Patrimoine  Mondial  de la pensée

Sagesses & enseignements
Zen

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C omprendre sans avoir recours au graduel, spontanément, voilà le sens de la nature subite. La vacuité et quiétude originelles de l'esprit propre, voilà l'illumination subite. L'absence de demeure de l'esprit propre, voilà l'illumination subite... Entendre parler de la vacuité sans s'attacher à la vacuité et sans saisir non plus la non-vacuité, voilà l'illumination subite. Entendre parler du moi sans s'attacher au moi et sans saisir non plus le non-moi, voilà l'illumination subite. Accéder au nirvana sans rejeter la renaissance et la mort, voilà l'illumination subite... Ceux qui partent du principe absolu parviennent rapidement au Chemin. Ceux qui cultivent les pratiques externes y parviennent lentement.


Citation 788  |   Chen-houei du Ho-tso
Entretiens du Maître de dhyana Chen-houei du Ho-tsô, Traduction annotée par Jacques Gernet, Publication de l'École française d'Extrême-Orient, Hanoi, 1949, p. 53-54, cité dans Aux sources du Bouddhisme, Fayard, note p. 459 




S i l'on possède] cette connaissance, c'est la concentration [samadhi] sans concentration, la sapience sans sapience, la pratique sans pratique. […]
Nirvana et sapience diffèrent par le sens, mais sont identiques dans leur substance… La sapience illumine complètement le nirvana, c'est pourquoi on l'appelle connaissance et vue du Tathagata. Cette connaissance est celle de la vacuité et de la quiétude constantes [de l'esprit propre], et cette vue, c'est la vue directe du non-produit. Lorsque cette connaissance et cette vue sont parfaitement claires, il n'y a plus ni identité ni différence; mouvement et immobilité sont tous deux transcendants, principe absolu et choses mondaines sont semblables. Dans la pureté du principe absolu et au milieu des choses mondaines, on est capable de pénétrer [tous les dharma]…


Citation 780  |   Chen-houei du Ho-tso
Entretiens du Maître de dhyana Chen-houei du Ho-tsô, Traduction annotée par Jacques Gernet, Publication de l'École française d'Extrême-Orient, Hanoi, 1949, p. 106-109, cité dans Aux sources du Bouddhisme, Fayard, note p. 462-463 




Z azen lui-même est Satori. Pas de dualité ou de relativité entre l'homme et le Bouddha, mais unité complète.


Citation 677  | 
Questions à un maître zen, trad. E. de Smedt, 1984 / 1990, Éditions Albin Michel, cité par Jean Biès dans Les Grands Initiés du XXe siècle, p. 64-66 




N ul besoin de collines et de ruisseaux pour une méditation paisible
Quand la conscience s'éteint le feu se rafraîchit de lui-même.


Citation 659  |   Zenrin Kushu
cité par Lilian Silburn, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p. 468 




L a bouche veut en parler mais les mots se meurent.
Le cœur veut s'y accorder mais la pensée s'évanouit.


Citation 658  |   Zenrin Kushu
cité par Lilian Silburn, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p. 468 




M ille herbes pleurent des larmes de rosée.
Un pin tout seul murmure dans la brise.


Citation 657  |   Zenrin Kushu
cité par Lilian Silburn, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p. 468 




J e le rencontre mais ne sait qui il est,
Je m'entretiens avec lui mais j'ignore son nom.
Là où ni lune ni soleil n'atteignent,
Là, en vérité, quel merveilleux paysages !


Citation 656  |   Zenrin Kushu
cité par Lilian Silburn, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p. 467 




B ien que nés de la même lignée,
Nous ne mourrons pas de la même lignée.


Citation 655  |   Zenrin Kushu
cité par Lilian Silburn, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p. 467 




A voir un ennui, c'est recevoir une grâce ;
Etre heureux, c'est être mis à l'épreuve.


Citation 654  |   Zenrin Kushu
cité par Lilian Silburn, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p. 466 




V ouloir connaître l'Esprit originel, la nature essentielle :
Voilà la grande maladie de notre religion.


