Patrimoine  Mondial  de la pensée

Sagesses & enseignements
Mahayana

305 citations | Page 11 / 13




L e bodhisattva " se fonde sur la non-existence du péché et de son contraire", et cela constitue la vertu de moralité.
Question. - Si la moralité consiste à éviter le mal et à pratiquer le bien, pourquoi parler de la non-existence du péché a de son contraire ?
Réponse. - Parler de leur non-existence n'est pas vue fausse ni conception grossière ; si on pénètre à fond le caractère du dharma et qu'on pratique le samadhi du vide, on voit par l'œil de la sagesse [prajna] que le péché n'existe pas. Si le péché n'existe pas, son contraire, l'absence de péché, n'existe pas non plus.
[ ... ]
Enfin, l'homme qui déteste le péché et s'attache à son contraire éprouve du mépris et de l'orgueil quand il voit quelqu'un transgresser les défenses ; il éprouve de l'affection et du respect quand il voit un honnête homme observer les défenses
Une telle moralité est une cause génératrice de péché. Par conséquent nous disons qu'il faut remplir la vertu de moralité en se fondant sur la non-existence du péché et de son contraire.


Citation 176  | 
Mahaprajnaparamitasastra (traité de la Grande Vertu de Sagesse (recueil de textes traitant de la prajnaparamita : perfection de la sapience)), II, p. 861, 864, traduction É. Lamotte, dans Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.153 




L es gens prennent pour refuge la connaissance relative et sont victimes de leurs différenciations. Quand cette connaissance se purifie en se retirant de la différenciation, Un renversement de la personnalité a lieu et [un retour] au séjour de l'Ainsité. Ce renversement exempt de représentation est en vérité le domaine des mystiques.


Citation 174  |   Lankavatara Sutra
Sagathakam, st. 150-151 et 148., cité et traduit par Lilian Silburn, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.248 




C e ne sont pas la vérité absolue ou vulgaire, la profanité ou la sainteté, qui puissent s'appliquer en tant que noms à l'homme que vous êtes. Tenez-vous-y, adeptes, pour agir; mais ne leur appliquez plus de noms! C'est là ce que j'appelle " l'idée mystérieuse".


Citation 173  | 
Entretiens de Lin-tsi, p. 69, traduits du chinois et commentés par P. Démiéville, Paris, Fayard, coll. " L'Espace intérieur ", 1972 




A l'aide de diverses illustrations et caractéristiques je parle à mes fils. Mais c'est en soi-même [pratyatma] qu'il faut percevoir la Réalité ultime.


Citation 170  |   Lankavatara Sutra
st.148, p. 44, cité et traduit par Lilian Silburn, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.94 




M a suprême Réalité inconcevable est éternelle parce qu'elle est caractérisée par l'accès mystiques à l'intériorité sans rien de commun avec un devenir et un non-devenir factices... son éternité ne dépend pas du raisonnement à l'égard d'éternité, de non-éternité, de devenir et de non-devenir " extérieurs " [par rapport à la pure intériorité].


Citation 169  |   Lankavatara Sutra
cité et traduit par Lilian Silburn, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.112 




L 'Éveil est illustré par le sensible [rûpa] et le sensible par l'Éveil.
Par une parole inadéquate on enseigne le suprême Éveil.
Par la parole sont enseignés le suprême sensible et le profond par essence.
Eveil et sensible sont identiques, on n'y appréhende aucune différence.
Si le nirvana profond est révélé par la parole,
En réalité ni le nirvana ni la parole,
Ni les deux à la fois ne sont saisis.
Ainsi le nirvana se révèle en de vides dharma.


Citation 168  | 
Madhyamakakarika ou (Madhyamakasastra), p. 472, § 1 à 4, cité et traduit par Lilian Silburn, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.105 




G rossière si elle n'est faite que de l'audition des leçons, ou " subtile " si l'on réside dans le cœur. Subtiles encore sont la réflexions et la pratique mystique, et c'est là précisément le yoga du cœur : le yoga est inférieur ou supérieur selon qu'il s'accompagne d'une pensée associée ou non à l'amour propre.


