Patrimoine  Mondial  de la pensée

Sagesses & enseignements
Mahayana

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C e bodhisattva et les êtres qui vivront au temps du déclin de la Doctrine, ayant compris ce que sont les illusions et par là éliminé les apparences, obtiennent au même instant la pureté infinie, la vacuité illimitée révélée par l'Éveil. L'Éveil étant parfait et irradiant, la conscience apparaît dans sa pureté. La conscience étant purifiée, la vue est purifiée. Celle-ci une fois purifiée, l'organe de la vue est purifié. Celui-ci étant purifié, la perception visuelle est purifiée [ ...(1) ].


Citation 796  |   Sutra de l'Eveil parfait
traduit par Catherine Despreux, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.422 

(1) Et ainsi de suite pour les autres organes des sens et toutes les choses perçues




S achez qu'un bodhisattva ayant accompli l'Eveil ne s'attache pas à la Doctrine, ne cherche pas à s'en délivrer, ne déteste pas le devenir, n'a pas d'attirance envers le nirvana. Il ne vénère pas ceux qui respectent les préceptes, ne hait pas ceux qui les enfreignent, ne respecte pas les adeptes expérimentés, ne méprise pas les débutants. Pourquoi cela ? Parce que tout est Eveil. Ainsi, la lumière des yeux qui illumine le paysage extérieur étant parfaite, elle est dénuée d'amour et de haine. Pourquoi? Parce que cette lumière est non-dualité et il n'y a par conséquent ni haine ni amour.


Citation 795  |   Sutra de l'Eveil parfait
traduit par Catherine Despreux, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.423 




P uisqu'ils sont comme un rêve de la veille, sachez que devenir et extinction n'apparaissent ni ne disparaissent, ne vont ni ne viennent. Ce qui est réalisé n'est ni obtenu ni perdu, ni saisi ni lâché. Celui qui a réalisé [I'Éveil] ne fait rien, n'arrête rien, ne suit rien, n'anéantit rien. Car au sein de cette réalisation, il n'y a ni sujet, ni objet et finalement ni réalisation, ni personne ayant réalisé ; l'essence de toutes choses est alors égalité et inaltérabilité.


Citation 794  |   Sutra de l'Eveil parfait
traduit par Catherine Despreux, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.424 




L es bodhisattva qui ont compris l'Éveil parfait et pur pratiquent la quiétude à l'aide de cette conscience d'Eveil pur. Ayant ainsi purifié leurs pensées, la connaissance d'Eveil s'élève. Dès lors la sapience engendrée par la quiétude apparaît et les poussières adventices telles que le corps et la pensée disparaissent pour toujours. Quiétude absolue et détente peuvent alors croître en soi.


Citation 792  |   Sutra de l'Eveil parfait
traduit par Catherine Despreux, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.430 




L es bodhisattva qui ont compris l'Éveil parfait et pur savent, grâce à cette conscience d'Éveil pur, que la nature de la conscience d'Éveil, les organes des sens et les domaines des sens sont des métamorphoses illusoires. Ils produisent des illusions pour éliminer les illusions (1). Ils transforment ces illusions et convertissent les êtres illusoires. Mais dans cette production d'illusions, ils sont capables de faire croître une grande compassion et une grande détente. Tous les bodhisattva commencent leur pratique et progressent graduellement à partir de là. Comme celui qui contemple l'illusion n'est pas identifié à l'illusion ni à la contemplation illusoire dans laquelle tout est illusion, il est dégagé pour toujours de la marque de l'illusion. Cette pratique merveilleuse que parachèvent les bodhisattva est semblable aux pousses qui naissent de terre. On appelle ce genre d'expédient salvifique : samapatti.


Citation 791  |   Sutra de l'Eveil parfait
traduit par Catherine Despreux, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.430-431 

(1) on fait naître Eveil et Sapience (eux-mêmes illusoires) afin de se débarrasser des illusions antérieures




L es bodhisattva qui ont compris l'Eveil parfait et pur, grâce à cette conscience d'Éveil pur, ne s'attachent ni aux métamorphoses illusoires ni à la marque de la quiétude. Ils savent que le corps comme la pensée sont des obstacles, que la lumière de l'Éveil sans conscience ne repose pas sur les obstacles, et ils obtiennent pour toujours l'état transcendant obstruction non-obstruction. Ils vivent dans le monde avec les marques du corps et de la pensée et sont dans ce monde phénoménal pareils au son d'une cloche qui se propage au loin. Passions et extinction ne s'obstruent plus réciproquement. Détente et extinction se développent. L'Eveil merveilleux en accord avec le domaine de l'extinction ne peut être atteint ni par soi, ni par autrui, ni par le corps, ni par la pensée. Les notions d'existence et de longévité ne sont que des pensées fluctuantes. On appelle ce genre d'expédient : dhyana.


