Patrimoine  Mondial  de la pensée

Sagesses & enseignements
Hindouisme

499 citations | Page 11 / 20




C elui, ô Arjuna, qui discipline ses sens en maîtrisant son mental, et qui, sans attachement, engage ses organes d'action en des actes de dévotion, lui est de beaucoup supérieur.


Citation 1702  | 
III, 7 




C e n'est pas simplement en s'abstenant d'agir que l'on peut se libérer des chaînes du Karma; le renoncement seul ne suffit pas atteindre la perfection. Inéluctablement, l'homme se voit contraint d'agir par l'influence des trois gunas, et ne peut demeurer inactif, mêle pour un instant. Celui qui retient ses sens et ses organes d'action, mais dont le mental s'attache encore aux objets des sens, se berce certes d'illusions, et n'est qu'un simulateur.


Citation 1701  | 
III, 4-6 




C omme un vent violent balaie sur l'eau une nacelle, il suffit que l'un des sens entraîne le mental pour que l'intelligence soit emportée.


Citation 1700  | 
II, 67 




C elui que les trois formes de souffrance ici-bas n'affectent plus, que les joies de la vie n'enivrent plus, qu'ont quitté l'attachement, la crainte et la colère, celui-là est tenu pour un sage à l'esprit ferme. Celui qui, libre de tout lien, ne se réjouit pas plus dans le bonheur qu'il ne s'afflige du malheur, celui-là est fermement établi dans la connaissance absolue. Celui qui, telle une tortue qui rétracte ses membres au fond de sa carapace, peut détacher de leurs objets les sens, celui-là possède le vrai savoir. […] Celui qui reste inébranlable malgré le flot incessant des désirs, comme l'océan demeure immuable malgré les mille fleuves qui s'y jettent, peut seul trouver la sérénité; mais certes pas celui qui cherche à satisfaire ces désirs. Celui que les plaisirs matériels n'attirent plus, qui n'est plus esclave de ses désirs, qui a rejeté tout esprit de possession et qui s'est libéré du faux ego, peut seul connaître la sérénité parfaite.


Citation 1699  | 
II, 56-58 & 70-71 




S oit ferme dans le yoga, ô Arjuna. Fais ton devoir, sans être lié ni par le succès ni par l'échec. Cette égalité d'âme , on l'appelle yoga. Libère-toi, ô Dhananjaya, de tout acte matériel par le service de dévotion; absorbe-toi en lui. "Avares" ceux qui aspirent aux fruits de leurs actes. Le service de dévotion peut, dans cette vie, libérer qui s'y engage des suites de l'action, bonnes ou mauvaises. Efforce-toi donc, ô Arjuna, d'atteindre à l'art d'agir, au yoga. Absorbé dans le service de dévotion, le sage prend refuge en le Seigneur et, et renonçant en ce monde aux fruits de ses actes, s'affranchit du cycle des morts et des renaissances. Il parvient ainsi à l'état qui est par-delà la souffrance.


Citation 1698  | 
II, 48-51 




L ibère-toi de la dualité, abandonne tout désir de possession et de paix matérielle; sois fermement uni au Suprême


Citation 1697  | 
II, 45 




L es maîtres de la vérité ont conclu à l'éternité du réel et à l'impermanence de l'illusoire, et ce, après avoir étudié leur nature respective.


Citation 1696  | 
II, 16 




E phémères, joies et peines, comme étés et hivers, vont et viennent, ô fils de Kunti. Elles ne sont dues qu'à la rencontre des sens avec la matière, ô descendant de Bharata, et il faut apprendre à les tolérer, sans en être affecté.
O meilleur des hommes [Arjuna], celui que n'affectent ni les joies ni les peines, qui, en toutes circonstances, demeure serein et résolu, celui-là est digne de la libération.


Citation 1695  | 
II, 14-15 




P artout Ses mains et Ses jambes, Ses yeux et Ses visages, et rien n'échappe à Son ouïe. Ainsi, partout présente, l'Ame Suprême. Source originelle des sens de tous les êtres, l'Ame Suprême en est pourtant Elle-même dépourvue. Soutien de tous, Elle reste partout sans attache. Et, au-delà des trois gunas, Elle n'en demeure pas moins le maître. La Vérité suprême est au-dedans comme au-dehors, dans le mobile comme dans l'immobile; Elle dépasse le pouvoir de perception de d'entendement lié aux sens matériels. Infiniment lointaine, Elle est aussi très proche. Bien qu'Elle semble divisée, l'Ame Suprême demeure indivisible; Elle est Une. Bien qu'Elle soutienne tous les êtres, comprends que c'est Elle aussi qui dévore et les fait se développer tous. De tout ce qui est lumineux, Elle est la source de lumière. Elle est non manifesté. Elle demeure par-delà les ténèbres de la matière. Elle est le savoir, l'objet du savoir et le but du savoir. Elle habite le coeur de chacun.