Citation 165  | 
Mahayanasutralamkara d' Asanga, XVIII, commentaire du 14-15, cité et traduit par Lilian Silburn, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.141 




A voir un but est une maladie de l'esprit. Vous n'avez pas besoin d'avoir un but si, ici et maintenant, vous vous concentrez sur ce que vous faites. Ouvrez les mains, et vous recevrez tout, même les biens matériels.


Citation 162  | 
Questions à un maître zen, trad. E. de Smedt, 1984 / 1990, Éditions Albin Michel, cité par Jean Biès dans Les Grands Initiés du XXe siècle, p. 64-66 




L es moines apparitionnels s'enquirent: Que faut-il épuiser pour parvenir à l'extinction complète ?
- C'est l'attraction, l'aversion, l'erreur qu'il faut épuiser. - Mais les Révérends les possèdent-ils vraiment ?
- Nous ne les percevons pas en nous, ni à l'intérieur ni à l'extérieur ni entre les deux [et pourtant] ils ne peuvent surgir sans que nous les imaginions.
- Dès lors, que les Révérends ne les imaginent ni ne les forgent. S'ils ne les imaginent ni ne les forgent, ils n'auront ni attraction ni aversion et celui qui n'est ni attiré ni repoussé est dit "apaisé". Bonne conduite, samadhi, sapience, délivrance ne relèvent ni de la transmigration ni du nirvana. Ce ne sont là que dharma servant à suggérer l'extinction. Mais ces dharma sont vides, privés de nature réelle.
Ô Révérends, renoncez donc à tout, y compris à la notion d'un complet nirvana... Ne produisez pas de notions à l'occasion de notions car celui qui s'appesantit sur une notion en tant que notion contracte la servitude de la notion.
Ô Révérends, plongez en ce ravissement où prennent fin notions et impressions. Nous déclarons qu'un moine plongé en un tel ravissement a atteint ce qu'il y a de plus haut...


Citation 161  | 
Ratnavali, p 47-49, cité et traduit par Lilian Silburn, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.184 




L es mots dépourvus de substance ne font qu'égarer les ignorants. Ce qu'ils expriment n'est pas la Réalité suprême car la Réalité est béatitude mystique [aryasukha] où le langage n'a nul accès. Pour l'atteindre il faut parvenir à l'intériorité grâce à la connaissance mystique, et ce n'est pas du domaine de l'intelligence différenciatrice propre à la parole.


Citation 160  |   Lankavatara Sutra
st.148, P. 87-88, cité et traduit par Lilian Silburn, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.94 




B ienheureux, maintenant que je vois le Tathagata, je le vois comme s'il n'y avait rien à voir. C'est qu'il est compréhension sans être compréhension […] qu'il ne peut être saisi par aucune notion ni exprimé par aucun langage


Citation 159  | 
Vimalakirtinirdesa, Bouddhisme Mahayana (Grand Véhicules), p. 355-359, cité et traduit par Lilian Silburn, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.118 




P assé, avenir, extinction, personnalité, parole,
Je les enseigne d'un point de vue superficiel. Mais l'ultime Réalisé est muette.


Citation 158  |   Lankavatara Sutra
Sagathakam, 220, cité et traduit par Lilian Silburn, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.270 




T chao-tcheou demande à Nan-ts'iuan : " Qu'est-ce que la Voie ? "
Ts'iuan dit : "Le cœur quotidien, c'est la Voie. "
Tcheou dit : "Alors peut-on la suivre ?"
Ts'iuan dit : " Si l'on s'y attache, aussitôt on va de travers."
Tcheou dit: "Si je ne m'y attache pas, comment pourrai-je savoir si c'est la Voie?"
Ts'iuan dit : " La Voie n'appartient ni à la connaissance ni à la non-connaissance. La connaissance est un éveil irréel et la non-connaissance est indifférence. Si tu arrives vraiment à la Voie sans attache, c'est comme le vide suprême, très vaste et très profond. Comment pourrais-tu la juger de force par discrimination ?" Sur ce mot, Tcheou a instantanément l'Éveil.


