Patrimoine  Spirituel  de l'Humanité

Jeunesse de Saint Grégoire de Nysse


Saint Grégoire de Nysse : Jeunesse de Saint Grégoire de Nysse

Outre l’éducation chrétienne reçue de sa famille, Grégoire s’applique à étudier les sciences et la philosophie, Saint Grégoire de Nysse s’exerce aux techniques de l’éloquence et du langage [3]. Grégoire lit des œuvres de Platon, subit l’influence des Stoïciens, de Plotin et des néo-platoniciens … Il apprend les mathématiques, l’astronomie, s’intéresse à la médecine [4]. Son œuvre théologique et spirituelle sera toujours profondément marquée par sa culture générale.

Son frère Basile met Grégoire, tout à l’enthousiasme de ses vingt ans, en contact avec Libanios, philosophe dont il a été l’élève et qui est un des maîtres de la Seconde Sophistique (école de rhétorique florissante au 4ème siècle). Toute sa vie, SSaint Grégoire de Nysse honorera la civilisation grecque et païenne, aimant s’entourer de gens lettrés et correspondant avec des personnes cultivées. Peut-être Grégoire a-t-il été marqué par les derniers soubresauts d’un « paganisme d’État », tel qu’a tenté de le promouvoir dans son bref règne l’empereur Julien (dit « l’Apostat »), entre 361 et 363 [5] ? En tous cas, Grégoire exhortera les jeunes à étudier la culture « profane » qui peut aider à s’élever plus haut (Vie de Moïse [6]).

Appelé comme lecteur dans l’Église, Saint Grégoire de Nysse est amené à approfondir sa connaissance des textes de la Bible. Ses qualités de rhéteur sont très appréciées à Césarée. Il a probablement séjourné plusieurs fois auprès de Basile, lorsque ce dernier s’est retiré, pendant un temps, non loin de la communauté de Macrine, pour mener une vie monastique. Peut-être est-ce au contact de son frère qu’il acquiert des connaissances sur les travaux de l’École d’Alexandrie (Philon, Origène). Saint Grégoire de Nysse qualifiera plusieurs fois sa sœur Macrine et son frère Basile de didaskalos (professeur, maître).

Vers 364 pourtant, en abordant la trentaine, Saint Grégoire de Nysse abandonne sa charge de lecteur et reprend une brillante carrière de rhéteur. Sans doute la passion de la rhétorique est-elle la plus forte. Plus tard, dans une lettre à Libanios (Lettre 14 [7]) Grégoire exaltera encore cet amour pour les lettres et l’éloquence. Peut-être aussi ressent-il le besoin de s’émanciper de ses aînés.

Cette réorientation suscite des remous auprès de ses proches et des milieux chrétiens de Césarée. Le lectorat est en effet considéré comme la première marche vers une carrière dans l’Église. Son frère Basile et son ami Grégoire de Nazianze s’en affligent et ce dernier lui adresse des reproches appuyés [8]. Cependant « Grégoire n’a pas choisi entre sa foi chrétienne et une carrière de rhéteur, mais entre une vocation ecclésiastique et une carrière mondaine. » [9]

Grégoire exercera pendant une dizaine d’années son métier de maître en rhétorique. Il est à peu près certain que Saint Grégoire de Nysse se soit marié. Mais on ignore précisément pendant combien de temps il le demeura. Certains auteurs, se fondant sur la correspondance de Saint Grégoire de Nysse, Basile de Césarée et Grégoire de Nazianze, avancent que l’épouse de Grégoire s’appelait Théosébie, que le couple eut un fils nommé Cynégios et que Grégoire devint veuf vers 385 [10].

Au début de 369, Emmélie, la mère de Grégoire, meurt. Sa dépouille est placée dans le sarcophage de son mari et enterrée dans la chapelle des Quarante martyrs qu’elle avait fait construire près d’Ibora, dans la Province du Pont.


  
  
  



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