Dialogue  Inter-  Religieux

Le Saint > Vie Mystique

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C orps Essentiel, corps de jouissance, corps apparitionnel, telle est la distinction des corps de Bouddha. Le premier est le support des deux autres.
Le corps de jouissance diffère dans tous les domaines selon les assemblées de [bodhisattva] selon les champs, les désignations, les corps et la manière dont on jouit des choses.
Supérieur à lui, le corps essentiel, égal pour tous les Bouddhas puisqu'il n'y a pas de différence entre eux, est infiniment subtil, car difficile à déceler; il rend la jouissance effective pour la manifester à son gré.
Le corps apparitionnel des Bouddhas est une métamorphose sans mesure. Tandis que le corps de jouissance réalise le bien personnel, le corps apparitionnel réalise celui d'autrui. [En effet] ce corps apparitionnel des Bouddha, en manifestant habileté, naissance, grand Eveil et extinction, toujours fait surgir de grands prestiges de magie pour libérer autrui.
Le corps intégral des Bouddhas comprend ces trois corps; deux, celui en vue du bien personnel et celui en vue du bien d'autrui, ont le corps essentiel pour support.
[Ces corps] sont identiques chez tous les Bouddhas pour le fond - le domaine absolu étant indivis - pour la disposition [du cœur] et pour l'activité qui sont communes à tous. Ces corps sont permanents, par nature pour le corps essentiel qui est éternel, par persistance pour le corps de jouissance qui jouit des dharma sans interruption, par enchaînement causal pour le corps apparitionnel qui manifeste de façon renouvelée ses métamorphoses.


Citation 758  | 
Mahayanasutralamkara d' Asanga, chap. IX, st. 60-66, cité et traduit par Lilian Silburn, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.262 




Q u'il marche, qu'il soit debout, assis, ou repose-, qu'il parle ou fasse silence, il demeure constamment recueilli. Son état de recueillement ne le quitte plus... De corps apaisé, de parole apaisée, de cœur apaisé, par son comportement il donne un témoignage de sa satisfaction en public comme en privé...

Même dans la foule, il reste à part; qu'il gagne ou qu'il perde, il demeure le même, inchangé; il ne cède ni à l'exaltation ni à la dépression. Heureux et malheureux, loué et blâmé, [au cœur] de la gloire et de son contraire, vivant et mort, il demeure le même, il ne varie pas, il ignore exaltation et dépression. Avec ses amis ou ses ennemis, avec ce qui est agréable et ce qui ne l'est pas, avec les êtres nobles comme avec ceux qui ne le sont pas, avec les sons, les formes plaisantes ou non, il reste le même, il ne se montre ni condescendant ni frustré. Et pourquoi? Parce que, pour lui, les choses sont comme vides de caractère propre, dépourvues de réalité, incréées, non produites...


Citation 757  |   Shantideva
Siksasamuccaya, XII, p. 202-203, cité et traduit par Lilian Silburn, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.158 




L e Bouddha a la non-naissance pour naissance, le non-appui pour appui. Tous ses actes s'effectuent spontanément.


Citation 756  | 
Mahayanasamgraha (Somme du grand Véhicules), p. 307, cité et traduit par Lilian Silburn, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.267 




A l'âge où j'étais petit poisson, je n'ai pas été pris.
Comme grand poisson, malgré les nasses, personne ne m'a dompté.
... Maintenant, je vagabonde dans l'océan immense.

.... Quand, jeune, j'étais au ventre de ma mère, j'ai conjuré Longue Vie (1).
Grand, j'ai sauvé ma vie des mains des ennemis-démons (2)
…Maintenant, je fais figure d'enfant chéri de tous les royaumes

D'abord, au rite préliminaire, je fus placé en équanimité.
Ensuite, au rite développé, je fus exempt d'activité. (3)
Mon nom, à moi, est le Grand Sceau.
Maintenant je suis dans l'État spontané.

Jeune, dans les ermitages, je méditais l'Unique-qui-seul-suffit.
Grand, errant partout, je pratiquais le Goût uniforme.
Mon nom, à moi, est Yogin illuminé.
En ce moment je suis dans l'état de l'Égalité.

... Aux temps premiers, depuis toujours, pure de Propre Nature
Maintenant, quand on l'expérimente, au-delà de tout intellect
Mon nom est Contemplation ultime (4).
En ce moment, je suis dans l'espace abyssal sans limite.

