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Catholicisme

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S i vous avez l’amour du prochain, je vous affirme que vous ne manquerez pas d'obtenir de Sa Majesté l'union dont j'ai parlé. […]. Demandez à Notre Seigneur de vous donner à la perfection cet amour du prochain, et laissez faire Sa Majesté. Elle vous donnera plus que vous ne sauriez désirer, à condition que vous fassiez des efforts et que vous recherchiez, tant que vous le pourrez, cet amour-là.


Citation 1231  | 
Le château intérieur, cinquièmes Demeures, chapitre III,12 




N ous pouvons très bien atteindre à la véritable union, avec la faveur de Notre Seigneur, si nous nous efforçons de l'obtenir en n'ayant d'autre volonté que celle de nous attacher en tout à la volonté de Dieu. […]. Oh quelle union à désirer ! Heureuse l'âme qui l'a obtenue, elle vivra en paix en cette vie, et également dans l'autre, car aucun des événements de la terre ne l'affligera, sauf de se trouver en quelque danger de perdre Dieu, ou de voir qu'on l'offense, mais ni la maladie, ni la pauvreté, ni mille morts, .…


Citation 1230  | 
Le château intérieur, cinquièmes Demeures, chapitre III,3 




E lle ne voit rien, n'entend ni ne comprend rien le temps que dure cet état, temps bref, mais il lui semble à elle, plus bref encore qu'il ne l'est. Dieu se fixe dans cette âme de telle façon que lorsqu'elle revient à elle, elle ne peut absolument pas douter qu'elle fut en Dieu, et Dieu en elle. Cette vérité s'affirme si fortement que même si des années se passent sans que Dieu lui fasse à nouveau cette faveur, elle ne peut l'oublier, ni douter de l'avoir reçue. C'est ce qu'il y a de plus important. … Vous me direz donc : " Comment l'a-t-elle vu ou compris puisqu'elle ne voit ni ne comprend ? " Je ne dis pas quelle l'ait vu dans l'instant, mais qu’elle le voit clairement après coup. Ce n'est pourtant pas une vision, mais une certitude que Dieu seul peut donner à l'âme.


Citation 1229  | 
Le château intérieur, cinquièmes Demeures, chapitre I,9-10 




I ci, bien que toutes nos puissances soient endormies, et bien endormies aux choses du monde et à nous-mêmes, (car, en fait, on se trouve comme privée de sens pendant le peu de temps que dure cette union, dans l'incapacité de penser, quand même on le voudrait), ici, donc, il n'est pas nécessaire d'user d'artifices pour suspendre la pensée. […]. Et c'est une mort savoureuse, l'âme s'arrache à toutes les opérations qu’elle peut avoir, tout en restant dans le corps : délectable, car l'âme semble vraiment se séparer du corps pour mieux se trouver en Dieu, de telle sorte que je ne sais même pas s'il lui reste assez de vie pour respirer. J'y pensais à l'instant, et il m'a semblé que non. Du moins, si on respire, on ne s'en rend pas compte.


Citation 1228  | 
Le château intérieur, cinquièmes Demeures, chapitre I,3-4 




C ette quiétude et ce recueillement sont une chose dont l'âme ressent profondément la paix intime et la satisfaction, jointes à l'immense bonheur et au repos des puissances dans une très suave délectation. Comme elle n'a jamais rien obtenu de plus, il lui semble n'avoir plus rien à désirer, et elle dirait de bon cœur comme saint Pierre qu’elle voudrait fixer là sa demeure. Elle n'ose se déplacer ni bouger. Il lui semble que ces biens vont lui glisser des mains. Elle voudrait même parfois se retenir de respirer. Elle ne comprend pas, la pauvrette, qu'impuissante à s'attirer ces biens, il lui est encore plus impossible de les garder plus longtemps que le Seigneur ne le veut. Dans ce premier recueillement de quiétude, les puissances de l’âme ne sont pas inactives, mais tant que cela dure, même si les deux puissances s'agitent, elle ne perd ni sa quiétude ni sa paix tant que la volonté reste unie à Dieu. Au contraire, peu à peu, elle recueille à nouveau l'entendement et la mémoire. Sans être totalement abîmée en Dieu, l'âme est si bien occupée de lui, sans savoir comment, que pour beaucoup d'efforts que fassent les deux autres puissances, elles ne peuvent l'arracher à son bonheur et à sa joie. Bien plus, sans aucun effort, elle fait le nécessaire pour que cette petite étincelle d'amour de Dieu ne s'éteigne point.


