Dialogue  Inter-  Religieux

L'homme > La mort

80 citations | Page 3 / 4




C e qui trouble les hommes, ce ne sont pas les choses, mais les jugements relatifs aux choses; ainsi la mort n'est rien d'effrayant, car Socrate lui aussi l'aurait dans ce cas trouvée telle; mais que l'on juge la mort effrayante, voilà bien l'effrayant.


Citation 1058  | 
Manuel (publié par Arrien) [§ V, trad. J. Pépin, in Les Stoïciens, Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, p. 1113] 




A insi celui de tous les maux qui nous donne le plus d'horreur, la mort, n'est rien pour nous, puisque, tant que nous existons nous-mêmes, la mort n'est pas, et que, quand la mort existe, nous ne sommes plus. Donc, la mort n'existe ni pour les vivants ni pour les morts, puisqu'elle n'a rien à faire avec les premiers, et que les seconds ne sont plus.


Citation 1053  | 
Lettre à Ménécée, p.12, Librio no363) 




L a mort n'est rien pour nous, car ce qui est dissous est privé de sensibilité, et ce qui est privé de sensibilité n'est rien pour nous.


Citation 1052  | 
Maximes principales [Maxime II, in Doctrines et Maximes, trad. M. Solovine, Hermann & Cie, 1925] 




F amiliarise-toi avec l'idée que la mort n'est rien pour nous, car tout bien et tout mal résident dans la sensation; or, la mort est la privation complète de cette dernière.


Citation 1047  | 
Lettre à Ménécée [§ 124, trad. M. Solovine, Hermann & Cie, 1925] 




I l n'y a pas de naissance pour aucune des choses mortelles; il n'y a pas de fin par la mort funeste; il y a seulement mélange et dissociation des composants du mélange. Naissance n'est qu'un nom donné à ce fait par les hommes.


Citation 1007  | 
Les penseurs grecs avant Socrate, p.122, Garnier-Flammarion no 31 




L e but de notre carrière, c'est la mort, c'est l'objet nécessaire de notre visée : si elle nous effraie, comme est-il possible d'aller un pas avant, sans fièvre ?


Citation 987  | 
Essais, 1580-1595 [livre premier, chap. XX, éd. P. Michel, coll. "Folio", Gallimard, p. 144] 




C e que précisément on nomme mort, c'est une déliaison et une séparation de l'âme d'avec le corps.


Citation 946  | 
Phédon [67d, trad. M. Dixsaut, coll. GF, Flammarion, 1991] 




S OCRATE : «[...] Qu'est-ce, en effet, que craindre la mort, citoyens, sinon se prétendre en possession d'un savoir que l'on n'a point ? En définitive, cela revient à prétendre savoir ce que l'on ne sait point. Car personne ne sait ce qu'est la mort, ni même si elle ne se trouve pas être pour l'homme le plus grand des biens, et pourtant les gens la craignent comme s'ils savaient parfaitement qu'il s'agit du plus grand des malheurs.»


Citation 945  | 
Apologie de Socrate [38a, trad. L. Brisson, coll. GF, Flammarion, 1997] 




S i l'âme n'était pas immortelle, la mort serait un guet-apens.


Citation 920  | 
Philosophie prose, p.107, in Océan, Éd.Robert Laffont coll. Bouquins 




C omme les matins, les demeures se succèdent
Mais la vraie mort n'advient pas.


Citation 563  | 
Zhuangzi, chap.V, traduction par Isabelle Robinet 




L orsque la femme de Zhuangzi mourut, Huizi (Huisi) vint présenter ses condoléances. Il trouva Zhuangzi accroupi, genoux écartés, occupé à tapé sur un pot et à chanter.
Huizi lui dit : " quand on a vécu avec une personne, élevé des enfants et vieilli avec elle, c'est déjà un comble de ne pas pleurer sa mort, mais que dire de cette façon de taper sur un pot en chantant ! "
Zhuangzi répondit : " Vous vous trompez. Au moment de sa mort, comment n'aurais-je pas senti l'immensité de sa perte ? Je me suis mis alors à remonter à son origine : il fut un temps où il n'y avait pas encore la vie. Non seulement il n'y avait pas la vie, mais il fut un temps où il n'y avait pas de forme. Non seulement il n'y avait pas de forme, mais il fut un temps où il n'y avait pas de Qi. Mêlé ensemble dans l'amorphe, quelque chose se transforma et il y eu le Qi, quelque chose dans le Qi se transforma les formes, quelque chose dans les formes se transforma et il y eu la vie.
Or maintenant, après une autre transformation, elle est allée à la mort, accompagnant ainsi le cycle des quatre saisons, printemps, été, automne, hiver. Au moment où elle se coucha pour dormir dans la plus grande des demeures, je ne pus que la pleurer, mais la pensée me vint que je ne compris rien au destin, aussi ai-je cessé de pleurer.


