּרוֹת עָלוֹת כַּד הֲווֹ נַטְלֵי אֲרוֹנָא, אִתְּעָרוּ בְּהַאי תּוּשְׁבַּחְתָּא, כְּמָה דְאַתְּ אָמֵר (שמואל א ו׳:י״ב) וַיִּשַּׁרְנָה הַפָּרוֹת בַּדֶּרֶךְ. וּמַה שִּׁירָה הֲווֹ אַמְרֵי. (תהילים צ״ח:א׳) מִזְמוֹר שִׁירוּ לַיְיָ' שִׁיר חָדָשׁ כִּי נִפְלָאוֹת עָשָׂה. רָזָא דָּא אִיהוּ כְּגַוְונָא דִּלְעֵילָּא. בְּשַׁעֲתָא דְּאִינּוּן חַיּוֹת נַטְלֵי (ארונא) כֻּרְסְיָיא, לְאָרָמָא לֵיהּ לְעֵילָּא, אִינּוּן אַמְרֵי תּוּשְׁבַּחְתָּא דָּא.

וְאִי תֵּימָא, אֲמַאי כְּתִיב הָכָא חָדָשׁ, וְהָא תָּדִיר קָאַמְרֵי תּוּשְׁבַּחְתָּא דָּא. אֶלָּא וַדַּאי חָדָשׁ אִיהוּ, וְחָדָשׁ לָא אִקְרֵי, אֶלָּא בְּאִתְּחַדְתוּתָא דְּסִיהֲרָא, כַּד אִתְנְהִירַת מִן שִׁמְשָׁא, כְּדֵין אִיהוּ חָדָשׁ, וְדָא אִיהוּ שִׁיר חָדָשׁ. הוֹשִׁיעָה לוֹ יְמִינוֹ וּזְרוֹעַ קָדְשׁוֹ, הָא אִתְּעָרוּתָא דִּימִינָא וּשְׂמָאלָא לְקַבְּלָא לָהּ.

וְתוּשְׁבַּחְתָּא דָּא, כַּד נַטְלֵי אֲרוֹנָא, קָא מְשַׁבְּחָאן לָהּ. כַּד סַלְּקִין לְבֵית שֶׁמֶשׁ. כְּגַוְונָא דַּעֲגָלוֹת סַלְּקִין לְבֵית שֶׁמֶשׁ. וְכֹלָּא בְּרָזָא חַד סָלְקִין, בְּגִין דִּבְשַׁבָּת אִיהוּ סְלִיקוּ דְּכוּרְסְיָּיא, לְסַלְּקָא לְעֵילָּא. תִּקּוּנָא דְּתוּשְׁבַּחְתָּא דָּא בְּשַׁבָּת אִלֵּין תּוּשְׁבְּחָן כֻּלְּהוּ אַתְקִינוּ בְּשַׁבָּת, לְשַׁבְּחָא לֵיהּ עַמָּא יְחִידָא בְּעָלְמָא. (תהילים צ״ב:א׳) מִזְמוֹר שִׁיר לְיוֹם הַשַּׁבָּת, תּוּשְׁבַּחְתָּא דָּא, אָדָם הָרִאשׁוֹן קָאָמַר לָהּ, בְּשַׁעֲתָא דְּאִתְתָּרַךְ מִגִּנְתָּא דְּעֵדֶן, וְאָתָא שַׁבָּת וְאָגִין עָלֵיהּ. וְאוּקְמוּהָ חַבְרַיָּיא, תּוּשְׁבַּחְתָּא דָּא, עָלְמָא תַּתָּאָה קָא מְשַׁבַּח לְגַבֵּי עָלְמָא עִלָּאָה, יוֹמָא (דכלא ביה) דְּאִיהוּ כּוּלּוֹ שַׁבָּת, מַלְכָּא, דִּשְׁלָמָא דִּילֵיהּ. וְדָא אִיהוּ מִזְמוֹר שִׁיר, וְלָא כְּתִיב מַאן קָאָמַר לֵיהּ, כְּמָה דְּאוֹקִימְנָא. לְיוֹם הַשַּׁבָּת, יוֹמָא עִלָּאָה, שַׁבָּת עִלָּאָה. דָּא שַׁבָּת וְדָא שַׁבָּת, מַה בֵּין הַאי לְהַאי. אֶלָּא, שַׁבָּת סְתָם, דָּא שַׁבָּת דְּמַעֲלֵי שַׁבַּתָּא. יוֹם הַשַּׁבָּת, דָּא שַׁבָּת דִּלְעֵילָּא. דָּא יוֹם, וְדָא לַיְלָה. (שמות ל״א:ט״ז) וְשָׁמְרוּ בְנִי יִשְׂרָאֵל אֶת הַשַּׁבָּת, הָא לֵילְיָא, רָזָא דְּנוּקְבָּא. (שמותכ) זָכוֹר אֶת יוֹם הַשַּׁבָּת, הָא יוֹם, רָזָא דִּדְכוּרָא. וּבְגִין כַּךְ מִזְמוֹר שִׁיר לְיוֹם הַשַּׁבָּת.

וְאַשְׁכְּחָן בְּכַמָּה אֲתָר, דְּעָלְמָא תַּתָּאָה לָא סָלִיק בִּשְׁמָא, וְאַתְיָא (ויקרא ק''ב) סְתָם, כְּגוֹן הַאי, וּכְגוֹן וַיִּקְרָא אֶל מֹשֶׁה, וּכְגוֹן (שמות כ״ד:א׳) וְאֶל (קל''א ע''א) מֹשֶׁה אָמַר עֲלֵהּ אֶל יְיָ'. כֻּלְּהוּ סָתִים שְׁמָא, וְלָא סָלִיק בֵּיהּ. (אלא) (ס''א וכלא) בְּגִין דְּאִית בֵּיהּ דַּרְגָּא עִלָּאָה, וּלְגַבֵּי דַּרְגָּא עִלָּאָה אִיהוּ לָא סָלִיק בִּשְׁמָא. נְהוֹרָא דִּשְׁרָגָּא, לָא סָלִיק בִּימָמָא, בִּנְהוֹרָא דְּשִׁמְשָׁא, וְעַל דָּא לָא סָלִיק בִּשְׁמָא. וְכָל אִלֵּין תּוּשְׁבְּחָן, דְּשַׁבָּת, דְּאִיהִי כְּבוֹד (נ''א יום השבת דאיהו תושבחתא) יוֹם, אִיהוּ תּוּשְׁבַּחְתָּא עִלָּאָה, עַל כָּל שְׁאַר יוֹמִין. (ס''א וכל אלין תושבחן אתקינו בתיקונא דשבתא דאיהו סליק לאתעטר בעטרין עלאין אתרין קדישין על כל שאר יומין)

נִשְׁמַת כָּל חַי, הָא חַבְרַיָּיא אִתְּעָרוּ ר''ה בֵּיהּ מִלִּין דִּקְשׁוֹט. אֲבָל אִית לָן לְאַדְכְּרָא, הַאי נִשְׁמְתָא דְּפַרְחָא מֵהַהוּא חַי הָעוֹלָמִים. וּבְגִין דְּאִיהִי דִּילֵיהּ, דְּמִנֵיהּ נַפְקָן כָּל בִּרְכָּאן, וְשַׁרְיָין בֵּיהּ, וְהוּא אַשְׁקֵי וּמְבָרַךְ לְתַתָּא, הַאי נִשְׁמְתָא דְּנָפְקָא מִנֵּיהּ, אִית לָהּ רְשׁוּ לְבָרְכָא לְהַאי אֲתָר.

וְעַל דָּא פַּרְחִין נִשְׁמָתִין מֵהַהוּא חַי, בְּמַעֲלֵי שַׁבַּתָּא. אִינּוּן נִשְׁמָתִין דְּאִינּוּן פַּרְחָאן, מַמָּשׁ מְבָרְכִין לְהַאי אֲתָר דְּאִקְרֵי שֵׁם מִתַּתָּא. וְהַהוּא אֲתָר דְּנַפְקֵי מִנֵּיהּ מְבָרַךְ לֵיהּ לְעֵילָּא, וְהַאי שֵׁם מְקַבְּלָא בִּרְכָאן, מִתַּתָּא וּמֵעֵילָּא, וְאִתְכְּלִילַת מִכָּל סִטְרִין.

בְּיוֹמֵי דְּחוֹל, אִיהִי מְקַבְּלָא בִּרְכָאן, מִשְּׁאַר נִשְׁמָתִין, דְּקָא מְבָרְכִין לָהּ מִתַּתָּא. בְּיוֹמָא דְּשַׁבָּת, אִיהִי מְקַבְּלָא בִּרְכָאן מֵאִינּוּן נִשְׁמָתִין עִלָּאִין, דְּקָא מְבָרְכָאן לָהּ בְּאַרְבְּעִין וַחֲמֵשׁ תֵּיבִין, כְּחוּשְׁבָּן מ''ה. (מנשמת כל חי עד והאחרונים) (ס''א ברזא דחמשין תיבין, כחושבן מ''י) כְּמָה (הקדמה ב' ע''א) דְּאוֹקִימְנָא, בְּרָזָא מ''ה, וּבְרָזָא מ''י. דָּא עָלְמָא עִלָּאָה, וְדָא עָלְמָא תַּתָּאָה. נִשְׁמַת כָּל חַי (ס''א עד האחרונים') מ''ה. וּמִן וְאִילּוּ פִּינוּ מָלֵא שִׁירָה עַד וּמִלְּפָנִים, סַלְּקָא תּוּשְׁבַּחְתָּא אַחֲרָא חַמְשִׁין תֵּיבִין. וְאַף עַל גַּב דְּלָא קַיְּימָא תַּמָּן מִלָּה בְּחוּשְׁבָּנָא, סַלְּקָא חוּשְׁבָּנָא רָזָא מ''י. וּמִתַּמָּן וּלְהָלְאָה סַלְּקָא תּוּשְׁבַּחְתָּא אַחֲרָא לְחֶשְׁבּוֹן (מ''ה) מְאָה תֵּיבִין, תַּשְׁלוּמִין דְּכֹלָּא, וְחַד רְתִיכָא עַל מַה דְּשַׁרְיָא דְּאִיהוּ
(Ⅰ)
[138b]  
[...] Heureux le peuple qui sait s'exprimer dans sa prière de manière convenable! Il est écrit171: « Mais toi, Seigneur, n'éloigne point ton assistance de moi, applique-toi à me défendre... » Le roi David prononça ces paroles au moment où il chantait les louanges du Roi en aspirant à l'union de la lumière du soleil à celle de la lune. C'est pour cela qu'Israël récite également sa prière à voix basse, comme quelqu'un qui s'entretient secrètement avec le Roi. David compare Dieu à un renne, parce que, de même que le renne et le cerf ont l'habitude de revenir à l'endroit d'où ils se sont éloignés, de même le Saint, béni soit-il, même après qu'il s'est élevé dans les régions supérieures, revient toujours ici-bas, parce qu'Israël est uni à lui et il ne le laissera jamais s'éloigner. C'est pourquoi on doit s'unir à Dieu et ne pas laisser se séparer le monde d'en haut de celui d'ici-bas, même un instant. La prière des dix-huit bénédictions doit suivre immédiatement la prière de la délivrance. Elle doit être récitée à voix basse pour que la divinité ne s'éloigne pas de nous, ainsi qu'il est écrit:172 : « Et vous, vous êtes attachés à Jéhovah votre Dieu, et tous, vous vivez aujourd'hui. »
En ce moment, Rabbi Siméon et les collègues se levèrent et se disposèrent à partir. Rabbi Eléazar dit à Rabbi Siméon, son père : Père, jusqu'à maintenant nous étions assis à l’ombre de l'Arbre de Vie, dans le Jardin de l'Éden; maintenant que nous nous mettons en route, il convient également de suivre le chemin qui conduit à l’Arbre de Vie, dans le Jardin de l’Eden ; maintenant que nous nous mettons en route, il convientégalement de suivre le chemin qui conduit à l’Arbre de Vie. Son père lui dit : Commence donc à parler toi-même. Rabbi Eléazar commença alors à parle r ainsi : « Qu’ils173 m'apportent des offrandes. » Ainsi qu'on l'a déjà dit, les offrandes se composaient d'or, image de la Rigueur qui vient du côté gauche (h) ; d'argent, image de la Clémence qui vient du côté droit (y); et c’est pour cette raison que la coupe de bénédiction doit-être saisie de la main droite et passée à la à la main gauche; d'airain, image de l'union entre la Rigueur et la Clémence; d'hyacinthe, [...]
- תַּשְׁלוּמָא (ס''א ההוא שלימא עלאה.)

וְכָל שְׁבָחָא דָּא, וְכָל מִלִּין אִלֵּין, כֻּלְּהוּ שַׁיְיפִין יְדִיעָן, בְּחוּשְׁבָּנָא לְתַשְׁלוּמָא דְּשַׁבָּת, וּלְאִשְׁתַּלְּמָא מִנַּיְיהוּ, כַּדְקָא חֲזִי. זַכָּאָה עַמָּא, דְּיַדְעֵי לְסַדְּרָא שְׁבָחָא דְמָרֵיהוֹן, כַּדְקָא יֵאוֹת. מִכָּאן וּלְהָלְאָה סִדּוּרָא דִּצְלוֹתָא כְּמָה דְּאִתְתַּקְנַת.

כְּתִיב (תהילים כ״ב:כ׳) וְאַתָּה יְיָ' אַל תִּרְחָק אֱיָלוּתִי לְעֶזְרָתִי חוּשָׁה. דָּוִד מַלְכָּא אָמַר דָּא, בְּשַׁעֲתָא דְּהֲוָה מְתַקֵּן וּמְסַדֵּר תּוּשְׁבַּחְתָּא דְּמַלְכָּא, בְּגִין לְחַבְּרָא שִׁמְשָׁא בְּסִיהֲרָא. כֵּיוָן דְּהֲוָה מְתַקֵּן וּמְסַדֵּר שְׁבָחִין דִּילֵיהּ לְאִתְחַבְּרָא, אָמַר וְאַתָּה יְיָ' אַל תִּרְחָק.

וְאַתָּה יְיָ' רָזָא (רנ''א ע''א, ק''מ ע''א, קע''ט ע''ב) דְּחַבְרוּתָא חֲדָא בְּלֹא פִּרוּדָא. אַל תִּרְחָק, כֵּיוָן דְּאִיהִי סַלְּקָא לְאִתְעַטְּרָא בְּבַעְלָהּ, וְכֹלָּא בְּעָלְמָא עִלָּאָה, וּמִתַּמָּן בָּעֵי לְסַלְּקָא לְאֵין סוֹף, לְאִתְקַשְּׁרָא כֹּלָּא לְעֵילָּא לְעֵילָּא, וּבְּגִין כָּךְ אַל תִּרְחָק, לְאִסְתַּלְּקָא מִינָן, לְשַׁבְקָא לָן.

וּבְגִין כַּךְ, בְּגוֹ סִדּוּרָא דְּתוּשְׁבַּחְתָּא, בָּעָאן יִשְׂרָאֵל לְאִתְכַּלְּלָא תַּמָּן, וּלְאִתְדַּבְּקָא בַּהֲדַיְיהוּ מִתַּתָּא, דְּאִלְמָלֵא יִבְעֵי לְאִסְתַּלְּקָא הַאי כָּבוֹד, הָא יִשְׂרָאֵל לְתַתָּא אֲחִידָן בֵּיהּ וְתַקְפִין בֵּיהּ, דְּלָא שַׁבְקֵי לֵיהּ לְאִתְרַחֲקָא מִנַּיְיהוּ. וְעַל דָּא צְלוֹתָא בְּלָחַשׁ, כְּמַאן דְּמַלִּיל בְּרָזָא עִם מַלְכָּא, וּבְעוֹד דְּאִיהוּ בְּרָזָא עִמֵּיהּ, לָא אִתְרָחֲקָא מִנֵּיהּ כְּלָל.

אֱיָלוּתִי, מָה אַיָּל וּצְבִי, בְּשַׁעֲתָא דְּאַזְלֵי וּמְרַחֲקֵי, מִיַּד אָהַדְרָן לְהַהוּא אֲתָר דְּשַׁבְקֵי, אוּף קוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא, אַף עַל גַּב דְּאִסְתַּלָּק לְעֵילָּא לְעֵילָּא בְּאֵין סוֹף, מִיַּד אַהְדָּר לְאַתְרֵיהּ. מַאי טַעְמָא. בְּגִין דְּיִשְׂרָאֵל לְתַתָּא אִתְאַחֲדָן בֵּיהּ, וְלָא שַׁבְקִין לֵיהּ לְאִתְנַשְּׁיָא, (מניה) וּלְאִתְרַחֲקָא מִנַּיְיהוּ. וְעַל דָּא, אֱיָלוּתִי לְעֶזְרָתִי חוּשָׁה.

וּבְגִין כַּךְ בָּעֵינָן לְאִתְאַחֲדָא בֵּיהּ בְּקוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא, וּלְאַחֲדָא בֵּיהּ, כְּמַאן דְּאַמְשִׁיךְ מֵעֵילָּא לְתַתָּא, דְּלָא יִשְׁתְּבַק בַּר נָשׁ מִנֵּיהּ, אֲפִילּוּ שַׁעֲתָא חֲדָא. וְעַל דָּא כַּד סָמִיךְ גְּאוּלָה לִתְפִלָּה, בָּעֵי לְאַחֲדָא בֵּיהּ, וּלְאִשְׁתָּעֵי בַּהֲדֵיהּ בִּלְחִישׁוּ, בְּרָזָא, דְּלָא יִתְרְחַק מִינָן, וְלָא יִשְׁתְּבַּק מִינָן, וְעַל דָּא כְּתִיב (דברים ד׳:ד׳) וְאַתֶּם הַדְּבֵקִים בַּיְיָ' אֱלֹהֵיכֶם חַיִּים כֻּלְכֶם הַיּוֹם. (תהילים קמ״ד:ט״ו) אַשְׁרֵי הָעָם שֶׁכָּכָה לוֹ אַשְׁרֵי הָעָם שֶׁיְיָ' אֱלֹהָיו.

בְּהַהִיא שַׁעֲתָא, קָם רַבִּי שִׁמְעוֹן וְחַבְרַיָּא אוּף הָכִי קָמוּ וְאָזְלוּ. אָמַר רַבִּי אֶלְעָזָר לְרַבִּי שִׁמְעוֹן אֲבוּי, אַבָּא, עַד הָכָא הֲוֵינָא יַתְבֵי בְּצִלָּא דְּאִילָנָא דְּחַיֵּי בְּגִנְתָּא דְּעֵדֶן. מִכָּאן וּלְהָלְאָה דְּאֲנָן אָזְלִין, אִצְטְרִיךְ לָן לְמֵיהַךְ בְּאָרְחוֹי דְּנַטְרָן אִילָנָא דָּא. אָמַר לֵיהּ, אַנְתְּ תִּשְׁרֵי בְּשֵׁירוּתָא לְמִפְתַּח בְּאָרְחָא.

פָּתַח וְאָמַר, (שמות כ״ה:ב׳) וְיִקְחוּ לִי תְּרוּמָה, כְּמָה דְּאִתְּמַר. בְּמַאי אִיהִי תְּרוּמָה. בְּרָזָא דְּזָהָב, דְּהָא מִתַּמָּן אִתְּזְנַת בְּקַדְמִיתָא, בְּגִין דְּאִיהִי גְּבוּרָה תַּתָּאָה, דְּאַתְיָא מִסִּטְרָא דְּזָהָב. וְאַף עַל גַּב דְּאַתְיָא מִסִּטְרָא דְּזָהָב, כָּל עִקָר לָא אִשְׁתְּאָרַת, אֶלָּא בְּסִטְרָא דְּכֶסֶף, דְּאִיהוּ יְמִינָא.

וְרָזָא דָּא (הקדמה א' ע''א) כּוֹס שֶׁל בְּרָכָה, דְּאִצְטְרִיךְ לְקַבְּלָא לֵיהּ בִּימִינָא וּבִשְׂמָאלָא, וְכָל עִקָּר לָא אִשְׁתְּאַר אֶלָּא בִּימִינָא. (ס''א ושמאלא אתעדי מינה ולא וכו') וּשְׂמָאלָא אִתְּעַר יְמִינָא, וְלָא אִתְדְּבַק בֵּיהּ, בְּגִין דְּאִיהוּ אִתְיְיהִיב בֵּין יְמִינָא וּשְׂמָאלָא, וּשְׂמָאלָא אִתְאֲחִיד תְּחוֹתֵיהּ, וִימִינָא אִתְאֲחִיד בֵּיהּ לְעֵילָּא, כְּמָה דְאַתְּ אָמֵר (שיר השירים ב׳:ו׳) שְׂמֹאלוֹ תַּחַת לְרֹאשִׁי וִימִינוֹ תְּחַבְּקֵנִי. זָהָב וָכֶסֶף, כְּמָה דְאַתְּ אָמֵר (חגי ב׳:ח׳) לִי הַכֶּסֶף וְלִי הַזָּהָב, וְהָא אִתְּמַר.

וּנְחוֹשֶׁת, דָּא אִיהוּ גּוָֹון כְּגַוְונָא דְּזָהָב, בְּגִין דְּאִצְטְבְּעַ מִגָּוֶון זָהָב וּמִגָּוֶון דְּכֶסֶף. וְעַל דָּא מִזְבַּח הַנְּחֹשֶׁת קָטָן. אֲמַאי אִיהוּ קָטָן. כְּמָה דְאַתְּ אָמֵר (מלכים א ח׳:ס״ד) כִּי הַמִּזְבֵּחַ אֲשֶׁר לִפְנֵי יְיָ' קָטֹן מֵהָכִיל אֶת הָעוֹלָה וְגוֹ'. כְּמָה דְאַתְּ אָמֵר (שמואל א י״ז:י״ד) וְדָוִד הוּא הַקָּטָן. וְאַף עַל גַּב דְּאִיהוּ קָטָן, כֹּלָּא אִתְאֲחִיד בְּגַוֵּיהּ. וְאִי תֵּימָא מִזְבֵּחַ אַחֲרָא, אִקְרֵי קָטָן. לָאו הָכִי. דְּלָאו קָטָן בַּר הַאי, דִּכְתִּיב, (בראשית א׳:ט״ז) אֶת הַמָּאוֹר הַגָּדוֹל לְמֶמְשֶׁלֶת הַיּוֹם וְאֶת הַמָּאוֹר הַקָּטָן לְמֶמְשֶׁלֶת הַלַּיְלָה. וְדָא אִיהוּ הַמָּאוֹר הַקָּטָן. הַמָּאוֹר הַגָּדוֹל, דָּא מִזְבֵּחַ הַפְּנִימִי דְּאִיהוּ מִזְבַּח הַזָּהָב. וּתְכֵלֶת
(Ⅰ)
[139a]  
[...] image de la couleur des franges rituelles174. La couleur d'hyacinthe exprime le même mystère que les phylactères du bras ; elle rappelle le tribunal pénal, en opposition au tribunal civil. lait c'est pour cette raison que, vues en songe, toutes les couleurs sont propices, à l'exception de celle de l'hyacinthe. Aussi l'heure de la récitation du « Schema » est-elle fixée à l'instant du matin où l'on peut distinguer la couleur de l'hyacinthe et la couleur jaune; car, à partir de ce moment, la rigueur ne sévit plus dans le monde. La pourpre est le résumé de toutes les couleurs. L'écarlate désigne la légion d'anges qui entourent le monde suprême et dont le chef est le défenseur d'Israël, ainsi qu'il est écrit175 : « Michel, votre chef... » L'Ecriture compare également Israël à un ver à soie dont la force se manifeste par la bouche176. Enfin, L’Écriture ajoute : « ... Du fin lin, des poils de chèvres, des peaux de moutons teintes en rouge, et d'autres teintes en violet. » Tous ces objets désignent tantôt le côté droit et tantôt le côté gauche. Dans le livre du roi Salomon, on trouve des mystères suprêmes au sujet de l'autel d'airain.
Tant que les démons sévissent ici-bas, ils sont appelés « montagnes d'airain ». Mais, de l'autel d'airain, sort un esprit qui apaise leur faim et les détermine à se retirer. Alors la lettre Noun disparaît ; de sorte qu'il ne reste du mot « néhoscheth » que les lettres dont se compose le mot «thahasch »177. De là vient qu'on rencontre également le mot « thahasch » parmi les noms des fils d'Abraham178. Les « bois de Sétim» désignent les mystères sacrés du Tabernacle. L' « huile pour entretenir les lampes » désigne l'huile sainte qui coule du monde d'en haut. Les « pierres d'onyx et les pierres précieuses pour orner l'Ephod et le Rational » désignent les pierres sacrées sur lesquelles étaient gravés les noms des douze tribus. Comme ces douze pierres formaient treize intervalles, cela faisait ensemble le nombre de vingt-cinq [...]
- דָּא אִיהוּ תְּכֵלֶת דְּצִיצִית. תְּכֵלֶת דָּא אִיהוּ כֻּרְסְיָיא, רָזָא דִּתְפִלָּה דְּיַד. תְּכֵלֶת דָּא אִיהוּ כֻּרְסְיָיא, דְּדַיְינִין בֵּיהּ דִּינִי נְפָשׁוֹת. בְּגִין דְּאִית כֻּרְסְיָיא דְּדַיְינִין בֵּיהּ דִּינִי מָמוֹנוֹת, וְאִית כֻּרְסְיָיא דְּדַיְינִין בֵּיהּ דִּינֵי נְפָשׁוֹת. וְעַל דָּא, כָּל גַּוְונִין (קל''ה ע''א, קנ''ב ע''א, בראשית נ''א ע''ב) טָבִין לְחֶלְמָא, בַּר גּוָֹון תִּכְלָא, בְּגִין דְּיִנְדַּע דְּהָא נִשְׁמָתֵיהּ סָלְקָא בְּדִינָא. וְכַד נִשְׁמְתָא סָלְקָא בְּדִינָא, גּוּפָא אִתְּדָן לְאִשְׁתְּצָאָה וְאִצְטְרִיךְ הַהוּא חֶלְמָא, לְרַחֲמִין סַגִּיאִין.

תְּכֵלֶת דָּא אִיהוּ כֻּרְסְיָיא, דִּכְתִּיב בֵּיהּ (יחזקאל א׳:כ״ו) כְּמַרְאֵה אֶבֶן סַפִּיר דְּמוּת כִּסֵּא, (וכתיב ואש מתלקחת) וּכְתִיב וְנֹגַהּ לוֹ סָבִיב. בְּגִין דְּעַבְדִין בֵּיהּ כְּרִיכִין לְצִיצִית, וְכַד נֹגַהּ לוֹ, אִתְהַדָּר לְגָוְון יָרוֹק, כְּגָוֶן כַּרְתִּי. מֵהַהִיא שַׁעֲתָא וְאֵילֵךְ, אִשְׁתְּרֵי זִמְנָא דִּקְרִיאַת שְׁמַע, דְּהָא אִשְׁתָּנִי גּוָֹון תִּכְלָא מִכְּמַה דְּהֲוָה, וּבְגִין כַּךְ אָסִיר לְמֵידָן דִּינֵי נְפָשׁוֹת בַּלַּיְלָה, בְּגִין דְּשָׁלְטָא הַהוּא גּוָֹון תִּכְלָא בְּהַהוּא זִמְנָא, וְאִתְיְהִיב רְשׁוּ לְמֶחטַף נַפְשָׁא בְּלֹא מִשְׁפָּט. דְּהָא מִשְׁפָּט לָא שָׁלְטָא בְּהַהוּא זִמְנָא. כַּד אָתֵי צַפְרָא, וְאִתְּעַר יְמִינָא דִּלְעֵילָּא, נָפִיק הַהוּא נְהוֹרָא, וּמָטֵי עַד הַאי תִּכְלָא, וְאִשְׁתָּנֵי מִכְּמַה דְּהֲוָה, וּכְדֵין שָׁלְטָא עָלֵיהּ, וְאִתְדַּבָּק בֵּיהּ כֻּרְסְיָיא אַחֲרָא קַדִּישָׁא. מֵהַהִיא שַׁעֲתָא וְאֵילֵךְ, זִמְנָא דִּקְרִיאַת שְׁמַע.

וְאַרְגָּמָן, דָּא כְּנוּפְיָא דִּכָלִילָא כָּל גְּוָונִין כַּחֲדָא. וְתוֹלַעַת שָׁנִי, כְּתִיב שָׁנִי, וּכְתִיב שָׁנִים, דִּכְתִּיב, (משלי ל״א:כ״א) כִּי כָל בֵּיתָה לָבוּשׁ שָׁנִים. אֶלָּא הַאי אִיהוּ גּוָֹון אִקְרֵי שָׁנִי, דְּנָטִיל כָּל גַּוְונִין בֵּיהּ, וְכֹלָּא אִיהוּ חַד, שָׁנִי וְשָׁנִים. שָׁנִים: כַּד כֻּלְּהוּ כְּלִילָן בֵּיהּ כַּחֲדָא. שָׁנִי: דְּנָפִיק מִכֻּרְסְיָיא עִלָּאָה, דְּשַׁלְּטָא עַל תְּכֵלֶת מִסִּטְרָא דִּימִינָא, וְדָא אִיהוּ אַפּוֹטְרוֹפֹּסָא דְּיִשְׂרָאֵל, דִּכְתִּיב בֵּיהּ (דניאל י) מִיכָאֵל שַׂרֵכֶם. תּוֹלַעַת: דְּחֵילֵיהּ בְּפוּמֵיהּ, כַּתּוֹלַעַת, דִּמְתָּבַּר כֹּלָּא וְעֹקֵר כֹּלָּא.

תּוֹלַעַת שָׁנִי וָשֵׁשׁ, תְּרֵין גַּוְונִין כַּחֲדָא, דִּימִינָא וּשְׂמָאלָא, חִיוָּר וְסוּמָק. וָשֵׁשׁ: בּוּצָא אִיהוּ. דְּשִׁית חוּטִין מִתְחַבְּרָן, וְדָא אִיהוּ דִּכְתִּיב, (דניאל י) וּגְוִיָּתוֹ כְתַרְשִׁישׁ. וּבְאִלֵּין תְּרֵין, כְּלִילָן תְּרֵין אָחֲרָנִין.

וְעִזִּים: גְּבוּרָאן תַּתָּאֵי דִּלְבַר, לְחַפְיָא עַל פְּנִימָאֵי. וְכֹלָּא אִצְטְרִיךְ, וְאִצְטְרִיךְ לְמֵיהַב דּוּכְתָּא לְכֹלָּא, דְּהָא מִסִּטְרָא דְּדַהֲבָא קָאַתְיָין. וְעוֹרוֹת אֵלִים מְאָדָּמִים, מְשִׁיכוּ דִּתְרֵין סִטְרִין, דִּימִינָא וּשְׂמָאלָא, לְחַפְיָיא בְּדוּכְתָּא אַחֲרָא.

וְעוֹרוֹת תְּחָשִׁים, סִטְרָא חֲדָא אִית דְּרַבֵּי גּוֹ סִטְרָא אַחֲרָא בְּחוּרְבָּא, וְלָא בְּיִשּׁוּבָא אִשְׁתְּכַח, וְדָא אִיהוּ סִטְרָא דַּכְיוּ, וְאִקְרֵי תַּחַשׁ.

בְּסִפְרָא דְּשְׁלֹמֹה מַלְכָּא אִית גּוֹ הַאי מִזְבַּח הַנְּחֹשֶׁת דְּקַאמְרָן, רָזִין עִלָּאִין. דְּהָא מִזְבַּח אֲדָמָה כְּתִיב, (שמות כ) מִזְבַּח אֲדָמָה תַּעֲשֶׂה לִי וְגוֹ' וְדָא אִיהוּ רָזָא כְּדְקָא יֵאוֹת. נְחֹשֶׁת, כַּד שַׁלְטִין טוּרִין אַחֲרָנִין, וְאִיהִי צְרִיכָא לְמֵיזַן לוֹן, אִצְטְבַּע בְּהַאי גּוָֹון לְמֵיזַן לוֹן. וְאִינּוּן אִקְרוּן הָרֵי נְחֹשֶׁת.

וְאִינּוּן (ר''ס ע''א) הָרֵי נְחֹשֶׁת אִתְמְשַׁךְ עָלַיְיהוּ רוּחָא חֲדָא מִגּוֹ הַאי מִזְבֵּחַ, וְכַד הַאי מִזְבֵּחַ אִסְתַּלָּק בִּסְלִיקוּ אַחֲרָא, כְּדֵין אִסְתַּלָּק אָת נ', דְּאִיהוּ מִזְבֵּחַ קַדִּישָׁא, וְאִשְׁתְּאַר רוּחָא דְּאִלֵּין טוּרֵי נְחֹשֶׁת. וְכַד הַהוּא רוּחָא אִסְתְּלִיק בְּקִיּוּמֵיהּ, אִקְרֵי תַּחַשׁ, דְּהָא אִסְתַּלָּק מִנֵּיהּ אָת נ'.

וְהַאי אִתְפְּרַשׁ, לְכַמָּה רוּחִין אַחֲרָנִין, וְאִקְרוּן אוּף הָכִי, וְעַל דָּא אִקְרֵי הַהוּא עַמָּא, תַּחַשׁ. כְּמָה דְאַתְּ אָמֵר (בראשית כב) וְאֶת (קמ''ז ע''ב) תַּחַשׁ וְאֶת מַעֲכָה. אִינּוּן הֲווֹ יַדְעֵי בְּהָא חַיָּה דְּמַשְׁכְּנָא, דְּאִקְרֵי עַל שְׁמֵהוֹן.

וַעֲצֵי שִׁטִּים, אִלֵּין אִינּוּן רָזִין קַדִּישִׁין, דְּאִינּוּן לוּחֵי מַשְׁכְּנָא, וְאִינּוּן אִקְרוּן בְּרָזָא דִּלְהוֹן. כְּתִיב עֲצֵי שִׁטִּים עוֹמְדִים, וּכְתִיב (ישעיה ו) שְׂרָפִים עוֹמְדִים.

מִכָּאן וּלְהָלְאָה שֶׁמֶן לַמָּאוֹר, מְשִׁיכוּ דִּמְשַׁח רְבוּת קַדִּישָׁא לְאַמְשָׁכָא עֲלַיְיהוּ. אַבְנֵי שֹׁהַם וְאַבְנִי מִלּוּאִים, אִלֵּין אַבְנֵי קֻדְשָׁא, יְסוֹדֵי דְּמַקְדְּשָׁא, בִּרְתִיכִין קַדִּישִׁין אִלֵּין, אִזְדַּמְּנָן בִּלְחוֹדַיְיהוּ, לְיַקֵּר וּלְשַׁבְּחָא, בִּלְבוּשׁ יְקָר, לְעַיְּינָא כַּהֲנָא בְּהוּ תַּמָּן, וּלְאַדְכְּרָא (ולברכא) תְּרֵיסַר שְׁבָטִין, וְעַל דָּא תְּרֵיסַר אֲבָנִין כְּמָה דְּאִתְּמַר.

תְּלֵיסַר זִינִין אִינּוּן, בַּר י''ב אַבְנִין יַקִּירִין אִלֵּין, וְכֻלְּהוּ סַלְּקִין לְכ''ה אַתְוָון,
(Ⅰ)
[139b]  
[...] ; et c'est pour cette raison que Moïse a composé de vingt-cinq lettres le verset qui commence par les mots qu'à cette époque le Tabernacle n'existant pas encore; ce nombre n'est devenu complet qu'après la construction du Tabernacle. Ce nombre correspond également aux vingt-deux lettres de l'alphabet, au Pentateuque, aux Prophètes et aux Hagiographes, ce qui fait ensemble vingt-cinq180. Le verset de Moïse contenant vingt-cinq lettres et la formule de Jacob en contenant vingt-quatre renferment ensemble quarante-neuf lettres, qui correspondent aux quarante-neuf portes de Miséricorde dont la période jubilaire est l'image, ainsi qu'aux quarante-neuf interprétations dont chaque parole de l'Écriture est susceptible. Heureux le sort de l'homme qui médite sur ces choses. C'est le mystère de l'homme parfait composé de mâle et de femelle, et c'est aussi le mystère de toute Foi. C'est autour de ce mystère que tourne la controverse entre Schammaï et Hillel.
D'après ce dernier, il ne faut jamais séparer le Principe femelle du Principe mâle. C'est pour cela qu'on récite la formule de Jacob composée de six mots et désignant le Principe femelle, immédiatement après le-verset de Moïs ais. Heureux le sort des justes et dans ce monde et da e également composé de six mots et désignant le Principe mâle. Rabbi Siméon éleva ses mains et bénit Rabbi Eléazar son fils. Il commença ensuite à parler de cette façon : Il est écrit181: « Qui (Mi) a fait sortir le Juste de l'Orient ? etc » Ce verset a été déjà expliqué ; mais en voici le sens anagogique : « Mi » désigne le mystère du monde suprême d’où vient la première révélation de la Foi, ainsi que nous l'avons déjà dit182. «Mi » désigne en outre le degré le plus caché et le plus inconcevable. Pour se révéler au monde, il a dû se manifester par l'« Orient » ; or, c'est le Juste (Mâ)183 qui est appelé « Orient » ; c'est par le Juste que se manifestent la – grandeur et la toute-puissance du Saint, béni soit-il. C'est ce Juste que Dieu a établi pour qu'il gouverne tous les mondes, les conduise et les prépare de manière convenable. Et c'est pourquoi l'Écriture ajoute184: « Il a terrassé les peuples devant lui, et il l'a rendu le maître des rois. » [...]
- בְּרָזָא עִלָּאָה דְּיִחוּדָא. וְלָקֳבֵל אִלֵּין, גָּלִיף וְאַתְקִין מֹשֶׁה, כ''ה אַתְוָון בְּרָזָא דִּפְסוּקָא דְּיִחוּדָא, דִּכְתִּיב, (דברים ו׳:ד׳) שְׁמַע יִשְׂרָאֵל יְדוָֹד אֱלֹהֵינוּ יְדוָֹד אֶחָד. וְאִינּוּן כ''ה אַתְוָון, גְּלִיפָן מְחַקְּקָן בְּרָזָא דִּלְעֵילָּא.

יַעֲקֹב בָּעָא לְאַתְקְנָא לְתַתָּא, בְּרָזָא דְּיִחוּדָא, וְאַתְקִין בְּכ''ד אַתְוָון, וְאִינּוּן בָּרוּךְ שֵׁם כְּבוֹד מַלְכוּתוֹ לְעוֹלָם וָעֶד. וְלָא אַשְׁלִים לְכ''ה אַתְוָון, בְּגִין דְּעַד לָא אִתְתָּקַּן מַשְׁכְּנָא. כֵּיוָן דְּאִתְתָּקַּן מַשְׁכְּנָא, וְאִשְׁתְּלִים, מִלָּה קַדְמָאָה דְּהֲוָה נָפִיק מִנֵּיה, כַּד אִשְׁתְּלִים, לָא מַלִּיל אֶלָּא בְּכ''ה אַתְוָון, לְאַחֲזָאָה דְּהָא אִשְׁתְּלִים דָּא כְּגַוְונָא דִּלְעֵילָּא, דִּכְתִּיב, (ויקרא א׳:א׳) וַיְדַבֵּר יְיָ' אֵלָיו מֵאֹהֶל מוֹעֵד לֵאמֹר. הָא כ''ה אַתְוָון.

וְעַל דָּא כ''ה זִינִין לְאַשְׁלְמָא תִּקּוּנָא דְמִקְדָשָׁא (ס''א דמשכנא) וְכָל הָנֵי אַתְוָון, אוֹקִימְנָא בְּאִינּוּן אַתְוָון גְּלִיפָן, דְּאוֹלִיפְנָא מִמַּר. וּבְגִין דְּמַשְׁכְּנָא אִשְׁתְּלִים בְּרָזִין אִלֵּין, אִקְרֵי כ''ה, בְּיִחוּדָא דִּשְׁלִימוּ דְּמַשְׁכְּנָא, וְעַל דָּא (תהילים קמ״ה:י׳) וַחֲסִידֶיךָ יְבָרְכוּכָה כְּתִיב, רָזָא דִּשְׁלִימוּ דְּכָל מַשְׁכְּנָא וְתִקּוּנָא דִּילֵיהּ. כ''ה, לָקֳבֵל כ''ב אַתְוָון, וְאוֹרַיְיתָא וּנְבִיאִים וּכְתוּבִים, דְּאִינּוּן כְּלָלָא חֲדָא, וְרָזָא חֲדָא.

בְּשַׁעֲתָא דְּיִשְׂרָאֵל קָא מְיַחְדֵי יִחוּדָא בְּהַאי קְרָא, בְּרָזָא דְּכ''ה אַתְוָון, דְּאִינּוּן שְׁמַע יִשְׂרָאֵל יְיָ' אֱלֹהֵינוּ יְיָ' אֶחָד, וּבָּרוּךְ שֵׁם כְּבוֹד מַלְכוּתוֹ לְעוֹלָם וָעֶד, דְּאִינּוּן כ''ד אַתְוָון, וִיכַוֵּון כָּל חַד בְּהוּ, כֻּלְּהוּ אַתְוָון מִתְחַבְּרָן כַּחֲדָא, וְסַלְּקִין בְּחִבּוּרָא חַד (ס''א כדין אתפתחו) מ''ט תַּרְעִין, בְּרָזָא דְּיוֹבְלָא. וּכְדֵין אִצְטְרִיךְ לְסַלְּקָא עַד וְלָא יַתִּיר. וּכְדֵין אִתְפַּתָּחוּ תַּרְעִין, וְחָשִׁיב קוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא לְהַהוּא בַּר נָשׁ, כְּאִילּוּ קִיֵּים אוֹרַיְיתָא כֻּלָהּ, דְּאִיהִי אַתְיָא בְּמ''ט פָּנִים. (בכלא) וְעַל דָּא אִצְטְרִיךְ לְכַוְּונָא לִבָּא וּרְעוּתָא בְּכ''ה וּבְכ''ד, וּלְסַלְּקָא לוֹן בִּרְעוּתָא דְּלִבָּא, לְמ''ט תַּרְעִין דְּקַאמְרָן. כֵּיוָן דְּאִתְכָּוַּון בְּהַאי, יִתְכַּוָּון בְּהַהוּא יִחוּדָא דְּאָמַר מַר, שְׁמַע יִשְׂרָאֵל וּבָּרוּךְ שֵׁם כְּבוֹד מַלְכוּתוֹ לְעוֹלָם וָעֶד כְּלָלָא דְּכָל אוֹרַיְיתָא כֻּלָּהּ. זַכָּאָה חוּלָקֵיהּ מַאן דְּיִתְכַּוָּון בְּהוּ, דְּוַדַּאי כְּלָלָא אִיהוּ דְּכָל אוֹרַיְיתָא דְּעֵילָּא וְתַתָּא. וְדָא אִיהוּ רָזָא דְּאָדָם שְׁלֵימָא, דִּדְכַר וְנוּקְבָּא, וְרָזָא דְּכָל מְהֵימְנוּתָא.

מַחֲלוֹקֶת דְּשַׁמַּאי וְהִלֵּל בְּקִימָה וּבִשְׁכִיבָה, דִּכְתִּיב, (דברים ו׳:ז׳) בְשָׁכְבְּךָ וּבְקוּמֶךָ, דְּשַׁמַּאי סָבַר בָּעֶרֶב דְּקָא כְּלִילָא נוּקְבָּא בְּשֻׁלְטָנָהָא, אִצְטְרִיךְ לְגַבֵּי נוּקְבָּא דְּקָא יַטּוּ וְיִקְרְאוּ. וּבַבֹּקֶר, דְּקָא שָׁלְטָא דְּכוּרָא בְּשׁוּלְטָנוּתָא דְּעָלְמָא עִלָּאָה, אִצְטְרִיךְ לְמֵיקָם קָמֵיהּ דִּדְכוּרָא, כְּמָה דְּאִצְטְרִיךְ בִּתְפִלָּה מְעוּמָד, וּבְכָל אֲתָר דִּדְכוּרָא אַתְיָא.

וּבֵית הִלֵּל סָבַר, אִלְמָלֵא אִשְׁתְּכַח דָּא לְחוֹד וְדָא לְחוֹד, הָכִי אִצְטְרִיךְ. אֲבָל כֵּיוָן דַּאֲנָן מְחַבְּרָן לוֹן כַּחֲדָא, בְּחִבּוּרָא בְּמ''ט פָּנִים, וּמ''ט תַּרְעִין, לָא אִצְטְרִיכְנָא לְאַפְרְשָׁא דָּא לְחוֹד וְדָא לְחוֹד, אֶלָּא לְאַשְׁגְּחָא דְּכֹלָּא אִיהוּ חַד, בְּלָא פִּרוּדָא. וּכְמָה דְּאִזְדָּמַּן לֵיהּ לְבַר נָשׁ, הָכִי יֵימָא, דְּהָא תַּרְוַויְיהוּ בְּחִבּוּרָא חֲדָא, כְּמָה דְּנַיְחָא לוֹן, וְהָכִי אִצְטְרִיךְ לְאִתְחֲזָאָה.

וְעַל דָּא דְּכוּרָא, בְּשִׁית סִטְרִין, בַּקְּרָא דִּשְׁמַע יִשְׂרָאֵל, דְּאִינּוּן שִׁית תֵּיבִין. וְנוּקְבָּא בְּשִׁית סִטְרִין בָּרוּךְ שֵׁם כְּבוֹד מַלְכוּתוֹ לְעוֹלָם וָעֶד. דְּאִינּוּן שִׁית תֵּיבִין אַחֲרָנִין, וְסַלְּקִין בְּחִבּוּרָא חֲדָא, בְּרָזָא דְּמ''ט תַּרְעִין, וַהֲלָכָה כְּבֵית הִלֵּל בְּכָל אֲתָר.

רַבִּי שִׁמְעוֹן אָרִים יְדוֹי וּבָרִיךְ לְרַבִּי אֶלְעָזָר בְּרֵיהּ. פָּתַח וְאָמַר, (ישעיהו מ״א:ב׳) מִי הֵעִיר מִמִּזְרָח וְגוֹ'. הַאי קְרָא אוֹקִימְנָא וְאִתְּמַר, אֲבָל רָזָא דְּחָכְמְתָא אִיהוּ, מִ''י רָזָא דְּעָלְמָא עִלָּאָה אִיהוּ, דְּהָא מִתַּמָּן נָפְקָא שֵׁירוּתָא, לְאִתְגַּלְיָא רָזָא דִּמְהֵימְנוּתָא, וְהָא (בהקדמה ב' ע''א) אוֹקִימְנָא.