D'abord, en méditation fraîchement acquise, je domptai les machines [du corps (5)]. Mais lorsque, ensuite, j'y fus habitué, je rejetai toute contrainte.
Mon nom est Compassion sans pensée. En ce moment, je suis dans l'état originel.
... En ce moment, je suis un pirate dans les royaumes.


Citation 755  | 
Vie et Chants de 'Brug-pa Kun-legs, le yogin, traduit du tibétain par R.A. Stein, Paris, G.-P. Maisonneuve et Larose, 1972, p. 116-119 

(1) C'est-à-dire consacré cette incarnation à échapper au cycle des morts et des naissances, à vaincre le temps. Ainsi, Kun-legs devait devenir " roi de longévité ". (note de (2) Nos démons intérieurs, attachement à soi, etc., (3) Première phase l'adepte réalise l'équivalence entre devenir et extinction. Seconde étape les deux égalisés se fondent, grâce au Grand Sceau, dans le Spontané. (4) Contemplation sans objet qui transcende la dualité et révèle l'abysse de la Vacuité universelle. (5) Cette strophe évoque la technique sexuelle, accomplie aussi en deux étapes: maîtrise d'abord, puis spontanéité. Sa réussite donne un amour infini, sans particularité, non-dualisant.




D emeurant toujours dans l'indifférencié,
[le fils des Vainqueurs] ne considère ni acte de l'agent ni activité de l'action. En conséquence, son acte est très pur, infini...


Citation 754  | 
Mahayanasutralamkara d' Asanga, XV, 5, cité et traduit par Lilian Silburn, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.267 




U n tel homme ne sait ce qu'œil et oreille approuvent:
Son esprit s'ébat dans l'harmonie de la Vertu.
Il voit l'unité des êtres et des choses et non leur perte,
Son pied coupé n'est qu'une motte arrachée.
-Il ne fait que travailler à sa perfection, dit Chang Ji.
Par son intelligence, il accède à son esprit;
Par son esprit, il accède à l'esprit constant.
Pourquoi les êtres affluent-ils vers lui?
L'homme ne prend pour miroir l'eau qui court
Mais celle qui dort, dit Confucius.
Seul l'arrêt peut calmer la multitude.
Investis du Décret Terrestre,
Seuls le pin et le cyprès, autonomes, sont parfaits
Hiver comme été ils garderont leur verdeur.
Investi du Décret Céleste
Seul Shun, autonome , se rectifie :
Par grâce il peut rectifier sa propre nature
Et par là même rectifie celle de la multitude.
Pas de peur pour qui garde la trace de l'origine.
Le guerrier brave affronte les neuf armées sans crainte
Qui cherche le renom
Et y parvient par soi-même agit de la sorte.
Celui qui gouverne Ciel et Terre,
Se fait le réceptacle des Dix mille êtres
Habite son corps comme une demeure éphémère,
Ne se fie ni à ses yeux ni à ses oreilles,
Unifie son savoir par la sagesse.


Citation 753  | 
Zhuangzi, chap.V, traduction par Isabelle Robinet 




P ar ma connaissance je connais la vacuité des agrégats; là connaissant, je ne fraie pas avec les inclinations. Quand je discours, il n'y a là que discours sans plus.
Je chemine en ce monde complètement nirvané.


Citation 749  | 
Madhyamakakarika ou (Madhyamakasastra), p. 474, cité et traduit par Lilian Silburn, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.105 




S ans corps, comment y aurait-il félicité ? On ne pourrait même pas en parler. Le monde est tout entier pénétré de félicité qui elle-même est pénétrée par lui. Comme le parfum se trouve dans la fleur et n'existerait pas sans elle, ainsi sans la forme [corporelle], etc., la félicité ne pourrait être perçue. Je suis existence et non-existence ; je suis l'Eveillé car je suis éclairé sur ce que sont en vérité les choses. Mais ils ne me connaissent pas, ces égarés appesantis par l'indolence. Je demeure dans le ciel Sukhavati, dans le lotus de la belle Vajrayogini, cet endroit que symbolise la lettre E, vraie corbeille emplie des joyaux des Bouddhas. Je suis le maître, je suis l'enseignement et je suis le disciple bien doué. Je suis le but et je suis celui qui enseigne le monde. Je suis le monde, aussi, et les choses de ce monde. Ma nature propre est félicité spontanée. De la félicité suprême je suis le terme, et de la félicité de la cessation, l'origine.