Citation 380  | 
Zhuangzi, chap.XVIII, traduit par Anne Cheng, Histoire de la pensée Chinoise, Edition du Seuil, 1997, chap. 4 




L es sages dans l'autre vie seront, quant à leur visite de Dieu,
Rangés en deux catégories, l'une qui le visitera quand et autant de fois qu'elle le voudra ;
L'autre qui ne le visitera qu'une fois. Comment ?
- Lorsque Dieu, pour la première fois se fera voir des sages,
il leur montrera un marché ou il y a à vendre et à acheter des effigies d'hommes et de femmes, et celui (parmi les élus) qui pénétrera dans ce marché ne reviendra jamais plus visiter Dieu.
Ah ! Dieu te trompe en cette vie sur le marché, et dans l'autre, sur le marché ; tu te trouves, et pour toujours, l'esclave du marché !


Citation 379  | 
cité par GG Anawati et Louis Gardet, " La Mystique Musulmane ", Bistami et l'ascèse du vide, p110 et suivantes 




L a mort et également le sommeil ou petite mort sont une nécessité mortelle et libèrent temporairement l'homme non éclairé de l'entrave des sens. Comme la nature essentielle de l'homme est Esprit, il reçoit, dans le sommeil et la mort un rappel vivifiant de son caractère impersonnel.


Citation 378  | 
Autobiographie d'un YOGI, Éditions Kriya Yoga de Babaji, ©1946 




L es oiseaux quittent la terre avec leurs ailes, et nous, les hommes, pouvons également quitter ce monde, non pas avec des ailes mais dans l'esprit.


Citation 376  | 
Les Rites secrets des Indiens Sioux, trad. F. Schuon, R. Allar, Payot, 1953 / Le Mail, 1992, cité par Jean Biès dans Les Grands Initiés du XXe siècle, p. 113-114 




L 'homme qui est resté longtemps absent et qui revient de loin sain et sauf, ses parents, ses amis, ses alliés lui souhaitent la bienvenue quand il arrive.
Il en est de même de l'être qui a fait le bien; lorsqu'il s'en est allé de ce monde dans l'autre, ses mérites l'accueillent comme des parents un être cher à son retour.


Citation 375  |   Khuddaka Nikaya
Dhammapada (les Stances de la Loi), VII, Arahantavagga, p. 90-99, sqq. 219 et 220, traduction G. Martini dans Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.73 




I l n'existe qu'une seule vie réelle, celle qui est consacrée à chercher Dieu, et une seule mort, qui est la mort de la mort. Après cela, il n'y a plus ni naissance ni mort.


Citation 374  | 
L'Enseignement de Mâ Ananda Mayî, trad. S. et J. Herbert, Albin Michel, 1974 / 1989, cité par Jean Biès dans Les Grands Initiés du XXe siècle, p. 150-151 




L e développement de l'être sur terre doit aussi déterminer la direction qu'il prend après la mort.


Citation 373  | 
La Vie divine, vol. III, trad. C. Rao, S. Forgues, J. Herbert, P. Coat, 1955/ 1959/1992, Éditions Albin Michel, cité par Jean Biès dans Les Grands Initiés du XXe siècle, p. 34-36 




V otre état d'esprit au moment de la mort détermine la forme que vous recevrez […]
Pensez à Dieu au moment de la mort et vous Le réaliserez. "


Citation 372  | 
L'Enseignement de Mâ Ananda Mayî, trad. S. et J. Herbert, Albin Michel, 1974 / 1989, cité par Jean Biès dans Les Grands Initiés du XXe siècle, p. 150-151 




A l'approche de la mort : Le Bouddha a dit :
Assez de pleurs et de lamentations, Ananda, n'ai-je pas prêché pour prémunir contre la séparation, la privation, l'éloignement de tout ce qui nous est cher et qui nous enchante ? Comment serait-il donc possible que ce qui est né, devenu, composé, qui a pour nature de disparaître ne se dissolve pas ? Cela ne se peut voir. Longtemps, Ananda, tu étais très proche du Tathagata par tes paroles, actes et pensées d'amour, de bonté et de joie qui ne se démentaient pas et dépassaient toute mesure. Tu as fait ce qu'il fallait, Ananda, tu seras bientôt libre des flots impurs [c'est-à-dire un arhant].


