Florilège d'écrits de Bahá’u’lláh
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15 Verses | Page 1 / 1
(Version éditions bahá’íes)



125. 0  
Kitab-i-Iqan
125. 1  
Ô mon frère ! quand un vrai chercheur décide de s’engager dans la voie de la recherche qui mène à la connaissance de l’Ancien des jours, il doit avant toute chose laver et purifier son coeur, siège de la révélation des mystères profonds de Dieu, du voile de la poussière de toute connaissance acquise et des insinuations émises par les incarnations des chimères sataniques. Il doit épurer son sein, sanctuaire de l’amour éternel du Bien-Aimé, de toute souillure et purifier son âme de tout ce qui a trait à l’eau et la boue, aux choses éphémères et chimériques. Il lui faut si bien laver son coeur qu’il n’y reste aucune trace d’amour ou de haine, de crainte que l’amour ne l’aveugle et ne l’incline à l’erreur, ou que la haine ne le détourne de la vérité. En ce jour, ainsi que tu en es témoin, la plupart des gens se privent par amour ou par haine de contempler la Face immortelle, se détournent de ceux qui incarnent les mystères divins et s’égarent sans berger dans le désert de l’erreur et de l’oubli.
125. 2  
Ce chercheur doit, à tout instant, mettre sa confiance en Dieu, se tenir à l’écart des gens et se détacher du monde de poussière pour s’attacher à celui qui est le Seigneur des seigneurs. Il ne doit jamais chercher à se placer au-dessus des autres, il doit effacer de la tablette de son coeur toute trace d’orgueil et de vanité, s’armer de patience et de résignation, observer le silence et s’abstenir de tout vain bavardage. Car la langue est un feu qui couve, et l’abus des paroles est un poison mortel. Si le feu matériel consume le corps, le feu de la langue dévore à la fois l’âme et le coeur. La force du premier ne dure qu’un moment mais les effets du second persistent durant un siècle .
125. 3  
Ce chercheur devrait aussi regarder la médisance comme une faute grave et se garder de son emprise car la médisance éteint le feu du coeur et étouffe la vie de l’âme. Il devrait se contenter de peu et s’affranchir de tout désir excessif. Il devrait chérir la compagnie de ceux qui ont renoncé au monde et considérer comme un précieux avantage de se soustraire aux vaniteux et aux mondains. Il devrait, à l’aube de chaque jour, communier avec Dieu et persévérer de toute son âme dans la quête de son Bien-Aimé. Il devrait consumer toute pensée perverse à la flamme de son évocation aimante de Dieu et, vif comme l’éclair, s’écarter de tout ce qui n’est pas lui. Il devrait secourir les déshérités et ne jamais refuser sa faveur aux indigents. Il devrait se montrer bon envers les animaux, et plus encore à l’égard de son prochain qui, lui, est doué du pouvoir de la parole. Il ne devrait pas hésiter à offrir sa vie pour son Bien-Aimé, ni permettre au blâme des gens de le détourner de la vérité.
125. 4  
Ce qu’il ne désire pas pour lui-même, il ne devrait pas le souhaiter aux autres ni ne jamais promettre au-delà de ce qu’il peut tenir.
125. 5  
De tout son coeur, le chercheur devrait éviter la fréquentation des malfaisants et prier pour la rémission de leurs péchés. Il devrait pardonner au pécheur et ne jamais mépriser sa condition misérable, car nul ne sait comment sera sa propre fin. Il arrive bien souvent qu’un pécheur atteigne, à l’heure de sa mort, l’essence même de la foi, boive à la coupe de l’immortalité et prenne son envol vers l’Assemblée céleste. Et que de fois à l’heure fixée pour l’ascension de son âme, un croyant fervent subit un changement tel qu’il en tombe dans le feu des profondeurs.
125. 6  
Nous révélons ces paroles graves et convaincantes dans l’intention de persuader le chercheur qu’il devrait tenir pour transitoire tout ce qui n’est pas Dieu et pour pur néant tout ce qui n’est pas lui, l’objet de toute adoration.
