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Citation
de Plotin
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Philosophie, Néo-platonisme
Ennéades, VI.5.1
La quête du vrai est pour le philosophe (Plotin) semblable au travail du sculpteur qui " gratte... enlève le superflu... nettoie ce qui est-sombre pour le rendre brillant " (I.6.9). Suivant donc Platon, pour qui l'homme est l'homme de son âme, Plotin dit que celui qui arrive à faire dominer en lui la partie la plus maîtresse, qui est l'homme même (IV.7. 1), use de son corps comme le musicien de son instrument (cf. I.4.16). Briser le corps est interdit, mais il est également interdit de faire renverser les valeurs, de substituer l'instrument au maître ; l'instrument n'est qu'un cadeau au début, car il faut à temps savoir chanter sans son aide. […]
Le mythe Platonicien de la montée de l'âme à la région céleste est remplacé dans la pensée de Plotin par l'idée du recueillement (I.2.5). " Le bien pour une nature est d'être à elle-même et d'être elle-même " (Enn. VI.5.1). La recherche de l'unité est donc ontogénique. La séparation de l'âme et du corps, enseignée par Platon dans le Phédon (80d, 81b-c) et l'évasion professée dans le Théétète (176a-b), le mépris du sensible sont des thèmes que Plotin adopte et exprime avec les mêmes termes que " le divin Platon " (IV.8.1) ; Plotin se réfère au Gorgias 439a, au Cratyle 400b-c, à la République 514a, au Phèdre 246c et ailleurs dans la même perspective intellectualiste (I.2.5).
Anna Kélessidou, L'âme chez Platon et Plotin, P.28-29, dans Autour de Descartes : L'union de l'âme et du corps, Sous la direction de J.-L. Vieillard-Baron. Vrin, 1991, " Bibliothèque d'Histoire de la Philosophie "
Pour Plotin, qui conçoit le mal comme manque, déficience, comme étant par rapport au bien ce qu'est l'image par rapport à la réalité (III.2.5), le réel ne réside que dans ce qui est simple (II.4.2) et authentique.
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