Citation 371  | 
Dighanikaya (les Dialogues du Bouddha), Bouddhisme Theravada (Petit Véhicules), II, p. 143-144, traduction G. Martini dans Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.32 




T ous, sages ou fous, tombent sous le pouvoir de la mort. De nulle manière les êtres soumis à la naissance ne peuvent éviter la mort. Après la vieillesse vient la mort : telle est la loi des vivants.


Citation 370  |   Khuddaka Nikaya
Suttanipata, 575, cité et traduit par Lilian Silburn, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.39 




B ientôt, hélas! Telle une bûche de bois délaissée, ce corps sera gisant à terre, vide, inconscient.


Citation 369  |   Khuddaka Nikaya
Dhammapada (les Stances de la Loi), 41, cité et traduit par Lilian Silburn, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.40 




Q uestion: Notre part d'énergie vitale (qi) s'épuise dans cette vie: lorsque celle-ci arrive à son terme, l'énergie se dissout pour se fondre dans le non-existant (wu). L'esprit (shen) a beau être une chose subtile, c'est le résultat des transformations du Yin et du Yang. Ceux-ci en se transformant donnent la vie, en se transformant encore ils donnent la mort. Leur condensation est commencement, leur dispersion est fin. Il est donc certain que l'esprit et le corps évoluent ensemble, suivant un seul et même fil dès l'origine. Le subtil et le grossier ne sont qu'un seul qi et demeurent à jamais ensemble. Tant que la demeure est intacte, le qi reste condensé et il y a de l'esprit; mais dès que la demeure est détruite, le qi se disperse et la lumière s'éteint. À la dispersion, ce qui a été reçu retourne à la racine céleste; l'extinction, c'est le retour au non-existant. Ce retour à l'extinction finale est déterminé par le processus naturel. Y aurait-il quelqu'un pour faire qu'il en soit ainsi ?

Mais même à supposer que corps et esprit soient à l'origine distincts, que ce soient des qi différents qui, à force de s'unir, finiraient par se transformer ensemble, il resterait que l'esprit réside dans le corps. De la même façon, le feu réside dans le bois : tant que le corps est en vie, l'esprit se maintient, mais dès que le corps est détruit, l'esprit s'éteint. Lorsque le corps se désintègre, l'esprit se disperse, faute de demeure; lorsque le bois se putréfie, le feu s'éteint, faute de support. Tel est le principe interne des choses (LI). [ ... ]

Réponse [de Huiyuan] : Qu'est-ce donc que l'esprit? C'est la quintessence [du qi] affinée au point de devenir spirituelle. [ ... ] Zhuangzi a émis des paroles profondes sur la grande Origine: " La grande motte (c'est-à-dire l'univers) me met en peine durant la vie, me met au repos à la mort. " Il dit aussi que la vie est une entrave pour l'homme, alors que la mort est retour à l'authentique. Nous savons ainsi que la vie est la plus grande des calamités, alors que la non-vie est retour à la racine.
Wenzi rapporte ainsi les propos de l'Empereur jaune - " Le corps connaît la destruction, mais l'esprit ne change pas. Dans son immutabilité, il chevauche les mutations et ses transformations n'ont pas de fin. " Zhuangzi dit aussi : " Avoir atteint la forme humaine est une joie. Mais quand bien même elle se transformerait de dix mille façons, elle serait encore loin de la complétude. " Nous savons ainsi que la vie ne s'épuise pas dans une seule transformation et que c'est à force de poursuivre les choses qu'il n'y a pas de retour. Bien que ces deux maîtres [Zhuangzi et Wenzi] n'aient pas découvert toute la réalité des choses dans leurs discours, ils en ont approché le fondement par ouï-dire.
Votre propre discours, faute d'examiner la théorie de l'alternance de vie et mort, vous fait penser à tort que le qi se condense et se dissout en une seule transformation. Faute d'avoir idée que le Dao de l'esprit a la spiritualité d'une chose merveilleuse, vous considérez que le subtil et le grossier trouvent une fin commune. N'est-ce pas affligeant ?
Quant à votre métaphore du feu et du bois, elle est tirée des écrits des saints, mais vous en avez perdu le sens correct et l'avez exposée de façon obscure, sans l'avoir examinée. [ ... ] Le feu qui se propage dans le bois est comme l'esprit qui se propage dans le corps. Le feu qui se propage un autre fagot est comme un esprit qui se transmet à un autre corps. [ ... ] Quelqu'un dans l'illusion, voyant le corps se désagréger au bout d'une seule vie, croit que le désir de vivre de l'esprit périt avec lui ; de la même façon, constatant que le feu s'éteint sur un seul morceau de bois, il pense qu'il est éteint à tout jamais."