תּוּ. מִ''י טְמִירָא דְּכָל טְמִירִין, דְּלָא אִתְיְדַע וְלָא אִתְגַּלְּיָיא כְּלָל. גַּלֵּי יְקָרֵיהּ לְאִשְׁתְּמוֹדְעָא, מֵהַהוּא אֲתָר דְּאִקְרֵי מִזְרָח, דְּהָא מִתַּמָּן שֵׁירוּתָא דְּכָל רָזָא דִּמְהֵימְנוּתָא, וּנְהוֹרָא לְאִתְגַּלְיָיא. וּלְבָתַר צֶדֶק יִקְרָאֵהוּ לְרַגְלוֹ, דְּהָא צֶדֶק, גַּלֵּי גְּבוּרְתָּא עִלָּאָה, וְשׁוּלְטָנִיהּ דְּקוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא, וּלְהַאי צֶדֶק אַשְׁלְטֵיה עַל עָלְמִין כֻּלְּהוּ, לְדַבְּרָא לוֹן, וּלְאַתְקְנָא לוֹן, כַּדְקָא יֵאוֹת. וְעַל דָּא, (ישעיהו מ״א:ב׳) יִתֵּן לְפָנָיו גּוֹיִם וּמְלָכִים יַרְדְּ,
(Ⅰ)
[140a]  
[...] Car tous les rois du monde sont sous la dépendance de ce Juste, ainsi qu'il est écrit185: « Et il jugera toute la terre dans l’équité. » Le Juste désigne en outre la lumière avec réverbération qui ne cesse jamais. Et maintenant, Eléazar, mon fils, le Saint, béni soit-il, éclaire notre chemin de cette Lumière qui ne cesse jam ns le monde futur. Rabbi Abba commença ensuite à expliquer le verset suivant186 : «Cantique de David lorsqu'il se trouvait dans le désert de l'Idumée. »
Pourquoi l'Écriture indique-t-elle le lieu où ce cantique avait été chanté, alors qu'elle ne fait pas ainsi pour tous les autres cantiques ? Elle veut nous indiquer combien David était louable; car il chantait les louanges du Saint, béni soit-il, même durant sa détresse et pendant les persécutions. Bien que tous les Psaumes de David aient été inspirés par l'Esprit-Saint, celui-ci ne s’est posé sur David qu'autant que celui-là l'a invoqué. L'Esprit-Saint ne se pose sur aucun homme, si celui-ci ne fait point des efforts préalables pour l'attirer. Mais, objectera-t-on, une tradition187 nous apprend pourtant que tout Psaume qui commence par les mots: « Cantique de David » n'est pas inspiré par l'Esprit Saint, et que seuls les Psaumes commençant par les mots « De David un cantique» ont été inspirés par l'Esprit-Saint!
De cette tradition, il semble donc résulter que le Psaume précité n 'a pas été inspiré ! Mais la vérité est que David avait été inspiré, lorsqu'il chantait le cantique mentionné, attendu que ce Psaume constitue le cantique le plus sublime et le plus glorieux. En quoi reconnaît-on la grandeur de ce Psaume? Dans les mots suivants : «O Dieu (Élohim), ô mon Dieu (Eli), toi, je cherche... » Cette répétition, «Dieu», «mon Dieu», «toi», indique les Trois degrés. Et, bien que ces Trois degrés soient indiqués par trois termes différents, ils ne sont en réalité qu'Un seul degré; et c'est le Mystère du «Dieu vivant ». Le nom « Elohim » désigne le Dieu vivant d'en haut ; le nom « Eli » désigne le Dieu dont l'Écriture dit que sa gloire s'étend d'une extrémité du ciel à l'autre, et « toi » (athâ) désigne les Deux degrés réunis. David ajouta : « J'aspire vers toi dès que la lumière paraît. » Il faisait allusion à la lumière par réverbération dont la lumière du matin est l'image; car quiconque est jugé digne de cette lumière noire sera également jugé digne de la lumière blanche. Il ajouta : « Mon âme brûle d'une soif ardente pour toi. » David ressemblait à un homme affamé et altéré qui désire ardemment manger et boire. Enfin, il ajouta: « ... Dans cette terre déserte où je me trouve et où il n'y a ni chemin, ni eau. » David indiquait par ces mots qu'il se trouvait dans un lieu où le Saint-Esprit ne repose pas ; et c'est ce [...]
- דְּהָא כָּל מַלְכִין דְּעָלְמָא, בִּרְשׁוּתָא דְּהַאי צֶדֶק קַיְימִין, כְּמָה דְאַתְּ אָמֵר (תהילים ט׳:ט׳) וְהוּא יִשְׁפּוֹט תֵּבֵל בְּצֶדֶק.

תּוּ, צֶדֶק יִקְרָאֵהוּ לְרַגְלוֹ, מַאן קָרֵי לְמַאן. אֶלָּא, צֶדֶק אִיהוּ קָארֵי תָּדִיר לְאַסְפָּקְלַרְיָאה דְּנָהֲרָא, וְלָא שָׁכִיךְ לְעָלְמִין, וְצֶדֶק קָאִים תָּדִיר לְרַגְלוֹי, דְּלָא אִתְעָדֵי מִתַּמָּן, וְקָארֵי וְלָא שָׁכִיךְ, הֲדָא הוּא דִכְתִיב, (תהילים פ״ג:ב׳) אֱלֹהִים אַל דֳּמִי לָךְ אַל תֶּחרַשׁ וְאַל תִּשְׁקֹט אֵל. וְהַשְׁתָּא קוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא אַנְהַר לָן אָרְחָא דָּא בְּגִינָן (ור') אֶלְעָזָר בְּרִי דְּקָרֵי לִנְהוֹרָא עִלָּאָה וְלָא שָׁכִיךְ. זַכָּאָה חוּלָקֵיהוֹן דְּצַדִּיקַיָּיא בְּעָלְמָא דֵּין וּבְעָלְמָא דְּאָתֵי. (ס''א והשתא אלעזר ברי קרי לנהורא עלאה ולא שכיך וקודשא בריך הוא אנהר לן ארחא דא בגיניה, זכאה חולקיה וזכאה חולקיהון דצדיקיא)

רִבִּי אַבָּא פָּתַח קְרָא וְאָמַר, (תהילים ס״ג:א׳) מִזְמוֹר לְדָוִד בִּהְיוֹתוֹ בְּמִדְבַּר יְהוּדָה. מַאי שְׁנָא מִכָּל שְׁאָר תּוּשְׁבְּחָן, דְּלָא קָאָמַר בְּאָן אֲתָר שַׁבַּח לוֹן דָּוִד מַלְכָּא, וּמַאי שְׁנָא הָכָא דְּקָאָמַר בִּהְיוֹתוֹ בְּמִדְבַּר יְהוּדָה. אֶלָּא לָא דָּא בִּלְחוֹדוֹי, דְּהָא אוּף הָכִי נַמֵּי, (תהלים לה) בְּשַׁנּוֹתוֹ אֶת טַעְמוֹ לִפְנִי אֲבִימֶלֶךְ. (תהילים נ״ד:ב׳) בְּבֹא הַזִּיפִים. וְכֵן כֻּלְּהוּ. לְאַחֲזָאָה לְכָל בְּנֵי עָלְמָא, שְׁבָחֵיהּ דְּדָוִד, דְּאַף עַל גַּב דִּבְצַעֲרָא הֲוָה, וַהֲווּ רַדְפֵי אֲבַתְרֵיהּ, הֲוָה מִשְׁתָּדַּל לוֹמַר שִׁירִין וְתוּשְׁבְּחָן לְקוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא.

וְאַף עַל גַּב דִּבְרוּחַ קֻדְשָׁא הֲוָה אָמַר, רוּחַ קֻדְשָׁא לָא הֲוֵי שָׁארֵי עֲלוֹי, עַד דְּאִיהוּ אִשְׁתָּדַּל לְמִשְׁרֵי עֲלוֹי. וְכֵן בְּכָל אֲתָר, לָא שַׁרְיָא רוּחַ קֻדְשָׁא דִּלְעֵילָּא, עַד דְּיִתְּעַר עָלֵיהּ בַּר נָשׁ מִתַתָּא. וְדָוִד אַף עַל גַּב דְּקָא רַדְפֵי אֲבַתְרֵיהּ, וַהֲוָה בְּצַעֲרֵיהּ, לָא הֲוָה שָׁבִיק שִׁירִין וְתוּשְׁבְּחָן מִפּוּמֵיהּ, וּלְשַׁבְּחָא לְמָארֵיהּ עַל כֹּלָּא.

וְאִי תֵּימָא, הָא דְּתָנֵינָן, (בראשית ל''ט ע''ב, ס''ה ע''א) מִזְמוֹר לְדָוִד, אוֹ לְדָוִד מִזְמוֹר, וְהָכָא שָרַת עָלֵיהּ רוּחַ קֻדְשָׁא בְּקַדְמִיתָא, בְּגִין דְּאָמַר מִזְמוֹר לְדָוִד. אֶלָּא, אִי אִיהוּ לָא הֲוָה מְכַוֵּין גַּרְמֵיהּ בְּקַדְמִיתָא, לָא שָרַת עָלֵיהּ רוּחַ קֻדְשָׁא. (נ' ע''א, רל''ח ע''ב) מִזְמוֹר דָּא רוּחַ קֻדְשָׁא. אֲמַאי אִקְרֵי הָכִי. בְּגִין דְּאִיהִי, מְשַׁבַּחַת תָּדִיר לְמַלְכָּא עִלָּאָה (ס''א דכל זמנא איהו קא משבח ומזמר ולא שכיך) דְּכָל זִמְנָא הֲוָה קָא מְשַׁבְּחָת וּמְזַמְּרָת, וְלָא שָׁכִיךְ. כֵּיוָן דְּאָתָא דָּוִד אַשְׁכַּח (ק''ג ע''ב) גּוּפָא מְתַּתְקְנָא כַּדְקָא יֵאוֹת, וְשָׁרַת עָלֵיהּ, וַהֲווּ מְגַלֵּי בְּהַאי עָלְמָא, לְשַׁבְּחָא וּלְזַמְּרָא לְמַלְכָּא, וְכֹלָּא, בְּגִין דְּיִתְתְּקַן הַאי עָלְמָא, כְּגַוְונָא דִּלְעֵילָּא. לְדָוִד. גְּבָר שְׁלִים בְּתִקּוּנוֹי, גְּבָר מְתָקָּנָא, גְּבָר זַכָּאָה. דָּוִד וַדַּאי דְּלָא אִשְׁתָּנֵי לְעָלְמִין. בִּהְיוֹתוֹ בְּמִדְבַּר יְהוּדָה, דָּא שְׁבָחָא דְּדָוִד, אַף עַל גַּב דִּבְצַעֲרֵיהּ הֲוָה, אַף עַל גַּב דַּהֲווֹ רַדְפֵי אֲבַתְרֵיהּ. וּמַאי תּוּשְׁבַּחְתָּא קָאָמַר. תּוּשְׁבַּחְתָּא דְּאִיהוּ רַב וְיַקִּירָא.

וּשְׁבָחָא דִּילֵיהּ מַאי אִיהִי. (תהלים סג) אֱלהִים אֵלִי אַתָּה אֲשַׁחֲרֶךָּ. אֱלֹהִים סְתָם. כֵּיוָן דְּאָמַר אֱלֹהִים, אֲמַאי אֵלִי. אֶלָּא הַהוּא דַּרְגָּא דִּילֵיהּ. תְּלַת דַּרְגִּין הָכָא: אֱלהִים. אֵלִי. אַתָּה. וְאַף עַל גַּב דְּאִינּוּן תְּלַת שְׁמָהָן, חַד דַּרְגָּא אִיהוּ, בְּרָזָא דֶּאֱלהִים חַיִּים. אֱלהִים: לְעֵילָּא, אֱלהִים חַיִּים. אֵלִי: קְצֵה (בראשית א' ע''ב) הַשָּׁמַיִם עַד קְצֵה הַשָּׁמַיִם. (קל''ח ע''ב) אַתָּה: דַּרְגָּא דִּילֵיהּ. וְאַף עַל גַּב דְּכֹלָּא חַד, וּבִשְׁמָא חַד סָלִיק. אֲשַׁחֲרֶךָּ, אִי כְּמַשְׁמָעוֹ דִּילֵיהּ, שַׁפִּיר. אֲבָל אֲשַׁחֲרֶךָּ, אַתְקִין נְהוֹרָא דְּנָהִיר בְּשַׁחְרוּתָא. דְּהָא נְהוֹרָא דְּקַיְּימָא בְּשַׁחְרוּתָא, לָא נָהִיר עַד דְּיִתְתַּקְנוּן לֵיהּ לְתַתָּא. וּמַאן דְּאַתְקִין נְהוֹרָא שַׁחֲרָא דָּא, אַף עַל גַּב דְּאִיהִי אוּכָמָא, זָכֵי (בראשית נ''א ע''ב) לִנְהוֹרָא חִוָּורָא דְּנָהִיר, וְדָא אִיהִי נְהוֹרָא אַסְפָּקָלַרְיָא דְּנָהֲרָא, וְדָא אִיהוּ בַּר נָשׁ דְּזָכֵי לְעָלְמָא דְּאָתֵי.

וְרָזָא דָּא (משלי ח׳:י״ז) וּמְשַׁחֲרַי יִמְצָאֻנְנִי, וּמְשַׁחֲרַי: דִּמְתַקְּנִין נְהוֹרָא מְשַׁחֲרַי אוּכָמָא. יִמְצָאֻנְנִי, יִמְצָאוּנִי לָא כְּתִיב, אֶלָּא יִמְצָאֻנְנִי, דְּזָכֵי לִתְרֵין נְהוֹרִין. לִנְהוֹרָא דְּשַׁחֲרָא אוּכָמָא, וְלִנְהוֹרָא חִוָּורָא דְּנָהֲרָא. וְזָכֵי לְאַסְפָּקָלַרְיָאה דְּלָא נָהִיר, וּלְאַסְפָּקָלַרְיָאה דְּנָהִיר. וְדָא אִיהוּ יִמְצָאֻנְנִי. וְעַל דָּא אָמַר דָּוִד אֲשַׁחֲרֶךָּ, אַתְקִין נְהוֹרָא דְּשַׁחֲרָא אוּכָמָא, לְנַהֲרָא עָלֵיהּ נְהוֹרָא חִוָּורָא דְּנָהֲרָא. (תהילים ס״ג:ב׳) צָמְאָה לְךָ נַפְשִׁי כָּמַהּ לְךָ בְשָׂרִי, כְּמַאן דְּכָפִין לְמֵיכַל וְצָחֵי לְמִשְׁתֵּי. בְּאֶרֶץ צִיָּה וְעָיֵף בְּלִי מָיִם, בְּגִין דְּאִיהוּ מִדְבַּר, וְלָאו אִיהוּ אֲתָר דְּיִשּׁוּבָא, וְלָאו אִיהוּ אֲתָר דְּקֻדְשָׁא.
(Ⅰ)
[140b]  
[...] qu'il entendait par les mots «ni chemin, ni eau ». Nous aussi, ô Maître, nous brûlons d'une soif ardente pour le sanctuaire, ce lieu qu'on appelle «saint ». Rabbi Siméon dit à Rabbi Abba : Puisque tu as commencé déjà à parler, continue. Rabbi Abba continua à parler ainsi : « Et188, qu’ils acceptent mes offrandes de tout homme qui les apporte de bon cœur. » Ainsi qu'on l'a déjà dit, Moïse ne pouvait concevoir le plan du Tabernacle lorsque le Saint, béni soit-il, lui en exposa le projet. On peut objecter : Pourquoi l'Écriture dit-elle , « Et qu'ils acceptent mes offrandes » ? Puisque, d'après le sens anagogique, l'offrande avait été offerte à Moïse par le Saint, béni soit-il, l’Ecriture aurait dû dire : « Et que tu acceptes mes offrandes », et non pas : « Et qu’ils acceptent mes, offrandes »! La vérité est que Dieu n’accorda ses offrandes qu'à Moïse, et non à une autre personne. La chose est comparable à un Roi qui demeure avec son peuple sans avoir la Matrona à ses côtés. Le peuple n'est tout à fait rassuré et tout à fait gai que lorsqu'il voit la Matrona arriver et s’asseoir à côté du Roi. De même la confiance d'Israël ne devint tout à fait solide et inébranlable que lorsque le Saint, béni soit-il, dit : « Et qu'ils acceptent ,les offrandes. »Et plus loin : «Et je dresserai mon Tabernacle au milieu de vous. » Tel est le sens des paroles de l’Ecriture189 : « Et il arriva au jour où Moïse acheva son œuvre (caloth). Le mot « caloth » désigne la « Fiancée » céleste que Moïse fit descendre sur la terre.
D'après la tradition, toute expression « et il arriva » (vayehi) indique, dans l'Ecriture, un événement douloureux. Quel était donc l'événement douloureux qui avait lieu le jour de la descente de la « Fiancée» céleste, pour que l’Ecriture emploie le mot « vayehi » ? Le jour où la Schekhina est descendue sur la terre, quinze millions d'anges accusateurs vinrent s'opposer à sa descente; toutes les armées des anges supérieurs s'unirent devant le Saint, béni soit-il, et lui dirent : Maître de l'univers, toute notre joie et toute notre lumière nous vient de la Schekhina glorieuse, et maintenant elle veut descendre auprès de ceux qui habitent en bas! La réunion de tous ces anges forma comme un mur infranchissable, obscurcissant l'horizon. La Schekhina triompha cependant de tous ces obstacles, brisa les ténèbres qui l'entourèrent, comme on brise les blocs de glace, et descendit sur la terre. Lorsque les anges virent cela, il s'écrièrent tous : « Seigneur190, notre Maître, que la gloire de votre nom est admirable dans toute la terre », ce qui veut dire : Vous avez brisé toutes les résistances pour descendre sur la terre et pour étendre votre règne partout.
Voilà pourquoi l'Écriture emploie à cette occasion le mot « vayehi » indiquant un événement douloureux. Le Tabernacle ici-bas était l'image du Tabernacle d'en haut; la Schekhina est en haut et en bas; son œuvre ici-bas est la même que celle qu'accomplit l'âme près du corps; telle est également l’œuvre de l'Esprit- Saint; la Schekhina est l’âme du Tabernacle d'ici-bas. Tout ici-bas est formé de pelures, l'une dans l'intérieur de l'autre. Les pelures extérieures sont les plus souillées par le démon, et, à mesure qu'elles approchent du centre, elles sont épurées. C'est ainsi qu'on remarque également que la. pelure extérieure des noix est moins solide que celle qui se trouve Au-dessous; mais les pelures intérieures sont de beaucoup plus faibles. Le Tabernacle ici-bas avait pour but de briser la force des démons, et, comme la Schekhina formait le centre du Tabernacle, il s'ensuit que plus on était près de la Schekhina, moins on était exposé aux attaques du démon. Le lieu du Tabernacle était la Terre Sainte, durant tout le temps où Israël accomplissait son devoir [...]
- וּבְגִין כַּךְ אִיהוּ אֲתָר בְּלִי מַיִם. וּכְמָה דְּאֲנָן כַּפִין וְצָחָאן לְגַבָּךְ בַּאֲתָר דָּא, כֵּן בַּקֹּדֶשׁ חֲזִיתִיךָ וְגוֹ'. וַאֲנָן כְּמָה דְּאֲנָן צָחָאן לְגַבֵּי דְּמַר, לְמִשְׁתֵּי בְּצָחוּתָא מִלּוֹי בַּאֲתָר דָּא, אוּף הָכִי צָחֵינָן לְמִשְׁתֵּי בְּצָחוּתָא מִלּוֹי, בְּבֵי מַקְדְּשָׁא, אֲתָר דְּאִקְרֵי קֹדֶשׁ. אָמַר רַבִּי שִׁמְעוֹן לְרַ' אַבָּא, מַאן דְּשָׁארִי מִלָּה הַשְׁתָּא יֵימָא.

פָּתַח רִבִּי אַבָּא וְאָמַר, (שמות כה) וְיִקְחוּ לִי תְּרוּמָה מֵאֵת כָּל אִישׁ וְגוֹ'. מֹשֶׁה בְּשַׁעֲתָא דְּקוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא אַחְמֵי לֵיהּ עוֹבָדָא דְּמַשְׁכְּנָא, הֲוָה קָשֶׁה קָמֵיהּ, וְלָא יָכִיל לְמֵיקָם בֵּיהּ, וְהָא אוּקְמוּהָ. וְהַשְּׁתָּא אִית לָן לְמִקְשֵׁי הָכָא, אִי תְּרוּמָה דָּא, יָהֲבָהּ קוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא לְמֹשֶׁה בִּלְחוֹדוֹי, הֵיךְ יָהֲבָהּ לְאַחֲרָא, וְאָמַר דְּלִבְנֵי יִשְׂרָאֵל יִקְחוּ הַאי תְּרוּמָה.

אֶלָּא וַדַּאי לְמֹשֶׁה יָהֲבָהּ, וְלָא יָהֲבָהּ לְאַחֲרָא. לְמַלְכָּא דְּהֲוָה בְּגוֹ עַמֵּיהּ, וְלָא הֲוַת מַטְרוֹנִיתָא עִמֵּיהּ דְּמַלְכָּא. כָּל זִמְנָא דְּמַטְרוֹנִיתָא לָא הֲוַת עִמֵּיהּ דְּמַלְכָּא, לָא מִתְיָּאֲשֵׁי עַמָּא בֵּיהּ, וְאִינּוּן לָא יַתְבִין לְרַחֲצָן. כֵּיוָן דְּאָתַת מַטְרוֹנִיתָא, כָּל עַמָּא חֲדָאן, וְיַתְבֵי בְּרוּחְצָּנוּ. כַּךְ בְּקַדְמִיתָא, אַף עַל גַּב דְּקוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא עָבַד לוֹן נִסִּין וְאָתִין עַל יְדֵי דְּמֹשֶׁה, לָא מִתְיַאֲשֵׁי עַמָּא. כֵּיוָן דְּאָמַר קוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא וְיִקְחוּ לִי תְּרוּמָה, וְנָתַתִּי מִשְׁכָּנִי בְּתוֹכְכֶם. מִיַּד אִתְיָאַשׁוּ כֻּלְּהוּ, וְחַדּוּ בְּפוּלְחָנָא דְּקוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא, הֲדָא הוּא דִכְתִיב, (במדבר ז) וַיְהִי בְּיוֹם כַּלֹּת מֹשֶׁה דְּנַחְתַּת כַּלַּת מֹשֶׁה לְאַרְעָא. וְאִי תֵּימָא, וַיְהִי בְּכָל אֲתָר לָאו אִיהוּ אֶלָּא לִישָׁנָא דְּצַעֲרָא, וְהָכָא כְּתִיב וַיְהִי בְּיוֹם. אֶלָּא, בְּהַהוּא יוֹמָא דִּשְׁכִינְתָּא נַחְתַּת לְאַרְעָא, אִשְׁתְּכַח מְקַטְרְגָא לְגַבָּהּ, וְחַפְיָא הַהוּא חָשׁוּךְ קְבַל לְגַבָּהּ, בְּגִין דְּלָא תֵּיחוֹת. וְתָנֵינָן, אֶלֶף וַחֲמֵשׁ מְאָה רִבּוֹא מַלְאָכִין מְקַטְרְגִין, אִשְׁתְּכָחוּ לְגַבָּהּ בְּגִין דְּלָא תֵּיחוֹת. וּבְהַהוּא זִמְנָא אִשְׁתְּכָחוּ כָּל כְּנוּפְיָא דְּמַלְאֲכֵי עִלָּאֵי קָמֵי קוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא. אָמְרוּ קַמֵּיהּ, מָארֵי דְּעָלְמָא, כָּל זִיוָא וְכָל נְהוֹרָא דִּילָן בִּשְׁכִינַת יְקָרָךְ אִיהוּ, וְהַשְׁתָּא תֵּיחוֹת לְגַבֵּי תַּתָּאֵי. בְּהַהִיא שַׁעֲתָא אִתַּתְקְפַת שְׁכִינְתָּא, וְתַבְרַת הַהוּא חָשׁוּךְ קְבַל, כְּמַאן דְּמִתְּבָּר גְּזִּיזִין תַּקִּיפִין, וְנַחְתַּת לְאַרְעָא. כֵּיוָן דְּחָמוּ כֻּלְּהוּ כַּךְ, פָּתְחוּ וְאָמְרוּ (תהלים ח) יְיָ' אֲדוֹנֵינוּ מַה אַדִּיר שִׁמְךָ בְּכָל הָאָרֶץ. אַדִּיר וַדַּאי, דְּתַבְרַת כַּמָה גְּזִּיזִין וְחֵילִין תַּקִּיפִין, וְנַחְתַּת לְאַרְעָא, וּשְׁלִיטַת בְּכֹלָּא. וְעַל דָּא כְּתִיב וַיְהִי, צַעֲרָא דְּקַבִּילוּ כַּמָה חַיָּילִין וּמַשִּׁירְיָין, בְּיוֹמָא דְּכַלַּת מֹשֶׁה נַחְתַּת לְאַרְעָא.

וּבְגִין כַּךְ וְיִקְחוּ לִי תְּרוּמָה וְגוֹ'. וְיִקְחוּ לִי וּתְרוּמָה לָא כְּתִיב, אֶלָּא וְיִקְחוּ לִי תְּרוּמָה, לְאַחֲזָאָה דְּכֹלָּא חַד בְּלָא פִּרוּדָא. וְעוֹבָדָא דְּמַשְׁכְּנָא כְּגַוְונָא דִּלְעֵילָּא, דָּא לָקֳבֵל דָּא, לְאִתְכַּלְּלָא שְׁכִינְתָּא מִכָּל סִטְרִין עֵילָּא וְתַתָּא, הָכָא בְּהַאי עָלְמָא עוֹבָדָא דִּילֵיהּ, כְּעוֹבָדָא דְּגוּפָא, לְאִתְכַּלְּלָא רוּחָא בְּגַוֵּיהּ, וְדָא אִיהִי שְׁכִינְתָּא, דְּאִתְכְּלִילַת לְעֵילָא וְתַתָּא, וְאִיהִי רוּחַ קֻדְשָׁא.

וּלְעוֹלָם אִתְמַשְּׁכָת וְעָאלַת גּוֹ רָזָא דְּגוּפָא, לְאַשְׁרָאָה מוֹחָא גּוֹ קְלִיפָא כֹּלָּא כְּמָה דְּאִתְחָזֵי. הַאי רוּחָא דְּקֻדְשָׁא, אִתְעָבִיד בְּגוּפָא, לְאִתְכַּלְּלָא בְּגַוִּיהּ רוּחַ אַחֲרָא עִלָּאָה, דָּקִיק וְנָהִיר, וְכֹלָּא הָכִי אִתְאֲחִיד וְאִתְכְּלִיל דָּא בְּדָא, וְעָאל דָּא בְּדָא, עַד דְּאִתְאֲחִיד בְּהַאי עָלְמָא, דְּאִיהוּ קְלִיפָה בַּתְרָאָה דִּלְבַר.

קְלִיפָה תַּקִּיפָא אִיהִי לְגוֹ מִקְלִיפָה דְּהַאי עָלְמָא. כְּגַוְונָא דֶּאֱגוֹזָא, דְּהַאי קְלִיפָה דִּלְבַר לָאו אִיהִי תַּקִּיפָא, קְלִיפָה דְּאִיהִי לְגוֹ מִינָּהּ, אִיהִי קְלִיפָה תַּקִּיפָא. אוּף הָכִי לְעֵילָּא, קְלִיפָה תַּקִּיפָא, אִיהִי רוּחָא אַחֲרָא דְּשָׁלְטָא בְּגוּפָא. לְגוֹ מִנֵּיהּ, אִיהִי קְלִיפָה קְלִישָׁא. לְגוֹ מִנֵּיהּ מוֹחָא.

בְּאַרְעָא קַדִּישָׁא, מְתַתְקְנָא כֹּלָּא בְּגַוְונָא אַחֲרָא, דְּהָא קְלִיפָה תַּקִּיפָא אִתַּבְּרַת מֵהַהוּא אֲתָר, וְלָא שַׁלְטָא (קע''ג ע''א) בֵּיהּ כְּלַל. קְלִיפָה תַּקִּיפָא אִתַּבְּרַת תְּבִיר, (ד''א מההוא יותר תדיר) וְאִתְפַּתְחַת מֵהַאי סִטְרָא (ס''א עד דאתאחיד ברזא דמשכנא. בהאי עלמא קליפה בתראה איהי לכרז קליפה תקיפא איהי לגו כגוונא דא אוף הכא לעילא קליפה תקיפא איהי לבר לגו מיניה איהי קליפה קלישא ולא שלטא ביה כלל ואתפתחת מהאי סטרא) (נ''ט ע''ב) וּמֵהַאי סִטְרָא.

וְהַהִיא פְּתִיחוּ הֲוָה בְּאַרְעָא קַדִּישָׁא, בְּכָל זִמְנָא דְּפָלְחִין פּוּלְחָנָא
(Ⅰ)
[141a]  
[...] d'une manière convenable. Mais, à la suite des péchés, le démon a pu pénétrer toutes les pelures jusqu'au centre. Cependant, malgré cela, le démon ne sévit pas en Terre Sainte avec une intensité égale à celle avec laquelle il sévissait dans les autres parties du monde. Mais, objectera-t-on, comment peut-on prétendre que les démons ne sévissent point avec intensité en Terre Sainte, alors que nous savons que le sanctuaire, à Jérusalem, n'aurait pu être détruit si le démon n'y avait exercé son pouvoir ? La vérité est qu'au moment de la destruction du sanctuaire le démon y avait pénétré; mais après qu'Israël fut chassé de la Terre Sainte, le démon s'en retira également, et Dieu recouvrit la Terre Sainte de son dais sacré, pour la préserver des atteintes du démon. C'est ce dais sacré qui constitue aujourd'hui la mince pelure autour du Tabernacle à travers laquelle le démon ne peut pas passer. C'est pour cette raison que les âmes des peuples païens résidant en Terre Sainte ne sont pas reçues au ciel lorsqu'elles quittent ce monde; elles sont repoussées dehors; elles parcourent l'univers au vol et transmigrent plusieurs fois, jusqu'à ce que, éloignées de la Terre Sainte, elles retournent au lieu souillé d'où elles tirent leur origine.
Par contre, les âmes d'Israël sont reçues au moment où elles quittent le corps, par ce dais sacré, par cette mince pelure qui les fait remonter dans les régions de la haute sainteté. Mais les âmes d'Israël, qui quittent le corps dans une autre terre que la Terre Sainte, sont obligées de faire beaucoup de détours et de transmigrer avant d'arriver à la région qui leur est assignée. Heureux le sort de celui dont l'âme se sépare du corps sur le domaine sacré dont la porte se trouve en Terre Sainte ! Le démon ne peut s'attacher à aucun corps en Terre Sainte s'il est enterré le jour même que l'âme l'a quitté. C'est pour cette raison que l'Écriture191 ordonna au sujet d'un crucifié : « Tu l’enterreras le jour même et tu ne souilleras pas la terre. » Car le démon s'attache de préférence au corps durant la nuit. Bien qu'il ait l'autorisation de pénétrer en Terre Sainte, le démon n'y pénètre que s'il y trouve un objet auquel il peut s'attacher.
La tradition nous apprend que la fumée qui s'élevait au-dessus de l'autel pendant le sacrifice de nuit où l'on consumait les membres et les entrailles des victimes, n'allait pas en ligne droite, comme celle du sacrifice du jour, mais qu'elle obliquait à une certaine hauteur de l'autre, prenant la direction du Nord où elle allait tomber dans l'abîme qui est le séjour des démons 192. Le sacrifice du soir servait ainsi de nourriture aux démons, pour les empêcher d'approcher de la Terre Sainte. L'esprit impur n'a aucune prise sur les corps des justes qui n'ont jamais cherché les plaisirs de la chair- durant leur vie ici-bas; mais il s'attache aux corps des impies qui passaient leur existence en ce monde à chercher les joies et les plaisirs matériels. Comme les justes n'éprouvent d'autre plaisir en ce monde que [...]
- כְּדְקָא יֵאוֹת. כֵּיוָן דְּגָרְמוּ חוֹבִין, מְשִׁיכוּ הַהוּא פְּתִיחוּ לְהַאי סִטְרָא וּלְהַאי סִטְרָא, עַד דְּאִתְקָרָב קְלִיפָה, כֹּלָּא כַּחֲדָא. כֵּיוָן דְּאַסְתִּים קְלִיפָה לְמוֹחָא, כְּדֵין שַׁלְטָא (ר''ג ע''א) הַהִיא קְלִיפָה עָלַיְיהוּ וְדָחָה לוֹן לְבַר מֵהַהוּא דּוּכְתָּא.

וְעִם כָּל דָּא אַף עַל גַּב דְּדָּחָה לוֹן לְבַר, לָא יָכִיל הַהִיא קְלִיפָה תַּקִּיפָא לְשַׁלְּטָאָה בְּהַהוּא דּוּכְתָּא קַדִּישָׁא, דְּלָאו אַתְרֵיהּ אִיהוּ. וְאִי תֵּימָא, אִי הָכִי, הוֹאִיל וְלָא יָכִיל הַהִיא קְלִיפָה תַּקִּיפָא לְשַׁלְּטָאָה בְּהַהוּא דּוּכְתָּא קַדִּישָׁא, אֲמַאי קַיְּימָא חָרוּב, דְּהָא חָרְבָּא לָא הֲוֵי בְּעָלְמָא, אֶלָּא מִסִּטְרָא דְּהַהִיא קְלִיפָה תַּקִּיפָא.

אֶלָּא וַדַּאי כַּד אִתְחָרַב, לָא אִתְחָרַב אֶלָּא מֵהַהוּא סִטְרָא, בְּשַׁעֲתָא דְּאַסְתִּים לְמוֹחָא, וְקוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא עָבֵד דְּלָא תִּשְׁלוֹט הַהִיא קְלִיפָה תַּקִּיפָא עַל הַהוּא דּוּכְתָּא. וְכַד דָּחָה לוֹן לְיִשְׂרָאֵל מִנֵּיהּ, הַהִיא קְלִיפָה אִתְהַדְּרַת וְאִתְפַּתְחַת כְּמִלְּקַדְּמִין. וּבְגִין (נ''ח, ע''ח ע''ב) דְּעַמָּא קַדִּישָׁא לָא הֲווֹ תַּמָּן, חַפְיָא עַל הַהוּא פְּתִיחוּ, חוּפָּאָה קַדִּישָׁא דְּפָרוֹכְתָּא קְלִישָׁא, לְנַטְרָא הַהוּא אֲתָר, דְּלָא יִסְתּוֹם לֵיהּ הַהִיא קְלִיפָה תַּקִּיפָא, וְאָחִיד בְּכָל סִטְרוֹי.

לְמֶהֱוֵי רְבוּת קֻדְשָׁא עַל אַרְעָא כְּמִלְקַדְּמִין, לָא יָכִיל, דְּהָא הַהוּא חוּפָּאָה קְלִישָׁא אָחִיד, דְּלָא יֵחוּת לְתַתָּא, דְּהָא עַמָּא קַדִּישָׁא לָאו תַּמָּן. וְעַל דָּא לָא אִתְבְּנֵי חָרְבַּן, מִיּוֹמָא דְּאִתְחֲרִיבוּ. לְשַׁלְּטָאָה הַהִיא קְלִיפָה תַּקִּיפָא, לָא יַכְלָא, דְּהָא הַהוּא חוּפָּאָה קְלִישָׁה אָחִיד בֵּיהּ בְּכָל סִטְרוֹי בְּהַהוּא פְּתִיחוּ דְּלָא תִּשְׁלוֹט תַּמָּן, וְלָא תַּסְתִּים מוֹחָא, בְּהַהוּא חוּפָּאָה דְּפָרוֹכְתָּא קְלִישָׁא, דְּאִיהוּ מִגּוֹ מְשִׁיכוּ דְּפָרוֹכְתָּא קַדִּישָׁא דִּלְעֵילָּא, דְּנָטִיר הַהוּא אֲתָר.

וּבְגִין כַּךְ, כָּל אִינּוּן נִשְׁמָתִין דִּשְׁאַר עַמִּין, דְּדַיְירִין בְּאַרְעָא, כַּד נָפְקִין מֵהַאי עָלְמָא, לָא מְקַבְּלָא לוֹן, וְדָחֵי לוֹן לְבַר, וְאַזְלִין וְשָׁטָאן וּמִתְגַּלְגְּלִין בְּכַמָּה גִּלְגּוּלִין, עַד דְּנַפְקֵי מִכָּל אַרְעָא קַדִּישָׁא, וְסָחֲרָן (לסוחרנייהו) לְסִטְרַיְיהוּ, בִּמְסָאֲבוּ דִּלְהוֹן. וְכָל אִינּוּן נִשְׁמָתִין דְּיִשְׂרָאֵל דְּנָפְקִין תַּמָּן, סַלְּקִין, וְהַהוּא חוּפָּאָה קְלִישָׁא מְקַבְּלָא לוֹן, וְעָאלִין לִקְדוּשָּׁא עִלָּאָה, בְּגִין דְּכָל זִּינָא אַזְלָא לְזִינֵיהּ.

וְנִשְׁמָתֵיהוֹן דְּיִשְׂרָאֵל דְּנַפְקֵי לְבַר מֵאַרְעָא, בִּרְשׁוּתָא דְּהַהִיא קְלִיפָה תַּקִּיפָא, אַזְלָא וְסָחֲרָא וּמִתְגַּלְגְּלָא, עַד דְּתָבַת לְדּוּכְתָּהָא, וְעָאלַת לַאֲתָר דְּאִתְחָזֵי לָהּ. זַכָּאָה חוּלָקֵיהּ, מַאן דְּנִשְׁמָתֵיהּ נָפְקָא בִּרְשׁוּ קַדִּישָׁא, בְּהַהוּא פְּתִיחוּ דְּאַרְעָא קַדִּישָׁא.

מַאן דְּנִשְׁמָתֵיהּ נַפְקַת בְּאַרְעָא קַדִּישָׁא, אִי אִתְקְבַּר בְּהַהוּא יוֹמָא, לָא שַׁלְטָא עָלֵיהּ רוּחָא מְסַאֲבָא כְּלַל. וְעַל דָּא כְּתִיב בִּצְלִיבָא, (דברים כ״א:כ״ג) כִּי קָבוֹר תִּקְבְּרֶנּוּ בַּיוֹם הַהוּא וְלֹא תְטַמֵּא אֶת אַדְמָתְךָ. בְּגִין דִּבְלֵילְיָא אִתְיְהִיב רְשׁוּ לְרוּחַ מְסַאֲבָא לִמְשַׁטְּטָא. וְאַף עַל גַּב דְּאִתְיְהִיב לוֹן רְשׁוּ, לָא עָאלִין בְּאַרְעָא קַדִּישָׁא, בַּר אִי אַשְׁכְּחָן תַּמָּן מָנָא לְאַעֲלָא בֵּיהּ. (ק''ל ע''א) אֵבָרִין וּפְדָרִין דְּמִתְאַכְּלָן בְּלֵילְיָא, לְאַתְּזְנָא זִינִין אַחֲרָנִין, לָאו דְּעַיְילִין בְּאַרְעָא, וְלָא לְאַמְשָׁכָא לוֹן בְּאַרְעָא, אֶלָּא, בְּגִין דְּלָא תִּשְׁלוֹט סִטְרָא אַחֲרָא גּוֹ אַרְעָא, וְלָא יִתְמַשְׁכָא לְאַעֲלָא תַּמָּן. וּבְגִין כַּךְ, תְּנָנָא מִנַּיְיהוּ הֲוָה סָלִיק (ק''ל ע''א) עֲקִימָא, וּמִתְגַּלְגְּלָא לְבַר, וְאָזִיל (תקיף) בִּבְהִילוּ, עַד דְּעָאל לְנוּקְבָּא דְּצָפוֹן, דְּתַמָּן מָדוֹרִין דְּכָל סִטְרִין אַחֲרָנִין, וְתַמָּן עָאל תְּנָנָא, וְכֻלְּהוּ אִתְּזָנוּ תַּמָּן.

תְּנָנָא דִּימָמָא, הֲוָה סָלִיק לְדוּכְתֵּיהּ בְּאֹרַח מֵישַׁר, וְאִתְּזָן מַה דְּאִתְּזָן. וּמֵהַהוּא פְּתִיחוּ, (ק''ט ע''ב) אִתְּזָנוּ כָּל סִטְרֵי קְלִיפָה תַּקִּיפָא, דְּאִיהִי לְבַר מֵאַרְעָא קַדִּישָׁא, וּמֵהַהִיא תְּנָנָא גַּסָּה כְּמָה דְּאוֹקִימְנָא.

גּוּפֵיהוֹן דְּצַדִּיקַיָּיא, דְּלָא אִתְמְשָׁכוּ בְּהַאי עָלְמָא בָּתַר הֲנָאִין דְּהַהִיא קְלִיפָה תַּקִּיפָא, לָא שַׁלְטָא עָלַיְיהוּ רוּחַ מְסָאֲבוּ כְּלָל, דְּהָא לָא אִשְׁתַּתְפוּ אֲבַתְרֵיהּ כְּלוּם בְּהַאי עָלְמָא. כְּמָה דְּגוּפָא דְּרַשִׁיעַיָּיא (נ''א גופיהון דצדיקייא דלא אתמשכו בתר הנאין וכסופין דהאי עלמא ההיא קליפה תקיפא לא שלטא עלייהו דהא לא אתמשכו אבתריה בהאי עלמא דהא כמה דגופיה דרשיעיא) אִתְמְשָׁךְ בְּהַאי עָלְמָא בָּתַר הַהִיא קְלִיפָה תַּקִּיפָא, וַהֲנָאִין וְעִנּוּגִין דִּילֵיהּ וְתִיקּוּנִין דִּילֵיהּ, הָכִי אִסְתְּאָב, בָּתַר דְּנַפְקָת נִשְׁמָתֵיהּ מִנֵּיהּ.

גּוּפֵיהוֹן דְּצַדִּיקַיָּא, דְּלָא מִתְעַנְּגֵי בְּהַאי
(Ⅰ)
[141b]  
[...] quand ils accomplissent des bonnes. œuvres ou qu'ils prennent les repas du Sabbat et des jours fériés, le démon n'a aucune prise sur eux, attendu que durant toute leur vie ils n'ont jamais joui d'une chose appartenant à l'esprit impur; et du moment qu'ils n'ont jamais joui de lui, lui non plus n'a pas le droit de jouir d'eux. Heureux le sort de celui qui n'a jamais joui de l'esprit impur ! L'âme qui quitte un corps hors de la Terre Sainte ne peut arriver à la place qui lui est assignée tant que l'esprit impur reste attaché au corps; or, celui-ci y reste attaché jusqu'à la complète décomposition de la chair. Si l'on transporte un tel corps pour être enterré en Terre Sainte, on souille par-là la Terre Sainte, ainsi qu'il est écrit193;: «Vous êtes venus, vous avez rendu impure ma terre et vous avez changé mon héritage en abomination. » Ma terre sur laquelle le mauvais esprit n'a pas de prise, vous la souillez en y apportant le corps d'un mort.
Mais lorsque ce corps sera complètement décomposé, Dieu fera souffler un vent d'en haut qui chassera au dehors ce mauvais esprit impur; car il a pitié de sa terre. Jamais l'esprit impur n'a pu s'attacher au corps de Joseph, bien que celui-ci fût séparé de l'âme en dehors de la Terre Sainte. Pourquoi ? Parce que, durant sa vie, il ne s'est jamais laissé entraîner par l'esprit impur. Et, malgré cela, il ne voulait pas que l'on emportât sa chair pour l'enterrer en Terre Sainte, mais il a dit194 :- Transportez mes os avec vous. » Il parle donc de ses os et non pas de sa chair. Jacob n'est pas mort, et son corps subsiste toujours; aussi n'avait-il point à craindre l'atteinte de «l'autre côté», car son lit était pur et éclairé par la Lumière suprême, et il. donna naissance aux douze tribus et aux soixante-dix âmes qui formaient sa famille en Égypte. Voilà pourquoi il ne craignait pas l' « autre côté » qui n'avait pas de prise sur lui. En outre, il ne craignait pas les atteintes du démon, parce que son visage a conservé la beauté primitive d'Adam, de même, tous ses autres membres.
Voilà pourquoi il dit195: « Vous m'emporterez hors d'Egypte », ce qui veut dire le corps intact. C'est pour cette raison également que Jacob a été embaumé, afin que son corps demeurât intact. L’âme humaine est désignée sous trois noms : esprit vital (Nephesch), esprit intellectuel (Rouah), et âme (Neschama). Toutes les parties de l’âme se tiennent ensemble, bien que chacune d'elles réside dans une région différente du corps. « Nephesch » se trouve à côté du corps jusqu'au moment où celui-ci est décomposé sous la terre; c'est cette partie de l’âme qui parcourt souvent ce bas monde et qui va trouver les vivants pour s'enquérir de leurs douleurs; et quand les vivants ont besoin d'une grâce, elle prie pour eux: « Rouah » pénètre dans l'Éden d'en bas où il prend la figure que le corps avait ici-bas, à l'aide d'une enveloppe dont il y est entouré; il y jouit du bonheur que procure le séjour du Jardin. Les jours de Sabbat, de néoménie et de fêtes, il remonte dans les régions supérieures; mais il revient ensuite à sa place.
C'est pourquoi l'Écriture196 dit : « Et l'esprit (Rouah) retourne à Dieu qui l'a donné. » La « Neschama » monte immédiatement dans la région d'où elle émane; c'est avec elle qu'on allume « la lampe» qui éclaire en haut. Elle ne descend jamais plus ici-bas, car elle est composée du monde d'en haut et de celui d'en bas: tant qu'elle n'est pas arrivée à sa place, où elle est attachée an Trône sacré, « Rouah » ne peut pénétrer dans l’Eden d'en bas, et « Nesphesch » ne trouve pas de repos près du corps. Dès qu'elle est arrivée a sa place, toutes les autres parties de l'âme trouvent du repos. Quand les hommes sont en peine et qu'ils vont prier au cimetière, « Nephesch » se réveille et court au vol réveiller « Rouah », et celui-ci va réveiller les patriarches et monte ensuite réveiller la « Neschama » ; c'est alors que le Saint, béni soit-il, est touché de compassion pour le monde, ainsi que cela a été établi. Bien que la division des diverses parties de l’âme ait été exposée de différentes façons, toutes reviennent au même. Quand la « Neschama » rencontre un obstacle qui l'empêche de remonter à sa place, « Rouah » va se placer à la porte du jardin de l'Éden, mais on ne lui ouvre pas; [...]
- עָלְמָא, אֶלָּא מִתַּעֲנוּגֵי דְּמִצְוָה, וּסְעוּדָתֵי שַׁבָּתִין וְחַגִּין וּזְמָנִין, הַהוּא רוּחַ מְסַאֲבָא לָא יָכִיל לְשַׁלְטָאָה עָלַיְיהוּ, דְּהָא לָא אִתְעֲנְּגוּ מִדִילֵיהּ כְּלוּם. וְהוֹאִיל וְלָא נַטְלוּ מִדִילֵיהּ, לֵית לֵיהּ רְשׁוּ עֲלֵיהוֹן כְּלַל. זַכָּאָה אִיהוּ מַאן דְּלָא אִתְהֲנֵי מִדִילֵיהּ כְּלוּם.

מַאן דְּנִשְׁמָתֵיהּ נָפְקָא לְבַר מֵאַרְעָא קַדִּישָׁא, וְהַהוּא גּוּפָא אִסְתְּאַב בְּהַהוּא רוּחַ מְסָאֲבוּ, הַהוּא רוּחַ מְסָאֲבוּ אִשְׁתְּאִיב בְּגַוִּיהּ, עַד דְּתָב לֵיהּ עַפְרָא. (נ''א דאתבלי גופא בעפרא) וְאִי הַהוּא (ויקרא ע''ב ע''ב) גּוּפָא, דְּאִשְׁתְּאִיב בֵּיהּ הַהוּא רוּחַ מְסַאֲבָא, סַלְּקִין לֵיהּ לְאִתְקַבְּרָא גּוֹ אַרְעָא קַדִּישָׁא, עָלֵיהּ כְּתִיב, (ירמיהו ב׳:ז׳) וַתָּבֹאוּ וַתְּטַמְּאוּ אֶת אַרְצִי וְנַחֲלָתִי שַׂמְתֶּם לְתוֹעֵבָה. אַרְצִי, דְּלָא שַׁלְטָא עָלָהּ רוּחַ מְסָאֲבוּ, בְּהַהוּא גּוּפָא דִּלְכוֹן, דְּאִשְׁתְּאִיב בֵּיהּ רוּחַ מְסָאֲבוּ, דְּקָא מַיְיתִין לְקָבְרָא לֵיהּ בְּאַרְצִי, אַתּוּן מְסָאָבִין לָהּ, לְאִסְתָּאֲבָא בֵּיהּ. אִי לָא דְּעָבִיד קוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא אַסְוָותָא לְאַרְעָא, דְּהָא כֵּיוָן דְּאִתְבַּלֵי הַהוּא גּוּפָא, נָשִׁיב קוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא רוּחָא מִלְּעֵילָּא, וְדָחֵי לֵיהּ לְהַהוּא רוּחַ מְסַאֲבָא לְבַר, דְּהָא אִיהוּ חָס עַל אַרְעֵיהּ.