Citation 1227  | 
Autobiographie, chapitre XV,1 




P our en revenir au verset (" Tu as dilaté mon cœur "), s'il peut éclairer, ce me semble, ce que j'écris ici, c'est à propos de cette dilatation, car il apparaît que lorsque cette eau céleste commence à couler de la source dont je parle au plus profond de nous, on dirait que tout notre intérieur se dilate et s'élargit, et on ne saurait exprimer tout le bien qui en résulte. L'âme elle-même ne peut comprendre ce qui lui est donné. Elle respire un parfum, disons-le maintenant, comme s'il y avait dans cette profondeur intérieure un brasero sur lequel on jetterait des parfums embaumés : on ne voit pas la braise, on ne sait où elle est, mais sa chaleur et la fumée odorante pénètrent l'âme tout entière, et même, comme je l'ai dit, le corps en a fort souvent sa part. Attention, comprenez-moi, on ne sent pas de chaleur, on ne respire pas une odeur, c'est chose plus délicate que ces choses-là, mais cela peut vous aider à comprendre, et les personnes qui n'en ont pas l'expérience sauront que cela se produit vraiment ainsi, qu'on le comprend plus clairement que je ne l'exprime. Ce n'est pas un de ces cas où l'on puisse se faire illusion, puisque nos plus grands efforts ne pourraient rien obtenir. Cela même nous prouve que ça n'est pas d'un métal courant, mais l'or infiniment pur de la sagesse divine.


Citation 1226  | 
Le château intérieur, quatrièmes Demeures, chapitre II,6 




L 'eau (de la contemplation) naît de la source même, qui est Dieu. Donc, comme Sa Majesté le veut quand sa volonté est d'accorder une faveur surnaturelle, elle émane avec une quiétude immense et paisible du plus intime de nous-même. Je ne sais où, ni comment il se fait que ce contentement et cette délectation ne se ressentent pas dans le cœur comme les joies d'ici-bas, du moins au début, car ils finissent par tout inonder. Cette eau se répand dans toutes les Demeures et toutes les puissances et atteint enfin le corps. C'est pourquoi j'ai dit qu'elle commence en Dieu et finit en nous, car vraiment, comme le verra quiconque l'éprouvera, l'homme extérieur tout entier jouit de ce plaisir et de cette douceur. Tout en écrivant, je considérais tout à l'heure le verset que j'ai cité : " Tu as dilaté mon cœur " (Ps.118,32). Il ne me semble pourtant pas que cela prenne naissance dans le cœur, mais en un point encore plus intérieur, comme en quelque chose de très profond. Je pense que ce doit être le centre de l'âme, comme je l'ai compris depuis et le dirai pour finir, car vrai, je vois en nous des mystères qui m'émerveillent souvent. Combien doit-il y en avoir d'autres ! Ô mon Seigneur et mon Dieu, que vos grandeurs sont grandes ! Nous nous conduisons ici-bas comme de naïfs petits bergers, nous croyons saisir quelque chose de vous, et ce doit être moins que rien, puisqu'il y a déjà en nous-même de grands mystères que nous ne comprenons pas.