125. 7  
Voilà quelques-uns des attributs des âmes élevées, ils constituent la marque distinctive de ceux dont l’esprit est porté aux choses spirituelles. Il en a déjà été fait mention à propos des qualités requises pour les voyageurs engagés dans la voie de la connaissance positive. Lorsque le voyageur détaché, le chercheur sincère, remplit ces conditions essentielles, alors et alors seulement, on peut dire qu’il est un véritable chercheur. Quand il remplit les conditions comprises dans le verset : « Quiconque fait des efforts à notre intention… », il jouit des faveurs conférées par ces paroles : « Dans nos chemins, nous le guiderons en vérité. »
125. 8  
Les ténèbres de l’erreur ne seront chassées de l’esprit du chercheur, les brumes du doute et de la crainte n’en seront dissipées, et les lumières de la connaissance et de la certitude n’envelopperont tout son être, que lorsqu’en son coeur s’allumera la lampe de la recherche, de l’effort soutenu, du désir ardent, de la dévotion passionnée, de l’amour fervent, du ravissement et de l’extase et qu’en son âme soufflera la brise de sa tendre bonté. Alors le Héraut mystique, apportant la joyeuse nouvelle de l’Esprit, rayonnera de la cité de Dieu resplendissant comme l’aurore et, faisant retentir la trompette du savoir, tirera du sommeil de l’insouciance le coeur, l’âme et l’esprit. Alors la multitude des bienfaits et les torrents de grâce de l’Esprit saint et éternel conféreront au chercheur une vie si nouvelle qu’il se découvrira une vue nouvelle, une ouïe nouvelle, un coeur nouveau et un esprit nouveau. Il contemplera les signes manifestes de l’univers, et il pénétrera les mystères cachés de l’âme. Regardant avec l’oeil de Dieu, il percevra dans chaque atome une porte qui ouvre vers les domaines de certitude absolue. En toutes choses, il découvrira les mystères de la révélation divine et les preuves d’une manifestation éternelle.
125. 9  
Je jure par Dieu ! Si celui qui est guidé par cette voie et s’efforce de gravir les sommets de la droiture atteignait ce sublime et glorieux état, il percevrait, à mille lieues de distance, le parfum de Dieu et verrait se lever, au-dessus de l’aube de toutes choses, le matin resplendissant d’une direction divine. Chacune de ces choses, si petite soit-elle, sera pour lui une révélation et le conduira à son Bien-Aimé, l’objet de sa quête. Si grand sera le discernement de ce chercheur qu’il distinguera le vrai du faux comme il distingue le soleil de l’ombre. Si des coins les plus reculés de l’Orient, se répandaient les parfums suaves de Dieu, il en reconnaîtrait et en humerait la fragrance, même s’il séjournait dans les régions les plus lointaines de l’Occident. De même pour tous les signes de Dieu – ses paroles merveilleuses, ses oeuvres grandioses et ses actions puissantes –, il les distinguerait clairement des actes, des paroles et des manières des hommes, tel l’orfèvre qui reconnaît une pierre précieuse d’un caillou ou l’homme qui distingue le printemps de l’automne, la chaleur du froid.
125. 10  
Quand le canal de l’âme humaine sera libéré des entraves et des attaches terrestres, elle percevra infailliblement le souffle du Bien-Aimé à des distances incommensurables et, guidée par son parfum, elle atteindra la cité de certitude et y pénètrera.
125. 11  
Là, le chercheur découvrira les merveilles de l’antique sagesse du Bien-Aimé et percevra tous les enseignements cachés dans le bruissement des feuilles de l’arbre qui s’épanouit dans cette cité. Il entendra de son oreille spirituelle et de son oreille matérielle les hymnes de gloire et de louange qui, de la poussière de cette cité, montent vers le Seigneur des seigneurs, et de son oeil spirituel il découvrira les mystères du « retour » et de la « résurrection ».
125. 12  
Quelle gloire ineffable dans les signes, les indices, les révélations et les splendeurs réserve à cette cité celui qui est le Roi des noms et des attributs ! Qui atteint cette cité, sans eau étanche sa soif et sans feu s’embrase de l’amour de Dieu. Dans chaque brin d’herbe sont enfermés les mystères d’une impénétrable sagesse, et des myriades de rossignols en extase radieuse inondent de leur mélodie tous les buissons de roses. Ses tulipes merveilleuses dévoilent le mystère du feu inextinguible du Buisson ardent et ses doux aromes de sainteté font ressentir le parfum de l’Esprit messianique. Sans l’or, la richesse y est dispensée, et sans la mort, l’immortalité conférée. Dans chaque feuille se gardent précieusement des délices ineffables et dans chaque salle se cachent d’innombrables mystères.
125. 13  
Quand ils auront renoncé à tout sauf à Dieu, ceux qui vaillamment se consacrent à la quête de sa volonté seront si attachés et unis à cette cité que l’idée d’en être séparés, fût-ce un instant, leur sera inconcevable. De la jacinthe de cette assemblée ils entendront des preuves infaillibles, de la beauté de sa Rose et de la mélodie de son Rossignol ils recevront les témoignages les plus sûrs. Dans mille ans environ, cette cité sera renouvelée et de nouveau ornée. [...]
125. 14  
Cette cité n’est autre que le verbe de Dieu, révélé en chaque âge et en chaque dispensation. Au temps de Moïse ce fut le Pentateuque, au temps de Jésus l’Évangile, au temps de Muhammad, le Messager de Dieu, le Coran. En ce jour, c’est le Bayán et dans la révélation de Celui-que-Dieurendra-manifeste ce sera son propre Livre auquel les Livres de toutes les révélations précédentes se réfèreront nécessairement, Livre sublime et transcendant entre tous.


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Chapitre 125
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