יוֹסֵף, לָא שַׁלִּיט עַל גּוּפֵיהּ רוּחַ מְסַאֲבָא לְעָלְמִין, אַף עַל גַּב דְּנִשְׁמָתֵיהּ נָפְקָת בִּרְשׁוּ אַחֲרָא. מַאי טַעְמָא. בְּגִין דְּלָא אִתְמְשִׁיךְ בְּחַיּיוֹי בָּתַר רוּחַ מְסַאֲבָא. וְעִם כָּל דָּא, לָא בָּעָא דְּגוּפֵיהּ יְסַלְּקוּן לֵיהּ לְאִתְקַבְּרָא בְּאַרְעָא קַדִּישָׁא, אֶלָּא אָמַר, (בראשית נ׳:כ״ה) וְהַעֲלִיתֶם אֶת עַצְמוֹתַי, וְלָא גּוּפִי.

יַעֲקֹב לָא מִית, וְגוּפֵיהּ אִתְקָיָּים בְּקִיּוּמָא תָּדִיר, וְלָא דָּחִיל לְסִטְרָא אַחֲרָא, דְּהָא עַרְסֵיהּ הֲוָה שְׁלִים, בִּשְׁלִימוּ דִּנְהוֹרָא עִלָּאָה, בִּנְהִירוּ דִּתְרֵיסָר שְׁבָטִין, וּבְשִׁבְעִים נֶפֶשׁ, בְּגִין כַּךְ לָא דָּחִיל לְסִטְרָא אַחֲרָא, וְלָא יָכִיל לְשַׁלְּטָאָה עָלֵיהּ. וְתוּ, דְּאִיהוּ גּוּפָא דְּדִיּוּקְנָא עִלָּאָה, דִּשְׁפִּירוּ דִּילֵיהּ אָחִיד לְכָל סִטְרִין, וְכָל אִינּוּן שַׁיְיפִין דְּאָדָם קַדְמָאָה הֲווֹ אֲחִידָן בֵּיהּ. וְעַל דָּא כְּתִיב בֵּיהּ, (בראשית מ״ז:ל׳) וְשָׁכַבְתִּי עִם אֲבוֹתַי וּנְשָׂאתַנִי מִמִּצְרַיִם, גּוּפָא שְׁלִים. וְעַל דָּא וַיַּחַנְטוּ הָרוֹפְאִים אֶת יִשְׂרָאֵל, דְּגוּפֵיהּ יְהֵא קָאִים בְּקִיּוּמָא. וְהָכִי אִצְטְרִיךְ. שְׁאַר בְּנֵי עָלְמָא דְּנַפְקָת נִשְׁמָתַיְיהוּ בְּאַרְעָא קַדִּישָׁא, נַפְשָׁא וְגוּפָא אִשְׁתֵּזִּיב מִכֹּלָּא.

תְּלַת שְׁמָהָן אִקְרֵי נִשְׁמְתָא דְּבַר נָשׁ, נֶפֶשׁ, רוּחָא, וְנִשְׁמָתָא. וְכֻלְּהוּ כְּלִילָן דָּא בְּדָא, וּבִתְלַת דּוּכְתֵּי אִשְׁתְּכַח חֵילַיְיהוּ. נֶפֶשׁ דָּא, אִשְׁתְּכַחַת גּוֹ קִבְרָא, עַד דְּגוּפָא אִתְבְּלֵי בְּעַפְרָא, וּבְדָא מִתְגַּלְגְּלָת הַאי עָלְמָא, לְאִשְׁתַּכְּחָא גּוֹ חַיַּיָא, וּלְמִנְדַּע בְּצַעֲרָא דִּלְהוֹן, וּבְשַׁעֲתָא דִּי אִצְטְרִיכוּ, בָּעָאת רַחֲמֵי עָלַיְיהוּ.

רוּחָא דָּא, אִיהוּ דְּעָאל בְּגִּנְתָּא דִּי בְּאַרְעָא, וְאִצְטַיָיר תַּמָּן, בְּדִיּוּקְנָא דְּגוּפָא דְּהַאי עָלְמָא, בְּחַד מַלְבּוּשָׁא דְּמִתְלַבְּשָׁא תַּמָּן. וְדָא אִתְהֲנֵי תַּמָּן בַּהֲנָאִין וְכִסּוּפִין בְּזִיוָא דִּבְגִּנְתָּא. וּבְשַׁבָּתֵי וְיַרְחֵי וּזְמָנֵי, סַלְּקָא לְעֵילָּא, (קל''ו ע''א, צ''ט ע''ב) וְאִתְהֲנֵי תַּמָּן, וְתָב לְאַתְרֵיהּ. וְעַל דָּא כְּתִיב, (קהלת י״ב:ז׳) וְהָרוּחַ תָּשׁוּב אֶל הָאֱלֹהִים אֲשֶׁר נְתָנָהּ. תָּשׁוּב וַדַּאי, בְּהָנֵי זִמְנִין דְּקַאמְרָן.

נְשָׁמָה אִיהִי סַלְּקָא מִיָּד לְאַתְרָהָא, לְהַהוּא אֲתָר דְּנַפְקָת מִתַּמָּן, וְדָא אִיהִי דִּבְגִינָהּ אִתְנְהִירַת בּוּצִינָא, לְאַנְהָרָא לְעֵילָּא. דָּא לָא נַחְתַּת לְתַתָּא לְעָלְמִין, בְּדָא אִתְכְּלִילַת, מַאן דְּאִתְכְּלִילַת מִכָּל סִטְרִין מֵעֵילָּא וּמִתַּתָּא. וְעַד דְּהַאי לָא סַלְּקָא לְאִתְקַשְּׁרָא (נ''א בדוכתהא) בְּכוּרְסְיָּיא, לָא מִתְעַטְּרָא רוּחַ בְּגִּנְתָּא דִּי בְּאַרְעָא, וְנֶפֶשׁ לָא מִתְיַשְּׁבָא בְּדוּכְתָּהָא. כֵּיוָן דְּאִיהִי סַלְּקָא, כֻּלְּהוּ אִית לְהוּ נַיְיחָא.

וְכַד אִצְטְרִיךְ לִבְנֵי עָלְמָא, כַּד אִינּוּן בְּצַעֲרָא, וְאָזְלֵי לְבֵי קִבְרֵי, הַאי נֶפֶשׁ אִתְּעָרַת, וְאִיהִי אַזְלָא וּמְשַׁטְּטָא, וְאִתְּעָרַת לְרוּחַ, וְהַהוּא רוּחַ אִתְּעַר לְגַבֵּי אֲבָהָן, וְסָלִיק וְאִתְּעַר לְגַבֵּי נְשָׁמָה, וּכְדֵין, קֻדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא חַיִּיס עַל עָלְמָא, וְהָא אוֹקִימְנָא. וְאַף עַל גַּב דְּהָא אִתְּעָרוּ מִלִּין אִלֵּין דְּנִשְׁמְתָא בִּגְוָונִין אַחֲרָנִין, כֻּלְּהוּ סַלְּקִין בְּמַתְקְלָא, דָּא, וְדָא אִיהוּ בְּרִירָה דְּמִלָּה, וְכֹלָּא חַד.

וְכַד נִשְׁמְתָא אִתְעַכְּבָת מִלְסַלְּקָא לְדוּכְתָּהָא, רוּחָא אַזְלָא וְקַיְּימָא בְּפִתְחָא דְּגִּנְתָּא דְּעֵדֶן, וְלָא פַּתְחִין לָהּ פִּתְחָא,
(Ⅰ)
[142a]  
[...] il court ça et là, mais on n'y prête pas attention.« Nephesch » parcourt le monde au vol pendant ce temps, voit le corps rongé par les vers, contemple les peines que l'on inflige au corps pendant qu'il est dans la tombe, et il en est affligé, ainsi que cela a été établi en vertu des paroles de l'Ecriture197: « Sa chair sera dans la douleur et son âme (Nepliesch) alors déplorera son état. » Ainsi,' toutes les parties de l'âme sont en peine jusqu'à ce que la « Neschama » se trouve à sa place en haut; alors toutes se fusionnent, attendu que toutes trois sont unies par un lien qui les rend indivisibles. Les trois parties de l'âme sont formées à l'exemple des Trois d'en haut, qui ne forment qu'une unité198'. « Nepheschi » n'a point de lumière qui lui soit propre; il a cela de commun avec le corps qu'il ne sert que pour délecter et nourrir celui-ci.
C'est pourquoi l'Écriture199 dit : « Et elle donne de la nourriture à sa maisonnée et à ses jeunes filles. » La « maisonnée » désigne le corps qui est nourri par « Nephesch »; les « jeunes filles » désignent les membres de ce même corps. « Rouah » domine et éclaire « Nepliesch », le second sert de piédestal au premier. « Neschama » domine « Rouah » et l'éclaire de la lumière vivifiante. Voilà comment les trois parties de l'âme se tiennent ensemble à l'exemple d'en haut. Tant que la partie supérieure de l'âme n'est pas arrivée à la place qui lui est assignée, la seconde ne peut pas pénétrer dans le Paradis d'en bas et la troisième ne trouve pas de repos dans la tombe. « Nephesch » reste dans la tombe tant qu'il y a des os. Ce mystère est connu des initiés, qui connaissent les voies de la vérité et qui craignent le péché. Alors que « Neschama » reçoit la couronne sacrée et que « Rouah » remonte dans les régions supérieures, ce qui a lieu les jours de Sabbat, de Néoménie et de fêtes, « Nephesch » ranime dans la tombe les os qui reprennent la forme que le corps avait durant son séjour sur la terre. Ce corps ainsi ranimé monte en haut et chante les louanges du Saint, béni soit-il, ainsi qu'il est écrit200: « Tous mes os diront : Seigneur, qui peut t'égaler ? » Il n'est pas dit « disent », mais « diront », après la mort. Si l'œil était autorisé à voir ce qui se passe durant la nuit du Sabbat, de Néoménie et des fêtes, on apercevrait au cimetière des ombres ayant la forme des corps qui louent le Saint, béni soit-il.
Mais les insensés parmi les hommes ne savent, ni ne cherchent à savoir leur raison d'être en ce monde ; ils ne s'appliquent point à connaître la gloire du Roi suprême et encore moins à connaître la gloire de Dieu qui se manifeste en ce monde. Le premier jour de l'an où les hommes sont jugés devant le Roi suprême, chaque « Nephesch » prie pour les vivants; et, le soir, quand la sentence a été prononcée, il parcourt le monde au vol et parfois il vient révéler en songe aux vivants le, choses qui se passent en haut, ainsi qu'il est écrit201: « Pendant les songes, dans les visions de la nuit, lorsque les hommes sont accablés de sommeil et qu'ils dorment dans leur lit, Dieu leur ouvre l'oreille, les avertit et les instruit de ce qu'ils doivent savoir. » Durant la dernière nuit de la fête des Tabernacles, les arrêts de la maison du Roi sont proclamés. Ceux qui doivent mourir sont privés de leur ombre. «Nephesch » parcourt alors le monde pour connaître ceux qui viennent d'en être privés. [...]
- וְאָזְלָא וּמְשַׁטְּטָא, וְלֵית מַאן דְּיִשְׁגַּח בָּהּ. נֶפֶשׁ אַזְלָא וּמְשַׁטְּטָא בְּעָלְמָא, חָמָאת לְגוּפָא דְּסַלְּקָא תּוֹלָעִין, וּבְהַהוּא דִּינָא דְּקִבְרָא, וּמִתְאַבְּלָת עָלֵיהּ, כְּמָה דְּאוּקְמוּהָ דִּכְתִּיב, (איוב י״ד:כ״ב) אַךְ בְּשָׂרוֹ עָלָיו יִכְאָב וְנַפְשׁוֹ עָלָיו תֶּאֱבָל. וְכֹלָּא אִיהוּ בְּעוֹנְשָׁא. עַד דִּנְשָׁמָה אִתְקָשָׁרַת בְּדוּכְתָּהָא לְעֵילָּא, וּכְדֵין כּוּלְּהוּ מִתְקַשְּׁרִין בְּדוּכְתַּיְיהוּ.

בְּגִין דְּכָל הָנֵי תְּלַת, קִשּׁוּרָא חֲדָא אִינּוּן, כְּגַוְונָא דִּלְעֵילָּא, בְּרָזָא דְּנֶפֶשׁ רוּחַ וּנְשָׁמָה, דְּכֹלָּא חַד, וְקִשּׁוּרָא חַד. נֶפֶשׁ: לֵית לָהּ נְהוֹרָא מִגַּרְמָהּ כְּלוּם, וְדָא אִיהוּ דְּמִשְׁתַּתְּפָא בְּרָזָא דְּגוּפָא חַד, לְאַעְנְגָא וּלְמֵיזָן לֵיהּ, בְּכָל מָה דְּאִצְטְרִיךְ, כְּמָה דְאַתְּ אָמֵר (משלי ל״א:ט״ו) וַתִּתֵּן טֶרֶף לְבֵיתָהּ וְחֹק לְנַעֲרוֹתֶיהָ. בֵּיתָה, דָּא אִיהוּ גּוּפָא, דְּאִיהִי זָנָא לֵיהּ. וְנַעֲרוֹתֶיהָ, אִלֵּין אִינּוּן שַׁיְיפִין דְּהַאי גּוּפָא.

רוּחַ: דָּא אִיהוּ דְּרָכִיב עַל הַאי נֶפֶשׁ, וְשָׁלִיט עָלָהּ, וְנָהִיר לָהּ בְּכָל מָה דְּאִצְטְרִיךְ, וְנֶפֶשׁ אִיהוּ כֻּרְסְיָּיא לְהַאי רוּחַ. נְשָׁמָה: אִיהִי דְּאַפִּיקַת לְהַאי רוּחָא, וּשְׁלִיטַת עֲלֵיהּ, וְנָהִירַת לֵיהּ בְּהַהוּא נְהוֹרָא דְּחַיִּין, וְהַהוּא רוּחַ תַּלְיָא בְּהַאי נְשָׁמָה, וְאִתְנְהִיר מִנָּהּ בְּהַהוּא נְהוֹרָא דְּנָהִיר. הַהוּא נְפֶשׁ, תַּלְיָא בְּהַאי רוּחַ, וְאִתְנְהִירַת מִנֵּיהּ, וְאִתְּזָנַת מִנֵּיהּ, וְכֹלָּא קִשּׁוּרָא חַד.

וְעַד דְּהַאי נְשָׁמָה עִלָּאָה, לָא סַלְּקָא גּוֹ נְבִיעוּ דְּעַתִּיקָא דְּעַתִּיקִין. סְתִימָא דְּכָל סְתִימִין, וְאִתְמַלְיָא מִנֵּיהּ, בְּגִין דְּלָא פָּסִיק. רוּחַ דָּא לָא עָאל בְּגִּנְתָּא דְּעֵדֶן, דְּאִיהוּ נֶפֶשׁ, וּלְעוֹלָם רוּחַ לָא שַׁרְיָא אֶלָּא בְּגִּנְתָּא דְּעֵדֶן, וּנְשָׁמָה לְעֵילָּא. נֶפֶשׁ דָּא אִתְיַשְׁבָת (ס''א לא אתישבת) בְּדוּכְתָּהָא גּוֹ גּוּפָא לְתַתָּא. כְּגַוְונָא דָּא, כֹּלָּא לְתַתָּא הָכִי מִתְפָּרְשָׁן בְּבַר נָשׁ, וְאַף עַל גַּב דְּכֻלְּהוּ קִשּׁוּרָא חֲדָא, נְשָׁמָה סַלְּקָא לְעֵילָּא, גּוֹ נְבִיעוּ דְּבֵירָא. רוּחַ עָאל בְּגִּנְתָּא דְּעֵדֶן, (ויקרא ע' ע''ב) כְּגַוְונָא דִּלְעֵילָּא. נֶפֶשׁ אִתְיַשְׁבָא גּוֹ קִבְרָא.

וְאִי תֵּימָא, נֶפֶשׁ לְעֵילָּא, דְּאִתְיַשְׁבַת גּוֹ גּוּפָא בְּקִבְרָא, אָן הוּא קִבְרָא. אֶלָּא גּוֹ הַהוּא קְלִיפָה תַּקִּיפָא, וְעַל דָּא, נֶפֶשׁ כְּגַוְונָא דָּא לְתַתָּא, וְכֹלָּא דָּא כְּגַוְונָא דָּא. וּבְגִין כַּךְ, תְּלַת דַּרְגִּין מִתְפָּרְשָׁן, וְאִינּוּן קִשּׁוּרָא חֲדָא וְרָזָא חֲדָא. וּבְכָל זִמְנָא דְּגַרְמֵי אִשְׁתְּכָחוּ גּוֹ קִבְרָא, הַאי נֶפֶשׁ אִשְׁתְּכָחַת תַּמָּן. רָזָא הָכָא לְאִינוּן דְּיַדְעֵי אֹרַח קְשׁוֹט, דַּחֲלֵי חַטָּאָה. בְּשַׁעֲתָא דְּנִשְׁמְתָא מִתְעַטְּרָא לְעֵילָּא, גּוֹ עִטְרָא קַדִּישָׁא, וְרוּחָא קָאִים בִּנְהִירוּ עִלָּאָה, בְּשַׁבָּתֵי וְיַרְחֵי וּזְמָנֵי, הַאי נֶפֶשׁ בְּשַׁעֲתָא דְּרוּחַ נַחְתָּא מִגּוֹ נְהִירוּ עִלָּאָה, לְדַיָּירָא בְּגִּנְתָּא דְּעֵדֶן נָהִיר וְנָצִיץ, אִיהוּ (ד''א ל''ג כ''ד) קַיָּימָא גּוֹ קִבְרָא וְאִתְגְלִימַת בְּדִיּוּקְנָא, דַּהֲוַת גּוֹ גּוּפָא בְּקַדְמִיתָא, וְכָל אִינּוּן גַּרְמֵי בְּהַהוּא דִּיּוּקְנָא סַלְקָן, וּמְשַׁבְּחָאן וְאוֹדָן לְקוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא, הֲדָא הוּא דִכְתִיב, (תהלים לה) כָּל עַצְמוֹתַי תֹּאמַרְנָה יְיָ' מִי כָמוֹךָ. אוֹמְרוֹת לָא כְּתִיב, אֶלָּא תֹּאמַרְנָּה.

וְאִלְמָלֵי אִתְיְהִיב רְשׁוּ לְעֵינָא לְמֵחמֵי וְחָמֵי בְּלֵילְיָא דְּעָיִיל (נ''א דנפיק) שַׁבְּתָא, וְלֵילֵי יַרְחֵי וּזְמָנֵי, כְּדִיּוּקְנִין עַל גַּבֵּי קִבְרֵי, אוֹדָן וּמְשַׁבְּחָן לְּקוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא. אֲבָל טִפְּשׁוּ דִּבְנֵי נָשָׁא, קָא מְעַכְּבָא לְהוּ, דְּלָא יַדְעִין, וְלָא מַשְׁגִּיחִין עַל מָה קַיְימִין בְּהַאי עָלְמָא, וְלָא חַשְׁשִׁין לְאַשְׁגְּחָא בִּיקָרָא דְּמַלְכָּא עִלָּאָה בְּהַאי עָלְמָא, כָּל שֶׁכֵּן לְאַשְׁגְּחָא בִּיקָרָא דְּהַהוּא עָלְמָא, וְעַל מָה קַיְּימָא, וְאֵיךְ מִתְפָּרְשָׁן מִלִּין.

בְּיוֹמָא דְּרֹאשׁ הַשָּׁנָה, דְּעָלְמָא אִתְּדָּן, וְכֻרְסְיָא דְּדִינָא קַיְּימָא, לְגַבֵּי מַלְכָּא עִלָּאָה, לְמֵידָן עָלְמָא. כָּל נֶפֶשׁ וְנֶפֶשׁ מְשַׁטְטָן, וּבָעָאן רַחֲמֵי עַל חַיֵּי. בְּלֵילְיָא דְּנָפְקָא יוֹמָא דְּדִינָא, אַזְלִין וְקָא מְשַׁטְטִין לְמִשְׁמַע וּלְמִנְדַּע מַאן הוּא דִּינָא דְּאִתְּדָּן עַל עָלְמָא, וּלְזִמְנִין דְּקָא מוֹדִיעִין בְּחֶזְוָוא לְחַיָּיָא, כְּמָה דְאַתְּ אָמֵר (איוב ל״ג:ט״ו) בַּחֲלוֹם חֶזְיוֹן לַיְלָה בִּנְפוֹל תַּרְדֵּמָה עַל אֲנָשִׁים וְגוֹ', אָז יִגְלֶה אֹזֶן אֲנָשִׁים וּבְמוֹסָרָם יַחְתּוֹם. מַאי מוֹסָרָם. דָּא נֶפֶשׁ, דְּאִיהִי קַיְּימָא וְחָתִים לִבְנֵי נָשָׁא מִלִּין, לְקַבְּלָא מוּסָר. (ויחי רכ''א)

בְּלֵילְיָא בַּתְרָאָה דְּחַגָּא, דְּקָא נַפְקָן פִּתְקִין מִבֵּי מַלְכָּא, וְהַהוּא צֵל אַעְדִּיאוּ מִבְּנֵי גְּרִיעוּ דְּהַאי עָלְמָא, הַהוּא נֶפֶשׁ דְּקַאמָרָן, אַזְלָא
(Ⅰ)
[142b]  
[...] Un chef céleste du nom de « Idoumiàm », qui porte le sceau gravé et servant -à rendre authentiques les arrêts du tribunal céleste, descend pendant cette nuit, accompagné de nombreux millions d'autres anges, chargés d'ôter l'ombre à tous ceux qui doivent mourir dans le courant de l'année; ils portent ensuite ces ombres en haut. Quand «Nephesch » voit les ombres qu'on enlève, il retourne dans la tombe et crie aux autres morts : Un tel va venir nous rejoindre. Si l'homme en question est digne, les morts se réjouissent de sa venue prochaine ; sinon, tous crient : Hélas ! Les ombres remontées en haut sont remises à ce serviteur fidèle qui porte le nom de Métatron. Celui-ci s'empare de l'ombre et la place à l'endroit qui lui est assignée, ainsi qu'il est écrit202: « Comme un esclave soupire après l'ombre... » A partir de ce moment, on assigne une place à la « Neschama », au « Rouah » et au « Nephesch » de l'homme qui doit bientôt arriver. Car tout « Nephesch » ne demeure pas près du corps; il y en a qui ne trouvent jamais de repos. Ceux qui se séparent du corps dès le moment de la mort ne trouvent point de repos; et c'est d'eux que l'Ecriture203 dit : « Et l'âme (Nephesch) de vos ennemis sera agitée et jetée bien loin comme une pierre lancée par une fronde avec grand effort. » Un tel « Nephesch » erre constamment dans le monde et ne trouve de repos ni jour ni nuit; c'est le châtiment le plus terrible de tous.
C'est d'un tel «Nephesch » que l'Écriture204 dit: « Et cette âme (Nephesch) périra devant moi ; je suis le Seigneur. » Que signifie « devant moi » Il ne sera pas attaché à « Rouah ». Lorsqu'il en est détaché, il n'a rien de commun avec le monde d'en haut et n'en a aucune connaissance ; il ressemble à l'esprit vital des animaux. Le « Nephesch » qui trouve du repos est accueilli par «Idoumiàm » et ses cohortes qui lui ouvrent toutes les portes du paradis et lui font voir la gloire des justes ainsi que la gloire de son propre « Rouah» ; le « Nephesch » s'attache alors à son « Rouah » et l'entoure comme un vêtement, et c'est ainsi qu'il apprend les choses de l'autre monde. Et quand « Rouah » monte pour recevoir la couronne de sa « Neschama » d'en haut, « Nephesch» s'attache à lui et en reçoit la lumière, comme la lune reflète celle du soleil. Pendant que « Rouah » s'attache à sa «Neschama », celle-ci s'attache à la « Fin de la Pensée » qui constitue le mystère du « Nephesch » d'en haut. Celui-ci à, son tour s'attache au «Rouah» d'en haut, et celui-ci s'attache à la « Neschama » d'en haut, et celle-ci enfin s'attache à l'infini. C'est ainsi que le repos règne partout en haut et en bas.
C'est pourquoi l'Écriture205 dit : « Que ton âme (Nephesch), ô Seigneur, soit au nombre de celles des vivants que Dieu tient en sa garde. » De même que la lune reflète la lumière du Soleil, de même le repos de «Nephesch » ici-bas indique le repos des autres parties de l'âme, ainsi que l'ordre parfait dans les Lurnières célestes ; car tous s'enchaînent et forment en quelque sorte les divers membres d'un seul et même corps. Voici pourquoi l'Écriture206 dit : « Il remplira . ton âme (Nephesch) de ses splendeurs et il engraissera tes os. » L'Ecriture parle d'abord du «Nephesch » et ensuite des os qui, reconstitués en un corps, ressuscitent et louent le Saint, béni soit-il, ainsi qu'il est écrit207 : « Tous mes os diront, Seigneur, qui peut t'égaler. » C'est alors que «Nephesch » trouve son parfait repos. Heureux le sort des justes qui, craignant leur Maître en ce monde, sont jugés dignes de jouir du triple repos dans le monde futur! Rabbi Siméon s'approcha alors de Rabbi Abba et le bénit, en disant : Heureux votre sort, mes enfants, et heureux mon propre sort d'avoir vu ces choses de mes propres yeux ! Des [...]
- וּמְשַׁטְּטָא, (קכ''ט ע''א) וְחַד מְמָנָא סָרְכָא, בְּרָזָא גְּלִיפָא בְּעִזְקָא בִּכְתַב מְפֹרָשׁ, יְדוּמִיעָ''ם, דְּפָקִיד בִּכְתַב דְּזִיוָא גְּלִיפָא, וּבְגוֹ חִזְוָון עִלָּאִין. בְּהַהוּא לֵילְיָא נָחִית, וְכַמָּה אֶלֶף אַלְפִין וְרִבּוֹא רִבְוָון עִמֵּיהּ, וְנַטְלִין לְהַהוּא צֵל מִכָּל חַד וְחַד, וְסַלְּקִין, לֵיהּ לְעֵילָּא.

וְהַהִיא נֶפֶשׁ דְּקַאמָרָן, אַזְלָא וּמְשַׁטְּטָא וְחָמָאת לְהַהוּא צֵל, וְתָב לְאַתְרֵיהּ גּוֹ קִבְרָא, וְקָא מַכְרֶזֶת לִשְׁאַר מֵתַיָּיא, פְּלוֹנִי אָתֵי לְגַבָּן, פְּלוֹנִי אָתֵי לְגַבָּן. אִי זַכָּאָה טָבָא אִיהוּ, כֻּלְּהוּ חַדָּאן, וְאִי לָאו, כֻּלְּהוּ אַמְרֵי וַוי. כַּד סַלְּקִין הַהוּא צֵל, סַלְּקִין לֵיהּ לְגַבֵּי הַהוּא עֶבֶד מְהֵימָן, דִּשְׁמֵיהּ מְטַטְרוֹ''ן, וְנָטִיל הַהוּא צֵל לְגַבֵּיהּ, וְסַלִיק לֵיהּ לְאַתְרִיהּ, כְּמָה דְאַתְּ אָמֵר, (איוב ז׳:ב׳) כְּעֶבֶד יִשְׁאַף צֵל, יִשְׁאַף צֵל וַדַּאי.

מֵהַהִיא שַׁעֲתָא וְאֵילָךְ, מְתַתְקְנָא דּוּכְתָּא לְהַהִיא נְשָׁמָה דְּהַהוּא בַּר נָשׁ, וְדוּכְתָּא לְרוּחַ בְּגִּנְתָּא דְּעֵדֶן. וְדוּכְתָּא לְנֶפֶשׁ לְנַיְיחָא וּלְאִתְהֲנָאָה, בְּשַׁעֲתָא דִּמְשַׁטְּטָא וְאַזְלָא. בְּגִין דְּאִית (ויקרא קע''ב ע''ב) נֶפֶשׁ דְּלֵית לָהּ נַיְיחָא. וְאִית נֶפֶשׁ דְּאִישְׁתְּצִיאַת עִם גּוּפָא.

וְהַאי אִיהִי דְּלֵית לָהּ נַיְיחָא, וְהַאי אִיהִי דִּכְתִּיב בָּהּ, (שמואל א כ״ה:כ״ט) וְאֶת נֶפֶשׁ אוֹיְבֶיךָ יְקַלְעֶנָּה בְּתוֹךְ כַּף הַקָּלַע. דְּדָא אִיהִי אַזְלָא וּמְשַׁטְּטָא וּמִתְגַּלְגְּלָא בְּכָל עָלְמָא, וְלֵית לָהּ נַיְיחָא כְּלַל יְמָמָא וְלֵילֵי, וְדָא אִיהוּ עוֹנְשָׁא יַתִּיר מִכֹּלָּא וְהַהִיא דְּתִשְׁתְּצִי עִם גוּפָה, (ההיא דכתיב בה (ויקרא י״ז:י׳) והכרתי אותה מקרב עמה ולהאי לית לה דוכרנו כלל ואית נפשא דלא תשתצי עם גופה) וְתִשְׁתְּצֵי מֵאֲתָר אַחֲרָא, (ס''א עלאה) הַהִיא דִּכְתִּיב בָּהּ, (ויקרא כ״ב:ג׳) וְנִכְרְתָה הַנֶּפֶשׁ הַהִיא מִלְּפָנַי אֲנִי יְיָ'. מַאן מִלְּפָנַי. דְּלָא שַׁרְיָא עָלָהּ רוּחָא. וְכַד רוּחָא לָא שַׁרְיָא עָלָהּ, לֵית לָהּ שׁוּתָּפוּ כְּלַל בְּמָה דִּלְעֵילָּא, וְלָא יַדְעַת מֵאִינּוּן מִלִּין דְּהַהוּא עָלְמָא כְּלַל, וְהַאי אִיהִי נֶפֶשׁ כִּבְעִירֵי. נֶפֶשׁ דְּלֵית (ד''א נפש דאית) לָהּ נַיְיחָא, הַאי אִיהִי כַּד אַזְלָא וּמְשַׁטְּטָא, אִעֲרְעַת בְּהַאי מְמַנָא יְדוּמִיעָ''ם, וּבְאִינּוּן סַרְכִין דִּילֵיהּ, וְנַטְלִין לָהּ, וְאָעלִין לָהּ בְּכָל פִּתְחֵי גַּן עֵדֶן, וְאַחְזְיָין לָהּ יְקָרָא דְּצַדִּיקַיָּא, וִיקָרָא דְּהַהוּא רוּחַ דִּילָהּ, וְאִיהִי מִתְדַּבְּקָא בֵּיהּ בְּנַיְיחָא, גּוֹ הַהוּא לְבוּשָׁא, וּכְדֵין יַדְעַת בְּאִינּוּן מִלִּין דְּעָלְמָא.

וְכַד הַהוּא רוּחַ סַלְּקָא לְאִתְעַטְּרָא גּוֹ נְשָׁמָה עִלָּאָה לְעֵילָּא, הַהִיא נֶפֶשׁ מִתְקַשְּׁרָא בְּהַהוּא רוּחַ, וְאִתְנְהִירַת מִנֵּיהּ, כְּסִיהֲרָא כַּד אִתְנְהִירַת מִשִׁמְּשָׁא. וְרוּחַ מִתְקַשְּׁרָא גּוֹ הַהִיא נִשְׁמְתָא. וְהַהִיא נִשְׁמְתָא מִתְקַשְּׁרָא, גּוֹ סוֹף מַחֲשָׁבָה, דְּאִיהִי רָזָא דְּנְפֶשׁ דִּלְעֵילָּא.

וְהַהִיא נֶפֶשׁ, אִתְקָשָּׁרַת גּוֹ הַהוּא רוּחַ עִלָּאָה, וְהַהוּא רוּחַ אִתְקָשָּׁר גּוֹ הַהִיא נְשָׁמָה עִלָּאָה. וְהַהִיא נְשָׁמָה אִתְקָשָּׁרַת בְּאֵין סוֹף. וּכְדֵין אִיהוּ נַיְיחָא דְּכֹלָּא, וְקִשּׁוּרָא דְּכֹלָּא עֵילָּא וְתַתָּא, כֹּלָּא בְּרָזָא חֲדָא, וְגַוְונָא חֲדָא. וּכְדֵין דָּא אִיהוּ נַיְיחָא דְּנֶפֶשׁ דִּלְתַתָּא, וְעַל דָּא כְּתִיב, (שמואל א כ״ה:כ״ט) וְהָיְתָה נֶפֶשׁ אֲדֹנִי צְרוּרָה בִּצְרוֹר הַחַיִּים אֵת יְיָ' אֱלֹהֶיךָ. בְּגַוְונָא חֲדָא, וּבְרָזָא חֲדָא, דְּהַהוּא אֵת, דָּא כְּגַוְונָא דָּא.

כַּד נַחְתָּא סִיהֲרָא, רָזָא דְּנֶפֶשׁ עִלָּאָה, נְהוֹרָא מִכָּל סִטְרִין. אִיהִי נַהֲרָא לְכָל רְתִיכִין וּמַשִּׁרְיָין, וְעָבִיד לוֹן גּוּפָא חֲדָא שְׁלֵימָא, דְּנָהִיר בִּנְהִירוּ בְּזִיוָא עִלָּאָה. אוּף הָכִי כְּגַוְונָא דָּא, נַחְתָּא הַאי נֶפֶשׁ תַּתָּאָה, נְהִירָא מִכָּל סִטְרִין מִגּוֹ נְהִירוּ דְּנְשָׁמָה, וּמִגּוֹ נְהִירוּ דְּרוּחַ, וְנַחְתָּא וְנַהֲרָא לְכָל אִינּוּן רְתִיכִין וּמַשִּׁרְיָין, דְּאִינּוּן שַׁיְיפִין וְגַרְמִין, וְעָבִיד לוֹן גּוּפָא שְׁלֵימָא, דְּנָהִיר בִּנְהִירוּ.

הֲדָא הוּא דִּכְתִּיב, (ישעיהו נ״ח:י״א) וְהִשְׂבִּיעַ בְּצַחְצָחוֹת נַפְשֶׁךָ, נַפְשֶׁךָ מַמָּשׁ, וּלְבָתַר וְעַצְמוֹתֶיךָ יַחֲלִיץ, דְּעָבִיד מִנַּיְיהוּ גּוּפָא שְׁלֵימָא, וְנָהִיר בִּנְהִירוּ, וְקָם וְאוֹדֵי וּמְשַׁבַּח לְקוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא, כְּמָה דְּאִתְּמַר דִּכְתִּיב, (תהילים ל״ה:י׳) כָּל עַצְמוֹתַי תֹּאמַרְנָה יְיָ' מִי כָמוֹךָ. וְדָא אִיהוּ נַיְיחָא דְּנֶפֶשׁ וַדַּאי מִכָּל סִטְרִין.

זַכָּאִין אִינּוּן צַדִּיקַיָּיא, דְּדַחֲלִין לְמָארֵיהוֹן בְּעָלְמָא דֵּין, לְמִזְכֵּי בִּתְלַת נְיָיחֵי לְעָלְמָא דְּאָתִי. אָתָא רַבִּי שִׁמְעוֹן וּבַרְכֵיהּ לְרַבִּי אַבָּא. אָמַר רַבִּי שִׁמְעוֹן, זַכָּאִין אַתּוּן בָּנַי, וְזַכָּאָה אֲנָא דְּעֵינַי חָמוּ בְּכַךְ. כַּמָה
(Ⅰ)
[143a]  
[...] places élevées sont préparées pour nous et des lumières nous attendent dans le monde futur. Il commença à son tour à parler ainsi208: « Cantique des degrés. Ceux qui mettent leur confiance dans le Seigneur sont inébranlables comme la montagne de Sion. » Ce verset a été déjà expliqué. Mais les mots «Cantique des degrés» désignent les degrés célestes en haut qui émanent du côté des rigueurs suprêmes. Les degrés sur lesquels se tenaient les Lévites dont le service était fait jusqu'à l'âge de cinquante ans étaient l'image des degrés d'en haut209. Les mots: « ... Ceux qui mettent leur confiance dans le Seigneur » désignent les justes qui s'appuient sur leurs œuvres, ainsi qu'il est écrit210: « Et les justes sont hardis comme un lionceau. »
Mais, objectera-t-on, les justes ne se fient pourtant pas à leurs propres œuvres et craignent toujours, ainsi que cela était le cas d'Abraham, d'Isaac et de Jacob dont l'Écriture211 dit qu'ils avaient peur. Or, si les patriarches ne se fiaient pas à leurs œuvres, à combien plus forte raison les autres justes doivent-ils en faire autant ! Comment donc l'Écriture212 peut-elle dire : « Et les justes seront hardis comme un lionceau» ? C'est justement pour cette raison que l'Écriture ne dit pas «comme un lion » ou « comme un léopard », mais « comme un lionceau », qui n'est pas tout à fait rassuré et dont la hardiesse est bien inférieure à celle des animaux précités. Les justes également ne se fient que faiblement à leurs œuvres. Leur confiance ne deviendra solide que lorsqu'ils ne seront plus soumis aux vicissitudes et qu'ils égaleront la montagne de Sion qui est inébranlable. Vous, mes enfants doués d'une sainteté supérieure, vous pouvez avoir confiance dans vos œuvres et demeurer inébranlables comme la montagne de Sion. Heureux votre sort dans ce monde et dans le monde futur ! Ils quittèrent l'endroit et arrivèrent en ville quand il faisait déjà nuit. Rabbi Siméon dit : Puissions-nous jouir pendant cette nuit d'une lumière égale à celle qui nous a éclairés durant le jour qui vient de passer et qui nous rendait dignes du monde futur, puisqu'il nous révélait des choses connues seulement de l'Ancien des temps. Un tel jour parfait ne se renouvellera plus dans toutes les générations futures. Heureux notre sort et dans ce monde et dans le monde futur213 ! Rabbi Éléazar, Rabbi Abba et Rabbi Yossé pénétrèrent dans la maison de Rabbi Siméon juste à l'heure de minuit. Rabbi Siméon dit à ses collègues : C'est le moment de tresser une couronne au char sacré d'en haut par nos conversations ; et, s'adressant à Rabbi Yossé, il lui dit : Comme tu n'as rien dit durant toute la journée, c'est à toi de commencer la conversation de ce soir ; car l'heure est propice pour répandre la lumière en haut et en bas.
Rabbi Yossé commença à parler ainsi : «Cantique des cantiques de Salomon214.» Le roi Salomon a chanté ce cantique lorsqu'il avait achevé la construction du Temple et lorsque tous les mondes d'en haut et d'en bas avaient été perfectionnés. Bien que les opinions des collègues soient divergentes au sujet de l'époque précise de la rédaction de ce cantique215, il est dans tous les cas certain qu'il n'a été chanté pour la première fois qu'après que la lumière de la lune fut complète et que le temple eut été construit d'après les formes d'en haut. Depuis le jour de la création du monde, le Saint, béni soit-il, n'éprouva jamais une joie pareille à celle que lui inspira la construction du Temple ici-bas. Au moment où Moïse dressa dans le désert un Tabernacle pour servir de résidence à la Schekhina, un autre Tabernacle fut dressé par le monde en haut, ainsi que cela résulte des paroles de l'Écriture216: « Le Tabernacle fut relevé. »
L'écriture ne dit pas « un Tabernacle », mais « le Tabernacle », ce qui veut dire l'autre Tabernacle d'en haut, qui fut dressé en même temps que celui d'en bas. Mais le Tabernacle de Moïse ne servit qu'au « jeune homme » Métatron, et pas plus, tandis que la construction du premier Temple répandit la lumière dans tous les mondes et les remplit de parfums; toutes les fenêtres des mondes célestes s'ouvrirent pour inonder de lumière le monde ici-bas, et jamais joie n’a été plus grande dans aucun monde que celle de ce jour. Aussi tous les êtres d'en haut et d'en bas entonnèrent-ils le « Cantique des cantiques » où sont exprimées les louanges du Saint, béni soit-il. [...]
- דּוּכְתִּין עִלָּאִין מְתַּתְקְנָן לָן, וּנְהִירִין לָן, לְעָלְמָא דְּאָתֵי.

פָּתַח וְאָמַר, (תהילים קכ״ה:א׳) שִׁיר הַמַּעֲלוֹת הַבּוֹטְחִים בַּיְיָ' כְּהַר צִיּוֹן לֹא יִמּוֹט לְעוֹלָם יֵשֵׁב, הַאי קְרָא אוּקְמוּהָ. אֲבָל שִׁיר הַמַּעֲלוֹת תּוּשְׁבַּחְתָּא דְּקַאמְרֵי אִינּוּן דַּרְגִּין קַדִּישִׁין עִלָּאִין, מִסִּטְרָא דִּגְבוּרָן עִלָּאִין, וְאִינּוּן כְּגַוְונָא דְּלֵוָאֵי לְתַתָּא, וְאִינּוּן מַעֲלוֹת, דַּרְגִּין עַל דַּרְגִּין, וּפָלְחִין בְּרָזָא דְּחַמְשִׁין שְׁנִין. וְהַאי אִיהוּ שִׁיר הַמַּעֲלוֹת הַבֹּטְחִים בַּיְיָ' כְּהַר צִיּוֹן דָּא אִינּוּן צַדִּיקַיָּיא, דְּאִינּוּן מִתְרַחֲצָן בֵּיהּ בְּעוֹבָדִין דִּלְהוֹן.

כְּמָה דְאַתְּ אָמֵר (משלי כ״ח:א׳) וְצַדִּיקִים כִּכְפִיר יִבְטָח. וְאִי תֵּימָא הָא צַדִּיקַיָּיא לָא מִתְרַחֲצָן בְּעוֹבָדֵיהוֹן כְּלַל, וְתָדִיר דַּחֲלִין, כְּאַבְרָהָם, דִּכְתִּיב בֵּיהּ (בראשית י״ב:י״א) וַיְהִי כַּאֲשֶׁר הִקְרִיב לָבֹא מִצְרָיְמָה וְגוֹ'. כְּיִצְחָק, דִּכְתִּיב בֵּיהּ, (בראשית כ״ו:ז׳) כִּי יָרֵא לֵאמֹר אִשְׁתִּי. כְּיַעֲקֹב, דִּכְתִּיב בֵּיהּ, (בראשית ל״ב:ח׳) וַיִּירָא יַעֲקֹב מְאֹד וְיֵצֶר לוֹ. וְאִי הָנֵי לָא אִתְרְחִיצוּ בְּעוֹבָדֵיהוֹן, כָּל שֶׁכֵּן שְׁאַר צַדִּיקֵי עָלְמָא, וְאַת אָמַרְתָּ וְצַדִּיקִים כִּכְפִיר יִבְטָח.

אֶלָּא וַדַּאי, כִּכְפִיר כְּתִיב, דְּהָא מִכָּל אִינּוּן שְׁמָהָן, לָא כְּתִיב אֶלָּא כְּפִיר, וְלָא כְּתִיב, לָא אַרְיֵה, וְלָא שָׁחַל, וְלָא שָׁחַץ, אֶלָּא כְּפִיר. דְּאִיהוּ חַלְשָׁא וּזְעִירָא מִכֻּלְּהוּ. וְלָא אִתְרְחִיץ בְּחֵילֵיהּ, אַף עַל גַּב דְּאִיהוּ תַּקִּיף. כַּךְ צַדִּיקַיָּיא לָא אִתְרְחִיצוּ בְּעוֹבָדֵיהוֹן הַשְׁתָּא, אֶלָּא כִּכְפִיר. אַף עַל גַּב דְּיַדְעִין דְּתַקִיף חֵילָא דְּעוֹבָדֵיהוֹן לָא אִתְרַחֲצָן אֶלָּא כִּכְפִיר, וְלָא יַתִּיר.

וּבְגִינֵי כַּךְ הַבֹּטְחִים בַּיְיָ' כְּהַר צִיּוֹן וְגוֹ', לָא כִּכְפִיר וְלָא כְּאַרְיֵה, וְלָאו כְּכֻלְּהוּ שְׁמָהָן. אֶלָּא כְּהַר צִיּוֹן, וְאוּקְמוּהָ מַה הַר צִיּוֹן אִיהוּ תַּקִּיף, וְלָא יִמּוֹט תָּדִיר, אוּף הָכִי בְּהַהוּא זִמְנָא, לֶהֱווֹ כְּהַר צִיּוֹן. וְלָא כְּהַשְׁתָּא, דְּלָא אִתְרְחִיצוּ אֶלָּא כִּכְפִיר, דְּדָחִיל וְלָא אִתְרְחִיץ בְּחֵילֵיהּ. וְאָתּוּן בְּנֵי קַדִּישֵׁי עֶלְיוֹנִין, רָחְצָנוּתָא דִּלְכוֹן כְּהַר צִיּוֹן, וַדַּאי זַכָּאִין אָתוּן בְּעָלְמָא דֵּין וּבְעָלְמָא דְּאָתֵי.

אָזְלוּ, כַּד מָטוּ לְמָתָא, אִתְחֲשָׁךְ לֵילְיָא. אָמַר רִבִּי שִׁמְעוֹן, כְּמָה דְּיוֹמָא דָּא, אַנְהִיר לָן בְּהַאי אָרְחָא, לְמִזְכֵּי בֵּיהּ בְּעָלְמָא דְּאָתִי, אוּף הָכִי הַאי לֵילְיָא, יַנְהִיר לָן, לְמִזְכֵּי לָן לְעָלְמָא דְּאָתִי, וּלְאַעֲטְּרָא מִלִּין דִּימָמָא בְּלֵילְיָא דָּא קָמֵי עַתִּיק יוֹמִין דְּהָא כְּיוֹמָא דָּא שְׁלִים, לָא יִשְׁתְּכַּח בְּכָל דָּרִין אַחֲרָנִין. זַכָּאָה חוּלָקָנָא בְּעָלְמָא דֵּין, וּבְעָלְמָא דְּאָתֵי.

עָאלוּ לְבֵיתֵיהּ דְּרַבִּי שִׁמְעוֹן, וְרַבִּי אֶלְעָזָר וְרַבִּי אַבָּא וְרַבִּי יוֹסִי עִמְּהוֹן. בָּתּוֹ עַד דְּאִתְפְּלַג לֵילְיָא. כֵּיוָן דְּאִתְפְּלַג לֵילְיָא, אָמַר רַבִּי שִׁמְעוֹן לְחַבְרַיָּא, עִידָּן אִיהוּ לְאַעְטְּרָא רְתִיכָא קַדִּישָׁא לְעֵילָּא, בְּאִשְׁתַּדְּלוּתָא דִּילָן. אָמַר לֵיהּ לְרַבִּי יוֹסִי, אַנְתְּ דְּלָא אִשְׁתְּמָעוּ מִילָךְ בְּהַאי יוֹמָא בֵּינָנָא, אַנְתְּ הֲוֵי שֵׁירוּתָא, לְאַנְהָרָא לֵילְיָא, דְּהָא הַשְׁתָּא עִידָּן רְעוּתָא אִיהוּ, לְאַנְהָרָא עֵילָּא וְתַתָּא.