Citation 790  |   Sutra de l'Eveil parfait
(Yuan Kiue King), traduit par Catherine Despreux, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.430-431 




L 'Illumination originelle est la pratique merveilleuse.


Citation 789  | 
Gakudoyojin-shu (recueil de l'application de l'esprit à l'étude de la Voie), p. 78, traduit par Hoang-Thi-Bich, Genève-Paris, Droz, 1973 




C omprendre sans avoir recours au graduel, spontanément, voilà le sens de la nature subite. La vacuité et quiétude originelles de l'esprit propre, voilà l'illumination subite. L'absence de demeure de l'esprit propre, voilà l'illumination subite... Entendre parler de la vacuité sans s'attacher à la vacuité et sans saisir non plus la non-vacuité, voilà l'illumination subite. Entendre parler du moi sans s'attacher au moi et sans saisir non plus le non-moi, voilà l'illumination subite. Accéder au nirvana sans rejeter la renaissance et la mort, voilà l'illumination subite... Ceux qui partent du principe absolu parviennent rapidement au Chemin. Ceux qui cultivent les pratiques externes y parviennent lentement.


Citation 788  |   Chen-houei du Ho-tso
Entretiens du Maître de dhyana Chen-houei du Ho-tsô, Traduction annotée par Jacques Gernet, Publication de l'École française d'Extrême-Orient, Hanoi, 1949, p. 53-54, cité dans Aux sources du Bouddhisme, Fayard, note p. 459 




L a nature propre de l'Éveil parfait est différente des autres natures, mais elle s'élève avec ces différentes natures. Elle n'est ni à acquérir, ni à réaliser. Dans la réalité, il n'y a en vérité ni êtres, ni bodhisattva. Pourquoi? Parce que les êtres comme les bodhisattva sont des métamorphoses illusoires. Ces métamorphoses illusoires une fois anéanties. il n'y a plus de sujet pour acquérir ni réaliser [ ... ]. Comme les êtres égarés n'ont pas encore pu éliminer toutes les métamorphoses illusoires, des distinctions apparaissent au sein du travail erroné d'anéantissement et de non-anéantissement. Mais s'ils sont en accord avec la grande extinction du Tathagata, il n'y a en vérité ni extinction, ni sujet réalisant l'extinction.


Citation 787  |   Sutra de l'Eveil parfait
(Yuan Kiue King), traduit par Catherine Despreux, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.427 




I l ne voit jamais l'existence propre des êtres, mais pour les mûrir, il parle des êtres. Il ne voit ni être vivant ni individu, mais il parle d'être vivant et d'individu. Il ne voit pas l'existence propre des actes ni l'existence propre de la rétribution, mais il enseigne aux êtres l'acte et la rétribution. Il ne voit pas l'existence propre des passions du samsara, mais il enseigne à bien connaître les passions du samsara. Il ne voit pas le nirvana, mais il parle d'arriver au nirvana. Il ne voit pas que les dharma comportent des caractères distinctifs, mais il parle de dharma bons et mauvais.[ ... ]
Muni de la profonde et merveilleuse sagesse, il élimine toutes les pratiques des êtres ; pour mûrir les êtres, il semble exercer les pratiques, mais en vérité il n'a aucun dharma à pratiquer, et il a dépassé toutes les pratiques. Depuis longtemps, il a éliminé la " prise " relative au moi et au mien, mais il " prend " les choses dont il a besoin. Le bodhisattva étant muni de ce savoir et de cette sagesse, tous les actes qu'il accomplit sont conformes au savoir et à la sagesse et il n'est pas souillé par le fruit des actes."


Citation 785  |   Divers Sutras
Suramgamasamadhisutra, extraits des p. 147 à 150, traduction É. Lamotte, dans Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.165 




O Mahamati, la nature propre des choses n'est pas telle que la différencient ignorant et profane, elle est imaginaire...
Mais il y a une nature propre des choses telle qu'elle est réalisée par les mystiques, par leur connaissance mystique, par leur vision mystique, par leur oeil de sapience mystique.


