Patrimoine  Spirituel  de l'Humanité

succesion du Cheikh Al-Alawi


Adda Bentounès : succesion du Cheikh Al-Alawi

Cheikh Hajj Adda Bentounès succéda donc à son sublime maître décédé le 14 juillet 1934. Cheikh Hajj Adda Bentounès assura la pérennité de son œuvre dans la continuité de l’éducation spirituelle d’éveil donnée à la Zaouia mère de Mostaganem ainsi qu’à travers les autres zaouias alawiyas d’Algérie, du Maroc, de Palestine, de Syrie, de Jordanie, d’Égypte, du Hedjaz etc.De 1934 à 1952, il ne cessa de prodiguer son enseignement plein d’amour et de compassion. De différents pays du monde musulman et non musulman, de nombreuses personnalités venaient, à Mostaganem, lui rendre visite. Elles trouvaient toujours un accueil chaleureux et vivant comme nous le montre le témoignage de Catherine Delorme, venue à l’occasion de «l’ihtifal»(réunion spirituelle) rencontrer le Cheikh : « Le Cheikh Adda Bentounès se tenait devant la porte pour accueillir les pèlerins qui affluaient de toutes les régions du Maroc et de l’Algérie. Cheikh Hajj Adda Bentounès semblait attendre mon arrivée et me reçut comme un membre de sa famille spirituelle, me témoignant même une estime particulière. Étonnée par ces marques de considérations, à la fois gênée et rassurée par cet accueil, j’étais aussi inquiète d’arriver ainsi en pleine fête parmi la multitude des foqaras.(...) J’écoutais ce qu’il me disait, mais je ne l’entendais qu’à peine. Le visage du Cheikh absorbait mon attention. J’y découvrais, comme dans un livre ouvert, un trésor de vertu, d’amour, de patience et de sincérité qui, par sa réserve pudique, imprégnait ses traits d’une douceur plus impressionnante qu’une fière assurance.» (5)

Son charisme, sa simplicité et son humanisme étaient reconnus par tous les habitants de sa ville dont il était aimé et respecté. A l’occasion de ces congrès, l’atmosphère de Mostaganem était irisée de l’exaltation qui émanait de la beauté des chants mystiques. Elle devenait en l’espace d’un temps, le carrefour universel où se rencontraient des hommes et des femmes assoiffés d’amour divin, témoignage vivant de la fraternité humaine.} (6)

Il effectua plusieurs visites (siyaha) au Maroc en 1928, à la Mekke en 1930, à Alger 1931, en Kabylie en 1937, un second pèlerinage à la Mekke en 1939-1940, au Maroc en 1949.Toute son œuvre est au service de l'islam en général et du soufisme en particulier :Plusieurs zaouias en Algérie (Mostaghanem ; Alger, Rélizane, Oran,..), au Maroc (Tétouan, Tanger, Laraïche,Ceuta, Houcima,..), en Anglettere ( une dizaine de zaouias notamment celle de Cardiff)

- Publication du livre « Dogme de l’islam » en 1947 destiné au public européen et francophone avec l’aide du fakir Sidi Abdallah Reda. -Publication de la revue « Lissan addin » mensuel qui a paru de 1937 jusqu'à la veille de la deuxième guerre mondiale en 1939.
- Fondation d'une école de réhabilitation pour les jeunes délinquants (1940), qui comprennait 4 ateliers d'apprentissage: mécanique, menuiserie, imprimerie, boulangerie.
- Publication de la revue « Al mourchid » depuis 1946.-Constitution de l’association de Jeunesse Alawiya 1936.-Constitution de l’association Attanwir 1948.
- Constitution de l’association Les Amis de l’islam en 1948 (dont il disait: « Une société de cœurs fraternels, une société de l’Esprit, une société qui accepte tous les hommes de bonne volonté ayant une religion ou sans religion, pour chercher la Vérité, et surtout pour se placer réellement dans le chemin de la Vérité»)7. .
- Publications de plusieurs livres sur l’islam et le soufisme: "Rawdha Sania", "Tanbih El Kuraâ", "Wikayat El-Dhakirine", "Durra El Bahia", "Madjalisse El-Tadhekir", "Fakku El-Oukal"et son recueil de poèmes sur l’amour divin. Le vénérable maître Cheikh Adda Bentounès décéda en 1952.. Que Dieu répande sa grâce et sa bénédiction sur son âme, Amine.

(1). Le Cheikh Al Alawi (1869-1934),fondateur et maître de la confrérie Alawia.
(2). Cheikh Sidi Mohammed El Buzidi : originaire de Mostaganem où il décède en 1909, il est le Cheikh de la confrérie Darqâwiya initié par le Cheikh al-Waqîlî et maître de Cheikh Al-Alawî.
(3). Cf. Jean Biès, Voies de sages, Philippe Lebaud, 1996, Paris, p. 15
(4) Cf. Kheira Benalioua: Fille adoptive du Cheik Al Alawi et épouse du Cheik Adda Bentounès.
(voire Mudhakara prononcée par le Sheik Khaled Bentounès lors de la célébration du septième jour du décès du Lalla Kheira Bentounès)
(5) Cf. Catherine Delorme, Le chemin de Dieu , Albin Michel, 1979, Paris, p. 271-276.
(6). extraits du message de Cheikh Khaled Adlen Bentounès adressé a l’occasion de la célébration du cinquantenaire du Cheikh Adda Bentounès; 30 et 31 octobre 2002
(7) C.f Le Chœur des prophètes, enseignement soufis du Cheikh Adda Bentounès – Spiritualités vivantes- Edition Albin Michel pg. 11.


  
  


Source : Onelittleangel.com

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