Citation 1694  | 
XII, 14-18 




Q uand, par la pratique, le yogi parvient à régler les activités de son mental, quand, affranchi de tout désir matériel, il atteint l'Absolu, on le dit établi dans le yoga. Maître du mental, le yogi demeure ferme dans sa méditation sur l'Etre Suprême, telle une flamme qui, à l'abri du vent, point ne vacille. L'être connaît la perfection du yoga, le samadhi, lorsque, par la pratique, il parvient à soustraire son mental de toute activité matérielle. Alors, une fois le mental purifié, il réalise son identité véritable et goûte la joie intérieur, En cet heureux état, il jouit, à travers des sens purifiés, d'un bonheur spirituel infini. Cette perfection atteinte, l'âme sait que rien n'est plus précieux, et ne s'écarte pas désormais de la vérité, mais y demeurera, imperturbable, même au coeur des pires difficultés. Telle est la vraie libération de toutes les souffrances nées du contact avec la matière.


Citation 1693  | 
VI,18- 20 




L 'être libéré n'est pas soumis à l'attrait des plaisir matériels du monde extérieur, car il connaît l 'extase intérieur. Se vouant à l'Etre Suprême, il goûte une félicité sans bornes


Citation 1692  | 
V, 21 




L 'âme est indestructible, éternelle et sans mesure; seules les corps matériels qu'elle emprunte sont sujets à la destruction. Fort de ce savoir, ô descendant de Bharata, engage le combat. Ignorant celui qui croit que l'âme peut tuer ou être tuée; le sage, lui, sait bien qu'elle ne tue ni ne meurt. L'âme ne connaît ni la naissance ni la mort. Vivante, elle ne cessera jamais d'être. Non née, immortelle, originelle, éternelle, elle n'eut jamais de commencement, et jamais n'aura de fin. Elle ne meurt pas avec le corps. Comment, ô Pârtha, celui qui sait l'âme non née, immuable, éternelle et indestructible, pourrait-il tuer ou faire tuer? A l'instant de la mort, l'âme revêt un corps nouveau, l'ancien de devenu inutile, de même qu'on se défait de vêtement usés pour en revêtir de neufs. Aucune arme ne peut prendre l'âme, ni le feu la brûler; l'eau ne peut la mouiller, ni le vent la dessécher L'âme est indivisible et insoluble; le feu ne l'atteint pas, elle ne peut être desséchée. Elle est immortelle et éternelle, omniprésent, inaltérable et fixe. Il est dit de l'âme qu'elle est indivisible, inconcevable et immuable. La sachant cela, tu ne devrais pas te lamenter sur le corps. Et même si tu crois l'âme sans fin reprise par la naissance et la mort, tu n'as nulle raison de t'affliger, ô Arjuna aux-bras-puissants.


Citation 1691  | 
II, 18-26 




A l'instant de la mort, l'âme prend un nouveau corps, aussi naturellement qu'elle est passée, dans le précédent, de l'enfance à la jeunesse, puis à la vieillesse. Ce changement ne trouble pas qui a conscience de sa nature spirituelle.


Citation 1690  | 
II, 13 




P our pratiquer un tel Yoga, il faut être guidé par un guru qui soit versé dans les Védas, dévot de Vishnu, bienveillant ; qui connaisse bien le Yoga et le pratique à fond ; qui ait l'âme formée par le Yoga, purifiée par le Yoga ! Seul un tel précepteur dévoué à ses propres maîtres et vrai serviteur du Seigneur mérite le nom de Guru. Mais Gu c'est les ténèbres, et Ru c'est la lumière qui les repousse et les disperse, ainsi le guru vainc-t-il l'ignorance ! Le maître est le Brahman Il est le Chemin qui y mène. Il est le Savoir essentiel et le Refuge inviolable. Le maître est la Carrière, il est l'enjeu suprême ; lui seul enseigne l'Absolu et pour cela domine tout


Citation 1689  |   Upanishads
Advaya-Târaka Upanishad, XIV-XVIII, dans « Sept Upanishads », Collections « Points Sagesses », le Seuil, 1999 traduction Jean Varenne 