Citation 784  |   Lankavatara Sutra
p188, 197, cité et traduit par Lilian Silburn, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.172 




A lors devenu un bodhisattva, étant bien recueilli, il ne perçoit plus les objets signifiés comme scindés du discours mental. Il s'empare d'une énergie inébranlable afin d'accroître la luminosité de la Doctrine et, grâce à elle, il s'installe définitivement dans la seule conscience et rien qu'elle. Là il contemple tous les objets comme des reflets. Ainsi se libère-t-il de la dispersion propre à l'objet connu.
Il lui reste encore à éliminer la dispersion du sujet connaissant : très vite, entrant dans le samadhi qui suit immédiat il la supprime.
Le bodhisattva a dès lors acquis la connaissance supramondaine, indifférenciée, affranchie de la double prise, sans souillure, inégalable; et il est entré dans la voie de la vision intuitive. Ce renversement du support est sa première terre.


Citation 783  | 
Mahayanasutralamkara d' Asanga, XIV, st. 15 à 29, cité et traduit par Lilian Silburn, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.236 




Q uand le bodhisattva a pénétré dans le domaine absolu, à toujours une seule et même conscience pour soi et pour autrui ; grâce à une connaissance des plus pures et sans dualité, les tendances latentes lui apparaissent comme jaillies d'une construction imaginaire. Lorsque, en raison de l'inexistence de la distinction sujet-objet, il ne voit plus que le domaine absolu, il est entré dans le chemin de la vision intuitive; il reconnaît la triple vacuité des trois natures. C'est là le royaume exempt de tout signe, l'anéantissement des pensées différenciatrices.


Citation 782  | 
Mahayanasutralamkara d' Asanga, XIV, Résumé des st. 30-35, cité et traduit par Lilian Silburn, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.236 




Q ui voit une seule chose a la vision de toutes les choses.
La vacuité d'une seule chose est la vacuité de toutes.
Par une seule chose connue, il connaît tout.
Par une seule chose vue, il voit tout.
En lui l'ivresse du moi ne surgit pas,
Quelque abondantes que soient ses imaginations.


Citation 781  |   Candrakirti
Catuhsataka et Samadhirajasutra, cités dans le Mulamadhyamikakarikavrtti (ou Prasanapada), p. 128, cité et traduit par Lilian Silburn, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.173 




S i l'on possède] cette connaissance, c'est la concentration [samadhi] sans concentration, la sapience sans sapience, la pratique sans pratique. […]
Nirvana et sapience diffèrent par le sens, mais sont identiques dans leur substance… La sapience illumine complètement le nirvana, c'est pourquoi on l'appelle connaissance et vue du Tathagata. Cette connaissance est celle de la vacuité et de la quiétude constantes [de l'esprit propre], et cette vue, c'est la vue directe du non-produit. Lorsque cette connaissance et cette vue sont parfaitement claires, il n'y a plus ni identité ni différence; mouvement et immobilité sont tous deux transcendants, principe absolu et choses mondaines sont semblables. Dans la pureté du principe absolu et au milieu des choses mondaines, on est capable de pénétrer [tous les dharma]…


Citation 780  |   Chen-houei du Ho-tso
Entretiens du Maître de dhyana Chen-houei du Ho-tsô, Traduction annotée par Jacques Gernet, Publication de l'École française d'Extrême-Orient, Hanoi, 1949, p. 106-109, cité dans Aux sources du Bouddhisme, Fayard, note p. 462-463 




L es êtres vivants m'étant apparus comme pères et mères,
amour et partialité pour l'un ou l'autre ayant disparu,
à présent c'est le bonheur en l'état de Vacuité;
chant de bonheur, qu'on t'entende au loin, je te hurle.

Le Fruit demeurant spontané dans la propre Pensée,
N'étant plus préoccupé à le chercher ailleurs,
à présent c'est le bonheur, Elle connaît elle-même sa propre Nature ;
chant de bonheur, qu'on t'entende au loin, je te hurle.


Citation 779  | 
Vie et Chants de 'Brug-pa Kun-legs, le yogin, traduit du tibétain par R.A. Stein, Paris, G.-P. Maisonneuve et Larose, 1972, p. 305-306 




M ais tous les bouddhas ne sont que l'espace d'une seule Pensée, ... en la Grande Union, ce n'est qu'une même saveur :
Soyons de ce fait bénis, toi et moi, de manière à ne point faire deux!