Citation 1225  | 
Le château intérieur, quatrièmes Demeures, chapitre II,4-5 




F aisons taire le raisonnement et demeurons près du Sauveur. Si nous le pouvons, occupons-nous à considérer qu'il nous regarde, que nous lui tenons compagnie. Parlons-lui ; exposons-lui nos suppliques ; humilions-nous ; réjouissons-nous avec lui, et souvenons-nous bien que nous ne méritons pas d'être en sa présence. Quand une âme pourra produire ces actes, bien que ce soit au commencement de l'oraison, elle en retirera un très grand profit. Ce genre d'oraison est en effet très avantageux.


Citation 1224  | 
Autobiographie, chapitre XIII,22 




N ous méditons, je suppose, un mystère de la Passion, par exemple celui qui nous représente Notre Seigneur à la colonne. L'entendement recherche les motifs qui lui feront comprendre quelles grandes douleurs et quelle angoisses Sa Majesté endure dans un tel abandon. S'il est actif et enrichi de connaissances, il déduira encore beaucoup d'autres considérations. Tel est le mode d'oraison par lequel tous doivent commencer continuer et finir. Cette voie est excellente et très sûre jusqu'à ce que le Seigneur nous élève à d'autres chose surnaturelles. […] Il faut revenir souvent à la Passion et à la vie de Notre Seigneur, car c'est de là que nous sont venus et nous viennent tous les biens.


Citation 1223  | 
Autobiographie, chapitre XIII,12-13 




R evenant donc à ceux qui se servent du discours (la méditation), je leur recommande de ne pas l'employer tout le temps de l'oraison. Comme cet exercice est très méritoire plein de délices, il leur semble qu'il ne doit y avoir pour eux ni dimanche, ni un seul instant exempt de travail, sans quoi, ils s'imaginent aussitôt qu'ils perdent leur temps. Pour moi, je regarde cette perte de temps comme un gain très précieux. Qu'ils se tiennent donc, ainsi que je l'ai dit, en présence de Notre Seigneur, sans fatiguer leur entendement. Qu'ils lui parlent et mettent leur joie à se trouver avec lui. Qu'ils ne se préoccupent point de composer des discours, mais lui exposent simplement les nécessités de leur âme et les motifs qu'il aurait de ne pas les souffrir devant lui. On doit s'appliquer tantôt à l'une tantôt à l'autre de ces considérations, pour ne point fatiguer l'âme en lui donnant toujours la même nourriture. Ces aliments sont pleins de saveur et très utiles. Quand on s'y habitue, on y prend goût et on y puise cette forte substance qui donne la vie à l'âme et lui procure les plus précieux avantages.


Citation 1222  | 
Autobiographie, chapitre XIII,11 




N ous pouvons par la pensée nous mettre en présence du Christ, nous embraser peu à peu du plus grand amour pour sa Sainte Humanité, lui tenir toujours compagnie, lui parler, lui recommander nos besoins, nous plaindre à lui dans nos peines, nous réjouir avec lui dans les consolations, nous garder de l'oublier dans la prospérité. Ne cherchons point à lui faire de beaux discours. Parlons-lui simplement pour lui exprimer nos désirs et nos besoins. C'est là une méthode excellente et elle nous fait avancer en très peu de temps. Celui qui s'étudie à vivre dans cette précieuse compagnie, qui cherche à en retirer les plus grands avantages, et y puise un amour sincère pour ce Maître, auquel nous sommes redevables de tant de bienfaits, celui-là, je l'affirme, est avancé dans la voie de l'oraison. Nous ne devons donc pas, comme je l'ai dit déjà, nous affliger, si la dévotion sensible vient à nous manquer. Remercions plutôt le Seigneur, qui, malgré les imperfections de nos œuvres, entretient en nous le désir de lui plaire. Cette méthode d'oraison, qui consiste à se tenir dans la compagnie du Sauveur, est un moyen très sûr pour faire des progrès.


