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Citation
de l' Astasahasrika Prajnaparamita
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Bouddhisme, Mahayana
p. 297, cité et traduit par Lilian Silburn, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.214 "Certains auteurs, anciens et modernes, confondent espace, vacuité et néant. A celui qui voit le monde à travers son moi, un moi conditionné soumis à la chaîne causale, l'extinction, le sans-signe apparaissent comme une négation, la négation de tout ce qu'il peut connaîtra ou imaginer. Or, par l'expérience de la vacuité, au contraire, le bodhisattva échappe à jamais à toutes les formes de négation, refus ou opposition puisqu'il échappe à la dualité. Ses limites perdues, il évolue en toute liberté dans une vacuité aussi vaste que l'espace et devenue pour lui le champ de tous les possibles tandis que l'homme ordinaire pris dans l'étau de ses limites ne peut faire un pas sans heurter les obstacles dont l'environne la multitude de ses désirs et de ses pensées.
Un bodhisattva accepterait-il avec joie de s'exposer à tant de souffrances pour conduire les êtres au néant ? Identifier vacuité et néant c'est ignorer l'omniscience, la compassion du bodhisattva, c'est ignorer c'est l'Éveil.
Au même titre que les termes Éveil ou délivrance, l'espace est une métaphore empruntée au monde visible pour suggérer le souffle subtil, l'immensité vide au cœur de l'être, l'infini du dedans qui se perd dans l'infini lumineux de la Conscience indifférenciée."
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