Patrimoine  Spirituel  de l'Humanité

Vie et enseignement Aristote

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Aristote : Biographie

Le précepteur d'Alexandre

Principal fondateur de la tradition intellectuelle occidentale avec Platon, son maître, le philosophe grec Aristote a développé un corps de doctrines qui embrasse tous les ordres du savoir et de l'activité humaine de son temps et qui a donné le modèle de toutes les futures entreprises de systématisation et de classification de la connaissance.

Aristote, fils du médecin du roi de Macédoine Amyntas II, se rend à Athènes dès 367, pour y rester quelque vingt années disciple de Platon, étudiant à l'Académie puis y enseignant jusqu'en 347. Il acquiert pendant ces années une culture encyclopédique, touchant tous les aspects du savoir de son temps. À la mort de Platon, en 347, il est appelé à Assos, en Asie Mineure, où un ancien élève de Platon, Hermias d'Atarnée, vient de prendre le pouvoir. Puis il séjourne à Lesbos. En 343, Philippe II de Macédoine en fait le précepteur de son fils, le futur Alexandre le Grand, dont il demeurera l'ami jusqu'au meurtre de Callisthène, en 325. C'est en 335 que, de retour à Athènes, Aristote fonde le Lycée, ou Péripatos (un péristyle où l'on se promène en discutant et en argumentant et qui laissera son nom à l'école péripatéticienne). Il y enseigne une douzaine d'années. Contraint de fuir Athènes à la mort d'Alexandre en 323 sous l'accusation d'impiété, il meurt à Chalcis en 322.

Une œuvre de portée encyclopédique


Telle qu'elle a été conservée, l'œuvre est de vastes proportions. D'une écriture concise et riche en formules, elle représente sans doute presque exclusivement l'enseignement dit «ésotérique», interne à l'école péripatéticienne, et non pas l'«exotérique», destiné à un plus large public, que dispensait oralement Aristote: d'où la difficulté, la densité et la technicité de l'expression. D'où aussi la diversité des interprétations et des lectures d'Aristote à travers le temps et les aires culturelles. L'œuvre déploie les diverses dimensions non seulement du savoir et des connaissances théoriques (relatives à la science et à la vérité), mais encore des activités pratiques (modes de vie humains) et techniques (productions et arts et métiers), selon les aspects anthropologiques, éthiques et politiques des sociétés où apparaît la variété des mœurs humaines. Dans les traités regroupés sous le titre d'Organon (l'instrument méthodique), l'œuvre jette aussi les bases de la science de la logique. Enfin, elle englobe certaines investigations fondamentales qui concernent les premiers principes et les premières causes. Ces recherches ont pour objet les pratiques et les techniques, mais aussi les connaissances humaines, en particulier leur enracinement dans les structures physiques et métaphysiques de la nature ainsi que de la vie psychique et biologique. Elles portent également sur la réalité en général: sur l'être, ou encore sur l'étant, objet de la discipline qui s'appellera plus tard métaphysique, ou ontologie.

La critique du platonisme


L'enjeu décisif de la pensée d'Aristote est de rendre intelligible le mouvement et le devenir. Il lui faut pour cela rejeter la théorie de Platon, selon laquelle les Idées sont immuables et séparées du monde sensible. Outre cette transcendance des Idées platoniciennes, Aristote reproche à son maître de définir toute connaissance comme un simple reflet idéal du monde réel. Or, ce qu'il s'agit de rendre intelligible dans son mouvement propre, c'est le monde réel lui-même. Si les Idées de Platon sont en elles-mêmes intelligibles, elles sont, en revanche, étrangères au monde sensible. Or, si elles en sont réellement séparées, de deux choses l'une: ou bien elles n'ont rien de commun avec le monde, et, donc, nous demeurent inaccessibles; ou bien elles ont encore quelque chose de commun avec le monde sensible (qui ne saurait être par lui-même intelligible), mais elles ont besoin, comme lui, d'autres idées pour être elles-mêmes intelligibles, et ainsi à l'infini... Il faut donc couper court à cette fuite dans le monde des Idées, pour entreprendre de connaître directement la réalité du processus concret du monde, c'est-à-dire la nature elle-même, telle qu'elle est accessible aux investigations humaines.


  
  
  



Aristote : Bibliographie

- De la génération des animaux.
- De la génération et de la corruption.
- De l' âme.
- Ethique à Eudème.
- Ethique à Nicomaque.
- Histoire des animaux.
- La constitution d' Athènes. ; entre 328 et 325 av. J.-C.
- La physique.
- Les météorologiques.
- Métaphysique.
- Organon.
- Parva naturalia.
- Poétique. ; 344.
- Politique.
- Protreptique.
- Rhétorique.
- Traité du ciel.
- Traité sur les parties des animaux.

Aristote : Portraits

Aristotle
Raffaello Sanzio (1483-1520) Scuola di Atene, (1509-1510) Stanza della Segnatura (Vaticano).

Aristote : Liens



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