Citation 653  |   Zenrin Kushu
cité par Lilian Silburn, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p. 466 




N ous sommes originellement des Bouddhas. Donc, il faut que notre conduite se trouve d'accord avec la conduite du Bouddha, et notre Cœur (1) d'accord avec le Cœur du Bouddha. Retournant à la racine, revenant à la source, nous coupons court aux pratiques inférieures. Retranchant ainsi et encore retranchant, nous arrivons au non-composé. […]
Qu'elle est grandiose, la porte merveilleuse, la recherche sur l'origine de l'homme, quand elle aboutit là !


Citation 607  |   Tsong-mi
Le Yuan Jen Loue (Enquête sur l'origine de l'homme), traduit par P. Masson-Oursel, Journal Asiatique, mars-avril 1915, p. 299-354 

(1) Trad. modifiée. Ici et ci-dessous, nous rendons sin par " Cœur "




Q uand une fleur s'épanouit, le monde entier se révèle.


Citation 604  |   Zenrin Kushu
cité par Lilian Silburn, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p. 466 




D ix ans je n'ai pas pu retourner, à présent j'ai oublié par quel chemin je suis venu.


Citation 603  |   Zenrin Kushu
cité par Lilian Silburn, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p. 468 




L a vraie liberté est celle qui est à l'intérieur de l'esprit...
La liberté n'est pas de faire ce que l'on veut, car les désirs de l'homme sont illimités.
Il vaut mieux faire décroître ses désirs...
Autant que possible, il faut les sublimer; ainsi vient la liberté, grâce à un idéal spirituel.


Citation 599  | 
Questions à un maître zen, trad. E. de Smedt, 1984 / 1990, Éditions Albin Michel, cité par Jean Biès dans Les Grands Initiés du XXe siècle, p. 64-66 




T elle est la " transmission directe ":
Le Bouddha transmet au Bouddha, et cela jusqu'à maintenant, sans qu'il y ait eu d'interruption. Celui qui a pu s'éveiller, comment ne serait-il pas le Bouddha ?


Citation 456  | 
Gakudoyojin-shu (recueil de l'application de l'esprit à l'étude de la Voie), p. 167, traduit par Hoang-Thi-Bich, Genève-Paris, Droz, 1973 




I l nous faut suivre l'Illumination d'autrui : cela s'appelle Transmission directe ; cela s'appelle aussi la Réceptivité. Parce qu'on se consacre à suivre l'Illumination d'autrui, on n'a pas affaire à ses vieilles vues à soi. Parce qu'on se contente de mettre en oeuvre sa propre Réceptivité, on n'est pas en présence d'une demeure nouvelle.


Citation 453  | 
Gakudoyojin-shu (recueil de l'application de l'esprit à l'étude de la Voie), p. 173-174, traduit par Hoang-Thi-Bich, Genève-Paris, Droz, 1973 




L a compréhension de la Loi et l'obtention de la Voie dépendent de la force du maître [ ... ]. Lorsque nous consultons un maître [ ... ], il nous faut purifier corps et esprit, calmer vue et ouïe, pour ne faire qu'écouter et recevoir les instructions du maître, sans y mêler aucune autre pensée. Le corps et l'esprit doivent être un-et-même avec ceux du maître, ainsi que l'eau qu'on verse d'un vase dans un autre. Seul celui qui est capable de se rendre tel pourra recueillir l'enseignement du maître.


Citation 452  | 
Gakudoyojin-shu (recueil de l'application de l'esprit à l'étude de la Voie), p. 151, traduit par Hoang-Thi-Bich, Genève-Paris, Droz, 1973 




L es paroles de mon grand maître, le sixième patriarche (1), pénétraient les auditeurs une à une, directement, comme des couteaux; elles leur faisaient comprendre et voir leur nature propre directement, sans qu'il eût à parler du graduel. Vous qui étudiez le Chemin, vous devez être éveillés subitement, [puis] vous cultiver graduellement et, sans quitter [le monde], obtenir la délivrance. Il en est comme d'une mère qui met subitement son enfant au monde, lui donne le sein et le nourrit peu à peu : la sagesse de cet enfant s'accroît spontanément. De même, l'illumination subite, la vue subite de la nature de Bouddha [se produisent brusquement] et la sapience s'accroît ensuite spontanément peu à peu.