פָּתַח רַבִּי יוֹסִי וְאָמַר, שִׁיר הַשִּׁירִים אֲשֶׁר לִשְׁלֹמֹה. שִׁירָתָא דָּא אִתְּעַר לָהּ שְׁלֹמֹה מַלְכָּא, כַּד אִתְבְּנִי בֵּי מַקְדְּשָׁא, וְעָלְמִין כֻּלְּהוּ אִשְׁתְּלִימוּ, עֵילָּא וְתַתָּא בִּשְׁלְמוּתָא חֲדָא. וְאַף עַל גַּב דְּחַבְרַיָּיא פְּלִיגָּן בְּהַאי, (נ''א מתי אתמר) אֲבָל שִׁירָתָא דָּא לָא אִתְּמַר, אֶלָּא בִּשְׁלִימוּ, כַּד סִיהֲרָא אִתְמַלְיָא בִּשְׁלִימוּ, וּבֵי מַקְדְּשָׁא אִתְבְּנִי כְּגַוְונָא דִּלְעֵילָּא בְּשַׁעֲתָא דְּאִתְבְּנֵי בֵּי מַקְדְּשָׁא לְתַתָּא, לָא הֲוָה חֶדְוָה קָמֵיהּ קוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא, מִיּוֹמָא דְּאִתְבְּרֵי עָלְמָא, כְּהַהוּא יוֹמָא.

מִשְׁכָּן דְּעָבַד מֹשֶׁה בְּמַדְבְּרָא, לְנַחְתָּא שְׁכִינְתָּא לְאַרְעָא, בְּהַהוּא יוֹמָא מִשְׁכָּן אַחֲרָא אִתּוּקַם עִמֵּיהּ לְעֵילָּא, כְּמָה דְּאוּקְמוּהָ דִּכְתִּיב, (שמות מ׳:י״ז) הוּקַם הַמִּשְׁכָּן, הַמִּשְׁכָּן: מִשְׁכָּן אַחֲרָא (קנ''ט ע''א) דְּאִתְקַם עִמֵּיהּ, וְדָא מִשְׁכָּן דְּנַעַר מְטַטְרוֹ''ן, וְלָא יַתִּיר. בַּיִת רִאשׁוֹן כַּד אִתְבְּנֵי, בַּיִת רִאשׁוֹן אַחֲרָא אִתְבְּנֵי עִמֵּיהּ, וְאִתְקָיַּים בְּעָלְמִין כֻּלְּהוּ, וְאַנְהִיר (ד''א בעלמא ואנהיר) לְכָל עָלְמִין, וְאִתְבָּסַם עָלְמָא, וְאִתְפָּתְחוּ כָּל מַשְׁקוֹפֵי עִלָּאִין לְאַנְהָרָא, וְלָא הֲוָה חֶדְוָה בְּכָל עָלְמִין כְּהַהוּא יוֹמָא, כְּדֵין פָּתְחוּ עִלָּאֵי וְתַתָּאֵי וְאָמְרוּ שִׁירָתָא, וְהַיְינוּ שִׁיר הַשִּׁירִים. שִׁירָתָא דְּאִינּוּן מְנַגְּנִין דִּמְנַגְנָן לְקוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא.
(Ⅰ)
[143b]  
[...] Le roi David a dit « Cantique des degrés », et le roi Salomon a dit « Cantique des cantiques ». Quelle différence y a-t-il entre une expression et l'autre ? La signification des deux termes est la même; mais comme, à l'époque du roi David, le monde n'avait pas encore atteint à la perfection et que le sanctuaire n'était pas encore dressé, il n'était pas convenable de se servir du terme « Cantique des cantiques » qui équivaut au nom de « Saint des saints »; et il avait été réservé à Salomon de se servir de cette expression. Dans le livre d'Adam, il est écrit -ce qui suit : Le jour où le Tabernacle sera élevé, les patriarches entonneront un cantique en haut et en bas. Et c'est pourquoi le mot « cantique » (schir) commence par une grande lettre Schin (s). Ce ne sont pas précisément les patriarches qui chanteront les cantiques; mais ils détermineront les autres à les chanter.
Ceci corrobore la tradition aux termes de laquelle, dès que Jacob entra dans le Jardin de l'Éden, celui-ci se mit à chanter, ainsi que toutes les plantes odoriférantes qui croissent dans le Jardin. Qui a déterminé le Jardin et les plantes à, chanter ? Assurément Jacob; car, s'il n'y avait pas pénétré, le Jardin et les plantes n'auraient pas chanté. Chanter les cantiques ici-bas équivaut au Sabbat du monde d'en haut. Voilà pourquoi le cantique qui s'adresse au Nom sacré et suprême est appelé« Saint des saints ». C'est pour cette raison que la coupe des bénédictions doit être saisie d'abord par la main droite et passée ensuite dans la main gauche, pour faire l'union du côté droit et du côté gauche.
Et c'est également à cause de cela que l'office des chants avait été réservé aux Lévites ; car chanter vient du côté droit, tandis que les Lévites émanent du côté gauche. Tel est le sens du mot «Ecâ» (hkya)217 qui signifie : « Où est le Cô ? » (hk ya)218, ce qui veut dire : où est la coupe de bénédiction pour adoucir le côté de la Rigueur? Le «Cantique des cantiques » constitue cette coupe de bénédiction qui est saisie de la main droite : et c'est pour cela qu'il est rempli de paroles de miséricorde et de joie qu'on ne trouve pas dans les autres cantiques. Voilà pourquoi la tradition dit que ce cantique avait été déterminé par les Deux, ce qui fait ensemble Trois. C'est le my patriarches. Le jour où ce cantique a été révélé ici-bas, la Schekhina descendit sur la terre, ainsi qu'il est écrit219. « Et les pontifes ne pouvaient plus s’y tenir, ni faire les fonctions de leur ministère à cause de la nuée, parce que la gloire du Seigneur avait rempli la maison du Seigneur. » C'est en ce jour même que ce cantique a été révélé. [...]
- דָּוִד מַלְכָּא אָמַר שִׁיר הַמַּעֲלוֹת, שְׁלמֹה מַלְכָּא אָמַר שִׁיר הַשִּׁירִים, שִׁיר מֵאִינּוּן מְנַגְּנִין. מָה בֵּין הַאי לְהַאי, דְּהָא אִשְׁתְּמַע דְּכֹלָּא חַד. אֶלָּא וַדַּאי כֹּלָּא חַד, אֲבָל בְּיוֹמֵי דְּדָוִד מַלְכָּא, לָא הֲווֹ כָּל אִינּוּן מְנַגְּנִין מְתַּתְקְנָן בְּדוּכְתַּיְיהוּ, לְנַגְּנָא כְּדְקָא יֵאוֹת, וּבֵי מַקְדְּשָׁא לָא אִתְבְּנֵי, וּבְּגִין כָּךְ לָא אִתְתָּקָנוּ לְעֵילָּא בְּדוּכְתַּיְיהוּ. דְּהָא כְּמָה דְּאִית תִּקּוּנִי דְּמִשְׁמָרוֹת בְּאַרְעָא, אוּף הָכִי בִּרְקִיעָא, וְקַיְימִין אִלֵּין לָקֳבֵל אִלֵּין.

וּבְיוֹמָא דְּאִתְבְּנִי בֵּי מַקְדְּשָׁא, אִתְתָּקָנוּ כֻּלְּהוּ בְּדוּכְתַּיְיהוּ, וְשַׁרְגָּא דְּלָא נַהֲרָא שָׁרִיאַת לְאַנְהָרָא. וְשִׁירָתָא דָּא אִתְתַּקְנַת לְגַבֵּי מַלְכָּא עִלָּאָה, מַלְכָּא דִּשְׁלָמָא דִּילֵיהּ. וְתוּשְׁבְּחָא דָּא אִיהִי מְעַלְּיָא, מִכָּל תּוּשְׁבְּחָן קַדְמָאֵי. יוֹמָא דְּאִתְגְלֵי תּוּשְׁבַּחְתָּא דָּא (בעלמא) בְּאַרְעָא, הַהוּא יוֹמָא אִשְׁתְּכַח שְׁלִימוּ בְּכֹלָּא, וְעַל דָּא אִיהוּ קֹדֶשׁ קֳדָשִׁים.

בְּסִפְרָא דְּאָדָם קַדְמָאָה, הֲוָה כְּתִיב בֵּיהּ. בְּיוֹמָא דְיִתְקָם בֵּי מַקְדְּשָׁא (ד''א דיתבני בי מקדשא') יִתְּעֲרוּן אֲבָהָן שִׁירָתָא, עֵילָּא וְתַתָּא. וּבְגִין כַּךְ אַשְׁכַּחְנָא שִׁין מֵאַתְוָון רַבְרְבָן. וְאִלֵּין אִינּוּן דְּקָא אַתְּעָרוּ, לָאו דְּאִינּוּן מְנַגְּנָן, אֶלָּא דְּאִינּוּן מִתְעָרֵי לְגַבֵּי עֵילָא. (ד''א ל''ג כביכול) שִׁיר דְּאִינּוּן שִׁירִין רַבְרְבָן, דִּמְמָנָן עַל עָלְמִין כֻּלְּהוּ.

וְתָנִינָן, בְּהַהוּא יוֹמָא קָם יַעֲקֹב שְׁלֵימָא, וְעָאל בְּגִנְתָּא דְּעֵדֶן, בְּחֵידוּ, עַל דּוּכְתֵּיהּ. כְּדֵין גִּנְתָּא דְּעֵדֶן, שָׁאֲרִי לְנַגְּנָא, וְכָל אִינּוּן בּוּסְמִין דְּגִנְתָּא. מַאן גָּרִים שִׁירָתָא דָּא, וּמַאן אָמַר לָהּ. הֲוֵי אֵימָא דָּא יַעֲקֹב, דְּאִלְמָלֵא אִיהוּ לָא עָאל בְּגִּנְתָּא דְּעֵדֶן, לָא אָמַר גִּנְתָּא שִׁירָתָא.

שִׁירָתָא דָּא שִׁירָתָא, דְּאִיהִי כְּלָלָא דְּכָל אוֹרַיְיתָא. שִׁירָתָא דְּעִלָאֵי וְתַתָּאֵי מִתְעָרֵי לְגַבָּהּ. שִׁירָתָא דְּאִיהִי כְּגַוְונָא דְּעָלְמָא דִּלְעֵילָּא, דְּאִיהוּ שַׁבָּת עִלָּאָה. שִׁירָתָא דִּשְׁמָא קַדִּישָׁא עִלָּאָה, אִתְעַטַּר בְּגִינֵיהּ. וְעַל דָּא אִיהוּ קֹדֶשׁ קֳדָשִׁים. מַאי טַעְמָא. בְּגִין דְּכָל מִלּוֹי בִּרְחִימוּ וּבְחֶדְוָה כֹּלָּא. (ודא) בְּגִין דְּכוֹס שֶׁל בְּרָכָה אִתְיְהִיב בִּימִינָא, כֵּיוָן דְּאִתְיְהִיב בִּימִינָא, כְּדֵין כָּל חֵידוּ וְכָל רְחִימוּ אִשְׁתְּכַח. וּבְגִין כַּךְ בִּרְחִימוּ וּבְחֶדְוָה כָּל מִלּוֹי.

בְּזִמְנָא דְּהַאי יְמִינָא אִתְהַדָּר לַאֲחוֹרָא, כְּמָה דְאַתְּ אָמֵר (איכה ב) הֵשִׁיב אָחוֹר יְמִינוֹ, כְּדֵין כּוֹס שֶׁל בְּרָכָה אִתְיְהִיב בִּשְׂמָאלָא. כֵּיוָן דְּאִתְיְהִיב בִּשְׂמָאלָא, שָׁרִיאוּ עִלָּאֵי וְתַתָּאֵי לְמִפְתַּח עָלֵיהּ קִינָה. וּמַאי קָאַמְרֵי. אֵיכָה, אֵי כָּה, אֵי כּוֹס שֶׁל בְּרָכָה, דַּאֲתָר עִלָּאָה דַּהֲוֵית יָתְבָא בְּגַוֵּיהּ אִתְמָנַּע וְאִתְגְרַע מִנָּהּ בְּגִינֵי כַּךְ שִׁיר הַשִּׁירִים, דְּהֲוָה מִסִּטְרָא דִּימִינָא, כָּל מִלּוֹי רְחִימוּ וְחֶדְוָה. אֵיכָה, דְּחָסִיר יְמִינָא, וְאִשְׁתְּכַח שְׂמָאלָא, כָּל מִלּוֹי אִינּוּן קַנְטוּרִין וְקִינִין.

וְאִי תֵּימָא, הָא כָּל חִידוּ, וְכָל חֶדְוָה, וְכָל שִׁיר, מִסִּטְרָא דִּשְׂמָאלָא אִיהוּ, וְעַל דָּא לֵוָאֵי מִסִּטְרָא דִּשְׂמָאלָא מְנַגְנֵי שִׁירָתָא. אֶלָּא, כָּל חִידוּ דְּאִשְׁתְּכַח מִסִּטְרָא דִּשְׂמָאלָא, לָא אִשְׁתְּכַח אֶלָּא בְּזִמְנָא דִּימִינָא אִתְדַּבָּק בַּהֲדֵיהּ. וּבְזִמְנָא דִּימִינָא אִתְּעַר וְאִתְדַּבָּק בַּהֲדֵיהּ, כְּדֵין הַהוּא חֶדְוָה מִימִינָא, אִיהוּ דְּקָא אוֹטִיב לְרִתְּחָא, וְכַד רִתְחָא אִשְׁתְּכַּךְ, וְחִדוּ אִיהוּ מִסִּטְרָא דִּימִינָא, כְּדֵין חֶדְוָה שְׁלֵימָתָא אָתֵי מֵהַאי סִטְרָא. וְכַד יְמִינָא לָא אִשְׁתְּכַח, רִתְחָא דִּשְׂמָאלָא נָּפִישׁ, וְלָא שָׁכִיךְ, וְלָא אוֹטִיב, וְלָא חַדֵּי. כְּדֵין אֵיכָה, אֵי כָּה. כּוֹס שֶׁל בְּרָכָה מָה תְּהֵא עָלֶיהָ, דְּקָא יָתְבָא בִּשְׂמָאלָא, וְרִתְּחָא נָּפִישׁ, וְלָא שָׁכִיךְ. וַדַּאי קַנְטוּרִין וְקִינִין מִתְעָרִין.

אֲבָל שִׁיר הַשִּׁירִים, וַדַּאי כּוֹס שֶׁל בְּרָכָה דְּאִתְיְהִיב בִּימִינָא, וְאִתְמְסָר בְּגַוֵּיהּ, וְעַל דָּא כָּל רְחִימוּ וְכָל חִידוּ אִשְׁתְּכַח. וּבְגִין כַּךְ כָּל מִלּוֹי בִּרְחִימוּ וּבְחֶדְוָה, וְלָא אִשְׁתְּכַח בִּשְׁאַר כָּל שִׁירִין דְּעָלְמָא הָכִי. וּבְגִין דָּא מִסִּטְרָא דַּאֲבָהָן אִתְּעַר שִׁירָתָא דָּא.

יוֹמָא דְּאִתְגְלֵי שִׁירָתָא דָּא, הַהוּא יוֹמָא נַחְתַּת שְׁכִינְתָּא לְאַרְעָא, דִּכְתִּיב, (מלכים א ח׳:י״א) וְלָא יָכְלוּ הַכֹּהֲנִים לַעֲמוֹד לְשָׁרֵת וְגוֹ'. מַאי טַעֲמָא. בְּגִין כִּי מָלֵא כְבוֹד יְיָ' אֶת בֵּית יְיָ'. בְּהַהוּא יוֹמָא מַמָּשׁ, אִתְגְּלִיאַת תּוּשְׁבַּחְתָּא
(Ⅰ)
[144a]  
[...] En rédigeant ce cantique, Salomon avait été inspiré par l'Esprit Saint; car ce cantique constitue le résumé de toute l'Écriture Sainte, de toute l'œuvre de la création, le résumé du mystère des patriarches, le résumé de l'exil d'Egypte, de la délivrance d'Israël et du cantique chanté lors du passage de la Mer Rouge, le résumé du décalogue et de l'apparition au mont Sinaï, ainsi que tous les événements qui se sont passés en Israël durant son séjour dans le désert, jusqu'à son entrée dans la Terre Sainte et jusqu'à la construction du Temple, le résumé du mystère du Nom sacré et suprême, le résumé de la dispersion d'Israël parmi les peuples et de sa délivrance, le résumé enfin de la résurrection des morts et des événements qui auront lieu jusqu'au jour appelé le « Sabbat du Seigneur » ; ce cantique renferme tout ce qui existe, tout ce qui existait et tout ce qui existera.
Tous les événements qui se passeront au septième millénaire, qui constitue le Sabbat du Seigneur, sont résumés dans le « Cantique des cantiques ». C'est pour cette raison que la tradition nous enseigne que, lorsqu'un homme se sert d'un verset du « Cantique des cantiques » comme d'une chanson profane, l'Ecriture Sainte s'entoure comme d'un sac, monte auprès du Saint, béni soit-il, et lui dit : Tes enfants m'ont avilie au point de se servir de moi comme d'une facétie dans leurs festins. En effet, l'Écriture Sainte se plaint de cet avilissement. Aussi convient-il de tenir en honneur chacune des paroles du « Cantique des cantiques » et de les considérer comme autant de couronnes. Mais, objectera-t-on, s'il en est ainsi, pourquoi a-t-il été placé parmi les livres des Hagiographes? Justement parce que les Hagiographes renferment les louanges de la « Communauté d'Israël » qui constituent la couronne d'en haut. Aussi, de tous les cantiques qui existent, aucun n'est aussi agréable au Saint, béni soit-il, que le « Cantique des cantiques ». Nous avons appris que le mot « Cantique » désigne le nombre Un; le mot «des cantiques» désigne le nombre stère de la Coupe de bénédiction qui doit être saisie de la main droite et passée ensuite à la main gauche. Le « Cantique des cantiques » forme la couronne du Roi de la paix. On y trouve le mystère le plus sublime de l'Infini et du char sacré. Les patriarches sont l'image du char; car, en unissant le roi David aux patriarches, on obtient le nombre quatre qui constitue le mystère du char sacré et suprême. C'est pourquoi le premier verset du « Cantique des cantiques » est composé de quatre mots. En outre, « Cantique » désigne le roi David; « des cantiques » désigne les patriarches; « de Salomon » désigne Celui qui est assis sur le char de la paix. Dans ce verset se trouve l'explication du mystère caché sous l'expression de l'Écriture d' « un monde à l'autre monde », le mystère de toute Foi ; il est le résumé du «Char » céleste qui se connaît lui-même, mais qui n'est pas connu et que nul ne peut concevoir. Voilà pourquoi ce verset est composé de quatre mots qui répondent aux quatre directions du char. Les mystères renfermés dans le reste du texte du Cantique, à partir du premier verset, sont connus des initiés. Il y a à ce sujet encore un autre mystère.
Une tradition nous apprend que la vue de raisins en songe est d'un bon augure lorsqu'ils sont blancs; quand, au contraire, ils sont noirs, ils sont de bon augure si on les voit en songe à l'époque de la vendange, et de mauvais augure vus à une autre époque. Quelle différence y a-t-il entre blancs et noirs ? et quelle différence entre l'époque de la récolte et une autre époque? En outre, la tradition nous apprend que celui qui, en songe, mange des raisins noirs, peut être assuré qu'il participera au monde futur. Pourquoi cela? Une tradition nous apprend que l'arbre qui faisait l'objet du péché d'Adam consistait en une vigne, ainsi qu'il est écrit220: « Leurs vignes sont des vignes de Sodome..., leurs raisins sont des raisins de fiel, etc. » Les mauvais raisins sont les noirs, car ils émanent du côté de la mort; tandis que les blancs sont de bon augure, parce qu'ils émanent du côté de la vie. Aussi la vue en songe du raisin noir est-elle de mauvais augure, attendu que cela prouve que la rigueur et la mort dominent, puisque le raisin noir constitue l'arbre qui faisait l'objet du péché d'Adam221, lequel attira la mort à lui-même et à tout le monde. Ce point demande un éclair convenait pas à deux astres célestes de jouir d'une égale grandeur222. Mais; et si toi, mon Maitre, tu n'étais pas ici, je n'en parlerais point.
Une tradition nous apprend que le monde ici-bas est formé sur le modèle du monde d'en haut, et que tout ce qui se passe ici-bas se passe également en haut. Or, quand le serpent a causé la mort de l'homme ici-bas, que s'est-il passé en haut? [...]
- דָּא, וְאָמְרָה שְׁלמֹה בְּרוּחַ קֻדְשָׁא.

תּוּשְׁבַּחְתָּא דְּשִׁירָתָא דָּא, אִיהִי כְּלָלָא דְּכָל אוֹרַיְיתָא. כְּלָלָא דְּכָל עוֹבָדָא דִּבְרֵאשִׁית, כְּלָלָא דְּרָזָא דַּאֲבָהָן, כְּלָלָא דְּגָלוּתָא דְּמִצְרַיִם. וְכַד נָפְקוּ יִשְׂרָאֵל מִמִּצְרַיִם. וְתוּשְׁבַּחְתָּא דְּיַמָּא. כְּלָלָא דְּיוֹ''ד אֲמִירָן. וְקִיּוּמָא דְּהַר סִינַי. וְכַד אָזְלוּ יִשְׂרָאֵל בְּמַדְבְּרָא, עַד דְּעָאלוּ לְאַרְעָא, וְאִתְבְּנֵי בֵּי מַקְדְּשָׁא. כְּלָלָא דְּעִטוּרָא דִּשְׁמָא קַדִּישָׁא עִלָּאָה, בִּרְחִימוּ וּבְחֶדְוָה. כְּלָלָא דְּגָלוּתְהוֹן דְּיִשְׂרָאֵל בֵּינֵי עֲמַמְיָא, וּפוּרְקָנָא דִּלְהוֹן. כְּלָלָא דִּתְחִיַית הַמֵּתִים, עַד יוֹמָא דְּאִיהִי שַׁבָּת לַיְיָ'. מַאי דְּהֲוָה, וּמַאי דַּהֲוֵי, וּמַאי דְּזַמִּין לְמֶהֱוֵי, לְבָתַר בְּיוֹמָא שְׁבִיעָאָה, כַּד יְהֵא שַׁבָּת לַיְיָ', כֹּלָּא אִיהוּ בְּשִׁיר הַשִּׁירִים.

וְעַל דָּא תָּנֵינָן, כָּל מַאן דְּאַפִּיק פְּסוּקָא דְּשִׁיר הַשִּׁירִים, וְאָמַר לֵיהּ בְּבֵי מִשְׁתַּיָּא. אוֹרַיְיתָא אִיהִי חֲגִירַת שָׂק, וְסַלְּקָא לְגַבֵּי קוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא, וְאָמְרָה קַמֵּיהּ, עָבְדוּ לִי בָּנֶיךָ מָחוֹךְ בְּבֵי מִשְׁתַּיָּא. וַדַּאי אוֹרַיְיתָא סַלְקַת וְקָאַמְרָת הָכִי, בְּגִין דָּא אִצְטְרִיךְ לְנַטְרָא, וּלְסַלְּקָא עִטָּרָא עַל רֵישֵׁיהּ דְּבַר נָשׁ, כָּל מִלָּה וּמִלָּה דְּשִׁיר הַשִּׁירִים.

וְאִי תֵּימָא אֲמַאי אִיהִי בֵּין הַכְּתוּבִים, הָכִי הוּא וַדַּאי, בְּגִין דְּאִיהוּ שִׁיר תּוּשְׁבַּחְתָּא דִּכְנְסֶת יִשְׂרָאֵל, קָא מִתְעַטְּרָא לְעֵילָּא. וּבְגִין כַּךְ, כָּל תּוּשְׁבְּחָן דְּעָלְמָא, לָא סַלְּקָא רְעוּתָא לְגַבֵּי קוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא, כְּתוּשְׁבַּחְתָּא דָּא.

הָכִי אוֹלִיפְנָא, שִׁיר, חַד. הַשִּׁירִים, תְּרֵין. אֲשֶׁר, הָא תְּלָת. וְרָזָא דָּא, דְּאִתְיְהִיב כּוֹס שֶׁל בְּרָכָה וְאִתְנְטִיל בֵּין יְמִינָא וּשְׂמָאלָא. וְכֹלָּא אִתְּעַר לְגַבֵּי מַלְכָּא דִּשְׁלָמָא דִּילֵיהּ. וּבְהַאי אִסְתַּלָּק רְעוּתָא לְעֵילָּא לְעֵילָּא בְּרָזָא דְּאֵין סוֹף. רְתִיכָא קַדִּישָׁא הָכָא אִשְׁתְּכַח. דְּהָא אֲבָהָן אִינּוּן רְתִיכָא, דָּוִד מַלְכָּא אִתְחֲבָּר עִמְּהוֹן, אִינּוּן אַרְבַּע רָזָא דִּרְתִיכָא קַדִּישָׁא עִלָּאָה. וּבְגִין כַּךְ, אַרְבַּע תֵּיבִין בְּהַאי קְרָא קַדְמָאָה, רָזָא דִּרְתִיכָא קַדִּישָׁא שְׁלֵימָתָא.

תּוּ רָזָא דָּא, שִׁיר: דָּא רָזָא דְּדָוִד מַלְכָּא, דְּאִיהוּ רָזָא לְסַלְּקָא בְּשִׁיר. הַשִּׁירִים: אִלֵּין אֲבָהָן, רָזָא דִּמְמָנָן רַבְרְבָן, רְתִיכָא שְׁלֵימָתָא כַּדְקָא יֵאוֹת. אֲשֶׁר לִשְׁלֹמֹה: רָזָא מַאן דְּרָכִיב עַל רְתִיכָא שְׁלֵימָתָא דָּא.

וּבְהַאי קְרָא אִשְׁתְּכַח שְׁלִימוּ דְּרָזָא, מִן (ויצא קנ''ג ע''ב) הָעוֹלָם וְעַד הָעוֹלָם, רָזָא דְּכָל מְהֵימְנוּתָא. וְכֹלָּא אִיהוּ רְתִיכָא שְׁלֵימָתָא לְמַאן דִּיְדִיעַ, וּלְמַאן דְּלָא אִתְיְדַע, וְלֵית מַאן דְּקָאִים לְמִנְדַּע בֵּיהּ. וְעַל דָּא אִתְּמַר הַאי קְרָא בְּד' תֵּיבִין, רָזָא דִּרְתִיכָא שְׁלֵימָתָא מִכָּל סִטְרִין. מִכָּאן וּלְהָלְאָה, רָזָא לְחַכִּימִין אִתְמְסָר.

וְתוּ אִית בֵּיהּ רָזָא פְּנִימָאָה, דְּתָנֵינָן, מַאן דְּחָמֵי עַנְבִין בְּחֶלְמֵיהּ, אִי חִיוָּרִין אִינּוּן טָבִין. אוּכָמִין, בִּזְמַנָן טָבִין, דְּלָא בִּזְמַנָן צְרִיכִין רַחֲמֵי. מַאי שְׁנָא חִיוָּרֵי, וּמַאי שְׁנָא אוּכָמֵי, וּמַאי שְׁנָא בִּזְמַנָן, וּמַאי שְׁנָא דְּלָא בִּזְמַנָן. וְתוּ, תָּנֵינָן אָכְלָן לְאִינוּן אוּכָמֵי, מוּבְטַח לֵיהּ דְּהוּא בֶּן עָלְמָא דְּאָתֵי, אֲמַאי.

אֶלָּא תָּנֵינָן, אִילָנָא דְּחָב בֵּיהּ אָדָם קַדְמָאָה, עֲנָבִין הֲווֹ, דִּכְתִּיב, (דברים לכ) עֲנָבֵמוֹ עִנְּבֵי רוֹשׁ. וְאִלֵּין אִינּוּן עֲנָבִין אוּכָמִין, בְּגִין דְּאִית עֲנָבִין אוּכָמִין, וְאִית עֲנָבִין חִוָּורִין. חִוָּורִין טָבִין, דְּהָא מִסְּטָר דְּחַיֵּי אִינּוּן. אוּכָמִין צְרִיכִין רַחֲמֵי, דְּהָא מִסִּטְרָא דְּמוֹתָא אִינּוּן. בִּזְמַנָן טָבִין, מַאי טַעֲמָא. בְּגִין דִּבְזִמְנָא דְּחִוָּורֵי שַׁלְטָן, כֹּלָּא אִתְבְּסָם, דְּהָא בְּהַהוּא זִמְנָא כֹּלָּא אִצְטְרִיךְ לְתִקּוּנָא, וְכֹלָּא אִיהוּ שַׁפִּיר, וְכֹלָּא תִּקּוּנָא חֲדָא, אוּכָמָא וְחִוָּורָא. וּבִזְמְנָא דְּחִוָּורֵי לָא שַׁלְטָאן, וְאוּכָמֵי אִתְחָזוּן, לְמִינְדַּע דְּהָא בְּדִינָא דְּמוֹתָא סָלִיק, וְאִצְטְרִיךְ רַחֲמֵי, דְּהָא אִילָנָא דְּחָב בֵּיהּ אָדָם קַדְמָאָה, וְגָרִים מוֹתָא לֵיהּ וּלְכָל עָלְמָא חָמָא.

הָכָא אִית לְאִסְתַּכְּלָא, וְאִי לָאו דְּמַר הָכָא, לָא אֵימָא. תָּנֵינָן דְּעָלְמָא דָּא, אִיהוּ כְּגַוְונָא דְּעָלְמָא דִּלְעֵילָּא, וְעָלְמָא דִּלְעֵילָּא כָּל מַה דְּהֲוָה בְּהַאי עָלְמָא, הָכִי אִיהוּ לְעֵילָּא, אִי נָחָשׁ גָּרִים מוֹתָא לְאָדָם לְתַתָּא, לְעֵילָּא אֲמַאי.
(Ⅰ)
[144b]  
[...] Pour ce qui concerne la mort de la femme, on pourrait encore répondre que le serpent a également diminué la lumière de la lune, laquelle devient à des époques déterminées invisible, ce qui constitue pour elle la mort. Ainsi, à la mort de la femme ici-bas, correspondrait la mort de la lune, principe femelle. Mais comment expliquer la mort du mâle ici-bas? Quel est l'acte en haut correspondant à cet événement? Et même l'explication que nous venons de donner de ce qui concerne la mort de la femme n'est pas soutenable, attendu que, suivant la tradition, la lumière de la lune n'a pas été diminuée à cause du serpent, mais parce que la lune disait au Saint, béni soit-il, qu'il ne convenait pas à deux astres célestes de jouir d'une égale grandeur222. Mais tout cela constitue les mystères de la Loi ; le serpent a, en effet, fait des ravages en haut et en bas.
Remarquez que nous avons appris que tout ce que le Saint, béni soit-il, a fait en haut et en bas est composé d'un principe mâle et d'un principe femelle. Les degrés dans les œuvres de Dieu sont nombreux et différents les uns des autres; et, en descendant de degré en degré, on arrive à la création d'Adam223. Dans tous les degrés au-dessus d'Adam, les deux principes ont été unis par le Saint, béni soit-il, en un seul corps, jusqu'à la création d'Adam. Or, une autre tradition nous apprend qu’au deuxième, jour de la création, où l'enfer fut créé, un être avait été formé, dont Adam était l'image. C'est cet être qui donna naissance aux chefs qui sont consumés par le feu et qui renaissent. Et pourquoi ce châtiment? Parce qu'ils se sont approchés du serpent. La séduction d'Adam en fut ensuite la conséquence. Partout le mot « Homme » désigne le mâle et la femelle unis. Mais l' « Homme » sacré et suprême qui gouverne tout et qui accorde la nourriture et la vie à tous les êtres n'est composé que du Principe mâle, attendu que le Tabernacle constitue son Principe femelle; or, le Tabernacle d'ici-bas avait été souillé par le serpent.
C'est pourquoi la tradition nous dit que celui qui mange, en songe, des raisins noirs peut être assuré qu'il participera au monde futur, parce que cela prouve qu'il a vaincu l'empire du démon et qu'il a contribué à ôter la souillure que le démon a jetée sur le Tabernacle, pour reconstituer ainsi le Principe mâle et femelle dans l'essence de l’« Homme » sacré et suprême. Il résulte ainsi de ce qui précède que, si le serpent a provoqué la mort de l'homme ici-bas, il a causé un fait analogue à l' « Homme » sacré et suprême d'en haut, en ce sens qu'en le privant du Principe femelle (Tabernacle), il l'a rendu incomplet, attendu que l'homme n'est complet que lorsque le mâle est uni à la femelle. Voilà pourquoi David ne pouvait dire que « Cantique», le sanctuaire n'ayant pas encore été élevé. Au contraire, Salomon disait « Cantique des cantiques », parce que le Tabernacle avait été relevé, ce qui rendit de nouveau l' « Homme» complet.
Remarquez que les cantiques de Moïse ne concernaient que le monde d'en haut, mais non pas celui d'en bas. Ni Moïse, ni aucun autre homme n'ont jamais su chanter un cantique semblable à celui de Salomon. Moïse loua le Roi suprême et lui rendit grâce de la délivrance d'Israël et des miracles qu'il fit en sa faveur en Égypte et à la Mer Rouge, tandis que le roi David et son fils Salomon ont chanté des cantiques [...]
- אִי תֵּימָא, (עוד) לְאִתְּתָא, (ס''א לתתא) דִּבְגִין נָחָשׁ אִגְרַע נְהוֹרָא, דְּהָא סִיהֲרָא גָּרַע נְהוֹרָא לְזִמְנִין, וּבְהַהוּא זִמְנָא אִיהִי מִיתַת. דְּכוּרָא אֲמַאי. דְּאִי נִימָא דְּסִיהֲרָא בְּעֶטְיוֹ דְּהַאי נָחָשׁ מִיתַת, בִּגְרִיעוּ דִּנְהוֹרָא. הָא תָּנֵינָן, דְּלָא בְּגִין נָחָשׁ הֲוָה. אֶלָּא דְּאָמְרָה סִיהֲרָא קָמֵי קוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא וְכוּ', הָא לָא הֲוָה בְּגִין נָחָשׁ. וְאִי תֵּימָא דְּבַעְלָהּ הָכִי הוּא, חַס וְשָׁלוֹם דִּגְרִיעוּ הֲוִי לְעֵילָּא.

אֶלָּא כָּל דָּא סִתְרֵי אוֹרַיְיתָא, וְנָחָשׁ בְּכֹלָּא אַתְקִין גְּרִיעוּ. תָּא חֲזֵי וְהָכִי אוֹלִיפְנָא, כָּל מָה דְּעָבַד קוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא עֵילָּא וְתַתָּא, כֹּלָּא בְּרָזָא דִּדְכַר וְנוּקְבָּא אִיהוּ, וְכַמָּה דַּרְגִּין אִינּוּן לְעֵילָּא, מְשַׁנְיָין אִלֵּין מֵאִלֵּין. וּמִדַרְגָּא עַד דַּרְגָּא רָזָא דְּאָדָם, וְאִינּוּן דַּרְגִּין דְּאִינּוּן זִינָא חֲדָא, עָבַד לוֹן קוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא דִּיּוּקְנָא דְּחָד גּוּפָא, עַד דְּסַלְּקִין בְּרָזָא דְּאָדָם.

וְתָנִינָן, בְּיוֹמָא תִּנְיָינָא דְּעוֹבָדָא דִּבְרֵאשִׁית, דְּאִתְבְּרֵי בֵּיהּ גֵּיהִנָם, אִתְעָבִיד חַד גּוּפָא בְּרָזָא דְּאָדָם, וְאִינּוּן שַׁיְיפִין מְמָנָן דְּמִתְקָרְבִין לְאֶשָּׁא, וּמֵתִין וּמְהַדְּרָן כְּמִלְּקַדְּמִין. וְדָא בְּגִין דְּאִינּוּן אִתְקְרִיבוּ לְגַבֵּי הַאי חִוְיָא, וְאִיהוּ אָדָם קַדְמָאָה דְּאִתְפַּתָּא גּוֹ מַשְׁכְּנָא בְּהַאי חִוְיָא, וְעַל דָּא מִית, וְחִוְיָא גָּרִים לֵיהּ מוֹתָא דְּאִיהוּ קָרִיב לֵיהּ.

וּבְכָל אֲתָר אָדָם דְּכַר וְנוּקְבָּא אִיהוּ, אֲבָל (תצא רמ''ז ע''ב) אָדָם דְּאִיהוּ קַדִּישָׁא עִלָּאָה, אִיהוּ שַׁלְטָא עַל כֹּלָּא, דָּא יָהִיב מְזוֹנָא וְחַיִּין לְכֹלָּא. וְעִם כָּל דָּא בְּכֹלָּא מָנַע נְהוֹרָא הַאי חִוְיָא תַּקִּיפָא. כַּד מַסְאִיב מִשְׁכְּנָא נוּקְבָּא דְּהַהוּא אָדָם כִּדְקָאָמַר מִיתַת, וּדְכוּרָא מִית, וְסַלְּקִין כְּמִלְּקַדְּמִין. וְעַל דָּא כֹּלָּא כְּגַוְונָא דִּלְעֵילָּא.

אֲכַל אִינּוּן עֲנָבִין אוּכָמִין, מוּבְטַח לֵיהּ דְּהוּא בֶּן עָלְמָא דְּאָתֵי, בְּגִין דְּשֵׁיצֵי, וְשָׁלִיט עַל הַהוּא אֲתָר, (נ''א ואעבר) וְאִתְגַּבָּר עָלֵיהּ, וְאַדָק לֵיהּ, כְּמָה דְאַתְּ אָמֵר (דניאל ז) אָכְלָא וּמַדְּקָא. כֵּיוָן דְּאַעְבַּר הַהִיא קְלִיפָה תַּקִּיפָא, הָא אִתְקְרַב לְגַבֵּי עָלְמָא דְּאָתֵי, וְלֵית מַאן דְּמָחֵי בִּידֵיהּ. וְעַל דָּא, מַאן דְּחָמֵי בְּחֶלְמֵיהּ דְּאִינּוּן עֲנָבִין אוּכָמִין אָכִל וּמְהַדֵק מוּבְטַח לֵיהּ וְכוּ'.

כְּגַוְונָא דָּא, לָא הֲוֵי שִׁיר בְּבֵיתָא דְּדָוִד, עַד דְּאִתְעַבָּרוּ אִינּוּן עֲנָבִין אוּכָמִין, וְשַׁלְטָא עָלַיְיהוּ, וּכְדֵין אִתְּמַר שִׁיר הַשִּׁירִים, כְּמָה דְּאִתְּמַר. וַאֲפִילּוּ בְּאֲתָר דָּא אִקְרֵי עֲנָבִים, כְּמָה דְאַתְּ אָמֵר (הושע ט׳:י׳) כַּעֲנָבִים בַּמִּדְבָּר וְגוֹ', וְאִלֵּין אִינּוּן עֲנָבִים חִוָּורִין.

שִׁירָתָא דָּא אִיהִי מְעַלְּיָא עַל כָּל שְׁאַר שִׁירִין דְּקַדְמָאֵי. כָּל שִׁירִין דְּקַדְמָאֵי אָמְרוּ, לָא סְלִיקוּ אֶלָּא גּוֹ שִׁירִין דְּמַלְאֲכֵי עִלָּאֵי אַמְרֵי. וְאַף עַל גַּב דְּהָא אוּקְמוּהָ, אֲבָל כְּתִיב שִׁיר הַמַּעֲלוֹת לְדָוִד, שִׁיר הַמַּעֲלוֹת שִׁיר דְּמַלְאֲכֵי עִלָּאֵי אַמְרֵי. דְּאִינּוּן מַעֲלוֹת וְדַרְגִּין. אַמְרֵי לְמַאן. לְדָוִד. לְבַקְשָׁא טַרְפָּא וּמְזוֹנָא מִנֵּיהּ.

תּוּ שִׁיר הַמַּעֲלוֹת, כְּמָה דְאַתְּ אָמֵר (תהילים מ״ו:א׳) עַל עֲלָמוֹת שִׁיר. (שיר השירים א׳:ג׳) עַל כֵּן עֲלָמוֹת אֲהֵבוּךָ. לְדָוִד, בְּגִין דָּוִד מַלְכָּא עִלָּאָה, דְּאִיהוּ (ויחי רנ''א ע''א) מְשַׁבַּח תָּדִיר לְמַלְכָּא עִלָּאָה.

כֵּיוָן דְּאָתָא שְׁלמֹה מַלְכָּא, אָמַר שִׁיר דְּאִיהוּ עִלָּאָה לְעֵילָּא. דְּרַבְרְבֵי עָלְמָא עִלָּאִין, קָאַמְרֵי לְגַבֵּי מַלְכָּא עִלָּאָה, דִּשְׁלָמָא כֹּלָּא דִּילֵיהּ. כֻּלְּהוּ דְּאַמְרֵי שִׁירָתָא, לָא סְלִיקוּ בְּהַהִיא שִׁירָתָא לוֹמַר, אֶלָּא הַהוּא שִׁירָתָא דְּמַלְאֲכֵי עִלָּאֵי קָאַמְרֵי. בַּר שְׁלֹמֹה מַלְכָּא, דְּסָלִיק בְּהַהִיא שִׁירָתָא לְמַּה דְּרַבְרְבִין עִלָּאִין עַמּוּדֵי עָלְמָא קָאַמְרֵי. כָּל בְּנֵי עָלְמָא בִּרְתִיכִין תַּתָּאִין, שְׁלֹמֹה מַלְכָּא בִּרְתִיכִין עִלָּאִין.

וְאִי תֵּימָא, מֹשֶׁה דְּסָלִיק בְּדַרְגָּא דִּנְבוּאָה וּבַחֲבִיבוּ לְגַבֵּי קוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא, עַל כָּל בְּנֵי עָלְמָא, הַהִיא שִׁירָתָא דְּקָאָמַר בִּרְתִיכִין תַּתָּאִין הֲוָה, וְלָא סָלִיק יַתִּיר. תָּא חֲזִי, שִׁירָתָא דְּקָאָמַר מֹשֶׁה, סָלִיק לְעֵילָּא וְלָא לְתַתָּא. אֲבָל לָא אָמַר שִׁירָתָא כִּשְׁלֹמֹא מַלְכָּא, וְלָא הֲוָה בַּר נָשׁ דְּסָלִיק בְּשִׁירָתָא כִּשְׁלֹמֹה.

מֹשֶׁה סָלִיק בְּתוּשְׁבַּחְתֵּיהּ לְעֵילָּא, וְתוּשְׁבַּחְתָּא דִּילֵיהּ הֲוָה, לְמֵיהַב תּוּשְׁבְּחָן וְהוֹדָאָן לְמַלְכָּא עִלָּאָה, דְּשֵׁזִיב לוֹן לְיִשְׂרָאֵל, וְעָבִיד לוֹן נִסִּין וּגְבוּרָאן בְּמִצְרַיִם, וְעַל יַמָּא. אֲבָל דָּוִד מַלְכָּא, וּשְׁלֹמֹה בְּרֵיהּ, אָמְרוּ שִׁירָתָא
(Ⅰ)
[145a]  
[...] d'un autre genre. David para la Matrona et ses vierges, pour la rendre prête à pénétrer auprès du Roi, alors que Salomon avait déjà trouvé la Matrona parée, et qu'il n'eut qu'à la conduire auprès du « Fiancé » et unir ainsi le «Fiancé » et la « Fiancée » sous le dais nuptial. Voilà pourquoi le Cantique de Salomon est supérieur à tous les autres. Mais, demandera-t-on, comment la « Fiancée » pouvait-elle rester séparée du « Fiancé » à l'époque de Moïse ? N'est-ce pas une séparation dans le monde d'en haut, quand la Matrona se trouve seule en ce bas monde, et séparée de l'Époux? Remarquez que le Saint, béni soit-il, fiança la Matrona à Moïse d'abord; aussi fut-elle appelée « Fiancée de Moïse », ainsi que cela a été dit. C'est à ce moment que la Matrona prit contact avec le monde d'ici-bas, ce qui n'a jamais eu lieu avant cette époque.
Mais depuis la création du monde, il n'y eut jamais d'homme qui unît la Matrona à son Époux en haut tout en la gardant également ici-bas. Et c'est le roi Salomon qui le premier opéra cette merveille. Heureux le sort de David et de son fils Salomon, qui ont préparé l'union des Époux. Depuis le jour où le Saint, béni soit-il, dit à la lune : « Va et diminue ta lumière », l'union de la lune et du soleil ne fut jamais parfaite, et elle ne l'est devenue qu'à l'époque du roi Salomon. Le premier verset du « Cantique des cantiques » exprime le nombre cinq qui correspond à l'époque jubilaire.
Remarquez que l'union entre les Epoux en haut ne put avoir lieu avant l'union d'ici-bas; et c'est pourquoi Salomon ne pouvait unir la Matrona à son Epoux, avant que Moise ne l'eût unie à l'homme ici-bas; sans cette dernière union, la première n'aurait pas pu avoir lieu. Ce mystère est connu des clairvoyants. Il est écrit224: « Il composa trois mille paraboles et fit cinq mille cantiques. » Ce verset a été déjà expliqué par les collègues. Les trois mille paraboles s'appliquent à chaque mot de ses livres, par exemple à l'Ecclésiaste où il n'y a pas un seul verset qui ne renferme une profonde sagesse et qui ne soit exprimé en mani ère de parabole. Lorsque Rab Hammenouna l'Ancien arriva à la lecture du verset suivant225: « Réjouis-toi, jeune homme dans ta jeunesse, que ton cœur soit dans l'allégresse pendant ton premier âge. », il se mit à pleurer en disant: En vérité, ce verset est exprimé d'une manière allégorique; qui peut comprendre cette allégorie? Ensuite il commença à parler ainsi: Il est écrit226: « Voici les enfants de Jacob: Joseph avait dix-sept ans, etc. » Le verset précité de l'Ecclésiaste fait précisément allusion au jeune homme Joseph. Chaque parabole de Salomon était susceptible d'être exprimée en trois mille autres paraboles. Tel est également le cas [...]
- בְּגַוְונָא אַחֲרָא. דָּוִד אִשְׁתָּדַּל לְאַתְקְנָא עוּלֶמְתָּן, וּלְקַשְׁטָא לוֹן בְּמַטְרוֹנִיתָא, לְאִתְחֲזָאָה מַטְרוֹנִיתָא וְעוּלֶמְתָהָא בִּשְׁפִירוּ, וְעַל דָּא אִשְׁתָּדַּל בְּאִינּוּן שִׁירִין וְתוּשְׁבְּחָן דְּגַבֵייהוּ, עַד דְּאַתְקִין וְקָשִׁיט כֻּלְּהוּ עוּלֶמְתָּן וּמַטְרוֹנִיתָא.

כֵּיוָן דְּאָתָא שְׁלמֹה, אַשְׁכַּח לְמַטְרוֹנִיתָא מִתְקַשְּׁטָא, וְעוּלֶמְתָּהָא בִּשְׁפִירוּ, אִשְׁתָּדַּל לְמֵיעָל לָהּ לְגַבֵּי חָתָן, וְאָעִיל הֶחָתָן לַחוּפָּה בְּמַטְרוֹנִיתָא, וְאָעִיל מִלִּין דִּרְחִימוּ בֵּינַיְיהוּ, בְּגִין לְחַבְּרָא לוֹן כַּחֲדָא, וּלְמֶהוֵי תַּרְוַויְיהוּ בִּשְׁלִימוּ חֲדָא בְּחָבִיבוּ שְׁלִים. וְעַל דָּא שְׁלֹמֹה סָלִיק בְּתוּשְׁבַּחְתָּא עִלָּאָה, עַל כָּל בְּנֵי עָלְמָא.