Citation 368  | 
Xing jin shen bu mie (La forme corporelle s'épuise, niais l'esprit est indestructible), reproduit dans Zhongguo fojiao sixiang ziliao xuanbian, t. 1, P. 85, cité et traduit par Anne Cheng, Histoire de la pensée Chinoise, Edition du Seuil, 1997, " les débuts de l'aventure bouddhique " en Chine. 

À noter que la métaphore du feu pour la vie est classique, cf. Wang Chong, Lunheng 61 (" De la mort "), éd. ZZJC, p. 204.




Q ue la vie ne soit pas plus création que la mort n'est destruction,
c'est le principe naturel du Yin et du Yang.


Citation 367  | 
Zhouyi neizhuan (Commentaire interne sur les Mutations) de 1685, juan 5, in Chuanshan yishu quanji, t. 1, p. 511, cité et traduit par Anne Cheng, Histoire de la pensée Chinoise, Edition du Seuil, 1997 




L es Maîtres Si, Yu, Li et Lai parlaient:
" Qui peut faire de l'Absence la tête,
De la vie l'épine dorsale et de la mort le cul?
Qui sait que vie et mort, conservation et destruction
Ne sont qu'un seul et même corps?
Celui qui sait cela sera notre ami. "
Les quatre hommes se regardèrent et sourirent,
Sans objection ils devinrent amis. "


Citation 366  | 
Zhuangzi, chap.V, traduction par Isabelle Robinet 




P ourquoi ressentirais-je de la haine?
Subitement, Maître Lai tomba malade.
Haletant, il était à l'article de la mort.
Sa femme et ses enfants l'entouraient en pleurant.
Maître Li vint aux nouvelles et dit:
" Dehors! Ne gêne pas la transformation! "
S'appuyant à la porte, il s'adressa à Lai:
" Ce qui crée et transforme est grandiose!
Que vas-tu devenir?
Où seras-tu envoyé?
Deviendras-tu un foie de rat ou une patte d'insecte? "
Maître Lai répondit:
" Qu'il aille à l'Est, à l'Ouest, au Sud ou au Nord,
L'enfant n'obéit qu'à ses parents.
Le Yin et le Yang sont comme père et mère
Ils m'ont emmené jusqu'au seuil de la mort;
Leur désobéir ne serait que rébellion.
De quoi seraient-ils coupables?
La Motte Immense m'impose une forme,
Le labeur de la vie,
L'oisiveté de la vieillesse
Et le repos de la mort.
Ainsi, ce qui me fait chérir la vie
Est cela même qui me fait chérir la mort.
Si un Maître forgeron occupé à fondre du métal
Voyait soudain ce dernier bondir et lui dire:
Que de moi on fasse Moye ! "
Il y verrait sans doute un métal néfaste.
Si soudain une forme humaine apparaissait et disait:
" Je ne veux qu'être un homme, qu'être un homme!
Ce qui crée et transforme y verrait un homme néfaste.
Si soudain je faisais du Ciel et de la Terre un grand four
Et de ce qui crée et transforme un Maître forgeron,
Y aurait-il un lieu où je ne puisse aller?
Après le sommeil profond, soudain ce sera l'éveil. "


Citation 365  | 
Zhuangzi, chap.V, traduction par Isabelle Robinet 



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