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Le culte de l'Église orthodoxe


Orthodoxie : Le culte de l'Église orthodoxe

L'Église orthodoxe reconnaît les rites primitifs de l'Église chrétienne, les sacrements de l'Église catholique romaine (même si les petits enfants peuvent recevoir l'eucharistie et la confirmation), ainsi que l'épiscopat et la prêtrise, interprétés à la lumière de la succession apostolique.
Le monachisme, originaire de l'Orient chrétien (Égypte, Syrie, Cappadoce), est considéré par l'Église orthodoxe comme un sacerdoce prophétique: les moines manifestent l'action du Saint-Esprit à travers leur mode de vie. La république monachiste du mont Athos en Grèce est toujours considérée par les chrétiens orthodoxes comme un centre de vie spirituelle.

Les images dans l'église orthodoxe

La tradition liturgique met l'accent sur l'intercession des saints. Après la destruction des images représentant le Christ et les saints, ordonnée en 730 par l'empereur Léon III, qui a ouvert la «querelle des images» (VIIIe-Ixe siècle) en interdisant radicalement le culte de ces objets dans l'Empire byzantin (querelle condamnée au concile de Nicée, en 787), les images ou icônes représentant le Christ, la Vierge Marie et les saints sont considérées comme des preuves visibles de l'incarnation humaine de Dieu en la personne de Jésus. La liturgie orthodoxe, connue sous le nom de «rite byzantin», a été traduite du grec en plusieurs langues, notamment en slavon, langue liturgique employée par l'Église orthodoxe russe. La liturgie est toujours chantée, et l'eucharistie distribuée sous les deux espèces (pain et vin).
La célébration cultuelle, centrée sur l'adoration de Marie en tant que Mère de Dieu, est essentielle dans la vie orthodoxe. L'église est le ciel sur la terre, elle anticipe la vie céleste. Image du monde, ses parties hautes – coupoles et voûtes – figurent le ciel, où resplendit la gloire du Christ sous forme réelle ou symbolique. Le sanctuaire, réservé à la célébration de la liturgie eucharistique (messe), représente le monde divin, et la nef le monde sensible: l'église est le lieu où s'opère l'union de tous les êtres avec Dieu.
Les fresques et les icônes décorent le temple en le remplissant de la «présence» de ceux qui sont figurés. L'icône est pour les orthodoxes un objet d'essence divine qui tient un grand rôle dans le culte. Partie inséparable de toute liturgie, elle reçoit des fidèles une vénération particulière. L'icône n'est pas un portrait: c'est le prototype de l'humanité céleste à venir. Représentation symbolique, elle manifeste les «sentiments affinés», en bannissant ce qui est charnel. L'artiste travaille surtout le regard du saint, l'expression de ses yeux toujours hiératique, lieu de la plus grande concentration spirituelle dans le visage humain. L'icône est éclairée de l'intérieur. La lumière rayonne du saint, lui-même illuminé par la divine lumière de Dieu, qui a transformé sa chair et permis à son âme de s'extérioriser.

L'office


Le cycle des offices religieux correspond à celui de l'Église catholique. La journée liturgique commence avec les vêpres et les complies, puis, au milieu de la nuit, est célébré l'office de minuit. Les matines ne sont pas séparées des laudes: elles forment un tout, suivi, surtout dans les monastères, de la divine liturgie (messe). Dans les paroisses, la liturgie est célébrée en général chaque dimanche (jour de la Résurrection) et les jours de grandes fêtes. Dans l'Église grecque, elle est précédée de matines, alors que la tradition russe chante les vêpres et les matines le samedi soir.
L'Église orthodoxe adopte en général une attitude ouverte à l'égard du mouvement œcuménique contemporain. Les Églises autocéphales ont rejoint, les unes après les autres, le Conseil œcuménique des Églises, fondé en 1948, sans avoir pour autant modifié leur propre conception de l'unité chrétienne. Les mesures prises récemment par l'Église romaine catholique ainsi que les décrets du concile Vatican II furent accueillis comme une base de travail prometteuse par l'Église orthodoxe. Cette réaction positive s'est concrétisée par de nombreuses rencontres entre le pape Paul VI et le patriarche de Constantinople Athênagoras, ainsi que par le voyage du pape Jean-Paul II en Turquie, en 1979.


  
  
  
  



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