מֹשֶׁה, זִוֵּוג לְמַטְרוֹנִיתָא בְּהַאי עָלְמָא לְתַתָּא, לְמֶהוֵי בְּהַאי עָלְמָא בְּזִוּוּגָא שְׁלִים בְּתַתָּאֵי. שְׁלמֹה, זִוֵּוג לָהּ לְמַטְרוֹנִיתָא בְּזִוּוּגָא שְׁלֵימָא לְעֵילָּא, וְאָעִיל הֶחָתָן לַחוּפָּה בְּקַדְמִיתָא, וּלְבָתַר עָאל לְתַרְוַויְּיהוּ בְּהַאי עָלְמָא, וְזַמִּין לוֹן בְּחֶדְוָה בְּבֵי מַקְדְּשָׁא דְּאִיהוּ בָּנָה.

וְאִי תֵּימָא, הֵיךְ עָיִיִל מֹשֶׁה לְמַטְרוֹנִיתָא בִּלְחוֹדָהָא בְּהַאי עָלְמָא, דְּהָא אִתְחָזֵי פִּרוּדָא. תָּא חֲזֵי, קוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא זִוֵּוג לָהּ בְּמֹשֶׁה בְּקַדְמִיתָא, וְאִיהוּ הֲוַות כַּלַּת מֹשֶׁה, כְּמָה דְּאִתְּמַר. כֵּיוָן דְּאִזְדַּוְּוגַת בֵּיהּ בְּמֹשֶׁה, נַחְתַּת בְּהַאי עָלְמָא. בְּזִוּוּגָא דְּהַאי עָלְמָא, וְאִתְתַּקָּנַת בְּהַאי עָלְמָא, מָה דְּלָא הֲוָות מִקַּדְמַת דְּנָא, וּלְעוֹלָם לָא הֲוָות בְּפֵרוּדָא.

אֲבָל לָא הֲוָה בַּר נָשׁ בְּעָלְמָא מִיּוֹמָא דְּאִתְבְּרֵי אָדָם, דְּיֵעִיל רְחִימוּ וְחָבִיבוּ, וּמִלִּין דְּזִוּוּגָא לְעֵילָּא, בַּר שְׁלמֹה מַלְכָּא, דְּאִיהוּ אַתְקִין זִוּוּגָא דִּלְעֵילָּא בְּקַדְמִיתָא, וּלְבָתַר זַמִין לוֹן כַּחֲדָא בְּבֵיתָא דְּאַתְקִין לוֹן. זַכָּאִין אִינּוּן דָּוִד וּשְׁלֹמֹה בְּרֵיהּ, דְּאִינּוּן אַתְקִינוּ זִוּוּגָא דִּלְעֵילָּא. מִיּוֹמָא דְּאָמַר לָהּ קוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא לְסִיהֲרָא, זִילִי וְאַזְעִירִי גַּרְמִיךְ, לָא אִזְדַּוְּוגַת בְּזִוּוּגָא שְׁלִים בְּשִׁמְשָׁא, בַּר כַּד אָתָא שְׁלמֹה מַלְכָּא.

שִׁיר הַשִּׁירִים, הָא הָכָא חָמֵשׁ דַּרְגִּין, לְאִתְדַּבְּקָא בְּעָלְמָא דְּאָתֵי. שִׁיר, חַד. הַשִּׁירִים, תְּרֵין, הָא תְּלַת. אֲשֶׁר, הָא אַרְבְּעָה. לִשְׁלֹמֹה, הָא חַמְשָׁה. בְּחַמִשָׁאָה אִיהוּ. דְּהָא יוֹמָא דְּחַמְשִׁין, רָזָא דְּיוֹבְלָא אִיהוּ.

תָּא חֲזֵי, זִוּוּגָא דִּלְעֵילָּא לָא יָכִיל שְׁלֹמֹה לְאַתְקְנָא, אֶלָּא בְּגִין דְּאִשְׁתְּכַח זִוּוּגָא לְתַתָּא, מִקַּדְמַת דְּנָא. וּמַאן אִיהוּ. זִוּוּגָא דְּמֹשֶׁה. דְּאִי לָא הֲוֵי זִוּוּגָא דְּנָא, לָא אִתְתָּקַּן זִוּוּגָא דִּלְעֵילָּא. וְכֹלָּא בְּרָזָא עִלָּאָה אִיהוּ, לְחַכִּימֵי לִבָּא.

כְּתִיב (מלכים א ה) וַיְדַבֵּר שְׁלֹשֶׁת אֲלָפִים מָשָׁל וַיְהִי שִׁירוֹ חֲמִשָּׁה וָאָלֶף, הַאי קְרָא אוּקְמוּהָ חַבְרַיָּיא. אֲבָל וַיְדַבֵּר שְׁלֹשֶׁת אֲלָפִים מָשָׁל, וַדַּאי עַל כָּל מִלָּה וּמִלָּה דְּאִיהוּ הֲוָה אָמַר, הֲווֹ בֵּיהּ תְּלַת אֶלֶף מְשָׁלֵי, כְּגוֹן סִפְרָא דְּקֹהֶלֶת, דְּאִיהוּ בְּרָזָא עִלָּאָה, וְאִיהוּ בְּאֹרַח מָשָׁל, דְּלֵית בֵּיהּ קְרָא דְּלָאו אִיהוּ בְּחָכְמְתָא עִלָּאָה, וּבְאֹרַח מָשָׁל, אֲפִילּוּ קְרָא זְעִירָא דְּבֵיהּ.

דְּכַד הֲוָה מָטֵי רַב הַמְנוּנָא סָבָא קַדְמָאָה לְהַאי קְרָא, (קהלת יא) שְׂמַח בָּחוּר בְּיַלְדוּתֶךָ וִיטִיבְךָ לִבְּךָ בִּימֵי בְחוּרוֹתֶךָ הֲוָה בָּכִי. וְאָמַר וַדַּאי הַאי קְרָא יֵאוֹת הוּא, וְאִיהוּ בְּאֹרַח מָשָׁל, וּמַאן יָכִיל לְמֶעְבַּד דְּרָשָׁא בְּמָשָׁל דָּא. וְאִי אִיהוּ דְּרָשָׁא לֵית בֵּיהּ דְּרָשָׁא, אֶלָּא כְּמָה דַּחֲמֵינָן בְּעַיְינִין. וְאִי חָכְמְתָא אִיהוּ, מַאן יָכִיל לְמִנְדַּע לָהּ.

מִיָּד הֲוָה תָּב וְאָמַר, כְּתִיב, (בראשית ל״ז:ב׳) אֵלֶּה תּוֹלְדוֹת יַעֲקֹב יוֹסֵף בֶּן שֶׁבַע עֶשְׂרֵה שָׁנָה וְגוֹ', הַאי קְרָא דְּקֹהֶלֶת, אִיהוּ מָשָׁל לְחָכְמְתָא דִּקְרָא דָּא דְּאוֹרַיְיתָא, וְדָא מָשָׁל לְדָא. שְׂמַח בָּחוּר בְּיַלְדוּתֶךָ, וְהוּא נַעַר. וִיטִיבְךָ לִבְּךָ, הָיָה רֹעֶה אֶת אֶחָיו בַּצֹּאן. בִּימֵי בְחוּרוֹתֶיךָ, אֶת בְּנֵי בִלְהָה וְאֶת בְּנֵי זִלְפָּה נְשֵׁי אָבִיו. וְדָע כִּי עַל כָּל אֵלֶּה, וַיָּבֵא יוֹסֵף אֶת דִּבָּתָם רָעָה. יְבִיאֲךָ אֱלֹהִים בַּמִּשְׁפָּט, אֵלֶּה תּוֹלְדוֹת יַעֲקֹב יוֹסֵף. יוֹסֵף אִתְכְּלִיל בְּיַעֲקֹב, וְרָזִין דְּסִתְרֵי תּוֹרָה, מַאן יָכִיל לְמִנְדַּע לוֹן.

וְהַאי מָשָׁל אִתְפָּשַׁט לִתְלַת אֶלֶף מְשָׁלִים, וְכֻלְּהוּ
(Ⅰ)
[145b]  
[...] de l'allégorie concernant Joseph. Le nombre trois mille correspond aux trois patriarches227: Abraham, Isaac et Jacob. Nombreux sont les initiés qui cherchent à pénétrer la profondeur de sagesse cachée sous les paroles de Salomon. En disant qu'il fit cinq mille cantiques, l'Écriture entend le livre des cantiques. Mais le livre des cantiques ne renferme pas cinq mille versets ?
L'Écriture ne dit pas « cinq mille », mais « cinq et mille »; le nombre cinq désigne les cinq cents ans de l' « Arbre de Vie », ainsi que les cinquante ans de l'époque jubilaire. Le nombre mille désigne également l' « Arbre de Vie », cinq cents ans pour le « Fiancé », et cinq cents ans pour la « Fiancée ». Voilà pourquoi le jour du Saint, béni soit-il, est composé de mille ans. C'est le fleuve qui sort de l'Éden. Aussi ne trouve-t-on pas, dans les cantiques, un seul verset où il n'y ait une allusion au nombre cinq et mille. Le premier verset des cantiques renferme le nombre cinq. Quant à celui de mille, il est resté caché et le reste encore jusqu'au jour où l'Épouse céleste sera unie à l'Époux. C'est pourquoi Salomon mit le cachet de la Sagesse suprême dans les paroles qu’il adressa à la « Fiancée ». « Cantique des cantiques » correspond à « Saint des Saints », Mystère de la Sagesse suprême et du Jubilé. De même, « Fiancé et Fiancée » correspond à « Père et Mère ». La Fille hérite du Père, et c'est le Nom sacré. Le Fils hérite de la Mère228 et c'est la Sagesse. Et c'est ce qui constitue le « Saint des Saints ». Quand l'union est parfaite en haut, les bénédictions célestes arrivent d’elles-mêmes ici-bas. Et quand nous faisons des prières, ce ne doit pas être pour attirer les bénédictions célestes, mais pour que l'union soit parfaite en haut; les bénédictions arriveront d'elles-mêmes, comme la lune reflète nécessairement la lumière du soleil.
C’est pourquoi l’Écriture dit « de Salomon », ce qui signifie que l'union en haut redevient aussi parfaite qu'el le était primitivement, ainsi que cela a été déjà expliqué. [...]
- בְּהַאי מָשָׁל, בְּשַׁעֲתָא דְּיוֹסֵף אִתְכְּלִיל בְּיַעֲקֹב, תְּלַת אֶלֶף אִינּוּן, בְּאַבְרָהָם יִצְחָק וְיַעֲקֹב, דְּכֻלְּהוּ בְּהַאי מָשָׁל בְּרָזָא דְּחָכְמְתָא. וְכָאן, כָּמָה טַיָיעִין אִינּוּן בְּטוֹעַנִין דִּטְמִירוּ, בְּהוּ דַּיָּירֵי תְּרִיסִין, דְּלֵית לְהוֹן חוּשְׁבָּנָא לִטְמִירִין דְּחָכְמְתָא.

וַיְהִי שִׁירוֹ חֲמִשָּׁה וָאָלֶף, הָכִי אוֹקִימְנָא, וַיְהִי שִׁירוֹ שֶׁל מָשָׁל, וְכֹלָּא חַד, בֵּין מַאן דְּאָמַר וַיְהִי שִׁירוֹ דִּשְׁלֹמֹה, בֵּין מַאן דְּאָמַר וַיְהִי שִׁירוֹ שֶׁל מָשָׁל, כֹּלָּא אִיהוּ חַד, וְכֹלָּא אִיהוּ קָאָמַר, וַיְהִי שִׁירוֹ, דָּא שִׁיר הַשִּׁירִים. וְכִי חֲמִשָּׁה וָאֶלֶף אִיהוּ שִׁיר הַשִּׁירִים. וַדַּאי הָכִי הוּא, חֲמִשָּׁה אִינּוּן תַּרְעִין וּפַתְחִין דְּמִתְפַּתְּחֵי בְּמַלְכָּא דִּשְׁלָמָא דִּילֵיהּ. וְאִינּוּן חֲמֵשׁ מֵאָה שְׁנִין דְּאִילָנָא דְּחַיֵּי. חַמְשִׁין שְׁנִין דְּיוֹבְלָא.

וָאָלֶף, דָּא אִיהוּ אִילָנָא דְּחַיֵּי, חָתָן דְּנָפִיק מִסִּטְרֵיהּ, וְאִיהוּ יָרִית כָּל אִינּוּן חֲמִשָּׁה, לְמֵיתֵי לְגַבֵּי כַּלָּה. יוֹמֵיהּ דְּקוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא אֶלֶף שְׁנִין אִיהוּ, וְדָא אִיהוּ נָהָר דְּנָגִיד וְנָפִיק מֵעֵדֶן. יוֹסֵף זַכָּאָה. דְּאִקְרֵי צַדִּיק, עַל שְׁמָא דְּסִיהֲרָא. כְּמַה דְּאַתְנִי בָּהּ קוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא. וּבְגִין כַּךְ שִׁיר הַשִּׁירִים, קֹדֶשׁ קֳדָשִׁים.

וְלֵית לְךָ קְרָא בְּשִׁיר הַשִּׁירִים, דְּלָא אִית בֵּיהּ רָזָא דְּחֲמִשָּׁה וָאֶלֶף וַדַּאי. שִׁיר הַשִּׁירִים וַדַּאי הָכִי הוּא. חֲמֵשׁ דַּרְגִּין אִינּוּן בְּהַאי קְרָא, כְּמָה דְּאִתְּמַר. וְאִי תֵּימָא, הָאֶלֶף אֲמַאי לָא אִדְכַּר הָכָא. וַדַּאי הַהוּא אֶלֶף טְמִירָא הֲוָה, וּטְמִירָא אִיהוּ עַד דְּאִתְחֲבָּרַת אִתְּתָא בְּבַעְלָהּ. וְעַל דָּא אִשְׁתָּדַּל שְׁלמֹה, לְמֵיתֵי הַהוּא אֶלֶף לְגַבֵּי כַּלָּה, בִּטְמִירוּ דְּגוּשְׁפַּנְקָא דְּחָכְמְתָא עִלָּאָה.

כֵּיוָן דְּעָבַד קֹדֶשׁ הַקֳּדָשִׁים לְתַתָּא, גָּנִיז וְטָמִיר, וְעָאל רָזָא דְּקֹדֶשׁ הַקֳּדָשִׁים לְתַמָּן, לְמֶעְבַּד גְּנִיזוּ דְּשִׁמּוּשָׁא שְׁלִים, עֵילָּא וְתַתָּא כְּדְקָא יֵאוֹת. קֹדֶשׁ (קכ''א ע''א) הַקָּדָשִׁים אִיהוּ לְעֵילָּא, רָזָא דְּחָכְמְתָא עִלָּאָה, וְיוֹבְלָא. כְּגַוְונָא דָּא יָרְתִין חָתָן וְכַלָּה, יָרוּתָא דְּאַבָּא וְאִמָא.

וְאִתְהַדְּרוּ אַחֲסָנַת יְרוּתָא בְּגַוְונָא אַחֲרָא. יְרוּתָא דְּאַבָּא, יָרְתָא בְּרַתָּא, בִּסְלִיקוּ דִּשְׁמָא קַדִּישָׁא דָּא, וְאִתְקְרֵי אוּף הָכִי קֹדֶשׁ, חָכְמָה. יָרוּתָא דְּאִמָא, יָרִית בְּרָא, וְאִקְרֵי קֳדָשִׁים, בְּגִין דְּנָטִיל כָּל אִינּוּן קֳדָשִׁים עִלָּאִין, וְכָנִישׁ לוֹן לְגַבֵּיהּ. וּבָתַר יָהִיב לוֹן, וְאָעִיל לוֹן לְגַבֵּי כַּלָּה.

וְעַל דָּא אָמַר שִׁיר הַשִּׁירִים. שִׁיר, לְגַבֵּי קֹדֶשׁ. הַשִּׁירִים, לְגַבֵּי קֳדָשִׁים, לְמֶהוֵי כֹּלָּא קֹדֶשׁ קֳדָשִׁים, בְּרָזָא חֲדָא כְּמָה דְּאִתְחָזֵי. אֲשֶׁר לִשְׁלֹמֹה הָא אִתְּמַר לְמַלְכָּא דִּשְׁלָמָא דִּילֵיהּ.

וְאִי תֵּימָא שְׁבָחָא דָּא דִּילֵיהּ הוּא. לָא תֵּימָא הָכִי, אֶלָּא שְׁבָחָא בַּאֲתָר עִלָּאָה אִיהוּ סַלְּקָא. אֲבָל הָכָא הוּא רָזָא. כַּד מְתַּתְקְנָן דְּכָר וְנוּקְבָּא כַּחֲדָא, תְּחוֹת מַלְכָּא עִלָּאָה, כְּדֵין הַהוּא מַלְכָּא אִסְתַּלִיק לְעֵילָּא, וְאִתְמַלְיָא מִכָּל קִדוּשִׁין, וּמִכָּל בִּרְכָּאן, דְּנַגְדִּן לְתַתָּא, וְאִתְמְלֵי וְאָרִיק לְתַתָּא, וְדָא אִיהוּ תִּיאוּבְתֵּיהּ דְּמַלְכָּא עִלָּאָה, כַּד אִתְמְלֵי קִדּוּשָׁן וּבִרְכָּאן, וְאָרִיק לְתַתָּא.

וְעַל דָּא אִיהוּ צְלוֹתִין וּבָעוּתִין, דְּיִתְתָּקַּן וְאִתְמַלְיָא הַהוּא מַבּוּעָא עִלָּאָה. דְּכֵיוָן דְּאִיהוּ מִתְתָּקַּן כַּדְקָא יֵאוֹת, מֵחֵיזוּ דִּילֵיהּ, וּמֵחֵיזוּ דְּהַהוּא תִּקּוּנָא, מִתְתַּקְנָא עָלְמָא תַּתָּאָה, וְעוּלֶמְתָּהָא. וְלָא אִצְטְרִיךְ עָלְמָא תַּתָּאָה לְאִתְתַּקְנָא, אֶלָּא מֵחֵיזוּ דְּעָלְמָא עִלָּאָה. סִיהֲרָא, לֵית לָהּ חֵיזוּ מִגַרְמָהָא כְּלַל, בַּר כַּד אִתְתָּקַּן בְּשִׁמְשָׁא וְאַנְהִיר, וּמֵחֵיזוּ דְּשִׁמְשָׁא וְתִקּוּנָא דִּילֵיהּ אִתְתַּקְנַת סִיהֲרָא וְאִתְנְהִירַת.

מַה דְּאִצְטְרִיךְ צְלוֹתִין וּבָעוּתִין, דְּיִתְנְהִר וְיִתְתָּקַן הַהוּא אֲתָר דְּנָפְקָא מִנֵּיהּ נְהוֹרָא, דְּכֵיוָן דְּהַהוּא אֲתָר מִתְתָּקְנָא, מֵחֵיזוּ דִּילֵיהּ, אִתְתָּקַּן כָּל מַאן דִּלְתַתָּא. וּבְגִין כַּךְ תּוּשְׁבַּחְתָּא דְּקָאָמַר שְׁלֹמֹה, לָא אִשְׁתָּדַּל אֶלָּא בְּגִין מַלְכָּא דִּשְׁלָמָא דִּילֵיהּ, דְּיִתְתָּקַּן. כֵּיוָן דְּאִיהוּ אִתְתָּקַּן, מֵחֵיזוּ דִּילֵיהּ, כֹּלָּא יִתְתָּקַּן. וְאִי אִיהוּ לָא אִתְתָּקַּן, לֵית לָהּ תִּקּוּנָא לְסִיהֲרָא לְעָלְמִין, וּבְגִין כַּךְ אֲשֶׁר לִשְׁלֹמֹה. דְּיִתְתָּקַּן וְיִתְמַלֵי כַּדְקָא יֵאוֹת בְּקַדְמִיתָא, כְּמָה דְּאִתְּמַר.
(Ⅰ)
[146a]  
[...] « Voici229 les choses que vous devez recevoir comme offrande... » Une tradition nous apprend que, lorsque le Saint, béni soit-il, révéla à Israël, sur le mont Sinaï, le décalogue, chaque parole se divisa en soixante-dix sons; et ces sons apparurent aux yeux d'Israël comme autant de lumières étincelantes. Israël vit ainsi de ses propres yeux la Gloire de Dieu, ainsi qu'il est écrit230: « Et tout le peuple vit les bruits. » L'Écriture ne dit pas « entendit », mais « vit ». Ce bruit s'adressa à chacun des Israélites et lui demanda: Veux-tu accepter la Loi qui renferme tant de préceptes négatifs et tant de commandements? L'Israélite répondit: Oui. Alors le « bruit » baisa chaque Israélite à la bouche, ainsi qu'il est écrit231: « Qu'il me donne un baiser de sa bouche. » Israël vit ensuite apparaître une grande lumière qui absorba toutes les autres. Il voulait savoir quelle était cette grande lumière Le Saint, béni soit-il, lui dit: La grande lumière est la combinaison de toutes les autres ensemble; quant à la diversité de ses parties, elle consiste dans les objets suivants: l'or, l'argent, l'airain, etc. D'après une autre interprétation, les paroles: « Qu'il me donne un baiser de sa bouche » ont la signification suivante: le roi Salomon aspirait à l'union du monde d'en haut avec celui d'en bas. Or, l'union de deux esprits ne s'opère [...]
- (שמות כ״ה:ב׳) וְיִקְחוּ לִי תְּרוּמָה מֵאֵת כָּל אִישׁ וְגוֹ', רָזָא דְּרָזִין לְיַדְעֵי חָכְמְתָא, כַּד אִסְתַּלָּק בִּרְעוּתָא דְּסִתְרָא דְּכָל סִתְרִין לְמֶעְבַּד יְקָרָא לִיקָרֵיהּ, אַנְשִׁיב רוּחָא מִנְקוּדָה עִלָּאָה, דְּנָגִיד מִלְּעֵילָּא לְתַתָּא, וְשַׁוֵּי תְקּוּנֵיהּ, לְאִתְיַשְּׁבָא בְּהַאי עָלְמָא. אֲמַאי. בְּגִין דְּאִי לָא יְהֵא עִקָּרָא וְשָׁרְשָׁא בְּהַאי עָלְמָא, לָא יְהֵא מָאנָא לְאַרְקָא בְּהַאי עָלְמָא כְּלַל. וְאִי לָא יָרִיק לְהַאי עָלְמָא, מִיָּד אִתְאֲבִיד, וְלָא יָכִיל לְקַיְּימָא אֲפִילּוּ רִגְעָא חֲדָא. אֲבָל בְּגִין דְּתִקוּנֵיהּ אִיהוּ מֵהַאי עָלְמָא אִתְמְלֵי מִסִּטְרָא חֲדָא לְאַרְקָא לְהַאי עָלְמָא, וּמִסִּטְרָא אַחֲרָא לְאַרְקָא לְמַלְאֲכֵי עִלָּאֵי. וְכֹלָּא אִתְּזָנוּ מִנֵּיהּ כַּחֲדָא.

שְׁלִימוּ דְּתִקּוּנָא דְּהַאי רוּחָא, רוּחֵיהוֹן דְּצַדִּיקַיָּא בְּהַאי עָלְמָא. רוּחָא דָּא אִשְׁתְּלִים, בְּזִמְנָא דַּחֲנוֹךְ וְיֶּרֶד וּמַהֲלַלְאֵל הֲווֹ בְּעָלְמָא וְכַד אַסְגִּיאוּ חַיָּיבֵי עָלְמָא, אַעְדּוּ הַהוּא שְׁלִימוּ מִנֵּיהּ. לְבָתַר דְּאִתְאֲבִידוּ, אָתָא נֹחַ וְאַשְׁלִים לֵיהּ. אָתָא דּוֹר הַפְּלָגָה, אַעְדּוּ הַהוּא שְׁלִימוּ מִנֵּיהּ. אָתָא אַבְרָהָם וְאַשְׁלִים לֵיהּ. אָתוּ אַנְשֵׁי סְדוֹם וְאַעֲדוּ לֵיהּ. אָתָא יִצְחָק וְאַשְׁלִים לֵיהּ. אָתוּ פְּלִשְׁתִּים וְחַיָּיבֵי דָּרָא וְאַעֲדוּ לֵיהּ מִנֵּיהּ. אָתָא יַעֲקֹב וּבְנוֹי, עַרְסָא שְׁלֵימָא, וְאַשְׁלִימוּ לֵיהּ.

נָפְקוּ מֵאַרְעָא קַדִּישָׁא וְנַחְתּוּ לְמִצְרַיִם, וּבְגִינַיְיהוּ אִתְעַכָּבַת תַּמָּן. וּבְגִין דְּאָהַדְרִי תַּמָּן יִשְׂרָאֵל לְעוֹבָדִין דְּמִצְרָאֵי, אִתְכַּפְיָא וְאִתְעָדֵי הַהוּא שְׁלִימוּ, עַד דְּנַפְקוּ מִמִּצְרָיִם, וְאָתוּ לְמֶעְבַּד מַשְׁכְּנָא. אָמַר קוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא, רְעוּתִי לְדַיְּירָא בֵּינַיְיכוּ, אֲבָל לָא יָכִילְנָא עַד דִּתְתַקְנוּן הַהוּא רוּחָא דִּילִי, דְּיִשְׁרֵי בְּגַּוַויְיכוּ. הֲדָא הוּא דִכְתִיב, וְעָשׂוּ לִי מִקְדָּשׁ וְשָׁכַנְתִּי בְּתוֹכָם. וְדָא אִיהוּ רָזָא דִּכְתִּיב, וְיִקְחוּ לִי תְּרוּמָה. אָמַר מֹשֶׁה לְקוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא מַאן יָכִיל לְמֵיסַב לָהּ וּלְמֶעְבַּד לָהּ. אֲמַר לֵיהּ, מֹשֶׁה, לָא כְּמָה דְּאַתְּ חָשִׁיב, אֶלָּא מֵאֵת כָּל אִישׁ אֲשֶׁר יִדְּבֶנּוּ לִבּוֹ וְגוֹ', מֵהַהוּא רְעוּתָא וְרוּחָא דִּלְהוֹן, תִּסְבּוּן לָהּ, וְתַשְׁלִמוּן לָהּ.

כַּד אָתָא שְׁלֹמֹה, אַתְקִין לְהַהוּא רוּחָא בִּשְׁלִימוּ דִּלְעֵילָּא, דְּהָא מִן יוֹמָא דְּאִשְׁתְּלִים לְתַתָּא בְּיוֹמוֹי דְּמֹשֶׁה, לָא אַעְדִּיאוּ הַהוּא שְׁלִימוּ מִנֵּיהּ. (עד דאתא שלמה) כֵּיוָן דְּאָתָא שְׁלמֹה, אִשְׁתָּדַּל לְאַשְׁלְמָא לֵיהּ לְעֵילָּא, וְשַׁאֲרִי לְאַתְקְנָא חֵיזוּ דְּעָלְמָא עִלָּאָה, לְאִתְתַּקְנָא מֵהַהוּא חֵיזוּ עָלְמָא תַּתָּאָה, וְדָא אִיהוּ אֲשֶׁר לִשְׁלֹמֹה.

השלמה מההשמטות (סימן ג)

מספר הבהיר

יָשָׁב רַבִּי בְּרֶכְיָה וְדַּרָשׁ מַאי דִּכְתִיב (שמות כ״ה:ב׳) וְיִקְחוּ לִּי תְּרוּמָה. כָּךְ אָמַר הַקָּדוֹשׁ בָּרוּךְ הוּא, אוֹתָהּ תְּרוּמָה תָּרִימוּ אוֹתָהּ בִּתְפִלוֹתֵיכֶם, וּמִי הוּא אוֹתוֹ שֶׁנְדָבוֹ לִבּוֹ לְהִמָשֶׁךְ מִן הַעוֹלָם הַזֶּה כַּבְּדוּהוּ, כִּי בּוֹ אֲנִי שָׂמֵחַ שֶׁיוֹדִיעַ שְׁמִי, וּמִמֶּנוּ רָאוּי לָקַחַת אֵת תְּרוּמָתִי. שְׁנְּאֱמַר (שמות כ״ה:ב׳) מֵאֵת כָּל אִישׁ אֲשֶׁר יִדְבֵנוּ לִבּוֹ תִקְחוּ אֵת תְּרוּמָתִי, מֵאוֹתוֹ הַמִתְנָדֵב. דְּאָמַר רִבִּי רְחִימָאי צַדִּיקִים וַחֲסִידִים שבְּיִשְׂרָאֵל שֶׁמְרִימִין אוֹתִי (אותו) עַל כָּל הַעוֹלָם בִּזְכוּיוֹתֵיהֶן וּמֵהֶם מִתְפָּרְנֵס הַלֵּ''ב, וְהַלֵּב מְפָרְנֶסָן.

וְכָל הַצוּרוֹת הַקְדּוֹשׁוֹת הַמֵמוּנוֹת עַל הָאוּמוֹת. וְיִשְׂרָאֵל קְדוֹשִׁים נָטְלוּ מִגוּף הֲאִילָן וּמִלִבּוֹ. מָה לֵב הֲדַר, פְּרִי הַגּוּף. אַף יִשְׂרָאֵל נָטְלוּ עֵץ הֲדַר. מָה אִילָן תָּמָר, עֲנָפָיו סְבִיבָיו וְלוּלָבוֹ בְּאֶמְצַע. אַף יִשְׂרָאֵל נָטְלוּ גוּף הֲאִילָן הַזֶּה שֶׁהוּא לִבּוֹ. וּכְּנֶגֶד הַגּוּף הוּא חוּט הַשִׁדְרָה בָּאָדָם שֶׁהוּא עִיקָר הַגּוּף לָמָה (ומה) לוּלָב זֶה, כְּתִיב לוֹ לֵּב אַף הַלֵּב מְסוֹר ל''וֹ. וּמָה לֵ''ב זֶה שְׁלשִׁים וּשְׁתַּיִם נְתִיבוֹת חָכְמָה בּוֹ, אַף בְּכָל נָתִיב מֵהֶם צוּרָה שׁוֹמֶרֶת. שְׁנְּאֱמַר (בראשית ג׳:כ״ד) לִשְׁמוֹר אֵת דֶּרֶךְ עֵץ הַחַיִּים.

וּמַאי (בראשית ג׳:כ״ד) וַיַּשְׁכְּן מִקֶּדֶם לְגַּן עֵדֶן, וַיִּשְׁכֹּן בְּאוֹתָן נְתִיבוֹת שֶׁקַדְמוּ לְאוֹתוֹ מָקוֹם שֶׁנִקְרָא גַּן וְשֶׁקַדָם לַכְּרוּבִים. דִּכְתִיב (בראשית ג׳:כ״ד) וְאֶת הַכְּרוּבִין, וְשֶׁקַדָם לְלָהַט דִּכְתִיב (בראשית ג') אֵת לַהַט הַחֶרֶב. וְהָא כְּתִיב דְּמַיִם וְאֵשׁ קַדְמוּ דִּכְתִיב (בראשית א׳:ח׳) יְהִי רָקִיעַ בְּתוֹךְ הַמַּיִם. וּכְתִיב וַיִּקְרָא אֱלֹהִים לָרָקִיעַ שָּׁמַיִם, וּמְנַלָן דְּשָׁמַיִם הֲווּ אֵשׁ דִּכְתִיב (דברים ד׳:כ״ד) כִּי יְיָ אֱלהֶיךָ אֵשׁ אוֹכְלָה הוּא.

וּמְנָא לָן דְּשָׁמַיִם הַקָּדוֹשׁ בָּרוּךְ הוּא דִּכְתִיב (מלכים א ח׳:ל״ב) וְאַתָּה תִּשְׁמַע הַשָּׁמַיִם. אֲטוּ שְׁלֹמֹה מִתְפָּלֵל אֶל הַשָּׁמַיִם שֶׁיִשְׁמֵעוּ תְּפִלָּתוֹ, אֶלָּא שֶׁנִקְרָא שְׁמָם עַל שְׁמוֹ. דִּכְתִיב (מלכים א ח׳:כ״ז) הַשָּׁמַיִם וּשְׁמֵי הַשָּׁמַיִם לֹא יֵכַלְכְּלוּךָ. הוֵי שְׁמוֹ שֶׁל הַקָּדוֹשׁ בָּרוּךְ הוּא וַהֲוֵי אֵשׁ. וְאָמַרְתָּ קֶדֶם. אֶלָּא, אֵימָא כֹּחָם קֶדֶם שֶׁל אוֹתָם הַצוּרוֹת שֶׁל הַמָּקוֹם הַהוּא. וּמַאי נִינְהוּ כֹּחָם כְּמָה דְאַתְּ אָמֵר (שמואל א ב׳:ב׳) אֵין קָדוֹשׁ כַּיְיָ כִּי אֵין בִּלְתֶּךָ, וְאֵין צוּר כֵּאלֹהֵינוּ.

יָשָׁב רַבִּי בְּרָכְיָה וְדַּרָשׁ, מַאי לוּלָב דְּאֲמְרִינָן, אֶלָּא לוֹ מָסָר הַלֵב וְהֵיאַךְ, אָמַר לֵיהּ שׁלֹשָׁה שָׂרִים הֵם, תל''י וְגַּלְגַּל וְל''ב, וּלְכָל אֶחָד וְאֶחָד שְׁנֵים עֲשָׂר. חָזְרוּ הַשְׁלֹשָׁה מִנְיָן ל''וֹ וּבָהֵם נִתְקַיָים הַעוֹלָם דִּכְתִיב (משלי כ''ה) וְצַדִּיק יְסוֹד עוֹלָם, תָּנָא עַמוּד א' מִן הַאָרֶץ עַד לַרָקִיעַ וְצַדִּיק שְׁמוֹ עַל שֵׁם הַצַּדִּיקִים, וְנִתְגַבֵּר. וְאִם לָאו מִתְחַלֵשׁ, וְהוּא סוֹבֵל כָּל הַעוֹלָם דִּכְתִיב וְצַדִּיק יְסוֹד עוֹלָם. וְאִם חָלַשׁ לא יוּכַל לְהִתְקַיֵּים הַעוֹלָם. הִילְכָּךְ אֲפִילוּ אֵין בָּעוֹלָם אֶלָּא צַדִּיק אֶחָד, מָעֲמִיד אֵת הַעוֹלָם. לְפִיכָךְ קְחוּ תְּרוּמָתִי מִמֶּנּוּ תְּחִלָּה, וְאַחֲרָיו זֹאת הַתְּרוּמָה אֲשֶׁר תִקְחוּ מֵאִתָּם, מֵאֵת הַנִּשְׁאָר. וּמָהוּ זָהָב וָכֶסֶף וּנְחֹשֶׁת.

דָּבָר אַחֵר וְיִקְחוּ לִּי תְּרוּמָה וְיִקְחוּ לִּי לְקַדֵשׁ תְּרוּמָה שֶׁהִיא יוֹ''ד וְהִיא עֲשִׂירִי. וּמְנַלָן דְּעֲשִׂירִי קֹדֶשׁ, דִּכְתִיב (ויקרא כ״ז:ל״ב) הָעֲשִׂירִי יִהְיֶה קֹדֶשׁ לְקַדֵשׁ. וּמַאי נִינְהוּ קֹדֶשׁ דִּכְתִיב (יחזקאל מ״ד:ל׳) וְרֵאשִׁית כָּל בִּכּוּרֵי כָּל וְכָל תְּרוּמָת כָּל מִכָּל תְּרוּמוֹתֵיכֶם דִּכְתִיב (תהילים קי״א:י׳) רִאשִׁית חָכְמָה יִרְאַת יְיָ, אֵין חָכְמָה אֶלָּא יִרְאַת הַשֵׁם: (עד כאן מההשמטות)

(שמות כה) וְזֹאת הַתְּרוּמָה, הָא אִתְּמַר, דְּכַד קוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא אִתְגְּלֵי עַל טוּרָא דְּסִינַי, כַּד אִתְיְהִיבַת אוֹרַיְיתָא לְיִשְׂרָאֵל בְּעֶשֶׂר אֲמִירָן. כָּל אֲמִירָה וַאֲמִירָה עָבִיד קַלָּא, וְהַהוּא קַלָּא אִתְפְּרַשׁ לְע' קַלִין, וַהֲווּ כֻּלְּהוּ נְהִירִין וְנָצְצִין לְעֵינַיְיהוּ דְּיִשְׂרָאֵל כֻּלְּהוּ, וַהֲווּ חֲמָאן עַיְינִין בְּעַיְינִין זִיו יְקָרָא דִּילֵיהּ, הֲדָא הוּא דִּכְתִּיב, (שמות כ) וְכָל הָעָם רוֹאִים אֶת הַקּוֹלֹת. רוֹאִים וַדַּאי.

וְהַהוּא קַלָּא הֲוָה אַתְרֵי בֵּיהּ בְּכָל חַד וְחַד מִיִּשְׂרָאֵל, וְאָמַר לוֹן, תְּקַבְּלֵנִי עֲלָךְ, בְּכַךְ וְכַךְ פִּקּוּדִין דִּבְאוֹרַיְיתָא, וְאָמְרוּ הִין. אַהְדָּר לֵיהּ עַל רֵישֵׁיהּ, וּמִתְגַּלְגְּלָא עָלֵיהּ, וַהֲוָה אַתְרֵי בֵּיהּ, וְאָמַר לֵיהּ, תְּקַבְּלֵנִי עָלָךְ בְּכַךְ עוֹנָשִׁין דִּבְאוֹרַיְיתָא, וַהֲוָה אָמַר הִין. לְבָתַר אַהְדָּר הַהוּא קַלָּא, וְנָשִׁיק לֵיהּ בְּפוּמֵיהּ, הֲדָא הוּא דִכְתִיב, (שיר השירים א׳:ב׳) יִשָּׁקֵנִי מִנְּשִׁיקוֹת פִּיהוּ.

וּכְדֵין כָּל מָה דַּהֲווֹ חֲמָאן יִשְׂרָאֵל בְּהַהוּא זִמְנָא, הֲווֹ חֲמָאן גּוֹ חַד נְהוֹרָא, דְּקַבִּיל כָּל אִינּוּן נְהוֹרִין אַחֲרָנִין, וַהֲווּ תָּאָבִין לְמֵחמֵי. אָמַר לוֹן קוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא, הַהוּא נְהוֹרָא דְּחָמִיתוּ בְּטוּרָא דְּסִינַי, דְּקַבִּיל כָּל אִינּוּן גְּוָונֵי נְהוֹרִין, וְתִיאוּבְתָּא דִּלְכוֹן עָלֵיהּ, תְּקַבְּלוּן לָהּ וְתִסְבוּן לָהּ לְגַּבַּיְיכוּ, וְאִינּוּן גַּוְונִין דְּאִיהִי מְקַבְּלָא, אִלֵּין אִינּוּן זָהָב וָכֶסֶף וּנְחֹשֶׁת וְגוֹ'.

דָּבָר אַחֵר יִשָּׁקֵנִי מִנְּשִׁיקוֹת פִּיהוּ, מַאי קָא חָמָא שְׁלֹמֹה מַלְכָּא, דְּאִיהוּ אָעִיל מִלֵּי דִּרְחִימוּ בֵּין עָלְמָא עִלָּאָה לְעָלְמָא תַּתָּאָה, וְשֵׁירוּתָא דְּתוּשְׁבַּחְתָּא דִּרְחִימוּ דְּאָעִיל בֵּינַיְיהוּ, יִשָּׁקֵנִי אִיהוּ. אֶלָּא הָא אוּקְמוּהָ (קכ''ד ע''ב) וְהָכִי אִיהוּ, דְּלֵית רְחִימוּ דִּדְבֵיקוּת דְּרוּחָא
(Ⅰ)
[146b]  
[...] que par un baiser; quand deux hommes se baisent sur la bouche, leurs esprits s'unissent au point de n'en former qu'un. Dans le livre de Rab Hammenouna l'Ancien, les paroles: « Qu'il me donne un baiser de sa bouche » sont appliquées aux quatre esprits célestes suspendus aux quatre lettres du Tétragramme Ce sont les esprits de l'amour; et c'est lorsque ces quatre esprits se donnent le baiser, que la miséricorde émanant du palais céleste appelé « Amour « se répand ici-bas. Mais quand ces quatre esprits ne se donnent pas le baiser, l'amour (ahabâ) émanant du palais céleste se transforme en haine (aiba) lorsqu'il arrive ici-bas. Lorsque les quatre esprits se sont donné le baiser, il se fondent en un seul; cet esprit descend sur la terre y apportant l'amour, et retourne ensuite dans le palais céleste où il séjourne. Arrivé là, il se disloque et forme de nouveau quatre esprits. Au moment où il remonte à son palais, il rencontre un chef supérieur préposé à la garde de mille neuf cent quatre-vingt-dix firmaments ainsi qu'à la garde des treize fleuves de parfums, lesquels fleuves constituent le mystère le plus suprême et sont appelés « grandes eaux ». Ce chef essaie d'arrêter l'esprit de l'amour et de l’empêcher de remonter; mais il ne peut y parvenir Tel est le sens des paroles de l'Écriture232: « Les grandes eaux ne peuvent éteindre le feu de l'amour. » Le chef dont on vient de parler a pour mission de tresser des couronnes à son Maître; il a le nom d' « Acathriël ». C'est également à ce baiser que fait allusion la parole de l’Ecriture233: « Et Jacob baisa Rachel. » Le monde d'en haut donna le baiser au monde d'ici-bas.
Remarquez que la Lumière céleste est cachée et que nul ne la voit; ce que nous en apercevons n'est qu'un mince filet. Cependant, malgré l'insignifiance de notre savoir, nous pouvons affirmer que le baiser céleste constitue le plus grand des mystères. Jacob [...]
- בְּרוּחָא, בַּר (רנ''ו ע''ב) נְשִׁיקָה. וּנְשִׁיקָה בְּפוּמָא, דְּאִיהִי מַבּוּעָא דְּרוּחָא, וּמַפְקָנוּ דִּילֵיהּ. וְכַד נַשְׁקִין דָּא לְדָא, מִתְדַּבְּקָן רוּחִין אִלֵּין בְּאִלֵּין, וַהֲווּ חַד, וּכְדֵין אִיהוּ רְחִימוּ חַד.

בְּסִפְרָא דְּרַב הַמְנוּנָא סָבָא קַדְמָאָה, הֲוָה אָמַר עַל הַאי קְרָא, נְשִׁיקָה דִּרְחִימוּ אִתְפָּשַׁט לְד' רוּחִין, וְד' רוּחִין מִתְדַּבְּקָן כַּחֲדָא, וְאִינּוּן גּוֹ רָזָא דִּמְהֵימְנוּתָא וְסַלְּקִין בְּד' אַתְוָון, וְאִינּוּן אַתְוָון דִּשְׁמָא קַדִּישָׁא תָּלֵי בְּהוּ, וְעִלָּאִין וְתַתָּאִין תַּלְיָין בְּהוּ. וְתוּשְׁבַּחְתָּא דְּשִׁיר הַשִּׁירִים תָּלֵי בְּהוּ. וּמַאן אִיהוּ. אַהֲבָ''ה. וְאִינּוּן רְתִיכָא עִלָּאָה. וְאִינּוּן חַבְרוּתָא וּדְבֵקוּתָא וּשְׁלִימוּ דְּכֹלָּא.

אִלֵּין אַתְוָון. ד' רוּחִין אִינּוּן. וְאִינּוּן רוּחִין דִּרְחִימוּ וְחֶדְוָה דְּכָל שַׁיְיפֵי גּוּפָא בְּלָא עֲצִיבוּ כְּלַל. ד' רוּחִין אִינּוּן בִּנְשִׁיקָה, כָּל חַד וְחַד כָּלִיל בְּחַבְרֵיהּ. וְכַד הַאי רוּחָא כָּלִיל בְּאַחֲרָא, וְהַהוּא אַחֲרָא כָּלִיל בְּהַאי. אִתְעָבִידוּ תְּרֵין רוּחִין כַּחֲדָא. וּכְדֵין מִתְחַבְּרָן בִּדְבִּיקוּ חַד, אִינּוּן אַרְבַּע בִּשְׁלִימוּ, וְנַבְעִין דָּא בְּדָא, וְאִתְכְּלִילוּ דָּא בְּדָא.

וְכַד מִתְפַּשְּׁטָן, (נ''א מתפרשן) אִתְעָבִיד מֵאִינּוּן אַרְבַּע רוּחִין חַד אִיבָּא, וְאִיהוּ רוּחָא חֲדָא דְּכָלִיל מְד' רוּחִין. וְדָא סָלִיק וּבָקַע רְקִיעִין, עַד (רכ''ג ע''ב) דְּסָלִיק וְיָתִיב לְגַבֵּי חַד הֵיכָלָא. דְּאִתְקְרֵי הֵיכָלָא דְּאַהֲבָה, וְאִיהוּ הֵיכָלָא דְּכָל רְחִימוּ תַּלְיָא בֵּיהּ. וְהַהִיא רוּחָא הָכִי אִקְרֵי אַהֲבָה, וְכַד הַאי רוּחָא סָלִיק אִתְּעַר לְהַהוּא הֵיכָלָא, לְאִתְחַבְּרָא לְעֵילָּא.

ד ' אַתְוָון אִינּוּן, לְגַבֵּי ד' רוּחִין. וְאִינּוּן אַהֲבָה. וְאִיבָּא דִּלְהוֹן אַהֲבָה. כַּד מִתְחַבְּרָן דָּא בְּדָא, מִיַּד אִתְּעַר דָּא בִּסְטַר דָּא וְדָא בִּסְטַר דָּא. א'. מִיָּד נָפִיק ה', וְאִתְחַבָּר בְּא', מִתְדָּבַק בִּדְבִיקוּ בִּרְחִימוּ. וְאִתְעֲבִידוּ (נ''א ואתערו) תְּרֵין אַתְוָון אַחֲרָנִין, ב' ה', וְאִתְכְּלִילוּ רוּחִין בְּרוּחִין בִּדְבִּיקוּ דִּרְחִימוּ, וּפַרְחִין אִלֵּין אַתְוָון מִנַּיְיהוּ, בְּהַהוּא רוּחָא דְּסָלִיק, וּמִתְעַטְּרָן בֵּיהּ כְּדְקָא יֵאוֹת.

כֵּיוָן דְּאָזִיל וְסָלִיק הַהוּא אַהֲבָה שְׁלֵימָא, כְּלִילָא בְּכָל אִינּוּן אַרְבַּע רוּחִין, פָּגַע בְּחַד מְמָנָא עִלָּאָה רַבְרְבָא, דִּי מְמָנָא עַל אֶלֶף וּתְשַׁע מֵאָה וְתִשְׁעִין רְקִיעִין, וְאִיהוּ מְמָנָא עַל נְגִידוּ דִּתְלֵיסָר נַהֲרֵי אֲפַרְסְמוֹנָא דַּכְיָא, דְּנַגְדָּא מֵרָזָא דְּטַלָא דִּלְעֵילָּא. וְהַהוּא נְגִידוּ אִתְקְרֵי מַיִם רַבִּים. כֵּיוָן דְּפָגַע לְגַבֵּי הַהוּא רַב מַשְׁרְיָין קָאִים לְגַבֵּיהּ, וְלָא יָכִיל לְאַעְכָּבָא לֵיהּ, וְאַעֳבַר בְּהוּ עַד דְּאָעִיל לְגַבֵּי הֵיכָל אַהֲבָ''ה. עַל דָּא אָמַר שְׁלֹמֹה, בְּסִיוּם שְׁבָחֵיהּ, (שיר השירים ח) מַיִם רַבִּים לא יוּכְלוּ לְכַבּוֹת אֶת הָאַהֲבָה. מַיִם רַבִּים: אִלֵּין מַיִם עִלָּאִין דְּנַגְדִּין גּוֹ (ס''א מגו) טַלָּא עִלָּאָה. וּנְהָרוֹת לָא יִשְׁטְפוּהָ: אִלֵּין אִינּוּן נַהֲרֵי אֲפַרְסְמוֹנָא דַּכְיָא, דְּאִינּוּן תְּלֵיסַר. הַהוּא מְמָנָא אִיהוּ מַלְאָכָא דְּשָׁלִיחַ מִן קֳדָם יְיָ', וְדָא אִיהוּ רַב מַשִּׁרְיָין דְּקָשִׁיר כִּתְרִין לְמָארֵיהּ, רָזָא אַכְתָרִיאֵ''ל, מְעַטֵּר עִטְרִין לְמָארֵיהּ, בִּשְׁמָא גְּלִיפָא מְחֻקָּקָא, יְהוָֹה יָהּ צְבָאוֹת. כֵּיוָן דְּאָעִיל לְגַבֵּי הֵיכָל (נ''א דאזיל וסליק ההוא) אַהֲבָה, אִתְעַר רְחִימוּ דְּנְשִׁיקִין עִלָּאִין, דִּכְתִּיב, (בראשית כט) וַיִּשַּׁק יַעֲקֹב לְרָחֵל, לְמֶהֱוֵי נְשִׁיקִין דִּרְחִימוּ עִלָּאָה כְּדְקָא יֵאוֹת, וְאִינּוּן נְשִׁיקִין שֵׁירוּתָא דְּאִתְעֲרוּ דְּכָל רְחִימוּ, וְאִתְדַּבְּקוּתָא וְקִשּׁוּרָא דִּלְעֵילָּא. וּבְּגִין כָּךְ שֵׁירוּתָא דְּתוּשְׁבַּחְתָּא דְּשִׁירָתָא דָּא אִיהוּ יִשָּׁקֵנִי.