Citation 1221  | 
Autobiographie, chapitre XII,2 




L orsqu'elle se trouve dans ce degré d'oraison (la méditation), elle peut produire des actes nombreux ayant pour but de la stimuler à de grandes œuvres pour Dieu et de réveiller son amour pour lui. Elle en accomplit d'autres pour favoriser l'accroissement des vertus.


Citation 1220  | 
Autobiographie, chapitre XII,1-2 




L es habitudes de la vanité, où tout le monde est engagé, corrompent toutes choses ! La foi est si morte que nous préférons ce que nous voyons à ce qu'elle nous dit. A la vérité, nous ne voyons pourtant qu'infortunes chez ceux qui poursuivent ces choses visibles. C'est le fait de ces choses venimeuses dont nous avons parlé ; comme celui que mord une vipère est tout entier empoisonné, enflé, il en est de même ici-bas, et nous ne nous en préservons pas. Évidemment, de nombreux traitements seront nécessaires pour guérir, et c'est déjà une fort grande faveur de Dieu que de n'en pas mourir.


Citation 1219  | 
Le château intérieur, deuxièmes Demeures, paragraphes 3-5 




D ieu leur fait une bien grande miséricorde lorsqu'ils cherchent par instants à fuir les couleuvres et choses venimeuses, et comprennent qu'il est bon de les fuir. […] Ils entendent les appels du Seigneur. Ils se rapprochent du séjour de Sa Majesté : c’est un très bon voisin, et sa miséricorde et sa bonté sont si grandes que même au milieu de nos passe-temps, de nos affaires, de nos plaisirs et des voleries du monde, même lorsque nous tombons dans le péché, et nous en relevons, ce Seigneur, malgré tout, apprécie tellement que nous l'aimions et recherchions sa compagnie qu'il ne manque pas, un jour ou l'autre, de nous appeler, pour nous inviter à nous approcher de Lui. Cette voix est si douce que la pauvre âme se consume de ne pouvoir faire immédiatement ce qu'il lui ordonne. ... Il s'agit de paroles de gens de bien, de sermons, de ce qu'on lit dans de bons livres, de beaucoup de choses que vous avez entendues, et qui sont un appel de Dieu, également des maladies, des épreuves, des vérités aussi qu'il nous enseigne dans ces moments que nous consacrons à l'oraison. Si paresseusement que vous vous y adonniez, Dieu prise cela très haut.


Citation 1218  | 
Le château intérieur, deuxièmes Demeures, paragraphes 2-3 




C omme celui qui, pénétrant en un lieu où le ciel entre abondamment, aurait, sur les yeux, de la boue qui l'empêcherait de les ouvrir. La pièce est claire, mais il n'en jouit pas, il est gêné, et des choses comme ces fauves et ces bêtes l'obligent à fermer les yeux et à ne voir qu'elles. Telle me semble la situation d'une âme, qui, bien qu'elle ne soit pas en mauvais état, est si mêlée aux choses mondaines, si imbue de richesses, ou d'honneurs, ou d'affaires, que, bien qu'elle souhaiterait voir sa beauté et en jouir, elle n'y a pas accès.


Citation 1217  | 
Le château intérieur, premières Demeures, chapitre II,14 




P our prier comme il faut, vous devez […] trouver une compagnie. Mais quelle meilleure compagnie que celle du Maître lui-même qui vous a enseigné la prière que vous allez réciter ? Imaginez que le Seigneur est tout prés de vous, et regardez avec quel amour et avec quelle humilité il vous instruit. Croyez-moi, faites tout votre possible pour ne jamais vous séparer d'un si bon ami. Si vous vous habituez à le garder près de vous, et s'il voit que vous le faites avec amour et que vous vous efforcez de le contenter, vous ne pourrez plus, comme on dit, vous en débarrasser. Il ne vous manquera jamais, il vous aidera dans toutes vos difficultés, il sera partout avec vous. Je ne vous demande pas de penser à lui, ni de forger quantité de concepts ou de tirer de votre esprit.