E t que ce soit dans l'une ou l'autre forme, contempler la lumière intérieure sans cligner des yeux constitue ce que l'on nomme le Geste de Shiva.
Il sanctifie l'endroit où il se tient, il délivre l'univers de toute souillure l'adepte qui est parvenu à ce stade de réalisation.
Et qui, par chance, rencontre et vénère un adepte parvenu à ce stade est libéré des liens du péché.
Un tel yogin assume la forme même de la lumière qu'il perçoit par sa vision intérieure, car son regard, guidé par le Maître suprême, perçoit le Soleil rayonnant, puis l'intelligence cachée dans la caverne du cœur, enfin l'Esprit Quatrième au-delà des seize qualités.


Citation 1688  |   Upanishads
Advaya-Târaka Upanishad, XII-XIII, dans « Sept Upanishads », Collections « Points Sagesses », le Seuil, 1999 traduction Jean Varenne 




V oici l'expérience intérieure : Sushumnâ, l'artère du Brahman, est au milieu du corps subtil ; par son éclat, elle ressemble au Soleil et à la Pleine Lune ; elle jaillit du Centre de la Base et monte droit jusqu'à l'ouverture du Brahman ; en elle est l'Énergie, tel un serpent enroulé sur lui-même, flamboyant comme mille éclairs, délicate comme une tige de lotus. Lorsque l'adepte l'a vue, ne serait-ce qu'en esprit, il est délivré des liens de l'existence corporelle, grâce à la purification que cette vision opère en son être ! Et quand, par le Yoga du Passeur, l'adepte perçoit en permanence une lumière au sommet de son front, il a atteint la perfection. Puis, s'il se bouche les oreilles avec l'extrémité de ses index, il perçoit un son pareil à la syllabe Phut ; fixant son attention sur ce son, il perçoit alors, en son esprit, une lumière bleue située au milieu de son front et il connaît, grâce à cette vision, une joie que rien ne peut surpasser. D'autres fois, cette même lumière est vue de l'intérieur du cœur : si l'on veut donc gagner la Délivrance, on devra pratiquer de la sorte l'expérience intérieure !


Citation 1687  |   Upanishads
Advaya-Târaka Upanishad, V, dans « Sept Upanishads », Collections « Points Sagesses », le Seuil, 1999 traduction Jean Varenne 




V oici l'Upanishad du Passeur qui conduit à l'Unité ; nous allons l'exposer pour le bien de celui qui a dompté ses sens et acquis les six vertus : Paix du cœur, Maîtrise de soi, Arrêt des vains désirs, Patience, Concentration mentale, Confiance. Tout en méditant sur le mantra à cinq syllabes : « Je suis la Conscience universelle », l'adepte ferme les yeux, complètement ou à demi, et tourne son regard vers l'intérieur de lui-même ; il perçoit alors au-dessus d'un point à hauteur du front, entre les deux sourcils, une masse lumineuse, c'est le Brahman suprême, Être-Conscience-Béatitude à Qui il s'identifie ! Car c'est lui, le Brahman suprême, qui aide à traverser le fleuve angoissant de la vie, avant la naissance, durant l'âge adulte et à l'heure de la mort : d'où son nom de Passeur. De même, si l'on sait reconnaître que l'Âme vivante et le Seigneur lui-même ne sont que de vaines illusions, et si l'on parvient à rejeter même ce qui se trouve au-delà en disant : « Non ! Ce n'est pas Cela ! Ce n'est pas Cela ! » on perçoit le Brahman comme unique. D'où le nom du Yoga « qui fait passer » et conduit à l'Unité.


Citation 1686  |   Upanishads
Advaya-Târaka Upanishad, I a III, dans « Sept Upanishads », Collections « Points Sagesses », le Seuil, 1999 traduction Jean Varenne 




A bandonnant le rituel, indifférent au blâme et à la louange, il marche au hasard sur la route comme fait l'ascète-mendiant.
Qu'on l'invite ou qu'on le repousse, cela n'est rien pour lui ; il n'a plus besoin de mantra, ni de yoga, ni de bhakti.
L'invisible n'est rien pour lui, ni, non plus, le visible ; plus de « moi » ni de « toi » pour lui : l'univers même a disparu !
Mendiant, ferme en son vœu, il va, désormais sans demeure, dédaignant l'or et les regards des filles, ne cherchant plus à dominer quiconque !
Car un ascète avide d'or, se détache de l'Absolu ; s'il le touche, il devient démon, et tue son âme s'il le prend !
Le Parama-hamsa, ne doit donc ni vouloir de l'or, ni toucher l'or, ni s'en saisir, mais chasser de son cœur tous les désirs