מַאן יִשָּׁקֵנִי. הַהוּא דְּסָתִים גּוֹ סְתִימוּ עִלָּאָה. וְאִי תֵּימָא, סְתִימָא דְּכָל סְתִימִין בֵּיהּ תַּלְיָין נְשִׁיקִין וְנָשִׁיק לְתַתָּא. תָּא חֲזֵי, סְתִימָא דְּכָל סְתִימִין, לֵית מַאן דְּיָדַע לֵיהּ, וְאִיהוּ גַּלֵּי מִנֵּיהּ נְהִירוּ חַד דָּקִיק סָתִים, דְּלָא אִתְגְּלֵי בַּר בְּחַד שְׁבִיל דָּקִיק דְּאִתְפָּשַּׁט מִגַּוֵיהּ, וְאִיהוּ נְהִירוּ דְּנָהִיר לְכֹלָּא. וְדָא אִתְּעֲרוּ דְּכָל רָזִין עִלָּאִין. וְאִיהוּ סָתִים. לְזִמְנִין סָתִים, לְזִמְנִין אִתְגַּלְיָא. וְאַף עַל גַּב דְּלָא אִתְגַּלְיָא כְּלַל. וְאִתְּעֲרוּ דִּסְלִיקוּ דְּנְשִׁיקִין בֵּיהּ תַּלְיָין. וּמִגּוֹ דְּאִיהוּ סָתִים, שֵׁירוּתָא דְּתוּשְׁבַּחְתָּא בְּאֹרַח סָתִים אִיהוּ.

וְאִי בֵּיהּ תַּלְיָין מַה בָּעֵי יַעֲקֹב הָכָא, דְּהָא בֵּיהּ תַּלְיָין נְשִׁיקִין. אֶלָּא וַדַּאי הָכִי הוּא. יִשָּׁקֵנִי, הַהוּא דְּסָתִים לְעֵילָּא. וּבְמָּה.
(Ⅰ)
[147a]  
[...] voulait provoquer le baiser entre le monde d'en haut et celui d'en bas; il voulait l'attachement du monde d'ici-bas au Roi, à son Fils. Voilà pourquoi Salomon a dit: « Qu'il me donne un baiser de sa bouche. » Et il ajouta: « ... Car tes mamelles sont meilleures que le vin. » Il voulait que la lune reflétât le soleil et que la lumière ici-bas reflétât celle d’en haut. En parlant de « vin »', il désigne la chose qui réjouit toutes les créatures. Et quelle est cette chose? C'est le Dieu vivant. Voilà le « Vin » qui procure vie et joie à tous les êtres. Les collègues s'approchèrent de lui et lui donnèrent un baiser à la tête. Rabbi Siméon se mit à pleurer en disant: Je sais maintenant de manière positive que l'Esprit Saint s'est posé sur vous. Heureuse cette génération, car il n'y en aura plus de semblable jusqu'à l'avènement du Roi Messie, où la Loi reprendra son éclat primitif! Heur eux le sort des justes et dans ce monde et dans le monde futur ! « Voici234 les choses que vous devez recevoir comme offrande. » Rabbi Éléazar dit: Ce verset a été déjà expliqué Cependant il offre des difficultés Tantôt l'Ecriture dit: « Ordonne aux enfants d’Israël d'apporter des offrandes », tantôt elle dit: « Vous les recevrez, etc. », et tantôt elle dit: « Voici les choses que vous devez recevoir.» Mais l'Ecriture parle des anges supérieurs qui constituent les offrandes du Roi suprême Quand Israël est digne, ces anges apportent les offrandes ici-bas; alors le monde d'ici-bas ressemble à celui d’en haut. L’or désigne l'ange Gabriel; il y a sept espèc nt chacune constitue le noyau de celle qui lui est ex es d'or ici-bas. L'argent désigne l’ange Michel ici-bas. L'airain désigne le même mystère que l'or et le feu; c'est du feu que sort l'airain et c'est de cette force que les serpents brûlants se tressent des couronnes. C'est pourquoi l'airain est rouge comme le feu; il sert de corps à l'ange « Oriël ». L'hyacinthe désigne l'ange de la rigueur appelé « Bouël, Bouël », ainsi qu'il est écrit235: « Et le Seigneur s'irrite chaque jour. » Et quand les hommes font pénitence, ce même ange reprend le nom de ` »Raphaël »; car il apporte des remèdes contre les maux causés par la [...]
- בְּהַהוּא רְתִיכָא (נ''א בוצינא) עִלָּאָה, דְּכָל גַּוְונִין תַּלְיָין וּמִתְחַבְּרָן בֵּיהּ. וְהַאי אִיהוּ יַעֲקֹב. כְּמָה דְּאַמְרִינָן, דְּבֵיקוּתָא לְאִתְדַּבְּקָא בְּמַלְכָּא בִּבְרָא דִּילֵיהּ הוּא. וְעַל דָּא כְּתִיב (שיר השירים א) מִנְּשִׁיקוֹת פִּיהוּ.

כִּי טוֹבִים דּוֹדֶיךָ, אַהְדָּר לְגַבֵּי שִׁמְשָׁא, דְּאַנְהִיר לָהּ לְסִיהֲרָא, מִגּוֹ נְהִירוּ דְּאִינּוּן בּוּצִינִין עִלָּאִין, וְאִיהוּ נָטִיל נְהוֹרָא דְּכֻלְּהוּ, וְאַנְהִיר לְסִיהֲרָא. וְאִינּוּן בּוּצִינִין (נ''א נשיקין) עִלָּאִין, וְאִיהוּ נָטִיל נְהוֹרָא דְּכֻלְּהוּ, וְאַנְהִיר לְסִיהֲרָא וְאִינּוּן בּוּצִינִין דְּמִזְדַּוְּוגִין בֵּיהּ, מֵאָן אֲתָר נַהֲרִין. הָדָר וְאָמַר מִיָּיִן, מֵהַהוּא יַיִן דְּמִנְטְרָא, מֵהַהוּא יַיִן דְּאִיהוּ חֶדְוָה דְּכָל חֶדְוָון. וּמַאן אִיהוּ הַהוּא יַיִן, דְּיָהִיב חַיִּין וְחֶדְוָה לְכֹלָּא. דָּא אֱלהִים חַיִּים, יַיִן, דְּיָהִיב חַיִּין וְחֶדְוָה לְכֹלָּא.

תּוּ מִיָּיִן, מֵהַהוּא שְׁמָא דְּאִקְרֵי ידִוִֹ''ד, דָּא אִיהוּ יַיִן דְּחֶדְוָה דִּרְחִימוּ דְּרַחֲמֵי, וּמִן דָּא, כֻּלְּהוּ נְהִירִין וְחַדָּאן. אָתוּ חַבְרַיָּיא וְנָשִׁיקוּ לֵיהּ בְּרֵישֵׁיהּ. (כד מטו לגבי דרבי שמעון סדרו מילין קמיה)

בָּכָה רַבִּי שִׁמְעוֹן, וְאָמַר, יָדַעְנָא וַדַּאי דְּרוּחָא קַדִּישָׁא עִלָּאָה קָא מְכַשְׁכְּשָׁא (ד''א מנצצא) בְּכוּ, זַכָּאָה דָּרָא דָּא, דְּהָא לָא יְהֵא כְּדָרָא דָּא, עַד זִמְנָא דְּיֵיתֵי מַלְכָּא מְשִׁיחָא. דְּהָא אוֹרַיְיתָא אִתְהַדְּרַת לְעַתִּיקוּתָהָא. זַכָּאִין אִינּוּן צַדִּיקַיָּא בְּעָלְמָא דֵּין וּבְעָלְמָא דְּאָתֵי. (שמות כ״ה:ג׳) וְזֹאת הַתְּרוּמָה אֲשֶׁר תִּקְחוּ מֵאִתָּם. רַבִּי אֶלְעָזָר אָמַר, הַאי קְרָא אוּקְמוּהָ, וְרָזִין דִּילֵיהּ הָא אִתְּמַר. אֲבָל (פשטא) רָזָא דִּקְרָא הָכִי אוֹלִיפְנָא, וְקַשְׁיָין קְרָאֵי, דְּאִי אִינּוּן בְּרָזָא דִּלְתַתָּא קַשְׁיָין אֲהַדְדֵי. וְאִי בְּרָזָא דִּלְעֵילָּא לָא אִינּוּן בִּנְהִירוּ. (אלא הכי הוא) דַּבֵּר אֶל בְּנֵי יִשְׂרָאֵל וְיִקְחוּ לִי תְּרוּמָה שַׁפִּיר. תִּקְחוּ אֶת תְּרוּמָתִי קַשְׁיָא. וְזֹאת הַתְּרוּמָה אֲשֶׁר תִּקְחוּ מֵאִתָּם קַשְׁיָא וְדָּא (ס''א ודאי) כֹּלָּא, עֵילָּא וְתַתָּא כַּחֲדָא.

אֶלָּא הָכִי אִיהוּ, וְיִקְחוּ לִי תְּרוּמָה. מַאן. בְּנֵי יִשְׂרָאֵל. מֵאֵת כָּל אִישׁ: אִלֵּין מַלְאָכִין עִלָּאִין לְעֵילָּא, בְּגִין דְּעַלֵיהוֹן אִיהִי תְּרוּמָה, אַרָמוּתָא דְּאִינּוּן אָרִימוּ לָהּ תָּדִיר לְגַבֵּי מַלְכָּא עִלָּאָה דְּהָא אִינּוּן סַלְּקִין לָהּ תָּדִיר, לְגַבֵּי מַלְכָּא עִלָּאָה. וְכַד יִשְׂרָאֵל זַכָּאִין, אִינּוּן נַטְלִין לָהּ מִנַּיְיהוּ, וְנַחְתִּין לָהּ לְתַתָּא, הֲדָא הוּא דִכְתִיב, מֵאֵת כָּל אִישׁ אֲשֶׁר יִדְּבֶנּוּ לִבּוֹ. וּמַאן אִינּוּן. אִינּוּן אַרְבַּע דְּאָרִימוּ לָהּ לְעֵילָּא. דְּהַהוּא לֵב אִתְרְעֵי בְּהוּ. וְהַהִיא תְּרוּמָה. אִיהִי זַקְפָא עָלַיְיהוּ.

וְאַף עַל גַּב דְּאִיהִי קַיָּימָא עָלַיְיהוּ, וּמַנְחָא עַל גַּבַּיְיהוּ. תִּקְחוּ: תִּסְבוּן לָהּ מִנַּיְיהוּ לְנַחְתָּהָא לְתַתָּא. וּבְמַה. בְּזִמְנָא דָּא, בְּאִינּוּן עוֹבָדִין דְּכַשְׁרָאן, בִּצְלוֹתִין וּבְבָעוּתִין, לְמֶעְבַּד פִּקּוּדֵי אוֹרַיְיתָא. בְּהַהוּא זִמְנָא, בְּאִינּוּן גַּוְונִין דְּאִתְחַזְיָין לְתַתָּא כְּגַוְונָא דִּלְעֵילָּא, בְּאִינּוּן פּוּלְחָנִין (אחרנין.) וְאִינּוּן גַּוְונִין אַמְשְׁכָאן לְתַתָּא הַהוּא אַרָמוּתָא, וְנַצְחָן גַּוְונִין דִּלְתַתָּא, לְאִינוּן גַּוְונִין דִּלְעֵילָּא, וּמַשְׁכִין לוֹן גַּוְונִין אִלֵּין, לִגְוָונִין עִלָּאִין, וְעַיְילִין אִלֵּין בְּאִלֵּין, וְאִתְעָבִידוּ אִלֵּין גּוּפָא לְאִלֵּין, וְעַל דָּא תִּקְחוּ מֵאִתָּם כְּתִיב.

זָהָב דְּאִתְכְּלִיל בְּגַּבְרִיאֵל, זָהָב לְעֵילָּא, גַּבְרִי''אֵל נָטִיל לֵיהּ לְתַתָּא. וְשִׁבְעָה זִינֵי זָהָב אִתְפָּרְשָׁאן לְתַתָּא מִן דָּא. וָכֶסֶף לְעֵילָּא, וְאִתְכְּלִיל בְּמִיכָאֵל לְתַתָּא, וְשַׁרְיָא דָּא עַל דָּא. וּנְחֹשֶׁת לְעֵילָּא, וְנָפְקָא מִן זָהָב, בְּגִין דְּזָהָב וְאֶשָּׁא בְּרָזָא חֲדָא קַיְימִין וְאַזְלִין, אֶשָּׁא אַפִּיק נְחֹשֶׁת. וּמֵחֵילָא וְתֻּקְפָּא דָּא, אִתְבַּדְרָן (נ''א אתערון) נְחָשִׁים שְׂרָפִים דְּנַפְקֵי מֵאֶשָּׁא. וְעַל דָּא, נְחֹשֶׁת אִיהוּ סוּמָקָא כְּאֶשָּׁא וְאִתְכְּלִיל בְּאוּרִי''אֵל (נ''א נוריא''ל) וְאִתְעָבִיד דָּא גּוּפָא לְגַבֵּי דָּא.

וּתְכֵלֶת שַׁרְיָא בְּדָא וּבְדָא, בַּנְּחֹשֶׁת וּבַזָּהָב, וּבְגִין דְּאִתְתָּקַּף בִּתְרֵין סִטְרִין. תְּכֵלֶת אִיהוּ תַּקִּיפָא, וְלֵית מַאן דְּשַׁלְטָא (קנ''ב ע''א) עָלֵיהּ לְחַיִין, דְּאִיהוּ כֻּרְסְיָּיא דְּדִינָא לְשַׁרְיָא בֵּיהּ דִּינָא תַּקִּיפָא, וְדָא אִיהוּ ב''ו א''ל ב''ו א''ל דִּכְתִּיב, (תהילים ז׳:י״ב) וְאֵל זוֹעֵם בְּכָל יוֹם. וְכַד אִתְהַדְרָן בְּנִי נָשָׁא בְּתִיוּבְתָּא שְׁלֵימָתָא, (ר''ס ע''ב, ר''י ע''א) אִתְהַדָּר שְׁמֵיהּ רְפָאֵ''ל, דְּהָא אַסְוָותָא אִזְדָּמַן לְהוּ מֵהַהוּא דִּינָא
(Ⅰ)
[147b]  
[...] grande rigueur. La pourpre désigne l'or et l’argent unis, image de Michel et Gabriel unis, ainsi qu'il est écrit236: « ... Qui fait la paix en haut. » L'écarlate désigne « Oriël » de nouveau. « Du fin lin » désigne de nouveau Raphaël. Les sept objets énumérés dans l’Ecriture constituent les sept colonnes d'en haut en même temps que les sept colonnes d'en bas; ce sont sept pelures superposées de l’intérieure, et l'enveloppe. « Des237 poils de chèvre, et des peaux de moutons teintes en rouge. » Ces paroles désignent les anges dont les yeux brillent comme des charbons brûlants. Il y en a qui sont placés dans la région de la pelure et d'autres qui sont placés dans la région sacrée. C'est à ce mystère que fait allusion le nom de « Tahasch » qu'Abraham donna au fils qu'il eut d'une femme étrangère238. Abraham donna naissance à la sainteté comme aussi à la souillure dans le monde. C’est la mère d'Ismaël qui donna le jour à « Tahasch ». La lumière pure, Dieu l'a réservée aux justes.
C'est grâce à Abraham et à Sara que beaucoup d'âmes ont passé du côté saint; sans eux, il n'y aurait jamais eu de convertis dans le monde. « En bois de Schitim239. » Les mots « Bois de Schitim » font allusion aux Seraphim qui se tiennent debout, ainsi qu'il est écrit: « Les Seraphim se tiennent au-dessus de lui. » « Au-dessus de lui » veut dire qu'ils sont au-dessus de la « pelure ». L'Ecriture continue: « ... Et de l'huile pour éclairer. » C'est l'huile qui vient d'en haut. Il y a deux sortes d'huile: l'huile céleste appelée « huile éclairant », et l'huile d'en bas appelée « huile pour éclairer ». La première éclaire toujours sans interruption; et toutes les bénédictions en émanent, tandis que la deuxième n'éclaire que par intervalles. C'est à quoi fait allusion le verset240: « Et E1ohim fit les deux grandes lumières », celle d'en haut et celle d'en bas, celle du Principe mâle et celle du Principe femelle. L'Écriture les qualifie toutes deux de l'épithète de « grands », au masculin pluriel, parce que tout dépend de cette lumière du monde suprême appelé « Grand » et qui est du Principe mâle Mais lorsqu'on parlera de chaque lumière à part, alors la lumière d'ici-bas sera ,appelée « petite ». Tant qu'elle est attachée à celle d'en haut, bien qu'elle ne vienne qu'à sa suite, elle s’appelle « grande »; mais séparée de celle-ci, même mise à la tête, elle est « petite ».
C'est pourquoi les anciens disaient qu'il vaut mieux être le dernier parmi les lions qu'à la tête des renards241. L'Écriture ajoute: « ... Des pierres de Schoham, etc. » Treize sortes de minéraux sont mentionnés dans ce verset. Pour l'or, nous avons déjà vu qu'il y en a sept sortes. Bien que l'argent symbolise la clémence et l'or la rigueur, ici l'or est supérieur; car il s'agit de l'or céleste qui est du septième degré, qui éclaire tout. Lorsqu’il brille, il fait régner la joie en haut et en bas; mais; lorsqu'il change de couleur, la Rigueur règne. La tête est en or; mais le bras droit est en argent, comme il est dit242: « Ta tête est en or et ton bras en argent. » Le cuivre désigne le bras gauche, l'hyacinthe la cuisse gauche; l' « écarlate » désigne la cuisse droite; « Scheth » désigne le fleuve qui sort de l'Eden et qui est formé de six directions (scheth) A ces six noms énumérés dans le verset correspondent les six d'en bas. Ensemble avec l'année sabbatique, la septième, on obtient les treize parties du corps dont la tête est en or, l'or suprême, mystérieux, appelé « Zahob sagour » qu'aucun œil ne contemple. [...]
- קַשְׁיָא.

וְאַרְגָּמָן: דָּא זָהָב וָכֶסֶף, דְּאִתְהַדְרָן לְאַכְלְלָא כַּחֲדָא, מִיכָאֵל וְגַבְרִיאֵל אִתְכְּלִילוּ דָּא עִם דָּא, מְשֻׁלְּבָאן דָּא בְּדָא. וְעַל דָּא כְּתִיב, (איוב כ״ה:ב׳) עוֹשֶׂה שָׁלוֹם בִּמְרוֹמָיו. וּבְגִין דְּאִינּוּן מְשֻׁלְּבָאן דָּא בְּדָא, אִתְעָבִידוּ גּוּפָא חַד.

וְתוֹלַעַת שָׁנִי לְעֵילָּא, וְאִתְכְּלִיל בְּאוּרִיאֵ''ל כְּמִלְּקַדְּמִין, לְמֶהוֵי אֲחִידוּ גּוֹ תְּכֵלֶת, וּבְגוֹ אַרְגָּמָן. וְשֵׁשׁ אִיהוּ לְעֵילָּא, וְאִתְכְּלִיל כְּמִלְּקַדְּמִין בְּרָזָא דִּרְפָאֵל, לְאִתְאַחֲדָא בַּכֶּסֶף וּבַזָּהָב.

עַד הָכָא, רָזָא דְּז' עַמּוּדִין לְעֵילָּא, גּוֹ ז' עַמּוּדִים דִּלְתַתָּא. קְלִיפָּה גּוֹ קְלִיפָּה, לִנְטוּרָא. וְעִזִּים: הָא אוֹקִימְנָא דְּהָא אִלֵּין ז', מוֹחָא לְמוֹחָא, וְדָא אִיהוּ קְלִיפָּה לְמוֹחָא. (שמות כ״ה:ה׳) וְעוֹרוֹת אֵלִים מְאָדָּמִים, אִלֵּין אִינּוּן מָארֵי תְּרִיסִין, עַיְינִין מְלַהֲטִין בְּטִיסִין דְּנוּרָא, כְּמָה דְאַתְּ אָמֵר, (דניאל י׳:ו׳) וְעֵינָיו כְּלַפִּידֵי אֵשׁ. וְאִקְרוּן רְקִיעִין לְבַר בְּגוֹ קְלִיפָה. (שמות כ״ה:ה׳) וְעוֹרוֹת תְּחָשִׁים, אִלֵּין אִינּוּן לְגוֹ בְּסִטְרָא קַדִּישָׁא, וְאִתְאַחֲדָן בִּקְדוּשָׁה, וְלָא אִתְאַחֲדָן. כְּמָה (קל''ט ע''א) דְּאַמָרָן דְאַבְרָהָם הָא אוֹלִיד בְּאִינְתוּ אַחֲרָא תַּחַשׁ כְּמָה דְאַתְּ אָמֵר (קל''ט א') וְאֶת תַּחַשׁ וְאִלֵּין אִינּוּן בְּאִימָא דְיִשְׁמָעֵאל אֲחוּהוֹן דְיִשְׁמָעֵאל דְּכְּמָה דְּאִית דַּרְגָּא בְּעֵשָׂו הֲכִי נָמֵי אִית דַּרְגָּא בְּיִשְׁמָעֶאל. אִימָא דְיִשְׁמָעֵאל אוֹלִידת לְתָּחַשׁ וּמִסִּטְרָא דְאַבְרָהָם קַאֲתָּת דְהָא נְהוֹרָא קַדְמָאָה (ויקרא רצ''ב ב') מצפ''ץ בְּשַׁעֲתָא דְּנָפַק נְהוֹרִין לְכָל סִטְרִין. כֵּיוָן דְּאִתְבְּסָם הַהוּא נְהוֹרָא קַדְמָאָה גָּנִיז לֵיהּ קוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא וּלְמָאן גָּנִיז לֵיהּ (שם צ''א ב') לְצַדִּיקַיָּיא. וּמָאן אִינּוּן. צַדִּיק וְצֶדֶק בְּגִין לְמֶעְבָּד בְּהַהוּא נְהוֹרָא קַדְמָאָה אִיבִּין לְעָלְמָא. וְאִינּוּן אִיבִּין דִּזְמִינִין לְמֵיתֵי לְעָלְמָא. דְהָא אַבְרָהָם וְשָׂרָה עָבְדוּ (ס''א ואברהם ושרה מההוא נהורא עבדו) אִיבִּין וְנַפְשִׁין דִּכְתִיב (בראשית י״ב:ה׳) וְאֶת הַנֶּפֶשׁ אֲשֶׁר עֲשׂוּ בְּחָרָן. וּכְּמָה דְּעָבְדוּ נַפְשָׁן בְּסִטְרָא דִקְדוּשָׁה הֲכִי (שלח קס''ח א') נָמֵי עֲבָד נֶפֶשׁ בְּסִטְרָא אַחֲרָא דְּאִלְמָלֵא הַהוּא אִתְעָרוּ דְּאִתְעָר אַבְרָהָם בְּסִטְרָא אַחֲרָא לָא אִשְׁתְּכָחוּ גִיוּרִין בְּעָלְמָא כְּלָל. (שמות כ״ה:ה׳) וַעֲצֵי שִׁטִּים, הָא אוֹקִימְנָא דְּאִינּוּן שְׂרָפִים עוֹמְדִים, כְּמָה דְאַתְּ אָמֵר (ישעיהו ו׳:ב׳) שְׂרָפִים עוֹמְדִים מִמַּעַל לוֹ. מַאי מִמַּעַל לוֹ. מִמַּעַל לְהַהִיא קְלִיפָה. וְאִי תֵּימָא, הַאי קְרָא בְּקוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא אִתְּמַר, וְהָא אִתְּמַר (ישעיהו ו׳:א׳) וָאֶרְאֶה אֶת יְיָ', אֶת דַּיְיקָא, כְּגַוְונָא דָּא דִּכְתִּיב בְּהַאי קְרָא, דִּכְתִּיב, (ישעיה ו) וְשׁוּלָיו מְלֵאִים אֶת הַהֵיכָל, אֶת דַּיְיקָא לְאַסְּגָאָה הַהִיא קְלִיפָּה. כֵּיוָן דְּאָמַר רָזָא דְּהַהִיא קְלִיפָּה, כְּתִיב שְׂרָפִים עוֹמְדִים מִמַּעַל לוֹ, מִמַּעַל לְהַהִיא קְלִיפָּה. (שמות כ״ה:ו׳) שֶׁמֶן לַמָּאוֹר, דָּא מְשַׁח רְבוּת עִלָּאָה, דְּאַתְיָא מִלְּעֵילָּא. תְּרֵין שֶׁמֶן אִינּוּן. וְאִינּוּן תְּרֵי, (ד''א חד) לְעֵילָּא, דְּאִקְרֵי שֶׁמֶן הַמָּאוֹר. וְחַד לְתַתָּא דְּאִקְרֵי שֶׁמֶן לַמָּאוֹר. שֶׁמֶן הַמָּאוֹר אִיהוּ עִלָּאָה, דְּקַיְּימָא בְּוַדַּאי, וְלָא פָּסִיק לְעָלְמִין, וְתָדִיר מַלְיָא רְבוּת קֻדְשָׁא, וְכָל בִּרְכָּאן, וְכָל נְהוֹרִין, וְכָל בּוּצִינִין, כֹּלָּא אִתְבָּרְכָאן וְאִתְנַהֲרָן מִתַּמָּן. שֶׁמֶן לַמָּאוֹר, לְזִמְנִין אִתְמַלְיָא וּלְזִמְנִין לָא.

תּוּ, הָא תָּנֵינָן, כְּתִיב (בראשית א׳:ט״ז) וַיַּעַשׂ אֱלֹהִים אֶת שְׁנִי הַמְּאֹרֹת הַגְּדוֹלִים וְגוֹ', וְאַף עַל גַּב דְּהָא אוּקְמוּהָ חַבְרַיָּיא, וְהָכִי אִיהוּ. אֲבָל שְׁנֵי הַמְּאֹרֹת הַגְּדוֹלִים אִלֵּין: שֶׁמֶן הַמָּאוֹר, וְשֶׁמֶן לַמָּאוֹר. עָלְמָא עִלָּאָה, וְעָלְמָא תַּתָּאָה. חַד דְּכַר, וְחַד נוּקְבָּא. וְכָל זִמְנָא דִּדְכוּרָא וְנוּקְבָּא אַתְיָין כַּחֲדָא, (בראשית מ''ט ע''א) תַּרְוַויְיהוּ קַרְיָין בְּלִישְׁנָא דִּדְכוּרָא. וּבְגִין דְּעָלְמָא עִלָּאָה אִקְרֵי גָּדוֹל, בְּגִינֵיהּ עָלְמָא תַּתָּאָה דְּאִתְחַבָּר בַּהֲדֵיהּ בִּכְלָלָא, אִקְרֵי גָּדוֹל.

כֵּיוָן דְּאִתְפְּרַשׁ דָּא מִן דָּא, אִדְכָּרוּ בִּפְרַט, כָּל חַד וְחַד כַּדְקָא חֲזִי לֵיהּ. דָּא אִקְרֵי גָּדוֹל, וְדָא אִקְרֵי קָטָן. וּבְּגִין כָּךְ אָמְרוּ קַדְמָאֵי, דְּלִיהֱוֵי בַּר נָשׁ זַנְבָא לְאַרְיָוָותָא, וְלָא רֵישָׁא לְשׁוּעָלַיָא. דְּכַד אִיהוּ קַיְימָא גּוֹ אַרְיְוָותָא, אִקְרֵי כֹּלָּא בִּכְלָלָא דְּאַרְיָוָותָא. זַנְבָא דְּאַרְיָא אַרְיָא אִיהוּ, בְּלָא פִּרוּדָא. וְאִי בְּגוֹ שׁוּעָלִים, אֲפִילּוּ אִיהוּ
(Ⅰ)
[148a]  
[...] 243 ... Ce n'était que temporairement, ainsi qu'il est écrit244: « Et l'esprit de Dieu enveloppa Zacharie. » Mais, objectera-t-on, il y avait pourtant Jérémie dont l'Écriture245 dit également: Je t’ai connu avant que je t'eusse formé dans les entrailles de ta mère; je t’ai sanctifié avant que tu fusses sorti de son sein, et je t’ai établi prophète parmi les nations ! ~ Le fait est que nul n'est arrivé à la hauteur d'Aaron qui était prophète et pontife à la fois. Aaron possédait la prophétie à un plus haut degré que tous les autres pontifes et il était en même temps le plus grand de tous les pontifes. Moïse possédait également un haut degré de prophétie, ainsi que Samuël; cependant ce dernier ne possédait pas ce don au même degré que le premier. Samuël n'était pas un si grand pontife qu'Aaron. Il y a eu trois prophètes qui exercèrent en même temps le ministère de pontife: Moïse, Aaron et Samuël Que l'on ne croît pas que c'était Jérémie qui exerçait le ministère de pontife, et non pas Samuël. [...]
- רֵישָׁא. רֵישָׁא דְּשׁוּעָל שׁוּעָל אִיהוּ, בְּלָא פִּרוּדָא, וְשׁוּעָל אִקְרֵי.

וְרָזָא דָּא הַאי קְרָא, דְּהָא בְּקַדְמִיתָא כַּד יַתְבִין כַּחֲדָא, שְׁנֵי הַמְּאוֹרוֹת הַגְּדוֹלִים אִתְקְרוּן, אַף עַל גַּב דְּדָא זַּנְבָא לְגַבֵּי דְּעִלָּאָה. כֵּיוָן דְּדָא אִתְפְּרַשׁ מֵעִלָּאָה, כִּבְיָכוֹל לְמֶהוֵי רֵישָׁא לְשׁוּעָלִים, כְּדֵין אִקְרֵי קָטָן. וְעַל רָזָא דָּא שֶׁמֶן הַמָּאוֹר, דְּלָא פָּסִיק לְעָלְמִין, וְקַיְּימָא בִּסְלִיקוּ עִלָּאָה לְמִשְׁלַט בִּימָמָא. שֶׁמֶן לַמָּאוֹר פָּסִיק, וְאִקְרֵי קָטָן, וְשָׁלְטָא בְּלֵילְיָא.

וְחָמֵשׁ בּוּסְמִין אִינּוּן לְגוֹ שֶׁמֶן וּקְטֹרֶת, וְאַף עַל גַּב דְּאִיהִי חַד אִינּוּן תְּרִין וְכֹלָּא חַד. (שמות כ״ה:ז׳) אַבְנֵי שֹׂהַם וְגוֹ'. כָּל הָנֵי תְּלֵיסַר אִינּוּן וְאִינּוּן תִּקּוּנָא דְּמַשְׁכְּנָא.

וְאָהֲדַרְנָא לְמִלֵּי קַדְמָאֵי, זָהָב הָא אִתְּמַר דְּשִׁבְעָה זִינִי זָהָב אִינּוּן. וְאִי תֵּימָא דְּזָהָב אִיהוּ דִּינָא, וְכֶסֶף אִיהוּ רַחֲמֵי, וְאִסְתַּלָּק זָהָב לְעֵילָּא מִנֵּיהּ. לָאו הָכִי, דְּוַדַּאי זָהָב סָלִיק יַתִּיר אִיהוּ עַל כֹּלָּא, אֲבָל זָהָב בְּאֹרַח סְתָם אִיהוּ, וְדָא זָהָב עִלָּאָה, דְּאִיהוּ שְׁבִיעָאָה מִכָּל אִינּוּן זִינִי זָהָב, וְדָא אִיהוּ זָהָב דְּנָהִיר וְנָצִיץ לְעַיְינִין, וְדָא אִיהוּ דְּכַד נָפִיק לְעָלְמָא, (ד''א ל''ג נפיק) מַאן דְּאִדְבַּק לֵיהּ, טָמִיר לֵיהּ בְּגַוֵּיהּ, וּמִתַּמָּן נַפְקֵי וְאִתְמַשְּׁכָן כָּל זִינִי זָהָב. אֵימָתַי אִקְרֵי זָהָב, מַאן דְּאִקְרֵי זָהָב. כַּד אִיהוּ בִּנְהִירוּ, וְאִסְתַּלָּק בִּיקָר דְּחִילוּ, וְאִיהוּ בְּחֶדְוָה עִלָּאָה, לְמֶחדֵי לְתַתָּאֵי. וְכַד אִיהוּ בְּדִינָא, כַּד אִשְׁתַּנֵי מֵהַהוּא גּוָֹון, לְגָוֶון תִּכְלָא אוּכָם וְסוּמָק, כְּדֵין אִיהוּ בְּדִינָא תַּקִּיפָא. אֲבָל זָהָב, בְּחֶדְוָה אִיהוּ, וּבִסְלִיקוּ דִּדְחִילוּ דְּחֶדְוָה קַיְּימָא, וּבְאִתְעָרוּתָא דְּחֶדְוָה.

וָכֶסֶף לְתַתָּא, רָזָא דְּרוֹעָא יְמִינָא, דְּהָא רֵישָׁא עִלָּאָה זָהָב אִיהוּ, דִּכְתִּיב, (דניאל ב׳:ל״ח) אַנְתְּ הוּא רֵישָׁא דְּדַהֲבָא. (דניאל ב׳:ל״ב) חַדוֹהִי וּדְרָעוֹהִי דִּי כְסַף לְתַתָּא. (נ''א ואימתי אישתלים כסף כד אתכליל וכו') וְכַד אִשְׁתְּלִים כֶּסֶף, כְּדֵין אִתְכְּלִיל בַּזָּהָב, וְרָזָא דָּא (משלי כ״ה:י״א) תַּפּוּחֵי זָהָב בְּמַּשְׂכִיּוֹת כָּסֶף. אִשְׁתְּכַח דְּכֶסֶף אִתְהַדָּר לְזָהָב, וּכְדֵין אִשְׁתְּלִים אַתְרֵיהּ. (נ''א אלים אריה) וְעַל דָּא ז' זִינֵי זָהָב אִינּוּן.

וּנְחֹשֶׁת נָפְקָא מִזָּהָב, וְאִשְׁתָּנֵי לְגִרְעוֹנָא, דְּרוֹעָא שְׂמָאלָא. וּתְכֵלֶת יַרְכָא שְׂמָאלָא. וְתוֹלַעַת שָׁנִי, יַרְכָא יְמִינָא, וְאִתְכְּלִיל בִּשְׂמָאלָא. וְשֵׁשׁ, דָּא נָהָר דְּנָגִיד וְנָפִיק, דְּאִיהוּ נָטִיל כָּל שִׁית סִטְרִין. כְּגַוְונָא דָּא לְתַתָּא, וְהָא אוּקְמוּהָ וְאִתְּמַר.

הָא הָכָא שֶׁבַע דְּיוֹבֵל, וְאִינּוּן ז' דִּשְׁמִיטָּה. וְאַף עַל גַּב דְּאִינּוּן שִׁית, אִינּוּן תְּלֵיסַר, בִּשְׁבִיעָאָה, דְּאִיהוּ רֵישָׁא עָלַיְיהוּ, הָא תְּלֵיסַר. רִישָׁא דְּקַיְּימָא עַל כָּל גּוּפָא לְתַתָּא, רֵישָׁא דְּקַיְּימָא עַל כָּל שַׁיְיפֵי גּוּפָא, אִיהוּ זָהָב. מַה בֵּין הַאי לְהַאי. זָהָב עִלָּאָה, אִיהוּ בְּרָזָא סְתִימָא, וּשְׁמָא דִּילֵיהּ אִיהוּ זָהָב סָגוּר. סָגוּר וְסָתוּם מִכֹּלָּא, וְעַל כֵּן אִקְרֵי סָגוּר, דְּאִיהוּ סָגוּר מֵעֵינָא דְּלָא שַׁלְטָא בֵּיהּ. זָהָב תַּתָּאָה אִיהוּ בְּאִתְגַּלְּיָא יַתִּיר. (ושמא דיליה איקרי זהב ירקרק וכו'.)

השלמה מההשמטות (סימן י)

וּשְׁמָא דִּילֵיהּ אִיקְרֵי זָהָב יְרַקְרַק, וְרָזָא דָא אוֹקְמוּהָ חַבְרַיָּיא. אֶסְתֵּר יְרַקְרֹקֶת הָיְתָה, גווַֹן אֶתְרוֹג. וְכֹלָּא חַד. זָהָב, דָא אִיהוּ רֵישָׁא בִּסְתִימוּ, אַף עַל גַּב דְּאִיהוּ בְּאִתְגַלְיָיא לְגַבֵּי זָהָב עִילָאָה עַד דְּיִתְמָשְׁכָא וְשַׁרְיָיא לְרֵישָׁא דְּגָּבְרִיאֵל כְּמָה דְּאוֹקִימְנָא. וּבְגִין כָּךְ כֹּלָא אִיהוּ בְּרָזָא עִילָאָה וְאִתְמָשְׁכָא הַהוּא רָזָא לְתַתָּא כוּלָא כְּגַוְונָא חַד.

וְעָשִׂיתָ כַּפֹּרֶת וְגוֹ' רַבִּי שִׁמְעוֹן אָמַר בְּכָל פַּרָשָׁתַּא דָא אַשְׁכַּחְנָא דְּאִתְּמְסַר עֲבִידְתָא בִּידָא דְּמֹשֶׁה, בָּר תְרֵין. בְּכֻלְּהוּ כְּתִיב, וְעָשִׂיתָ וְעָשִׂיתָ, וּבַאֲרוֹן וּבַאֵפוֹד כְּתִיב, וְעָשׁוֹּ וְעָשׁוֹּ, וְלָא כְּתִיב וְעָשִׂיתָ. מַאי טַעְמָא בַּאֲרוֹן לָא, בְּגִין דְּאֲרוֹן כָלִיל לֵיהּ לְּמֹשֶׁה בְּגַוֵּיהּ לְאִתְנַהֲרָא מִנֵּיהּ, וְאִצְטְרִיךְ אָחֳרָנִין לְתַקְנָא תִקּוּנָא וְשַׁפִּירוּ דִּילֵיהּ לְמֵיעָל לֵיהּ לְגַבֵּיהּ. בְּאֵפוֹד לָאו דִּילֵיהּ הוּא, וְלָא אִשְׁתַּמַּשׁ בֵּיהּ, וְלָא אִיצְטְרִיךְ לֵיהּ לְּמֹשֶׁה לְמֶעְבַּד פּוּלְחָנָא דְּאַחוֹי, דְּהָא מֹשֶׁה אִיהוּ מַלְכָּא וְאַהֲרֹן שׁוֹשְׁבִינֵיה דְּמַלְכָּא.

וְאִי תֵּימָא וְהָא כְּתִיב (שמות כ״ט:ה׳) וְהִלְבָּשְׁתָּ אֵת אַהֲרֹן וְאַפָדְתָּ לוֹ וְנָתַתָּ עַלָּיו וְשָׂמְתָ עַלָּיו הַא כּוּלֵי הַאי פּוּלְחָנָא דְּמֹשֶׁה וִיּקָרָא דְאֲהַרֹן אִיהוּ, לָאו הָכִי. אֶלָּא יְקָרָא דְּמֹשֶׁה אִיהוּ דְּהָא קוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא לָא בָּעָא פּוּלְחָנָא דְאֲהַרֹן, אֶלָּא עַל יְדָא דְּמֹשֶׁה. וְאַהֲרֹן לָא יָכִיל לְאִתְקַדְשָׁא, אֶלָּא עַל יְדָא דְּמֹשֶׁה. וּבְכֹלָּא אִיצְטְרִיךְ אַהֲרֹן לְּמֹשֶׁה, וְכָל הַאי יְקָרָא דְּמֹשֶׁה אִיהוּ. וְעָשִׂיתָ כַּפֹּרֶת.

תָּא חֲזֵי, כְּתִיב בְּפַּרָשָׁתַּא דָא, עוֹבָדָא דְּשָׁמַיִם וָאָרֶץ וְכָל אִינוּן חֵילִין דְּתַּמָּן, דְּהָא קוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא לָא פַקִּיד לְמֶעְבַּד מַשְׁכְּנָא אֶלָּא כְּעוֹבָדֵי שָּׁמַיִם וָאָרֶץ לְמֶהוֵי כְּגַוְונָא דְּדִיוּרָא דִּלְעֵילָּא וּלְאִתְחַבְּרָא דָא בְּדָא, כְּגַוְונָא דְּנִשְׁמָתָא וְגוּפָא לְמֶהֱוֵי כֹּלָּא חַד.

כְּתִיב בְּרֵאשִׁית בָּרָא וְגוֹ'. בְּרֵאשִׁית הַא אוֹקְמוּהָ, אֲבָל רָזָא דְּעוֹבָדָא דְּכַּפּוֹרְתָא הָכָא בִּרְמִיזוּ דִּלְעֵילָא שַׁלְשְׁלָא דְּמטטרו''ן גְּנִּיזָא דְּמַשְׁכְּנָא לְאַרָמָא אַרְמוּת קוּדְשָׁא לְעֵילָּא וְתַתָּא. בְּרֵאשִׁית, רֵאשִּׁיתָא עִילָאָה כַּפּוֹרָתָא גְּנִּיזָא טְמִירָא דְּאִשְׁתַכְּחָא מֵרָזָא דִנְקוּדָה דְּרֵישָׁא (טמירא) טְמִירוּ עִילָאָה, וְאִתְפְּרָס פְּרִיסוּ עִילָאָה לְאִתְנָהַרָא (לאתטהרא) גּוֹ טְהִירוּ טְמִירָא גּוֹ הַאי כַּפּוֹרְתָא (מיטטרו''ן) מְטַטְרוֹ''ן דְאִתְאַחֲדָא מִתַּתַא לְעֵילָּא מִגּוֹ דְּחִילוּ דְּאַזְלָא בְּקוּשְׁטָא גּוֹ אַרְעָא הֲוָה אִשְׁתְּכַח נְהִירוּ דְאָבִיד אָדָם קַדְמָאָה, וְאִתְטָמָר הַהוּא נְהִירוּ בְּגִנְתָּא דְעֵדֶן.

סַלְקָא לְעֵילָּא לָא אִתְיָישְׁבָא בְּדוּכְתֵּיהּ. דְּהָא לָא הֲוָה אִשְׁתְּלִים מִכָּל סִטְרִין שְׁלִימוּ דִּלְתַתָּא הֲוָה גָּרַע. דְּהָא אִתְאֲבִיד בְּחוֹבָה דְּאָדָם קַדְמָאָה, נָחַת לְתַתָּא, אִתְטָמָר גּוֹ אִילָנֵי גִּנְתָּא, אִתְפְּשָׁט תַּמָּן בְּכָל סִטְרֵי גִּנְתָּא, עַד דְּאִתְיְלִיד חֲנוֹךְ בֶּן יֶרֶד. כֵּיוָן דְּאִתְיְלִיד הֲוָה אִשְׁתְּכַח סָמוּךְ לְגִנְתָא, שָׁרִיאָת הַהוּא נְהִירוּ לְאִתְנַהֲרָא בְּגַוַויְיהוּ, אִתְרַבֵּי בֵּרְבוּ קוּדְשָׁא וְשַׁרְיָיא עָלֵיהּ נְהִירוּ דִמְנָצְצָא.

עֲאל לְגִנְתָא דְעֵדֶן, אַשְׁכָּח תַּמָּן אִילָנָא דְחַיֵי וְעַנְפּוֹי וְאִנְבוֹי דְּאִילָנָא, אָרַח בֵּיהּ וְאִתְיַּישָׁב גּוֹ רוּחָא דִּנְהִירוּ דְחַיֵי. אָתוּ שְׁלִיחָן מַלְאֲכֵי עִלָּאֵי אוֹלִיפוּ לֵיהּ חָכְמָתָא עִילָאָה, יַהָבוּ לֵיהּ סֵפֶר דְהָוָה טָמִיר גּוֹ אִילָנָא דְחַיֵי, וְאוֹלִיף מִנֵּיהּ, וְיָדַע אוֹרְחוֹי דְּקוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא וְאִשְׁתַּדֵּל אַבַּתְרֵיהּ. הֲדָא הוּא דִּכְתִיב, (בראשית ה׳:כ״ב) וַיִתְהַלֵךְ חֲנוֹךְ אֵת הָאֱלהִים. עַד דְּהַהוּא נְהִירוּ אִשְׁתְּלִים בְּגַוִּיהּ.

כֵּיוָן דְּהַהוּא נְהִירוּ אִשְׁתְּלִים לְתַתָּא, בָּעָא לְסַלְקָא לְדוּכְתֵיהּ וּבְגִין לְאַחֲזָאָה הַהוּא שְׁלִימוּ בְּרָזָא דַּחֲנוֹךְ. יוֹמָא חַד עֲאל גּוֹ גִּנְתָּא דְעֵדֶן, וְאַחְמוּ לֵיהּ טְמִירִין דְגִנְתָּא, וְאַנַּח הַהוּא סֵפֶר וְכָל דְּחָמָא לְבָר וְאִיהוּ צָנִיעַ בְּגוֹ חַבְרַיָּיא. לְבָתָר אִתְלָבִּישׁ הַהוּא נְהִירוּ גּוֹ הַהוּא לְבוּשָׁא לְאַחֲזָאָה לְעֵילָּא וּלְמֶהוֵי כִסּוּפָא בַּהֲדֵיהּ לְכָל אִינוּן דְּעָבְדוּ קִטְרוּגָא בְּמָארֵיהוֹן דְּלָא יִתְבְּרֵי בַּר נָשׁ בְּעָלְמָא. הֲדָא הוּא דִכְתִיב, (בראשית ה׳:כ״ד) וְאֵינֶנוּ כִּי לָקַח אוֹתוֹ אֱלֹהִים. וְאֵינוֹ בְּהַאי עַלְמָא, וְאֵינֶנוּ כְּדְקָא הֲוָה בְּהַאי עַלְמָא, כִּי לָקַח אוֹתוֹ אֱלֹהִים לְדִּיּוּקְנָא אַחֲרָא בְּהַאי אִיהוּ נַעַר תָּדִיר.

וְרָזָא דָא אוּקִימְנָא, חֲנוֹךְ לַנָעַר עַל פִּי דַּרְכּוֹ, לְאַנְהָגָא עָלְמִין כֻּלְּהוּ. גַּם כִּי יַזְקִין לא יָסוּר מִמֶּנָּה, דְּהָא אִשְׁתְּכַח בֵּיהּ וְאַהֲדַר נָעַ''ר. בְּחֲנוֹךְ אִתְכְּלִיל דִּיּוּקְנָא דְּעָלְמָא טְמִירָא, אִיהוּ כוֹרְסַיָּיא דְּמָארֵיהּ. עֲבִיד שְׁלִיחָן בְּעָלְמָא כַּד עַלְמָא בְּדִינָא נַפְקָא, וְאִיקְרֵי מְטַטְרוֹ''ן רִבּוֹן עַל כָּל חֲיָילִין עִלָּאִין וְסָבָא אִיהוּ.

