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Histoire et dogmes de l' ecole mahayaniste

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Mahayana : Histoire et dogmes

Des controverses qui surgissent dès la mort du Bouddha historique, et de la vingtaine d’écoles qui en naissent alors, seule subsiste encore, au début de l’ère chrétienne, le Theravada . À cette époque commence à se développer un mouvement nouveau qui, pour souligner l’interprétation plus large et plus généreuse qu’il souhaite donner de la doctrine, se donne le nom de Grand Véhicule ( Mahayâna ), par opposition à ce qui devait dès lors s’appeler le Petit Véhicule (Hinayana) (Theravada), limité à la doctrine primitive.


Il n’est pas question de rejeter l’ancienne tradition, mais simplement de la déclarer incomplète : selon les savants de ce nouveau mouvement, les Trois Corbeilles ne représentent qu’une partie de l’enseignement de Bouddha , et il est temps d’enrichir les textes de toute la tradition orale, c'est-à-dire de toutes les révélations consenties par le maître à certains initiés.


Les Doctrines du Mahayana

Parce qu’il met l’accent sur le rôle des bodhisattvas, ces êtres appelés à l’Éveil mais désireux de ne pas entrer en Nirvana tant que toutes les âmes ne sont pas sauvées, le bouddhisme du Grand Véhicule se répand rapidement, touchant une base populaire beaucoup plus importante que le Petit Véhicule. En exaltant de nouvelles valeurs telles que la compassion, la pitié et le sacrifice, le bouddhisme perd peu à peu sa nature athée et devient une religion populaire.


Ce mouvement se caractérise avant tout par le développement des spéculations sur la nature des Buddha et des Bodhisattva , ainsi que par l'élargissement de l'ancienne méthode de destruction de la douleur en une grande religion de salut. À l'idéal du saint tendant personnellement au Nirvana dans la vie monastique se substitue l' idéal du Bodhisattva accomplissant le salut universel au cours d'innombrables vies mondaines. Un plus grand nombre d'êtres peut aspirer au salut et, pour y tendre, l'ardeur du sentiment et les ressources de la grâce des Bouddha remplacent la discipline rigoureuse. Cette évolution a lieu parallèlement au développement des religions de bhakti et des philosophies de la délivrance, non sans émulation réciproque. Elle about it à la conception de Bouddha et Bodhisattva multiples aux figures proches de celles des grands dieux du brahmanisme. Elle est marquée par un développement considérable des notions d'extension des mérites des grands êtres au pécheur et de salut par la Grande Compassion de ces êtres.


Du point de vue philosophique, le Mahayâna met l'accent sur la distinction entre une vérité d'expérience appelée " vérité d'enveloppement " - vérité pratique, celle du monde phénoménal - et la vérité absolue. Les écoles anciennes avaient déjà conçu de multiples Buddha successifs et de multiples apparences du Bouddha , telles que celles créées lors du miracle de Sravasti. La conception de la transcendance du Bouddha devait en effet conduire à faire du Bouddha> historique un simple aspect phénoménal de l'Être supramondain qu'il était en réalité. D'autre part, sont apparues l'idée que l'espace sur l'infinitude duquel s'exerçaient les méditations devait être rempli d'une infinité de mondes, et l'idée que les êtres ne pouvaient nulle part être abandonnés sans secours des Bouddha et des Bodhisattva . Il en est résulté la multiplication des Bouddha dans les mondes empiriques et la conception d'un corps absolu du Buddha en dehors des mondes. Comme le corps humain du Buddha historique avait déjà été doublé du corps merveilleux des manifestations miraculeuses, ce sont trois corps fondamentaux du Buddha qui ont été envisagés : dharmakaya , " corps de la Loi ", constituant l'essence réelle des Bouddha et des choses, sambhogakaya , " corps de jouissance ", forme glorieuse pourvue des signes caractéristiques du grand être et manifestée aux Bodhisattva , nirmanakaya , " corps artificiel ", phantasme créé sous l'apparence humaine. Le corps de jouissance est considéré tantôt du point de vue de la jouissance qu'il donne au Bouddha lui-même, tantôt du point de vue de la jouissance qu'en éprouvent les Bodhisattva qui le contemplent. Les
Bouddha tendent donc, dans le Mahayâna , à se multiplier dans les apparences sur deux plans à la fois, pour les Bodhisattva et pour les êtres du commun, mais aussi à se ramener dans l'absolu à une unité d'essence, impersonnelle unité de nature avec l'être ultime des choses. Ce corps absolu a cinq caractères : conversion du psychisme de fond qui, au lieu de rester tourné vers la conscience empirique, est restitué à l'état absolu de réalité, le domaine de la Loi ; pureté par suite de la plénitude des extrêmes de vertu (paramita) et de l'exercice de dix maîtrises ; non-dualité, caractère transcendant aux contraires de l'existence et de la non-existence, du confectionné et de l'inconfectionné, de la pluralité et de l'unicité ; permanence ; inconcevabilité. Bien que transcendant, le dharmakaya est actif dans le temporel pour préserver les êtres, en vertu de la disposition qui domine tout le caractère des Bouddha, la Grande Compassion.


