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Citation
de Platon
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Philosophie, Platonisme
Timée - 90a (traduction Rivaud 1985).
Le Phédon représente l'âme comme simple. " En raison de sa ressemblance avec les essences absolues, qui prouve qu'elle leur est apparentée (l'âme) possède l'unicité formelle (monoidès) qui justement caractérise ces réalités ; par là elle est le contraire du corps, qui est une pluralité absolue étant essentiellement un composé. Ce qui en effet définit, l'âme c'est seulement la pensée (phronèsis) en tant qu'elle est épurée de tout mélange de sensation et qu'ainsi elle entre en contact avec l'intelligible " (L. Robin, Platon, Phèdre, Les Belles-Lettres 1966, CXVIII-IX. Cf. Banquet 211)
L'âme, ainsi que nous le dit le texte fondamental du Phèdre qui contient les axiomes platoniciens sur l'âme, est principe automoteur et donc immortelle (245c). L'âme individuelle, quand elle est parfaite et ailée " chemine dans les hauteurs " (246c) ; ayant perdu ses ailes, elle prend un corps de terre qui se meut de sa propre initiative. Ce qu'on appelle vivant " c'est cet ensemble, une âme et un corps fixé (paguen) à elle, ensemble qui a reçu le nom de mortel " (246c, cf. Timée 42e-43a).[…]
Dans ce soliloque, le pilote de l'âme, l'intelligence, selon le Phèdre (247c), étant connaturelle à l'idée et ayant la forme du Bien, est censée déployer son activité. Or, pour que l'œil de l'âme puisse la réorienter vers la vérité, il faut que celle-ci soit purifiée, qu'elle redevienne, dans la mesure du possible, à l'état décrit par ex. dans le Phèdre 250c, où, " dans une lumière pure, nous étions purs nous ne portions pas la marque de ce tombeau que sous le nom de "corps" nous promenons à présent avec nous, attachés à lui comme l'huître à sa coquille. " (Tr. L. Brisson, o.c. 124. Cf. Pierre Courcelle, Tombeau de l'âme (Gorgias 493a, Cratyle 400c, Phèdre 250c) dans Connais toi toi-même, II, Paris, Études Augustiniennes 1975, 394-414).
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