נַעַר עֲאל מֵעָלְמָא לְעַלְמָא וְאִתְיָישְׁבָא רוּגְזָא. דִּיּוּקְנָא דָא אִתְפֶּרָס בִּפְרִיסוּ כַּפּוֹרְתָא, וְאִתְצַיְּירָן בֵּיהּ בְּהַהוּא פְּרִיסוּ תְרֵין דִּיוּקְנִין. חַד דְּכָר וְחַד נוּקְבָּא וְקַיְימָן תְרֵין רָבְיָין עוּלֵימִין רְחִימִין בִּרְחִימוּ דְּבֵיקַן דָא בְּדָא. וְרָזָא דָא בְּרֵאשִׁית בָּרָא אֱלֹהִים, פְּרִיסוּ כַּפּוֹרְתָא סְתִימָאָה.

אֵת הַשָּׁמַיִם וְאֶת הָאָרֶץ תְרֵין כְּרוּבִין קַיְימָן בִּדְבִיקוּ דְּחַבִיבוּתָּא. שָּׁמַיִם וָאָרֶץ לָא כְּתִיב, אֶלָּא אֵת. לְאַסְגָּאָה תְרֵין כְּרוּבִין כַּחֲדָא. כַפֹּרֶת דָא פְּרִיסָא לְגוֹ בִּטְמִירוּ דְּהֵיכָלָא וּבִתְּרֵין סִטְרִין קַיְימָן תְרֵין אִלֵּין, בְּרֵאשִׁית סַלְקָא לְעֵילָּא, רָזָא דִּילֵיהּ נַחְתָּא לְתַתָּא.

כְּגַוְונָא דְּהַהוּא רָזָא דְּבְּרֵאשִׁית סַלְקָא לְעֵילָּא לְעֵילָּא וְלָא אִתְרְשִׁים בִּרְשִׁימוּ, נַפְקָא רְשִׁימוּ לְתַתָּא וְאִתְעֲבִיד מִנֵּיהּ כַּפּוֹרְתָא עִילָאָה רְשִׁימָא בִרְשִׁימִין תְלָתָא בְּרָזָא יְהוָֹ''ה אֱלהֵינ''וּ יְהוָֹ''ה. מֵאִלֵּין תְלָתָא נָפְקוּ תְלָתָא אָחֳרָנִין, וְאִינוּן שִׁית. וְהַיְינוּ בָּרָ''א שִׁית.

אִתְפְּרָס כַּפֹּרֶת דָא לִסְטַר דָּרוֹם וּמַעֲרָב, וְאַפִּיק תְרֵין כְּרוּבִין כַּחֲדָא דְּכָר וְנוּקְבָּא, דְּאִשְׁתַּכְּחוּן דָא לְקֳבֵל דָא. דָּרוֹם אִיהוּ רֹאשׁ, כֹּהֵן בְּרֹאשׁ וְאִיהוּ דְּכָר. מַעֲרָב אִיהוּ נוּקְבָּא, בַּת יְחִידָה. בַּת הָיְתָה לְאַבְרָהָם, וַדַּאי. וְהַיְינוּ בְּרָזָא דְּבְּרֵאשִׁית בַ''ת רֹאשׁ י' כַּפּוֹרְתָא דְּלָא אִשְׁתְּמוֹדַע עַד דְּאִתְפְּרָס בִּפְרִיסוּ, וְאַפִּיק תְרֵין אִלֵּין. כְּגַוְונָא דָא ה' וְעַל דָּא בַּת ב''ת רֹא''שׁ, בַּת לְאַבְרָהָם. י' כַּפּוֹרְתָא לְאִתְפָּרְסָא.

אִתְהַדָר כַּפּוֹרְתָא מִמָעֲרַב לַצָּפוֹן וְאִתְפְּרָס בִּפְרִיסוּ, וְאִתְגַלְיָּיא דְּכָר דְאִתְאַחִיד בְּסִטְרָא דְּכַּפּוֹרְתָא וְנוּקְבָּא אִתְטַמְרַת לְתַתָּא וְאִתְעֲבִידַת בְּאֵר דְּצָפוֹן. וְרָזָא דָא בְּרֵאשִׁית ב''ת אֵ''שׁ, י' כַּפּוֹרְתָא ר' (נ''א י') פְּרִיסוּ דְּאִתְפְּרָס וְאִתְחֲזֵי חַד וְלָא תְרֵין, דְהָא נוּקְבָּא אִתְכַּפְיָיא לְתַתָּא.

וְאִי תֵּימָא ר' כֹּלָּא חַד פְּרִיסוּ עֵילָא וְתַתָּא, הָכִי הוּא דְּלָא אַפְרִישׁ שְׁמָּא דָא מִן דָא, כֹּלָּא אִיהוּ אֱלֹהִים. אִתְהַדָר כַּפּוֹרְתָא מִמָעֲרַב לְמִזְרָח, פַּרִיס פְּרִיסוּ בִּתְרֵין סִטְרִין, בְּסִטְרָא דְּמִזְרָח וּבְּסִטְרָא דְּמָעֲרַב. כֵּיוָן דְּכַּפּוֹרְתָא קַיָימָא בַּמִזְרָח וּמַעֲרָב, כְּדֵין חֶדְוָה אִשְׁתְּכַח וְחִבּוּרָא כְּדְקָא יֵאוֹת, וְהַאי בַּת אִתְכְּלִילַת בְּעִיטְרָהָא כְּדְקָא יֵאוֹת, וְקַיְימָא בְּאַשְׁלְמוּתָא. וּכְדֵין אִיהוּ בְּרָזָא דִּילֵיהּ בְּרֵאשִׁית בְּלָא פִּרוּדָא כְּלָל.

וְלָקֳבֵל תְלַת זִמְנִין אִלֵּין, סָלְקִין יִשְׂרָאֵל תְלַת זִמְנִין לְמֵיחָג חֲגָּיְיהוּ. בְּפֶּסַח אִתְהַדָר כַּפּוֹרְתָא בִּסְטַר דָּרוֹם וּמַעֲרָב, וּכְדֵין הַהִיא בַּת קַיָימָא בְּאַבְרָהָם וְאִיהִי ב''ת רֹא''שׁ וְתַּמָּן הַלֵּל וְלָאו הַלֵּל גָמוּר. דְּהָא תְרֵין כְּרוּבִין אִלֵּין לָאו אִינוּן בְּאַשְׁלְמוּתָא כְּדְקָא יֵאוֹת, דְּהָא יִשְׁמָעֵאל נַפְקָא וּמְקַטְרְגָא. מִיוֹמָא דְרֹאשׁ הַשָּׁנָה עַד יוֹמָא דְסֻכּוֹת אִתְהַדָר כַּפּוֹרְתָא מִצָּפוֹן לְמַעֲרָב, כְּדֵין הַאי בַּת אִתְכַּפְיָיא וְקַיְימָא בֵּיהּ בְּיִצְחָק וְלָאו בְּחֶדְוָה וְאִיהוּ בַ''ת אֵ''שׁ וְאִינוּן לָאו בְּאַשְׁלְמוּתָא. וְעַל דָּא לֵית תַּמָּן הַלֵילָא כְּלָל, דְּהָא עֵשָׂו נַפְקָא וּמְקַטְרְגָא.

בְּסוּכּוֹת סַלְקָא הַאי בַּת וְאִשְׁתַּלִימַת בֵּיהּ בְּיִצְחָק וּמִתְחַבְּרָן דָא בְּדָא, וּכְדֵין הַלֵּל גָמוּר. עַד דְּאִשְׁתַכִּיךְ רוּגְזָא וְחַבְרוּתָא אִשְׁתְּכַח. בְּשָׁבוּעוֹת עֲצֶרֶת אִתְהַדָר כַּפּוֹרְתָא בִּסְטַר מִזְרָח וּמַעֲרָב כְּדֵין שְׁלִימוּ אִשְׁתְּכַּח וְחַבִיבוּ וּדְבֵקוּתָא אִיהוּ בְּכָל סִטְרִין וחֶדְוָה דְּעִלָאֵי וְתַתָּאֵי. וּכְדֵין, (תהלים מ''ט) תּוֹרַת ה' תְמִימָה מְשִׁיבַת נָפֶשׁ. וּבִתְלַת זִמְנִין אִלֵּין כַּפּוֹרְתָא אִתְהַדְּרַת בְּסִטְרָאָה כְּדְקָא יֵאוֹת.

כַּפֹּרֶת דָא אִתְפָּרְסָא לְעֵילָא גּוֹ הַהוּא נְקוּדָה טְמִירָא, בִּנְהִירוּ קַדְמָאָה דְּאִתְפָּרְסָא, לְבָתַר אִתְפְּרָס בִּשְׁלִימוּ וְשַׁרְיָיא עַל הַהוּא פְּרִיסוּ קַדְמָאָה כַּד אִתְחַפְיָאן גַּדְפֵי כְּרוּבִים עַל הַאי כַּפּוֹרֶת, בְּגִין דְּאִתְחַפְיָיא כַּפּוֹרֶת וְלָא יְהֵא בְּאִתְגַלְיָיא. כַּפּוֹרֶת כַּפֹּרֶת כְּתִיב, דְּכָד אָתֵי נְהִירוּ עִילָאָה, אִינוּן כְּרוּבִים בַּטְשֵׁי בְּגַדְּפַיְיהוּ וְסַלְקֵי לוֹן לְעֵילָּא, וְאָמְרִין שִׁירָתָא מִסְגִיאוּ דְּהַהוּא חֶדְוָה דְּהַהוּא נְהִירוּ. כְּגַוְונָא דָא לְתַתָּא וְכַּפּוֹרְתָא אִתְהַדָר וּמֵאִינוּן תְלָתָא וְחַד, הֲווּ כְּרוּבִים יְמִינָא ושְׂמֹאלָא, יְמִינָא שַׁרְיָיא בֵּיהּ רוּחָא דִּלְעֵילָּא מֵהַהוּא סִטְרָא, וּשְׂמָאלָא דְהָוָה לְמַעֲרָב בְּאַהֲדְרוּתָא דְּכַּפּוֹרְתָא קָאִים לְגַבֵּיהּ בִּסְטַר שְׂמָאלָא, וְשַׁרְיָיא בֵּיהּ רוּחָא דְּנוּקְבָּא, וְאִתְחַבָּר דָא בְּדָא בְּחַבִיבוּ דְּדַכָר וְנוּקְבָּא. וְכֵן לְכָל סִטְרִין בְּאַהֲדְרוּתָא דְּכַּפּוֹרְתָא, וּלְעוֹלָם תְרֵין אִינוּן, דְּכָר וְנוּקְבָּא. לְתַתָּא בְּהַאי עַלְמָא אִינוּן תְרִין וְלָא יַתִּיר.

וְאִי תֵימָא לְעֵילָּא הוֹאִיל וְלָא אִיצְטְרִיךְ דְבֵקוּתָא בְּכַּפּוֹרְתָא, אֵיךְ יִתְהַדָר כַּפּוֹרְתָא. וַדַּאי בְּהַהוּא אַהֲדְרוּתָא אִתְדַבַּק דָא בְּדָא וְתָדִיר אִתְדַבַּק בָּהּ כְּגַוְונָא דִכְּרוּבִים. אִינוּן לְעֵילָּא קַיְימִין עַל אָתְּ וְנִיסָא, וְהָא אוּקִימְנָא רָזָא דִּכְתִיב, פּוֹרְשֵׂי כְנָפַיִם סוֹכְכִים וְלָא כְּתִיב פְּרוּשֵׂי כְנָפַיִם סְכוּכִים אֶלָּא עַל אָתְּ וְנִיסָא הֲווּ קַיְימִין.

זִמְנִין יְדִיעָאן הֲווּ סַלְקָאן גַּדְפַיְיהוּ וּפַרְשֵׂי לוֹן לְעֵילָּא בְּכָל יוֹמָא, וַהֲווּ מִתְסָדְרָן וּמֵחַפְיָין עַל כַּפּוֹרְתָא, וְעַל דָּא בְּאָתְּ וְנִיסָא הֲווּ קַיְימִין, בְּכָל אֲתָר דְּרוּחָא עִילָאָה הֲוָה אָתֵי וְשַׁרְיָיא, וַדַּאי בְּהַהוּא אֲתַר דְשָׁארֵי, אִית בֵּיהּ מַמָּשׁוּ וְקַיְימָא בְּאָתְּ וְנִיסָא. בָּר נָשׁ אִיהוּ מֵעַפְרָא, וְעַד לָא שָׁרָא עָלֵיהּ נְצִיצוּ דְרוּחָא דִּלְעֵילָּא, לֵית בֵּיה מַמָּשׁוּ. כֵּיוָן דְּשַׁרְיָא עָלֵיהּ, אִית בֵּיהּ מַמָּשׁוּ. כֵּיוָן דְּשַׁרְיָא עָלֵיהּ אִית בֵּיהּ מַמָּשׁוּ וְקַיְימָא בְּקִיּוּמָא.

וְאִי תֵּימָא דָא בִּלְחוֹדוֹי, תָּא חֲזֵי, מֵחוּטְרָא דְאֲהַרֹן, דְּאִיהוּ אָעָא בְּלָא מַמָּשׁוּ כְּלָל, כֵּיוָן דְּשָׁדָר בֵּיהּ קוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא זְעִירוּ דְרוּחָא, קָאִים בְּקִיּוּמָא וְאִתְעֲבִיד בְּקִיּוּמָא בֵּיהּ בִּרְיָה וּמַמָּשׁוּ. וּמָה אָעָא דְּלָאו אוֹרְחֵיהּ בְּכַּךְ, כֵּיוָן דְּשָׁדָר בֵּיהּ קוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא חַד זְעִירוּ דְּרוּחָא, קָאִים בְּקִיוּמֵיהּ וְהָוָה בֵּיהּ מַמָּשׁוּ. כְּרוּבִים דְּאִינוּן קְדוּשָׁה וְקַיְימָן בִּקְדוּשָׁה כְּגַוְונָא דִּלְעֵילָּא עַל אַחַת כַּמָּה וְכַמָּה.

בְּכָל זִמְנָא דְּיִשְׂרָאֵל הֲווּ זַכָּאִין, כְּרוּבִים הֲווּ דְּבִיקַן בִּדְבִיקוּ אַפִּין בְּאַפִּין, כֵּיוָן דַהֲווּ סָרְחִין הֲווּ מִתְהַדְרִין אַפָּיְיהוּ דָא מִן דָא. מֵנָּא הֲווּ יַדְעֵי, הָכָא אַפְּלִיגוּ עַמּוּדִין דְעַלְמָא. אֲבָל בִתְנָנָא דְּקָרְבָּנָא, וּבְקָרְבָּנָא עַל גַּבֵּי מַדְבְּחָא וְכַהֲנָא כַּד בָּרִיךְ יַת עַמָּא. בְּאִינוּן תְלָתָא הֲווּ יַדְעֵי רָזָא דִכְּרוּבִים מֵהַדְרָן אַנְפִּין דָא מִן דָא, וְקוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא בָּעֵי תִיוּבְתָא דִּבְנוֹי.

תְנָנָא דְּקָרְבָּנָא, כַּד הֲווּ יִשְׂרָאֵל זַכָּאִין, תְנָנָא הֲוָה סָלִיק לְעֵילָּא בְּאוֹרַח מֵישַׁר בְּעִטוּרָא בְּקוּלְפִין, אִי לִסְטַר מִזְרָח אִי לִסְטַר מַעֲרָב אוֹ בְּכָל סַיְיפֵי עַלְמָא בְּאוֹרַח מֵישַׁר הֲוָה סָלִיק. וְכַד לָא סָטָא לִיְמִינָא וְלִשְׂמֹאלָא, כְּדֵין רְעוּתָא קַיָימָא לְעֵילָּא וְתַתָּא וְקוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא אִתְרְעֵי בְּעוֹבָדִין דְּיִשְׂרָאֵל בְּחַבִיבוּ יַתִּיר.

בְּקָרְבָּנָא עַל גַּבֵּי מַדְבְּחָא כַּד הֲווּ יִשְׂרָאֵל זַכָּאִין, הֲוָה מִתְחֲזֵי עַל גַּבֵּי אֶשָׁא דְמַדְבְּחָא דִּיּוּקְנָא דְאַרְיֵה דְּאָכִיל קוּרְבָּנָא עַל מַדְבְּחָא, וְכַד לָא הֲווּ זַכָּאִין הֲווּ חֲמָאן דִּיּוּקְנָא דְּכַּלְבָּא רָבִיעַ עַל מַדְבְּחָא.

כַּהֲנָא כַּד בָּרִיךְ יַת עַמָּא בְּשַׁעֲתָא דְּזָקִיף יְדוֹי, כַּד הֲווּ יִשְׂרָאֵל זַכָּאִין וְאִתְחַזוּן לְבָרְכָא, יְדוֹי הֲווּ זַקְפִין בִּזְקִיפוּ בְּלָא טוֹרַח כְּלָל וְאִתְרָמוּ בְחֵידוּ וּבִרְעוּ, כְּדֵין שְׁכִינְתָּא שַׁרְיָיא עֲלַיְיהוּ וּמִזְדָקְפָן אִינוּן מִגָרְמָיְיהוּ, וּכְדֵין כַהֲנָא הֲוָה יָדַע דְּאִתְחַזוּן יִשְׂרָאֵל לְבָרְכָא, וּבָרִיךְ לוֹן בִּרְעוּתָא דְּלִבָּא.

וְכָד יְדוֹי הֲוֵי יְקִירָן וּבְטוֹרָח סַגִּי אִזְדְּקַפוּ וְלָא יָכִיל לְאַרָמָא לוֹן אֶלָּא בְּרוֹב טוֹרַח, כְּדֵין הֲוָה יָדַע דִּשְׁכִינְתָּא לָא שַׁרְיָיא עַל יְדוֹי, וְיִשְׂרָאֵל לָא אִתְחַזוּן לִבְרָכָה. בְּגִין דִּבְשַׁעְתָּא דִּשְׁכִינְתָּא הֲוָה אַתְיָיא לְשַׁרְיָיא עַל יְדוֹי, כָּל אִינוּן אֶצְבָּעָאן דְּאִינוּן בְּדִּיּוּקְנָא עִילָאָה הֲווּ חַדָּאן בְחֵידוּ לְקָבְּלָא לָהּ לִּשְׁכִינְתָּא עֲלַיְיהוּ וּפַרְחֵי לְאִזְדָּקְפָא לְעֵילָּא, כְּמָה דַהֲווּ חַדָּאן כְּרוּבִים דְּהַאי עַלְמָא, וְכָל שֶׁכֵּן לְעֵילָּא, לְקָבְּלָא לָהּ לִּשְׁכִינְתָּא עַל גַּבַּיְיהוּ.

וְרָזָא דָא (שמות י״ז:י״ב) וִידֵי מֹשֶׁה כְּבֵדִים וְגוֹ'. מַאי טַעְמָא, בְּגִין דְּהַהִיא שַׁעֲתָא יִשְׂרָאֵל לָא הֲווּ זַכָּאִין וִידוֹי דְּמֹשֶׁה אִתְיָיקַרוּ וְלָא יָכִיל לְזַקְפָא לוֹן, דִּכְתִיב לְעֵילָּא (שמות י״ז:ז׳) עַל רִיב בְּנֵי יִשְׂרָאֵל וְגוֹ' וּכְדֵין, וַיָּבֹא עֲמָלֵק וְאִתְיָיקְרוּ יְדוֹי וְלָא הֲוָה יָכִיל לְזַקְפָא לוֹן, עַד דְּקַבִּיל עוֹנָשָׁא. דִּכְתִיב (שמות י״ז:י״ב) וַיִקְחוּ אֶבֶן וְגוֹ' וְהָיָה כַּאֲשֶׁר וְגוֹ'.

כְּגַוְונָא דָא לוּחֵי אַבְנָא, כְּגַוְונָא דְּכַּהָנָא וְעַל דָּא כְּרוּבִים בְּהַהוּא זִמְנָא דַהֲווּ יִשְׂרָאֵל זַכָּאִין הֲווּ אַנְפִּין בְּאַנְפִּין מִתְדָבְּקִין דָא בְּדָא. וְכָד לָא הֲווּ זַכָּאִין, הֲווּ מֵהַדְרִין אַנְפִּין אִלֵּין מֵאִלֵּין (נ''א דא מן דא) וְעַל רָזִין אִלֵין הֲווּ יַדְעִין אִי יִשְׂרָאֵל זַכָּאִין אִי לָא.

כְּרוּבִים, רָבְיָין, וְכֹלָּא בְּרָזָא חַד קַיְימֵי, דִּכְתִיב (הושע י״א:א׳) כִּי נַעַר יִשְׂרָאֵל וָאֹהֲבֵהוּ, וּבְגִין כָּךְ כֹּלָּא בְּחַדְתוּתָא דְּסִיהֲרָא קַיְימֵי. כְּמָה דְּאִתְחַדֵי דָא בְּחַדְתוּתָא, הָכִי אִיהוּ כֹּלָּא. וּבְגִין כָּךְ נַעַר אִינוּן נֵעָרִים, וְרָזָא דָא אֵשֶׁת נֵעוּרִים דְקַיְימָא עַל תְרֵין נֵעָרִים בְּחַדְתוּתָא עִילָאָה.

כְּרוּבִים אַנְפֵּי עִלָּאֵי וְאַנְפֵּי זוּטְרֵי וַדַּאי הָכִי אִינוּן, אַנְפִּין טְמִירִין לְעֵילָּא דְּלָא אִתְגַלְיָין, וּבְגִינַיְיהוּ חַדְּתוּתָא דְּסִיהֲרָא וּמִילוֹי דִּילָה, אַפֵּי זוּטְרֵי לְתַתָּא. כְּמָה דְּאוֹקִימְנָא בַּכַּפֹּרֶת לְעֵילָּא וְתַתָּא בְּרָזָא חֲדָא קַיָימָא, אֵת הַשָּׁמַיִם וְאֵת הָאָרֶץ. אִלֵּין רָזָא דִּתְרֵין כְּרוּבִים, חַד דְּכָר וְחַד נוּקְבָּא, לְמֶהֱוֵי דְּבִיקִין אִלֵּין בְּאִלֵּין בַּחֲבִיבוּתָא כְּמָה דְּאִתְּמַר, אֵת לְאַסְגָּאָה עֵילָא וְתַתָּא כַּחֲדָא, לְמֶהֱוֵי רָזָא דִכְּרוּבִים בִכְלָלָא חֲדָא.

כְּתִיב (תהילים ק׳:ב׳) עִבְדוּ אֵת ה' בְּשִׂמְחָה, חֶדְוָותָא דִּתְרֵין כְּרוּבִין. דְּהָא רָבְיָין, כָּל מָה (מאן) דְשָׁארֵי בְגַוַויְיהוּ, אִתְהַדְרוּ אַנְפּוֹי כְּרָבְיָיא וְחַדֵּי עִמְּהוֹן. וְרָזָא דָא כֵּיוָן דְשָׁארֵי עֲלַיְיהוּ מָאן דְשָׁארֵי, אִתְהַדָר נַעַר בְחֵידוּ דְּכֹלָּא וּבִרְעוּתָא, אַף עַל גַּב דְּאַתְיָיא בְּדִינָא עַל עַלְמָא, כֵּיוָן דְשָׁארֵי עֲלַיְיהוּ אִתְהַדָר בְּחֶדְוָה, נַעַר קְטִירָא בְחֵידוּ וְעָלְמָא אִתְהַדָר בְּרַחֲמֵי, (נ''א ברתחי) מַאן דְּאִיהוּ בְּרוּגְזָא יֵיתוּן לְגַבֵּיהּ נַעַר וְיִשְׁתְּכַךְ רוּגְזֵיהּ, וְיִתְהַדָּר בְּחֶדְוָה וְשַׁוִּי גַּרְמֵיהּ כְּרָבְיָיא, וּכְדֵין כֹּלָּא בְחֵידוּ.

וְעַל רָזָא דְּסִתְרָא דָא, כִּי נַעַר יִשְׂרָאֵל וָאֹהֲבֵהוּ לֵית רְחִימוּ וְחַבִיבוּ בָּר בְּרָבְיָיא. כְּתִיב (שמות ל״ג:י״א) וִיהוֹשֻעַ בִּן נוּן נַעַר לֹא יַמִישׁ, הֲוָה קָאִים גּוֹ מַשְׁכְּנָא דְּמֹשֶׁה. בְּגִין דְּהַהוּא אֹהֶל, אֹהֶל דְּמֹשֶׁה הֲוָה. וּבְשַׁעֲתָא דִּשְׁכִינְתָּא הֲוָה אַתְיָיא, אִשְׁתְּכַּח תַּמָּן יְהוֹשֻׁעַ דְּאִיהוּ נַעַר, וּמִיָּד הֲוָה בְּחֵידוּ וּרְעוּ דְּחֶדְוָה וִיהוֹשֻעַ אַנְפּוֹי דְּסִיהֲרָא בְּכֹלָּא בְּכָל רָזִין דִּילֵיהּ הָכִי הֲוָה, כֵּיוָן דְּמָשְׁכְּנָא אִתְבְּנֵי, לָא אִיצְטְרִיךְ יְהוֹשֻׁעַ לְמֶהֱוֵי תַּמָּן, אֶלָּא כְּרוּבִים הֲווּ תַּמָּן וּמִשְׁתַּכְחֵי בְּחַבִיבוּ דָא בְּדָא אַנְפִּין בְּאַנְפִּין כְּרָבְיֵּי בְחֵידוּ. וְכֵּיוָן דְשָׁארֵי עֲלַיְיהוּ, מִיָד כֹּלָּא בְחֵידוּ וְדִינָא לָא אִשְׁתְּכַּח כְּלָל.

בְּגִין כָּךְ קוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא דִּרְעוּתֵיהּ בְּעַמָּא דְּיִשְׂרָאֵל בָּעָא לְאַחְזָאָה עוֹבָדָא לְתַתָּא, לְאִתְעָרָא רַחֲמֵי וּלְאַעֲבָרָא דִּינָא דְּלָא יִשְׁלוֹט עֲלַיְיהוּ כְּלָל, וִיהוֹן תָּדִיר בְּחֶדְוָה עִמֵּיהּ. זַכָּאִין אִינוּן בְּעָלְמָא דֵין ובְּעָלְמָא דְּאָתֵי. כְּתִיב (שמואל א ג׳:א׳) וְהַנָעַר שְׁמוּאֵל מֵשָׁרֶת וְגוֹ'. כְּתִיב נַעַר וּכְתִיב (תהילים צ״ט:ו׳) וּשְׁמוּאֵל בְּקוֹרְאֵי שְׁמוֹ, וְתָנֵינָן שָׁקוּל הָיָה שְׁמוּאֵל כְּנֶגֶד מֹשֶׁה וְאַהֲרֹן. אִי שָׁקוּל אִיהוּ כְּמֹשֶׁה וְאַהֲרֹן אֲמַאי כְּתִיב נַעַר, דְּהָא בְּכַּמָּה דַּרְגִּין אִינוּן לָא הֲוָה מָטֵי אֲפִילּוּ לְדָרְגָּא זְעִירָא דְּמֹשֶׁה, כָּל שֶׁכֵּן לְמֶהֱוֵי שָׁקוּל כְּתַרְוָויְיהוּ.

אֶלָּא הַאי קְרָא הָכִי הוּא, (תהילים צ״ט:ה׳-ו׳) מֹשֶׁה וְאַהֲרֹן בְּכֹהַנָיו. מֹשֶׁה אִיהוּ נְבִיאָה מְהֵימָנָא עִילָאָה עַל כָּל שְׁאָר נְבִיאַיָּיא, אַהֲרֹן בְּכַהָנֵי, וְאִיהוּ כַּהֲנָא עִילָאָה עַל כָּל שְׁאָר כַּהָנֵי עַלְמָא. דְּלָא הֲוָה כַּהֲנָא רַבָּא דְּסָלִיק בְּדַרְגָּא עִילָאָה כְּאַהֲרֹן. זָכָה אַהֲרֹן לִכְּהוּנָה וּנְבוּאָה, נָבִיא וְכֹהֵן, מָה דְּלָא זָכָה כַּהֲנָא אַחֲרָא. וְאִי תֵּימָא הַא זְכַרְיָה כֹּהֵן וְנָבִיא הֲוָה, הַהִיא נְבוּאָה לְּשַׁעֲתָא הֲוַות וְכוּ'. (עד כאן מההשמטות)

לְשַׁעֲתָא הֲוָה, דִּכְתִּיב, (דברי הימים ב כ״ד:כ׳) וְרוּחַ אֱלֹהִים לָבְשָׁה אֶת זְכַרְיָה. וְאִם תֹּאמַר, הָא יִרְמְיָהוּ, דִּכְתִּיב בֵּיהּ, (ירמיהו א׳:ה׳) בְּטֶרֶם אֱצָרְךָ בַבֶּטֶן יְדַעְתִּיךָ. וְהָא אַחֲרָנִין. אֶלָּא כֻּלְּהוּ לָא זָכוּ לִנְבוּאָה וְלִכְהוּנָה עִלָּאָה כְּאַהֲרֹן, דְּהָא אַהֲרֹן זָכָה בִּנְּבוּאָה עִלָּאָה, עַל כָּל שְׁאַר כַּהֲנִי. זָכָה בִּכְהוּנָה עַל כֻּלְּהוּ.

מֹשֶׁה זָכָה בִּנְּבוּאָה, וְשִׁמֵּשׁ בִּכְהוּנָה עִלָּאָה. שְׁמוּאֵל זָכָה בְּתַרְוַויְיהוּ. מַה מֹשֶׁה הֲוָה קָרֵי, וְקוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא אָתִיב לֵיהּ מִיַּד. אוּף שְׁמוּאֵל כְּתִיב בֵּיהּ, (שמואל א י״ב:י״ז) הֲלֹא קְצִיר חִטִּים הַיּוֹם אֶקְרָא אֶל יְיָ' וְיִתֵּן קוֹלוֹת וְגוֹ'. אֲבָל לָא סָלִיק לְדַרְגָּא עִלָּאָה כְּמֹשֶׁה. מַה אַהֲרֹן הֲוָה מְשַׁמֵּשׁ בִּכְהוּנָה גַּבֵּי קוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא, אוּף שְׁמוּאֵל הֲוָה מְשַׁמֵּשׁ קָמֵי קוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא, אֲבָל לָא סָלִיק בְּשִׁמוּשָׁא עִלָּאָה כְּאַהֲרֹן.

וּמִלָּה הָכִי הוּא. תְּלָתָא אִינּוּן דַּהֲווֹ נְבִיאֵי מְהֵימְנֵי, וְשִׁמְּשׁוּ בִּכְהוּנָה. חַד מֹשֶׁה, וְחַד אַהֲרֹן, וְחַד שְׁמוּאֵל. וְאִי תֵּימָא שְׁמוּאֵל לֹא מָשִׁיךְ (ס''א שמש) בִּכְהוּנָה, אֶלָּא אַחֲרָא הֲוָה דְּשִׁמֵּשׁ בִּכְהוּנָה, וּמַנּוּ
(Ⅰ)
[148b]  
[...] Il n'en est rien, attendu que l'Écriture246 dit: « ... Des pontifes qui demeuraient à Anathoth. » Donc Jérémie descendait des pontifes; mais il n'a jamais exercé le ministère de pontife, alors que Samuël l'a exercé du temps d’Élie. Moïse également l'a exercé une fois pendant les sept jours d'inauguration. Les Cheroubim ont été faits d'or sans aucun alliage d'argent, parce qu'ils émanent do côté dont l’or est l'image. Dans le Tabernacle, les objets d'or et d'argent alternaient, afin de provoquer l'union des deux degrés dont ces métaux sont l'image. Lorsque le monde avait besoin de joie, c’était l'or qu'il fallait faire prédominer, l'argent s'il avait besoin de miséricorde, et l'airain s'il avait besoin de rigueur. C'est pour cette raison que Moïse a fait faire un serpent d'airain. Comme le péché d'Israël consistait à cette époque dans la médisance, et comme d'autre part le venin du serpent est suspendu à sa langue, Moïse fit faire un serpent d'airain, afin que quiconque le regardât fût sauvé C'est à dessein que Moïse le fit faire en airain; car, comme le démon imite toujours le « côté saint », à l'instar du singe qui imite l'homme, Moïse fit également reproduire un serpent, qui est l'image du démon, en métal d'airain qui est l’image du monde d'en haut; il voulait indiquer ainsi que c'est à cause du serpent que l'homme a été chassé du paradis qui était sa demeure primitive. Il est écrit247: « Et le Seigneur dit: Que la lumière soit faite. Et la lumière fut faite. , Rabbi Yessé dit: La lumière dont parle l'Écriture désigne celle qui avait été réservée aux justes dans le monde futur, ainsi qu'il est écrit248: « La lumière luira aux justes.» Cette lumière n'a servi au monde que le premier jour de la création; ensuite elle fut cachée. Rabbi Yehouda dit: Si cette lumière avait été entièrement cachée, [...]
- יִרְמְיָהוּ. לָאו הָכִי, דְּהָא כְּתִיב, (ירמיהו א׳:א׳) מִן הַכֹּהֲנִים אֲשֶׁר (ויחי רמ''ט ע''ב) בַּעֲנָתוֹת. מִן הַכֹּהֲנִים הֲוָה, אֲבָל לָא שִׁמֵּשׁ. וּשְׁמוּאֵל בְּיוֹמֵי דְּעֵלִי שִׁמֵּשׁ. וּמֹשֶׁה זִמְנָא חֲדָא, כָּל אִינּוּן ז' יְמֵי מִלּוּאִים.

שְׁמוּאֵל זָכָה לְנַעַר, דִּכְתִּיב, (שמואל א א׳:כ״ד) וְהַנַעַר נָעַר. (שמואל א ב׳:י״ח) וּשְׁמוּאֵל מְשָׁרֵת. וּבְגִין דְּקַיְּימָא בְּהַאי דַּרְגָּא, וַדַּאי אִיהוּ כְּמֹשֶׁה וְאַהֲרֹן. מַאן דְּנָטִיל לְהַאי נַעַר, וְזָכֵי בֵּיהּ, זָכֵי בְּאִינּוּן דַּרְגִּין עִלָּאִין, דְּקַיְימִן בְּהוּ מֹשֶׁה וְאַהֲרֹן.

כְּרוּבִים אִינּוּן זָהָב, כְּמַה דְּאוּקְמוּהָ, בְּגִין דְּנַפְקֵי מִסִּטְרָא דְּזָהָב, וְלָא אִתְעֲרָב בְּהוּ כֶּסֶף, וְלָא גּוָֹון אַחֲרָא, וְדָא אִיהוּ גּוָֹון זָהָב יְרַקְרָק. בַּמִשְׁכָּן מִתְעָרְבִין גְּוָונִין, זָהָב וָכֶסֶף לְמֵיהַךְ כַּחֲדָא, לְמֶהֱוֵי רָזָא דִּלְעֵילָּא בְּחַד. תּוּ נְחֹשֶׁת לְמֶהוֵי בַּהֲדַיְיהוּ, וּלְמֵיזַל בֵּינַיְיהוּ כָּל סִטְרִין, לְאִשְׁתַּכְחָא שְׁלִימוּ בְּכֹלָּא כַּחֲדָא, דִּכְתִיב זָהָב וָכֶסֶף וּנְחֹשֶׁת.

דָּבָר אַחֵר זָהָב וָכֶסֶף. זָהָב דְּאִתְהַדָר לְכֶסֶף, וְכֶסֶף לְזָהָב, וְכֹלָּא אִתְכְּלִיל כַּחֲדָא, וּבְדוּכְתָּא חֲדָא. בִּתְלַת גַּוְונִין אִתְהַדָּר, כַּד אִצְטְרִיךְ לְחֶדְּוָותָא וְלָא דִּינָא, זָהָב. כַּד אִצְטְרִיךְ לְרַחֲמֵי, כֶסֶף. כַּד אִצְטְרִיךְ תֻּקְפָּא דְּדִינָא, נְחֹשֶׁת.

וְעַל דָּא אִסְתָּכַּל מֹשֶׁה, בְּעוֹבָדָא דִּנְחַשׁ הַנְּחֹשֶׁת, דִּכְתִּיב (במדבר כ״א:ט׳) וַיַּעַשׂ מֹשֶׁה נְחַשׁ נְחֹשֶׁת, וַהֲוָה יָדַע אֲתָר דְּהִתוּכָא דְּזָהָב בְּהַהוּא נְחֹשֶׁת, בְּגִין דְּנָחָשׁ כְּלִישָׁנָא דִּילֵיהּ הוּא, וְאַתְרֵיהּ הֲוָה יָדַע. דְּהָא קוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא לָא אָמַר לֵיהּ אֶלָּא עֲשֵׂה לְךָ שָׂרָף, וְאִיהוּ אָתָא וַעֲבַד נְחַשׁ נְחֹשֶׁת, דְּכְתִּיב וַיַּעַשׂ מֹשֶׁה נְחַשׁ נְחֹשֶׁת. מַאי טַעֲמָא.

אֶלָּא אֲתָר הֲוָה יָדַע, וְעִקָרָא דְּמִלְתָּא הֲוָה, דְּהָא בְּקַדְמִיתָא כְּתִיב, (במדבר כ״א:ו׳) וַיְשַׁלַּח יְיָ' בָּעָם אֶת הַנְּחָשִׁים הַשְֹּׂרָפִים, וּכְתִיב (דברים ח׳:ט״ו) נָחָשׁ שָׂרָף. עִקָּרָא דִּלְהוֹן נָחָשׁ אִיהוּ. וּבְגִין דְּמֹשֶׁה הֲוָה יָדַע עִקָּרָא וְשָׁרָשָׁא וִיסוֹדָא מֵהַהוּא אֲתָר, עֲבַד נָחָשׁ וְאִסְתְּמִיךְ עָלֵיהּ. מַאי טַעְמָא. בְּגִין דְּיִשְׂרָאֵל חָטְאוּ בְּלִישָׁנֵהוֹן, דְּכְתִּיב (במדבר כ״א:ה׳) וַיְדַבֵּר הָעָם בֵּאלֹהִים וּבְמֹשֶׁה, וְעַל דָּא וַיְשַׁלַּח יְיָ' בָּעָם אֶת הַנְּחָשִׁים הַשְּׂרָפִים. וּמֹשֶׁה לָא אָזַל אֶלָּא בָּתַר עִקָּרָא, וַעֲבַד נְחַשׁ נְחֹשֶׁת, בְּהַהוּא גַּוְונָא דְּאִצְטְרִיךְ לֵיהּ, דְּהָא אַתְרֵיהּ נְחֹשֶׁת אִיהוּ. וְקוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא לָא אֲמַר לֵיהּ מִמָּה יִתְעֲבִיד, וּמֹשֶׁה אִסְתָּכַּל וַעֲבַד לֵיהּ מִנְחֹשֶׁת, כְּמָה דְּאִצְטְרִיךְ לְאַתְרֵיהּ. מְנָלָן. דִּכְתִּיב וַיַּעַשׂ מֹשֶׁה נְחַשׁ נְחֹשֶׁת וַיְשִׂימֵהוּ עַל הַנֵּס. מַאי עַל הַנֵּס. עַל הַהוּא רְשִׁימוּ דְּאִיהוּ לְעֵילָּא.

וְהָא תָּנֵינָן, בְּכָל אֲתָר הַאי נָחָשׁ אַזְלָא בָּתַר רָזָא דְּאֵשֶׁת חַיִל, וּבַעְיָא אֵשֶׁת זְנוּנִים לְאִתְתַּקְנָא גַּרְמָהּ כְּגַוְונָא דִּילָהּ, וְלָא יָכִילַת. אֵשֶׁת חַיִל, הַהוּא רְשִׁימוּ וְאָת דִּילָהּ, אִיהוּ אָת ה', וְהָכִי אִתְחָזֵי לָהּ. אֵשֶׁת זְנוּנִים הַהוּא רְשִׁימָא וְאָת דִּילָהּ אִיהוּ כְּהַהוּא גַּוְונָא (נ''א דאצטריך') וְלָא אִתְתָּקַּן לְמֶהֱוֵי הָכִי, וְאָת דִּילָהּ ק', (קנ''ב ע''א) אָת דִּילָהּ אִתְתַּקְנָא בְּתִקּוּנָא דְּאָת ה', (ס''א את ק' בההוא גוונא דה' ולא אתתקנא למהוי הכי את דילה אתתקנא בתקונא דאת ה') כְּגַוְונָא דְּקוֹפָא אֵצֶל בְּנֵי נָשָׁא, דְּאַזְלָא בָּתַר בְּנֵי נָשָׁא, וְלָא אִתְתָּקַּן לְמֶעְבַּד הָכִי. כְּגַוְונָא דָּא עֲבַד מֹשֶׁה הַהוּא נָחָשׁ, עַל הַהוּא רְשִׁימוּ דְּאִתְחָזֵי לֵיהּ, וְתָדִיר אִתְתָּקַּן לְאַבְאָשָׁא, וְעָלֵיהּ חָב אָדָם, וְאִתְתָּרַךְ מִגִּנְתָּא דְּעֵדֶן, דְּהֲוָה אֲתָר דִּיוֹרֵיהּ כְּגַוְונָא דְּדִיוּרָא דִּלְעֵילָּא. (אמרו המגיהים בהרבה העתקות נמצאות כתובות כאן השבעה היכלות ושבעה מדורות וכבר נדפסו בפרשת בראשית דף ל''ח כי שם ביתם)

כְּתִיב (בראשית א׳:ג׳) וַיֹּאמֶר אֱלֹהִים יְהִי אוֹר וַיְהִי אוֹר. אָמַר רַבִּי יוֹסִי, הַהוּא אוֹר אִתְגְּנִיז וְאִיהוּ אִזְדָּמַן לְגַבֵּי צַדִיקַיָּא לְעָלְמָא דְּאָתֵי. כְּמָה דְּאוּקְמוּהָ, דִּכְתִּיב, (תהילים צ״ז:י״א) אוֹר זָרוּעַ לַצַּדִיק. לַצַּדִיק וַדַאי סְתָם. וְהַהוּא אוֹר לָא שִׁמֵשׁ בְּעָלְמָא, בַּר יוֹמָא קַדְמָאָה. וּלְבָתַר אִתְגְנִיז, וְלָא שִׁמֵּשׁ יַתִיר.

רַבִּי יְהוּדָה אוֹמֵר, אִלְמָלֵי אִתְגְּנִיז מִכֹּל
(Ⅰ)
[149a]  
[...] le monde n'aurait pas pu subsister une seule seconde. Mais la vérité est que cette lumière avait été cachée à la manière dont on cache les grains sous la terre, lesquels reproduisent des fruits dont le monde se nourrit. Il n'y a pas un jour où cette lumière cachée ne reproduise quelques fruits dont le Saint, béni soit-il, nourrit le monde. Un filet de cette lumière se dégage et va se poser sur tous ceux qui consacrent une nuit à l'étude de la Loi. Le jour où le Tabernacle ici-bas avait été construit, l'Écriture dit que Moïse ne pouvait pas y entrer, parce que la nuée s'était posée sur lui. « Nuée » désigne le «filet » (h) de la lumière primitive. Ainsi, Dieu renouvelle chaque jour l'œuvre de la création. Rabbi Yessé se consacrait une fois à l'étude de la Loi. Rabbi Isaac et Rabbi Hizqiya étaient avec lui. Rabbi Isaac prit le premier la parole et dit: Nous savons que l'œuvre du Tabernacle était conforme à la création du ciel et de la terre. Qui est-ce qui pourrait nous donner de plus amples renseignements à ce sujet?
Rabbi Yessé s'écria: Rendons-nous auprès de la « Lampe Sainte » qui sait préparer les mets merveilleusement249'; nul autre ne sait si bien pimenter les mets que la «Lampe Sainte ». Il commença ensuite à parler ainsi250: « Et le Seigneur accorda la sagesse à Salomon, ainsi qu'il le lui avait promis; et la paix existait entre Hiram et Salomon et ils firent une alliance. » Partout où l'Écriture se sert de l'expression: « Et le Seigneur ... », elle désigne Dieu et son tribunal. Dieu accorda la sagesse à Salomon, comme un homme fait un cadeau à son ami. La paix existait entre Hiram et Salomon, parce que l'un, comme l'autre, connaissait le fond de toute chose, tandis que les autres hommes n'en connaissent que la superficie. Le roi Salomon s'était aperçu que, malgré la perfection de sa génération, les grands mystères ne devaient pas encore être révélés, et que la révélation des plus grands mystères avait été réservée à la génération de Rabbi Siméon. Je ne peux comprendre comment les sages peuvent s'éloigner un seul instant de Rabbi Siméon pendant que ce grand homme est encore de ce monde. Malheur à la génération qui ne verra plus Rabbi Siméon ! Le nombre des sages diminuera et la sagesse sera oubliée.
Rabbi Isaac dit: Ce qu'on vient de dire est exact; car un jour où j’étais avec lui en voyage, j'ai vu qu'aussitôt qu'il eut ouvert la bouche pour parler, une colonne de feu descendit de haut en bas et répandit une lumière éclatante. Je fus saisi de frayeur et je me disais: Heureux le sort de l'homme qui arrive à de tels honneurs déjà en ce monde ! De Moïse l'Ecriture251 dit: « Et tout le peuple vit la colonne de nuée devant la porte du Tabernacle, et chacun se prosterna. » Cette vision convenait à Moïse qui était le plus fidèle prophète, et elle convenait aussi à la génération de Moïse jugée digne de recevoir la Loi sur la montagne de Sinaï et de voir tant de miracles en Égypte et près de la mer. Mais, dans notre génération, c'est le mérite de Rabbi Siméon seul qui nous vaut la faveur de voir les miracles. [...]
- וָכֹל, לָא קָאִים עָלְמָא אֲפִילּוּ רִגְעָא חֲדָא, אֶלָּא אִתְגְּנִיז וְאִזְדְּרַע כְּהַאי זַרְעָא דְּעָבִיד תּוֹלָדִין וּזְרָעִין וְאֵיבִין, וּמִנֵּיהּ אִתְקָיָּים עָלְמָא. וְלֵית לָךְ יוֹמָא, דְּלָא נָפִיק מִנֵּיהּ בְּעָלְמָא, וּמְקַיֵים כֹּלָּא דְּבֵיהּ זָן קוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא עָלְמָא. וּבְכָל אֲתָר דְּלָעָאן בְּאוֹרַיְיתָא בְּלֵילְיָא, חַד חוּטָא נָפִיק מֵהַהוּא אוֹר גָנִיז, וְאִתְמְשִׁיךְ עַל אִינּוּן דְּלָעָאן בָּהּ, הֲדָא הוּא דִּכְתִּיב, (תהילים מ״ב:ט׳) יוֹמָם יְצַוֶּה יְיָ' חַסְדּוֹ וּבַלַּיְלָה שִׁירֹה עִמִּי. וְהָא אוֹקִימְנָא. יוֹמָא דְּאִתְקָם מַשְׁכְּנָא לְתַתָּא, מָה כְּתִיב (שמות מ׳:ל״ה) וְלָא יָכוֹל מֹשֶׁה לָבֹא אֶל אֹהֶל מוֹעֵד כִּי שָׁכַן עָלָיו הֶעָנָן. מַאי הֶעָנָן. חַד חוּטָא הֲוָה (נ''א עמודא דעננא) מֵהַהוּא סִטְרָא דְּאוֹר קַדְמָאָה, דְּנָפַק בְּחֶדְוָה בְּכֹלָּא (דכלה), עָאלַת לְמַשְׁכְּנָא דִּלְתַתָּא. וּמֵהַהוּא יוֹמָא (קדמאה). לָא אִתְגְּלֵי, אֲבָל שִׁמּוּשָׁא קָא מְשַׁמֵּשׁ בְּעָלְמָא, וְאִיהוּ מְחַדֵּשׁ בְּכָל יוֹמָא עוֹבָדָא דִּבְרֵאשִׁית.

