Patrimoine  Spirituel  de l'Humanité

Œuvre de Saint Augustin


Saint Augustin : Œuvre de Saint Augustin

Achevant la conversion de la culture antique et inaugurant une civilisation nouvelle, l'œuvre immense d'Augustin connaît une vie féconde à travers les siècles. Ses centaines de lettres et de sermons sont des documents infiniment précieux. Sa Règle dessine l'orientation du monachisme occidental. Ses traités vont inspirer tous les théologiens de l'Occident, et leur contenu est assez varié pour alimenter dans le Christianisme les réflexions les plus diverses. Sa pensée sur la liberté, par exemple, a changé entre la réfutation des manichéens et la polémique contre Pélage. Ses idées sur la Trinité (dont il trouve des traces dans les facultés de l'homme), sa conception de la prière, ses recherches sur les rapports entre la foi et la raison, sur les Écritures, sur l'histoire et la destinée de l'humanité, n'ont jamais cessé de guider (ou de provoquer) croyants et philosophes. Quant aux Confessions, récit poignant de son difficile cheminement à la recherche de l'absolu, elles ont servi de modèle à de nombreux écrivains.

De la doctrine chrétienne
Le traité De la doctrine chrétienne, entrepris en 397, achevé trente ans plus tard, applique les procédés de la rhétorique et de l'interprétation des textes à l'Écriture, en unissant l'éloquence persuasive de Cicéron à la densité philosophique de Sénèque. Il cherche à rendre le prédicateur capable de transmettre le sens de la Bible à un public non lettré et de communiquer l'expérience de la vie parfaite que recèlent les livres sacrés.

La Cité de Dieu
Avec la Cité de Dieu – l'ouvrage destiné à répondre à l'accusation païenne selon laquelle l'effondrement de Rome en 410 était le résultat du bouleversement religieux – Augustin propose une vision grandiose de l'histoire de l'humanité. S'il considère que tout empire est un «vaste brigandage», il affirme cependant que l'amour de la gloire a conduit les Romains à déployer des vertus remarquables. Or ces vertus ne peuvent s'accomplir que chez les citoyens de la Jérusalem céleste. Il oppose, en effet, la cité de Dieu à la cité terrestre. Le conflit est symbolisé par le contraste entre Babylone, lieu de l'exil, et Jérusalem, patrie de la libération. Une cité fidèle à Dieu est aux prises avec une cité assujettie aux anges rebelles, jusque dans l'Église. Le jugement dernier du Christ les séparera. En attendant, la société humaine doit vivre comme une cité de «pérégrins», d'étrangers résidents dont le statut particulier était familier aux hommes de l'Antiquité. Augustin ne prône pas une fuite hors du monde, mais une attitude d'obéissance totale envers Dieu, seul dispensateur des biens, le séjour terrestre ayant lui-même une fin providentielle. L'Église concrète participe, sans se confondre avec elle, à la société conforme au plan divin. Et tant que persiste «l'ordre des temps», même si le progrès est possible, le mélange inextricable du Bien et du Mal caractérise tout État politique, même l'Église.

Le conflit avec Pélage a amené Augustin à formuler certaines de ses idées les plus célèbres. Selon lui, toute l'humanité souffre du péché, depuis Adam, et seule la grâce de Dieu peut conduire vers la guérison sa nature qui est viciée par cette faute originelle. La liberté de l'homme, en elle-même, est impuissante. Ainsi la véritable liberté, confirmation de la volonté dans le Bien par la grâce, tend-elle à une perfection réservée aux bienheureux dans l'au-delà. L'homme n'a pas de mérites, le salut est un don absolument gratuit.


  
  
  


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