Patrimoine  Spirituel  de l'Humanité


Dogen :

Après avoir soumis à la cour un mémorial intitulé "Gokoku Shôbôgi" ("Signification du vrai Dharma pour la protection de la nation") il est chassé vers 1243 du Kôshô Hôrin-ji.
Il se réfugia alors dans la province d'Echizen bordant la Mer du Japon et s'installa dans la région montagneuse d'Hokuriku (actuelle préfecture de Fukui). Il appliquait ainsi les injonctions de Maître Nyôjo de vivre à l'écart des villes et de se tenir à l'écart des puissants.

Grâce au seigneur Hatano Yoshishige, il fondait en 1244, le temple Daibutsu-ji ("temple du grand Bouddha") sur le mont Kichijô près de Katsuyama (à 17 km à l'est de Fukui).

En 1246 il le renomma en Eihei-ji (ei = éternelle, hei = paix, ji = temple bouddhiste), dont nom est tiré de l'année 67 après J-C, où le Bouddhisme fut introduit en Chine (67 = 10ème année de Eihei); sous le règne de l'empereur Ming Ti des Han Postérieurs.

En 1247, ne pouvant refuser l'invitation du Shikken (régent) Hôjô Tokiyori, transmise par le Seigneur Hatano, Dôgen rompait avec son attitude distante et désintéressée, pour se rendre à Kamakura , capitale shôgunale. Il y enseigna le Zen à la cour durant 8 mois et reçut alors une robe pourpre de l'Empereur. Proposé comme Abbé du monastère Kenchô-ji de Kamakura, il déclina cet honneur pour revenir au plus vite à Eihei-ji.
Son absence prolongée fut mal ressentie par certains de ses disciples qui estimèrent qu'il les délaissait. En réponse, il mit toute son énergie à la poursuite de la rédaction du "Trésor de la Vraie Loi" (shôbôgenzô).

Il entama une correspondance avec le nouvel abbé du Kenchô-ji, le moine chinois Daikaku (Rankei Dôryû); la seule qu'il eut avec un religieux d'une autre école.

Dôgen disait toujours "l'attachement à la réputation est pire que de commettre ce qui est défendu. Aller contre ce qui est défendu est le mal d'un moment; l'attachement à la réputation est le mal d'une vie". Aussi, on raconte qu'en 1248 lorsqu'un de ses disciples, Genmyô, lui annonça très fièrement que le Shôgun venait de faire une offrande de terres au monastère, il entrant dans une vive colère, lui arracha sa robe de moine et l'expulsa du monastère. Il fit découper le plancher où Genmyô pratiquait tous les jours Zazen, creuser le sol profondément au-dessous et fit jeter le tout au loin. Une autre source montre que cet incident avait des raisons beaucoup plus graves liées à des divergences doctrinales mettant en danger la cohésion de Eihei-ji.
Epuisé par ses travaux de rédaction, sa santé déclina durant l'automne de 1252. C'est pourquoi en 1253, Ejô fut officiellement nommé deuxième abbé de Eihei-ji. Dôge quitta le monastère en août, pour aller se faire soigner à Kyôtô, sur l'invitation du seigneur Hatano. Il devait y décéder le 29 septembre 1253.

En 1800 le nom postume de "Shôhyô Daishi" ou "Koso Jôyô Daishi" ("fondateur, récepteur et transmetteur de la vraie dharma, grand maître") lui fut conféré.


  
  
  



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