Taittiriya upanishad
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(Ⅳ)


2. i  
ॐ ब्र॒ह्म॒विदा॑प्नोति॒ पर॑म् । तदे॒षाऽभु॑क्ता ।
स॒त्यं ज्ञा॒नम॑न॒न्तं ब्रह्म॑ । यो वे॑द॒ निहि॑तं॒ गुहा॒यां पर॒मे व्यो॑मन् ।
सोऽश्नुते सर्वान् कामान्त्सह । ब्रह्मणा विपश्चितेति ॥
- Puisse-t-Il me protéger ! Puisse-t-Il protéger le Maître! Oui, puisse-t-Il me protéger ! Puisse-t-Il protéger le Maître! Om ! Shanti ! Shanti ! Shanti ! Om ! Paix ! Paix ! Paix ! (Ⅳ)
2. i-1  
तस्माद्वा एतस्मादात्मन आकाशः सम्भूतः । आकाशाद्वायुः ।
वायोरग्निः । अग्नेरापः । अद्भ्यः पृथिवी ।
पृ॒थि॒व्या ओष॑धयः । ओष॑धी॒भ्योन्न॑म् । अन्ना॒त्पुरु॑षः ।
स वा एष पुरुषोऽन्न्नरसमयः ।
तस्येदमेव शिरः ।
अयं दक्षि॑णः प॒क्षः । अयमुत्त॑रः प॒क्षः ।
अयमात्मा । इदं पुच्छं प्रतिष्ठा ।
तदप्येष श्लो॑को भ॒वति ॥ १॥ इति प्रथमोऽनुवाकः ॥
- Om ! Le Connaisseur de Brahman atteint au Suprême. Voici un verset qui exprime ce fait : « Quiconque connaît Brahman, qui est Vérité, Connaissance et Infinité, qui réside dans l'akasha subtil (cf. shloka I-iii-) et se trouve occulté dans la cavité du coeur (cf. shloka I-vi-1-), quiconque s'identifie à l'omniscient Brahman, jouit simultanément de toutes choses désirables. » De l'Atman (cf. shloka I-x-1) naquit l'akasha. De l'akasha naquit l'air; de l'air, le feu; du feu, l'eau; de l'eau, la terre; de la terre, les végétaux; des végétaux, la nourriture; et de la nourriture, l'homme. Cet homme, tel que nous le connaissons, est véritablement un produit de l'essence de cette nourriture. Certes, ceci est sa tête, cette aile droite est son bras droit, cette aile gauche est son bras gauche, ce corps est son tronc, et cette queue est son corps à partir du nombril. (Ⅳ)
2. ii-1  
अन्ना॒द्वै प्र॒जाः प्र॒जाय॑न्ते । याः काश्च॑ पृथि॒वी
श्रिताः ।
अथो अन्नेनैव जीवन्ति । अथैनदीप यन्त्यन्ततः ।
अन्न हि भूतानां ज्येष्ठम् । तस्मात् सर्वौषधमुच्यते ।
सर्वं वै तेऽन्नमाप्नुवन्ति । येऽन्नं ब्रह्मोपासते ।
अन्न हि भूतानां ज्येष्ठम् । तस्मात् सर्वौषधमुच्यते ।
अन्नाद् भूतानि जायन्ते । जातान्यन्नेन वर्धन्ते ।
अद्यतेऽत्ति च भूतानि । तस्मादन्नं तदुच्यत इति ।
तस्माद्वा एतस्मादन्नरसमयात् । अन्योऽन्तर आत्मा प्राणमयः ।
तेनैष पूर्णः । स वा एष पुरुषविध एव ।
तस्य पुरुषविधताम् । अन्वयं पुरुषविधः ।
तस्य प्राण एव शिरः । व्यानो दक्षिणः पक्षः ।
अपान उत्तरः पक्षः । आकाश आत्मा ।
पृथिवी पुच्छं प्रतिष्ठा । तदप्येष श्लोको भवति ॥ १॥
- À ce propos, le verset suivant est clair : « En vérité, c'est de la nourriture que sont nées toutes les créatures qui peuplent cette Terre. De plus, c'est uniquement par la nourriture qu'elles subsistent et, à leur mort, elles retournent à cette terre nourricière. En vérité, c'est bien la nourriture qui fut la première à exister avant toute créature, aussi estil juste de l'appeler la panacée universelle. » Ainsi que celui-ci : « Ceux qui ont pour la nourriture la même vénération que pour Brahman, obtiennent de la nourriture en abondance. La nourriture est l'aînée de tout ce qui fut créé, et c'est à ce titre qu'on l'appelle la panacée universelle. Toutes