Citation 766  | 
Vie et Chants de 'Brug-pa Kun-legs, le yogin, traduit du tibétain par R.A. Stein, Paris, G.-P. Maisonneuve et Larose, 1972, p. 187 




E nsuite, sur le chemin de la pratique mystique, en parcourant les autres terres, le bodhisattva s'exerce ici-bas à une double connaissance ; l'une surnaturelle et indifférenciée purifie les vertus de Bouddha ; l'autre qui lui succède perfectionne les êtres, elle est en rapport avec le monde.


Citation 761  | 
Mahayanasutralamkara d' Asanga, XIV, st. 42-43, cité et traduit par Lilian Silburn, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.237 




C omment Te louerais-je, Seigneur, Toi qui sans naissance, sans demeure, surpasses toute connaissance mondaine et dont le domaine échappe aux cheminements de la parole. Pourtant, tel que Tu es, accessible au [seul] sens d'Ainsité, avec amour je [Te] louerai, ô Maître, en recourant aux conventions mondaines. Puisque, par essence, Tu ne nais pas, en Toi, point de naissance, point d'allée ni de venue. Hommage à Toi, Seigneur, le Sans-nature-propre ! Tu n'es ni être ni non-être, ni permanent ni impermanent, ni éternel ni non éternel. Hommage à Toi, le Sans-dualité ! En Toi aucune couleur n'est perçue, ni rouge, ni vert, ni garance, ni jaune, ni noir, ni blanc. Hommage à Toi, le Sans-couleur ! Tu n'es ni grand ni petit, ni long, ni rond. Tu as atteint le but sans mesure. Hommage à Toi, le Sans-limite ! Tu n'es ni loin ni près, ni dans le ciel ni sur terre, ni dans le samsara ni dans le nirvana. Hommage à Toi, le Sans-demeure ! En aucune des choses Tu ne résides, [ainsi donc] Tu as atteint le but : le domaine absolu, et Tu as acquis la suprême profondeur. Hommage à Toi, le Profond! Par une telle louange puisses-Tu être loué! Mais as-Tu été loué ? Si toutes les choses sont vides, qui est loué et par qui ? Qui est capable de Te louer, Toi qui n'apparais ni ne disparais, Toi pour qui n'existent ni milieu ni extrémités, ni perception ni perceptible ! Il n'est pas allé, Il n'est pas venu, exempt d'aller : c'est Lui le Bien-Allé qui vient d'être loué. Grâce aux mérites acquis [par cette louange], puisse l'humanité avoir accès au séjour du Bien-Allé.


Citation 760  | 
Hymne à la Réalité absolue, Catuhstava, cité et traduit par Lilian Silburn, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.196 




O Subhuti, celui qui dirait encore " Le Tathagata va ou vient, est debout, assis ou couché ", ne comprend pas le sens de mon enseignement. Et pourquoi ?
Parce que le mot Tathagata désigne celui qui ne va nulle part et ne vient de nulle part. Il est donc le Tathagata, le pleinement éveillé.


Citation 759  |   Divers Sutras
Vajracchedikasutra, chap. XXIX, cité et traduit par Lilian Silburn, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.198 




C orps Essentiel, corps de jouissance, corps apparitionnel, telle est la distinction des corps de Bouddha. Le premier est le support des deux autres.
Le corps de jouissance diffère dans tous les domaines selon les assemblées de [bodhisattva] selon les champs, les désignations, les corps et la manière dont on jouit des choses.
Supérieur à lui, le corps essentiel, égal pour tous les Bouddhas puisqu'il n'y a pas de différence entre eux, est infiniment subtil, car difficile à déceler; il rend la jouissance effective pour la manifester à son gré.
Le corps apparitionnel des Bouddhas est une métamorphose sans mesure. Tandis que le corps de jouissance réalise le bien personnel, le corps apparitionnel réalise celui d'autrui. [En effet] ce corps apparitionnel des Bouddha, en manifestant habileté, naissance, grand Eveil et extinction, toujours fait surgir de grands prestiges de magie pour libérer autrui.
Le corps intégral des Bouddhas comprend ces trois corps; deux, celui en vue du bien personnel et celui en vue du bien d'autrui, ont le corps essentiel pour support.
[Ces corps] sont identiques chez tous les Bouddhas pour le fond - le domaine absolu étant indivis - pour la disposition [du cœur] et pour l'activité qui sont communes à tous. Ces corps sont permanents, par nature pour le corps essentiel qui est éternel, par persistance pour le corps de jouissance qui jouit des dharma sans interruption, par enchaînement causal pour le corps apparitionnel qui manifeste de façon renouvelée ses métamorphoses.