Citation 450  |   Chen-houei du Ho-tso
Entretiens du Maître de dhyana Chen-houei du Ho-tsô, Traduction annotée par Jacques Gernet, Publication de l'École française d'Extrême-Orient, Hanoi, 1949, p. 92, cité dans Aux sources du Bouddhisme, Fayard, note p. 459 

(1) Houei-neng




S i vous étudiez dès aujourd'hui avec moi la perfection de sapience, vous obtiendrez un esprit identique celui des Bouddha et des bodhisattva, dès aujourd'hui, dans l'océan des renaissances et morts, en une pensée instantanée, vous obtiendrez l'union avec les Bouddhas et les bodhisattvas. Si, demeurant dans cette union née d'une pensée instantanée, vous cultivez les pratiques, vous connaîtrez le Chemin, vous obtiendrez le Chemin.


Citation 449  |   Chen-houei du Ho-tso
Entretiens du Maître de dhyana Chen-houei du Ho-tsô, Traduction annotée par Jacques Gernet, Publication de l'École française d'Extrême-Orient, Hanoi, 1949, p. 13-14, cité dans Aux sources du Bouddhisme, Fayard, note p. 460 




U n visiteur demanda s'il était possible d'accomplir le chemin de Bouddha en une vie. On le peut, répondit Chen-houei... Selon la doctrine du Mahayana, les obstacles du karman, nombreux comme les grains de sable du Gange, en une pensée instantanée, sont réduits à néant, et la substance de la nature propre, qui est non produite, en un instant accomplit le Chemin. Comment, à plus forte raison, ne pourrait-on l'obtenir en une vie ?


Citation 448  |   Chen-houei du Ho-tso
Entretiens du Maître de dhyana Chen-houei du Ho-tsô, Traduction annotée par Jacques Gernet, Publication de l'École française d'Extrême-Orient, Hanoi, 1949, cité dans Aux sources du Bouddhisme, Fayard, note p. 457 




L a Réalisation vient de la pratique, ainsi la Réalisation est sans limite; la Pratique se trouve dans la Réalisation, ainsi la Pratique n'a pas de commencement.


Citation 446  | 
Gakudoyojin-shu (recueil de l'application de l'esprit à l'étude de la Voie), p. 62, traduit par Hoang-Thi-Bich, Genève-Paris, Droz, 1973 




L 'atteinte de l'Illumination en un bond dépend nécessairement d'une pratique persévérante.


Citation 445  | 
Gakudoyojin-shu (recueil de l'application de l'esprit à l'étude de la Voie), p. 126, traduit par Hoang-Thi-Bich, Genève-Paris, Droz, 1973 




L es exercices... ne se séparent pas de la connaissance et de l'Éveil... De telles causes et de tels fruits ne sont rien d'autre que production et destruction : ils n'existent pas foncièrement. Pourquoi donc avoir recours aux exercices ?

- ... Si l'on s'écarte de la connaissance et de l'Eveil, comment serait-ce le Chemin?

- La substance du Chemin est absence d'objets particuliers, elle n'est comparable à rien, elle est dépourvue de connaissance, d'Éveil et d'activité de rayonnement, dépourvue de dharma de mouvement et d'immobilité. En elle, ni terre spirituelle [de cittal, ni terre mentale [de manas] ne peuvent être établies. Elle est sans allée ni venue, sans intérieur ni extérieur ni milieu, sans localisation. Elle n'est pas quiétude. Elle est sans concentration [samadhi] ni distraction. Elle est sans vacuité et sans nom. Elle est absence de phénoménal, absence de pensée, absence de réflexion. Ni la connaissance ni la vue ne peuvent l'atteindre. Elle ne peut être éprouvée. La nature du Chemin est absolument insaisissable.


Citation 444  |   Chen-houei du Ho-tso
Entretiens du Maître de dhyana Chen-houei du Ho-tsô, Traduction annotée par Jacques Gernet, Publication de 




Q uestion: Notre part d'énergie vitale (qi) s'épuise dans cette vie: lorsque celle-ci arrive à son terme, l'énergie se dissout pour se fondre dans le non-existant (wu). L'esprit (shen) a beau être une chose subtile, c'est le résultat des transformations du Yin et du Yang. Ceux-ci en se transformant donnent la vie, en se transformant encore ils donnent la mort. Leur condensation est commencement, leur dispersion est fin. Il est donc certain que l'esprit et le corps évoluent ensemble, suivant un seul et même fil dès l'origine. Le subtil et le grossier ne sont qu'un seul qi et demeurent à jamais ensemble. Tant que la demeure est intacte, le qi reste condensé et il y a de l'esprit; mais dès que la demeure est détruite, le qi se disperse et la lumière s'éteint. À la dispersion, ce qui a été reçu retourne à la racine céleste; l'extinction, c'est le retour au non-existant. Ce retour à l'extinction finale est déterminé par le processus naturel. Y aurait-il quelqu'un pour faire qu'il en soit ainsi ?

