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Les divergences dogmatiques et rituelles


Orthodoxie : Les divergences dogmatiques et rituelles

Les différences essentielles entre l'Église orthodoxe et l'Église catholique portent sur trois points principaux de doctrine.

Le filioque

Pour les orthodoxes, la seule profession de foi relative à la Trinité est le Credo de Nicée (325). L'Église orthodox confesse que l'Esprit saint procède seulement du Père par le Fils, contrairement à l'Église catholique romaine, qui, au VIIIe siècle, sous le règne du pape Léon III, sans consulter l'Église byzantine, introduisit la foi en l'Esprit procédant à la fois du Père et du Fils: filioque (le Credo en latin dit, à propos du Saint-Esprit: qui ex patre filioque procedit, «qui procède du Père et du Fils»). Ce fut l'occasion pour l'Orient de prendre conscience des différences doctrinales existant entre les deux traditions: selon l'une, seuls les conciles œcuméniques sont habilités à définir la foi; selon l'autre, en vigueur à Rome, une foi complémentaire de celle des conciles peut être définie par le pape.

L'autorité du pape et l'église orthodoxe

L'Orient chrétien refuse l'autorité juridictionnelle suprême du pape, défini par le concile Vatican I comme «infaillible» et «docteur suprême de la Vérité» mais a toujours admis sa primauté d'honneur. La conception orthodoxe en matière d'infaillibilité de foi, de dogme et de morale repose sur le concile œcuménique et local. Seule une telle assemblée d'évêques – une instance collégiale donc – peut engager définitivement la foi de toute l'Église.

L'Immaculée Conception

Elle est considérée par les orthodoxes comme une innovation doctrinale qui n'est pas nécessaire à la foi. La Vierge bénéficie de la rédemption, assurée par la mort et par la résurrection du Christ.
La discipline des Églises orientales admet le divorce, ainsi que le mariage des prêtres. Un homme peut se marier avant de devenir prêtre, mais non pas après avoir reçu le sacerdoce. Les prêtres veufs ne peuvent contracter de secondes noces. Les évêques sont choisis parmi les moines et les prêtres non mariés ou veufs.

La théologie orthodoxe

Loin d'être une doctrine abstraite, la théologie orthodoxe affirme avec force que l'homme est appelé à vivre la révélation par l'intermédiaire de Jésus Christ. L'Évangile, source et base de toute connaissance de Dieu, permet de participer à l'existence divine. Le dogme défini par les conciles n'est pas dans une connaissance circonscrite, mais il ouvre la voie à la sanctification personnelle: «Le Credo ne vous appartient pas tant que vous ne l'avez pas vécu», disait à ses fidèles un évêque russe du XIXe siècle. Dieu a créé le monde et l'homme, mais celui-ci a refusé l'amour de son créateur. Déchu, il doit reconquérir librement, par l'intermédiaire du Christ, l'amour divin. Né du Saint-Esprit et de la Vierge, le Christ s'incarne pour reprendre sa création de l'intérieur. Par sa mort et sa résurrection, il anéantit les puissances infernales. En s'unissant à l'humanité, il opère une véritable re-création et rend l'homme porteur de Dieu et de son Esprit. Seul l'Esprit est donateur de vie et permet une authentique connaissance de Dieu. Par la foi, le repentir et la vie sacramentelle, l'homme peut ressentir cette présence de l'Esprit.
L'homme, ainsi restauré dans sa plénitude en Christ, devient personne irréductible, créée à l'image et à la ressemblance de Dieu. La nature divine lui permet une union toujours plus étroite avec Dieu. La personne vit en communion avec le Christ, ce qui exclut tout salut collectif, au profit d'un salut personnel.



L'Église offre les conditions nécessaires à cet épanouissement de l'homme en Christ, communion que les saints réalisent pleinement. Composée de pécheurs, l'Église empêche, par ses sacrements, la perdition de l'homme. L'Église n'est pas seulement la hiérarchie mais l'ensemble des baptisés. Corps mystique du Christ, elle se définit comme institution et comme lien de vie. Son unité repose sur sa connaissance juste du mystère de la Trinité et sur l'unicité de la confession de foi (Orthoxie). L'Esprit saint agit dans l'Église et lui communique la vérité, don’t évêques, pasteurs et docteurs sont responsables collégialement. Successeurs des apôtres, ils président des Églises particulières et en même temps assument la responsabilité de l'Église universelle lors des conciles locaux et œcuméniques.


  
  
  
  



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