les créatures sont nées de la nourriture; une fois nées, elles subsistent grâce à la nourriture. Par le fait qu'elle est absorbée par les créatures vivantes et qu'elle aussi s'en nourrit à son tour, on l'appelle la nourriture. (sic!) » En vérité, différent de ce soi qui consiste en l'essence de la nourriture, bien que situé à l'intérieur de la gaine de celui-ci, se trouve un autre soi intérieur qui, lui, est fait de souffle, d'énergie vitale (prana). Oui, c'est par lui qu'est remplie la gaine de nourriture. Et ce Soi possède également la forme humaine, calquée sur celle de la gaine de nourriture. Prana, le souffle vital, l'inspir, est bel et bien sa tête; vyana, la rétention, est son flanc droit; apana, l'expir, est son flanc gauche; l'akasha, l'espace-air, est son tronc; la terre est ses membres inférieurs et son support. (Ⅳ)
2. iii-1  
प्रा॒णं दे॒वा अनु॒ प्राण॑न्ति । म॒नु॒ष्याः॑ प॒शव॑श्च॒ ये ।
प्राणो हि भूतानामायुः । तस्मात् सर्वायुषमुच्यते ।
सर्वमेव त आयुर्यन्ति । ये प्राणं ब्रह्मोपासते ।
प्राणो हि भूतानामायुः । तस्मात् सर्वायुषमुच्यत इति ।
तस्यैष एव शारीर आत्मा । यः पूर्वस्य ।
तस्माद्वा एतस्मात् प्राणमयात् । अन्योऽन्तर आत्मा मनोमयः ।
तेनैष पूर्णः । स वा एष पुरुषविध एव ।
तस्य पुरुषविधताम् । अन्वयं पुरुषविधः ।
तस्य यजुरेव शिरः । ऋग्दक्षिणः पक्षः । सामोत्तरः पक्षः ।
आदेश आत्मा । अथर्वाङ्गिरसः पुच्छं प्रतिष्ठा ।
तदप्येष श्लोको भवति ॥ १॥ इति तृतीयोऽनुवाकः ॥
- À ce propos, le verset suivant est clair : « Les sens et la conscience vivent grâce à l'énergie vitale qu'inhale la bouche; tous les êtres humains et les animaux sont similaires sur ce point; et puisqu'en le prana réside la vie de toute créature, on l'appelle la vie universelle. Ceux qui rendent un culte au prana en tant que Brahman, atteignent la longévité maximale d'une vie humaine. Oui, puisqu'en le prana réside la vie de toute créature, on l'appelle la vie universelle. » En vérité, différent de ce soi qui consiste en l'essence de l'énergie vitale, bien que situé à l'intérieur de la gaine de celui-ci, se trouve un autre soi intérieur qui, lui, est fait de conscience, de matière mentale, manas . Oui, c'est par lui qu'est remplie la gaine d'énergie vitale. Et ce Soi possède également la forme humaine, calquée sur celle de la gaine d'énergie vitale. Les mantras du Yajur Véda sont bel et bien sa tête; ceux du Rig sont son flanc droit; ceux du Sama, son flanc gauche; la portion des Védas portant le nom de Brahmanas est son tronc; les mantras “vus” par Atharvangiras, le Rishi (cf. shloka Ivii- ), sont ses membres inférieurs et son support. (Ⅳ)
2. iv-1  
यतो॒ वाचो॒ निव॑र्तन्ते । अप्रा॑प्य॒ मन॑सा स॒ह ।
आनन्दं ब्रह्मणो विद्वान् । न बिभेति कदाचनेति ।
तस्यैष एव शारीर आत्मा । यः पूर्वस्य ।
तस्माद्वा एतस्मान्मनोमयात् । अन्योऽन्तर आत्मा विज्ञानमयः ।
तेनैष पूर्णः । स वा एष पुरुषविध एव ।
तस्य पुरुषविधताम् ।
अन्वयं पुरुषविधः । तस्य श्रद्धैव शिरः ।
ऋतं दक्षिणः पक्षः ।
सत्यमुत्तरः पक्षः । योग आत्मा । महः पुच्छं प्रतिष्ठा ।