Citation 758  | 
Mahayanasutralamkara d' Asanga, chap. IX, st. 60-66, cité et traduit par Lilian Silburn, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.262 




Q u'il marche, qu'il soit debout, assis, ou repose-, qu'il parle ou fasse silence, il demeure constamment recueilli. Son état de recueillement ne le quitte plus... De corps apaisé, de parole apaisée, de cœur apaisé, par son comportement il donne un témoignage de sa satisfaction en public comme en privé...

Même dans la foule, il reste à part; qu'il gagne ou qu'il perde, il demeure le même, inchangé; il ne cède ni à l'exaltation ni à la dépression. Heureux et malheureux, loué et blâmé, [au cœur] de la gloire et de son contraire, vivant et mort, il demeure le même, il ne varie pas, il ignore exaltation et dépression. Avec ses amis ou ses ennemis, avec ce qui est agréable et ce qui ne l'est pas, avec les êtres nobles comme avec ceux qui ne le sont pas, avec les sons, les formes plaisantes ou non, il reste le même, il ne se montre ni condescendant ni frustré. Et pourquoi? Parce que, pour lui, les choses sont comme vides de caractère propre, dépourvues de réalité, incréées, non produites...


Citation 757  |   Shantideva
Siksasamuccaya, XII, p. 202-203, cité et traduit par Lilian Silburn, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.158 




L e Bouddha a la non-naissance pour naissance, le non-appui pour appui. Tous ses actes s'effectuent spontanément.


Citation 756  | 
Mahayanasamgraha (Somme du grand Véhicules), p. 307, cité et traduit par Lilian Silburn, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.267 




A l'âge où j'étais petit poisson, je n'ai pas été pris.
Comme grand poisson, malgré les nasses, personne ne m'a dompté.
... Maintenant, je vagabonde dans l'océan immense.

.... Quand, jeune, j'étais au ventre de ma mère, j'ai conjuré Longue Vie (1).
Grand, j'ai sauvé ma vie des mains des ennemis-démons (2)
…Maintenant, je fais figure d'enfant chéri de tous les royaumes

D'abord, au rite préliminaire, je fus placé en équanimité.
Ensuite, au rite développé, je fus exempt d'activité. (3)
Mon nom, à moi, est le Grand Sceau.
Maintenant je suis dans l'État spontané.

Jeune, dans les ermitages, je méditais l'Unique-qui-seul-suffit.
Grand, errant partout, je pratiquais le Goût uniforme.
Mon nom, à moi, est Yogin illuminé.
En ce moment je suis dans l'état de l'Égalité.

... Aux temps premiers, depuis toujours, pure de Propre Nature
Maintenant, quand on l'expérimente, au-delà de tout intellect
Mon nom est Contemplation ultime (4).
En ce moment, je suis dans l'espace abyssal sans limite.

D'abord, en méditation fraîchement acquise, je domptai les machines [du corps (5)]. Mais lorsque, ensuite, j'y fus habitué, je rejetai toute contrainte.
Mon nom est Compassion sans pensée. En ce moment, je suis dans l'état originel.
... En ce moment, je suis un pirate dans les royaumes.


Citation 755  | 
Vie et Chants de 'Brug-pa Kun-legs, le yogin, traduit du tibétain par R.A. Stein, Paris, G.-P. Maisonneuve et Larose, 1972, p. 116-119 

(1) C'est-à-dire consacré cette incarnation à échapper au cycle des morts et des naissances, à vaincre le temps. Ainsi, Kun-legs devait devenir " roi de longévité ". (note de (2) Nos démons intérieurs, attachement à soi, etc., (3) Première phase l'adepte réalise l'équivalence entre devenir et extinction. Seconde étape les deux égalisés se fondent, grâce au Grand Sceau, dans le Spontané. (4) Contemplation sans objet qui transcende la dualité et révèle l'abysse de la Vacuité universelle. (5) Cette strophe évoque la technique sexuelle, accomplie aussi en deux étapes: maîtrise d'abord, puis spontanéité. Sa réussite donne un amour infini, sans particularité, non-dualisant.




D emeurant toujours dans l'indifférencié,
[le fils des Vainqueurs] ne considère ni acte de l'agent ni activité de l'action. En conséquence, son acte est très pur, infini...


Citation 754  | 
Mahayanasutralamkara d' Asanga, XV, 5, cité et traduit par Lilian Silburn, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.267 



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