Citation 1216  | 
Le chemin de perfection XXVI,1-3 texte Escorial, numérotation Valladolid 




V ous aurez entendu dire que Dieu est partout, et rien n'est plus vrai. Or il est évident que là où se trouve le Roi, on dit aussi que là est la cour. Par conséquent, là où est Dieu, là aussi est le ciel. Vous pouvez donc croire que là où est Sa Majesté, là aussi est toute la gloire. … Pensez-vous qu'il importe peu à une âme qui a tendance à se distraire, de comprendre cette vérité et de savoir qu'elle n'a pas besoin d'aller au ciel pour parler à son Père Éternel, et se délecter avec lui ? Elle n'a pas besoin non plus de prier en criant très fort. Si bas qu'elle parle, il l'entendra. Elle n'a pas besoin d'ailes pour aller le chercher. Elle n'a qu'à se mettre dans la solitude, regarder au-dedans d'elle-même, et ne pas s'étonner d'y trouver un si bon hôte. Qu’elle lui parle en toute humilité comme à un père, qu'elle lui adresse ses demandes comme à un père, qu'elle se réconforte auprès de lui comme auprès d'un père, mais qu'elle comprenne qu'elle n'est pas digne qu'il soit son père.


Citation 1215  | 
Le chemin de perfection XXVIII,1-2 texte Escorial, numérotation Valladolid 




V ous avez sans doute déjà vu certains livres d'oraison conseiller à l'âme d'entrer en elle-même. Or, c'est précisément ce dont il s'agit. … Car autant que je puis le comprendre, la porte d'entrée de ce château est l'oraison…


Citation 1213  | 
Le château intérieur, premières Demeures, extraits du chapitre I 




E ssayez de réaliser qu'il y a au-dedans de vous un palais d'un prix infini, tout bâti d'or et de pierres précieuses, digne, enfin, d'un si grand Seigneur, et croyez, car c'est la vérité, que vous pouvez beaucoup pour que l'édifice soit d'un prix très élevé : y a-t-il plus bel édifice qu'une âme pure et pleine de vertus ? Plus celles-ci sont grandes, plus les pierres resplendissent. Enfin, songez que dans ce palais habite ce grand Roi qui a daigné être votre Père, et qu'il se tient sur un trône du plus haut prix : votre cœur. Mais quoi de plus merveilleux que de voir celui qui remplirait mille mondes de sa grandeur s'enfermer dans une si petite chose ! C'est ainsi qu'il a voulu demeurer dans le ventre de sa Très Sainte Mère, Comme il est le Seigneur, il porte en lui la liberté, et comme il nous aime, il se fait à notre mesure. Quand une âme commence dans cette voie, il ne se fait pas connaître, de peur qu'elle ne se trouble en se voyant si petite pour contenir quelque chose de si grand, mais, petit à petit, tout doucement, il élargit cette âme à la mesure de ce qu'il met en elle. C'est pourquoi je dis qu'il porte en lui la liberté, car il a le pouvoir d'agrandir ce palais.


Citation 1211  | 
Le chemin de perfection XXVIII,9-11 texte Escorial, numérotation Valladolid 




L a FOI obscurcit l'entendement, le dépouille de toute son intelligence naturelle...
L'ESPERANCE dépouille et sépare la mémoire de toute possession créée...
La CHARITE dépouille les affections et les appétits de la volonté de tout ce qui n'est pas Dieu...
Ces vertus ont la propriété d'unir l'âme à Dieu.


Citation 1208  | 
Saint Jean de la Croix, "La nuit obscure" 




D ieu n'est ni être, ni raison, ni ne connaît ni ceci, ni celà. C'est pourquoi Dieu est vide de toutes choses et c'est pourquoi il est toutes choses.