तदप्येष श्लोको भवति ॥ १॥ इति चतुर्थोऽनुवाकः ॥
- À ce propos, le verset suivant est clair : « On n'est plus assujetti à la peur dès lors que l'on connaît cette félicité qu'est Brahman. Sur elle, les mots et la pensée qui les accompagne, impuissants à l'atteindre, font ricochet. » En vérité, différent de ce soi qui consiste en l'essence de la matière mentale, bien que situé à l'intérieur de la gaine de celui-ci, se trouve un autre soi intérieur qui, lui, est fait d'intellect, de connaissance valide, vijnana . Oui, c'est par lui qu'est remplie la gaine mentale. Et ce Soi possède également la forme humaine, calquée sur celle de la gaine mentale. La foi est bel et bien sa tête; la rectitude du dharma (cf. shloka I-xi-) est son flanc droit; le respect de la vérité, son flanc gauche; l'absorption du samadhi est son tronc; le principe originel, Mahat , est ses membres inférieurs et son support. (Ⅳ)
2. v-1  
वि॒ज्ञानं॑ य॒ज्ञं त॑नुते । कर्मा॑णि तनु॒तेऽपि॑ च ।
विज्ञानं देवाः सर्वे ।
ब्रह्म ज्येष्ठमुपासते । विज्ञानं ब्रह्म चेद्वेद ।
तस्मा॒च्चेन्न प्रमाद्यति । शरीरे॑ पाप्म॑नो हि॒त्वा ।
सर्वान्कामान् त्समश्नुत इति । तस्यैष एव शारीर आत्मा ।
यः॑ पूर्व॒स्य । तस्माद्वा एतस्माद्विज्ञान॒मयात् ।
अन्योऽन्तर आत्माऽऽनन्दमयः । तेनैष पूर्णः ।
स वा एष पुरुषवि॑ध ए॒व । तस्य पुरु॑षवि॒धताम् ।
अन्वयं पुरुषविधः । तस्य प्रियमेव शिरः । मोदो दक्षिणः पक्षः ।
प्रमोद उत्त॑रः प॒क्षः । आन॑न्द आ॒त्मा । ब्रह्म पुच्छं प्रति॒ष्ठा ।
तदप्येष श्लोको भवति ॥ १॥ इति पञ्चमोऽनुवाकः ॥
- À ce propos, le verset suivant est clair : « C'est la connaissance de l'intellect qui accomplit les sacrifices, c'est elle qui accomplit tous les devoirs, tous les actes. Toutes les divinités rendent hommage à cette connaissance, qui apparut en premier, qui est Brahman, en vérité. » Ainsi que celui-ci : « Celui qui connaît au moyen de la pure connaissance de Brahman, et jamais ne s'en écarte, celui-là abandonne tous ses péchés avec son corps et jouit, en plénitude et en abondance, de toutes jouissances. » En vérité, différent de ce soi qui consiste en l'essence de l'intellect, bien que situé à l'intérieur de la gaine de celui-ci, se trouve un autre soi intérieur qui, lui, est fait de félicité, ananda. Oui, c'est par lui qu'est remplie la gaine de l'intellect. Et ce Soi possède également la forme humaine, calquée sur celle de la gaine de l'intellect. La joie est bel et bien sa tête; le plaisir est son flanc droit; le délice, son flanc gauche; la félicité est son tronc; Brahman est ses membres inférieurs et son support. (Ⅳ)
2. vi-1  
अस॑न्ने॒व स॑ भवति । अस॒द्ब्रह्मेति॒ वेद॒ चेत् ।
अस्ति ब्रह्मेति चेद्वेद । सन्तमेनं ततो विदुरिति ।
तस्यैष एव शारीर आत्मा । यः पूर्वस्य ।
अथातोऽनुप्रश्नाः । उताविद्वानमुं लोकं प्रेत्य ।
कश्चन गच्छती३This is a mark for prolonging the vowel in the form । अऽऽ ।
आहो विद्वानमुं लोकं प्रेत्य कश्चित्समश्नुता३ उ । सोऽकामयत ।
बहु स्यां प्रजायेयेति । स तपोऽतप्यत । स तपस्तप्त्वा ।
इद सर्वमसृजत । यदिदं किञ्च । तत्सृष्ट्वा ।
तदेवानुप्राविशत् । तदनु प्रविश्य । सच्च त्यच्चाभवत् ।