Mais même à supposer que corps et esprit soient à l'origine distincts, que ce soient des qi différents qui, à force de s'unir, finiraient par se transformer ensemble, il resterait que l'esprit réside dans le corps. De la même façon, le feu réside dans le bois : tant que le corps est en vie, l'esprit se maintient, mais dès que le corps est détruit, l'esprit s'éteint. Lorsque le corps se désintègre, l'esprit se disperse, faute de demeure; lorsque le bois se putréfie, le feu s'éteint, faute de support. Tel est le principe interne des choses (LI). [ ... ]

Réponse [de Huiyuan] : Qu'est-ce donc que l'esprit? C'est la quintessence [du qi] affinée au point de devenir spirituelle. [ ... ] Zhuangzi a émis des paroles profondes sur la grande Origine: " La grande motte (c'est-à-dire l'univers) me met en peine durant la vie, me met au repos à la mort. " Il dit aussi que la vie est une entrave pour l'homme, alors que la mort est retour à l'authentique. Nous savons ainsi que la vie est la plus grande des calamités, alors que la non-vie est retour à la racine.
Wenzi rapporte ainsi les propos de l'Empereur jaune - " Le corps connaît la destruction, mais l'esprit ne change pas. Dans son immutabilité, il chevauche les mutations et ses transformations n'ont pas de fin. " Zhuangzi dit aussi : " Avoir atteint la forme humaine est une joie. Mais quand bien même elle se transformerait de dix mille façons, elle serait encore loin de la complétude. " Nous savons ainsi que la vie ne s'épuise pas dans une seule transformation et que c'est à force de poursuivre les choses qu'il n'y a pas de retour. Bien que ces deux maîtres [Zhuangzi et Wenzi] n'aient pas découvert toute la réalité des choses dans leurs discours, ils en ont approché le fondement par ouï-dire.
Votre propre discours, faute d'examiner la théorie de l'alternance de vie et mort, vous fait penser à tort que le qi se condense et se dissout en une seule transformation. Faute d'avoir idée que le Dao de l'esprit a la spiritualité d'une chose merveilleuse, vous considérez que le subtil et le grossier trouvent une fin commune. N'est-ce pas affligeant ?
Quant à votre métaphore du feu et du bois, elle est tirée des écrits des saints, mais vous en avez perdu le sens correct et l'avez exposée de façon obscure, sans l'avoir examinée. [ ... ] Le feu qui se propage dans le bois est comme l'esprit qui se propage dans le corps. Le feu qui se propage un autre fagot est comme un esprit qui se transmet à un autre corps. [ ... ] Quelqu'un dans l'illusion, voyant le corps se désagréger au bout d'une seule vie, croit que le désir de vivre de l'esprit périt avec lui ; de la même façon, constatant que le feu s'éteint sur un seul morceau de bois, il pense qu'il est éteint à tout jamais."


Citation 368  | 
Xing jin shen bu mie (La forme corporelle s'épuise, niais l'esprit est indestructible), reproduit dans Zhongguo fojiao sixiang ziliao xuanbian, t. 1, P. 85, cité et traduit par Anne Cheng, Histoire de la pensée Chinoise, Edition du Seuil, 1997, " les débuts de l'aventure bouddhique " en Chine. 

À noter que la métaphore du feu pour la vie est classique, cf. Wang Chong, Lunheng 61 (" De la mort "), éd. ZZJC, p. 204.




L a nature du Bouddha est en vous, partout,
dans votre corps, vos cellules.


Citation 305  | 
Questions à un maître zen, trad. E. de Smedt, 1984 / 1990, Éditions Albin Michel, cité par Jean Biès dans Les Grands Initiés du XXe siècle, p. 64-66 

(1)"La nature de Bouddha est l'essence [dharmata] très profonde et vraie, elle est apaisée, quiescente, sans caractère comme l'espace." Avatamsakasutra, cité et traduit par Lilian Silburn, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.118



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