Les différentes divinités du Mahayana

Parmi les nombreux Bouddha décrits, un groupe de trente-cinq, don’t le premier est Sakyamuni et qui sont désignés comme devant recevoir la confession des péchés, est devenu très populaire au Tibet. Un des plus célèbres et don’t la popularité a dépassé celle de tous les autres Bouddha en Extrême-Orient est Amitabha, " Éclat infini ", appelé aussi Amitayus, " Longévité infinie ". De même le culte du Bhaisajyaguru, le " Maître aux remèdes ", a pris une importance considérable au Tibet, en Chine et en Indochine. Comme les Bouddha , les Bodhisattva sont multipliés à l'infini, dans le Mahayâna , et ils prennent encore plus d'importance en raison du rôle salvateur qui leur est attribué. Les conditions qui font d'un être quelconque un Bodhisattva sont ordonnées dans le schéma d'une carrière en dix étapes qui constitue le chemin type du salut. De plus, le salut des êtres devenant essentiel, le Bodhisattva différera le Nirvana pour sauver un plus grand nombre d'êtres. Le Bodhisattva doit pratiquer dix extrêmes de vertus (paramita), qui dans le Mahayâna sont le don, la pratique morale, la patience, l'énergie, la méditation, l'intelligence, la virtuosité dans les moyens, le vœu, la force et la connaissance. Les plus importants des Bodhisattva sont : Maitreya, prochain Bouddha> de ce monde actuel, il réside dans le ciel des Tusita ; Avalokitesvara, lié à Amitabha, appelé aussi Lokanatha, " Seigneur du monde ", Padmapani, " qui a un lotus à la main ", car il est représenté comme un jeune homme ayant le lotus pour attribut, ainsi qu'un chapelet, un livre et un flacon d'ambroisie, portant une représentation d'Amitabha dans sa tiare ; Mañjusri, lié au Buddha Aksobhya, aussi appelé Mañjughosa, " à la voix suave ", Kumarabhuta, " jeune homme ", Vagisvara, " Seigneur de la parole ", représenté avec pour attributs le pañcacira , c'est-à-dire cinq mèches de cheveux ou une tiare à cinq pointes, un livre, un lotus ou une épée, plus une représentation du Bouddha Aksobhya qui orne la tiare.


Les divinités reconnues par le Mahayâna sont les mêmes que celles des écoles anciennes. Une importance plus grande est donnée à Indra, nommé ici Vajrapani et souvent associé aux grands Bodhisattva , ou même considéré comme l'un d'eux. Une innovation importante est l'introduction de divinités féminines qui deviendront dans les tantra l'équivalent des sakti des dieux brahmaniques. Certains textes mahayaniques mêmes, comme la Prajñaparamita , seront personnifiés en de telles divinités. Au VIIe siècle, Xuanzang atteste le culte, au Magadha et à Vaisali, de Tara, considérée comme Bodhisattva et associée à Avalokitesvara.