निरुक्तं चानिरुक्तं च । निलयनं चानिलयनं च ।
विज्ञानं चाविज्ञानं च । सत्यं चानृतं च सत्यमभवत् ।
यदिदं किञ्च । तत्सत्यमित्याचक्षते ।
तदप्येष श्लोको भवति ॥ १॥ इति षष्ठोऽनुवाकः ॥
- À ce propos, le verset suivant est clair : « Quiconque connaît Brahman comme non-existant, devient lui-même non-existant. Mais quiconque connaît Brahman comme réellement existant, alors il est lui-même réellement existant, et comme tel on le considère. » Et c'est là le Soi incarné dans la gaine de félicité vue précédemment. À son propos, les disciples posent les questions suivantes : « Après son départ d'ici-bas, l'homme ignorant va-t-il vers la source, ou non ? Ou à l'inverse, l'homme qui sait, atteint-il la source, ou non ? » À la source, Brahman, le Soi, délibéra : « Que Je devienne multiplicité, et que Je prenne naissance. » Il attisa le feu de Sa détermination , puis Il entreprit la création de tout ce qui existe – Il créa l'univers. Puis, l'ayant créé, Il pénétra en toute chose qui existait. Et ayant pénétré la totalité, Il devint le manifesté et le non-manifesté, les formes et l'informe, le défini et l'indéfini, ce qui est avec support et ce qui est sans support, ce qui est intelligent et ce qui est sans intelligence, oui, Il créa le réel et l'irréel. Satya, la vérité , devint ainsi tout ceci qui existe; c'est pourquoi l'on appelle Brahman, le Véridique, source de la Vérité. (Ⅳ)
2. vii-1  
अस॒द्वा इ॒दमग्र॑ आसीत् । ततो॒ वै सद॑जायत ।
तदात्मान स्वयमकुरुत ।
तस्मात्तत्सुकृतमुच्यत इति ।
यद्वै॑ तत् सु॒कृतम् । र॑सो वै॒ सः ।
रस ह्येवायं लब्ध्वाऽऽनन्दी भवति । को ह्येवान्यात्कः
प्राण्यात् । यदेष आकाश आनन्दो न स्यात् ।
एष ह्येवाऽऽनन्दयाति ।
यदा ह्येवैष एतस्मिन्नदृश्येऽनात्म्येऽनिरुक्तेऽनिलयनेऽभयं
प्रति॑ष्ठां वि॒न्दते । अथ सोऽभयं ग॑तो भ॒वति ।
यदा ह्येवैष एतस्मिन्नुदरमन्तरं कुरुते ।
अथ तस्य भयं भवति । तत्वेव भयं विदुषोऽमन्वानस्य ।
तदप्येष श्लोको भवति ॥ १॥ इति सप्तमोऽनुवाकः ॥
- À ce propos, le verset suivant est clair : « À l'origine, tout ceci qui nous entoure n'était que le Non-manifesté, Brahman. De Cela , émergea le manifesté. Oui, Brahman Se créa Lui-même, au moyen de Lui-même ! Aussi L'appelle-t-on l'Auto-engendré. » Cela, qui est connu comme l'Auto-engendré, est véritablement source de joie; car le contact avec cette source libère en nous une grande joie. Qui donc en vérité activerait l'inspir et l'expir du prana, si cette Félicité ne se trouvait dans ce suprême espace qu'est la cavité du coeur (cf. shloka I-vi--) ? Cette Félicité est bel et bien ce qui anime les êtres vivants. Et dès lors qu'un aspirant s'établit sans peur en Cela, ce Brahman imperceptible, sans corps, inexprimable et sans support, il atteint le stade de l'affranchissement de la peur. Par contre, si d'aventure l'aspirant crée mentalement la notion d'une différenciation quelconque au sein de Cela, il est immédiatement saisi par la peur. De même, Brahman Lui-même est source de peur pour l'homme érudit à qui manque l'expérience unitive. (Ⅳ)
2. viii-1-4  