Citation 157  |   Wou-men
Anale de la Falaise Verte (recueil de koans recueillis par Wou-men), cité par Lilian Silburn, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p. 477 




E xclure toute parole et ne rien dire, ne rien exprimer, ne rien prononcer, ne rien enseigner, ne rien désigner, c'est entrer dans la non-dualité [advaya].


Citation 156  | 
Vimalakirtinirdesa, p. 317, cité et traduit par Lilian Silburn, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p. 482 




D e son Éveil à sa totale extinction le Tathagata n'a pas prononcé une seule parole ni n'en prononcera, car ne pas parler c'est la parole même du Bouddha. En quel sens allusif et profond la non-parole est-elle parole de Bouddha ?
A cette question le Bienheureux répond : " Ô Mahamati, c'est pour deux raisons :

La première, l'essence de l'intériorité que réalisèrent les Tathagata et moi-même ne s'accroît ni ne diminue, ce royaume de la réalisation intérieure étant libre de parole et de différenciation, affranchi de toute dualité issue des mots.

La seconde, c'est que l'essence des choses demeure éternellement. L'antique route de la Réalité est depuis toujours présente comme de l'or ou des perles dans une mine; le domaine absolu demeure à jamais, peu importe si un Tathagata apparaît ou non ici-bas. De même que le Tathagata éternellement demeure, ainsi l'essence de toute chose. Il en est comme d'un homme cheminant dans une forêt qui découvre une ancienne ville avec ses rues bien alignées, y entre et s'y repose... Cet homme a-t-il fait cette route par laquelle il pénètre dans la ville ainsi que tout ce qui s'y trouve ? Ô Mahamati, tout ce que les autres Tathagata et moi-même avons réalisé, c'est cette demeurée présente, l'Ainsité, la réalité, la vérité. Pour cette raison, jamais le Bouddha n'a proféré la moindre parole.


Citation 155  |   Lankavatara Sutra
p. 143-144, cité et traduit par Lilian Silburn, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p. 482 




L e Bouddha, plongé en profond samadhi, n'est pas agité par les choses du monde, [ ... ] il reste toujours en samadhi. [ ... ] le Bouddha [ ... ] prêche la loi selon les désirs [de ses auditeurs] sans qu'il y ait de sa part acte d'attention ni concept.


Citation 154  | 
Mahaprajnaparamitasastra (traité de la Grande Vertu de Sagesse (recueil de textes traitant de la prajnaparamita : perfection de la sapience)), p. 559-560, cité et traduit par Lilian Silburn, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p. 483 




O Mahamati [dit le Bienheureux], ceux qui aspirent au nirvana dans la crainte des douleurs dues à la différenciation de la ronde des naissances et des morts ne savent pas que nirvana et samsara ne sont pas différents.


Citation 153  |   Lankavatara Sutra
p.169, cité et traduit par Lilian Silburn, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.232-233 




I l n'y a ni nature propre ni conscience informatrice ni réalité ni [conscience] de tréfonds. Ce sont là distinctions à l'usage d'esprits puérils, cadavres de mauvais logiciens. […]

Le triple devenir n'est que conception, il n'a aucune réalité. Et c'est à l'aide d'une telle conception que les logiciens échafaudent leurs constructions imaginaires. Signe distinctif, réalité, conscience informatrice, il n'y a là que flux mental. Passant par-delà, mes fils procèdent dans l'indifférencié.


Citation 152  |   Lankavatara Sutra
p.169, cité et traduit par Lilian Silburn, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.232-233 




Q uant à ma manière d'agir à moi, celle que j'emploie aujourd'hui, elle est, en vérité, à la fois créative et destructive. Je me joue dans les transformations spirituelles; j'accède à tous les objets, mais en restant sans affaires où que ce soit. Les objets ne sauraient me faire dévier. Pour peu que quelqu'un vienne à la recherche, je sors le regarder. Il ne me reconnaît pas. Je mets alors toutes sortes de vêtements, qui font naître chez l'apprenti des interprétations; et à tout coup il se laisse prendre à mes paroles et à mes phrases.