רַבִּי יוֹסִי הֲוָה לָעֵי בְּאוֹרַיְיתָא, וַהֲווּ עִמֵּיהּ רַבִּי יִצְחָק וְרִבִּי חִזְקִיָּה. אָמַר רִבִּי יִצְחָק, הָא חֲמֵינָן דְּעוֹבָדָא דְּמַשְׁכְּנָא, כְּגַוְונָא דְּעוֹבָדָא דְּשָׁמַיִם וָאָרֶץ, וְהָא אִתְּעָרוּ חַבְרַיָּיא בְּרָזִין דִּלְהוֹן זְעִירוּ, דְּלָא יָכִיל בַּר נָשׁ לְמֵיכַל בְּפוּמֵיהּ, וּלְמֵישַׁט יְדֵיהּ לְגוֹ פּוּמֵיהּ וּלְמִבְלַע.

אָמַר רִבִּי יוֹסִי, מִלִּין אִלֵּין נְסַלֵּק לוֹן לְגוֹ (נ''א לגביה) בּוּצִינָא קַדִּישָׁא, דְּאִיהוּ מְתַקֵּן תַּבְשִׁילִין מְתִיקִין, כְּמַה דְּאַתְקִין לוֹן עַתִּיקָא קַדִּישָׁא, סְתִימָא דְּכָל סְתִימִין, וְאִיהוּ אַתְקִין תַּבְשִׁילִין, דְּלֵית בְּהוּ אֲתָר, לְמֵיתֵי אַחֲרָא, לְמִשְׁדֵּי בְּהוּ מִלְחָא. וְתוּ, דְּיָכִיל בַּר נָשׁ לְמֵיכַל וּלְמִשְׁתֵּי וּלְאַשְׁלְמָא כְּרִסוֹי מִכָּל עִדוּנִין דְּעָלְמָא וּלְאִשְׁתַּאֲרָא, וּבֵיהּ יִתְקָיָּים, (מלכים ב ד׳:מ״ד) וְיִתֵּן לִפְנֵיהֶם וַיֹּאכְלוּ וַיוֹתִירוּ כִּדְבַר יְיָ'.

פָּתַח וְאָמַר, (מלכים א ה׳:כ״ו) וַיְיָ', נָתַן חָכְמָה לִשְׁלֹמֹה כַּאֲשֶׁר דִּבֶּר לוֹ וַיְהִי שָׁלוֹם בֵּין חִירָם וּבֵין שְׁלֹמֹה וַיִכְרְתוּ בְרִית שְׁנֵיהֶם. הַאי קְרָא הָא אִתְּמַר בְּכַמָּה דּוּכְתֵּי. אֲבָל וַיְיָ', אִסְתַּכְּמוּתָא דִּלְעֵילָּא וְתַתָּא כַּחֲדָא. וַיְיָ' אִיהוּ וּבֵי דִּינֵיהּ. נָתַן חָכְמָה, נָתַן: כְּמַאן דְּיָהִיב נְבִזְבְּזָא וּמַתָּנָה לִרְחִימֵיהּ. כַּאֲשֶׁר דִּבֶּר לוֹ, שְׁלִימוּ דְּחָכְמְתָא, בְּעוּתְרָא, וּבִשְׁלָם, וּבְשֻׁלְטָנוּ, הֲדָא הוּא דִכְתִיב כַּאֲשֶׁר דִּבֶּר לוֹ.

וַיְהִי שָׁלוֹם בֵּין חִירָם וּבֵין שְׁלֹמֹה, מַאי טַעְמָא. בְּגִין דַּהֲווֹ יַדְעֵי דָּא לְדָא, סְתִימוּ דְּמִלִּין דַּהֲווֹ אַמְרֵי, וּבְנֵי נָשָׁא אַחֲרָנִין לָא הֲווֹ יַדְעֵי לְאִסְתַּכְּלָא וּלְמִנְדַּע בְּהוּ כְּלַל, וּבְגִינַיְיהוּ, אִתְהַדָּר חִירָם לְאוֹדָאָה לִשְׁלֹמֹה בְּכָל מִלּוֹי.

שְׁלמֹה מַלְכָּא, אִסְתָּכַּל וַהֲוָה חָמֵי, דְּהָא אֲפִילּוּ בְּהַהוּא דָּרָא, דְּהֲוָה שְׁלִים מִכָּל דָּרִין אַחֲרָנִין, לָא הֲוָה רְעוּתָא דְּמַלְכָּא עִלָּאָה, דְּיִתְגְּלֵי חָכְמָה כָּל כַּךְ עַל יְדֵיהּ, (נ''א ולא אתגליא) דְּאִתְגְּלֵי אוֹרַיְיתָא דְּהֲוָה סְתִימָא בְּקַדְמִיתָא, וּפָתַח לָהּ פִּתְחִין. וְאַף עַל גַּב דְּפָתַח, סְתִימִין אִינּוּן, בַּר לְאִינּוּן חַכִּימִין דְּזָכוּ, וּמִתְגַמְגְמֵי בְּהוּ, וְלָא יַדְעֵי לְמִפְתַּח בְּהוּ פּוּמָא. וְדָרָא דָּא דְּרַבִּי שִׁמְעוֹן שַׁרְיָא בְּגַוֵּיהּ, רְעוּתָא דְּקוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא בְּגִינֵיהּ דְּרַבִּי שִׁמְעוֹן, דְּיִתְגַּלְיָין מִלִּין סְתִימִין עַל יְדוֹי.

אֲבָל תַּוַוהְנָא עַל חַכִּימֵי דָּרָא, הֵיךְ שַׁבְקִין אֲפִילּוּ רִגְעָא חֲדָא, לְמֵיקָם קָמֵי דְּרַבִּי שִׁמְעוֹן לְמִלְעֵי בְּאוֹרַיְיתָא, בְּעוֹד דְּרַבִּי שִׁמְעוֹן קָאִים בְּעָלְמָא, אֲבָל בְּדָרָא דָּא לָא יִתְנְשֵׁי חָכְמְתָא מֵעָלְמָא, וַוי לְדָרָא כַּד יִסְתָּלַק אִיהוּ, וְחַכִּימִין יִתְמַעֲטוּן, וְחָכְמְתָא יִתְנְשֵׁי מֵעָלְמָא.

אָמַר רִבִּי יִצְחָק, וַדַּאי הָכִי אִיהוּ, דְּהָא יוֹמָא חַד הֲוֵינָא אָזִיל עִמֵּיהּ בְּאָרְחָא, וּפָתַח פּוּמֵיהּ בְּאוֹרַיְיתָא, וַחֲמֵינָא עַמּוּדָא דַּעֲנָנָא נָעִיץ מֵעֵילָּא לְתַתָּא, וְחַד זִיהֲרָא זָהִיר גּוֹ עַמּוּדָא. דָּחִילְנָא דְּחִילוּ סַגִּי אַמִינָא זַכָּאָה אִיהוּ בַּר נָשׁ, דְּהָכִי אִזְדָּמַן לֵיהּ בְּהַאי עָלְמָא.

מַה כְּתִיב בֵּיהּ בְּמֹשֶׁה, (שמות ל״ג:י׳) וְרָאָה כָּל הָעָם אֶת עַמּוּד הֶעָנָן עוֹמֵד פֶּתַח הָאֹהֶל וְקָם כָּל הָעָם וְהִשְׁתַּחֲווּ אִישׁ פֶּתַח אָהֳלוֹ. יֵאוֹת הוּא לְמֹשֶׁה, דְּאִיהוּ נְבִיאָה מְהֵימָנָא עִלָּאָה עַל כָּל נְבִיאֵי עָלְמָא, וְדָרָא הַהוּא דְּקַבִּילוּ אוֹרַיְיתָא עַל טוּרָא דְּסִינַי, וְחָמוּ כַּמָה נִסִּין וְכַמָּה גְּבוּרָאן בְּמִצְרַיִם וְעַל יַמָּא. אֲבָל הָכָא בְּדָרָא דָּא, זְכוּתָא עִלָּאָה דְּרַבִּי שִׁמְעוֹן קָא עָבִיד, לְאִתְחֲזָאָה נִסִּין עַל יְדוֹי.
(Ⅰ)
[149b]  
[...] L'Écriture compte l'écarlate parmi les objets offerts au Tabernacle. Rabbi Isaac dit: L'écarlate dont parle l'Ecriture est extraite d'un poisson du lac de Génésareth situé sur le domaine de Zabulon. Il était nécessaire que cette couleur figurât au Tabernacle. Il commença ensuite à parler ainsi252: « Et Dieu dit: Que le firmament soit fait au milieu des eaux, et qu'il sépare les eaux d'avec les eaux. » Ce firmament fut créé le deuxième jour de la création, parce que ce jour est du « côté gauche ». C'est pour cette raison que l'enfer fut créé également le deuxième jour de la création. L'enfer est un composé de feu et d'eau qui produit la couleur de l'écarlate. Le premier jour de la création, il n'y avait que l'eau, parce que Dieu n'avait créé le monde que pour la paix La combinaison du feu et de l'eau n'eut lieu que le second jour. Le troisième jour de la création était un composé des deux jours précédents, et c'est ce qui donna naissance à la couleur de la pourpre.
C'est pourquoi en ce jour de la création on trouve deux fois le mot « bon ». L'écarlate du deuxième jour de la création prit au troisième jour deux couleurs: rouge et noire. Primitivement l'écarlate n'avait que la couleur rouge; et c'est cette couleur que l'Écriture désigne par le nom « Élobim ». Mais, en descendant sur la terre, elle prit encore une autre couleur: le noir; c'est également « Élohim », mais moins puissant que le premier. La couleur noire seule est désignée dans l'Écriture sous le nom d' « autre Élohim ». C'est ainsi que la « Lampe Sainte » nous l'a enseigné. L'union du rouge et du noir ressemble à l'alliage de l'or, ou au mélange de ce métal précieux avec la gangue. C'est la couleur noire que l'Écriture désigne sous le nom de ténèbres253: « Et les ténèbres couvraient la face de l'abîme. » La tradition nous apprend que les termes de l'Écriture: « Et Dieu vit que cela était très bon » désignent l'ange exterminateur. Pourquoi? Parce que c'est grâce à lui que les hommes font pénitence; comme chacun sait qu'il va mourir et qu'il retournera à la terre, il craint son Maître; et, s'il a commis des péchés, il fait pénitence. Ainsi, l'ange exterminateur sert de fouet aux hommes et les détermine à mener une bonne vie. C’est pourquoi l’Écriture l'appelle « très bon ». [...]
- (שמות כה) וּתְכֵלֶת, אָמַר רַבִּי יִצְחָק, תְּכֵלֶת מֵהַהוּא נוּנָא דְּיַמָּא דְּגִינוֹסָר, דְּאִיהוּ בְּעַדְבֵיהּ דִּזְבוּלוּן. וְאִצְטְרִיךְ גַּוְונָא דָּא לְעוֹבָדָא דְּמַשְׁכְּנָא לְאִתְחֲזָאָה הַאי גּוָֹון.

פָּתַח וְאָמַר, (בראשית א׳:ו׳) וַיֹּאמֶר אֱלֹהִים יְהִי רָקִיעַ בְּתוֹךְ הַמָּיִם וִיְהִי מַבְדִּיל בֵּין מַיִם לָמָיִם. הַאי רְקִיעַ אִתְבְּרֵי בַּשֵּׁנִי, דְּעוֹבָדָא דָּא מִסִּטְרָא דִּשְׂמָאלָא אִיהוּ. וּבְיוֹמָא תִּנְיָינָא דְּאִיהוּ סְטָר שְׂמָאלָא, אִתְבְּרֵי בֵּיהּ גֵּיהִנָּם, דְּאִיהוּ נָפִיק מִגּוֹ הִתּוּכָא דְּנוּרָא דִּשְׂמָאלָא, וּבְיַמָא אִצְטְבַע בָּהּ גּוָֹון תִּכְלָא, דְּאִיהוּ כּוּרְסְיָּיא דְּדִינָא.

וְנָטִיל הַאי יוֹמָא מַיִם דַּהֲווֹ מִסִּטְרָא דִּימִינָא, וְאִינּוּן מַיִם דַּהֲווֹ מִסִּטְרָא דִּימִינָא, לָא אִתְגַּלּוּ אֶלָּא בְּיוֹם שֵׁנִי. בְּיוֹמָא דִּילֵיהּ, לָא אִתְגְּלֵי מַיִם, אֶלָּא אִתְחַלָּף, בְּגִין דְּאִתְכְּלִיל דָּא בְּדָא, וְאִתְבָּסַּם דָּא בְּדָא. אוֹר דְּיוֹמָא קַדְמָאָה, נְהִירוּ קַדְמָאָה מִכָּל שִׁיתָא נְהוֹרִין אִיהוּ. וְהַאי אוֹר בְּסִטְרָא דְּאֶשָּׁא הֲוָה, דִּכְתִּיב, (ישעיהו י׳:י״ז) וְהָיָה אוֹר יִשְׂרָאֵל לְאֵשׁ. וְהַהוּא אוֹר דְּיִשְׂרָאֵל מִסִּטְרָא דִּימִינָא הֲוָה, אִתְכְּלִיל בְּאֶשָּׁא.

וְיוֹמָא קַדְמָאָה מֵאִינּוּן שִׁיתָא יוֹמִין, מַיִם אִיהוּ, וְלָא שִׁמֵּשׁ עוֹבָדָא דְּמַיִם, אֶלָּא עוֹבָדָא דְּאוֹר, דְּאִיהוּ מִסִּטְרָא דְּאֵשׁ, דְּאִיהוּ יוֹם שֵׁנִי. לְאַחֲזָאָה דְּקוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא לָא בָּרָא עָלְמָא, אֶלָּא עַל שָׁלוֹם, וּבְאֹרַח שָׁלוֹם הֲוָה כֹּלָּא. יוֹמָא קַדְמָאָה כָּל מַה דַּעֲבַד, מִסִּטְרָא דְּחַבְרֵיהּ עָבֵד. יוֹמָא תִּנְיָינָא בְּסִטְרָא דְּיוֹמָא קַדְמָאָה עֲבַד הַהוּא אוּמָנָא, וְשִׁמֵּשׁ בָּהּ, דְּכָל חַד שִׁמֵּשׁ בְּעוֹבָדָא דְּחַבְרֵיהּ, לְאַחֲזָאָה, דְּהָא אִתְכְּלִילוּ דָּא בְּדָא. יוֹמָא תְּלִיתָאָה, הֲוָה בְּסִטְרָא דְּתַרְוַויְיהוּ, וּבֵיהּ הֲוָה אַרְגָּמָן, וְעַל דָּא כְּתִיב, כִּי טוֹב כִּי טוֹב תְּרֵי זִמְנֵי בְּיוֹמָא תְּלִיתָאָה.

תְּכֵלֶת, דָּא יוֹמָא תִּנְיָינָא, אִצְטְבַע בְּב' גַּוְונִין סוּמָק וְאוּכָם. וּתְכֵלֶת, סוּמָק אִיהוּ דִּילֵיהּ, מִיּוֹמָא תִּנְיָינָא מַמָּשׁ, כְּעֵין גּוָֹון אֶשָּׁא, וְדָא אִיהוּ אֱלהִים, וְיָרִית גּוָֹון דְּדַהֲבָא, דְּכֹלָּא גַּוְונָא חֲדָא. תְּכֶלְתָּא נָפִיק מִגּוֹ הַהוּא גּוָֹון סוּמָק, וְכַד נָחִית לְתַתָּא, אִתְרְחַק גּוָֹון סוּמָק, וְעָאל גּוֹ הַהוּא אֲתָר דְּאִיהוּ יַמָּא, וְאִצְטְבַע גּוָֹון תִּכְלָא. הַהוּא סוּמָקָא עָיֵיל גּוֹ יַמָּא, וְאִתְחַלָּשׁ גּוָֹון דִּילֵיהּ, וְאִתְהַדָּר תִּכְלָא, וְדָא אִיהוּ אֱלהִים, אֲבָל לָאו אִיהוּ תַּקִּיפָא כְּקַדְמָאָה.

אוּכָם, גּוָֹון דָּא נָפִיק מֵהִתּוּכָא דְּסוּמָקָא, כַּד אִתְהֲתָּךְ וְאִתְחַלָּשׁ לְתַתָּא בְּהִתּוּכָא דְּזוּהֲמָא, וְנָחִית לְתַתָּא, וְנָפִיק מֵהַהוּא זוּהֲמָא גּוָֹון סוּמָק, מִזּוֹהֲמָא תַּקִּיפָא, וּמִגּוֹ זוּהֲמָא תַּקִּיפָא, אִתְהַדָּר לְאוּכָם. וְכֹלָּא מֵהַהוּא סוּמָקָא קַדְמָאָה (ס''א עלאה) אִתְהֲתָּךְ. וְכָל דָּא אִתְבְּרֵי בַּשֵּׁנִי, וְהַאי אִקְרֵי אֱלֹהִים אֲחֵרִים.

הַאי אוּכָם אִיהוּ חָשׁוּךְ יַתִּיר, דְּלָא אִתְחָזֵי גּוָֹון דִּילֵיהּ מִגּוֹ חֲשׁוֹכָא. בּוּצִינָא קַדִּישָׁא הָכִי אָמַר, דְּהַאי גּוָֹון אוּכָם חָשׁוּךְ, בְּאָן אֲתָר אִצְטְבַע. אֶלָּא כַּד הַהוּא סוּמָקָא אִתְהֲתָּךְ בְּגוֹ תִּכְלָא, וְאִתְעָרְבוּ גַּוְונִין, אִתְהֲתָּךְ הִתּוּכָא דְּזוּהֲמָא לְגוֹ תְּהוֹמֵי, וְאִתְעָבִיד מִתַּמָּן רֶפֶשׁ וָטִיט. כְּמָה דְאַתְּ אָמֵר (ישעיהו נ״ז:כ׳) וַיִּגְרְשׁוּ מֵימָיו רֶפֶשׁ וָטִיט. וּמִגּוֹ הַהוּא טִינָא דִּתְהוֹמֵי, נָפַק הַהוּא חָשׁוּךְ דְּאִיהוּ אוּכָם, וְלָא אוּכָם אֶלָּא חָשׁוּךְ יַתִּיר, הֲדָא הוּא דִכְתִיב, (בראשית א׳:ב׳) וְחֹשֶׁךְ עַל פְּנִי תְהוֹם. אֲמַאי אִקְרֵי חֹשֶׁךְ, בְּגִין דְּגָוֶון דִּילֵיהּ חָשׁוּךְ, וְאַחְשִׁיךְ אַנְפֵּי בִּרְיָין. וְדָא אִיהוּ סוּמָק וְאוּכָם, וּבְגִין דָּא לָא כְּתִיב בַּשֵּׁנִי כִּי טוֹב.

וְאִי תֵּימָא, וְהָא כְּתִיב (בראשית א׳:ל״א) וְהִנִּה טוֹב מְאֹד דָּא מַלְאָךְ הַמָּוֶת, וְהָכָא אַמָרְתְּ דְּלָא אִתְּמַר בְּגִינִיהּ כִּי טוֹב. אֶלָּא רָזָא דְּרָזִין הָכָא, דְּהָא וַדַּאי מַלְאָךְ הַמָּוֶת אִיהוּ טוֹב מְאֹד. מַאי טַעְמָא. בְּגִין דְּהָא כָּל בְּנֵי עָלְמָא יַדְעֵי דִּימוּתוּן וְיִתְהַדְרוּן לְעַפְרָא, וְסַגִּיאִין אִינּוּן דִּמְהַדְּרֵי בְּתִיּוּבְתָא לְמָארֵיהוֹן, בְּגִין דְּחִילוּ דָּא, וְדַחֲלֵי לְמֶחטֵי קַמֵּיהּ. סַגִּיאִין דַּחֲלֵי מִן מַלְכָּא, מִגּוֹ דְּתַלְיָא רְצוּעָה לְקָמַיְיהוּ. כַּמָה טָבָא הַהִיא רְצוּעָה לְגַבֵּי בַּר נָשׁ, דְּעַבְדַּת לוֹן טָבִין וְקָשִׁיטִין, וּמְתַקְּנִין בְּאָרְחַיְיהוּ כַּדְקָא יֵאוֹת. וְעַל דָּא וְהִנֵּה טוֹב מְאֹד. מְאֹד וַדַּאי.
(Ⅰ)
[150a]  
[...] La « Lampe Sainte » nous a appris le mystère suivant: « Bon »' désigne l'ange de la vie; « très » désigne l'ange exterminateur qui est supérieur à l'ange de la vie. Pourquoi l'ange exterminateur est-il très bon ? —Lorsque le Saint, béni soit-il, créa le monde, tout ici-bas était parfait, jusqu'a l'arrivée de l'homme qui est le roi de ce monde. Dieu fit l'homme parfait et le détermina à marcher dans la voie de la vérité Mais l'homme a péché et a été chassé du paradis de la terre, que le Saint, béni soit-il, a fait d'après le modèle du Paradis d'en haut. Dans ce Paradis existent toutes les images des êtres d'en haut et de ceux d'en bas. Ces images ne sont pas gravées sur de l’or ou d'autres corps solides; mais elles sont reproduites par des lumières célestes qui sont l'œuvre du Saint, béni soit-il. Cet endroit est le séjour des esprits saints, aussi bien de ceux qui viennent en ce monde que de ceux qui n'y viennent pas. Les esprits destinés à descendre et à venir un jour dans ce monde sont revêtus de corps et ont des visages semblables à ceux des corps qu'ils sont destinés à animer plus tard.
Ces esprits restent là et contemplent la gloire de leur Maître, jusqu'à leur venue en ce monde. Quand arrive l'heure de quitter cet endroit pour venir dans le monde, ces esprits se dépouillent des corps dont ils étaient revêtus au Paradis et s'enveloppent de corps terrestres formés d'une goutte de liquide puant. Et quand arrive l'heure de quitter ce monde, l'esprit ne s'en va qu'après que l'ange destructeur l'a dépouillé du corps d'ici-bas. Ensuite l'esprit reprend le corps du Paradis dont il était revêtu avant la venue en ce monde. L'esprit n'éprouve de véritable joie que revêtu du corps du Paradis; car, aussi longtemps qu'il est enveloppé du corps terrestre, il ne peut approfondir les mystères suprêmes. Qui peut décrire la joie qu'éprouve l'âme lorsqu'elle se voit de nouveau revêtue de son corps paradisiaque ? Qui a procuré à l'âme la joie de se revêtir de nouveau du corps du Paradis? N'est-ce pas l'ange exterminateur qui l'a dépouillée préalablement du corps terrestre ?'
Voilà pourquoi cet ange est appelé «très bon ». Le Saint, béni soit-il, a accordé aux hommes la faveur de ne pas être dépouillés de leurs corps ici-bas sans que d'autres corps plus glorieux et plus nobles ne les attendent, excepté toutefois les pécheurs qui meurent sans pénitence; les âmes de ceux-ci s'en vont nues, comme elles étaient venues. Quand l'âme ne trouve pas d'enveloppe, elle a honte des autres âmes, et elle trouve son châtiment dans l'enfer d'ici-bas, chauffé du feu d'en haut. Beaucoup de ces âmes cependant sont sauvées au bout d'un certain temps; ce sont celles des pécheurs qui ont pris la détermination de faire pénitence. mais qui n'ont pas pu y parvenir. Les âmes de ceux-ci sont châtiées pendant un certain temps et sont sauvées ensuite. Voyez combien est grande la miséricorde du Saint, béni soit-il, envers ses créatures; il suffit d'avoir eu l'intention de se repentir pour que Dieu ne rejette plus complètement l'âme. Dieu réserve à ces âmes un endroit dans l'enfer où elles font pénitence. Cette pénitence tardive brise les portes de l'enfer, [...]
- רָזָא דְּרָזִין, דְּאוֹלִיפְנָא מִגּוֹ בּוּצִינָא קַדִּישָׁא וְהִנֵּה טוֹב, דָּא מַלְאָךְ חַיִּים. מְאֹד, דָּא מַלְאָךְ הַמָּוְת, דְּאִיהוּ יַתִּיר. אֲמַאי מַלְאָךְ הַמָּוֶת אִיהוּ טוֹב מְאֹד. אֶלָּא כַּד בָּרָא קוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא עָלְמָא, כֹּלָּא הֲוָה מִתְתָּקַּן עַד לָא יֵיתֵי אָדָם, דְּאִיהוּ מַלְכָּא דְּהַאי עָלְמָא. כֵּיוָן דְּאִתְבְּרֵי אָדָם, עֲבַד לֵיהּ מִתְתַּקָּן בְּאֹרַח קְשׁוֹט, הֲדָא הוּא דִכְתִיב, (קהלת ז׳:כ״ט) אֲשֶׁר עָשָׂה הָאֱלֹהִים אֶת הָאָדָם יָשָׁר וְהֵמָה בִקְשׁוּ חִשְּׁבוֹנוֹת רַבִּים, עֲבַד לֵיהּ יָשָׁר, וּלְבָתַר סָרַח, וְאִטְרִיד מִגִּנְתָּא דְּעֵדֶן.

גַּן עֵדֶן אִיהוּ בְּאַרְעָא, נָטִיעַ בְּאִינּוּן נְטִיעָן דְּנָטַע לֵיהּ קוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא, כְּמָה דְאַתְּ אָמֵר (בראשית ב׳:ח׳) וַיִּטַּע יְיָ' אֱלהִים גַּן בְּעֵדֶן מִקֶּדֶם, אִיהוּ נָטַע לֵיהּ בִּשְׁמָא שְׁלִים, כְּגַוְונָא עִלָּאָה לְעֵילָּא. וְכָל דִּיוּקְנִין עִלָּאִין כֻּלְּהוּ, מְרֻקְּמָן וּמִתְצַיְירָן בְּהַאי גַּן עֵדֶן דִּלְתַתָּא, וְתַמָּן אִינּוּן כְּרוּבִים. לָאו אִינּוּן גְּלִיפִין בִּגְלִיפוֹי דִּבְנֵי נָשָׁא מִדַּהֲבָא אוֹ מִמִּלָּה אַחֲרָא, אֶלָּא כֻּלְּהוּ נְהוֹרִין דִּלְעֵילָּא, גְּלִיפִין וּמִתְצַיְּירִין בְּצִיּוּרָא מְרֻקְּמָא, עוֹבָדֵי יְדֵי אוּמָנָא דִּשְׁמָא שְׁלִים דְּקוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא, וְכֻלְּהוּ מְחֻקְּקָן תַּמָּן. וְכָל דִּיוּקְנִין וְצִיּוּרִין דְּהַאי עָלְמָא, כֻּלְּהוּ מִתְצַיְּירָן תַּמָּן, וּגְּלִיפָן וּמִתְחַקְקָן תַּמָּן, כֻּלְּהוּ כְּגַוְונָא דְּהַאי עָלְמָא.

וַאֲתָר דָּא אִיהוּ מָדוֹרָא לְרוּחִין קַדִּישִׁין, בֵּין אִינּוּן דְּאָתוּ לְהַאי עָלְמָא, בֵּין אִינּוּן דְּלָא אָתוּ לְהַאי עָלְמָא, וְאִינּוּן דִּזְמִינִין לְמֵיתֵי לְהַאי עָלְמָא. כֻּלְּהוּ רוּחִין מִתְלַבְּשָׁן בִּלְבוּשִׁין וְגּוּפִין וּפַרְצוּפִין כְּגַוְונָא דְּהַאי עָלְמָא, וּמִסְתַּכְּלָן תַּמָּן בְּזִיו יְקָרָא דְּמָארֵיהוֹן, עַד דְּאַתְיָין לְהַאי עָלְמָא.

בְּשַׁעֲתָא דְּנַפְקֵי מִתַּמָּן, לְמֵיתֵי לְהַאי עָלְמָא, מִתְפַּשְּׁטִין אִינּוּן רוּחִין, מֵהַהוּא גּוּפָא וּלְבוּשָׁא דְּתַמָּן, וּמִתְלַבְּשִׁין בְּגוּפָא וּבִלְבוּשָׁא דְּהַאי עָלְמָא, וְעַבְדִין דִּיּוּרֵיהוֹן בְּהַאי עָלְמָא, בִּלְבוּשָׁא וְגוּפָא דָּא, דְּאִיהוּ מִטִּפָּה סְרוּחָה.

וְכַד מָטֵי זִמְנֵיהּ לְמֵיהַךְ וּלְנָפְקָא מֵהַאי עָלְמָא, לָא נָפִיק עַד דְּהַאי מַלְאָךְ הַמָּוֶת אַפְשִׁיט לֵיהּ לְבוּשָׁא דְּגוּפָא דָּא. כֵּיוָן דְּאִתְפָּשַּׁט הַאי גּוּפָא מֵהַהוּא רוּחָא, עַל יְדֵי דְּהַהוּא מַלְאָךְ הַמָּוֶת, אַזְלָא וּמִתְלַּבְּשָׁא בְּהַהוּא גּוּפָא אַחֲרָא דִּבְגִנְתָּא דְּעֵדֶן, דְּאִתְפְּשִׁיט כַּד אָתֵי לְהַאי עָלְמָא. וְלֵית חִדוּ לְרוּחָא, בַּר בְּהַהוּא גּוּפָא דְּתַמָּן, וְחַדֵּי עַל דְּאִתְפָּשַּׁט מֵהַאי גּוּפָא דְּהַאי עָלְמָא, וְאִתְלָבַּשׁ בִּלְבוּשָׁא אַחֲרָא שְׁלִים, כְּגַוְונָא דְּהַאי (נ''א דההוא) עָלְמָא, וּבֵיהּ יָתִיב וְאָזִיל וְאִסְתָּכַּל לְמִנְדַּע בְּרָזִין עִלָּאִין, מַה דְּלָא יָכִיל לְמִנְדַּע וּלְאִסְתַּכְּלָא בְּהַאי עָלְמָא בְּגוּפָא דָּא.

וְכַד אִתְלַבְּשַׁת נִשְׁמְתָא בְּהַהוּא לְבוּשָׁא דְּהַהוּא עָלְמָא, כַּמָה עִדוּנִין, כַּמָה כִּסוּפִין דִּילָהּ תַּמָּן. מַה גָּרִים לְגוּפָא דָּא, לְאִתְלַבְּשָׁא בֵּיהּ רוּחָא. הֲוֵי אֵימָא הַהוּא דְּאַפְשִׁיט לֵיהּ לְבוּשִׁין אִלֵּין. וְקוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא עָבִיד טִיבוּ עִם בִּרְיָין, דְּלָא אַפְשִׁיט לֵיהּ לְבַר נָשׁ לְבוּשִׁין אִלֵּין, עַד דְּאַתְקִין לֵיהּ לְבוּשִׁין אַחֲרָנִין יַקִּירִין וְטָבִין מֵאִלֵּין.

בַּר לְאִינּוּן חַיָּיבֵי עָלְמָא, דְּלָא אָהַדְרוּ בְּתִיּוּבְתָא שְׁלֵימָתָא לְמָארֵיהוֹן, דְּעַרְטִילָאִין אָתוּ לְהַאי עָלְמָא, וְעַרְטִילָאִין יְתוּבוּן תַּמָּן. וְנִשְׁמְתָא אַזְלָא בְּכִסּוּפָא לְגַבֵּי אַחֲרָנִין, דְּלֵית לָהּ לְבוּשִׁין כְּלַל, וְאִתְּדָנַת בְּהַהוּא גֵּיהִנָּם דִּבְאַרְעָא, מִגּוֹ הַהוּא אֶשָּׁא דִּלְעֵילָּא. וְאִית מִנְּהוֹן דִּמְצַפְצְפֵי וְסַלְקֵי, וְאִלֵּין אִינּוּן חַיָּיבֵי עָלְמָא, דְחַשְׁבִי בְּלִבַּיְיהוּ תְּשׁוּבָה, וּמִיתוּ, וְלָא יָכִילוּ לְמֶעְבַּד לָהּ. אִלֵּין אִתְדָּנוּ תַּמָּן בְּגֵיהִנָּם, וּלְבָתַר מְצַפְצְפֵי וְסַלְּקִין.

חָמֵי כַּמָה רַחֲמָנוּתָא דְּקוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא עִם בִּרְיוֹהִי, דְּאֲפִילּוּ דְּאִיהוּ חַיָּיבָא יַתִּיר, וְהִרְהֵר תְּשׁוּבָה, וְלָא (ויקרא ר''כ ע''ב) יָכִיל לְמֶעְבַּד תְּשׁוּבָה, וּמִית, הַאי בְּוַדַּאי, מְקַבֵּל עוֹנְשָׁא, עַד דְּאָזִיל בְּלָא תְּשׁוּבָה. לְבָתַר הַהוּא רְעוּתָא דְּשַׁוֵּי לְמֶעְבַּד תְּשׁוּבָה, לָא אַעְדִּיאַת מִקַּמֵּי מַלְכָּא עִלָּאָה, וְקוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא אַתְקִין לְהַהוּא חַיָּיבָא דּוּכְתָּא, בְּמָדוֹרָא דִּשְׁאוֹל, וְתַמָּן מְצַפְצְפָא תְּשׁוּבָה. דְּהָא הַהוּא רְעוּתָא נָחִית מִקַּמֵּי קוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא, וְתָבַר כָּל גְּזִּיזִין (ס''א לבתר דקביל עונשיה ההוא רעותא טבא דשוי ההוא חייבא למעבד תשובה סלקא קמי מלכא עילאה ולא אעדיאת מתמן עד דקודשא בריך הוא אתקין לההוא חייבא דוכתא במדורת שאול וכדין ההוא ריעותא נחתא מקמי קודשא בריך הוא ותברת כל גזיזין) דְּתַרְעֵי מָדוֹרֵי גֵּיהִנָּם, וּמָטֵי לְהַהוּא אֲתָר דְּהַהוּא חַיָּיבָא תַּמָּן, וּבָטַשׁ בֵּיהּ, וְאִתְּעַר לֵיהּ הַהוּא רְעוּתָא כְּמִלְּקַדְּמִין. וּכְדֵין מְצַפְצְפָא
(Ⅰ)
[150b]  
[...] et les âmes en sortent. Rien n'est plus agréable au Roi sacré254. Aussi, heureux le sort de celui qui se propose toujours de faire pénitence; car, alors même qu'il ne pourrait jamais y parvenir, le Saint, béni soit-il, lui en tiendrait compte, en assimilant l'intention à l'acte. Cette assimilation n'a lieu que pour le « bon côté »; la mauvaise intention, au contraire, n'est pas assimilée à l'action, excepté l'intention d'adorer les idoles, ainsi que les collègues l'ont dit. Mais ceux qui n'ont jamais eu l'intention même de faire pénitence descendront à l'enfer et n'en sortiront jamais en toute éternité; c'est d'eux que l'Écriture255 dit: « Comme une nuée se dissipe et passe sans qu'il en reste de trace, ainsi celui qui descend au Scheol ne remontera plus. » Et ailleurs 256 : « C'est le Seigneur qui ôte et qui donne la vie, qui conduit au Schéol et qui en retire. »
Rabbi Yehouda dit: Nous avons appris que les coupables, dans l'enfer, sont châtiés par un feu brûlant jour et nuit, afin que le châtiment corresponde à la faute qui consistait dans le feu de la passion. Toutes les fois que l'homme se laisse entraîner par la chaleur de la passion que lui communique l'esprit tentateur, il attire le feu de l'enfer. L'esprit tentateur disparut une fois de dessus la terre; car on l'avait enfermé dans un tube de fer et jeté dans l'abîme. Pendant tout ce temps, le feu de l’enfer fut éteint et ne brûla pas. Mais dès que l'esprit tentateur revint en ce monde et commença à chauffer, par la passion, les coupables d'ici-bas, le feu de l'enfer se mit de nouveau à brûler; ce qui prouve que le feu de l'enfer ne brûle que par le feu que l’esprit tentateur communique aux coupables. L'enfer a sept portes et est divisé en sept compartiments qui correspondent aux sept genres de coupables désignés sous les sept noms suivants: mauvais, méchant, pécheur, impie, destructeur, railleur, orgueilleux.
Chaque pécheur est mis dans ce compartiment de l'enfer qui correspond à son degré de culpabilité. Chaque compartiment est placé sous la surveillance d’un ange. Tous les surveillants à leur tour sont placés sous l’ordre de « Doumâ » qui est accompagné de millions d'anges qui ont pour mission de châtier les coupables. Le feu de l'enfer d'ici-bas provient de l'enfer d'en haut. Il y a un endroit dans l'enfer appelé « excrément chauffé »; c'est là que sont châtiés les coupables qui ont mené une vie de débauche et de libertinage et qui n'ont jamais pensé à se repentir. La damnation de ceux-ci sera éternelle, car ils n’en sortiront jamais. Même les jours de Sabbat, de Néoménie et de fêtes, pendant lesquels le feu de l’enfer reste éteint, ces coupables ne quittent pas leur séjour et ne trouvent pas de repos comme les autres damnés. Comme ils avaient coutume de profaner le sabbat publiquement et de n'avoir aucun souci de la gloire de leur Maître, ils n'ont pas mérité de jouir du repos pendant ce jour dans l'enfer.
Rabbi Yehouda dit: Les païens qui n'ont pas sanctifié le Sabbat durant leur vie sur la terre observent par force le Sabbat durant leur séjour dans l'enfer, puisqu'ils jouissent du repos pendant ce jour. Tous les vendredis soirs, dès que la sainteté du Sabbat commence, des voix [...]
- הַהִיא נִשְׁמְתָא, לְסַלְּקָא מִגּוֹ מָדוֹרָא דִּשְׁאוֹל.

וְלֵית רְעוּתָא טָבָא דְּיִתְאֲבִיד מִקַּמֵּי מַלְכָּא קַדִּישָׁא. וּבְגִין כַּךְ, זַכָּאָה אִיהוּ מַאן דִּמְהַרְהֵר הִרְהוּרִין טָבִין לְגַבֵּי מָארֵיהּ, דְּאַף עַל גַּב דְּלָא יָכִיל לְמֶעְבַּד לוֹן, קוּדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא סָלִיק לֵיהּ רְעוּתֵיהּ כְּאִילּוּ עָבִיד. דָּא לְטָב. אֲבָל רְעוּתֵיהּ לְבִישׁ, לָא. בַּר הִרְהוּרָא דְכּוֹכָבִים וּמַזָּלוֹת, וְהָא אוּקְמוּהָ חַבְרַיָּיא.

אִינּוּן דְּלָא הִרְהָרוּ תְּשׁוּבָה, נַחְתֵּי לִשְׁאוֹל, וְלָא סַלְקֵי מִתַּמָּן לְדָרֵי דָּרִין. עָלַיְיהוּ כְּתִיב, (איוב ז) כָּלָּה עָנָן וַיֵּלַךְ כֵּן יוֹרֵד שְׁאוֹל לא יַעֲלֶה. עַל קַדְמָאֵי כְּתִיב (שמואל א ב) יְיָ' מֵמִית וּמְחַיֶּה מוֹרִיד שְׁאוֹל וַיָּעַל.

אָמַר רַבִּי יְהוּדָה, דִּינָא דְּעוֹנְשֵׁי דְּגֵיהִנָּם, הָא אוֹלִיפְנָא, דְּאִיהוּ לְמֵידָן תַּמָּן לְחַיָּיבַיָּא, עַל מָה אִתְדָּנוּ בְּנוּרָא דְּגֵיהִנָּם. אֶלָּא גֵּיהִנָּם אִיהוּ נוּר דָּלִיק יְמָמֵי וְלֵילֵי, כְּגַוְונָא דְּחַיָּיבַיָּא מִתְחַמְמָן בְּנוּרָא דְּיֵצֶר הָרָע, לְמֶעְבַּר עַל פִּתְגָּמֵי אוֹרַיְיתָא. בְּכָל חִמוּמָא וְחִמוּמָא דְּאִינּוּן מִתְחַמְּמָן בְּיֵצֶר הָרָע, הָכִי אִתּוֹקַד נוּרָא דְּגֵיהִנָּם.

זִמְנָא חֲדָא לָא אִשְׁתְּכַח יֵצֶר הָרָע בְּעָלְמָא, דְּאֲעִילוּ לֵיהּ גּוֹ גּוּשְׁפַּנְקָא דְּפַרְזְלָא, בְּנוּקְבָּא דִּתְהוֹמָא רַבָּא. וְכָל הַהוּא זִמְנָא, כָּבָה נוּרָא דְּגֵיהִנָּם, וְלָא אִתּוֹקַד כְּלַל. אַהְדָּר יֵצֶר הָרָע לְאַתְרֵיהּ, שָׁארוּ חַיָּיבֵי עָלְמָא לְאִתְחַמְמָא בֵּיהּ, שָׁאֲרִי נוּרָא דְּגֵיהִנָּם לְאִתּוֹקְדָא, דְּהָא גֵּיהִנָּם לָא אִתּוֹקַד אֶלָּא בְּחֲמִימוּ דְּתּוּקְפָּא דְּיֵצֶר הָרָע דְּחַיָּיבַיָּא. וּבְהַהוּא חֲמִימוּ, נוּרָא דְּגֵיהִנָּם אִתּוֹקַד יְמָמֵי וְלֵילֵי, וְלָא שָׁכִיךְ.

שִׁבְעָה פִּתְחִין אִינּוּן לַגֵּיהִנָּם, וְשִׁבְעָה מָדוֹרִין אִינּוּן תַּמָּן. שִׁבְעָה זִינֵי חַיָּיבִין אִינּוּן: רַע. בְּלִיַּעַל. חוֹטֵא. רָשָׁע. מַשְׁחִית. לֵץ. יָהִיר. וְכֻלְּהוּ לָקֳבְלַיְיהוּ אִית מָדוֹרִין לַגֵּיהִנָּם, כָּל חַד וְחַד כַּדְקָא חֲזִי לֵיהּ. וּכְפוּם הַהוּא דַּרְגָּא דְּחָטָא בֵּיהּ הַהוּא חַיָּיבָא, הָכִי יַהֲבִין לֵיהּ מָדוֹרָא בְּגֵיהִנָּם.

וּבְכָל מָדוֹרָא וּמָדוֹרָא, אִית מַלְאָךְ מְמָנָא עַל הַהוּא אֲתָר, תְּחוֹת יְדָא דְּדוּמָה. וְכַמָּה אֶלֶף וְרִבּוֹא עִמֵּיהּ, דְּדַיְינִין לוֹן לְחַיָּיבַיָּא, כָּל חַד וְחַד כְּמָה דְּאִתְחָזֵי לֵיהּ בְּהַהוּא מָדוֹרָא דְּאִיהוּ תַּמָּן. (ס''א אשא דגיהנם דלעילא, מטי להאי גיהנם דלתתא) אֶשָּׁא דְּגֵיהִנָּם לְתַתָּא, מָטֵי מִגּוֹ אֶשָּׁא דְּגֵיהִנָּם דִּלְעֵילָּא, וּמָטֵי לְהַאי גֵּיהִנָּם דִּלְתַתָּא, וְאִתּוֹקַד, בְּהַהוּא אִתְּעֲרוּ דְּחֲמִימוּ דְּחַיָּיבַיָּא, דְּקָא מְחַמְמֵי גַּרְמַיְיהוּ גּוֹ יֵצֶר הָרָע, וְכָל אִינּוּן מָדוֹרִין דְּלִיקִין תַּמָּן.

אֲתָר אִית בְּגֵיהִנָּם, וְדַרְגִּין תַּמָּן דְּאִקְרוּן (רנ''ב ע''א, רס''ה ב', פנחס רנ''ח ע''א) צוֹאָה רוֹתַחַת, וְתַמָּן אִיהוּ זוּהֲמָא דְּנִשְׁמָתִין, אִינּוּן דְּמִתְלַכְלְכָן מִכָּל זוּהֲמָא דְּהַאי עָלְמָא. וּמִתְלַּבְּנָן וְסַלְּקִין, וְאִשְׁתְּאָרַת הַהוּא זוּהֲמָא תַּמָּן, וְאִינּוּן דַּרְגִּין בִּישִׁין דְּאִתְקְרוּן צוֹאָה רוֹתַחַת, אִתְמָנָן עַל הַהוּא זוּהֲמָא. וְנוֹרָא דְּגֵיהִנָּם שַׁלְטָא, בְּהַהוּא זוּהֲמָא דְּאִשְׁתְּאָרַת.

וְאִית חַיָּיבִין, אִינּוּן דְּמִתְלַכְלְכָן בְּחוֹבַיְיהוּ תָּדִיר, וְלָא אִתְלַבְּנָן מִנַּיְיהוּ, וּמִיתוּ בְּלֹא תְּשׁוּבָה, וְחָטוּ וְהֶחטִיאוּ אַחֲרָנִין, וַהֲווּ קְשֵׁי קְדַל תָּדִיר, וְלָא אִתְבָּרוּ קָמֵי מָארִיהוֹן בְּהַאי עָלְמָא. אִלֵּין (וישב ק''צ ע''ב) אִתְדָּנוּ תַּמָּן בְּהַהוּא זוּהֲמָא, וּבְהַהִיא צוֹאָה רוֹתַחַת, דְּלָא נָפְקִין מִתַּמָּן לְעָלְמִין. אִינּוּן דִּמְחַבְּלִין אָרְחַיְיהוּ עַל אַרְעָא, וְלָא חַשְׁשׁוּ לִיקָרָא דְּמָארֵיהוֹן בְּהַאי עָלְמָא, כָּל אִינּוּן אִתְדָּנוּ תַּמָּן לְדָרֵי דָּרִין, וְלָא נַפְקֵי מִתַּמָּן.

בְּשַׁבָּתֵי וּבְיַרְחֵי וּבִזְמַנֵּי וּבְחַגֵּי, בְּהַהוּא אֲתָר נוּרָא אִשְׁתְּכַךְ, וְלָא אִתְדָּנוּ, אֲבָל לָא נַפְקֵי מִתַּמָּן, כִּשְׁאַר חַיָּיבִין דְּאִית לְהוּ נַיְיחָא. כָּל אִינּוּן דִּמְחַלְּלֵי שַׁבָּתוֹת וּזְמָנֵי, וְלָא חַיְישֵׁי לִיקָרָא דְּמָארֵיהוֹן כְּלַל, בְּגִין לְמֵטָר לוֹן, אֶלָּא מְחַלְּלֵי בְּפַרְהֶסְיָא, כְּמָה דְּאִינּוּן לָא נַטְרֵי שַׁבָּתֵי וּזְמָנִי בְּהַאי עָלְמָא, הָכִי נָמֵי לָא נַטְרִין לֵיהּ בְּהַהוּא עָלְמָא, וְלֵית לוֹן נַיְיחָא.

אָמַר רִבִּי יוֹסִי, לָא תֵּימָא הָכִי, אֶלָּא נַטְרֵי שַׁבָּתֵי וּזְמָנִי תַּמָּן בְּגֵיהִנָּם בְּעַל כָּרְחַיְיהוּ. אָמַר רַבִּי יְהוּדָה, אִלֵּין אִינּוּן עוֹבְדֵי כּוֹכָבִים וּמַזָּלוֹת, דְּלָא אִתְפְּקָדוּ, דְּלָא נַטְרֵי שַׁבָּת בְּהַאי עָלְמָא, נַטְרֵי לֵיהּ תַּמָּן בַּעַל כָּרְחַיְיהוּ.

בְּכָל מַעֲלֵי שַׁבְּתָא כַּד יוֹמָא אִתְקַדָּשׁ, כָרוֹזִין
(Ⅰ)


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