भी॒षाऽस्मा॒द्वातः॑ पवते । भी॒षोदे॑ति॒ सूर्यः॑ ।
भीषाऽस्मादग्निश्चेन्द्रश्च । मृत्युर्धावति पञ्चम इति ।
सैषाऽऽनन्दस्य मीमा सा भवति ।
युवा स्यात्साधुयुवाऽध्यायकः ।
आशिष्ठो दृढिष्ठो बलिष्ठः ।
तस्येयं पृथिवी सर्वा वित्तस्य पूर्णा स्यात् ।
स एको मानुष आनन्दः । ते ये शतं मानुषा आनन्दाः ॥ १॥
(2) स एको मनुष्यगन्धर्वाणा॑मान॒न्दः । श्रोत्रियस्य चाकाम॑हत॒स्य ।
ते ये शतं मनुष्यगन्धर्वाणामानन्दाः ।
स एको देवगन्धर्वाणा॑मान॒न्दः । श्रोत्रियस्य चाकाम॑हत॒स्य ।
ते ये शतं देवगन्धर्वाणामानन्दाः ।
स एकः पितृणां चिरलोकलोकानामानन्दः ।
श्रोत्रियस्य चाकामहतस्य ।
ते ये शतं पितृणां चिरलोकलोकानामानन्दाः ।
स एक आजानजानां देवाना॑मान॒न्दः ॥ २॥
(3) श्रोत्रियस्य चाकाम॑हत॒स्य ।
ते ये शतं आजानजानां देवानामानन्दाः ।
स एकः कर्मदेवानां देवानामानन्दः ।
ये कर्मणा देवानपियन्ति । श्रोत्रियस्य चाकामहतस्य ।
ते ये शतं कर्मदेवानां देवानामानन्दाः ।
स एको देवानामानन्दः । श्रोत्रियस्य चाकामहतस्य ।
ते ये शतं देवानामानन्दाः । स एक इन्द्रस्याऽऽनन्दः ॥ ३॥
(4) श्रोत्रियस्य चाकाम॑हत॒स्य । ते ये शतमिन्द्र॑स्याऽऽन॒न्दाः ।
स एको बृहस्पतेरानन्दः । श्रोत्रियस्य चाकामहतस्य ।
ते ये शतं बृहस्पतेरानन्दाः । स एकः प्रजापतेरानन्दः ।
श्रोत्रियस्य चाकामहतस्य ।
ते ये शतं प्रजापते॑रान॒न्दाः ।
स एको ब्रह्मण आनन्दः । श्रोत्रियस्य चाकामहतस्य ॥ ४॥
- À ce propos, le verset suivant est clair : « Par peur de Lui, Vayu souffle ses vents; par peur de Lui, le Soleil se lève et parcourt l'espace; par peur de Lui, le Feu court et dévore; par peur de Lui, se meuvent Indra, le Tonnerre, et Yama, la Mort. » Ceci dit, voici une enquête sur la Félicité brahmanique : Supposons l'existence d'un jeune homme, dans la fleur de l'âge, de bonne naissance, d'excellente éducation, vif et agile, bien bâti, plein d'énergie. Supposons que la terre entière s'offre à lui, avec toutes les richesses qu'elle contient. Faisons de sa satisfaction une unité de félicité humaine. Si l'on multiplie par cent cette félicité humaine, on obtient une unité de félicité d'un Gandharva terrestre, qui est également celle d'un adepte des Védas qui n'est pas affecté par les désirs. Si l'on multiplie par cent cette félicité d'un Gandharva terrestre, on obtient une unité de félicité d'un Gandharva céleste, qui est également celle d'un adepte des Védas qui n'est pas affecté par les désirs. Si l'on multiplie par cent cette félicité d'un Gandharva céleste, on obtient une unité de félicité d'une âme désincarnée qui réside dans les royaumes éternels, qui est également celle d'un adepte des Védas qui n'est pas affecté par les désirs. Si l'on multiplie par cent cette félicité d'une âme désincarnée qui réside dans les royaumes éternels, on obtient une unité de félicité des âmes réincarnées comme dieux dans les paradis célestes, qui est également celle d'un adepte des Védas qui n'est pas affecté par les désirs. Si l'on multiplie par cent cette félicité des âmes réincarnées comme dieux dans les paradis célestes, on obtient une unité de félicité des seigneurs du Karma sacrificiel, qui ont atteint les dieux au moyen des