Citation 1685  |   Upanishads
Parama-Hamsa Upanishad, III, dans « Sept Upanishads », Collections « Points Sagesses », le Seuil, 1999 traduction Jean Varenne 




L e renonçant, tu le sais bien, doit quitter sa famille, épouse, enfants, tous ses amis, dépouiller les signes de caste : la mèche, le cordon sacrificiel ; ne plus réciter la Véda, et même cesser d'accomplir les actes rituels !... En signe d'abandon du monde, il ne doit plus avoir qu'un pagne, un bâton, une couverture, et se vouer au service d'autrui. Ceci pourtant n'est pas le mieux car le vrai renonçant n'a pas plus besoin de bâton que de mèche ou de cordon rituel. On ne l'entend se plaindre ni du froid ni du chaud peu lui importe qu'on le blâme ou que l'on vante ses mérites Car il est libre des six vagues de l'Océan du Samsâra la faim, la soif et la douleur, l'aveuglement, la vieillesse et la mort ! En devenant un Parama-hamsa, il a cessé à tout jamais de critiquer autrui, ou de s'enorgueillier de soi. Il a quitté l'envie, la tromperie, l'arrogance et l'avidité, le bonheur, le malheur, l'amour, la haine et la colère ; l'impatience et l'égarement, la joie, la peine et l'égoïsme, jusqu'à ce que son propre corps lui paraisse être une charogne ! En effet, celui qui perçoit que le corps est la seule cause par laquelle on déchoit, on doute, on verse dans l'erreur, s'en détache à jamais, s'éveille et s'établit fermement en lui-même ! Apaisé, immobile, il dit : Je suis Unité, Joie, Conscience ! En vérité, réside là le rôle qui m'est dévolu ! Là est mon Absolu, là ma mèche, et là mon cordon ! Je connais ce qu'est l'Unité ; mon Âme n'est plus séparée, mais unie à l'Âme cosmique : voilà ce qu'est la vraie Jonction !


Citation 1684  |   Upanishads
Parama-Hamsa Upanishad, II, dans « Sept Upanishads », Collections « Points Sagesses », le Seuil, 1999 traduction Jean Varenne 




U n jour Nârada, le Prophète s'approcha avec révérence de Vishnu, le Seigneur, pour lui faire cette question :
Dis-moi, Seigneur, quelle est la voie suivie par les yogins dits « Parama-Hamsas » et quelle est leur doctrine ?
A quoi le seigneur répondit :
Nul chemin, en ce monde, n'est plus difficile à trouver que celui de ces yogins-là, et bien peu le fréquentent !
Pourtant celui qui s'y engage est à jamais purifié ; et ceux qui savent voient en lui un véritable homme védique, un homme de grandeur !
Car la pensée d'un tel yogin étant toujours fixée sur Moi, je m'installe en retour au plus intime de son être.


Citation 1683  |   Upanishads
Parama-Hamsa Upanishad, I, dans « Sept Upanishads », Collections « Points Sagesses », le Seuil, 1999 traduction Jean Varenne 




I l faut vénérer l'Âme qui est faite de la pensée, dont le corps est souffle, la forme lumière, l'être espace.


Citation 1682  |   Upanishads
Hymne à l'âtman (Shatapatha-Brâhmana : 10.6 ), sq. 2 dans « Sept Upanishads », Collections « Points Sagesses », le Seuil, 1999 traduction Jean Varenne 




L 'esprit résolu et paisible, il faut, avec toute l'énergie possible, s'assimiler son essence.


Citation 1614  |   Ananga vajra
Prajopayaviniscayasiddhi, IV section : la contemplation de la Réalité, cité et traduit par André Padoux, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.298 




L e samsara, [...] c'est l'esprit affligé et obscurci par d'innombrables constructions mentales, vacillant tel l'éclair dans la tempête, et recouvert par la souillure tenace de l'attachement et des autres passions. L'excellent nirvana, lui, est lumineux et libre de toute construction mentale,
Débarrassé de la souillure de l'attachement et des autres passions.