Ô amertume ! ces tondus aveugles, ces hommes qui n'ont pas l'œil s'emparent des vêtements que j'ai mis pour me voir bleu, jaune, rouge, blanc. Et si je les enlève pour aborder des domaines purs, voilà les apprentis qui aspirent aussitôt à la pureté; et si j'enlève encore ce vêtement de pureté, les voilà tout perdus, et frappés de stupeur. Ils se mettent à courir comme fous, disant que je suis nu! je leur dis alors : "Le reconnaissez-vous enfin, l'homme en moi qui met les vêtements?" Et soudain ils tournent la tête, et voilà qu'ils me connaissent.


Citation 151  | 
Entretiens de Lin-tsi, p. 140-141, traduits du chinois et commentés par P. Démiéville, Paris, Fayard, coll. " L'Espace intérieur ", 1972 




L a vérité empirique, pratique ou de surface qui porte sur la connaissance et son objet cache la réalité des choses.
En effet le Sens absolu [paramartha] doit être intérieurement éprouvé par les mystiques en une expérience personnelle au-delà de tout discours, elle ne peut être ni enseignée ni même connue :
Non appréhendée par l'aide d'autrui, paisible, qui ne se déploie pas en discours,
Indifférenciée, dénuée de sens multiples, telle est la définition de la Réalité absolue.


Citation 140  |   Candrakirti
glose des sqq. 1 à 15 du Madhyamakarika de Nagarjuna, p.493, cité et traduit par Lilian Silburn, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.180 




C elui qui cherche la loi ne cherche pas le refuge. Pourquoi?
La loi n'est pas un refuge. Donc ceux qui aiment le refuge ne cherchent pas la loi, mais cherchent le refuge !


Citation 137  | 
Vimalakirtinirdesa, p. 243, 245, cité et traduit par Lilian Silburn, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.85  




C elui qui cherche la loi ne cherche pas l'adhésion au Bouddha, l'adhésion à la loi ou l'adhésion à la communauté [ ... ]. Dire ou répéter : " La douleur doit être connue, son origine doit être détruite, sa destruction doit être réalisée, le Chemin doit être pratiqué ", ce n'est pas chercher la loi, mais chercher le bavardage.


Citation 136  | 
Vimalakirtinirdesa, cité et traduit par Lilian Silburn, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.85 




E coute attentivement, dit-il à Mahamati, fais acte d'attention; il y a deux manières de caractériser ce que réalisent tous les Auditeurs, bouddha-pour-soi et bodhisattva : la réalisation proprement dite et son enseignement.
La première est accès à l'intériorité ; exempte de phonèmes, de pensée dualisante [vikalpa], de parole, elle conduit au domaine étranger à tout flux, [cet] accès à la terre de l'intériorité qui, ne présentant rien de commun avec les spéculations philosophiques, irradie sa propre intériorité. "
" Quant à l'enseignement il varie... Il éloigne des notions à double pôle d'être et de non-être, d'unicité et d'altérité en utilisant d'habiles moyens salvifiques au bénéfice d'autrui... "
" A l'aide de diverses illustrations et caractéristiques je parle à mes fils. Mais c'est en soi-même [pratyatma] qu'il faut percevoir la Réalité ultime."


Citation 134  |   Lankavatara Sutra
st.148, p. 44, cité et traduit par Lilian Silburn, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.94 




Q uand on accède à la seule conscience, on accède à l'absence de représentation,
Et le yogin qui demeure sans représentation ne perçoit plus le Grand Véhicule.


Citation 131  |   Lankavatara Sutra
Sagathakam, 257, cité et traduit par Lilian Silburn, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.270 




L a conscience qui se déploie dans les naissances est nouée et entravée par la vue du soi; de là sa tension agitée et impuissante. On y remédie en stabilisant [la conscience] dans l'intériorité [adhyatmasthiti], ce qui revient à installer la conscience dans la conscience même.


Citation 130  | 
Mahayanasutralamkara d' Asanga, XI, 49, avec la glose, cité et traduit par Lilian Silburn, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.235 



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