rites védiques, qui est également celle d'un adepte des Védas qui n'est pas affecté par les désirs. Si l'on multiplie par cent cette félicité des seigneurs du Karma sacrificiel, on obtient une unité de félicité des dieux, qui est également celle d'un adepte des Védas qui n'est pas affecté par les désirs. Si l'on multiplie par cent cette félicité des dieux, on obtient une unité de félicité d'Indra (cf. shloka I-iv--), qui est également celle d'un adepte des Védas qui n'est pas affecté par les désirs. Si l'on multiplie par cent cette félicité d'Indra, on obtient une unité de félicité de Brihaspati , qui est également celle d'un adepte des Védas qui n'est pas affecté par les désirs. Si l'on multiplie par cent cette félicité de Brihaspati, on obtient une unité de félicité de Virat (cf. shloka I-vii-1), qui est également celle d'un adepte des Védas qui n'est pas affecté par les désirs. Si l'on multiplie par cent cette félicité de Virat, on obtient une unité de félicité de Hiranyagarbha , qui est également celle d'un adepte des Védas qui n'est pas affecté par les désirs. (Ⅳ)
2. viii-5  
स यश्चा॑यं पु॒रुषे । यश्चासा॑वादि॒त्ये । स एकः॑ ।
स य एवंवित् । अस्माल्लोकात्प्रेत्य ।
एतमन्नमयमात्मानमुप॑सङ्क्रा॒मति ।
एतं प्राणमयमात्मानमुपसङ्क्रामति ।
एतं मनोमयमात्मानमुपसङ्क्रामति ।
एतं विज्ञानमयमात्मानमुप॑सङ्क्रा॒मति ।
एतमानन्दमयमात्मानमुपसङ्क्रामति ।
तदप्येष श्लोको॑ भ॒वति ॥ ५॥ इत्यष्टमोऽनुवाकः ॥
- Celui qui est ici, dans la personne humaine, et Celui qui est là-bas, dans le soleil, sont un. Quiconque connaît ceci et devient mort au monde d'ici-bas, atteint au Soi qui constitue sa nourriture, qui constitue son énergie vitale, ainsi que son mental, son intellect, sa félicité. Oui, Celui qui est ici, dans la personne humaine, et Celui qui est là-bas, dans le soleil, sont un. Quiconque connaît ceci et devient mort au monde d'ici-bas, atteint au Soi qui est nourriture, atteint au Soi qui est énergie vitale, ainsi que mental, intellect, félicité. (Ⅳ)
2. ix-1  
यतो॒ वाचो॒ निव॑र्तन्ते । अप्रा॑प्य॒ मन॑सा स॒ह ।
आनन्दं ब्रह्मणो विद्वान् ।
न बिभेति कुतश्चनेति ।
एत ह वाव॑ न त॒पति ।
किमह साधु नाकरवम् । किमहं पापमकरवमिति ।
स य एवं विद्वानेते आत्मा॑न स्पृ॒णुते ।
उभे ह्येवैष एते आत्मान स्पृणुते । य एवं वेद ।
इत्युपनिषत् ॥ १॥ इति नवमोऽनुवाकः ॥
- À ce propos, le verset suivant est clair : « L'homme illuminé qui a réalisé cette félicité qu'est Brahman, sur laquelle les mots et la pensée qui les accompagne, impuissants à l'atteindre, font ricochet, ne connaît plus jamais aucune peur. » De plus, il n'est plus assailli du remords d'avoir commis des actes négatifs, ni du regret de n'avoir pas accompli d'actes positifs. Car pour quiconque possède la connaissance illuminée, les uns et les autres sont identiques en l'Atman; et même, il respecte autant le négatif que le positif car, ensemble, ils sont l'Atman. Telle est l'Upanishad, telle est la connaissance secrète de Brahman. (Ⅳ)


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