Citation 1207  | 
Oeuvres, Gallimard 1987 




V oyons à présent comment il peut se faire que cette lumière de contemplation, si suave et si charmante que l'âme ne peut rien désirer au-delà - car, nous l'avons dit, c'est à elle que l'âme doit s'unir, c'est en elle qu'elle trouvera tous les biens dans l'état de perfection auquel elle aspire -, voyons, dis-je, pourquoi son arrivée dans l'âme produit des effets si douloureux et si cruels. Il est facile de répondre à cette question, et nous y avons déjà en partie répondu. Il n'y a de la part de la contemplation et de l'infusion divine rien qui puisse faire souffrir, elle n'apporte là où elle entre que suavités et délices, et par le fait elle les apportera un jour. La souffrance vient de la faiblesse et de l'imperfection dont l'âme est maintenant entachée et des dispositions où elle se trouve, dispositions qui sont opposées à la suavité et aux délices qui dérivent de la lumière divine. Celle-ci, en l'investissant, rencontre ces oppositions. Il est donc inévitable que l'âme endure tout ce que nous venons de dire.


Citation 1206  | 
Saint Jean de la Croix, "La nuit obscure" 




C ette nuit obscure dispose et achemine à l'union dont nous parlons. L'âme alors doit être pleine et ornée d'une certaine magnificence glorieuse pour entrer en relation avec Dieu, car il renferme en lui des biens innombrables et des délices en si grande abondance qu'elle ne peut les posséder naturellement. Elle est en effet faible et impure. Comme Isaïe l'a bien dit : L'oeil de l'homme n'a pas vu, son oreile n'a pas entendu, et son coeur n'a pas goûté ce que Dieu réserve à ceux qui l'aiment (Is 64,3). Il convient donc d'abord que l'âme soit mise dans le vide et la pauvreté d'esprit, purifiée de tout appui, de toute consolation et appréhension naturelle à l'égard des choses d'en haut et d'ici-bas. Vide, elle est pauvre d'esprit et dépouillée du viel homme. Elle peut alors vivre de cette nouvelle et bienheureuse vie qui s'obtient par le moyen de cette nuit. C'est l'état d'union avec Dieu.


Citation 1205  | 
Saint Jean de la Croix, "La nuit obscure" 




C omme l'amour qui lui sera départi dans l'union divine sera un amour divin, par conséquent très subtil, très exquis et très intime, un amour qui surpasse toutes les affections et tous les sentiments forcément imparfaits de la volonté, comme aussi tous les appétits de cette puissance, il faut pour qu'elle soit rendue capable de goûter par union d'amour une si divine affection, une délectation si sublime, il faut, dis-je, qu'elle soit d'abord purifiée, anéantie en toutes ses affections et en tous ses sentiments, et à cet effet laissée en proie à l'angoisse et à la sérecheresse. Cet état se prolongera autant qu'il sera nécessaire, vu l'habitus des affections naturelles qui est en elle, tant à l'égard des choses divines qu'à l'égard des choses humaines. L'âme ainsi exténuée, desséchée, dégagée, dans le feu de cette obscure contemplation, de tous les genres de démons, comme le coeur du poisson que Tobie plaça sur les charbons (Tb 6,17-18; 8,2), elle se trouvera dans une disposition toute nouvelle de pureté et de simplicité. Alors, toutes les contrariétés actuelles et habituelles dont elle était encore entachée, comme nous l'avons dit, ayant disparu, elle sera capable des touches sublimes et extraordinaires du divin amour, dans lequel elle se verra transformée.


Citation 1204  | 
Saint Jean de la Croix, "La nuit obscure" 




E lle demeurera en cet état jusqu'à ce que sont esprit soit assoupli, humilié, purifié, jusqu'à ce qu'il soit devenu assez subtil, assez simple, assez dégagé, pour ne faire qu'un avec l'esprit de Dieu, selon le degré d'union d'amour dont sa miséricorde a résolu de la gratifier. A proportion de ce degré d'union, la purification sera plus ou moins forte et durera plus ou moins longtemps.


Citation 1203  | 
Saint Jean de la Croix, "La nuit obscure" 



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