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Citation
d' Al-Ghazâlî
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Islam, Soufisme
Ihya' 'ulim al-din, III, p16-17, cité et traduit par GG Anawati et Louis Gardet, " La Mystique Musulmane ", l'expérience du Dhikr En lui réponds, comme un écho, l'enseignement d'autres mystiques. En Extrême Orient, nous avons le japa yoga, brahamiste ou bouddhiste dont l'épanouissement semble avoir été la pratique shomyo du bouddhisme japonais, et l'inlassable répétition du Nembutsu (" pensée au Bouddha "), tout spécialement pratiquée et prêchée par le saint à l'attachante figure que fut Honen Shonin (1133 - 1212).
Si nous passons en climat monothéiste, nous trouvons dans la première période de la mystique Juive (antérieur à l'Islam), la trace d'une expérience décrivant la " descente dans la Merkabah* ", et " aidée sinon provoquée, par une méthode corporelle de concentration et de répétition de formules, dont la vertu ne réside pas tant dans le sens que dans la monotonie et le pouvoir de fixation ". (G. Vajda, T.P. Revue des Etudes Juives, TCVH (bibliographie), p12)
(* la Merkabah est le char de la vision du prophète Ezéchiel, cf. aussi Gershan G. Scholem, Major Trends in Jewish Mysticism, chap. II, pages 40 et suivantes)
En Proche Orient Chrétien, déjà vers les Ve - VIIe siècles, dans la continuité des Pères du Désert, puis surtout dans les églises séparées grecques et russes, nous avons la " prière de Jésus " et la pratique dite de l'hésychasme.[…]
Ces quelques rappels nous soulignent l'étonnante corrélation des méthodes du Nembutsu, de la " descente dans la Merkabah ", du Dhikr, de la " prière de Jésus ", et leurs phénomènes concomitants.
Commentaires de GG Anawati et Louis Gardet, " La Mystique Musulmane ", l'expérience du Dhikr, p190 à 193)
Ici cependant, il nous faut bien faire intervenir une distinction que n'apportent pas les auteurs musulmans. Ce qui est le " fruit " direct de technique du Dhikr, c'est la main mise monoïdéique de Mentionné sur le mentionnant. Et si cette mainmise prend figure de transcendance quasi expérimentée, c'est que, par ailleurs, la foi musulmane informe et conceptualise l'expérience. Sur ce point, l'expérience par elle-même serait muette : ainsi en témoigne le Japa Yoga et le Nembutsu, qui, eux, n'aboutissent point, au contraire, à une saisie de la pure transcendance divine. C'est qu'ils sont informés par le " Toi, tu est Cela " indien, ou par l'entrée dans la " Terre pure " bouddhiste, de même que le Dhikr est informé par le Dieu unique de l'Islam.
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