Citation 748  |   Kambala
Hevajratantra, IIe partie, chap. II : Comment parvenir à la perfection, cité et traduit par André Padoux, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.306 




Q u'après avoir pénétré l'immuable essence des choses, le Fils du Victorieux paraisse dans le devenir (1) parmi ceux que l'ignorance aveugle : quelle merveille ! C'est sa compassion et son habileté salvifique qui le lient au monde; ainsi il semble alors se trouver dans l'état des ignorants, lui qui a atteint celui des-saints. Il a dépassé tout ce qui appartient au monde et cela sans en sortir. Pour le bien du monde il y accomplit sa carrière sans être souillé par ses impuretés. La fleur de lotus a beau pousser dans l'eau, l'eau ne la souille pas; lui, il échappe de même à la souillure du monde bien qu'il y soit né. Tel un feu, son esprit flambe sans cesse en oeuvres parfaites, mais sans cesse il demeure immergé en ravissement et en absorption apaisés. Il a déjà tout pénétré, la construction dualisante a disparu pour lui, aussi n'exerce-t-il aucun effort lorsqu'il mène à maturité les êtres doués d'un corps. Il sait exactement qui doit être conduit, comment et par quels moyens : par son enseignement, sa présence physique, ses oeuvres, son exemple. Sans tendre à quoi que ce soit, sans jamais rencontrer d'obstacle à sa sagesse, libre comme l'espace, il déploie son activité en ce monde pour le bien des êtres. Lorsqu'un bodhisattva a atteint ce degré, il est semblable aux Tathagata pour autant qu'il demeure dans le monde afin de sauver les êtres.


Citation 745  | 
Ratnagotravibhaga, I, 69-78, cité et traduit par Lilian Silburn, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.129 

1. Textuellement " les naissances ".




P uisqu'un Tathagata, même présent, est incompréhensible, il est absurde de dire de lui qui a atteint le supramondain ... qu'après sa mort il est ou il n'est pas...


Citation 742  | 
Samyuttanikaya (the Books of the Kindred Saying), III, 118, cité et traduit par Lilian Silburn, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.71 




L ibéré de l'appellation de conscience..., le Tathagata est profond, incommensurable, insondable comme le grand océan : surgir, ne pas surgir, ni les deux à la fois ni leur négation ne s'appliquent au Tathagata.


Citation 740  | 
Majjhimanikaya (les Moyens Discours), I, 487-488, cité et traduit par Lilian Silburn, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.71 




I ls ne font pas de réserves, ceux qui savent exactement ce qu'est la nourriture ; comme celle des oiseaux dans l'espace, le voie est difficile à suivre, eux qui ont pour pacage: Vacuité, Incondition, Libération. Il n'a pas d'attachement pour ce qui entretient l'existence, celui dont les flux sont taris; comme celle des oiseaux dans l'espace, sa trace est difficile à suivre, lui qui a pour pacage : Vacuité, Incondition, Libération.


Citation 731  |   Khuddaka Nikaya
Dhammapada (les Stances de la Loi) , VII, Arahantavagga, p. 90-99, sq. 92 et 93, traduction G. Martini dans Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.71 




N 'allant nulle part, il va aux dix orients; il ne voit rien du tout et pourtant il voit tout.
Allant lentement, il court et va; les trois étages du monde, d'un seul pas il franchit...
Par force activité, il trouve le non-agir; la [notion] même de non-agir, il l'a tout oubliée.
Le chant de joie n'est point fini ; la force innée de la pensée reste insouciante, à l'aise, à l'aise.
Dans l'espace du Sens, il n'y a plus rien à dire; et tout ce qu'on dit, pourtant, du Sens est bien issu.


Citation 730  | 
Vie et Chants de 'Brug-pa Kun_legs, le yogin, traduit du tibétain par R.A. Stein, Paris, G.-P. Maisonneuve et Larose, 1972, p. 61-62.) 