Citation 1613  |   Ananga vajra
Prajopayaviniscayasiddhi, IV section : la contemplation de la Réalité, cité et traduit par André Padoux, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.298 




V oilà ce qu'on appelle la non-dualité, la suprême conscience d'Eveil, le vajra, le vajrasattva, le totalement illuminé et l'illumination. On l'appelle aussi Perfection de Sapience, incarnation de toutes les Perfections, Égalité, contemplation primordiale de tous les Bouddhas. […] C'est ce que doivent contempler et réaliser les yogin, en abandonnant toute pensée d'être et de non-être, car celui qui médite, libre des notions d'être et de non-être, atteint vite la perfection. Écartant toutes les erreurs, éloigné de toute affliction, rapidement, l'ascète lumineux acquiert les qualités sans nombre qui font les Bouddhas.


Citation 1612  |   Ananga vajra
Prajopayaviniscayasiddhi, IV section : la contemplation de la Réalité, cité et traduit par André Padoux, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.298 




S ans méditer, sans renoncer [au monde], on peut rester chez soi avec sa femme.Si l'on n'est pas délivré tout en prenant intensément plaisir au monde sensible, peut-on appeler cela Connaissance parfaite ? dit Saraha. (19)
S'Il est déjà manifeste, à quoi sert la méditation, et s'Il est caché, on ne peut que mesurer les ténèbres. Saraha ne cesse de proclamer: "Ni être ni non-être, éternellement, voilà la nature du Spontané. (20)
Ce par quoi l'on naît, vit et meurt, par cela même on acquiert la suprême, l'ultime Béatitude. Bien que Saraha profère ces paroles profondes et secrètes, le monde du troupeau enchaîné demeure hébété. (21. )
S'Il est dépourvu de méditation, à quoi bon méditer sur Lui? Et s'Il est indicible, à quoi bon l'expliquer? Le monde entier se trouve asservi sous le sceau du devenir et personne n'appréhende sa nature propre. (22. )
NI formule, ni texte religieux, ni objet médité, ni concentration, mais eux tous sont cause du leurre, ô insensé! Immaculée est la Conscience, ne la polluez pas par la méditation. Demeurez dans la Béatitude intime; ne vous tourmentez plus! (23. )
Mangez et buvez, soyez heureux en jouissant des plaisirs, et remplissez sans cesse [de ces offrandes] le cercle tantrique. C'est ainsi que l'on gagne l'autre monde. (24 )
Là où ni pensée ni souffle ne circulent, là ou ni soleil ni lune pénètrent, là même, insensé, mets ta conscience en repos. Tel l'enseignement que profère Saraha. (25 )
Fais un, ne fais pas deux. Dans la Connaissance ne fais pas de distinction. Que la totalité de ce triple monde prenne dans la grande attirance d'amour une seule couleur! (26 )
Là point de commencement, de milieu ni de fin; point non plus de devenir ni de nirvana. (27 )
Là où s'évanouit l'organe des sens et [où vole en éclats le sentiment du moi, ami, voici le corps du Spontané]. Demande-le clairement au vénérable Maître ! (29 )
Où la pensée meurt, le souffle s'arrête... réside la suprême et grande Béatitude. Elle ne se trouve pas ailleurs dit Saraha . (30-31)
C'est la prise de conscience intime. Mais point de confusion à ce sujet. L'identifier à être et non-être ou à la bonne voie serait la limiter. Connais ta propre pensée d'une façon subtile, ô yogin, elle est comme l'eau se mêlant à l'eau.(32 )
Ce défaut qu'est l'amour-propre [l'] empêche de voir la Réalité. Alors, il vilipende tous les Véhicules. Le monde entier est dans la confusion quant aux méditations et personne ne perçoit sa nature propre.(35. )
On ne distingue pas la racine de la conscience, car on surimpose au Spontané une triple falsification (1). Là où l'on vit, là où l'on disparaît, c'est là, mon fils, qu'il te faut demeurer! (36. )
Pour celui qui réfléchit à la Réalité sans racine, l'enseignement du guru éclaircira tout. Saraha déclare: Vraiment, sache-le, benêt, la diversité du cycle des naissances n'est qu'un aspect de la Conscience. (37.)
Notre nature propre ne peut être décrite par autrui, elle ne se révèle qu'avec l'enseignement du guru. Par là ne demeure plus l'ombre d'une imperfection. Il purifie du bien et du mal qu'il dévore ensuite. (38. )
Par l'acte karmique, on se lie. Lorsqu'on se libère de l'acte, la pensée est libérée. Et par la libération de la pensée on gagne le suprême nirvana. (40. )