Les grands textes Mahayanistes


Les sutra mahayaniques, donnés comme discours du Bouddha et constituant les textes de base de l'école, exposent les doctrines du Mahayâna en des ensembles extrêmement touffus. Mais ces doctrines ont été reprises en des commentaires d'école et exposées plus systématiquement dans des traités des grands docteurs mahayanistes. Chez ces derniers deux tendances apparaissent, celles des deux grandes écoles du Madhyamaka et de la Vijñaptimatrata, à quoi il faut ajouter une troisième tendance, moins doctrinale, se rapportant davantage à la technique religieuse pratique et qui aboutira au Mahayâna tardif et aux tantra. Ces trois tendances sont déjà représentées par trois groupes de textes. Les doctrines de Prajñaparamita sont à la base surtout de l'enseignement du Madhyamaka. Des textes comme le Lankavatarasutra sont à la base de la philosophie vijñanavadin.


Enfin d'autres textes comme le Saddharmapundarikasutra évoquent les merveilles des assemblées et des enseignements des Bouddha et parfois la puissance des formules (dharani ). Les sutra de la Prajñaparamita enseignent essentiellement le développement extrême de l'intelligence de la vacuité des choses, intelligence qui est le moyen suprême de rejeter tout attachement aux choses et qui couronne les efforts du Bodhisattva pour se dégager d'elles. Ils prennent à tâche d'affirmer inlassablement que les choses sont vides d'être propre, que les cinq ensembles des apparences, des sensations, des perceptions, etc., sont vacuité, les facultés de connaissance étant aussi vides d'être propre que les choses connues. On ne se contente donc plus de dénoncer, avec les écoles anciennes, l'impermanence des choses, on déclare que, du point de vue de la vérité absolue, elles ne sont rien et par conséquent ne soulèvent aucune question quelle qu'elle soit. Le principe du jeu des choses et les nobles vérités enseignées par le Bouddha ne concernent que du vide, n'existent pas vraiment, non plus que la connaissance, non plus que la prise de possession des choses ou de leur arrêt. Mais, du fait qu'aucune prise de possession n'a lieu réellement, il n'y a de réel qu'un enveloppement de la pensée, et il n'est que de s'en rendre compte pour faire son salut. Celui qui, s'en rendant compte, prend point d'appui sur l'extrême d'intelligence des Bodhisattva , se débarrasse de cet enveloppement de pensée ; dès lors il a dépassé l'erreur, atteint l'Extinction décisive, il est pleinement " Éveillé ".




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Mahayana : Art & Peinture

Bouddha
Wu Chang Shuo (1844-1927), Bouddha
Soutras
Zhan Zi Qian, Etude des Soutras, Chine
Boddhisatvas
Lu Leng Jia, Boddhisatvas
Boddhisatvas
Lu Leng Jia, Boddhisatvas
Boddhisatvas
Lu Leng Jia, Boddhisatvas
Boddhisatvas
Lu Leng Jia, Boddhisatvas
Boddhisatvas
Lu Leng Jia, Boddhisatvas
Boddhisatvas
Lu Leng Jia, Boddhisatvas
Boddhisatvas
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Boddhisatvas
Lu Leng Jia, Boddhisatva
Bouddha
Yi Ming, Bouddha
Bouddha
Yi Ming, Bouddha
Boddhisatvas
Guan Xiu (832-912), Boddhisatva
Boddhisatvas
Guan Xiu (832-912), Boddhisatva
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Guan Xiu (832-912), Boddhisatva
Zen
Yi Ming, Boddhisatva Wei Mou Jie
Boddhisatvas
Yi Ming, Boddhisatva
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Jia Shi Gu (1131-1162), Bouddha Guan Yin
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Du Jing, l'etude du Sutra
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Song Xue (1525-1606), Bouddha Da Mo
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Wu Bin, Paradis

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