Q uand entre soi et autrui il n'y a plus aucune distinction, comment y aurait-il alors Connaissance-en-soi et autre connaissance ?
Quand tous les signes distinctifs et les définitions sont l'erreur, comment y aurait-il des preuves et des connaissances ?
Quand on comprend toutes choses en relâchant [sa pensée], pourquoi serait-il besoin de tout condenser en une chose ?
Quand, quoi qu'on fasse, on n'a même plus l'odeur d'un désir pour soi, proclamer qu'on nourrit la Pensée d'Eveil vous rebat les oreilles.
Quand on a arraché à la base l'espoir d'achever quelque chose, le grand fruit [d'être bouddha] : a-la-ho !


Citation 726  | 
Vie et Chants de 'Brug-pa Kun-legs, le yogin, traduit du tibétain par R.A. Stein, Paris, G.-P. Maisonneuve et Larose, 1972, p. 192 




H ommage à Toi, Incomparable, à Toi qui sais qu'il n'y a pas de nature propre, Toi dont l'ardeur se dépense pour le bien de ce monde égaré par les visions qui l'abusent. En vérité, Tu ne vois rien de ton oeil d'Éveillé ; et sans pareille, ô Seigneur, est ta vision qui perçoit ce qui est.
Au regard de l'ultime vérité, ici-bas point de sujet qui connaisse, point d'objet à connaître.

Ah! Tu es, Toi, l'Eveillé qui connaît l'essence suprêmement difficile à connaître! Tu ne produis aucune des choses, Tu n'en détruis aucune. A Toi, pour la seule vue de [leur] égalité, la dignité incomparable !
Tu n'as pas eu à repousser le devenir pour atteindre l'extinction. Puisque, Seigneur, Tu ne considères pas le samsara, tienne est la paix!
Tu sais et de l'impureté et de la purification la saveur unique. Puisqu'il n'y a pas de différenciation dans le domaine absolu, Tu demeures de toutes parts immaculé! Aucune syllabe Tu n'as proféré, Omniprésent, et pourtant la pluie de la Doctrine les a pleinement rassasiés, tous ceux qui attendaient Ta parole. Tu ne t'attaches ni aux agrégats ni aux éléments ni aux sphères sensorielles, Toi, Conscience comparable à l'infinité spatiale, qui ne repose sur rien.

Pour Toi, Seigneur, [jamais] d'aucune façon la notion d'être ne se déploie, et pourtant Tu n'es que surabondante compassion pour les êtres dans l'infortune et la douloureuse agitation. Ô Tout-Puissant! Ton intelligence ne s'attache pas aux innombrables pensées dualisantes : plaisir et douleur, soi et non-soi, permanent et impermanent. Ta certitude : les choses ne vont ni ne viennent et nulle part ne s'assemblent en agrégats. Ainsi donc Tu es celui qui connaît la Réalité ultime. Partout Tu es présent et nulle part Tu n'apparais, Toi qui restes inconcevable quant au corps et aux attributs de la naissance, ô grand Silencieux! Semblable à l'écho, sans unité ni multiplicité, sans changement ni destruction, tel Tu perçois le monde, ô Toi, l'Irréprochable ! Ni permanent ni impermanent, sans signe distinctif ni objet signifié, c'est ainsi que tu perçois le devenir tels un rêve, une magie, ô Puissant ! Toutes les inclinaisons impures qui ont pour racine les imprégnations du passé ont étés subjuguées par Toi, Immaculé, Et de la nature même des inclinaisons, tu as extrait l'ambroisie immortelle.


Citation 724  | 
Hymne à l'Incomparable, sqq. 1 à 51, Catuhstava, cité et traduit par Lilian Silburn, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.198 à 200 




M on cœur m'emporte là-bas, m'emporte aux glaciers du Tise,
mon cœur m'emporte par ici, m'emporte, oh! oui, aux cinq cents arhats,
mais de quoi je ne puis m'éloigner, c'est l'infini du dhyana, aho!
alors que je garde le calme de pensée, que j'en aie à mon aise, que j'en aie !

Mon cœur m'emporte là-bas, m'emporte vers les phénomènes variés, mon cœur m'emporte par ici, m'emporte, oh ! oui, à l'état spontané de ma propre Pensée,
mais de quoi je ne puis m'éloigner, c'est du spontané sans aucun artifice, aho !


Citation 723  | 
Un saint poète tibétain, traduit du tibétain par R.A. Stein, Mercure de France, juillet-août 1964, p. 491-492. 



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