La conscience liée, on est lié; la conscience libérée, on en libéré. Pas le moindre doute à ce sujet. Cela même qui lie les ignorants libère immédiatement les éveillés. (42. )
Lié, on court dans les dix directions; libre, on reste immobile. Ami, regarde le chameau (2). Ce paradoxe me frappe par son évidence. (43. )
Ne te concentre pas sur toi-même sans respirer, ô yogin planté là comme un pieu! Ne fixe pas le bout de ton nez. Insensé, jouis du Spontané et abandonne [ces] liens qui ont relent de devenir! (44. )
La pensée aussi instable que le vent et le cheval, abandonnez-la. Prenez conscience de la nature propre du Spontané et d'elle-même la pensée s'immobilisera. (45. )
Désirs, formules, traités sont voués à la destruction. Si tu cherches là où [les dieux] Brahma et Visnu avec les trois mondes au complet se dissolvent, tu seras l'absolu. (50 )
Ô toi, fils, reconnais la saveur de [ce] nectar si parfaitement inhérent au non-savoir. Ceux qui expliquent les commentaires ignorent la purification au sein du monde. (51. )
Là, l'intelligence se défait, la pensée succombe, l'orgueil vole en éclats. Telle est la suprême kala identique à l'illusion. Pourquoi s'y lier par la méditation ? (53.)
Regardez, écoutez, touchez, mangez, sentez, marchez, restez assis, levez-vous, [mais] renoncez au bavardage de la vie courante. Abandonnez la pensée, ne vous écartez pas de l'Un. (55 )
Suprêmement libre d'être et de non-être, c'est en Lui que s'engloutit le monde entier. Quand la pensée s'arrête, immobile, on se libère alors du cycle du devenir ! (59 )
Jouir du monde sensible, sans être pollué par le sensible, cueillir le lotus sans toucher l'eau, ainsi fait le yogin qui repose à la racine [des choses] : tout en jouissant du sensible, il ne se rend pas esclave. (64. )
Tant que le groupe des sens et du sensible ne meurt pas, l'acte fructifiera. Tant que l'on ne voit pas où l'on est, peut-on résoudre [cette] énigme ? (67. )
Celui qui s'adonne au vide et ne jouit pas [du monde] par des organes purifiés est comme une corneille qui, s'envolant d'une barque, décrit des cercles au-dessus d'elle et y retombe. (70. )
Ne t'attache pas au vide, considère comme semblables "ceci " et "cela". En vérité même la balle [minuscule] de la graine de sésame cause inévitablement tout autant de douleur qu'une épine. (75. )
En elle, il rend toute forme égale à l'espace infini, il affermit la pensée elle aussi dans la nature propre de [cette] égalité spatiale, celui qui rend sa pensée sans pensée se réjouit de la suprême nature propre du Spontané. (77. )
Le Dieu est unique, mais il est révélé en de nombreuses traditions, étant perçu selon le désir de chaque soi.(79. )
Le même à l'extérieur, le même à l'intérieur, fermement établi dans le quatorzième monde (3), l'incorporel est celé dans le corps. Qui sait ainsi est libéré. (89 )
Les ensembles, les univers, les organes sensoriels et leurs domaines spécifiques, ainsi que leurs modifications, voilà l'eau [du mirage]. Dans ces distiques toujours nouveaux, comment y aurait-il quelque secret ? (92)
" C'est moi, c'est un autre ", conçoit-on. Dépouille ce lien qui rend captif ; c'est ainsi qu'on se libère soi-même. (105 )
Le bel arbre de la Conscience-sans-dualité s'étend avec ampleur sur le triple monde.
Il fleurit en compassion, son fruit se nomme charité envers autrui." (107 )


Citation 1591  |   Saraha
Dohakosa de Saraha, cité et traduit par André Padoux, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.327-337 

"(1) triple falsification : sujet connaissant, objet connu et connaissance (2) le chameau qui ne cesse de s'agiter s'il est attaché, se couche si on le détache. (3) référence aux quatorze terres que franchit un bodhisattva"



Page:  10 |11 | 12 | 13 | 14 | 15 | 16 | Etc.





Suivez les citations du Jour sur


Livres sacrés des Religions du Monde
Le Dhammapada
Le sutra du Diamand et le sutra du Coeur
La sainte Bible
Corpus Hermetica
La Bhagavad Gita
Les Upanishads (extraits)
Les Lois de Manu
Le saint Coran
L'Avesta
Ecrits de Bahá’u’lláh
Le Livre des morts Tibétain
Sepher Ha Zohar



L'essentiel des Écritures sacrées


Dieu aime tous les êtres du monde




Citations par livres sacrés




Citations par auteurs




Citations par courants de pensée




Citations par thèmes




Recherche de citations par mots-clefs
:

: