Patrimoine  Spirituel  de l'Humanité


Saint Grégoire de Nysse :

Théodose succède à Valens comme empereur d’Orient. L’arianisme recule car le nouveau pouvoir soutient la théologie du concile de Nicée. Grégoire prend une part active au synode d’Antioche en 378 (ou 379) autour de l’évêque Mélèce. Il contribue à rapprocher deux courants (et surtout des personnes !) tendant à s’opposer au sein des fidèles à la foi de Nicée.

Au retour d’Antioche, il se rend auprès de sa sœur Macrine mourante. Deux œuvres sont inspirées de ses derniers entretiens avec son aînée : la Vie de Macrine et le dialogue Sur l’âme et le résurrection.

Saint Grégoire de Nysse apparaît de plus en plus aux yeux de ses pairs comme le successeur du grand Basile. Sa renommée s’étend au-delà de la Cappadoce. Il résout non sans difficultés des crises fomentées par divers hérétiques ariens, anoméens [19] et sabelliens [20]. C’est ainsi qu’en 380, il est appelé à Ibora (province du Pont) pour veiller à une élection d’évêque. Puis il est conduit à Sébastée, en Arménie, pour dénouer des rivalités autour du siège épiscopal. Il y fait élire son frère Pierre (se souvenant des leçons politiques de Basile !).

Revenu à Nysse, Saint Grégoire de Nysse s’attèle à poursuivre le combat dogmatique entamé par Basile contre Eunome, prêtre influent qui nie la Trinité divine. A cet effet, il publie les deux premiers livres d’un Contre Eunome destiné à réfuter les thèses adverses et à nourrir le dogme trinitaire.

Théodose convoque en 381 ce qui restera pour l’Histoire le « Concile de Constantinople » (second concile œcuménique après celui de Nicée). L’empereur entend affermir les acquis du concile de Nicée face aux controverses ariennes. Il s’agit aussi de répondre à l’hérésie des « pneumatomaques » qui nient la divinité de l’Esprit-Saint. Saint Grégoire de Nysse est chargé par le président du concile, Mélèce, de raffermir la confiance et l’unité des évêques nicéens. Cependant, Mélèce meurt au bout de quelques semaines. Grégoire prononcera son éloge funèbre. Saint Grégoire de Nysse ne sera pas alors étranger à l’élection de son ami Grégoire de Nazianze pour présider la suite du concile (mais Grégoire de Nazianze sera, peu après, poussé à la démission). Au terme de ce concile est promulgué le célèbre « Symbole de Nicée-Constantinople », qui demeure aujourd’hui encore le résumé de la foi chrétienne.

Saint Grégoire de Nysse sort du concile avec la réputation de garant de l’Orthoxie. Il a gagné la confiance de l’empereur qui le choisit, avec Hellade (successeur de Basile), comme autorité de référence vis-à-vis des autres évêques de la région. Dès lors, GSaint Grégoire de Nysserégoire reçoit des missions de médiateur : en Arabie, il part avec la poste impériale (on dirait aujourd’hui : en voiture de fonction avec chauffeur !) tenter de réconcilier deux évêques qui se disputent le siège de Bostra. Au retour, il s’arrête à Jérusalem, dont il garde un souvenir mitigé : joie de rencontrer des gens de bien (Lettre 3 [21]), peine de voir comme ailleurs hérésies et désordre moral.

Fin 382, on retrouve Saint Grégoire de Nysse. Il a le goût d’enseigner auprès des fidèles qui se rassemblent et il sait mettre en valeur les grands thèmes de la liturgie. En mai 383, il prononce dans un synode à Constantinople son discours Sur la divinité du Fils et de l’Esprit-Saint. Saint Grégoire de Nysse a cinquante ans passés. L’empereur l’invite souvent. En 385, Théodose perd sa jeune fille Pulchérie, puis peu après son épouse Flacille : Saint Grégoire de Nysse sera désigné pour prononcer les deux éloges funèbres. En 386, Théodose quitte Constantinople pour s’installer à Milan. La faveur de la cour passe à d’autres conseillers. Grégoire va alors se consacrer davantage aux fidèles de l’Église de Nysse, à la prière et à son propre approfondissement spirituel.


  
  
  


Source : Albert Fandos, http://www.gregoiredenysse.com

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